• N’en déplaisent aux nostalgériques

    extrémistes en 2017, il y avait aussi

     des pieds-noirs anticolonialistes pendant

     la guerre d’indépendance (1954-1962) 

     

    Oran : Hommage aux Larribère, une famille

    anticolonialiste

     

    Oran : Hommage aux Larribère, une famille anticolonialiste

     

    Une très belle rencontre a eu lieu, hier, au siège du journal El Joumhouria sur la famille Larribère, dont le père, Jean-Marie, et ses filles sont connus pour avoir pris fait et cause pour l’indépendance de l’Algérie.

    Né en 1882, Jean-Marie Larribère, médecin, était à la tête d’une maternité à Oran. En sa qualité de militant communiste, il était celui qui a introduit en Algérie la méthode d’accouchement sans douleurs importée de l’Union soviétique. Son engagement sans faille pour l’indépendance de l’Algérie et sa solidarité avec les réseaux clandestins du Parti communiste algérien et du FLN lui ont valu des représailles de la part de l’OAS, qui a détruit, le 24 avril 1962, sa clinique.

    «A travers Jean-Marie Larribère, c’est un hommage à tous les Algériens d’origine européenne qui ont combattu pour que vive l’Algérie indépendante», explique Bouziane Benachour, directeur du journal El Joumhouria. Benkhedda Sadek, chercheur associé au Crasc et ancien P/APC d’Oran, reviendra longuement sur le parcours de Jean-Marie Larribère et de ses 5 filles, toutes des militantes progressistes et anticolonialistes, qui ont été torturées et emprisonnées durant la Guerre de Libération.

    «Il s’agit, dit-il, d’une famille entière au service de l’Algérie algérienne». Benkhedda Sadek parlera aussi d’un «microcosme» oranais «qui n’était pas du tout en retard avec la Révolution», pour ne pas dire à l’avant-garde. Jamila Hamitou, membre du collectif Larribère, initié par l’Afepec suite à la débaptisation de la clinique Larribère (voir nos précédentes éditions), parlera notamment de Lucette, l’une des filles de Jean-Marie, qui, en plus de son engagement pour la cause algérienne, militait aussi pour l’égalité entre les hommes et les femmes.

    Elle faisait d’ailleurs partie de l’association Afepec et était mariée à Bachir Hadj Ali, poète et militant communiste algérien. Hamitou parlera également de l’affaire de la débaptisation de la clinique Larribère, qui a défrayé la chronique le mois de mai dernier. «Il fallait rendre justice à Larribère par devoir de mémoire. Suite à la débaptisation de la clinique, on a initié un mouvement.

    Une pétition en ligne a récolté pas moins de 2000 signataires et, au final, nous avons obtenu gain de cause. Je suis heureuse aujourd’hui de vous annoncer que le 1er Novembre prochain, la clinique retrouvera la plaque de Larribère». Pour Dr Ahmed Abid, Larribère fait partie d’une communauté d’Européens qui ont sacrifié leur vie pour que vive l’Algérie indépendante. Enfin, pour Benamar Médiène, «on possède un potentiel historique extraordinaire, mais il faut prendre garde de ne pas le rendre fantôme».

    Pour lui, la famille Larribère mérite qu’un roman historique lui soit dédié, tant la vie de chacun de ses membres s’apparentait à une saga. «Ils ont eu au cœur et au corps l’Algérie, dit-il, aussi, je voudrais que la ville soit reconnaissante envers ces héros. Voilà des personnes qui ont fait que notre histoire soit belle».

    SOURCE : http://www.elwatan.com/-00-00-0000-353599_135.php 

     

    C’était le 26 juin 2017… rappelons-nous...

     

     

    Oran : Hommage aux Larribère, une famille anticolonialiste

     

    Débaptisation de la clinique Larribère à Oran.

     

    La famille Larribère a rendu publique

     la lettre ouverte suivante

    Article du journal "Le Matin" du 26 Juin 2017

     

    Oran : Hommage aux Larribère, une famille anticolonialiste

    Par Henri POUILLOT 

     

    Nous venons d’apprendre avec consternation, grâce à l’alerte lancée par l’Association Féministe pour l’Épanouissement de la personne et l’exercice de la citoyenneté (AFEPEC) d’Oran, que la clinique "Larribère" a été débaptisée. Nous ne pouvons imaginer que c’est un acte conscient. Cela ne peut qu’être l’œuvre de personnes ignorantes de son histoire et de la signification du nom qu’elle porte.

    Oran : Hommage aux Larribère, une famille anticolonialiste

    Il fut un temps, pas très lointain, où les Oranais connaissaient les actes héroïques de la famille Larribère pendant la guerre de libération nationale. L’engagement des Larribère contre le colonialisme, pour l’indépendance nationale et pour la justice sociale remonte à plusieurs générations. Les époux Yvonne et Jean-Marie ont transmis à leurs cinq filles cet engagement pour l’Algérie indépendante. Le docteur Jean-Marie Larribère était considéré par l’OAS comme "le médecin du FLN" qui exerçait dans cette clinique, devenue un lieu de passage, de soins, de repos et de « planque » pour les militants de l’indépendance, à qui, il faisait parfois traverser la frontière algéromarocaine.

    Les assassins de l’OAS s’étaient particulièrement acharnés contre lui, en essayant de le « liquider ». Ils ont alors fait exploser la clinique le 24 avril 1962 avec la neutralité bienveillante de l’armée française, sachant qu’il s’y trouvait. Quelque temps auparavant, il avait déjà échappé à la mort parce que l’arme du tireur s’était enrayée. Par chance, nous disposons encore d’un enregistrement audio de Jean-Marie qui relate dans le détail cet attentat. Il nous est impossible de relater ici tous les actes héroïques du docteur Jean-Marie Larribère durant la lutte d’indépendance, mais rappelons aussi qu’en 1953, il a participé activement aux manifestations de soutien à l’importante grève des dockers d’Oran, lesquels refusaient de charger les bateaux en partance pour l’Indochine, en solidarité avec le mouvement indépendantiste. Le retentissement de ces évènements a été tellement important que le pouvoir colonial a déclaré l’état de siège.

    Au point culminant des manifestations et face à la violence répressive, Jean-Marie Larribère a été amené à frapper le commissaire de police d’Oran, ce qui lui a valu une arrestation de plusieurs jours. L’épouse de Jean-Marie, Yvonne, était connue pour les paniers de nourriture qu’elle distribuait aux militantes indépendantistes de la prison d’Oran, où ses propres filles étaient incarcérées (Paulette et Aline). Yvonne était également constamment insultée par les tenants de l’Algérie française, quand elle faisait le marché. Un commerçant algérien lui avait dit « ne fais pas attention, tes filles sont en prison pour l’honneur ». Après le plastiquage de la clinique et la tentative d’assassinat, Jean-Marie a été envoyé en France, pour des raisons évidentes de sécurité. Ceci ne l’a pas empêché de revenir rapidement en Algérie pour soigner, dans le quartier dit « musulman » les Algériens et les moudjahidines, durant la période marquée par les crimes de l’OAS. A l’indépendance, le docteur Jean-Marie Larribère a œuvré auprès du ministre de la santé Nekkache, pour généraliser et démocratiser la méthode de « l’accouchement sans douleur » qu’il avait introduite en Algérie dans les années cinquante, suite à un séjour en Union Soviétique.

    En France, les nostalgiques de l’Algérie Française n’ont pas cessé de lui vouer une haine féroce, car eux, n’ont pas oublié son engagement total pour l’indépendance de l’Algérie et n’hésitent pas, encore aujourd’hui, à le calomnier et à salir sa mémoire. On trouve encore aujourd’hui sur des sites « nostalgériques » des accusations de mise en place de banques du sang prélevé sur des Européens au profit des "rebelles" du FLN…

    La débaptisation de la clinique Larribère est autant une offense à la mémoire de Jean-Marie et à son combat pour l’indépendance de l’Algérie, qu’à tous ceux qui ont eu le même engagement. Le nom de Jean-Marie Larribère sur cette clinique constituait un symbole fort de reconnaissance, d’hommage et de mémoire sur l’engagement de ces patriotes dans la guerre de libération. Parmi ces femmes et ces hommes, il y avait l’entourage familial de Jean-Marie. Camille Larribère, frère de Jean-Marie, membre du Parti Communiste Algérien et actif parmi les paysans de l’Oranie, avait pris position dès 1952 pour la lutte armée. En 1955, il a été l’un des dirigeants communistes et des organisateurs des Combattants de la Libération (C.D.L.), maquis du PCA qui rejoignirent ensuite les rangs de l’A.L.N. (Armée de Libération Nationale).

    Dans le sillage de leur père et leur oncle, les cinq filles du docteur Jean-Marie Larribère, ainsi que leurs conjoints ont fait preuve du même engagement pour l’indépendance de l’Algérie. Lucette Larribère et son époux en seconde noce, Bachir Hadj Ali, ont eu un parcours militant intense, difficile à résumer en quelques lignes. Lucette a notamment fait partie des Combattants de la Libération (C.D.L.). Elle est restée en clandestinité durant toute la période de la lutte de libération nationale. Son premier époux, Robert Manaranche, membre du syndicat C.G.T. des fonctionnaires et militant de la cause algérienne a été arrêté en février 1957 par les parachutistes français. Il a été retenu 4 mois au centre de tri de Beni Messous coupé de tout contact avec l’extérieur, puis interné au camp de Lodi en 1957. Simone Larribère, épouse Benhaïm, était membre du syndicat des travailleurs de l’EGA (Electricité et Gaz d’Algérie) et activait au sein du Parti Communiste Algérien aux côtés de Maurice Audin qui a payé de sa vie son engagement pour l’indépendance de l’Algérie. Benabdallah Abdelkrim, époux de Suzanne Larribère, dirigeant du Parti Communiste Marocain et du Croissant Noir, organisation de la lutte armée contre le colonialisme français, a été assassiné durant la lutte d’indépendance du Maroc. Paulette Larribère et son époux Daniel Touboul ont été arrêtés après les grèves des étudiants du 19 mai 1956. Paulette Larribère a fait 14 mois à la prison d’Oran où elle a accouché. Son mari Daniel Touboul a été torturé au commissariat de la Marine, pour ensuite faire 3 années de prison à Oran et Berrouaghia. Aline Larribère, s’est engagée au Parti Communiste Algérien à l’âge de 17 ans, au moment de la grève des dockers. Elle a été arrêtée en même temps qu’Emile Schecroun, son actuel époux, militant du PCA aussi, en septembre 1956 lors du démantèlement du maquis de Tlemcen dans les sinistres "caves du Trésor d’Oran".

    Emile fut torturé pendant 3 jours et 3 nuits en présence d’Aline. Ils ont été emprisonnés dans de terribles conditions jusqu’à l’indépendance. Les petits enfants que nous étions alors (de quelques mois à 10 ans), avons été recueillis dans cette clinique par nos grands-parents. Nous échangions entre nous sur ce qui était le « mieux » : un père décédé (assassiné), une mère en clandestinité, deux autres en prison, deux pères internés… dans tous les cas, nos parents n’étaient pas auprès de nous… Voilà ce qu’était la clinique Larribère pendant la guerre d’indépendance. A l’indépendance, aucun des membres de la famille n’a cherché une quelconque reconnaissance, mais nous étions tous fiers de l’hommage symbolique qui était fait à notre grand-père et à la famille, en baptisant la clinique Larribère. Mais nous n’avions pas imaginé cette débaptisation qui survient au moment même, où en France, les "nostalgériques" et les anciens de l’O.A.S. érigent des stèles à la mémoire des criminels de l’O.A.S.

    Nous tenons à remercier très chaleureusement l’AFEPEC pour ses nombreuses luttes contre l’oubli.

    Les petits-enfants Larribère. 

     


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    "La France doit accepter sa défaite

    dans la Guerre d'Algérie"

    estime Benjamin Stora

    "La France doit accepter sa défaite dans la Guerre d'Algérie" estime Benjamin Stora L’apaisement des relations algéro-française "implique un travail de deuil que doit faire la Fra

     

    L’apaisement des relations algéro-française "implique un travail de deuil que doit faire la France en acceptant sa défaite et guérir de cette grande blessure qu’a occasionnée l’indépendance de l’Algérie", a estimé mercredi à Oran l’historien français, Benjamin Stora.

    "En France, le problème est qu’on n’accepte pas cette défaite", a déclaré M. Stora, lors d’un point de presse organisé à son arrivée en provenance de France à l’aéroport "Ahmed Ben Bella" (Oran).

    "Plusieurs explications complexes et sophistiquées sont avancées pour maquiller cette défaite. Les uns estimant que le général de Gaulle aurait trahi les Français, alors que pour les autres la France a gagné militairement et perdu politiquement", a-t-il fait savoir.

    Selon lui, "autant d’explications qui montrent que la défaite n’a pas encore été acceptée, alors que les faits sont là". "L’Algérie a gagné son indépendance et la France est partie", a-t-il encore souligné, ajoutant que "les vainqueurs sont vainqueurs et les vaincus sont vaincus et qu’il suffit de l’accepter".

    Commentant les déclarations du président français, Emmanuel Macron, lors de sa campagne électorale pour la présidentielle, qualifiant le colonialisme de crime contre l’humanité, Benjamin Stora a déclaré qu’il s’agit d’"un tournant sur le plan politique, car c’est la première fois qu’une personnalité politique tienne des propos aussi directes".

    Et d'estimer toutefois que "ce n’est pas une nouveauté sur le plan historique, puisque beaucoup d’écrits condamnant les crimes de la colonisation existent".

    Au sujet des réactions à ces déclarations, l'historien français a évoqué "un inconfort dans le milieu politique qui prédisait que les propos de candidat Macron lui feraient perdre les élections".

    Il a sur ce point encore relevé qu’il est parfois nécessaire de prendre des risques et nager à contre courant", comme d’ailleurs il l’a fait en choisissant de présenter "la politique coloniale en Algérie sous son vrai jour et avec tous les torts qu’elle a fait subir aux peuples colonisés".

    Apprécié en Algérie pour ses positions pro-algériennes, l'historien français a affirmé qu’il a "sa place en France depuis 40 ans comme historien, universitaire et écrivain, ce qui prouve qu’une partie des français sont réceptifs et sensibles à son discours, qu’il veut juste, sans haine ni rancunes", répondant ainsi à la question : "Quel regard peuvent avoir ses concitoyens français à son égard ?".

    M. Stora est attendu jeudi à Saida où il animera une conférence sur "Les origines du nationalisme algérien" dans le cadre de la semaine culturelle de la wilaya.

    SOURCE : http://www.huffpostmaghreb.com/2017/09/28/benjamin-stora-guerre-algerie_n_18127574.html

     

    L'époque du général De Gaulle

     était la plus violente

     et la plus sanglante en Algérie 

    "La France doit accepter sa défaite dans la Guerre d'Algérie" estime Benjamin Stora

    APS PHOTOS © 2017

    SAIDA - L'historien français Benjamin Stora a affirmé ce jeudi 28 septembre 2017 à Saida que l'époque du général De Gaulle a été "la plus violente et la plus sanglante" en Algérie.

    Dans une communication intitulée "Les racines du nationalisme algérien", présentée lors d'une conférence organisée par l'association locale "culture et cinéma" en collaboration avec l'université de Saida, il a souligné que "le plan de Charles de Gaulle pour réprimer la Révolution algérienne a fait 140.000 morts parmi les Algériens durant la guerre de libération".

    Benjamin Stora a soutenu que l'indépendance de l'Algérie a été "le fruit de la résistance des Algériens dans les batailles armées qu'ils ont livrées à l'armée française".

    Il a, à cette occasion, évoqué son intérêt pour la recherche sur les origines du mouvement national, s'attardant surtout sur la personnalité militante de Messali Hadj, qui revendiquait l'indépendance de l'Algérie depuis les années vingt du siècle dernier.

    Messali Hadj a fondé le parti "Etoile nord-africaine en 1925/1926, qui défendait les intérêts matériels, moraux et sociaux des Musulmans de l'Afrique du Nord. En 1929, la France a dissous ce parti à cause de la revendication de Messali Hadj exigeant l'indépendance totale de l'Algérie et il fonda le Parti populaire algérien (PPA) en 1937 jusqu'à 1939, ensuite le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), qui a encadré la lutte du peuple algérien depuis 1946 et qui fut dissout par le gouvernement français.

    Messali Hadj mourut en 1974 en France et fut enterré en Algérie plus exactement dans la wilaya de Tlemcen. 

    SOURCE : http://www.aps.dz/algerie/63399-l-epoque-du-general-de-gaulle-etait-la-plus-violente-et-la-plus-sanglante-en-algerie 


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    Jhon Rachid : premier teaser intense

     pour "Jour de pluie", son court-métrage

    historique

    Jhon Rachid : premier teaser intense   pour "Jour de pluie", son court-métrage  historique

    C'est le 17 octobre prochain que Jhon Rachid dévoilera "Jour de pluie" sur YouTube, un court-métrage prometteur. Une date loin d'être anodine, puisqu'elle fait référence à la terrible "Nuit Noire" de 1961 à Paris, sujet historique de son histoire.

    Le prochain projet de Jhon Rachid sur YouTube s'intitulera "Jour de pluie" et sera le plus important de sa jeune carrière. Habituellement connu pour ses vidéos humoristiques sur le rap, Dragon Ball ou ses "coups de gueule" en réaction à l'actualité, le comédien a en effet décidé de traiter d'une histoire bouleversante, mais méconnue, de la France à travers un court-métrage poignant.

    Jhon Rachid : premier teaser intense   pour "Jour de pluie", son court-métrage  historique

    Court-métrage historique pour Jhon Rachid

    Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Algériens avaient choisi de quitter leur pays afin de rejoindre, en solo ou en famille, la France et sa capitale dans le but d'y trouver une nouvelle vie et aider le pays à se reconstruire. Un rêve qui a malheureusement rapidement tourné au cauchemar en octobre 1961 quand Maurice Papon (préfet de police), décida - après un conseil interministériel, d'instaurer un couvre-feu (21h - 5h) uniquement à l'encontre des Algériens afin de contrer l'avancée du FLN. Une situation logiquement jugée injuste et abusive par les Algériens et de nombreux Français, qui a ainsi mené à la mise en place d'une manifestation pacifique à Paris le 17 octobre 1961. Une date méconnue par beaucoup mais pourtant importante dans l'histoire du pays puisque, surnommée comme la "nuit noire" ou le "massacre du 17 octobre 1961", cette journée a causé la mort de dizaines de manifestants et la disparition d'une centaine d'autre suite à une répression sanglante et sans contrôle de la police française.

