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    Un fascicule de propagande

     
    Un fascicule de propagande

    Je ne l’ai jamais eu entre les mains mais j’en connaissais l’existence. Il était distribué aux soldats qui arrivaient en Algérie. A la caserne d’Oran où j’ai fait mes classes c’était une autre forme de conditionnement des esprits qui avait été prise. Il y avait en effet, j’en ai déjà parlé, un lieu d’action psychologique qui reprenait l’argumentation du fascicule dont la photo de couverture illustre le présent article. La propagande joue un rôle important dans les guerres, on s’en était déjà rendu compte avec celle de 14 – 18. Alors pensez pour celle d’Algérie qui n’avait pas que des adeptes !

    Il y avait donc des panneaux dont certains valaient leur pesant de confiture. Du genre « Ne pense pas au pays si tu veux le revoir » ou encore « Si tu tombes dans une embuscade, tu jaillis du camion comme un diable de sa boîte, tu te postes et tu ripostes ». Il y avait des phrases bien choisies, je me rappelle celle de Ferrat Abbas « J’ai interrogé les morts, j’ai interrogé les cimetières, je n’y ai vu nulle part trace de la nation algérienne ».

    Le discours affiché tenait compte de la situation économique et sociale de l’Algérie. Elle n’était pas exactement au même niveau qu’en France mais ce n’était pas dû au colonialisme. Ça devait venir de la stratosphère ! Il y avait même une monnaie différente de la monnaie nationale. L’Algérie c’était la France mais pas tout à fait quand même !

    J’ai parcouru le fascicule : la France avait apporté sinon le bonheur, du moins la prospérité aux Algériens. En fait c’était la civilisation qu’on leur fournissait, clés en mains en quelque sorte. Nous sommes dans le registre bien connu développé par Jules Ferry, le père de l’Ecole laïque qui a diffusé cette conception..

    Aussi s’il y avait des imperfections, la rébellion ne pouvait être que l’œuvre de fanatiques conditionnés par… une idéologie qui n’offrait pas de perspective. Le fascicule, édité en 1957, cite le président du conseil, des ministres, qui à l’époque s’appelait Guy Mollet, lequel vantait le développement harmonieux de l’Algérie au sein de la France.

    Dans l’esprit des tenants de l’Algérie française les opérations de maintien de l’ordre menées par l’armée devaient permettre d’en finir avec la révolte d’une poignée d’agitateurs. En mars 1960 lors de mon débarquement à Oran, et bien que l’idée d’autodétermination ait été déjà formulée, pour un partisan de l’œuvre bienfaitrice de la mère patrie, il était tout à fait impossible que l’Algérie accède à son indépendance. Comme aurait dit Brassens « La suite lui prouva que NON » !

    Jacques CROS

    DEUX DOCUMENTS DE LA 4ACG 

    "Un fascicule de propagande" Un article de Jacques CROS; complété par un article d'Henri POUILLOT

    "Un fascicule de propagande" Un article de Jacques CROS; complété par un article d'Henri POUILLOT

    "Un fascicule de propagande" Un article de Jacques CROS; complété par un article d'Henri POUILLOT

    Action Psychologique de l’Armée
     
     
    pendant la Guerre d’Algérie
     

    Pendant cette Guerre d’Algérie, l’Armée avait mis en place un service d’action psychologique intense pour le conditionnement des appelés du Contingent et de leur famille, et même la presse.


    Une action psychologique intense

    Pendant cette Guerre d’Algérie, l’Armée avait mis en place un service psychologique intense pour le conditionnement des appelés du Contingent et de leur famille. Outre les réunions "d’informations", qui en fait tentaient d’être des mises en conditionnement, organisées par les officiers pour "justifier" la démarche militaire, il y a avait deux publications éditées par ces services :
    - Le journal "Le Bled" qui était remis à chaque militaire, présentait une action "pacificatrice" très orientée dans une optique militaire, très colonialiste.
    - Des cartes postales en noir et blanc : des photos prises ici ou là et avec un commentaire très particulier pour chacune. Ces cartes étaient remises à chaque appelé (autant qu’il en voulait) pour écrire à sa famille, aux amis. Elles étaient gratuites. En voici juste quelques exemplaires et le commentaire "officiel" qui figurait sur la carte.

    "Comme 300 autres, cette école a été brûlée par les rebelles"



    "La vie quotidienne unit tous les Français d’Algérie quelque soit leur origine"



    "Pour permettre aux jeunes kabyles de continuer leurs études, l’armée de pacification utilise différentes formules : ici une classe en plein air a été organisée".

     

    "Les enfants musulmans reprennent confiance devant ce souriant visage d’un gars

    de France."



    "Un village algérien où la paix est revenue"



    "L’amitié est revenue dans le Village"



    "Ce jeune musulman est devenu le camarade de ces trois soldats"



    "L’armée protège les populations non seulement contre les entreprises des rebelles mais encore contre les atteintes de la maladie."



    "Un soldat et son tout jeune ami musulman"

     

    Commentaires

    Ces cartes tentaient de faire passer 3 messages :

    1. - le FLN, les "rebelles" c’étaient des barbares, des terroristes, dangereux... : ils brûlent les écoles !!!
    2. - l’Armée travaillait à la "pacification" et elle avait un rôle social : éducation, sanitaire... Mais, malgré ces affirmations péremptoires, il ne faut pas oublier que ce ne sont pas plus de 15% de la population FNSA (Français de souche nord africaine) qui ont été scolarisés et souvent qu’à temps très partiel, et ce, même avec les efforts de l’Armée et de ses SAS.
    3. - l’Armée avait pu "redonner" confiance aux "musulmans". C’est-à-dire que l’Armée avait pu jouer son rôle de maintien de l’ordre, et d’éradication du FLN dans la polulation algérienne... Le journal "le BLED", lui, essentiellement destiné aux appelés, relatait les attentats FLN, avec toutes les horreurs possibles, pour inciter les soldats à "se venger", à "venger les copains"... Ce média, le seul accessible au jeunes du contingent, "justifiait" la politique civilisatrice de l’Armée, permettant le ralliement de la population "musulmane" (le terme algérien n’était pas employé et tout autochtone était considéré comme musulman).

    Les journaux métropolitains étaient quasi inaccessibles : l’Humanité, l’Express, le Nouvel Observateur, le Monde... interdits en Algérie, et les autres parfois présents dans les librairies de grandes villes : Oran, Alger, Constantine... Seules les radios RMC (Radio Monte Carlo), parfois Europe, difficilement Radio France pouvaient être captées. Les informations en provenance de l’Algérie, de toutes façons, n’étaient que celles transmises par le service d’information de l’Armée.

    Henri POUILLOT

    "Un fascicule de propagande" Un article de Jacques CROS, suivi de deux images de la 4acg, complété par un article d'Henri POUILLOT

    Jacques Cros : "A propos du Bled on peut consulter l'article que j'avais mis en ligne sur le mien lien http://cessenon.centerblog.net/6568975-le-bled-bled-bled-57"

     


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  •  Décès d'Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz et grand'croix de la Légion d'honneur

    Décès d'Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz

    et grand'croix de la Légion d'honneur

    La résistante Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz et grand'croix de la Légion d'honneur, est décédée samedi 7 novembre 2015, à l'âge de 96 ans ce lundi, d'après sa fille.

    Huitième française à recevoir

     la grand'croix de la Légion d'honneur

    Yvette Farnoux a été la huitième Française de l'histoire à être élevée à la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur, la plus haute dignité de l'ordre, en janvier 2009. Elle est décédée samedi chez elle, à Vanves dans les Hauts-de-Seine, dans la banlieue sud de Paris, a indiqué sa fille Agnès Vourc'h-Farnoux.

