• 16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

     

    9 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur "la du 19 Mars 1962

    Le " Yéti " photo  Michel Treboz

    Le 4 mai 2018 j'apprenais que l’inauguration d’une stèle au « Yéti » aux Rousses, à l'occasion  des tractations « FLN-Etat » qui s'y sont déroulées aboutissant à la date de paix du 19 Mars 1962 et la fin de 132 ans de colonisation en Algérie aura lieu le 16 juin prochain. Cette inauguration est confirmée par l'arrêté du maire.

    Michel Dandelot

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

     

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    « Une cérémonie en présence de représentants

    des États français et algérien »

    Bernard Mamet Maire des Rousses 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura !

    Photo Philippe TRIAS 

     

    C'était en 2016 : "Nous travaillons sur un projet de création d’une stèle commémorative, que nous prévoyons d’installer à proximité du bâtiment d’ici l’automne prochain. Cette pierre comportera un texte court, rappelant l’histoire des accords secrets qui se sont déroulés ici, et ce sur quoi ils ont abouti. Nous aimerions que son inauguration donne lieu à une cérémonie en présence de représentants des États français et algérien. Nous avons souhaité faire intervenir les services de l’État en ce sens, et le préfet du Jura en a été informé ". 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    La paix en Algérie a été négociée au Yéti dans le Jura 

    En février 1962, les conditions des accords d’Évian ont été négociées entre émissaires algériens et français, dans un chalet de la station des Rousses. Dans le plus grand secret. 

     

    La paix en Algérie a été négociée au Yéti dans le Jura

    Le bâtiment le Yeti, le long de la route Blanche. Photo René DELOBELLE  

     

    C’est le préfet du Jura, Pierre Aubert, qui avait été désigné par Michel Debré, le Premier ministre du Général de Gaulle, pour choisir un lieu discret, où se dérouleraient les tractations devant définir les conditions de la paix en Algérie. 

    Le préfet a choisi Les Rousses, et le chalet du Yeti. Un gros bâtiment sans grâce, que tout le monde connaissait, mais que personne ne regardait. Son intérêt majeur : être sur la route nationale 5, la route Blanche, qui mène à Genève, où était installée la délégation algérienne. Le gros immeuble appartenait aux Ponts et Chaussées : il accueillait du personnel pour des week-ends en famille, et servait de garage pour les chasse-neige. 

    Une sortie de crise discutée durant vingt jours 

    Il fallait être discret : les négociateurs étaient une cible potentielle pour l’organisation de l’armée secrète (OAS), et la presse pistait chaque déplacement. Le Progrès du 18 février 1962 raconte “le cache-cache” des journalistes et des délégations, en évoquant la vallée de Joux comme lieu possible des négociations. 

    Pendant ce temps, la délégation algérienne équipait sa voiture de luge et de skis, pour jouer les touristes et monter aux Rousses innocemment. Et la délégation française, menée par Louis Joxe, campait dans le chalet, à l’abri des regards. 

    Pendant neuf jours et demi, les sept délégués algériens, les trois ministres français (Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie) et leur délégation d’experts, protégés par une vingtaine de policiers, ont âprement discuté d’une sortie de crise acceptable par tous les belligérants. 

    Chaque jour, un assistant allait à Morez, acheter le ravitaillement pour la délégation, en expliquant au brave épicier qu’il gérait une colonie de vacances. « Mais quels âges ont vos enfants ? C’est normal qu’ils boivent autant de vin rouge ? », s’était étonné le commerçant… 

    T. M.  

    SOURCE : http://www.leprogres.fr/lyon/2016/08/22/la-paix-en-algerie-a-ete-negociee-au-yeti-dans-le-jura 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    UN COMMENTAIRE 

    C’est normal qu’ils boivent autant de vin rouge ? », s’était étonné le commerçant… 

    Pour  une  négociation aussi importante, mettant fin à 132 ans de colonisation en Algérie, il fallait bien autant  de  vin  rouge ! 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    Les Rousses - commémoration du 19 mars 1962 La fin d’une guerre s’est jouée dans un garage du Jura  

    Le « Yéti », aux Rousses, aux portes de la Suisse, a abrité en 1962 les négociations ultra secrètes préalables aux accords d’Evian, qui ont entraîné le cessez-le-feu du 19 mars en Algérie. 