    Jhon Rachid : premier teaser intense   pour "Jour de pluie", son court-métrage  historique

    La révolte du comédien

    Une journée tristement historique qui a véritablement marqué Jhon Rachid. Comme le confie le comédien, il était important et nécessaire pour lui de rendre hommage aux victimes à travers un devoir de mémoire : "Il y a 4/5 ans, je ne connaissais pas du tout cette histoire. J'ai donc commencé à lire des livres sur le sujet et à regarder des reportages et j'ai été révolté de ce triste événement de notre pays. J'ai ensuite commencé à écrire et devant le poids du sujet j'ai choisi de ne pas faire une simple vidéo mais d'en faire un court-métrage. Au delà de la souffrance des algériens, beaucoup de français étaient totalement contre cette répression."

    Et le moins que l'on puisse dire en découvrant le premier teaser de son court-métrage, c'est que le résultat s'annonce passionnant, maîtrisé et instructif. Attendu le 17 octobre prochain sur YouTube, "Jour de pluie" ne devrait laisser personne indifférent.

    SOURCE : http://www.purebreak.com/news/jhon-rachid-premier-teaser-intense-pour-jour-de-pluie-son-court-metrage-historique/137083 

     


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    LES INFOS DU JOUR

    27 SEPTEMBRE 2017

    21 septembre : Journée internationale

    de la paix - Mais la France est-elle quitte ?

     

    Par Henri POUILLOT 

     

    En France de multiples initiatives se sont déroulées dans cette période, pour sensibiliser l’opinion publique, et dans le contexte international actuel c’est une très bonne chose.

    Mais la France devrait faire un geste fort pour être crédible. Dans les années 1960, elle a réalisé des essais nucléaires, à ciel ouvert dans le Sahara, puis en Polynésie.

    Aujourd’hui, dans cette zone de Réggane, il existe encore des sols contaminés par les radiations d’alors, toujours actives. Des populations, en particulier des Touaregs nomades, comme des militaires du contingent ont été exposées, lors de ces tirs, et ont développé des cancers, en proportion, bien plus importante que la moyenne. Quelques appelés ont obtenu, avec d’énormes difficultés, d’être reconnus victimes de ces essais : l’argument retenu, comme pour le tabac, c’est que l’exposition peut peut-être augmenter les risques, mais rien ne peut prouver que le malade n’aurait pas quand même développé cette pathologie, même sans avoir été exposé.

    La France n’a toujours rien fait pour "réparer" les dégâts. Aucune décontamination n’a eu lieu. Ce ne sont pas les barrières ou pancartes qui peuvent être une protection sérieuse, d’autant que le vent se charge de déplacer du sable sans se soucier de ces obstacles dérisoires.

    Actuellement de nombreuses personnes vivant dans cette région du Sahara continuent, près de 60 ans plus tard, à être victimes de séquelles graves : cancers, mal formation, handicaps importants d’enfants,… Une situation très proche de celle des zones polluées par "l’agent orange" en Indochine.

    Il aurait été logique que la France :
       Effectue les travaux nécessaires pour décontaminer cette zone
      Réalise un hôpital, des lieux de soins, détache une équipe de chercheurs pour tenter d’enrayer ces catastrophes sanitaires

    Même si cela ne s’est pas fait immédiatement après ces essais, il reste urgent que la France rattrape ce retard et vienne en aide pour atténuer ces souffrances dont elle est responsable. Une aide concrète, une coopération avec les autorités algériennes sont indispensables.

    SOURCE : http://www.henri-pouillot.fr/spip.php?article681&lang=fr 

     

    castres 

    Raconter autrement, l'histoire de la guerre d'Algérie

    Le cinéma près de chez vous

     

    Emmanuel Audrain entouré de Rémi Serres (à sa droite) et de Georges Treilhou (à sa gauche)./ Photos DDM, P.B.

     

    Oser dire. Allez à contre-courant. Echanger. Témoigner… Le documentariste Emmanuel Audrain a réalisé un film sur la guerre d'Algérie, guerre racontée par des anciens appelés. «Eux qui s'étaient tus si longtemps, voilà qu'ils parlent», confie Emmanuel Audrain. À quelques jours de la tournée de projections prévue dans l'Aveyron et le Tarn, notamment au Lido, le vendredi 13 octobre à 10 heures, le réalisateur revient sur le cheminement de ce «film-témoin».

    «En 2008, c'est Simone de Bollardière, veuve du général qui dénonça la torture en 1957, qui m'incite à venir à l'assemblée générale des «4ACG», Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre, qui se tient en Bretagne», raconte Emmanuel Audrain. Ce qui le marque ce jour-là, «c'est ce moment où les nouveaux adhérents se lèvent et se présentent, évoquant chacun leur parcours algérien», poursuit-il. Pour beaucoup, c'est la première fois qu'ils parlent. «J'ai été bouleversé par ce courage d'oser dire. Aujourd'hui, on a du mal à en parler de cette guerre, car il y a beaucoup de souffrances de tous les côtés. Et c'est pour ça que j'ai décidé de faire ce film». Sa réalisation va s'étaler sur trois années. Il embarque avec lui, six témoins dont deux habitants du Tarn, Rémi Serres, cultivateur à Albi, et Georges Treilhou, agriculteur à Saint-Amans-Valtoret. En 2013, l'équipe de tournage accompagne trois voyages organisés par l'4ACG, et passe plus de 35 jours en Algérie. «Avec un matériel très discret, nous avons filmé du mieux que nous avons pu… Pour nous rendre compte, au stade du montage, que le vrai voyage de ces hommes, était bien sûr, leur voyage intérieur», explique Emmanuel Audrain.

    Et lorsqu'on demande à Rémi Serres et à Georges Treilhou, pourquoi le couvercle de la parole ne s'ouvre que maintenant ? Ils expliquent qu'ils racontaient souvent mais que «personne ne voulait les croire. Tous les points noirs, la torture, ça n'existait pas». Depuis, l'engouement médiatique, la parole des historiens et «l'esprit de résistance» ont pris le dessus. «En tant que derniers témoins, nous essayons de réfléchir, de dire la vérité, et surtout, de savoir pourquoi cette guerre a eu lieu», ajoute Rémi Serres. Des échanges auront lieu après chaque projection. «Et à chaque fois, c'est une surprise agréable avec le public», explique Emmanuel Audrain.

    Projections : au Lido, le vendredi 13 octobre à 10 heures. Au festival de Labastide-Rouairoux, le samedi 14 octobre à 13 h 30.

     

    Une retraite du combattant reversée à des associations

     

    «Quand j'ai eu la possibilité de toucher cette retraite du combattant, je n'ai pas hésité, c'était non. J'avais vu trop de souffrances…», a confié Rémi Serres, cultivateur à Albi et témoin du film «Retour en Algérie». «Quand j'ai questionné mon ami Georges Treilhou, lui aussi cultivateur, il m'a répondu qu'il avait décidé de la demander, et de la reverser à une association. C'est une démarche individuelle, mais si ensemble, on peut lui donner une dimension collective, je suis partant !», a-t-il ajouté. C'est pourquoi, l'Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG) est née en 2004, à l'initiative de Rémi, de Georges et de deux autres cultivateurs. Tous donc, décident de mettre leurs retraites du combattant dans un pot commun, puis ensemble, ils redistribuent cet argent à des associations, en Algérie et en Palestine.

    Mise au point concernant le reversement

     de la retraite du combattant

    des membres de la 4 acg

    Tous ne reversent pas entièrement leur retraite du combattant, un certain nombre ne versent que le minimum (35 euros) pour être considérés comme amis de la 4acg et, important, toutes ces sommes sont déductibles de l’impôt sur le revenu… contrairement aux cotisations versées aux associations d’anciens combattants… Eh oui la vie n’est pas facile pour beaucoup !!! Mais je tenais à faire cette mise au point… car certaines vermines traitent ces anciens appelés et rappelés de la sale guerre coloniale, en Algérie, de collabos… ce sont eux les collabos extrémistes, racistes, principalement islamophobes, nostalgériques de l’Algérie française et de l’OAS, cette organisation terroriste et criminelle.

    Michel Dandelot 

     

     

    Bande-annonce du documentaire

    « retour en algérie »


    SOURCE : http://www.ladepeche.fr/article/2017/09/26/2652843-raconter-autrement-l-histoire-de-la-guerre-d-algerie.html

    LES INFOS DU JOUR  27 SEPTEMBRE 2017

    Ils ne savaient pas que c’était une guerre !

    Appelés en Algérie, aujourd’hui

     ils racontent

    (Le livre)  

    Sous la direction de Jean-Paul Julliand, Fabrice Badol et Claire Nicolas


     

     

    Bourg-Argental ? Un village de la « France profonde », au cœur d’une vallée dans le département de la Loire. C’est là qu’est né Jean-Paul Julliand. Il a réuni quinze Bourguisans, qui eurent 20 ans entre 1954 et 1963 et qui furent des « appelés », comme des centaines de milliers d’autres jeunes, envoyés dans un brasier qui se cachait sous l’euphémisme « événements d’Algérie ». Ils ont découvert une guerre, une vraie. Ils ont découvert le danger, la peur, les embuscades, la mort. À des degrés divers, ils en furent marqués à vie. Ils se sont alors murés dans le silence jusqu’à ce que l’auteur les rassemble, d’abord pour un documentaire puis pour cet ouvrage qui nous raconte, à travers leurs témoignages intenses, l’histoire de la France rurale sortant de sa torpeur en ces années 1950 pour recevoir en pleine figure une guerre, lointaine et proche. Lointaine dans l’espace. Proche parce qu’elle fut tatouée dans la chair de ces jeunes villageois.

    Arezki Metref

    SOURCE : http://www.monde-diplomatique.fr/2017/10/METREF/57992 

    Ils ne savaient pas c'était une guerre !

    (Le documentaire) 

    La guerre d'Algérie est encore aujourd'hui une zone de non droit où la parole ne se libère que peu à peu. Ce documentaire est le témoignage inédit de 15 hommes originaires de Bourg-Argental qui ont vécu ces "événements". 

    Aujourd’hui, ils témoignent de la façon dont ils ont vécu cet épisode dramatique de leur jeunesse, sans formation militaire adaptée. Ils sont revenus marqués à vie par ce qu’ils ont vu et vécu, sans aucune attention spéciale de la part des pouvoirs politiques en place.

    Depuis, beaucoup ont gardé le silence, même vis-à-vis de leurs proches.

    Bande annonce du film "Ils ne savaient pas

    que c'était une guerre !"

    Le film "Ils ne savaient pas que c'était une guerre !" (Algérie, 50 ans après) sort en salles le 15 mars 2017. Il dure 52'. Réalisé par Jean-Paul Julliand, coproduit par Les Amis de Bourg-Argental et Électron Libre Compagnie, il est distribué par ELC.

     

     


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     présente :

    Fatima Aït-Yahia, une Kabyle en France

    pendant la guerre d'Algérie

    Fatima Aït-Yahia © DR

     

    Dans «Une Kabyle» (Lettres Mouchetées), Fatima Aït-Yahia, née en 1932, raconte sa jeunesse et son arrivée en France en pleine guerre d’Algérie pour suivre son mari. Elle livre là un témoignage rare sur l’arrachement à la terre natale et l’intégration dans un nouveau pays, dans un contexte particulièrement difficile. Interview.

    Vous avez eu, écrivez-vous, «une enfance magnifique» dans votre village près de Tigzirt-sur-Mer, en Grande Kabylie, à 160 km à l’est d’Alger. Pourtant, vous habitiez une région pauvre où la vie n’était pas facile : vous évoquez ainsi un mariage arrangé… 

    Non, ce n’était pas un mariage arrangé ! C’est mon mari qui a demandé ma main à ma famille: il m’avait vue à la fontaine du village !
    A ce moment-là, les choses se passaient comme ça. La femme n’avait pas le droit à la parole. Une fille était élevée dans la tradition familiale. On lui apprenait à faire la cuisine, à tisser pour préparer sa vie future. J’ai suivi la tradition comme ma mère et ma grand-mère.
    J’ai été très heureuse dans mon enfance. Tellement heureuse qu’au départ, je ne voulais pas forcément me marier ! Après la fête, je suis partie dans ma belle-famille pour vivre dans une maison en terre d’une seule pièce avec mon mari, ses deux frères, sa maman, sa grand-mère.

    Que signifiait alors la colonisation pour une jeune femme comme vous ?

    Les colons ne sont jamais venus chez nous. Mais mon mari, mon frère aîné, qui étaient partis travailler en France et revenaient pour les vacances, voyaient comment ça se passait dans l’Hexagone. Ils ramenaient des objets qu’on ne connaissait pas dans nos villages. Comme ce miroir acheté par mon mari et que nous empruntaient tous les amis de la famille ! Avant, nous pouvions seulement nous regarder dans des bouts de verre.

    A cette époque, les hommes commençaient à réfléchir ce qui se passait en Algérie. Ils observaient des situations qu’ils n’acceptaient plus. Par exemple la plage de Tigzirt, dont les colons interdisaient l’accès aux Algériens. Nos jeunes ne pouvaient se baigner que dans les rivières, avec les animaux !
    Nous n’avions pas de médecins, pas de médicaments. Nous n’avions droit à rien. La guerre a vraiment été une révolte contre ce que nous n’acceptions plus. Une révolte contre l’injustice.

    Qu’en pensaient les femmes?

    C’étaient les hommes qui commandaient. Mais ils discutaient avec nous. Et j’étais d’accord avec eux. Je voyais bien, par exemple, que nous n’avions pas de chaussures, pas de gaz, alors qu’on trouvait tout cela en France.
    Pour vous et vos proches, la guerre a commencé par une grève du mouton à l’Aïd...
    En fait, pour moi, elle a commencé en août 1954 (donc avant les attentats de la
    Novembre rouge le 1er novembre 1954, Ndlr) quand un couple d’amis communistes de mon mari est venu en vacances chez nous. Ils lui ont conseillé de me faire venir en France en expliquant que la guerre allait éclater. Nous sommes partis un an plus tard.
    A la même époque, les jeunes ont expliqué que pour commencer la révolte, nous n’achèterions pas de moutons pour l’Aïd. C’était sans doute une décision symbolique. Les grands-mères ont protesté. Mais les hommes ont répliqué : «C’est comme ça !». Moi, j’étais d’accord avec cette décision.

    Comment s’est passée votre arrivée en France ?

    Mon mari m’a beaucoup aidée. J’ai dû tout apprendre ! Comme si j’étais un enfant, comme si j’allais à l’école. Cela a parfois donné lieu à des situations comiques. Par exemple, je ne savais pas ce qu’était un lit : au début, je voulais me coucher sur une simple couverture par terre, sur le béton. Et la première fois qu’on a fait une piqûre à ma fille, j’ai cru qu’on voulait la tuer !

    Personnes arrêtées lors de la manifestation pacifique organisée à Paris le 17 octobre 1961 par la Fédération de France du FLN (Front de Libération nationale) pendant la guerre d'Algérie. Ils entendaient protester contre le couvre-feu qui leur était imposé. © UPI / AFP

     

    Pendant la guerre, votre mari était engagé dans le FLN en France. Vous avez vécu le couvre-feu, la répression, les ratonnades. N’en voulez-vous pas aux Français ?

    La police est venue deux fois chez nous. La seconde fois, elle a embarqué mon mari. J’avais peur des policiers, je tremblais en voyant leurs bâtons blancs. Quand j’ai rendu visite à mon mari avec mes enfants au centre de détention de Vincennes, ma fille de cinq ans s’est évanouie. De son côté, mon fils de trois ans a pris par mégarde un coup de bâton sur la tête et il en a gardé une cicatrice.
    Dans le même temps, mon frère aîné, mon oncle, père de huit enfants, et un cousin germain sont morts au maquis. Un neveu de mon mari a été abattu à un arrêt de bus en banlieue parisienne. Pour autant, aujourd’hui, je n’ai pas de haine vis-à-vis des Français.
    J’avais, et j’ai toujours, des amis français qui sont comme ma famille. A Malakoff, où je vivais déjà, il n’y avait pas d’environnement hostile vis-à-vis de nous, ce qui était sans doute lié au fait que la municipalité était communiste. Il y avait une grande solidarité : quand je suis venu voir mon mari à Vincennes, la mairie m’avait donné plein de colis pour lui et ses camarades. A tel point que quand un de ses co-détenus a vu tous ces paquets, il lui a dit que nous devions être riches !

    Vous avez tout quitté pour venir en France. Vous avez alors dû évoluer entre «deux cultures diamétralement opposées», comme vous l’expliquez. Quel bilan faites-vous aujourd’hui ?

    Je parle effectivement de cultures opposées. Elles l’étaient effectivement dans les modes de vie. Mais les valeurs que m’a données ma famille étaient et sont les mêmes que celles de mes amis ici en France : la franchise, l’honnêteté, le respect, l’amour des gens. Il n’y a que la langue qui change !

    Couverture du livre «Une Kabyle» © DR

    SOURCE : http://geopolis.francetvinfo.fr/fatima-ait-yahia-une-kabyle-en-france-pendant-la-guerre-d-algerie-158869

     


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    CONTINUONS D'INAUGURER DES LIEUX

     DU 19 MARS 1962...

     AUJOURD'HUI NOUS EN SOMMES

     à environ 8000... 

     

    5000 artères du 19 Mars 1962 

    1000 sites personnalisés du 19 Mars 1962 

    2000 autres lieux de mémoire du 19 Mars 1962 

    Et voici une nouvelle place

    et une nouvelle rue  du 19 mars 1962

    en côte-d'or

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Ce samedi 23 septembre 2017, à 15 heures, une place du 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie, a été inaugurée à Bard-le-Régulier, près de Liernais. Quelques minutes plus tard, c'est dans le village voisin de Marcheseuil qu'une rue du 19 mars 1962 a été inaugurée, en présence d'élus locaux ainsi que de nombreux porte-drapeaux et adhérents de la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie).