    Les honneurs militaires lui seront rendus aux Invalides mardi 17 novembre. Cette femme aux yeux gris-bleus, dont le numéro de déportée était tatoué sur un bras, est née dans une famille juive alsacienne et a grandi dans le XVIe arrondissement de Paris.

    Résistante à l'âge de 22 ans

    Elle a rejoint la Résistance en 1941, à l'âge de 22 ans, sous les ordres de la grande résistante Berty Albrecht, en volant du ravitaillement pour des résistants emprisonnés. Tout en travaillant au Commissariat au chômage (organisme dépendant du Secours national, créé par Vichy), la jeune femme prend en charge l'aide des familles de prisonniers avant de remplacer en 1943 Berty Albrecht, après son arrestation, comme responsable du service social des Mouvements unis de la Résistance (MUR, Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud).

    Enceinte, elle est arrêtée par la Gestapo

    Elle est arrêtée avec son mari, Jean-Guy Bernard, à Paris le 28 janvier 1944. Ils ne se reverront pas. Jean-Guy Bernard, également juif, secrétaire général de Combat, est déporté dans l'un des derniers convois et meurt entre Drancy et Auschwitz. Enceinte de huit mois, Yvette Farnoux perd son bébé au cours de la première nuit d'interrogatoire par la Gestapo. Transportée à l'hôpital de Blois, elle s'en évade mais est rattrapée et transférée au siège parisien de la Gestapo, rue des Saussaies. "Malgré les interrogatoires disons... musclés, ma seule gloire ainsi que celle de mon mari, c'est qu'après notre arrestation, personne n'a été capturé...", racontait-elle dans une interview publiée dans le magazine Le Déporté, en 2009.

    Déportée vers Auschwitz-Birkenau

    Yvette Farnoux est ensuite transférée à Fresnes puis à Drancy, d'où elle est déportée vers Auschwitz-Birkenau en avril 1944, puis à Ravensbrück. A la libération du camp par l'Armée rouge, Yvette Baumann rencontre Abel Farnoux, évadé de Buchenwald après 22 mois de captivité. Portant un uniforme d'officier américain, il est chargé du rapatriement des déportés de la zone.

    "Avoir des enfants fut une revanche"

    Les deux anciens déportés se marieront l'année suivante. Ils auront trois enfants. Yvette Farnoux créa plusieurs associations dont Revivre, pour aider les enfants de déportés morts dans les camps, et fut assistante sociale. Abel Farnoux, à l'origine du procédé de télévision Videocolor, fut conseiller d'Edith Cresson, Premier ministre en 1991-1992. Grand officier de la Légion d'honneur, l'ancien résistant est décédé en juillet 2008. "Avoir des enfants fut une grande revanche", racontait Yvette Farnoux. "Mais quand ils ont grandi, j'ai toujours eu peur pour eux. Peur que ça recommence... En fait, depuis la Libération, j'ai eu cette peur-là".

    Par la rédaction avec AFP

    SOURCE : http://www.bfmtv.com/societe/deces-d-yvette-farnoux-survivante-d-auschwitz-et-grand-croix-de-la-legion-d-honneur-928816.html

     

     

     


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    Réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple :

    Réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple :

    où en est-on ?

    Lundi 9 novembre 2015, par 4ACG

    Le 17 Octobre 2015, à l’approche des commémorations du 11 novembre, la 4ACG réitère sa demande de réhabilitation des Fusillés pour l’exemple de la guerre 1914-1918, et adresse une lettre à Monsieur Jean-Marc TODESCHINI Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la défense, chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire.

    Monsieur le Ministre,

    En 1998 Monsieur Lionel Jospin, alors Premier Ministre, a déclaré sa volonté, lors des cérémonies des 80 ans de l’Armistice" de la guerre de 1914-1918, à propos des « fusillés pour l’exemple », que « ces soldats, désignés pour l’exemple réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale ». Il n’a pu aller au bout de ses intentions.

    Puis nous avons entendu le discours du Président Nicolas Sarkozy, prononcé le 11 novembre 2008 à la Nécropole Nationale de Douaumont, à propos des Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 « Mais aujourd’hui, en ce 11 novembre 2008, alors que presque tous les témoins de cette tragédie ont disparu, alors qu’en France le dernier soldat survivant de cette guerre atroce n’est plus, alors que les haines se sont éteintes, que l’esprit de revanche a disparu, que nul parmi ceux qui se sont tant combattus ne songe plus à dominer l’autre, le temps est venu d’honorer tous les morts ». Ceci est l’exacte réalité de ce qui s’est passé dans l’horreur de la guerre et des tranchées, sous les obus et la mitraille, dans le sang, la boue et la mort. Hélas Monsieur Sarkozy n’a pas osé aller jusqu’au bout de sa conviction.

    Étant Président du Conseil général de la Corrèze, Monsieur François Hollande s’était prononcé pour une réhabilitation collective. Il n’a pas encore donné suite à cet engagement. Votre prédécesseur, à ce poste à haute valeur morale, avait indiqué qu’il fallait regarder chaque cas particulier après s’être félicité d’avoir attribué la mention « Mort pour la France » au sous-lieutenant Jean-Julien-Marie Chapelant fusillé pour l’exemple, en précisant qu’il fallait « regarder » chacun des cas particuliers. Il en est resté là, ce qui est moralement décevant.

    Le problème n’est pas de savoir si les fusillés pour l’exemple étaient innocents, mais s’ils étaient coupables ! Alors que 20% des dossiers des Conseils de guerre exceptionnels ont été détruits, alors que ces dossiers ont été constitués exclusivement à charge par les fusilleurs, alors qu’il n’y a plus ni accusateurs et ni témoins de la défense, comment rendre une vraie justice ? Et s’ils sont déclarés coupables, de quoi seront-ils coupables ? Et s’il faut chercher des coupables alors nous demanderons le même examen pour la responsabilité des généraux, notamment Nivelle et Pétain, dans les massacres éhontés et inutiles de milliers de fantassins montant à l’assaut et promis à une mort certaine pour des opérations vouées à l’échec.

    Alors, si les mots ont un sens - et les mots ont un sens - vous devez participer à réhabiliter les 650 soldats fusillés pour l’exemple. Réhabilitation n’est pas un mot qui fait injure à la mémoire de notre peuple, c’est un mot qui l’honorerait si vous décidiez de le prononcer.

    Les fusillés pour l’exemple ne se sont pas déshonorés, n’ont pas été des lâches. Étant allés simplement jusqu’à l’extrême limite de leurs forces, ils ont été désignés et jugés par l’arbitraire militaire.

    Nous vous demandons la réhabilitation globale de ces fusillés pour l’exemple afin de réunir enfin toutes les victimes de cette immense boucherie impitoyable. Plus de bons ou de mauvais morts. Seulement des morts.

    A Craonne, sur le plateau, pendant l’offensive Nivelle, il y a eu 900 morts en moyenne par jour. Le prix du sang : 150 000 morts en 48 heures en avril 1917. Ils refusaient de se battre et de mourir pour rien. Ils voulaient mettre fin à la boucherie. Ils refusaient de massacrer d’autres hommes sous d’autres uniformes. Ils fraternisaient au-delà des tranchées. Ils voulaient la paix et la liberté. Morts pour qui ? Morts pour quoi ? Ils étaient nos grands-pères, ils étaient nos pères. Ils étaient tout, et ils ne furent plus rien. La souffrance de leurs parents, de leurs épouses, de leurs enfants fut aussi intense que toutes les souffrances de toutes les familles de tous les morts.