     

    9 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur "la du 19 Mars 1962

     Le bâtiment de l’ancien Yéti situé le long de la route nationale 5 aux Rousses, est toujours utilisé comme garage à chasse-neige. Photo René DELOBELLE 

     

    C’est un bâtiment qui ne paye pas de mine, et c’est rien de le dire. « Le Yéti », qui porte décidément bien son nom, est certes imposant, mais pas franchement du plus bel aspect… Mais qu’importe. Le lieu se veut avant tout pratique, et depuis des dizaines d’années, il abrite les véhicules et le personnel chargé de l’entretien et de l’exploitation du réseau routier local. 

    On l’aura compris. Ce vaste chalet situé aux Rousses n’a rien de bien particulier. Pourtant, c’est là qu’un pan de notre histoire contemporaine s’est joué, c’est là que se sont préparés les accords d’Evian qui ont débouché sur un cessez-le-feu et la fin d’une guerre qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Mais avant d’en arriver là, les représentants de l’État français, et ceux du gouvernement provisoire de la République algérienne, ont dû parlementer… Et dans le plus grand secret pour se mettre à l’abri des regards indiscrets, et d’une éventuelle tentative d’attentat. 

    Dix jours dans une atmosphère lourde, de roman d’espionnage 

    C’est à Pierre Aubert, alors préfet du Jura, qu’a incombé la responsabilité de trouver l’endroit parfait pour ces pourparlers. Dans son livre « Le secret des Rousses », il justifie son choix. « Pour l’opération que j’allais avoir à mener, il présentait à mes yeux de multiples avantages… L’immeuble appartenait au Département et par conséquent le préfet pouvait en disposer facilement… Il était à deux pas de la frontière. Il comportait la possibilité de couchage et de nourriture… Certes le choix pouvait paraître risqué car nous étions en plein sur la route nationale, et au vu de tout le monde, avec un va-et-vient automobile et piétonnier assez intense, mais c’est précisément cette dernière considération qui me poussait à ce choix.» 

    Des Algériens déguisés en skieurs 

    Et c’est en pleine période de vacances scolaires, entre le samedi 10 février et le lundi 19 février 1962, que Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, tous trois ministres, négocièrent en secret avec des représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Ces derniers, dont Krim Belkacem, arrivaient incognito tous les matins depuis Genève, avec une voiture immatriculée dans le Jura et des skis sur le toit… 

    Dans une atmosphère lourde, de roman d’espionnage, les trois ministres français, ainsi qu’une dizaine d’experts et une vingtaine de policiers armés jusqu’aux dents sont restés cloîtrés là pendant 10 jours. « La clandestinité la plus totale était indispensable pour mener à un accord », explique dans une interview télévisée datant de 1972 Robert Buron, un des négociateurs. « C’est seulement dans la nuit du dimanche au lundi que nous avons constaté notre accord, et qu’enfin, pour la première fois, nous nous sommes serré la main… Nous étions les uns et les autres, et en toute bonne foi, convaincus que ce que nous venions de mettre sur pied était dans une large mesure applicable, et pouvait servir à la fois au développement de l’Algérie, et à la paix en France. » 

    Vincent Patrin 


    SOURCE : http://www.leprogres.fr/jura/2016/03/20/la-fin-d-une-guerre-s-est-jouee-dans-un-garage-du-jura  

     

    Guerre d’Algérie : la paix secrète

     des Rousses

    C’EST UN BÂTIMENT au bord de la route qui sort de la station des Rousses (Jura), plutôt moche, anonyme… En bas de larges portes laissent sortir la flotte de chasse-neige de l’Équipement. À l’étage, des bureaux spartiates et deux petits appartements dévolus aux employés de l’équipement.

    Difficile d’imaginer que c’est ici que fut négocié le destin de millions de personnes, Français et futurs Algériens.

    C’est justement pour cet aspect anonyme et inattendu que le « Yeti », c’est son nom, a abrité à partir du 18 février 1962 durant plus d’une semaine les négociations ultra-secrètes qui ont prévalu aux accords d’Evian scellant l’indépendance algérienne. Evian ne faisant qu’entériner l’essentiel de ce qui avait été convenu dans la station de ski jurassienne.