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    La place de Bard-le-Régulier porte désormais le nom de 19 mars 1962. Photo Nicolas BOFFO

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Il s'agit de la date du cessez-le-feu en Algérie. Photo Nicolas BOFFO

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Merci M. le Maire de Bard-le-Régulier. Photo Nicolas BOFFO

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Merci M. le Président cantonal de la FNACA. Photo Nicolas BOFFO

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Merci M. le député Didier Paris. Photo Nicolas BOFFO

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    La place de Bard-le-Régulier et ses trois tilleuls . Photo Nicolas BOFFO

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Une seconde inauguration a eu lieu à Marcheseuil. Photo Nicolas BOFFO 

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    On comptait de nombreux élus locaux, comme ici le président de la communauté de communes du Pays Arnay-Liernais. Photo Nicolas BOFFO 

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    La relève pour la Mémoire : un jeune garçon a lu un texte. Photo Nicolas BOFFO 

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    La plaque de la rue du 19 mars 1962 à Marcheseuil. Photo Nicolas BOFFO 

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    Le texte sous la plaque de la rue du 19 mars 1962 à Marcheseuil. Photo Nicolas BOFFO 

    Une place du 19-Mars-1962 à Bard-le-Régulier et une rue du 19-Mars-1962 à Marcheseuil (Côte-d'Or)

    L'harmonie d'Arnay-le-Duc. Photo Nicolas BOFFO 

     

    SOURCE : http://www.bienpublic.com/edition-haute-cote-d-or/2017/09/23/morvan-une-place-et-une-rue-du-19-mars-1962-inaugurees 

     


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    Deux conceptions différentes !!!

    « Et derrière le lecteur nous écrit Jacques Cros, on aperçoit le monument, que je trouve remarquable, à Jean Moulin. Le même est à Caluire dans la banlieue lyonnaise devant la maison où il a été arrêté. Les deux ont été inaugurés en 2005 ». 

     

    Alors que nous relations dans un article récent la Journée Internationale de la Paix à Béziers (entre autres) notre ami Jacques Cros que l’on voit ici lire son message pour cet événement, nous fait parvenir, d’autre part, ce nouvel article. Nous le remercions.

    http://www.micheldandelot1.com/a-l-occasion-de-la-journee-internationale-de-la-paix-je-vous-propose-t-a131834444

     

     

    Deux conceptions différentes

    Source : Publié le 24/09/2017 à 10:24 par cessenon 


    Pendant que quelques dizaines de Biterrois étaient rassemblés devant le Mur des fusillés de la Place du 14 juillet, pour participer à la journée internationale de la Paix se tenait dans la ville le congrès de Véritas. 

    Véritas demanderez-vous ? C’est une organisation de Pieds Noirs et de harkis qui a sur le colonialisme et la guerre menée en Algérie pour le maintenir une autre vision que l’appelé du contingent qu’on avait enrôlé malgré lui pour participer à ce conflit anachronique. 

    Véritas entend comme son nom l’indique, présenter « la » vérité. Mais il s’agit de sa vérité, pas de la mienne. Eh oui, comme l’a écrit Blaise Pascal « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ! ». En fait dans le sujet en question il s’agirait plutôt de mer que de montagne. 

    J’ai donc sacrifié vingt-six mois de ma jeunesse pour une cause que je n’approuvais pas, le maintien d’un système qui, avec le colonialisme et son racisme consubstantiel, aggravait encore l’injustice du capitalisme. 

    Avec des trémolos dans la voix Ménard qui accueillait les congressistes a parlé des malheurs de sa famille. Et c’est un fait que les Pieds Noirs ont été les victimes du colonialisme après en avoir été les instruments. Et d’ajouter à sa litanie ce qu’ont vécu les harkis. Mais qui donc les avait engagés à prendre les armes contre leurs frères ? 

    Puisqu’on en est au malheur des uns et des autres, il ne faudrait pas oublier les souffrances qu’a connues la population algérienne depuis le début de la conquête de leur pays par la France jusqu’aux exactions commises pendant les sept ans et demi de guerre. 

    Véritas n’oublie pas par ailleurs d’emboîter le pas à la vague xénophobe contre les immigrés en faisant comme il se doit l’impasse sur les causes du phénomène. Eh bien sûr en occultant la responsabilité des puissances impérialistes en tout point de la planète où elles peuvent intervenir. 

    Je suis disposé à reconnaître que l’histoire a été cruelle avec les diverses parties. Mais de grâce ne parlons pas que de certaines d’entre elles ! Que voulaient-ils les nostalgériques ? Qu’on continue à dominer économiquement, culturellement, militairement une population ? 

    Concernant le drame du 5 juillet à Oran, je me contenterai de rappeler que le 21 avril 1962, alors que j’étais libérable, je n’ai pas pu embarquer dans le port, la ville était à feu et à sang à cause des actions violentes engagées par l’OAS. 

    Nous sommes dans deux mondes différents, celui de la paix et de l’amitié entre les peuples, celui qui consiste à régler les différends par le recours à la force armée. On sait par expérience, qu’une victoire ne mène qu’à un sursis tant qu’on n’a pas résolu les problèmes de l’injustice. Mais cela doit dépasser, et de beaucoup, Véritas, Ménard et … Aboud qui était lui aussi présent au Palais des Congrès de Béziers ce samedi 23 septembre. 

    Soyons complet, ajoutons qu’il n’y avait pas au rassemblement pour la paix devant le Mur des Fusillés des gens qui doivent être encore imprégnés de quelque chose qui ressemble à un reliquat d’Union sacrée et à la reconnaissance des bienfaits de la civilisation sur les sociétés à qui elle fait défaut !

    Jacques CROS

     


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  • Le vendredi 9 septembre 2016 la vermine avait frappé à Argenteuil mais nous ne l’avions pas vu et pas su…

    Argenteuil : la stèle du militant anticolonialiste Maurice Audin vandalisée

    Argenteuil : la stèle du militant anticolonialiste Maurice Audin vandalisée

    Argenteuil : la stèle du militant anticolonialiste Maurice Audin vandalisée

    Argenteuil, le vendredi 9 septembre 2016. Ce militant anticolonialiste a disparu suite à son arrestation le 11 juin 1957. Les circonstances de sa mort n’ont toujours pas été officialisées. (LP/M.Len.)

    La stèle en mémoire à Maurice Audin, membre du parti communiste algérien et militant de l’indépendance algérienne, située dans le parc du même nom près de la gare du Val d’Argenteuil, a été vandalisée. Le jeudi matin 8 septembre 2016, des passants ont aperçu la photo sous verre brisée et le verre recouvrant la stèle arrachée. En juin 2010, le parc et la stèle avaient été inaugurés en présence de la femme de Maurice Audin, Josette, qui se bat toujours pour que l’assassinat de son époux soit reconnu officiellement. Né en Tunisie en 1932, assistant en mathématiques à l’université d’Alger, il fut arrêté en juin 1957 par des parachutistes français et « torturé avant d’être exécuté » selon son épouse. La municipalité, propriétaire du parc Maurice Audin, n’a pas souhaité porter plainte, jugeant que déposer une « plainte contre X ne sert pas à grand-chose ».

     SOURCE : http://www.leparisien.fr/argenteuil-95100/argenteuil-la-stele-du-militant-anticolonialiste-vandalisee-09-09-2016-6107829.php 

    Argenteuil : la stèle du militant anticolonialiste Maurice Audin vandalisée

    Tout avait commencé par l’inauguration du parc MAURICE AUDIN s’accompagnant de la stèle du même nom le 22 juin 2010…

    La ville d’Argenteuil a inauguré le 22 juin 2010 le parc Maurice-Audin. Un site situé au Val-d’Argent-Nord, comprenant les anciens collège et lycée Romain-Rolland rénovés, des espaces verts et des installations sportives. Le baptême de ce parc s’accompagne de l’installation d’une stèle en la mémoire de Maurice Audin.

    Il y a 53 ans à Alger, Maurice Audin – militant pour l’indépendance de l’Algérie -, 25 ans, assistant de mathématiques à l’université d’Alger, était arrêté chez lui sur dénonciation, pour être interrogé par des parachutistes de l’armée française.

    Le 21 juin, Josette Audin, son épouse, apprenait que son mari avait disparu après s’être enfui lors d’un transfert. A l’époque, « tout le monde savait en Algérie que lorsque l’on annonçait l’évacuation d’un prisonnier, ça signifiait l’exécution ou la mort sous la torture du prisonnier, » explique Josette Audin au magazine le Monde 2 en juin 2009.

    Le témoignage d’Henri Alleg dans son ouvrage la Question paru en 1958 et les enquêtes de Pierre-Vidal Naquet, sont des témoignages accablants sur la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie. Ils laissent entrevoir la vérité sur ce qui est réellement arrivé à Maurice Audin en juin 1957. Des doutes renforcés par les aveux du général Aussaresses en 2001.

    Aujourd’hui retraitée, Josette Audin a enseigné pendant de nombreuses années à l’ancien lycée Romain-Rolland d’Argenteuil. Des membres de sa famille résident encore à Argenteuil.

    A travers cette cérémonie et la dénomination du site du Val-d’Argent-Nord en parc Maurice-Audin, la ville d’Argenteuil a souhaité saluer l’engagement de Maurice Audin et le courage de sa femme qui se bat depuis 53 ans pour qu’enfin éclate la vérité sur les conditions de la disparition de son mari.

    Si à ce jour, l’Etat français n’a pas reconnu et condamné l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie, la ville d’Argenteuil commémore le triste anniversaire d’une page sombre de l’histoire de France, en signe de paix et de fraternité entre les peuples.

     

     

    Conclusion : Vandalisme d’abrutis  irrécupérables et haineux

    Argenteuil : la stèle du militant anticolonialiste Maurice Audin vandalisée

              En juin 2010, un grand parc Maurice AUDIN était inauguré dans le quartier du Val d’Argent-Nord. Ce parc comprenait à la fois des établissements scolaires et des installations sportives dont la future halle des sports. Une stèle à la mémoire de Maurice AUDIN fut également inaugurée ce jour-là en présence de la femme de Maurice, Josette. 

              Cette stèle a donc été vandalisée (par des abrutis irrécupérables et haineux), le portrait de Maurice et le verre protégeant la stèle ayant été fracassés. 

              Maurice Audin était un jeune mathématicien « pied-noir », membre du Parti Communiste Algérien, et favorable donc à l’indépendance algérienne. En juin 1957, il fut arrêté, torturé, et il disparut. Officiellement, l’armée déclara qu’il s’était échappé lors d’un transfert. On ne retrouva jamais son corps. Jusqu’à aujourd’hui, l’Etat français n’a jamais reconnu l’assassinat de Maurice Audin. 

              Autour de l'historien Pierre Vidal-Naquet, des intellectuels, des jeunes, se mobilisèrent pour que la vérité soit reconnue. En vain.

     


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  • A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

     

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix

    je vous propose trois témoignages :

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

    * En Algérie comme en France, on trouve aujourd’hui

    beaucoup plus de faiseurs de paix

    que de revanchards.

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

    * A Béziers : Jacques Cros nous informe du discours

    qui sera lu à l’occasion de la Journée Internationale

    de la Paix

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

    * A Chalon-sur-Saône : 

     La guerre, encore la guerre, toujours 

     la guerre... c'est nul ! 

     VIVE LA PAIX

    Par  Lucien Matron 

     

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages


     La rivière de la Paix 

    Vive les "faiseurs de paix" ! 

    Jean-Claude Guillebaud, journaliste, écrivain et essayiste

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

    Créée à Alger, la basilique Notre-Dame d'Afrique. © mtcurado / iStock 

    Cinquante-cinq ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’aigre polémique sur le 19 mars 1962 est détestable. Voilà aussitôt relancée la sempiternelle « guerre des mémoires ». Les pieds-noirs et les harkis se sentent blessés. Les Algériens leur répondent sur le même ton. On se jette une nouvelle fois à la figure les massacres des uns et les tueries des autres. Avait-on besoin de ce tintamarre ? Bien sûr que non. 

    Mais gardons-nous de désespérer 

    En réalité, ces invectives – outrageusement médiatisées – sont l’arbre qui cache la forêt. En Algérie comme en France, on trouve aujourd’hui beaucoup plus de faiseurs de paix que de revanchards. Je ne dis pas cela au hasard. Né moi-même à Alger, je n’y étais pas revenu depuis l’âge de 3 ans. Par choix ! En 2011, j’ai pu y retourner et accompagner un groupe d’une centaine d’amis. Je n’oublierai pas ces retrouvailles. 

    J’ai effectué cet « accompagnement dialogué » d’une quinzaine de jours, en compagnie d’un proche ami algérien, Akram Belkaïd (auteur de Retours en ­Algérie, Carnet Nord). Nous avons vécu ensemble des moments exceptionnels. À Tibhirine, nous avons prié sur les sept tombes des moines assassinés par le GIA. Lui dans sa foi, moi dans la mienne. Je dois à Akram Belkaïd d’avoir découvert quelque chose que je n’imaginais pas : l’intensité et la force des liens qui unissent aujourd’hui nos deux peuples. Les brèves querelles qui enflamment périodiquement les mémoires ne pèsent rien au regard de cette proximité des cœurs, des sensibilités, des espérances. 

    Curieusement, ceux qui participaient à ce voyage semblaient gagnés par ce climat de retrouvailles. Il y avait parmi eux des gens qui, en France, ne s’étaient jamais rencontrés et que tout portait à s’ignorer : des enfants de pieds-noirs orphelins de l’Algérie française, d’anciens coopérants d’après l’indépendance (les « pieds-rouges »), des appelés du contingent, porteurs de plus d’un demi-siècle de souvenirs. 

    C’est peu de dire qu’ils se sont découvert les uns et les autres. Devant Notre-Dame d’Afrique, basilique qui domine Alger, une dame est venue vers moi pour me souffler à l’oreille : « Je n’avais jamais rencontré de pieds-noirs. Mais ils sont vraiment sympathiques ! » Quant aux Algériens, ils m’ont accueilli avec une chaleur et une amitié incroyables. Y compris quand je leur disais que ma mère était très « Algérie française ». 

    Il suffisait que je m’éloigne du groupe et que je déambule dans les rues d’Alger pour que je sois abordé par de jeunes garçons ou filles soucieux de dialoguer. Une consœur algérienne m’a aidé à retrouver l’appartement où habitait ma mère. Un médecin m’a renseigné sur la maternité d’el-Biar où je suis né. Partout la même phrase : « Jean-Claude, tu es revenu chez toi ! » À propos des rapports franco-­algériens, une remarque revenait en leitmotiv. « Ne comptons pas sur nos politiciens ou sur nos intellectuels pour resserrer les liens. Depuis longtemps, nos deux peuples sont réconciliés. » 

    Merci aux faiseurs de paix qui ont rendu cela possible !

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

    Journée internationale de la Paix

    Par Jacques CROS

    Source : Allocution pour le 23 septembre 2017

    Ci-dessous l'allocution qui sera prononcée à Béziers le 23 septembre 2017  à 14 h devant le mur des fusillés (Place du 14 juillet). 

    Ainsi qu’en une quarantaine de points en France nous sommes rassemblés ce samedi 23 septembre à Béziers pour participer, comme nous l’avions fait en 2015 et 2016 à la journée internationale pour la paix. 

    Un événement  d’importance s’est produit le 7 juillet dernier. Il s’agit de l’adoption par l’ONU, le 7 juillet dernier d’un Traité interdisant les armes nucléaires. Il concerne leur usage mais aussi leur fabrication, leur stockage… Bref il faut considérer qu’il s’agit d’une avancée dans la cause de la paix et du désarmement. 

    Nous savons que les puissances déjà dotées de la bombe atomique, dont la France, ne sont pas convaincues de l’intérêt de ce traité et continuent à promouvoir l’idée que l’équilibre de la terreur est la garantie de notre sécurité. Il n’en est rien, les tensions entre la Corée du Nord et les USA que nous avons vécues ces derniers temps prouvent à l’évidence que ce n’est pas la voie de la paix. 

    La force de frappe ne nous garantit en rien  contre les menaces terroristes. Cela n’arrêtera pas le bras de ceux qui ont perdu la raison et qui sont prêts, y compris en se faisant kamikazes, à se livrer aux actes les plus insensés qui soient. La liste des atrocités est déjà longue des drames qui ont endeuille le monde et il n’y a aucune espoir de l’arrêter en continuant dans la direction que nous suivons. 

    C’est une autre logique que celle de la domination des plus forts sur les plus faibles qu’il mettre en œuvre. Cette logique a détruit l’Irak, la Libye, s’en prend à la Syrie, pouvait mettre en cause la souveraineté  de l’Iran…. Avec sa réintégration pleine et entière dans l’OTAN, la France a emboîté le pas aux Etats Unis dans leur tentative de gérer le Monde et de s’approprier les matières premières qui leur permettront d’engranger des profits toujours plus fabuleux. 

    Oui il faut une autre orientation que cette mondialisation qui est source d’injustice et de rancœur. La paix a besoin de l’amitié et de la coopération entre les peuples,  pas du recours à la force armée pour régler les différends. La France envisage avec la loi de programmation militaire d’augmenter dans l’immédiat de 3 milliards par an le budget de la défense et de 10 milliards à l’horizon 2020 / 2022. 

    Certains y trouvent leur compte mais ces sommes consacrées aux œuvres de mort font défaut pour les besoins sociaux. La paix c’est la satisfaction de ceux-ci et non l’état d’urgence qui permet à ceux qui ont le pouvoir d’empêcher que soient pris en charge l’action pour les revendications. 

    Nous ne sommes plus au temps du colonialisme et de la politique de la canonnière qui amenait avec un corps expéditionnaire un pays doté de la supériorité militaire à faire main basse sur les richesses d’un autre. Ceci étant, on se montre plus subtil aujourd’hui et on pratique une forme plus élaborée d’impérialisme sous couvert de démocratie ou de devoir d’ingérence. 

    A ce propos nous tenons à exprimer notre solidarité à l’égard des Palestiniens victimes du colonialisme et de l’apartheid qui caractérisent la politique d’Israël. 

    Je vous remercie d’avoir participé à cette initiative et d’avoir entendu l’analyse que fait de la situation nationale et internationale le Mouvement de la Paix dans le cadre de cette journée du 23 septembre 2017. 

    Béziers le 23.09.17

    Jacques CROS 

     

    La guerre, encore la guerre, toujours 

     la guerre... c'est nul !