    Le Royaume Uni a adopté en 2008 une loi sur la grâce des soldats de la Première guerre mondiale, loi sur la grâce des soldats de l’Empire Britannique exécutés durant la guerre de 1914-1918 pour délit de lâcheté, de désertion ou tentative de désertion, désobéissance, abandon de poste, pour s’être endormi à leur poste, avoir jeté les armes ou frappé un supérieur ou pour des buts similaires. Malgré les différences juridiques et la législation de nos deux pays, nous attendons de la République Française une décision de même nature. Pour être juste, la mesure doit s’appliquer à tous.

    Nous demandons justice pour les fusillés pour l’exemple de la première guerre mondiale. La réhabilitation ne saurait être juridique :  car elle serait alors « au cas par cas » et ne déboucherait éventuellement que dans des années et pas pour tous les Fusillés pour l’exemple.  car plus de 20% des dossiers des Conseils de guerre ont été détruits.  car il n’y a plus aucun témoin de ces actes.  car les dossiers qui restent ont tous été constitués à charge par les fusilleurs. Comment dès lors pourrait passer une justice sereine et impartiale ? La réhabilitation doit être collective :  car il est impossible de différencier les cas des fusillés.  car il faut appliquer le principe qu’il vaut mieux un coupable en liberté qu’un innocent condamné. car les soldats exécutés ont été fusillés collectivement par des pelotons d’exécution et devant les troupes rassemblées.  car ces assassinats par la France ont été faits pour terroriser la conscience collective des troupes sur le front. La 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre) demande que la République rende hommage aux 650 Fusillés pour l’exemple par tous moyens qu’elle déciderait, pour que leur mémoire soit honorée et perdure dans l’histoire de notre pays.

    Monsieur le Ministre, réhabilitez les Fusillés pour l’exemple. Vous en avez le pouvoir, nous vous demandons de vous en faire un devoir. Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions, Monsieur le Ministre, de recevoir l’expression de notre profond attachement à la paix et de nos sentiments républicains.

    Le Président de la 4ACG

    Alain Desjardin

    Réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple : où en est-on ?

    Monsieur le Président, réhabilitez les fusillés

    pour l'exemple

    de la guerre de 1914-1918 

    Une vidéo de la Libre Pensée

     

    Réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple : où en est-on ?

    Communiqué
    Fusillés pour l’exemple : la Libre Pensée informe

    La chaîne publique FR3 diffusera un téléfilm sur Les Fusillés, mardi 10 novembre 2015 à 2OH50

     

    Réhabilitation des Fusillés pour l’Exemple : où en est-on ?

     

     


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  •   Le FN et sa nostalgie du colonialisme

    Le FN et sa nostalgie du colonialisme

      et de l’OAS

    08 novembre 2015 |  Par Henri POUILLOT

    Après le Maire de Béziers, Robert Ménard, c’est le Maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui se distingue. Tous deux, portant "fièrement" les couleurs du Front National, envoient donc un message très éclairant sur leur nostalgie du racisme, du colonialisme, de l’OAS

    A Béziers, Robert Ménard ne rate pas une occasion, depuis qu’il est élu maire de cette ville, de "glorifier" les tueurs de l’OAS qui, selon lui, dispensaient les "aspects positifs" du colonialisme. Désormais c’est régulièrement qu’il va se recueillir, en compagnie du député "Les Républicains" Elie About devant la stèle du cimetière CLIQUEZ "honorant" les 4 assassins de l’OAS condamnés à mort et fusillés pour leurs crimes commis à cette époque.

    Il débaptisa la rue du "19 mars 1962" en rue du Commandant Elie Denoix de Saint Marc, ce putschiste qui tenta de renverser la République Française en Avril 1961. Quel symbole républicain !!!

    Hélas, à Béziers, les alertes sont nombreuses, et l’exemple du fichage des enfants présumés musulmans reste un exemple significatif des risques à venir.

    A Beaucaire, Julien Sanchez cherche à rivaliser. La "rue du 19 mars 1962" deviendra, le 29 novembre prochain la "rue du 5 juillet 1962 Massacre d’Oran". Ce geste est presque pire que celui de Béziers. La convention républicaine française veut que notre pays commémore la date à laquelle a été signé l’accord de fin du conflit, même si l’on sait bien que, après cette date symbolique, des drames ont pu encore se jouer. Mais là, retenir la date du 5 juillet est ignoble, parce que c’est à cause de la politique de terre brulée menée par l’OAS, refusant le cessez-le-feu multipliant les attentats, provoquant, avec ses commandos les troupes officielles de l’ALN venant prendre ses fonctions en ce jour de déclaration de l’indépendance de l’Algérie (approuvée très massivement par tous les Algériens) que ce drame se noua à Oran. l’OAS en porte la principale responsabilité.

     

    Contester la date du 19 mars, c’est faire preuve de révisionnisme historique

    Les racines du FN

     

    On vois bien, par ces gestes, que le FN cultive sciemment ses racines racistes de cette période, initiées par son fondateur Jean-Marie Le Pen. Est-il nécessaire de rappeler qu’élu député sur une liste poujadiste, d’extrême droite, il démissionna, en 1956, pour reprendre ses habits de para afin aller "casser du bougnoule" (selon son expression) ? Il sévit pendant plus d’un an à la "célèbre" Villa Susini, comme tortionnaire. Il se vanta d’ailleurs, plus tard, d’être fier d’y avoir été décoré, pour ces forfaits, dans ses jardins.

    La nostalgie du colonialisme fondé sur le racisme, reste donc intacte. A quelques semaines des élections régionales, ce message est une alerte que devaient entendre les Français. On a vu comment le racisme, instauré en institution, a permis au nazisme de se développer. Et cela est d’autant plus inquiétant quand l’on constate la porosité entre certain(e)s "Les Républicains" et certain(e)s frontistes et leurs idées.

     Henri POUILLOT

     

     

     


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    Le maire FN de Beaucaire débaptisera

    la rue du 19-Mars-1962

    le 29 novembre prochain

    Le maire FN de Beaucaire débaptise la rue du 19 Mars 1962
     La rue du 19 Mars 1962 de Beaucaire deviendra, à la fin du mois
    la rue du 5 Juillet 1962. C. M.
     
         
    La décision a été prise en conseil municipal. A la fin du mois, la rue deviendra celle du 5 juillet 1962 en référence au massacre d'Oran.. 

    Après Béziers, c'est donc au tour de Beaucaire de débaptiser une rue du 19 Mars 1962, date qui rappelle le cessez-le-feu en Algérie au lendemain des accords d'Evian. La décision a été prise, mercredi soir, par le conseil municipal. La rue - une petite rue pavillonnaire proche du collège Elsa-Triolet - sera désormais dénommée  "rue du 5 juillet 1962", en mémoire du massacre de centaines de civils européens et musulmans à Oran, un des massacres importants intervenus après le 19 mars.

     Un symbole de paix effacée pour l'opposition

    Les trois groupes d'opposition ont voté contre cette délibération, qui a provoqué quelques débats animés.  "Vous affirmez que la date du 19 mars 1962 est  considérée comme une insulte et une offense par de nombreux Français. Mais  quels Français ? Les nostalgiques du colonialisme ? Les tortionnaires à la retraite ? Les tueurs de l'OAS ?",  a demandé Rose-Marie Cardona (opposition de gauche) qui ajoute : "Vous prétextez que des événements tragiques, abominables en effet, furent commis encore en Algérie après le 19 mars. Mais comment imaginer qu'une guerre affreuse, qui a duré plusieurs années, puisse s'arrêter du jour au lendemain ? Vous effacez un symbole de paix ! "

    La rue du 5 juillet 1962 baptisée le 29 novembre

    Pour un autre groupe d'opposition, Hélène Deydier, ne "nie pas les souffrances ressenties" mais souligne que "la date du 19 mars 1962, qu'elle soit juste ou injuste, a été officiellement reconnue par les instances de l'Etat."  Quant à Christophe André, chef de file du troisième groupe d'opposition, il a déploré que la municipalité  "fasse du buzz avec ce sujet, en pleine période électorale". 