    Mitraillettes et volets clos

    Le lieu était idéal, à quelques centaines de mètres de la frontière d’où venaient chaque matin les plénipotentiaires du FLN.

    Pour les accueillir, pas moins de trois représentants du gouvernement français dont Louis Joxe, une dizaine d’experts et, dans une ambiance très barbouzes, une quinzaine de policiers en civil armés de mitraillettes et de grenades au cas où…

    Le moins que l’on puisse dire est que le secret fut bien gardé.

    « Avant de choisir cet endroit des fonctionnaires sont venus visiter plusieurs fois, on pensait que c’était pour les vacances des gens de la préfecture, c’est moi qui ouvrait, se souvient très clairement Raymonde Grandchavin, 85 ans, ancienne secrétaire à l’Équipement et l’un des derniers témoins directs de l’affaire. Je les voyais chuchoter sur la terrasse, je ne comprenais pas. »

    C’est dans ce décor très spartiate que vivent cloîtrés, volets clos entre cannettes de bière et nuage de fumée de cigarettes, ministres et fonctionnaires au-dessus des chasses neige.

    « Il y avait une famille qui vivait ici, M. et Mme Lison, lui était conducteur de travaux ajoute Mlle Grandchavin qui habite toujours aux Rousses. Mme Lison leur faisait à manger, on leur avait demandé le plus grand secret. C’est de leur chambre que les ministres rendaient compte au téléphone à De Gaulle. »

    Les faux skieurs algériens

    Les Algériens du FLN, dont Krim Belkacem, arrivaient tous les matins en provenance de Genève avec une voiture immatriculée dans le Jura et des skis sur le toit.

    « Il y avait de la neige et beaucoup de vacanciers, c’était normal de voir des skieurs », ajoute Lucienne Milos, 90 ans, la fille de Maxime Grenier alors maire des Rousses et seul local au courant des négociations secrètes.

    Les tractations durèrent neuf jours.

    « À l’issue de ces neuf fois 24 heures, nous avons conclu à l’accord et décidé de nous rencontrer la semaine suivante, se souvenait, dix ans après, Robert Buron, l’un des trois délégués du gouvernement. Enfin, pour la première fois, nous nous sommes serré la main. »

    Aujourd’hui, les chasse-neige des Rousses continuent à dormir ici, un appartement est toujours occupé et le bâtiment aura (enfin) sa plaque commémorative le 9 juin 2018.


     

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

    En 1962 le jeune conseiller du ministre des affaires algériennes Louis Joxe, fut l’un des vingt-deux protagonistes chargés de négocier la paix et les relations entre la France et la future Algérie indépendante

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

    Yves Roland-Billecart revoit le fameux garage des Rousses. « On y est resté caché pendant huit jours, pas rasés, avec des vêtements défraîchis, avant que des effets personnels soient récupérés auprès de nos femmes qui ignoraient où nous étions… » / Villeret/dolce vita/Pour la Croix

    Evian, 7-18 mars 1962. « Nous étions à l’hôtel La Verniaz sur les hauteurs de la ville. C’était des jours de détente, tout ou presque avait été réglé ! » Pour le jeune conseiller technique du cabinet du ministre des affaires algériennes Louis Joxe, Yves Roland-Billecart, c’est aux Rousses, près de la frontière suisse dans le Jura, un mois auparavant, du 11 au 19 février que le nœud de la question algérienne s’est largement dénoué après d’interminables négociations officieuses et officielles entamées près de deux ans auparavant à Melun pour mettre un terme à plus de sept ans de guerre et cent trente-deux ans de colonialisme.

    Pour l’un des trois derniers témoins de cette page d’histoire (1), ce sont les rencontres secrètes des Rousses qui permirent un mois plus tard, après feu vert du FLN et du GPRA (le gouvernement provisoire de la République algérienne), une première poignée de main entre les deux délégations, entre l’ancien résistant Louis Joxe et le « lion des djebels » et ancien condamné à mort Belkacem Krim (qui sera assassiné en 1970). Les deux chefs de délégation viennent d’apposer leur signature au bas des accords, le 18 mars 1962, à l’Hôtel du Parc sur les bords du lac Léman, dans cette ville choisie pour son caractère « neutre » à la frontière suisse et non loin du bois d’Avault, la résidence suisse des Algériens près de Genève financée – déjà à l’époque ! – par l’émir du Qatar.