     VIVE LA PAIX  

    « La France est en guerre », « nous sommes en guerre »…C’est en ces termes que beaucoup de responsables politiques, élus ou « experts » s’expriment chaque jour à la radio, à la télévision ou sur les réseaux sociaux. 

    Il se trouve, qu’à l’occasion d’un événement sportif et comme simple citoyen, je séjournais EN 2016 à Verdun-sur-Meuse qui commémorait le 100e anniversaire de l’effroyable boucherie de 1916. 

    Du 21 février au 19 décembre 1916, 700 000 hommes ont perdu la vie dans des conditions épouvantables, des centaines de milliers d’autres sont rentrés mutilés, défigurés, traumatisés à vie. Il suffit de lire quelques extraits ou citations sur les monuments locaux pour comprendre cette horreur absolue. 

    A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix je vous propose trois témoignages

    Un soldat a écrit à son épouse : « tu ne peux pas savoir ce que l’homme peut faire contre l’homme, voilà cinq jours que mes souliers sont gras de cervelles humaines, que j’écrase des thorax, que je rencontre des entrailles… » (citation gravée sur le monument des Eparges, au sud de Verdun, plus de 10 000 hommes ont disparu sur cette crête). 

    Les commémorations, les monuments, les témoignages, les textes surgis des deux dernières guerres mondiales sont-ils si éloignés dans les mémoires, pour que la peur, la pseudo-virilité, la haine de l’autre, la tentation du coup de menton ou du coup de canon, soit plus forte que la raison et la simple humanité ? 

    Beaucoup de responsables politiques ne semblent pas avoir retenu les leçons. Trop d’entre eux sont frustrés de médailles et d’uniformes. Pour ceux-là, faute de pouvoir résoudre politiquement et pacifiquement les problèmes de nos sociétés par l’éducation ou la culture, la tentation de la guerre est forte. Mais si l’histoire de la France valorise (trop) les figures de guerriers, la guerre n’est jamais populaire. Personne n’est obligé de suivre les gesticulations médiatiques ou les discours ambiants de haine, de provocation. Dans la paix et la raison, on peut aussi être reconnu. Il suffit de se poser chaque matin cette question : quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ? 

    Lucien Matron 

    Sur Info-Chalon


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  •  Algérie : en 2014, l'assassinat en Kabylie

     du guide niçois Hervé Gourdel

    Photo non datée fournie par la famille de Hervé Gourdel, enlevé et égorgé en septembre 2014 en Algérie par un groupe lié à l'EI © / Photo de la famille/AFP/Archives

    Guide de haute montagne, Hervé Gourdel, 55 ans, parti explorer les pentes du Djurdjura en Algérie en septembre 2014, est enlevé et égorgé le 24, après un bref ultimatum de ses ravisseurs liés au groupe Etat islamique (EI).

    Il est la première victime française revendiquée par des jihadistes contre l'entrée en guerre de la France en Irak, au sein de la coalition anti-EI menée par les Etats-Unis.

    Le corps du guide est retrouvé après plus de trois mois de recherches puis rapatrié en 2015. Ses cendres seront dispersées en montagne près de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), son village d'attache, aux portes du parc national du Mercantour.

    Algérie : en 2014, l'assassinat en Kabylie  du guide niçois Hervé Gourdel

    Ne reste de lui qu'une plaque en bois de mélèze sculptée par un collègue et vissée au sanctuaire de la Madone de Fenestre, au pied des sommets. "On est un peu dans l'oubli. C'est le propre d'une actualité qui va à 100 km à l'heure", observe le guide Michel Bricola, très proche d'Hervé Gourdel.

    En Algérie, tout a été fait pour effacer cette tâche dans les relations franco-algériennes de l'ère Bouteflika. Après les 200.000 morts de la "décennie noire" des années 1990, les Algériens recommençaient à sortir, randonner, parler tourisme et l'assassinat du guide niçois en Kabylie fut un choc.

    Il n'y aura pas de procès des ravisseurs. L'armée les a tués. "Jusqu'à l'enlèvement, le groupe Jund al-khilafa n'avait pas d'existence réelle. Il a été anéanti rapidement, avec l'élimination de la soixantaine de ses éléments", indique Akram Kharief, directeur du site d'information Mena Défense.

    En France, "beaucoup de gens ne se rappellent pas qui était Hervé Gourdel et les conditions tragiques de sa mort. Mais (...) comme le meurtre du prêtre Hamel, ce sont des événements qui marquent en profondeur l'opinion", estime Bruno Cautres, chercheur au Centre d'analyse de la vie politique française.

    - 'Au mauvais endroit au mauvais moment' -

    Lorsque la vidéo de la décapitation parvient en France, le pays est abasourdi, les habitants de Saint-Martin-Vésubie furieux. "On ne peut pas mettre des drapeaux en berne et ne rien avoir fait pour qu'Hervé Gourdel subsiste! (...) Peut-être ne fallait-il pas s'engager dans ce conflit ?!", lâche le maire, Henri Giuge. "J'ai été cité dans les Grandes Gueules de la semaine. Jusqu'au moment où ma secrétaire m'a dit +le préfet veut que tu cesses toute interview+", raconte-t-il aujourd'hui.

    Des milliers de personnes manifestent dont des musulmans qui affirment être eux aussi de "méchants et sales Français" en référence aux menaces de Daech. L'opinion, d'abord mitigée, bascule dans le soutien à la guerre.

    La veuve d'Hervé Gourdel choisit la discrétion. Enseignante en maternelle, Françoise Grandclaude ne donne presque aucune interview. "Je ne me sens pas intellectuellement capable de faire çà, et je n'ai pas envie de me mettre en avant, ni de toujours évoquer ça", a-t-elle déclaré récemment à l'AFP.

    Elle a parrainé de sa présence le festival Images et Montagnes en juillet 2017, la rando-trail en hommage à Hervé Gourdel pour faire gravir la montagne à des personnes en fauteuil le 1er octobre et se concentre sur l'avenir de leur fils Erwan, 19 ans, futur guide. Hervé Gourdel avait aussi une fille aînée.

    Toute la famille est retournée en Algérie en avril 2015: "Il y avait une volonté de l'Etat algérien et nous, on voulait voir l'endroit où il avait été enlevé (le carrefour de Tizi Nkoulal à Bouira, toujours surveillé par l'armée, ndlr) et où il avait été enterré (le village de Takhelidjt)", raconte sa compagne.

    "Hervé n'était ni diplomate, ni coopérant. Il avait été formateur pour des accompagnateurs montagne dans l'Atlas au Maroc. Il était allé faire de l'escalade en Jordanie, du ski de randonnée au Liban. Et puis, en fait, il était au mauvais endroit au mauvais moment", raconte-t-elle.

    "La semaine avant, des touristes s'étaient faits rackettés et là, le groupe a fait allégeance à Daech. Au départ, c'est souvent des bandits, un peu un truc d'opportunité, c'est ce qu'on nous a dit au Quai d'Orsay. Maintenant, savoir si la France fait bien ce qu'elle doit faire, je suis incapable de répondre, c'est quand même un vaste débat", ajoute-t-elle.

    A l'évocation du site de la Madone de Fenestre, elle essuie des larmes. Ils vivaient ensemble depuis dix-neuf ans. 

    Auteur : Par AFP 

    En 2014, contre les commentaires

    islamophobes nous avions fait nôtre

    le communiqué de l’ANPNPA : 

    Le corps d'Hervé Gourdel, assassiné en Algérie, est arrivé en France *** Contre les commentaires islamophobes nous faisons nôtre le communiqué de l’ANPNPA


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  • Vente de la maison de Jean Moulin

    à Béziers : la justice donne raison

     à la mairie

    Vente de la maison de Jean Moulin  à Béziers : la justice donne raison à la mairie

    L'association des Amis de maison de Jean Moulin est déboutée.

    PIERRE SALIBA

     

    Le tribunal administratif de Montpellier vient de débouter, ce jeudi 21 septembre, l'association biterroise les Amis de la maison de Jean Moulin. 

    Quinze jours après l'audience au tribunal administratif de Montpellier dans l'affaire opposant la Ville de Béziers et l'association les Amis de la maison de Jean Moulin, autour de la vente d'une partie de l'immeuble où est né le héros de la Résistance, l'affaire est désormais tranchée. La juridiction a en effet décidé de suivre la requête du rapporteur public donnant gain de cause à la municipalité. 

    La cession de la maison en question

    Les juges se sont prononcés sur le fond du dilemme. Pour mémoire, il a démarré lors du conseil municipal du 15 décembre 2015. Après des débats houleux, les élus avaient voté à la majorité la cession, sauf une partie du rez-de-chaussée, de la maison au promoteur immobilier de la société A & F Promotion des frères Arikan pour 600 000 €. A charge pour eux de réhabiliter le bâtiment et de créer un musée au troisième étage, dans l'appartement de la famille Moulin, et ensuite, de le rétrocéder à la municipalité. Cette opération s'appelle une dation. Qui, selon les Amis de la maison de Jean Moulin ne respecterait pas la législation sur les marchés publics.

    L'association devra verser 1 500 € à la Ville

    La décision stipule que "la requête de l'association les Amis de la maison de Jean Moulin est rejetée. Et que l'association devra "verser la somme de 1 500 euros à la commune de Béziers au titre de l'article L.761-1 du code de justice administrative.

    Robert Ménard : "C'est un procès politique qui a été fait

     à la mairie"

    Robert Ménard, le maire FN de la Ville de Béziers, se dit "satisfait de cette décision. Cela veut dire que les reproches qui étaient fait par l'association sont erronées sur le fond. Ses membres ont déclaré que nous allions tout transformer. Tout cela est faux. On garde tout ce que l'on peut garder du lieu. C'est un procès politique qui est fait à la municipalité. Le souci est que l'association retarde le projet. Et si elle fait appel de la décision, cela voudra dire que ses membres sont bien décidés à ce que l'on ne rende pas hommage comme on devrait le faire à Jean Moulin". Et de reprendre : " Tout est prêt. Le travail des architectes a été fait. Cela est passé devant la commission des Monuments historiques. La façade est protégée, j'en suis ravi, le toit est  protégé, j'en suis ravi. Jean Moulin n'appartient à personne. Il appartient d'abord à la France puis à Béziers puisqu'il est né ici".

    L'association devrait faire appel

    Olivier Guiraud, le président des Amis de la maison de Jean Moulin confiait à chaud : "On s'oriente vraissemblablement vers un appel de la décision. Mais je ne suis pas tout seul à décider. Nous allons nous réunir pour la suite à donner à ce dossier. Le plus important pour nous est que l'appartement soit aujourd'hui classé aux Monuments historiques pour que l'on n'y touche pas".

    SOURCE : http://www.midilibre.fr/2017/09/21/vente-de-la-maison-de-jean-moulin-a-beziers-la-justice-donne-raison-a-la-mairie,1564157.php 

     

    Vente de la maison de Jean Moulin  à Béziers : la justice donne raison à la mairie *** L'association devrait faire appel

    Les révisionnistes avec leur chef Ménard veulent effacer les traces de la Résistance face à la barbarie des nazis

    La Justice devait se prononcer 

    sur des recours  

    contre la municipalité

     de Béziers 

    Béziers : la vente de la maison natale  de Jean Moulin devant la justice

    Béziers : la vente de la maison natale

     de Jean Moulin devant la justice

    Béziers : la vente de la maison natale  de Jean Moulin devant la justice

    L'affaire a été jugée sur le fond le jeudi 7 septembre 2017, devant le tribunal administratif. Une association avait déposé un recours pour s'opposer à la vente par la Ville de la maison du héros de la Résistance.

    Le 15 mars dernier, la commission régionale du patrimoine et des sites a proposé l'inscription au titre des Monuments historiques de l'appartement où est né Jean Moulin, au 6, de la rue d'Alsace. La demande avait été faite par l'association Les Amis de la maison de Jean Moulin, présidée par Olivier Guiraud, ancien avocat biterrois et conseiller municipal sous l'ère Raymond Couderc, aujourd'hui magistrat à Bourges.

    Législation sur les marchés publics

    C'est cette même association qui a déposé un recours, devant le tribunal administratif de Montpellier, pour s'opposer à la vente par la Ville de la maison du héros de la Résistance à la société A & F Promotion des frères Arikan. Elle a été, dans un premier temps, déboutée, par ce même tribunal, pour le sursis à exécution de la délibération du conseil municipal. Les juges avaient estimé qu'il n'y avait pas d'urgence. Le 7 septembre, ils se sont prononcer sur le fond de l'affaire. Nous attendons le délibéré.

    Elle a démarré lors du conseil municipal du 15 décembre 2015. Après des débats houleux, les élus ont voté à la majorité la cession, sauf une partie du rez-de-chaussée, de l'immeuble aux promoteurs pour la somme de 600 000 €. À charge pour eux de réhabiliter le bâtiment et de créer un musée au troisième étage, dans l'appartement de la famille Moulin, puis de le rétrocéder à la Ville. Cela s'appelle une dation.

    Et selon l'association des Amis de la maison de Jean Moulin, cela ne respecte pas la législation sur les marchés publics. En vendant directement à A & F Promotion, également chargée de la réhabilitation avant la rétrocession, la Ville s'exempterait de passer par des appels d'offres.

    Protection du patrimoine

    Au-delà, Olivier Guiraud et les adhérents, veulent surtout préserver ce patrimoine. En mars dernier, il avait d'ailleurs déclaré à Midi Libre : “Il n'y a qu'une maison Jean Moulin, et elle est à Béziers. Le maire dit qu'ils vont garder tout ce qu'ils peuvent, mais ils vont tout casser, même les cheminées, et mettre du GerflexR et des panneaux de bois. Je sais bien que les meubles de cuisine ont changé, ainsi que la salle de bain. Mais les gens veulent voir les mêmes poignées de portes que Jean Moulin, les mêmes plafonds, les mêmes cheminées, le même carrelage. Personne ne viendra voir un appartement refait à neuf.”

    Le président des Amis de la maison de Jean Moulin a, en ligne de mire, le label Maisons des Illustres, créé par le ministère de la Culture et de la Communication. Toutes conservent et transmettent la mémoire de femmes et d'hommes qui les ont habitées et se sont illustrés dans l'histoire politique, sociale et culturelle de la France.

    La position de Robert Ménard est “qu'il faut protéger évidemment l'appartement qui a été celui de la famille de Jean Moulin. C'est bien pour ça que l'on souhaite en faire un lieu de mémoire et qu'on le respectera tel qu'il est. Je sais que l'association qui est à la base de cette démarche n'a aucun souci du lieu. S'ils avaient eu des soucis il fallait s'en occuper avant que nous soyons à la mairie. Ils ne s'en sont jamais occupés. Aujourd'hui, c'est une démarche plus politique que pratimoniale.”

    Raymond Couderc, dans son livre Béziers toujours, paru aux Éditions du Mont, rappelle, lui : “Avant 2011, l'immeuble était habité et pas à vendre (...) j'ai proposé au conseil municipal de préempter en 2011 afin d'en faire un lieu de mémoire et de pédagogie.” Une exposition avait été présentée par Jean Sagnes et Alain d'Amato. Parallèlement, un groupe de réflexion a été constitué avec la Région, le Département, l'Agglo et la Ville, et une démarche engagée en direction de la Fondation du Patrimoine pour la prise en charge financière des travaux à venir.

    SOURCE : http://www.midilibre.fr/2017/09/06/beziers-la-vente-de-la-maison-natale-de-jean-moulin-devant-la-justice,1556764.php#xtor=RSS-5 

    La maison natale de Jean Moulin à Béziers protégée au titre des monuments historiques

    La commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) a proposé ce jour l'inscription au titre des monuments historiques de l'appartement où naquit et vécut Jean Moulin, ainsi que les façades et toitures de l'immeuble.

    À la demande de l'association "Les amis de la maison de Jean Moulin", un dossier de protection a été établi par les services de la direction régionale des affaires culturelles et présenté aux membres de la CRPS, présidée par le préfet de région, réunie aujourd'hui à la Drac Occitanie, en présence de représentants de la ville de Béziers, propriétaire de l'immeuble.

    Jean Moulin est né à Béziers, le 20 juin 1899, dans l’appartement de ses parents, au 3e étage de l’immeuble sis au 6, de la rue d’Alsace, à proximité de l’ancien Champ de Mars, dans le faubourg est de la ville.

    Après débat, la commission a fait valoir l'importance nationale du caractère mémoriel de ce lieu qui va bien au-delà des critères d'art et d'architecture habituellement retenus.

    Cette protection viendra compléter la liste des lieux de mémoire autour de Jean Moulin : le Pavillon de la conciergerie de l'Hôtel-Dieu à Chartres (Eure-et-Loir), lieu de sa première arrestation en 1940, et la Maison du Dr Dugoujon à Caluire-et-Cuire (Rhône), lieu de son ultime martyre en 1943.

    Béziers : la vente de la maison natale  de Jean Moulin devant la justice

     

    Plaque commémorative Yvon Comte, Drac Occitanie

    La commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), présidée par le préfet de région, est composée de représentants d'associations patrimoniales ou de fondations, d'élus, de personnalités qualifiées et de membres de l'administration.

    SOURCE : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Occitanie/Actualites/Actualite-a-la-une/La-maison-natale-de-Jean-Moulin-a-Beziers-protegee 

    Ménard le révisionniste c'est aussi cela, souvenons-nous...

    Béziers : la vente de la maison natale  de Jean Moulin devant la justice

    BEZIERS : 

     LA MÉMOIRE

    PROFANÉE 

     DE JEAN MOULIN 

    20 janvier 2015.  

    Comme s’il brisait de ses mains la plaque apposée sur la maison qui vit naître Jean Moulin le 20 juin 1899 au 6 de la rue d’Alsace à Béziers, Robert Ménard a osé assimiler Hélie Denoix de Saint Marc à cette grande figure de la République française, ce héros national, panthéonisé, érigé en exemple par les défenseurs des principes et valeurs démocratiques.  

    C’est dans la dernière édition (numéro 5/janvier 2015) du Journal de Béziers - dont il est le directeur de publication - qu’il l’a fait, à la fin d’un article de deux pages consacré au projet de la municipalité de débaptiser la rue du 19 mars 1962 en vue de lui substituer le nom de l’officier putschiste, tristement célèbre.  