    "Je pense que tous ceux qui ont souffert après le 19 mars 1962 ont trouvé le choix inapproprié car elle ne reconnaît pas leur souffrance" a rétorqué le maire Julien Sanchez.

    La pose de la nouvelle plaque sera effectuée le 29 novembre au matin au cours d'un pèlerinage de Santa Cruz auquel le maire convie la population. De son côté, l'opposition de gauche a appelé les élus et tous les Beaucairois à se mobiliser  sans tarder pour faire échouer "ce mauvais coup".

     

    Le maire FN de Beaucaire débaptisera la rue du 19 Mars 1962 *** Le Comité Veritas mobilise ses adhérents et cite Claude Bartolone

     

    Communiqué du Comité VERITAS

    Comme il fallait si attendre les nostalgériques extrémistes héritiers de l’OAS, cette organisation terroriste et criminelle, responsable de 2700 victimes en Algérie comme en France, appelle ses adhérents à être présents le 29 novembre prochain… mettant en valeur des soi-disants propos de Claude Bartolone président de l’Assemblée Nationale ? Vous pourrez les lire ci-dessous. Mais rappelons-nous comment est morte l’OAS :

     

    Les 25 et 26 juin 1962, dans une ville recouverte par la fumée des incendies, les commandos de l’OAS attaquent et dévalisent 6 banques. Sur des chalutiers lourdement chargés d'armes et d'argent, les derniers commandos de l'OAS quittent Oran début juillet 1962 pour l’Espagne franquiste. Ils laissent en otage après leurs exactions les derniers européens qui seront massacrés le 5 juillet 1962.

     

    Le Comité VERITAS est heureux d’inviter tous ses adhérents, amis et soutiens qui pourrons s’y rendre à assister, le 29 novembre prochain, à Beaucaire, au retrait de la plaque infamante « rue du 19 mars 1962 ».

     La petite rue pavillonnaire proche du collège Elsa-Triolet sera désormais dénommée « rue du 5 juillet 1962 », en mémoire des milliers de victimes européennes et musulmanes des massacres perpétrés à Oran et dans toute l’Oranie le 5 juillet 1962, alors que les troupes françaises étaient cantonnées dans leurs casernes avec interdiction d’intervenir selon l’ordre criminel donné par le Président de la République Française et exécuté par le Général Katz.

     En juin 2015, avant cette date fatidique du 5 juillet, le Comité VERITAS a adressé à tous les gouvernants et responsables politiques de notre pays une lettre demandant la reconnaissance de ces massacres. Nous n’avons reçu qu’une seule réponse émanant de Monsieur Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale.

    Et cette réponse contenait une vérité de taille, une vérité enfin reconnue par le quatrième personnage de la Nation qui nous a écrit :

    « Les nombreux témoignages, leur nature, et le récit du Commandant Khélif, donnent UNE IDEE PRECISE DE LA TERRIBLE REALITE DE CES JOURNEES TRAGIQUES. »

    Le quatrième personnage de l’Etat Français ayant ainsi reconnu la terrible réalité du massacre de tant de Français, nous pensons qu’il ne pourra qu’approuver la décision du Maire de Beaucaire, Monsieur Julien Sanchez, en faveur de la vérité historique.


    http://popodoran.canalblog.com/arch...

     

     

     


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  • Parce que l'OAS ça a été la valise et le cercueil, pas de résurrection de l’OAS à Béziers !

    Histoire de l’OAS (organisation de l’armée secrète)

     

    Parce que l'OAS ça a été la valise et le cercueil, pas

     

    de résurrection de l’OAS à Béziers ! 

      

     Imprimer ·E-mailL La filiation de R. Menard avec l’OAS est multiple, par son père tout d'abord, par ses écrits (Boulevard Voltaire), par ses paroles (cimetière neuf), par ses actes (changement de nom de la rue du 19 mars 1962).

    Par Didier

     

    Mais aussi par sa violence verbale (conseil municipal), par ses menaces (journal de Béziers), par sa stratégie du buzz permanent (médias), par ses clivages incessants (politiques). À travers toutes ces filiations, R. Menard s'inscrit dans une stratégie politique qui non content d’avoir échoué, a provoqué un cataclysme humain en Algérie au moment de la décolonisation. Parce que R. Menard se revendique publiquement de l’apartheid colonial que défendait l’OAS en Algérie, nous vous proposons dans cet article de mesurer ce que fut l’OAS. Pour éviter ensemble que l’OAS ne ressuscite à Béziers.

     

    Histoire de l’OAS (organisation de l’armée secrète)

     

    Petit mouvement clandestin fondé vraisemblablement au début de l'année 1961 par Lagaillarde (1) alors réfugié dans l’Espagne franquiste, l'OAS regroupait initialement entre 200 et 300 activistes, essentiellement putschistes. Ses objectifs sont :

         •    rester fidèle au 13 mai 1958 (instauration du gouvernement de salut public par le général Massu à Alger, contre la politique de décolonisation)
        •    résister à la politique de désengagement gaulliste
        •    construire une Algérie « nouvelle »
        •    stopper le mécanisme des négociations engagées entre le FLN et l'état français.

     Pour faire échouer les négociations de paix en cours, l'OAS pratique la politique du pire et enchaîne les actions terroristes. Dès le mois de mai 1961, des commerçants et des leaders musulmans, des fonctionnaires et des Européens soupçonnés de vouloir  « livrer l’Algérie aux bougnoules » sont assassinés.

     Le 9 septembre 1961 à Pont sur Seine, l’OAS organise un premier attentat contre De Gaulle. À côté d'une action terroriste clandestine, l'OAS organise des grandes manifestations publiques qui cherchent à encadrer les Européens algériens. Le 9 octobre 1961, le général Salan annonce disposer d'une armée secrète de 100 000 hommes. Le 8 novembre 1961 à l’Assemblée nationale plusieurs députés du centre et de la droite défendent la représentativité de l’OAS. Un amendement dit « amendement Salan » obtient 80 suffrages. L’OAS tente d'infiltrer la police, l’armée, l’administration, pour faire passer ses idées.
    Face à une menace de coup d'État et de sécession, l'État français organise la répression contre l’OAS, c'est l’époque des « barbouzes ». Face à cette répression, l'OAS s'enfonce dans la spirale terrorisme/contre-terrorisme. Un seul recours lui reste : organiser l'insurrection armée qui empêchera l’aboutissement des négociations avec le FLN. Les actions terroristes de l’OAS se transportent en France : 40 attentats entre le 15 et le 21 janvier 1962, 33 attentats entre le 22 et le 28 janvier, 34 entre le 5 et le 11 février. En Algérie, 801 attentats OAS, FLN, et « barbouzes » sont enregistrés entre le 1er et le 31 janvier 1962, qui font 555 morts et 990 blessés et 507 attentats dans la première quinzaine de février qui font 251 morts et 490 blessés.

    En mai à Oran, quotidiennement, 10 à 50 musulmans sont abattus par l’OAS.