    Les rencontres jurassiennes se sont tenues, elles, dans une hôtellerie aménagée au premier étage du garage de travaux publics des Rousses, rapporte ému Yves Roland-Billecart, cinquante ans plus tard dans son appartement parisien du XIVe arrondissement. « Ce garage existe toujours, la commune y entrepose ses chasse-neige ! » Dans les plans initiaux, le fringant inspecteur des finances de 26 ans ne devait pas participer à ces rendez-vous de l’histoire. C’est pour remplacer l’ancien délégué général du gouvernement en Algérie Paul Delouvrier chargé de la « pacification » qui refuse de négocier avec le FLN que Louis Joxe se tourne vers son jeune conseiller. Son stage de l’ENA (promotion Jean-Giraudoux 1950-1952) en Algérie puis un poste de dix-huit mois comme conseiller technique du ministère des finances en Tunisie fait d’Yves Roland-Billecart un connaisseur de l’Afrique du Nord.

    Mouché par le général de Gaulle

    De ses séjours maghrébins, Yves Roland-Billecart revient avec la conviction chevillée au corps que « l’Algérie sera forcément indépendante » et que « jamais elle ne renoncera à la souveraineté du Sahara », longtemps un des points de blocage des négociations avec le statut spécial pour la minorité européenne d’Algérie. Cette position lui vaut d’abord quelques démêlées à l’ENA, puis il est mouché par le général de Gaulle – « l’Algérie, “une boîte à chagrin”, disait-il » – et taxé de « honte de la famille ».

    Le jeune Yves élevé dans la famille Billecart-Salmon propriétaire des vignobles de champagne éponyme créés en 1818, prend quelques distances avec son entourage traditionaliste – père maurrassien – et se trouve embarqué dans le tourbillon de l’histoire et dans ses méandres secrets aux accents de roman policier. Aujourd’hui, il sourit des ruses de l’époque dans un contexte grave. « L’OAS faisait rage en Algérie, il fallait déjouer la menace d’attentats », rappelle-t-il.

    Après les échecs des rencontres de Melun (juin 1960), Évian 1 (mi-juin 1961) et Lugrin, toujours au bord du lac Léman (juillet 1961), les contacts se poursuivent. Et Yves Roland-Billecart vient en renfort des émissaires politiques de la délégation, les diplomates Claude Chayet et Bruno de Leusse notamment, pour mener d’officieuses missions.

    Caché dans un garage des Rousses

    Le voilà devenu pour la cause Yvon Rollet-Bollard, doté d’un vrai faux passeport signé par le directeur de la sûreté nationale « en gardant les initiales YRB brodées sur mes chemises ». YRB retrace les événements « comme dans un film ». Un homme, feutre sur la tête et journal dans les mains, lui remet gare de l’Est un billet pour se rendre à Dole (Jura) où des gendarmes l’embarquent dans une traction avant avec à ses pieds des grenades. « L’OAS me cherchait, comme tous les autres. Elle espérait se débarrasser de ceux qui voulaient “brader” l’Algérie. Tous les 5 ou 6 kilomètres on s’arrêtait pour changer les plaques minéralogiques. » Il doit à Genève, par le biais du « bon berger », le directeur de la douane, rencontrer deux de ses homologues algériens, Mohamed Ben Yahia et Taïeb Boulahrouf. « Je fais chou blanc, ils sont bloqués, ne veulent pas discuter. »

    Il les revoit dans ce fameux garage des Rousses. « On y est resté caché pendant huit jours, pas rasés, avec des vêtements défraîchis, avant que des effets personnels soient récupérés auprès de nos femmes qui ignoraient où nous étions. La délégation algérienne venait de Suisse très tôt le matin, repartait très tard et changeait chaque jour d’itinéraire pour échapper aux regards et au danger. Les gendarmes trouvaient bizarre ce gardien qui sortait chercher des montagnes des cigarettes et de la nourriture. Les curieux qui voulaient en savoir plus restaient nos “prisonniers” pour ne rien divulguer. »