    Et c’est en ces termes qu’il a établi le rapprochement : « Que la ville de Jean Moulin honore la mémoire de cet éternel résistant, quoi de plus logique ? »  

    Il s’agit là d’une atteinte caractérisée à la mémoire de la personnalité de la Résistance la plus connue en France, son incarnation même aux côtés d’autres personnages tels que le général de Gaulle, Germaine Tillion ou Raymond Aubrac : le procureur de la République de Béziers aurait la faculté de se saisir de ce délit de presse, mais les institutions d’anciens combattants, le Cercle Jean Moulin et l’Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l'intérieur peuvent intervenir dans le même sens auprès du tribunal de grande instance.  

    Mettre sur le même plan Jean Moulin et Hélie Denoix de Saint Marc relève du révisionnisme. C’est l’expression à la fois la plus indigne et la plus belliqueuse de cette même idéologie qui tend à la réhabilitation de Vichy, engendre le communautarisme, incite à la haine et propage des théories conspirationnistes et falsificatrices.  

    Le temps n’est plus à la constatation hébétée ni à la vaine dénonciation des dérives, transgressions et provocations du nouveau maire de Béziers : l’actualité souligne l’importance qui s’attache à ce que les cours et tribunaux mettent Robert Ménard hors d’état de nuire davantage à une concorde citoyenne dont la fragilité est patente tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de sa commune !  

    Jean-François Gavoury  

    Président de l’Association nationale  

    pour la protection de la mémoire  

    des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)  

     

    Béziers : la vente de la maison natale  de Jean Moulin devant la justice

    Extrait du discours d'André Malraux, en hommage

     à Jean Moulin lors du transfert des cendres de ce dernier

     au Panthéon le 19 décembre 1964


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  • « Disons NON au révisionnisme

    et au racisme ! »

    Disons NON aux nostalgériques extrémistes

     

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)  Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

     

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)  Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

     

     

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)  Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

    Œil pour œil- dent pour dent 

    pour la troisième génération du feu 

    LA PAIX DES MéMOIRES 

    FRANCO-FRANçAISE 

    N’EST PAS POUR DEMAIN…

    Nous serons morts mon frère...

    alors n'HéSITONS PLUS à continuer

    la guerre des mémoires...

    puisque Robert Ménard et Julien Sanchez, respectivement maires de Béziers et de Beaucaire dans le sud de la France et figures emblématiques de l’extrême droite, n’ont pas hésité à franchir le pas en prenant des arrêtés municipaux en 2015 pour changer les noms de deux rues qui célèbrent les accords d’Évian, marquant la fin de la guerre d’Algérie.
    Pis encore, Ménard n’a pas hésité à donner à la même rue le nom d’un ancien officier
    Putschiste de l’armée, Hélie Denoix de Saint Marc, partisan de l’Algérie française… Œil pour œil- dent pour dent DES MAIRES français ont honoré des algériens...

    Leurs noms sont attribués

    à de nombreux lieux publics

    Ces Algériens honorés par la France

    Œil pour œil- dent pour dent  la paix des mémoires franco-française n'est pas pour demain...

    Œil pour œil- dent pour dent  la paix des mémoires franco-française n'est pas pour demain...

    Œil pour œil- dent pour dent  la paix des mémoires franco-française n'est pas pour demain...

    Œil pour œil- dent pour dent  la paix des mémoires franco-française n'est pas pour demain...

    © D.R.

     

    MAIS AUSSI CONTINUONS D'INAUGURER DES LIEUX DU 19 MARS 1962... AUJOURD'HUI NOUS EN SOMMES à 8000...

    5000 artères du 19 Mars 1962

    1000 sites personnalisés 19 Mars 1962

    2000 autres lieux de mémoire 19 Mars 1962

    Et voici une nouvelle place

    du 19 mars 1962

    annoncée pour le 30 septembre

    prochain

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)  Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)  Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)  Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

     

    Salies-du-Salat (Haute-Garonne)

    Une place pour honorer la fin de la guerre d'Algérie

    Jean-Pierre Courvil, fidèle à chaque hommage rendu aux Morts de toutes les guerres./ DDM ZG

    Le 30 septembre prochain, à 11 heures, se déroulera, devant le collège des 3 Vallées, l'inauguration de la place du 19 mars 1962, date de la fin de la guerre d'Algérie, suite à une demande faite par la FNACA et approuvée par la mairie.

    Jean-Pierre Courvil, président du comité cantonal de la FNACA répond à nos questions.

    Pourquoi la date du 19 mars est-elle particulière ? 

    Le 19 mars c'est le jour de la promulgation des accords d'Evian, c'est le cessez-le-feu. On ne parlait pas à cette époque de guerre, mais de conflit. C'était la «Guerre Sans Nom», comme l'a décrit Bernard Tavernier dans son film en 1991.

    Vous êtes un ancien combattant ? 

    Oui, bien sûr, j'ai passé 28 mois là-bas. J'ai été appelé directement en Algérie, je suis parti de métropole en civil. Je suis parti en mai 1956 et je suis revenu en 1958. J'ai fait mes classes au camp de Beni Messous à côté d'Alger, j'avais été détaché comme chauffeur de poids lourd dans une unité d'infanterie à Bouira et on est resté là dans ce régiment qui avait été reformé pour les évènements d'Algérie. On a fini dans le secteur d'Aumal, à 35 km du village au milieu des bois. Et ce qui est sûr, c'est qu'en 28 mois de service militaire je n'ai jamais mis les pieds dans une caserne, on était toujours à bivouaquer ou en opérations.

    Vous étiez au cœur du conflit ? 

    Oui. Personnellement j'ai été blessé, le lendemain de mes 22 ans. En tant que chauffeur je me suis retrouvé dans trois embuscades sur la route en 3 semaines. À la dernière, on était trente hommes et onze y sont restés. À l'époque quand on est parti de la métropole on était en maintien de l'ordre, on assistait les gendarmes à chaque opération. Ils représentaient la loi et l'ordre public. Ensuite ça a été la pacification. Ce n'était pas la guerre, on était dans un département français. On parlait de conflit.

    Quand vous êtes parti, le conflit n'était pas fini ?

    Non, je suis parti en 58 et le conflit continuait. Ils nous ont gâché toute notre vie, toute notre jeunesse. Ils auraient pu faire beaucoup mieux à l'époque : leur donner l'indépendance, ça aurait évité bien des problèmes, que ce soit pour les rapatriés, les harkis, les appelés, les populations. Ça a été un gâchis monstre.»

    Recueilli par Z

    SOURCE :

    http://www.ladepeche.fr/article/2017/09/21/2649378-place-honorer-fin-guerre-algerie.html

     


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  •  

    Qu'ils aillent se réadapter ailleurs." Cette phrase, prononcée en juillet 1962 par Gaston Defferre à propos des rapatriés d'Algérie, les « pieds-noirs », 55 ans après je la désapprouve parce que j’ai de nombreux amis « pieds-noirs », j’ai même de la famille « pieds-noirs » mais par contre je prononce cette même phrase « allez vous réadapter ailleurs » à vous les nostalgériques extrémistes… vous qui vandalisez des stèles, comme, par exemple, en 2016 : Parution dans le quotidien régional « Ouest France » (édition Alençon) d’un article rendant compte de la énième profanation de la stèle célébrant le souvenir d’Alfred Locussol :

    La stèle d’Alfred Locussol vandalisée

     une 5e fois, à Alençon

    Aubergenville : La stèle en hommage aux soldats d'Afrique du Nord vandalisée

    L’épais liquide noir s’est solidifié sur le monument, installé face à la gare. | Julien Belaud / Ouest-France

    «  La stèle érigée en mémoire d’Alfred Locussol, partisan de l’Algérie indépendante assassiné en 1962 à Alençon, a de nouveau été vandalisée.

    « Après la bombe de peinture verte et les coups de marteau, la stèle qui honore la mémoire d’Alfred Locussol a de nouveau été vandalisée, avenue Wilson, devant la gare. Un épais liquide noir à l’aspect de goudron a été déversé sur le modeste monument. C’est la 5e fois depuis son installation, en 2012.

    « Militant communiste et partisan de l’Algérie indépendante, Alfred Locussol a été assassiné chez lui, dans cette même rue, le 3 janvier 1962. Un crime attribué à l’OAS (organisation de l’armée secrète), qui défendait la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme.

    « Nous allons porter plainte, encore, annonce François Tollot, membre de la mission de mémoire qui a dressé la stèle. Cet acte semble correspondre avec la date anniversaire, le 19 mars, de la fin de la guerre d’Algérie. Les nostalgiques sortent du bois… »

    Vous les nostalgériques extrémistes, oui, vous qui faites partie de la fachosphère « allez vous réadapter ailleurs », car voici une nouvelle stèle vandalisée : 

     

    Aubergenville

    La stèle en hommage aux soldats

     d'Afrique du Nord vandalisée

    Mardi 19 septembre 2017

     

    À Aubergenville, une stèle en hommage aux combattants d'Afrique du Nord a été taguée. L'inscription fait référence à un officier français, symbole de la torture en Algérie. La ville a déposé plainte.

    Aubergenville : La stèle en hommage aux soldats d'Afrique du Nord vandalisée

    Les dégâts ont été découverts par une passante qui a tout de suite prévenu la police municipale 

     

    D’après la sénatrice-maire Sophie Primas (LR), c’est la troisième fois en quelques années que cela se produit. Mardi 19 septembre 2017, une passante a découvert que la stèle en hommage aux combattants d’Afrique du Nord, posée dans un square du quartier de la Croix Gâtée, avait été taguée.

    « Au général Massu ». L’inscription, à la peinture noire, est un hommage sordide à un officier français associé à la torture lors de la guerre d’Algérie. Pour Sophie Primas, il s’agit là de l’acte d’un nostalgique de l’époque coloniale.

    « Cela prouve que certaines blessures ne sont pas encore refermées. On doit avoir une réflexion politique sur le sujet et faire attention à ce que l’on dit », réagit l’élue, en référence aux propos d’Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle, sur la responsabilité de la France durant la Guerre d’Algérie. « Ce n’est pas respectueux pour ces soldats », ajoute-t-elle. L’inscription doit être nettoyée très vite.

    La police municipale a été dépêchée sur place pour constater les dégâts. Les lieux ne sont pas équipés de vidéosurveillance. La ville a déposé plainte au commissariat des Mureaux.

    78410 Aubergenville 

    Renaud Vilafranca

    SOURCE : http://www.78actu.fr/la-stele-en-hommage-aux-soldats-d-afrique-du-nord-vandalisee_52814/


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    55 ans après la fin de la guerre

    d’indépendance

    L'Algérie détruit tout son stock de mines

    antipersonnel

    AFP, publié le lundi 18 septembre 2017

    L'Algérie a annoncé lundi avoir détruit ce qui restait de son stock de mines antipersonnel, dix mois après avoir achevé le déminage de l'ensemble de son territoire.

    Quelque 5.970 mines antipersonnel ont été détruites lors d'une cérémonie à Djelfa (sud-est), a indiqué le ministère de la Défense.

    L'Algérie avait annoncé en février avoir achevé le 1er décembre le déminage de son territoire, avec la destruction d'environ neuf millions de mines antipersonnel. Le pays avait ratifié en 2000 la convention d'Ottawa sur l'interdiction, l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel.

    Selon le vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah, le "fléau (des mines) a fait 7.300 victimes civiles, dont 4.830 durant la guerre (d'Algérie) et 2.470" après l'indépendance du pays.

    L'Algérie a commencé à déminer son territoire en 1963 mais ce n'est qu'en 2007 que Paris a officiellement remis à Alger les plans des mines placées par l'armée française aux frontières est et ouest du pays durant la guerre d'Algérie (1954-1962) qui a conduit à l'indépendance. 

     


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    Hommage aux vétérans des essais nucléaires français près de Lyon

    Saint-Bonnet-de-Mure : un mémorial national en hommage aux vétérans d’essais nucléaires a été inauguré

    Saint-Bonnet-de-Mure : un mémorial national en hommage aux vétérans d’essais nucléaires a été inauguré

    Un mémorial national a été inauguré ce samedi matin 16 septembre 2017 à Saint-Bonnet-de-Mure, dans le Rhône, en hommage aux vétérans des essais nucléaires auxquels a procédé l'armée française, en Algérie puis en Polynésie, de 1960 à 1996, pour mettre au point l'arme atomique. 

    Saint-Bonnet-de-Mure : un mémorial national en hommage aux vétérans d’essais nucléaires a été inauguré

    "A l'époque, nous n'avions aucune protection". Alors que la cérémonie d'inauguration du mémorial national en hommage aux vétérans des essais nucléaires touche à sa fin, les langues se délient. Cuisinier pour la marine, ce vétéran dijonnais était des essais à Mururoa dans le Pacifique entre 1966 et 1974. "J'ai assisté à six essais, raconte-t-il à Lyon Capitale. Aujourd'hui, mon corps commence à subir les effets des radiations". Et pour cause, la protection est alors très rudimentaires. "Il y avait une ligne de barbelés pour délimiter la zone contaminée, et on nous disait de ne pas franchir cette ligne, mais que les radiations s'arrêtaient aux barbelés, se souvient un vétéran. On nous disait juste de détourner le regard au moment de l'explosion"

     

    Saint-Bonnet-de-Mure : un mémorial national en hommage aux vétérans d’essais nucléaires a été inauguré

    150.000 civils et militaires concernés

    Durant 36 ans, la France a procédé à plus de 200 tirs d'essais nucléaires pour mettre au point, puis perfectionner, l'arme atomique. Pour une puissance cumulée de 13 mégatonnes, soit près de 1000 fois plus que l'explosion de Little Boy à Hiroshima le 6 août 1945 (70.000 à 140.000 morts). Ces tests ont été réalisés sur deux théâtres distincts, dans le désert algérien (1960-1966), puis les atolls polynésiens 1966-1996. Certains ont été réalisés en plein air, d'autres sous terre. Ils ont impliqué en tout 150.000 personnes, civils et militaires.

    "Ces vétérans ont oeuvré pour la nation, pour la mise au point de la force de frappe et de dissuasion nucléaire au sacrifice de leur santé et de leur vie", soulignait ce samedi matin le maire de Saint-Bonnet-de-Mure, Jean-Pierre Jourdain. "Ils méritent respect et reconnaissance a ajouté Roland Picot, président de l'Association du mémorial national des vétérans des essais nucléaires (AMNDVDEN). Ils ont été des soldats de la paix pour nos enfants". La présence d'officiels, les levées de drapeaux, la minute de silence et la Marseillaise jouée en leur honneur a mis un peu de beaume au coeur de ces vétérans dont le sacrifice n'a pas toujours été reconnu. Ils n'ont par exemple droit à aucune médaille.

    SOURCE : http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Actualites/Hommage-aux-veterans-des-essais-nucleaires-francais-pres-de-Lyon 

    La sculpture en inox représente une bombe atomique s’abattant dans un nuage de fumée. Photo DR

    C’est une première en France. Un mémorial national en hommage aux vétérans des essais nucléaires a été inauguré ce samedi 16 septembre 2017, dans le parc du château de la mairie, à Saint-Bonnet-de-Mure.

    Par cet événement, le président de l’Association du Mémorial National des Vétérans des Essais Nucléaires, Roland Picaud, a souhaité honorer la mémoire des 150 000 militaires et civils ayant participé aux essais nucléaires menés par la France, dans le Sahara puis en Polynésie, entre 1960 et 1996.


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    Rendez-vous le 6 octobre 2017 (à 11 h 00)

    au cimetière du Père Lachaise pour le 6e

    anniversaire de l'inauguration de la stèle

     de la Ville de Paris aux victimes de l'OAS

     

    - à l’attention de Mesdames et Messieurs les adhérents, amis et correspondants 

    de l’Association nationale pour la protection de la mémoire 

    des victimes de l'OAS (ANPROMEVO) - 

    17 septembre 2017. 

    Madame, Monsieur, 

    Le 6 octobre 2011, au cimetière du Père-Lachaise, le maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, procédait au dévoilement d’une stèle dédiée à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France. 

    Depuis lors, à Paris comme en province (Alençon en 2012, Le Touvet en 2014), chaque journée du 6 octobre est l’occasion d’une cérémonie destinée à commémorer cet événement qui a marqué l’histoire des victimes de la guerre d’Algérie : en effet, celles de l’OAS avaient été, jusqu’alors, les seules collectivement privées de la considération qui leur était due par les pouvoirs publics, et, à défaut de l’État, ce sont le premier magistrat de la capitale et le Conseil de Paris qui ont su honorer le souvenir de ces quelque 2.700 sacrifiés sur l’autel de l’oubli officiel, morts tant de fois, sous les coups du terrorisme de l’OAS d’abord, mais morts aussi de la profanation de leur sépulture, morts de l’exaltation de leurs bourreaux, morts d’abandon mémoriel. 

    De manière à poursuivre l’ancrage de la date du 6 octobre dans le calendrier des manifestations d’associations d’anciens combattants et victimes de guerre, je propose aux membres d’honneur et adhérents de Paris et d'Île-de-France de l’ANPROMEVO ainsi qu’aux correspondants et amis de l’association de se réunir le vendredi 6 octobre à 11 h 00, au cimetière du Père-Lachaise (rendez-vous fixé à l’entrée située rue des Rondeaux 75020 Paris - Métro Gambetta). 

    Il s’agira, comme en 2015 et 2016, d’une cérémonie avec prises de parole précédant un dépôt de gerbes et la rituelle minute de silence en hommage tant à nos Morts qu’à nos victimes survivantes : interviendront en particulier M. Jean-Philippe Ould Aoudia au nom des Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons et M. Michel Lambart au nom de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS. 

    En ces instants de recueillement, nos pensées se tourneront également vers François Nadiras, décédé le 28 août à Toulon, vigilante sentinelle de la République à qui l’ANPROMEVO doit d’être née, d’avoir pu développer son action et d’avoir vu croître son audience. 

    S’ils en ont la disponibilité, les participants auront la faculté de déjeuner au restaurant (voisin) Le Ramus (4 avenue du Père Lachaise) ou dans tout autre établissement de leur choix.  

    Croyez, Madame, Monsieur, à mes sentiments bien sincèrement les meilleurs. 