    Quand s'ouvre la conférence de paix d'Evian, le 7 mars 1962, les commandos de l'OAS sèment la terreur dans toute l’Algérie. Alger et Oran particulièrement vivent dorénavant quotidiennement avec la mort. Dans un tract, le 21 mars 1962, les responsables de l’OAS proclament que les forces armées françaises sont considérées « comme des troupes d'occupation en Algérie ». Le 26 mars 1962, le commandement de l’OAS proclame la grève générale, dans une logique d'émeute, de guerre civile et de sécession. 46 personnes sont tuées et 200 blessées. Après cette fusillade et l'échec d'un putsch, l'OAS s'enfonce dans le jusqu'au-boutisme. Alors que les Européens d’Algérie commencent à quitter leur terre natale en direction de la métropole, alors qu'un referendum approuve le processus de paix par 90,70 % des votants, l’OAS organise « la politique de la terre brûlée ». Oran, la ville de R. Menard, est particulièrement touchée : assassinats individuels de musulmans, chasse à l’homme, explosions au plastic, tir de mortiers, voiture piégée sur les marchés. En mai à Oran, quotidiennement, 10 à 50 musulmans sont abattus par l’OAS.
    Les responsables de l’OAS encore en liberté savent pourtant qu'ils ont perdu. L’armée française n'a pas basculé en leur faveur et la population européenne, malgré leurs consignes et leurs menaces, quitte l’Algérie. Malgré cet état de fait, à Oran toujours, le 7 juin 1962, l’OAS détruit à l'explosif la mairie, la bibliothèque et 4 écoles. L’accord signé avec le FLN le 18 juin 1962 à Alger par Susini pour l’OAS est refusé à Oran par l’OAS locale. Les 25 et 26 juin 1962, dans une ville recouverte par la fumée des incendies, les commandos de l’OAS attaquent et dévalisent 6 banques. Sur des chalutiers lourdement chargés d'armes et d'argent, les derniers commandos de l'OAS quittent Oran début juillet 1962 pour l’Espagne franquiste. Ils laissent en otage après leurs exactions les derniers européens qui seront massacrés le 5 juillet 1962.
    Après un tel bilan, on ne peut que souhaiter que la stratégie de l’OAS ne renaisse pas à Béziers sous la férule d'un maire qui vient de recevoir en congrès en septembre les « nostalgériques » de l’OAS et de Veritas.

     

     

    (1) Pierre Lagaillarde est un ancien avocat et député du département d’Alger, anti-indépendantiste et partisan de l’Algérie française
    Les données chiffrées qui figurent dans cet article sont issues du livre de Benjamin STORA «Histoire de la guerre d’Algérie» Edition La Découverte.

     

    SOURCE : http://www.envieabeziers.info/dans-le-vif-du-sujet/decryptage/443-parce-que-l-oas-ca-a-ete-la-valise-et-le-cercueil-pas-de-resurrection-de-l-oas-a-beziers

     

     

     

     

     

     

     


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    Deux nouveaux lieux de mémoire

     

     

     Deux « Espaces du souvenir » seront inaugurés à l'église et au lycée./DDM

      

    Le Comité d'entente des anciens combattants et veuves de guerre du canton de Revel sera à nouveau en première ligne, la semaine prochaine, à l'occasion des cérémonies de l'Armistice du 11-Novembre-1918.

    Cette commémoration de la fin de la première guerre mondiale, sera l'occasion pour inaugurer deux nouveaux «Espaces du souvenir», comme cela a été fait dans la plupart des communes du Lauragais.

    La première plaque rappelant les dates de la fin des trois conflits du XXe siècle : 11-Novembre-1918, 8-Mai-1945 et 19-Mars-1962 pour le Cessez-le-feu en Algérie, sera posée à la cité scolaire Vincent-Auriol, ce mardi 10 novembre, à 14 h 30, à côté de la stèle des élèves du lycée «Morts pour la France». Le lendemain, mercredi 11 novembre, une même plaque du souvenir sera inaugurée, à 9 heures, en l'église, près du monument aux morts, juste après la messe du souvenir.

     «La plaque sera posée à l'intérieur de l'église, près du monument à la mémoire des Revélois «Morts pour la France» dans les divers conflits, qui fut érigé bien avant le monument aux morts de la place de la mairie», précise René Batignes, le président du Comité d'entente. «Ces deux inaugurations, dans un lycée et dans une église, sont une première en France. D'où l'intérêt que nous devons porter à cette mise en place de ces relais mémoriels et visuels permanents de la Mémoire, avant la disparition des anciens combattants des trois générations du feu».

     Ainsi, avec ceux de Revel ainsi que Dreuilhe, Couffinal et Vauré, la commune aura cinq «Espaces du souvenir».

     «Plus que jamais, dans le monde où nous vivons, il nous apparaît nécessaire de former les consciences des futures générations au respect et à la continuité du devoir de mémoire qui est la base même de toutes les civilisations», ajoute René Batignes.

     Les cérémonies

     Le mardi 10 novembre, à 14 h 30, au lycée. Le mercredi 11 novembre : messe du souvenir à 9 heures ; au carré militaire du cimetière, à 11 heures ; place de la mairie, à 11 h 30, en présence d'un piquet d'honneur du 4e Régiment Étranger, suivi d'un vin d'honneur ; à 16 heures, à Saint-Julia ; à 17 heures, à Saint-Félix.

     

    La Dépêche du Midi

     

    SOURCE : http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/06/2211586-deux-nouveaux-lieux-de-memoire.html

      

    Saint-Christophe-Vallon

     

    Inauguration du monument aux morts : journée mémorable pour tous

     

     L'ancien monument aux morts (à gauche) et le nouveau qui sera inauguré le 11 novembre (à droite)./Photo DDM

     

    L'inauguration du nouveau monument aux morts se prépare activement. Le 11 novembre, à 15 heures, après avoir coupé le ruban entourant le square du 19-Mars-1962 et dévoilé la plaque commémorative, Christian Gomez, maire de Saint-Christophe, son conseil municipal, les habitants de la commune, les représentants des anciens combattants, ainsi que les nombreux invités à cette manifestation, célébreront le traditionnel souvenir de l'armistice de la Grande Guerre.

     Après la lecture des noms gravés sur la stèle par les enfants des écoles, accompagnés par l'école de musique de Marcillac, le cortège se rendra à la salle des fêtes. Les élèves de l'école Arc-en-Ciel liront des poèmes et des textes extraits de «Paroles de poilus, lettres et carnets du front 1914-1918» de Jean-Pierre Guéno et Yves Laplume, tandis que les enfants de l'école Sainte-Marie-des-Prés feront partager des lettres fort touchantes de soldats de Saint-Christophe, choisies dans les recueils légués à la bibliothèque municipale par le père Champagneur. Le tout en musique. Deux ados clôtureront cette séance avec la lecture d'un poème de Marc Ganry : «Plus jamais ça».

     

    Exposition du collège Kervallon

     

    Au cours du cocktail qui suivra, chacun pourra admirer la remarquable exposition réalisée et prêtée pour la circonstance par le collège Kervallon de Marcillac. Cette expo sera visible par la suite jusqu'au 31 décembre à la bibliothèque.

    Ensuite, à 17 heures, place au cinéma avec le film «10 par jour» grâce au soutien de Vallon de cultures et en partenariat avec Mondes et Multitudes. Yves Garric, son réalisateur, présentera ce long-métrage et animera le débat qui suivra. Un film tous publics, bouleversant par les différents témoignages de descendants de poilus aveyronnais, qui se déroule d'un monument aux morts à l'autre, avec de somptueux paysages signés Georges Berte.

    Les habitants de la commune de Saint-Christophe sont cordialement invités à cette inauguration. La projection du film est gratuite pour tous les spectateurs de Saint-Christophe mais aussi des environs et d'ailleurs...