    Aux Rousses, Yves Roland-Billecart retrouve Seghir Mostefaï, son ancien collaborateur au ministère des finances à Tunis. Louis Joxe le sermonne : « Aucune fraternisation avant la fin des accords. » Autour de la table, Louis Joxe, Claude Chayet et Bruno de Leusse, les « personnages clés », Bernard Tricot, « l’œil de De Gaulle », le colonel Pazzis chargé de défendre les intérêts de l’armée, Robert Buron et Jean de Broglie, les ministres signataires présents « pour faire partager au MRP (Mouvement républicain populaire) et aux indépendants la responsabilité des accords ». Côté algérien Belkacem Krim, « l’homme des maquis non dénué de bon sens », Saad Dahlab, « l’âme de la négociation, celui qui avait les idées et faisait accepter les compromis », Mohamed Ben Yahia, « un dur », Redha Malek, « l’homme des relations presse qui assiste à tout » ou encore Seghir Mostefai, l’avocat jeune et affable, etc.

    « L’atmosphère était cordiale, mais très froide. Plus on négociait, plus il y avait d’attentats. Louis Joxe rendait compte à Michel Debré sur des charbons ardents, le général de Gaulle donnait l’ordre de terminer au plus vite. C’était difficile d’être serein. On mesurait nos propos, multipliait les interruptions de séance. On faisait des propositions écrites en tenant compte des réactions de la partie adverse. On avait pour cela amené une force de frappe dactylographique. » Les minutes de ces textes négociés, avec toutes les variantes, Yves Roland-Billecart les a gardées pendant près de 30 ans précieusement gardés avant de les confier aux archives nationales.

    « Sur le statut des Français d’Algérie, ce fut une autre histoire… »

    Dans cette atmosphère tendue et embrumée – « l’air était irrespirable, on fumait comme des sapeurs » – les sujets de friction sont enfin traités. L’assemblée s’autorise un peu d’humour pour décompresser. Tous signent un jour le menu de « l’organisation athlétique des séquestrés » (OAS).

    « Le général De Gaulle voulait la bombe atomique, c’était la vraie raison pour ne pas “donner” le Sahara », estime Yves Roland-Billecart. Avant de quitter le refuge des Rousses, la minorité française d’Algérie a un statut et il est acquis que la France pourra faire exploser ses bombes dans le désert, qu’elle gardera la base militaire de Mers El-Kebir et jouira largement des richesses pétrolières. Restait à discuter du cessez-le-feu et de la période transitoire suivant le référendum. Ce sera l’affaire d’Évian. « Les accords militaires et économiques ont été respectés. Sur le statut des Français d’Algérie, ce fut une autre histoire… »

    Après l’indépendance, Yves Roland-Billecart continue à se rendre tous les mois en Algérie. « Jamais je n’ai rencontré d’hostilité à mon encontre. » Jusqu’en 1971 il a la charge de la coopération avec l’Algérie, notamment pour former les cadres du pays. Il côtoie à nouveau Seghir Mostefaï devenu gouverneur de la banque d’Algérie. Il se rend une dernière fois à Alger en 1996, au pire des années noires. « J’étais encadré par des motards jusqu’à l’hôtel avec interdiction de sortir. » Il est alors en passe d’achever l’autre aventure professionnelle de sa vie, le sauvetage de la compagnie Air Afrique, « une expérience difficile » qui finira très mal, par la liquidation de l’entreprise.

    (1) Le diplomate Claude Chayet qui sera consul d’Oran en 1962 avant d’ouvrir les relations diplomatiques avec la Chine et Redha Malek qui deviendra ambassadeur d’Algérie en France restent les deux autres témoins de ces accords.

    SOURCE : https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Yves-Roland-Billecart-artisan-des-negociations-d-Evian-_EP_-2012-03-16-779184 

     

    9 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur "la du 19 Mars 1962

     LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    En 1972 : dix ans après les négociations des Rousses 

    Dix ans après la signature des accords d'Evian mettant fin au conflit algérien, Robert BURON, ministre des Travaux publics et des transports, l'un des 3 délégués du gouvernement DEBRÉ qui négocièrent ces accords avec les représentants du GPRA, nous fait visiter le chalet "Le Yéti" des Rousses, dans le Jura, où se tinrent les pourparlers préalables , du 10 au 18 Février 1962.  

     

     

    « Pierre Mansat président de l’association Maurice Audin : "Plus de 3000 Algériens ont connu le même sort que Maurice Audin"Trédion (56) : hommage au colonel Arnaud Beltrame place du 19-Mars-1962 »

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