    Jean-François Gavoury 

    Président de l’Association nationale

    pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS


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  • Aujourd’hui 17 septembre 2017, le quotidien Le Dauphiné-Libéré a publié un article concernant le dernier bourreau français, spécialiste de la « veuve » c’est-à-dire de la guillotine, il s’appelle Fernand Meyssonnier, il a exécuté 200 condamnés à mort principalement du temps de la guerre d’Algérie, donc il a surtout coupé les têtes des membres du FLN mais aussi quelqu’un qui a le même prénom : Fernand Iveton… Le bourreau dit être fier de sa sale besogne, qu’il ne regrette rien surtout que son père avait, lui aussi, fait fonctionner « la veuve » donc tel père tel fils… En 2015, sur mon blog, j’avais déjà mis en ligne un article parlant de la même horreur  et du même bourreau… rappelez-vous en cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez réentendre, entre autres, le discours de Robert Badinter sur l’abolition de la peine de mort.

     

     

    FONTAINE-DE-VAUCLUSE :  Le bourreau qui avait coupé 200 têtes a fini ses jours dans le Vaucluse

    http://www.micheldandelot1.com/de-guy-mollet-a-robert-badinter-du-sale-temps-de-la-guillotine-a-l-abo-a118649854 

     

    FONTAINE-DE-VAUCLUSE

    Le bourreau qui avait coupé 200 têtes a fini ses jours dans le Vaucluse

    Fernand Meyssonnier, le dernier bourreau français, a laissé une exceptionnelle collection de 350 objets de torture. Dans son salon, il avait même une guillotine miniature. Archives photo Le DL/Manuel PASCUAL

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    Figurez-vous que le dernier bourreau français en exercice avait choisi Fontaine-de-Vaucluse pour couler une retraite bien méritée. C’est ainsi que Fernand Meyssonnier s’est paisiblement éteint en 2008, à l’âge de 77 ans, après avoir guillotiné 200 condamnés à mort. La plupart des exécutions qu’il avait pratiquées ayant eu lieu en Algérie française. “Pendant le FLN, c’était à la chaîne” avait-il même cruellement précisé lors d’une interview.

    Une incroyable collection d’objets de torture

    Victime collatérale de la décision de François Mitterrand d’abolir la peine capitale, il s’était officiellement retrouvé au chômage en 1981. Même s’il avait raccroché sa guillotine depuis plusieurs années. Mais il avait néanmoins eu une belle carrière d’exécuteur en chef des arrêts criminels, l’appellation officielle de ce métier qu’il avait exercé à la suite de son père. En juillet 1947, alors qu’il n’avait que 16 ans, il avait d’ailleurs assisté à une exécution opérée par celui qui lui avait tout naturellement passé le flambeau. Comme on transmet une charge. Une première fois dont il s’était toujours souvenu :” Ce matin-là j’étais à deux doigts de me dire je n’y vais pas, parce que quand même voir un homme mourir comme ça… Ça a été rapide, à peine trois secondes. Mais toute cette attente et ce silence pesant depuis presqu’une heure m’oppressaient à un point tel que lorsque la lame est tombée, je me rappelle avoir poussé un petit cri. Oui, quand j’ai vu que sa tête était entre les montants et que ça allait être la dernière seconde. J’ai vu le gars basculer, la lame tomber, et puis alors le sang.”

    Le reste de sa vie, Fernand Meyssonnier l’a consacré à sa passion : la torture. Et à sa mort, cet homme hors du commun a laissé à sa fille plus de 350 objets qui allaient d’une guillotine à un écrase mains, en passant par une baignoire où reposaient les têtes coupées, ou encore une corde de pendu signée de la main de Syd Dernley, la star des bourreaux anglais. Une vente aux enchères de cette incroyable collection devait avoir lieu à Paris en mars 2012 (Vaucluse Matin du 15 mars 2012), mais le ministère de la Culture l’avait finalement interdite.

    Source : http://www.ledauphine.com/vaucluse/2017/09/17/figurez-vous-que-le-dernier-bourreau-francais-en-exercice-avait-choisi-fontaine-de-vaucluse-pour 

    FONTAINE-DE-VAUCLUSE :  Le bourreau qui avait coupé 200 têtes a fini ses jours dans le Vaucluse

    Le bourreau d'Alger

    (Article paru le 16 septembre 2002 sur Le Monde)

    De Fernand Yveton, militant communiste, guillotiné à l'aube du 11 février 1957, à Alger, il ne se rappelle rien, ou presque. Après avoir refusé l'entrevue avec un prêtre, Yveton le libre-penseur avait été conduit à l'échafaud. Il était "très pâle" et il "respirait mal", mais il est mort "courageusement". Parole de bourreau. "Qu'il s'appelle Fernand comme moi, ça m'a fait drôle", rumine Fernand Meyssonnier, qui remplissait ce matin-là les fonctions d'exécuteur adjoint. L'exécuteur en chef, celui qui fait tomber la lame, était son propre père, Maurice Meyssonnier. "A lui aussi, ça lui a fait quelque chose", assure le fils.

    Les deux hommes étaient pourtant rodés. Meyssonnier senior, pied-noir de la deuxième génération, ex-militant du Parti communiste français et patron de café à Alger, avait été initié dès 1928 au maniement de la"veuve". Soit, en trente ans de "bécane", plus de 340 guillotinés à son actif - "144 terroristes et 200 droit commun", selon ses propres termes. Pour sa part, Meyssonnier junior, adjoint bénévole à partir de 1948, a exécuté en vingt ans quelque 200 personnes - la plupart durant la guerre d'Algérie. Ce qu'il résume à sa façon : "Pendant le FLN, c'était à la chaîne." Normal, dans ces conditions, qu'on ne se souvienne pas de tout le monde... "Si de Gaulle n'avait pas fait la paix des braves [en 1958, année où les exécutions capitales ont cessé en Algérie], on aurait dépassé Sanson", soupire l'ancien guillotineur, qui évoque le bourreau de Louis XVI comme on le ferait d'un vieux cousin.

    En cette fin septembre, à Fontaine-de-Vaucluse, le perroquet Michel pousse mollement la chansonnette. Il siffle L'Internationale, puis, machinal, entonne La Marseillaise. Il imite à merveille la voix de son maître, Fernand Meyssonnier, avec ces "pfft" et ces "tchh"de lassitude, accrochés aux phrases à l'accent traînant. "Tout condamné à mort doit avoir la tête tranchée. Vive Meyssonnier !", récite le volatile. Son vieux bourreau de propriétaire a, lui, la tête solidement arrimée. Une tête de clown triste, mélange de Fernandel et de Charles Pasqua. Le perroquet Michel sait aussi crier "Vive Papon, à bas les cons !", indique le vieil homme.

    Aujourd'hui âgé de 72 ans, installé dans le midi de la France après une longue escale à Tahiti, Fernand Meyssonnier aime à se présenter comme un "anarchiste de droite" et précise, sans se faire prier, avoir voté "dans le passé" pour Jean-Marie Le Pen, président du Front national et ancien de la guerre d'Algérie. Il a aussi voté "à gauche", ajoute-t-il. Mais tout ça, au fond, ne l'intéresse pas. La seule chose qui l'anime, qui l'enflamme, c'est de parler de la guillotine. C'est sa spécialité. Et de l'Algérie de sa jeunesse, une Algérie française, pleine de soleil et de cruautés, où il n'y avait pas de guerre. Juste des "événements". Le café-restaurant de son père, le café Laperlier, fut son haut lieu d'apprentissage, la vraie école du jeune Fernand. Les députés communistes venaient y banqueter. On y trinquait aussi avec les huiles de la police. Le père Meyssonnier était le roi de la farce. Il se moquait des Juifs et des Arabes, avec l'humour épais de l'époque, façon Almanach Vermot. Dans les coulisses de ce théâtre, le petit Fernand suivait les va-et-vient de l'"équipe", celle des exécuteurs, où officiait son père, ce club fermé, discret, 100 % masculin, s'éclipsant en camion puis, plus tard, en avion, pour transporter les "bois de justice" (les pièces de la guillotine) jusqu'à Oran ou Constantine, parfois jusqu'à Tunis. On disait "faire un déplacement".

    Initié par son père, à qui il offre, à l'âge de 14 ans, une maquette de guillotine, Fernand Meyssonnier assiste en juillet 1947, alors qu'il a 16 ans, à sa première exécution. Comme un dépucelage macabre : "Lorsque la lame est tombée, je me rappelle avoir poussé un petit cri : Ahhh ! Oui, quand il a basculé, de le voir basculer... quand j'ai vu que sa tête était entre les deux montants et que ça allait être la dernière seconde... (...) Et puis alors, le sang ! Parce que, dès qu'on le bascule, deux secondes après, la lame tombe, et il y a un jet de sang qui file sur le côté, qu'est rapide, comme deux verres qu'on jette à trois mètres", raconte-t-il dans ses Mémoires, Paroles de bourreau (éditions Imago), à paraître le 25 septembre. "La peine de mort, la guillotine, il est tombé dedans quand il était petit", commente Jean-Michel Bessette, professeur de sociologie à l'université de Besançon, qui a mis en forme le témoignage - premier du genre - de l'ex-bourreau d'Alger. Dans ce livre, une photo montre l'"équipe" en train de casse-croûter à l'intérieur du fameux camion. Le pain et les gamelles sont posés sur la corbeille (vide) qui sert à recueillir les cadavres des exécutés. "Repas froid à trois heures du matin", a noté Maurice Meyssonnier. Pique-nique avec la mort, en habitués. Le cliché doit dater de la fin des années 1950. Cette nuit-là, sur la route de Tunis, "il faisait un froid de canard", rapporte simplement Fernand Meyssonnier. "Après l'exécution, on rentrait chez nous, comme un entrepreneur après son travail. Ou comme un chirurgien qui vient de faire une opération, ni plus ni moins", dit-il encore.

    Etrange "opération" que celle qui consiste à infliger la mort à l'un de ses semblables. Froidement, avec méthode, en chemise blanche et cravate noire. "Quand on fait tomber la lame, c'est comme un film à toute vitesse. En deux secondes, tout est fini. Ça donne un sentiment de puissance." Peu importe, à cet instant-là, de savoir qui est le condamné. Peu importent sa vie, son nom, la couleur de ses yeux. Au contraire. "Le type qu'on guillotine, il ne faut pas penser à lui, il faut se concentrer sur la technique." En parlant, Fernand Meyssonnier s'est levé. Tout son corps se met à bouger. "Pendant l'exécution, je suis un autre homme : je pense aux victimes, à ce qu'elles ont subi, je suis le bras vengeur."Dans son salon, entre les fauteuils et la table de billard, il mime l'exécution.

    Ses gestes sont précis. La fonction de "photographe" (placé au pied de la guillotine, il doit saisir la tête du condamné qui passe par "l'objectif" et la poser, une fois coupée, dans la bassine prévue à cet effet) est une fonction "délicate" et "dangereuse". On a la mort au bout des doigts. "Dès que la lame tombe, pfffch... la tête me reste entre les mains ! Tenir une tête entre ses mains après la chute de la lame, c'est quelque chose de très impressionnant qu'on ne peut pas vraiment expliquer", assure Fernand Meyssonnier. 

    Est-ce par perversité ou parce qu'il est blindé qu'il décrit avec un tel luxe de détails les bruits de la guillotine, l'odeur du sang humain, la fureur d'un condamné qui hurle et se rebelle, ou, chez cet autre, "là, l'effroi dans le regard" avant l'affreuse bascule ? La mort, cette mort-là, si froide et si rapide, Fernand Meyssonnier en est imprégné. Comme la France de l'époque en était imprégnée. Bien qu'aient figuré, parmi les condamnés, des "assassins de grande valeur", selon le mot d'André Berger, bourreau également connu sur la place d'Alger, "aucun de ceux qu'on a guillotinés n'était un innocent", martèle Fernand Meyssonnier. Lui et ses collègues ont-ils fait autre chose qu'obéir aux ordres donnés par la justice - et, durant la guerre, par l'armée ? N'avait-on pas décoré, dans les années 1950, de la "médaille de vermeil du travail" le prédécesseur et "parrain" des Meyssonnier, Henri Roch, pour ses bons et loyaux services en tant qu'"exécuteur des sentences criminelles" - terme officiel désignant le bourreau ? "Fernand Meyssonnier a le sens et le goût de l'histoire. Il se rend compte qu'il s'est trouvé dans une situation historique très particulière", souligne Jean-Michel Bessette. "S'il fait un tel récit, c'est par souci de témoigner de la manière la plus complète de cette période, qui fait partie de l'histoire de la France." 

    A Fontaine-de-Vaucluse, dans un coin du salon, une grande pièce lumineuse, prolongée d'une terrasse surplombant la rivière et les toits du village, Fernand Meyssonnier a installé sa guillotine miniature - celle offerte à son père, aujourd'hui décédé. Dans le petit panier d'osier posé au pied de la machine, il a mis une paire de lunettes.

    Non, pas les siennes, mais celles d'un Algérien décapité pendant la guerre. Sur le coup, il a du mal à se rappeler son nom. "C'est celui qui préparait les bombes, vous savez ? On l'avait surnommé le chimiste. C'est moi qui lui ai retiré ses lunettes. Je les ai gardées en souvenir", explique l'ancien bourreau. La famille d'Abderrahmane Taleb, combattant du FLN guillotiné le 24 avril 1958, à Alger, n'en a sans doute jamais rien su. Ce n'est pas la seule relique que Fernand Meyssonnier ait gardée près de lui. Le salon, à lui seul, est un bizarre capharnaüm : outre la mini-guillotine paternelle, on peut y admirer des tableaux de vahinés et des colliers de coquillages rapportés de Tahiti, une carte d'Alger de 1961, ornant la table basse, la photo d'un bagnard anonyme et, sur un bout de table, le moulage en bronze de la tête et des mains de Fernand Meyssonnier lui-même. "Je veux qu'on y mette mes cendres", commente le vieil homme, en tapotant d'un doigt distrait le dessus de son crâne en bronze. Sur la cheminée, cachées derrière un bouquet de fleurs séchées, reposent les cendres de ses parents.

    AU rez-de-chaussée de la maison, à l'endroit où l'ancien guillotineur d'Alger avait ouvert, en 1992, un éphémère Musée de la justice et des châtiments, des choses plus étonnantes encore dorment sous la poussière : des instruments de torture datant du Moyen Age, une copie de guillotine grandeur nature, mais aussi, derrière une glace sans tain, la tête d'un décapité baignant dans le formol - "il a dû être exécuté à Paris, en 1901 ou 1902" - et, au fond d'un carton, le cadavre desséché, pareil à une momie, d'un inconnu de sexe masculin que Fernand Meyssonnier croit avoir acheté "il y a plusieurs années, lors d'une vente aux enchères à Drouot".

    S'il n'a guère la mémoire des dates, l'auteur de Paroles de bourreau a un sens aigu de la relativité des sentiments humains. "Ce qui se faisait avant en matière de torture, on ne le supporterait plus aujourd'hui : arracher les membres, brûler les pieds, tous ces trucs-là, ce n'est plus possible. A l'époque, les gens se ruaient pour voir : les exécutions publiques, c'était la corrida ! On est devenu beaucoup plus sensible. La pitié, finalement, c'est récent." En 1981, quand la peine de mort a été abolie en France, à l'initiative de Robert Badinter, l'ancien bourreau d'Alger s'est rangé à l'avis général - "puisque, de toute façon, on ne peut pas revenir en arrière !". Sans renier son passé ni jeter la "veuve" aux orties. "Nous, avec la guillotine, on a donné la mort le plus vite possible, sans faire souffrir", dit-il, une pointe de fierté dans la voix.

    A entendre Fernand Meyssonnier, son métier d'exécuteur n'a jamais été un plaisir. "La vocation, c'est de la foutaise !", insiste-t-il, en évoquant les nombreux privilèges que cette fonction macabre apportait. Outre l'octroi d'un coupe-file, permettant de circuler malgré le couvre-feu, les membres de l'"équipe" disposaient d'un port d'arme ; surtout, ils jouissaient de la bienveillance des forces de l'ordre et, plus généralement, des autorités coloniales. Une aubaine, en ces temps de guerre. Payés au mois, quel que soit le nombre des exécutions, les employés de la guillotine ont même, "événements" obligent, bénéficié en Algérie d'une "prime de risque" et d'une "prime de tête"... Dans Paroles de bourreau, Fernand Meyssonnier raconte à loisir cette dolce vita algérienne, sur fond de petits trafics et de combines. L'indépendance de l'Algérie, en 1962, sonne la fin de la guerre et de la prospérité des Meyssonnier.

    Dans ce qui reste de son musée, l'ancien bourreau d'Alger pense à la mort. A celle de son père, emporté par un cancer de la gorge, en 1963, à Nice. A la sienne aussi : atteint d'un cancer du foie, Fernand Meyssonnier ne se fait pas d'illusions. "Quelqu'un comme moi, qui a exécuté 200 bonshommes, il ne peut pas se permettre d'avoir peur, hein !", lâche-t-il, le sourire triste. Il pense aussi à la mort de certains condamnés. Il y en a trois, pas plus, à propos desquels il se dit "troublé" : Fernand Iveton, le communiste, Abderrahmane Taleb, le "chimiste", et Madeleine Mouton - l'une des seules femmes guillotinées, exécutée en 1948, à Sidi-Bel-Abbès. "Ces trois-là, j'ai presque un peu de regret. Si j'avais pu, je les aurais sauvés. Attention, c'était vraiment des criminels, hein ! Mais, va savoir pourquoi, j'aurais préféré qu'ils meurent d'un arrêt cardiaque." Parole de Fernand.

    Catherine Simon 


    SOURCE : http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2002/09/16/le-bourreau-d-alger_290493_3208.html#3FBalJ7wkzIEx1XZ.99 

    FONTAINE-DE-VAUCLUSE :  Le bourreau qui avait coupé 200 têtes a fini ses jours dans le Vaucluse

    LE BOURREAU A GARDÉ

     LA MÉMOIRE JUSTE

    (Article paru le 6 octobre 2006 sur Le Figaro)

    Le 9 octobre 1981, la peine de mort était officiellement abolie en France. 25 ans plus tard, Fernand Meyssonnier, l'un des deux «exécuteurs» encore vivants, se souvient de la guillotine et des condamnés.