     

    La Dépêche du Midi

     

    SOURCE : http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/06/2211642-inauguration-du-monument-aux-morts-journee-memorable-pour-tous.html

     

     

     

     

     


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     Anciens combattants ! Vous qui avez inauguré

    des milliers de lieux du 19 Mars 1962...

    voilà ce qui va se produire si l'extrême droite

    parvient au pouvoir en 2017

     

    La rue du 19 mars 1962 n'est plus à Beaucaire

    Rue du 19 mars 1962. Beaucaire (Gard) mars 2015 (Photo V.Jarousseau)

     

    La rue du 19 mars 1962 n'est plus

      à Beaucaire

     

     

    Hier soir, à Beaucaire, lors du Conseil municipal, la majorité a voté le changement de nom de la «rue du 19 mars 1962 Fin de la Guerre d'Algérie». Les trois groupes d'opposition ont voté contre cette délibération, qui a provoqué quelques débats animés CLIQUEZ. À la fin du mois, la rue du quartier de La Moulinelle, qui portait son nom depuis les années 1970, sera donc rebaptisée « rue du 5 juillet 1962 Massacre d'Oran ».

    Julien Sanchez l'avait annoncé le 20 mars dernier, pendant les municipales : en cas d'élection, la «rue du 19 mars 1962» n'existerait plus dans « sa » ville. Le maire de Beaucaire disait vouloir « laver l'affront » de cette « date polémique », imposée par le gouvernement. Pour justifier sa position, il mettait en avant son histoire personnelle : fils et petit-fils de pieds noirs, Julien Sanchez n'a jamais oublié « ces moments ». Son interprétation historique est celle-ci : la Guerre d'Algérie ne s'arrête aucunement au 19 mars. Le maire de Beaucaire veut dire aux Français qui ont souffert là-bas, les harkis, les pieds noirs - ces hommes qui ont subi un « vrai crime contre l'humanité (sic) » - qu'il ne les oublie pas. Le fait d'avoir une « rue du 19 mars 1962 » peut être « considéré comme une insulte pour tous ceux qui son morts après. On a eu le massacre de la rue d'Isly à Alger le 26 mars, mais aussi le massacre d'Oran ».

     

    La Guerre d’Algérie, une référence centrale pour le FN

     

    C'est justement cette dernière date que la mairie FN de Beaucaire a choisit. Petit rappel historique.

    Le 19 mars 1962 ouvre la voie à l’indépendance de l’Algérie (signature des accords d'Évian, le 18 mars 1962). Moins de quatre mois plus tard, l’Algérie fête son indépendance qui doit être proclamée, dans la soirée, par le Général de Gaulle. Ce 5 juillet 1962, à Oran se déroule un massacre. Cette « ville, où les communautés musulmane et européenne vivent désormais coupées l'une de l'autre, se remet à peine des mois de terreur engendrés par les affrontements entre commandos de l'OAS et fedayin du FLN. La population célèbre une indépendance qu'elle espère annonciatrice de jours meilleurs, mais, en quelques heures, le cours de l'histoire va dérailler ». La journaliste du Monde, Hélène Sallon, poursuit l'évocation de cette journée si particulière CLIQUEZ  : « Les massacres feront plusieurs centaines de morts et de disparus. Le 5 juillet à Oran est pour les Français d'Algérie une des pages les plus noires de leur histoire de l'indépendance algérienne. Pour ceux qui n'avaient pas encore pris le chemin de l'exode, la perspective de pouvoir rester vivre dans le pays nouvellement indépendant se fait plus incertaine, malgré les garanties qu'on leur avait données aux termes des accords d'Evian ».

     

    La gestion frontiste de l'héritage gaulliste

     

    La haine de Charles de Gaulle est restée un des fils conducteurs du patrimoine idéologique du FN. Mais depuis quelques années, la question de l'héritage gaulliste est l'objet de désaccords au sein du FN. Pour sa campagne des municipales à Forbach, Florian Philippot choisit comme logo la croix de Lorraine (entourée de la flamme FN), l’emblème des gaullistes et de la France libre. Il l'utilise car, explique-t-il, il est gaulliste et candidat en Lorraine. Des gaullistes sont également présents sur sa liste. Le vice-président du Front national ira jusqu'à fleurir la tombe de Charles de Gaulle, visiter sa maison natale et affirmer que le FN est un « parti gaulliste » (11 décembre 2014). L'émoi provoqué par ces initiatives est plus que palpable au FN. Il est révélateur des lignes de fractures au sein du parti de Marine Le Pen.

    Pour les lepénistes, le patronyme De Gaulle est synonyme de valeurs et d’épisodes historiques, dont celui de la perte de l’Algérie, incompatibles avec l’histoire du parti d'extrême droite. Cette génération chérit la thématique « Algérie française ». Le souvenir de la Guerre d'Algérie est omniprésent dans la constitution du FN. D'anciens de l'OAS, comme Pierre Sergent, ont été des élus au FN. Ce dernier rencontre d'ailleurs Jean-Marie Le Pen, en 1956, alors que celui-ci appartient au premier régiment étranger de parachutistes (REP) en Algérie.

    Les quelques mots que Marine Le Pen adresse à ses « amis pieds-noirs et harkis », peu après l'initiative de son vice-président, se situent dans cette continuité. La présidente du FN sait que ses « amis » ont été choqués par ce qu'ils considèrent comme une provocation et que certains d'entre eux s'apprêteraient à se détourner du vote FN. Elle souhaite remettre les choses à leur place et envoyer un signe tangible à cet électorat, présent notamment en Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Voici la lettre :

    « Un certain nombre de milieux rapatriés/harkis s’agitent, y compris en interpellant les cadres de notre mouvement, autour de la déclaration de Florian Philippot au sujet du Général de Gaulle et du FN parti gaulliste. Pour répondre aux interrogations de certains, je ne pense pas que le FN soit un parti gaulliste au sens d’une adhésion totale à la politique menée par le général de Gaulle durant sa présidence de 1958 à 1969, date de son échec au référendum. Même si l’un des quarante membres du Bureau Politique du FN, l’un des huit membres du Bureau exécutif et l’un des vice-présidents l’affirme selon ses affinités et son histoire personnelle, cela n’engage pas pour autant l’ensemble du mouvement. C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé dans une émission télévisée, pourtant jamais reprises par les mêmes qui aujourd’hui s’interrogent, en rappelant que le FN n’était pas gaulliste même s’il ne s’interdisait pas de faire référence à certaines idées gaulliennes comme l’Etat stratège, le référendum ou la défense de l’indépendance nationale ou de la souveraineté. En ce sens nous sommes et restons le seul mouvement d’envergure à défendre cette ligne politique. Pourquoi ne pas en effet avoir diffusé mes propos alors que j’ai clairement dit que je n’irais pas sur la tombe du général de Gaulle par respect pour l’abandon criminel des pieds-noirs et harkis qui ont tant soufferts de sa politique algérienne ?
    Nous cherchons à rassembler, pas à diviser ! Qu’il y ait des gaullistes qui se retrouvent dans notre combat actuel est plutôt un excellent signe de rassemblement et de réconciliation nationale dans une période troublée par la crise et les dérives du système UMPS. Ces soutiens donnent raison à la justesse de nos positions et de nos prédictions. C'est une belle reconnaissance venant d’anciens adversaires que l’histoire a séparé mais qui doivent aujourd’hui se retrouver pour sauver la France et préserver la démocratie. Nous sommes pour le rassemblement des patriotes et chacun est libre d’honorer sa mémoire propre. A titre personnel, je n’oublie rien, j’ai un grand respect pour votre histoire tragique, mais je me dois de rassembler le peuple de France ».