    «François Mitterrand ? Drôle d'abolitionniste ! J'ai été fort surpris quand il a supprimé la peine de mort. Parce que je l'ai bien connu. A une époque où il était contre le châtiment suprême, mais tout contre...» Fernand Meyssonnier, 75 ans, sait de quoi il parle. De 1947 à 1961, il fut exécuteur des arrêts criminels à Alger. En d'autres termes et pour le grand public : bourreau de la République. Aujourd'hui retiré à Fontaine-de-Vaucluse, le vieil homme se souvient : «François Mitterrand fut garde des Sceaux de février 1956 à juin 1957, pendant ce qu'on appelait pudiquement les ''événements d'Algérie''. Lors de son passage, il y eut quarante-quatre décapitations et peu de grâces accordées. Je le sais : c'est moi qui faisais marcher la guillotine avec mon père.»

    «La Veuve», «la Bécane», «la Lucarne» : la machine inventée par le docteur Louis (son confrère Guillotin n'en fut que le théoricien et vulgarisateur auprès de l'Assemblée en 1791) fut la grande affaire de sa vie. A son actif, 200 exécutions. Dont la première à l'âge de 16 ans, en tant que «bénévole». Un précoce, le Fernand. Il faut dire que l'environnement familial était propice au développement de cette vocation. Certes, il aurait préféré être «danseur de ballet». Mais, à la maison, on penchait plus vers Thanatos que vers Terpsichore. Son père, Maurice Meyssonnier, fut exécuteur de 1928 à 1962. Et son parrain n'était autre que le fameux Henri Roch, surnommé «Monsieur d'Alger», qui officia jusqu'en 1945 (et mourut décoré de la médaille du Travail). Une histoire de famille. Côté Roch, on faisait remonter le premier bourreau au XVIIe siècle !

    Dans son salon, le vieux pied-noir me montre la guillotine 1868 en modèle réduit qu'il a fabriquée et offerte à son père à l'occasion d'un anniversaire. «Je n'avais que 14 ans, commente-t-il. Mon père était très fier.» Comment devient-on bourreau ? Pour comprendre, il faut lire son livre, Paroles de bourreau (éditions Imago, 2002). Passionnant. Même si Fernand Meyssonnier prétend aujourd'hui que certains de ses propos ont été tronqués par l'universitaire sociologue ayant recueilli ses souvenirs : «Il me fait dire que je suis contre la peine de mort. C'est faux. J'y suis toujours favorable pour les crimes de sang, commis sur les enfants ou les vieillards.» S'estimant floué, il refuse d'encaisser les droits d'auteur : «J'en fais don à l'Iile, Institution des invalides de la Légion étrangère.»

    La routine de la mort

    Ces chicayas n'enlèvent rien à l'unicité du témoignage. D'où il ressort qu'on peut exercer un métier anormal tout en étant normal. Car le sieur Meyssonnier n'a rien du sadique ou du psychopathe, n'en déplaise aux adversaires de la peine capitale. Sa description des faits est clinique : «Pour la guillotine, il faut être quatre : l'exécuteur en chef, qui actionne le levier (mon père), deux adjoints qui ligotent le condamné et le basculent sur la machine, et enfin celui qu'on appelle ''le photographe''. Moi, j'étais ''photographe''. Devant la lunette, les doigts placés derrière les oreilles du type, je devais le tirer vers moi pour qu'il ne se rétracte pas soudainement. C'est une position dangereuse : on peut se faire couper les doigts. La lame tombe de 2,35 mètres et pèse 40 kilos (l'équivalent de 700 kilos à l'arrivée). C'est moi qui disais ''Vas-y !'' à mon père quand j'étais prêt. Tout se jouait en un éclair.»

    Le plus étonnant dans son récit, c'est la nature des motivations : «Personne n'est obligé de remplir les fonctions d'exécuteur. C'est en toute conscience qu'on fait ce choix. Nous étions des auxiliaires de justice. On touchait un salaire niveau smic, plus une prime de risque et une prime de tête, pendant la guerre d'Algérie. Mais chacun avait son affaire à côté : mon père tenait un bistrot, par exemple. En réalité, l'argent ne comptait pas. On faisait ça parce que les exécuteurs étaient reconnus et appréciés en Algérie. Et parce que cela nous apportait un tas d'avantages : port d'armes, transports gratuits, passe-droits auprès de la préfecture, etc.» Aussi simple que ça.

    Et qu'on n'aille surtout pas confondre exécuteur et exécutant, tempête Fernand Meyssonnier : «C'est mon père qui fixait le jour de l'exécution, pas la chancellerie. C'était presque toujours le mardi, le mercredi ou le jeudi. Cela l'arrangeait : il tenait à rester au bar du vendredi au dimanche, parce qu'il y avait foule ces jours-là. Même chose lors des déplacements à Constantine ou à Oran. Un jour, le procureur nous annonce six exécutions à faire. Mon père lui dit : ''On en fait trois tel jour, et trois autres le lendemain.'' Cela nous permettait de rester un jour de plus pour voir les amis et faire du tourisme. Idem pour l'horaire : à Alger, mon père exigeait qu'on ait terminé à l'aube, parce qu'il voulait être derrière son comptoir à 6 heures.»

    Des remords ou des regrets ? A l'exception de la seule femme qu'il ait décapitée (une empoisonneuse), il n'en conçoit pas :«Au seuil de ma mort, je lis et relis l'historique de ces 200 exécutions : nous suivions tous les procès et j'ai tout conservé. Je reste persuadé que les condamnés étaient coupables, en majorité des terroristes FLN, poseurs de bombes ou auteurs de massacres effroyables. Si j'avais éliminé un innocent, mon existence ne serait qu'un long cauchemar. Je savais qui j'exécutais et pourquoi. Si l'Etat nous a confié cette tâche pénible, c'est parce qu'il avait jugé que nous étions justes, honnêtes et sans haine. Nous avons simplement rempli notre devoir. Aussi, j'assume mes actes.» Et de citer Paul Claudel : «Il n'y a pas de plus grande charité que de tuer des êtres malfaisants.»

    Pour les Meyssonnier, comme pour tous les Européens d'Algérie, l'histoire bascule en 1962. Si le fils s'embarque pour Tahiti dès 1961 (un rêve de gosse), le père décide de rester : «La preuve de sa bonne foi ! Oui, lui, l'exécuteur en chef, qui a décapité des militants du FLN, il est resté après l'indépendance. Sa fonction, dont il avait une haute idée, le plaçait au-dessus de la politique.» Ce en quoi il se trompait : dénoncé (par un pied-noir qui avait des vues sur son bistrot !), arrêté, insulté, molesté et torturé par la police algérienne, il en réchappe miraculeusement. Expulsé manu militari «en pyjama et en chaussettes», il mourra deux mois plus tard, à la suite de ces mauvais traitements.

    Pour Fernand, qui n'a que 30 ans, une autre vie commence. Mis au chômage technique pour cause d'indépendance algérienne («Non seulement, nous n'avons pas touché d'indemnités mais l'Etat nous doit toujours deux ans de salaire !»), il s'installe à Tahiti. C'est là-bas qu'il rencontre Simone, son épouse actuelle et la mère de sa fille Taina. Après quelques années de vaches maigres et moult jobs, il se lance dans des expériences commerciales aussi étranges que fructueuses : balades en corbillard pour touristes américains, entreprise de désinsectisation, etc. Surtout, il achète un terrain qu'il revendra, vingt-cinq ans plus tard, cent fois sa valeur initiale, à Gaston Flosse, le ponte de la Polynésie !

    Passionné d'histoire

    En métropole, avec l'argent gagné, il revient à ses premières amours. De Drouot à Christie's, il court les salles des ventes et récupère archives, documents (autographes de Robespierre ou de Fouquier-Tinville, entre autres) et objets. Tout ce qui se rapporte à la peine capitale et aux supplices depuis le Moyen Age. Non par esprit morbide : «Je voulais démontrer que, paradoxalement, la guillotine a été inventée dans un souci d'humanité et d'égalité. Sous l'Ancien Régime, le raffinement et la diversité des tortures infligées (la ''question'') étaient incroyables ! Atroce. En outre, il y avait inégalité devant la mort : la décapitation était réservée aux aristocrates. Les roturiers étaient pendus, brûlés ou roués. La Révolution a voulu mettre tout le monde au même niveau devant la mort.»

    Après avoir tenu un éphémère musée de la Justice et du Châtiment (fermé faute de visiteurs en 1998) à Fontaine-de-Vaucluse, il se retrouve à la tête d'une imposante collection. Pour rien, se plaint-il : «J'ai un cancer, et mes jours sont comptés. Ma fille ne s'intéresse pas à l'Histoire. L'Etat ne veut pas entendre parler de ce passé. Que faire ? Vendre aux Américains ?» Ses deux perroquets ont beau siffloter La Marseillaise sur le balcon, c'est sans doute ce qui va se produire. Quant à Fernand Meyssonnier, il attend la mort, cette mort qu'il a si souvent administrée en tant que représentant officiel de la violence légale. «Je veux être incinéré, précise-t-il. On mettra les cendres dans le bronze, là-bas.» Sur un meuble, il désigne son propre buste. Et devant cette tête sans corps reposent ses mains, moulées dans le même alliage. Les mains du bourreau ? Réponse : «Non, les mains de la Justice.»

    PAR JEAN-LOUIS TREMBLAIS

    SOURCE : http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2006/10/06/01006-20061006ARTMAG90429-le_bourreau_a_garde_la_memoire_juste.php 

      


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  • On nous a pas tout dit

    Nous étions au mois d’avril 2017

    François Hollande était encore président

     de la République

    Des anciens combattants

     contre la réhabilitation

     des fusillés pour l’exemple

    Le 16 avril dernier, le Président de la République a commémoré le centième anniversaire de la bataille du Chemin des Dames qui, comme on le sait, a fait des dizaines de milliers de victimes, sans aucun résultat militaire, du fait de la sinistre incompétence des généraux, dont le fameux Nivelle, surnommé « le boucher ».  

    Ce 16 avril 1917, Nivelle n’a cure des victimes, il continue contre toute raison à envoyer au front des vagues de Poilus, qui tombent les uns après les autres. Des centaines d’entre eux refusent ces ordres démentiels, ils mettent la crosse en l’air. Plusieurs dizaines seront fusillés pour l’exemple. C’est alors que quelques poilus écrivent et chantent la devenue célèbre « Chanson de Craonne ». « Adieu l’amour, adieu toutes les femmes. C’est bien fini, et pour toujours, de cette guerre infâme… Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront. Car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, nous les troufions, on va se mettre en grève ». Cette « Chanson de Craonne », pour son antimilitarisme, sera interdite d’antenne jusqu’en… 1974 !

    Mais voilà qu’en ce mois d’avril 2017, d’anciens combattants montent au créneau pour s’opposer à une éventuelle réhabilitation des fusillés pour l’exemple. En effet, le comité national d’entente des associations d’anciens combattants, avec à sa tête le Général Bruno Dary, a adressé une lettre au Président de la République pour « mettre en garde les autorités de notre pays si d’aventure on venait à mettre en exergue ces fusillés pour l’exemple afin de les réhabiliter… Les millions de soldats méritent mieux dans notre souvenir collectif que la Chanson de Craonne ».

    Entre le comportement imbécile et criminel de certains généraux, et l’héroïsme des Poilus envoyés au carnage par vagues d’assaut inutiles et meurtrières, ce « comité national d’entente » semble avoir choisi. Est-ce vraiment à son honneur ?

    Tout avait commencé par cet article

     du quotidien Libération qui nous informait

    Au Chemin des Dames

     la «Chanson de Craonne»

     continue d’irriter le gradé

    Par Christophe Forcari 14 avril 2017

    Poilus au point de départ de l’attaque sur Craonne, dans l’Aisne, pendant l’offensive du Chemin des Dames. Photo Rue des Archives. Tallandier

    François Hollande commémorera ce dimanche le centenaire de la sanglante bataille, sur fond de mécontentement autour de l’interprétation du chant antimilitariste.

    Aucun de ses prédécesseurs n’en avait encore salué le souvenir. Dimanche, François Hollande sera dans l’Aisne pour commémorer le centième anniversaire de la bataille du Chemin des Dames. L’une des célébrations organisées à cette occasion suscite une petite polémique. Un chœur devrait entonner devant le Président la fameuse Chanson de Craonne, rengaine jugée suffisamment antimilitariste et pacifiste pour avoir été interdite d’antenne jusqu’en 1974. «Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes. C’est bien fini, c’est pour toujours, de cette guerre infâme. C’est à Craonne, sur le plateau, qu’on doit laisser sa peau», dit le refrain. Un peu plus loin, les auteurs appellent leurs camarades à mettre la crosse en l’air. «Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront. Car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, nous les troufions, on va se mettre en grève.» Le comité national d’entente des associations d’anciens combattants s’est fendu d’une lettre au chef de l’Etat «pour mettre en garde les autorités de notre pays si d’aventure on venait à mettre en exergue ces fusillés pour l’exemple afin de les réhabiliter». «Les millions de soldats méritent mieux dans notre souvenir collectif que la Chanson de Craonne», écrit l’assez conservateur général Bruno Dary, à la tête de ce comité.

    «Dignité». Pour les hauts galonnés de l’état-major, il est un principe sur lequel on ne peut revenir : «La discipline est la force principale des armées.» En coulisses, les militaires jugent plutôt malvenu que cette chanson soit interprétée devant un chef des armées ayant envoyé près de 7 000 soldats sur les théâtres d’opérations extérieures. «Et si par malheur les honneurs sont rendus autour de la dépouille de l’un d’entre eux dans la cour des Invalides, on va jouer quoi ? Le déserteur s’emporte le gradé d’un régiment.

    Lionel Jospin, alors Premier ministre, avait été le premier, à quelques jours du 11 novembre 1998, à évoquer la mémoire des mutins. Il avait alors déclaré que ces soldats rebelles à des ordres imbéciles «devaient réintégrer pleinement notre mémoire collective nationale». Une déclaration jugée «inopportune» par le président Chirac. En 2008, Nicolas Sarkozy ajoutait encore une pierre à cet édifice en déclarant, «au nom de notre Nation, que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s’étaient pas déshonorés, n’avaient pas été des lâches, mais que simplement, ils étaient allés jusqu’à l’extrême limite de leurs forces». Une démarche dans laquelle l’Elysée entend encore s’inscrire. «La mémoire de ces soldats qui ont pu avoir une défaillance doit s’inscrire dans le recueil de la mémoire collective», explique-t-on à l’Elysée, où l’on souhaite commémorer cette bataille «dans la paix des mémoires, la vérité et la lucidité. La France doit se rassembler dans l’amour de la patrie et de la dignité humaine». Mais le sort des «fusillés pour l’exemple» fait toujours polémique. D’un côté la bravoure des Poilus, envoyés au carnage lors d’assauts aussi meurtriers qu’inutiles, est célébrée. De l’autre sont mis en cause le cynisme et l’imbécillité de généraux incompétents, qui auront sacrifié des dizaines de milliers de vies humaines sans aucun résultat militaire.

    Peloton. Le 16 avril 1917, le général Nivelle, dit «le boucher», artilleur de formation peu réputé pour sa finesse stratégique, lançait l’offensive du Chemin des Dames. Pour venir à bout des lignes allemandes, il compte sur le nombre. Sur le plateau, les troupes du Kaiser ont établi une véritable forteresse au pied de laquelle les soldats «bleu horizon» viendront s’amonceler en tas de cadavres. Au lieu de la percée de 10 kilomètres promise par Nivelle, les troupes françaises n’avancent que de 500 mètres. En dix jours, ce sont 30 000 hommes qui tombent. Sur les 16000 tirailleurs sénégalais engagés sur ce théâtre, seuls 7 000 survécurent. Pour leur rendre hommage, le président Hollande va d’ailleurs accorder la nationalité française à 27 tirailleurs, septuagénaires et octogénaires, vétérans des conflits coloniaux.

    Malgré les pertes d’avril, Nivelle ne cesse de donner l’ordre de repartir à l’assaut. A l’arrière, lors de leurs brefs moments de répit, les Poilus, épuisés et conscients de l’inutilité de leur sacrifice, se rebiffent. Plus question d’aller se faire trouer la peau pour rien: ils refusent de remonter au front. Pour l’armée, c’est un refus d’obéissance ou une mutinerie. Dans le deuxième cas, la sanction est le peloton d’exécution. Nivelle est écarté en mai 1917. Le général Pétain, tout auréolé de sa victoire à Verdun, lui succède. Il augmente les temps de repos des soldats et les temps de rotation vers le front. Mais sans montrer aucune clémence envers les mutins. Les historiens estiment à 2 000 le nombre de soldats ayant participé aux rébellions du printemps 17. 27 furent exécutés pour «indiscipline collective». Pour toute la durée de la guerre, on estime à 620 le nombre de Poilus condamnés à mort. Devant le peloton ou à Craonne, c’est de toute façon sur le plateau qu’ils auront laissé leur peau.

    SOURCE : http://www.liberation.fr/france/2017/04/14/au-chemin-des-dames-la-chanson-de-craonne-continue-d-irriter-le-grade_1562930 

    Honte au général d’armée Bruno Dary

    rien à voir avec l'armée pourtant...

    Honte au général d’armée Bruno Dary il fut l’un des organisateurs, en octobre 2016, des « Manifs pour tous », rien à voir avec l'armée pourtant, appelant les familles à « descendre dans la rue pour ne plus subir les attaques de la gauche »…

    « Manif pour tous »: quand les vieux réseaux

    OAS s'en mêlent

    AFP PHOTO/ THOMAS SAMSON

    On le sait. La Manif pour Tous a confié l’organisation de ses manifestations à un général d’armée – grade le plus haut dans l’armée de terre- Bruno Dary. M. Dary, aujourd’hui à la retraite, est l’ancien gouverneur militaire de Paris et a été le commandant du défilé militaire du 14 juillet.

    Peu avant la manifestation parisienne du 24 mars, une association, Secours de France s’adressait à ses sympathisants en les invitant à se déplacer, avenue de la Grande Armée.

    L’association Secours de France avait mobilisé en ces termes pour la manifestation du 24 mars/ DR

    A l’appui de cette invitation, elle présentait Bruno Dary comme  un « grand ami » du Secours de France, soulignant que son frère François en était l’un des administrateurs.