    Le maire de Béziers a précédé Julien Sanchez avec sa « rue du Commandant Hélie-de-Saint-Marc (1922-2013) ». C’est en souvenir de son père, membre de l’OAS, « sauvé par un Arabe lors des émeutes d’Oran », que Robert Ménard explique sa décision de débaptiser la « rue du 19 mars 1962 ». D'ailleurs Florian Philippot renoncera à sa venue sur Béziers, interprétant le geste de Robert Ménard comme une opposition au signataire des accords d'Évian.

    Par leurs gestes, les deux maires FN du sud de la France entendent vouloir « rétablir la vérité » sur cette partie de l’histoire de France. Et c'est là que l'entreprise frontiste se situe : changer les plaques de noms de rue équivaut à revenir sur certaines parties « sensibles » de l'histoire. S'agit-il de la nier ? C'est indéniablement une gestion singulière d'un événement central - la Guerre d’Algérie  - et de son empreinte mémorielle dans le capital historique de l'extrême droite française. Julien Sanchez était ferme sur ce point le 20 mars 2015. Les mots (c'est moi qui souligne) employés ne sont pas anodins : il faut « effacer ce choix-là » , à savoir la dénomination 19 mars 1962 et « donner un nom qui rappellera la vraie histoire et qui ne blessera personne ».

      

    Valérie Igounet

     

     

     

     

     

     

     


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  • Le général Schmitt en sait-il plus qu’il ne veut le dire ?  Affaire de la disparition de Maurice Audin

    Le général Schmitt en sait-il plus qu’il ne veut le dire ?

    Affaire de la disparition de Maurice Audin : Article de El Watan 29-09-2015

    par Henri POUILLOT 

    Henri Pouillot était de nouveau, le 22 septembre 2015, à la barre du tribunal de Marseille au sujet de l’affaire de la disparition de Maurice Audin en juin 1957. Le militant de la cause algérienne était poursuivi pour diffamation par le général Maurice Schmitt. L’affaire a été mise en délibéré. Le verdict devait être annoncé le mardi 3 novembre 2015, il ne le sera que le 24 novembre prochain. Le tribunal a décidé de proroger de 3 semaines.

     

    Pourquoi aujourd’hui, bientôt 60 ans après sa disparition, continuer de parler de l’affaire Audin ? Pourquoi pour vous est-ce important ?  

    La vérité sur la disparition et l’assassinat de Maurice Audin n’est toujours pas connue, même si quelques éléments ont progressé. On ne connaît pas avec exactitude qui en est l’auteur ni ce qu’est devenu le corps. Sur ces différents éléments, il y a des informations, quelques pistes qui ont un peu avancé.

    Il y a en particulier les documents qu’a récupérés la journaliste Nathalie Funès à Stanford, en Californie, où elle a découvert les carnets du colonel Godard indiquant un certain nombre de choses. Il y a les confidences d’Aussaresses qui complètent ce tableau et enfin le communiqué de l’Elysée du 17 juin 2014 qui, dans une phrase importante, indique qu’en fonction des témoignages, Maurice Audin ne s’est pas évadé mais qu’il est mort en détention.

    Cette version remet en cause l’aspect de l’évasion, restée jusqu’à présent la version officielle. C’est important que cela soit remis en cause au plus haut sommet de l’Etat. Par contre, ce qui est dommage, c’est qu’on ignore qui sont les témoins qui se sont exprimés à ce sujet et les documents concordants dont parle alors l’Elysée. Pour le reste, on ignore comme il est mort. Une crise cardiaque à 25 ans, ou s’il a été assassiné comme c’est vraisemblable.

    Vous, à titre personnel, qu’est-ce qui vous anime jusqu’à devoir répondre devant le tribunal au sujet de cette affaire Audin ?  

    Depuis mon passage à la villa Sesini où j’ai exercé de fin juin 1961 à mars 1962, le problème de la torture est pour moi un sujet important. En mars 2014, j’étais un des 171 signataires d’une pétition exigeant la vérité sur la mort d’Audin. Pour moi, il est capital d’éclaircir complètement ce dossier.

    Que pensez-vous justement de l’attaque frontale du général Schmitt qui vous a poursuivi par trois fois devant les tribunaux ? C’est le dernier rideau de ceux qui veulent maintenir l’opacité ?

    D’une part Schmitt s’est toujours présenté comme le porte-parole, le représentant officiel des officiers durant la Guerre d’Algérie. C’est lui qui était intervenu es-qualité dans les débats de 2002 après le film de Patrick Rotman sur cette question, L’Ennemi intime, violences dans la guerre d’Algérie) et il est intervenu à d’autres reprises. Il a publié par la suite le livre Alger 1957 : une victoire sur le terrorisme, pour donner sa version de la Bataille d’Alger et en particulier sa participation dans cette phase. Ensuite, son deuxième livre, publié en 2008, Deuxième Bataille d’Alger, la bataille judiciaire, où il décortique les procès qu’il a eus, dont celui contre moi à Marseille, en 2004.

    Pensez-vous que le général Maurice Schmitt sait beaucoup plus de choses que ce qu’il veut bloquer via les appels aux tribunaux, contre vous notamment ?  

    Oui, cela me paraît évident. Je pense que compte tenu de ma lettre ouverte adressée à M. De Villiers qui est le chef d’état-major, à la suite justement du communiqué de François Hollande en juin 2014, au sujet de témoins qui auraient apporté des éléments probants sur la fin d’Audin, je cite trois personnes concrètes, dont Schmitt qui, s’il n’est pas impliqué dans l’assassinat puisqu’il était alors en fonction à Sidi Ferruch, donne des éléments qui laissent entendre, dans ses livres, qu’il connaît particulièrement bien, de par ses contacts, ce qui s’est passé.

    Quand il prend ses fonctions d’officier chargé du renseignement et de l’action, le 20 juillet 1957, il doit enquêter sur les attentats des 3 et 8 juin 1957. Il se trouvait donc à Alger à ce moment là puisqu’il écrit, en dédicace de son livre : « A la jeune fille que j’ai vue mourir devant moi le 3 juin 1957, près du carrefour de l’Agha, près d’un lampadaire qui venait d’exploser. » Il était donc à Alger, même s’il n’était pas au moment précis chargé d’enquêter sur les attentats.

    Il le sera dès son entrée en fonction, en juillet, alors qu’Audin est arrêté le 11 juin et disparaît officiellement le 20 juin. Dans ses livres, il s’en prend aux « communistes traîtres » qu’il accuse d’être les concepteurs des bombes pour le FLN. Donc en fonction juste après, il serait étonnant qu’il n’ait pas été au courant de l’arrestation d’Audin et d’Alleg. Puisqu’il rencontrait régulièrement les autres officiers du Renseignement.

    Clairement, le général Schmitt vous reproche d’avoir mis cela au clair…  

    Oui et de l’avoir cité dans ma lettre ouverte, accusé de se taire et de ne pas dire à la famille Audin ce qui s’est passé.

    Qu’est-ce qu’il s’est dit au tribunal de Marseille ?  

    On a beaucoup parlé de cette démonstration qu’il donne dans ses deux livres, comme quoi il était bien placé pour enquêter sur tous les attentats commis en Algérie ; on a abordé aussi son passé de tortionnaire puisque de nombreux témoignages l’attestent. Sur ce sujet, j’avais écrit dans mon livre sur la torture, en 2004, qu’il ne pouvait pas ne pas savoir. Je considère que j’étais de bonne foi compte tenu des éléments dont je dispose, y compris ceux qu’il donne corroborant sa participation à la Bataille d’Alger.

    Comment, selon vous, va se conclure le délibéré du 3 novembre sur cette dernière assignation ? 

    A la première assignation, j’avais gagné en première instance et en appel. A la deuxième, à Marseille j’avais perdu en première instance et en appel, à la suite du premier où, interrogé par les journalistes à la sortie du tribunal, j’avais exprimé de façon un peu maladroite une vérité que le général Schmitt a considérée comme diffamatoire. Là, dans ce troisième procès, on est confiants. Toute la jurisprudence émet des critères pour qualifier la diffamation.

    Quel est votre sentiment sur le fait que 60 ans après, ce type d’affaire conduise encore devant la barre, à une époque où l’on parle d’éclaircir les zones sombres de notre histoire ? 

    Je voudrais dire qu’il n’y a plus de doute sur le responsable de la mort d’Audin. Très vraisemblablement, c’est le lieutenant Garcet qui habite en Bretagne. Par contre, ce qui reste comme question, c’est est-ce sur ordre de Massu comme l’a laissé entendre Aussaresses. C’est là où l’armée doit répondre de façon concrète.

    Tant qu’il y aura des témoins qui pèseront pour taire la vérité, pourra-t-on en savoir plus, selon vous ? 

    On saura peut-être. Cela dépend du degré de la bataille d’exigence de vérité sur ces questions. Je voulais d’ailleurs parler d’un aspect important. Suite à mon déplacement à Alger et des entretiens accordés à El Watan, j’avais parlé du lieu où je pense que devrait se trouver le corps de Maurice Audin. Il y a eu une réaction du ministère des Moudjahidine qui s’est intéressé à l’ensemble de ces révélations, qui apportait une piste sur la possible inhumation du corps supposé de Maurice Audin, à Koléa. Je serais curieux de savoir ce qui a été fait depuis.

    Walid Mebarek

    SOURCE : http://www.henri-pouillot.fr/spip.php?article590&lang=fr 

     


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  • Olivier Le Cour Grandmaison: La France reste dans un refus obstiné de reconnaître l'ampleur des crimes coloniaux en Algérie

    Olivier Le Cour Grandmaison: La France reste dans un refus obstiné de reconnaître l'ampleur des crimes coloniaux en Algérie

    Titulaire d'une maîtrise d'histoire et d'un DEA de science politique et de philosophie, Olivier Le Cour Grandmaison fait partie de ces jeunes historiens français qui ont bouleversé les approches de l'Histoire coloniale de la France. Rompant avec les discours estompés, Le Cour Grandmaison désigne un crime colonial par son nom et démontre que les responsables de la colonisation, en l’occurrence de l’Algérie, avaient parfaitement conscience que c’était une oeuvre de destructions, de massacres, d’extermination des populations qui était nécessaire pour la conquête du pays.

    Dans cet entretien au Huffington Post Algérie il évoque ce refus obstiné des politiques français, de droite comme de gauche, à reconnaître les crimes de l'ancienne puissance coloniale. Il fait aussi le parallèle avec l'occupation israélienne et la répression des palestiniens dans les territoires occupés.

    Al Huffington Post Algérie : 61 ans après le 1er novembre 1954 et 10 ans après les lois glorifiant la colonisation comment appréhende-t-on la date de la guerre d’indépendance algérienne en France ? 

    Olivier Le Cour Grandmaison : Pour l’écrasante majorité des responsables politiques tout comme pour celle des français, sauf ceux qui ont des origines algériennes, le premier novembre ne correspond à aucune date particulièrement mémorable. Elle marque peut-être encore les Français qui ont connu cette période. Hormis dans la presse, le 1er novembre ne fait objet d’aucune déclaration relative au début de la guerre d’Algérie et surtout relative aux crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis par la France entre le 1 novembre 1954 et 1962.

    Justement est-il envisageable sur une durée moyenne que la France officielle appréhende autrement son passé colonial en Algérie ?  

    Pour ce qui est des chercheurs et historiens qui travaillent sur la question coloniale en générale et sur la colonisation de l’Algérie en particulier, les choses sont, désormais très bien connues. Il y a une profusion de recherches et de livre sur la question.
    Quand aux responsables politiques français, il n’y a eu que quelques déclarations du Président François Hollande qui soient relatives à ce qui s’est passé en Algérie, soit au 17 octobre 1961 à Paris. Des déclarations, qui de mon point de vue, reste en deçà de ce qui serait souhaitable par égard à l’ampleur des crimes commis à l’époque.

    N’est-ce pas une vision à double standard du droit international de la part de la France et une frilosité d’assumer son passé colonial ? 

    Parfaitement. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, sont frileux sur la question. Cela est d’autant plus remarquable et visible quand on le compare avec les attitudes de certaines anciennes puissances coloniales qui, dans certains cas, ont reconnu de façon très claire les crimes qui ont été commis.

    Dans d’autres cas, des décisions de justice significatives ont été prises. Je pense notamment à une procédure engagée par des descendants des Mau Mau. Une guerre qui a éclaté dans le Kenya colonial au lendemain de la seconde guerre mondiale et a fait des dizaines de milliers de morts.

    L’armée britannique a réprimé de façon extrêmement brutale et violente cette insurrection.
    Les descendants de ces victimes et certaines victimes qui ont survécu à ces évènements, ont engagé une procédure devant les juridictions britanniques. Ils ont obtenu à la fois une reconnaissance symbolique - puisque le crime a été reconnue - et une reconnaissance financière puisque des compensations ont été accordées.

    David Cameron, le Premier ministre de la Grande Bretagne a salué cette décision.

    Si on compare effectivement avec la situation qui est celle de la France, et encore une fois il ne s’agit que des responsables politiques, on mesure par la même, le décalage qu’il y a entre une prétention universaliste et le refus obstiné, pour différentes raisons, de reconnaitre l’ampleur des crimes coloniaux commis en Algérie.

    La situation en Palestine aujourd’hui n’est-elle pas semblable à celle du peuple Algérien à l’époque ?  

    Effectivement il y a des éléments de comparaison importants. Il s’agit à l’évidence de méthodes répressives militaires employées par l’armée d’Israël, des continuités et des emprunts qui sont significatifs.

    D’ailleurs, un certain nombre de dirigeants israéliens reconnaissent publiquement que les techniques de guerre mobilisées contre les révolutionnaires - en particulier au cours de la guerre d’Algérie et la Bataille d’Alger - sont les mêmes qui sont utilisées contre les révolutionnaires dans les territoires occupés.

    Par ailleurs, on peut reprendre toute une série d’éléments répressifs notamment deux en particulier qui sont massivement employés par l’Etat israélien dans les territoires occupés. Le premier est l’internement administratif massivement employé durant la période de la colonisation par la France.

    Le second est celui de la responsabilité collective, technique qui a également été employée par l’armée coloniale en Algérie. Elle a d’ailleurs fait l’objet de condamnations d’un certain nombre d’ONG qui ont constaté les dégâts à la fois matériels et humains provoqués par la mise en œuvre de cette responsabilité collective dans les territoires occupés.

    Le gouvernement israélien actuel croit-il réellement, comme il le proclame, à la solution des deux Etats ?  

    Je pense que non. La poursuite de la colonisation dans les territoires en est la démonstration précise. Toutefois, il existe en Israël des ONG et des mouvements de la paix qui protestent contre cette politique mais qui pour le moment n’arrivent pas à se faire entendre et leurs protestations demeurent vaines.

    SOURCE : http://www.huffpostmaghreb.com/2015/11/01/olivier-le-cour-grandmaison-la-france-reste-dans-un-refus-obstine-de-reconnaitre-lampleur-des-crimes-coloniaux-en-algerie_n_8444556.html

     

     


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