    Or, cette association n’est pas tout à fait anodine. Elle a été créée en 1961 « pour venir en aide aux militants pour l’Algérie française emprisonnés et à leurs familles », expliquent Jean-Yves Camus et René Monzat dans leur livre référence Les droites nationales et radicales en France (PUL, 1992). C’est-à-dire en soutien aux détenus de l’OAS. Les auteurs notent que « Jean-Marie Le Pen y milita ».

    Secours de France existe encore aujourd’hui. Elle se présente officiellement sur son site  comme « issue des tragédies vécues lors de l’indépendance de l’Algérie par les populations européennes, berbères et arabes restées fidèles à la France, comme par les soldats qui ont choisi de respecter à leur égard la parole donnée ». Et,  selon ses membres eux-mêmes, « Secours de France poursuit son œuvre au service du devoir de vérité due aux nouvelles générations, du devoir de justice envers les ‘oubliés de l’Histoire’ et de la responsabilité qui nous incombe dans l’avenir des valeurs patriotiques et chrétiennes dont notre nation est issue ». 

    « Pierre bien ajustée » 

    Secours de France veut aussi promouvoir  « l’œuvre civilisatrice de la France au XIXe et XXe siècles [la colonisation] ; celle de ses combats contre les assauts conjugués du communisme et du terrorisme en Indochine puis en Algérie ; celle aussi des engagements plus récents de nos forces en Afrique ou au Proche-Orient. »

    Un autre pilier du combat de Secours de France reste la défense des « valeurs chrétiennes et françaises ». Cela passe, plus posément, par « le soutien aux initiatives tendant à enseigner l’Evangile et la France à des jeunes de toute condition et de toute origine, ainsi qu’aux communautés qui survivent dans un environnement violemment hostile, au Proche et au Moyen-Orient ».

    Pour Secours de France,  « les grands médias, et trop souvent aussi l’Education ‘Nationale’, méprisent ou caricaturent systématiquement les seules valeurs qui constituent un gage d’avenir pour notre culture et notre civilisation ».   Avant d’avertir: « Aucun Goliath n’est à l’abri d’une pierre bien ajustée, choisie avec soin dans le lit du torrent. Ajoutez-y la vôtre : soutenez les missions de Secours de France dans le devoir de vérité, de justice et de charité ».

    Une nouvelle fois, Ichtus 

    Curieusement, on retrouve une nouvelle fois Ichtus. Le président de Secours de France, Jean-Marie Schmitz, ancien cadre dirigeant du groupe Lafarge, a été celui d’Ichtus, cet institut catholique traditionaliste héritier de la Cité catholique, un mouvement d’extrême droite «contre-révolutionnaire», qui connut une certaine influence dans les années 1950 et 1960. Jacques Trémolet de Villers, fondateur d’Ichtus, ancien avocat du milicien Paul Touvier, est d’ailleurs lui aussi membre de la direction du Secours de France.  Ichtus se retrouve encore au centre du jeu dans le mouvement anti-mariage homosexuel. (A ce sujet, lire notre article ici).

    La composition des membres « pour l’honneur » de Secours de France est aussi très instructive.  On y retrouve, entre autres,  Jacques Isorni (avocat de Pétain);  Jean-Louis Tixier-Vignancour (figure de l’extrême droite, avocat des militants OAS); Georges Bidault (ancien résistant, il fut l’un des dirigeants OAS); Pierre Sergent (un des chefs de l’OAS); le Colonel Château-Jobert (ancien résistant, ancien OAS); ou encore les écrivains Jean Raspail et Jean Cau, qui furent tous deux proches de la Nouvelle droite. 

    Abel Mestre et Caroline Monnot

    SOURCE : http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2013/04/19/manif-pour-tous-quand-les-vieux-reseaux-oas-sen-melent/ 

    Malgré le Comité d’Entente des Anciens Combattants, malgré leur lettre envoyée au président de la République, malgré le général d’armée Bruno Dary qui a été notamment commandant de la Légion étrangère (2004-2006) et gouverneur militaire de Paris (2007-2012). Il est actuellement président du Comité de la Flamme sous l’Arc de Triomphe, association ayant la charge de raviver la flamme de la Tombe du soldat inconnu. Il fut l’un des organisateurs, en octobre 2016, des « Manifs pour tous », appelant les familles à « descendre dans la rue pour ne plus subir les attaques de la gauche »… la Chanson de Craonne a été chantée et filmée en trois versions pendant les commémorations du centenaire de la bataille du Chemin des dames les 15 et 16 avril 2017 à Craonne. Arapa, Les belettes, le choeur du plateau de Craonne. 


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  • « Vivre est une victoire »

    « Vivre est une victoire »

    14 septembre 2017

    La campagne « Vivre est une victoire » rend hommage aux personnes réfugiées qui conquièrent avec courage et ténacité leur droit de vivre. Le parcours de beaucoup de personnes réfugiées tient de l’exploit physique héroïque.

    Au lendemain de l’attribution des Jeux Olympiques 2024 à Paris, La Cimade lance la campagne « Vivre est une victoire » #LivingIsWinning pour rendre leur dignité aux personnes réfugiées qui chaque jour sont contraintes de déployer courage et force pour trouver une terre d’accueil.

    Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sont forcés par la guerre, la répression et la misère de fuir leur pays. Ils sont contraints de traverser les mers, de franchir des murs et des déserts, et aux frontières de l’Europe, ils sont repoussés, enfermés, violentés.

    Au moment où les valeurs universelles et sportives sont célébrées, La Cimade rappelle que les personnes réfugiées conquièrent durement leur droit de vivre, avec courage et ténacité. Le parcours de beaucoup de personnes réfugiées tient de l’exploit physique héroïque. Si les sportifs se surpassent pour gagner, les réfugiés le font pour vivre.

    « On ne dira jamais assez la force de courage et de volonté qu’il faut à ces femmes et ces hommes qui acceptent de prendre tous les risques dans l’espoir de trouver, parmi nous, une possibilité de vivre dignement », explique Geneviève Jacques, présidente de La Cimade. « La dignité humaine et l’hospitalité sont au coeur de la mission de La Cimade depuis plus de 75 ans. Face à la crise de l’accueil des personnes réfugiées en Europe et à la tentation du repli sur soi, La Cimade a choisi de redoubler d’efforts pour accueillir, accompagner les personnes réfugiées et sensibiliser l’opinion publique à leur sort ».

    Peu importe la distance, le combat ou l’effort. Pour eux, vivre est déjà une victoire.

    #LivingIsWinning

    SOURCE : http://www.lacimade.org/vivre-est-une-victoire/

    Enfants : premières victimes

     parmi les migrants

    « Vivre est une victoire »

     


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  • Rassurez-vous avec cet article je n’ai pas l’intention de changer la ligne directrice de mon blog qui est à la base la guerre d’Algérie, le colonialisme, la nostalgérie et tout ce qui s’y rapproche de près ou de loin… Je ne veux pas non plus vous faire devenir chèvre… mais tout simplement vous parler d’un sujet qui m’a intrigué…

    Faire devenir chèvre ?

    Cette semaine, nous vous proposons de découvrir l'expression : faire devenir chèvre. Cette expression signifie énerver quelqu'un jusqu'à le faire enrager.

    Le rapport entre l'agacement et l'animal de ferme n'est pas si évident mais peut-être que la chèvre, en tant qu'instrument de torture, y est pour quelque chose : un supplice très répandu autrefois exigeait qu'un prisonnier particulièrement chatouilleux se fasse lécher les pieds par l'animal, ce qui provoquait des crises de rire souvent insupportables. Ainsi, on employait l'expression « prendre la chèvre » pour désigner une personne prompte à s'emporter.

    Mais au 17ème siècle, « devenir chèvre » voulait dire « se mettre en colère », l'expression succédant à « prendre la chèvre » utilisée auparavant. Cette expression est tout simplement née du comportement de l'animal qui est réputé pour ses gestes brusques et ses accès de violence impromptus, semblable à une crise de colère soudaine. Tout naturellement, faire devenir chèvre une personne signifie l'agacer tout particulièrement, jusqu'à le faire sortir de ses gonds, comme la petite chèvre prête à bondir...

    Au Maroc, les « arbres à chèvres » fleurissent !

    Au Maroc, les « arbres à chèvres » fleurissent !

    Non, les chèvres ne poussent pas dans les arbres. Mais que font-elles si haut perchées ?        

    En automne, dans le sud-ouest du Maroc, les chèvres peuvent passer jusqu'à 74 % de leur temps dédié à la recherche de nourriture en haut des arganiers, dont les pousses et le fruit, semblable à une olive, attirent ces grandes gourmandes. L’image de cet « arbre à chèvres » est emblématique au Maroc. Les touristes et curieux se ruent vers les arganiers pour observer jusqu’à 20 chèvres grimper à parfois 8 mètres de hauteur et s’installer sur les branches.
    En plus d’assurer le spectacle, ces herbivores réalisent en même temps un vrai travail d’agriculteur lorsqu’elles dégustent les fruits charnus de l’arganier. En ruminant la coque dure et la pulpe entourant la noix qu'elles recrachent par terre, car trop grosse pour être avalée, elles participent à la dispersion des graines de l'arbre. Grâce à la hauteur et à la force de projection, les graines sont envoyées loin de l’arbre avec de grandes chances de germer !

    Les chèvres perchées dispersent les graines

    des arbres en les crachant

    Des chercheurs européens ont découvert qu'au Maroc, les chèvres permettent de disperser les graines des arbres d'une manière totalement inattendue.

    Au Maroc, les « arbres à chèvres » fleurissent !

    Au Maroc, les chèvres grimpent sur les arbres, parfois à plus de 8 mètres de hauteur.

    © H Garrido/EBD-CSIC 

    Les chèvres domestiques (Capra aegagrus hircus) jouent un rôle de première importance dans la dispersion des graines et donc dans la biodiversité selon une étude publiée le 2 mai 2017 dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment. Ces animaux sont connus pour grimper sur les talus, les arbustes et les troncs coupés et restent aussi bien souvent au sol dans les régions tempérées où les pâturages sont nombreux. Mais le sud-ouest du Maroc est bien trop aride (seulement 300 mm de précipitations annuelles) pour trouver de quoi se nourrir à terre. Alors les chèvres n'hésitent pas à escalader des Arganiers, des arbres endémiques du Maroc, afin de déguster leurs fruits : les affiaches. Des scientifiques européens ont été surpris de découvrir régulièrement entre 10 à 20 chèvres à plus de 8 mètres de hauteur ! 

    Cracher en haut des arbres favorise la dispersion

     des graines

    La croyance populaire veut que ces animaux dispersent les graines des fruits qu'ils ingurgitent grâce à leurs déjections. Mais les scientifiques ont désormais un tout autre avis : dans leur article, ils expliquent que le noyau étant trop gros pour être déféqué, les chèvres le recrachent du haut des arbres après avoir consommé la pulpe du fruit. Ce comportement permet une dispersion des graines contenues à l'intérieur à une distance particulièrement importante de "l'arbre mère" ce qui leur offre de plus grandes chances de germer.

    En automne, les chèvres peuvent passer jusqu'à 74 % de leur temps dédié à la recherche de nourriture en haut des arbres. Les chevreaux apprennent avec l'aide des éleveurs qui n'hésitent pas à tailler les branches pour les aider lors de leurs premières ascensions. Ces animaux jouent donc, dès leur plus jeune âge, un rôle primordial dans la dispersion de l'Arganier. Cet arbre est d'autant plus important au Maroc qu'il permet la confection de la très lucrative huile d'Argan produite grâce aux amendons, autre nom des graines contenues dans le noyau.

    Le mécanisme de dispersion des graines le plus commun ?

    Pour les chercheurs, "les graines de nombreuses espèces ont peu de chances de survivre à un passage à travers le tube digestif inférieur des ruminants alors recracher la graine est le seul, ou tout du moins le principal, mécanisme de dispersion". Les scientifiques, qui ont déjà observé le même comportement chez des moutons ou encore des cerfs, supposent que ce mécanisme de dispersion est en réalité le plus commun.

    Au Maroc, les « arbres à chèvres » fleurissent !

    Le photographe Michael Chinnic a pourtant filmé les bêtes dans l'arbre mythique national, relayé par Photo Workshop Adventures. Il s'agit en réalité d'un arganier, dont les pousses et le fruit, semblable à une olive, attirent les gourmandes.

    Endémique du pays maghrébin, l' arbre épineux adapté à l'aridité ambiante recouvre la majorité des surfaces boisées du sud-ouest. Il accueille malgré lui le bétail, qui se délecte à plusieurs mètres de hauteur de ce pâturage aérien.

    Fabrication d'huile d'argan 

    Une fois digéré par les chèvres, le noyau du fruit peut être utilisé pour fabriquer de l'huile d'argan, alimentaire majoritairement. Une technique de fabrication plus rapide que la méthode traditionnelle, impliquant de faire sécher les fruits au soleil avant le dépulpage à la main. De même, la coquille, très dure, est adoucie en passant dans l'intestin et l'extraction s'avère moins pénible.

    Ce spectacle emblématique du Maroc fait la joie des touristes, quitte à alimenter parfois un système déviant. Selon Planete Animaux, certains agriculteurs peu scrupuleux tendent à demander quelques dirham aux voyageurs pour une photo, à surcharger les arbres voire à y attacher les bêtes. 


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    Algérie " Les dégâts de la colonisation : honte à la France !!!

    A propos d’une vidéo mise en ligne par un dénommé Gérard Royet mon ami Jacques Jausserand m’écrit :

    «  Ce qui m’a interpellé, c’est la façon dont on présente les anciens combattants… Qui est ce Gérard Royet ? »

    J’ai donc vérifié qui était Gérard Royet en allant sur sa page Facebook, j’ai constaté que j’avais un ami en commun et que suite à la diffusion de cette vidéo, ce n’est pas moins de 134 personnes qui se sont manifestées dont 132 partages.

    Voici donc le lien pour accéder à la page Facebook de Gérard Royet :

    https://www.facebook.com/gerard.royet.12?hc_ref=ARQxwyIj6U7Jq61UjUfQEbsoblYCpv8rQXdew9iznERJRRzR5NRdS2vh9mhgTKgbA6Y 

    Algérie " Les dégâts de la colonisation : honte à la France !!!

     

    Alors j’ai répondu à Jacques Jausserand ceci :

    Les harkis sont pour moi des victimes du colonialisme, au même titre que les pieds-noirs, les appelés et rappelés du contingent sans oublier tout le peuple algérien colonisé pendant 132 ans… Les vrais responsables ont été les dirigeants politiques français de tous bords qui n’ont jamais rien fait pour changer la société dans l’Algérie française, très inégalitaire, où les mots liberté, égalité, fraternité avaient été jetés dans la poubelle de l’Histoire… 

    Mais aujourd’hui, en France, les harkis et les pieds-noirs votent en majorité pour l’extrême-droite et, pour cette raison, ils ne sont plus mes amis… sauf la minorité, bien sûr. 

       

    Harkis : toujours trop de tabous 

    Par Pierre DAUM 

    Déçus par Nicolas Sarkozy en 2007 la Communauté harkis s'est de plus en plus rapprochée du Front National. 

    Sous la présidence de François Hollande « Une avancée qui reste limitée »  

    Olivier Le Cour Grandmaison, professeur de sciences politiques à l’université d’Evry-Val d’Essonne : 

    « Ces propos du chef de l’État constituent certainement un pas en avant pour les associations de harkis. Et ce n’est pas un hasard s’ils sont tenus à quelques mois de la présidentielle. Mais cela reste une avancée limitée. Certes, François Hollande reconnaît les massacres commis par le FLN, mais il se garde bien de reconnaître la responsabilité de la France dans les tortures, les disparitions forcées et de nombreuses exactions perpétrées lors de cette guerre coloniale en Algérie. » 

    La question des civils algériens utilisés comme supplétifs par l’armée française pendant la guerre d’Algérie est l’un des derniers blocages à l’apaisement entre Paris et Alger. 

    Le 25 septembre 2003, le président Jacques Chirac a instauré une Journée nationale d’hommage aux harkis en reconnaissance aux «sacrifices qu’ils ont consentis pour la France» lors de la guerre d’Algérie. Depuis douze ans, des cérémonies sont organisées tous les 25 septembre à Paris et dans de nombreuses villes de province. Des cérémonies qui, à chaque fois, provoquent l’irritation des autorités algériennes (pour qui les harkis ne sont que des «collabos»), avec lesquelles le gouvernement français voudrait pourtant enfin «tourner la page du passé», afin d’élargir une coopération économique et policière dont tout le monde a besoin - notamment dans la lutte contre le terrorisme. Mais ces cérémonies provoquent aussi la colère de nombreuses associations harkies, ulcérées par les promesses jamais tenues des candidats à la présidence de la République (promesses formulées par Nicolas Sarkozy le 31 mars 2007, puis par François Hollande le 5 avril 2012) 

    La question des harkis, ces civils algériens utilisés comme supplétifs par l’armée française pendant la guerre de libération algérienne, constitue un des derniers blocages à une relation apaisée entre les deux pays. Trop de tabous, des deux côtés de la Méditerranée, empêchent de tourner la page de cette guerre et des souffrances qu’elle provoqua, et dont des milliers de personnes (enfants de moudjahidin, enfants de harkis, enfants d’appelés, enfants de tués, enfants de disparus, etc.) continuent aujourd’hui de souffrir. 

    En Algérie, l’histoire officielle s’est construite sur le mythe d’un peuple uni qui se serait soulevé héroïquement en 1954 contre l’oppresseur colonial. Dans cette vision idéalisée, les harkis, «infâmes traîtres», ne représentent forcément qu’une minuscule minorité. Celle-ci se serait enfuie en France en 1962, et une juste vengeance populaire aurait tué les quelques restants. Depuis, la société algérienne ne serait composée que d’enfants de héros. La réalité est toute autre. Le nombre d’Algériens engagés dans les formations supplétives s’élève à au moins 250 000, soit 15 % des hommes disponibles à l’époque. En face, les combattants de l’ALN (les moudjahidin) n’étaient guère plus nombreux. En 1962, seuls 25 000 harkis partirent en France. Pour ceux qui restèrent en Algérie, si plusieurs milliers furent effectivement assassinés, la majorité retourna dans son village sans être tuée. Ils se marièrent, eurent des enfants, puis des petits-enfants. Aujourd’hui, une partie de la société algérienne est héritière de leur histoire. 

    En France, le discours martelé depuis cinquante ans par les héritiers des défenseurs de l’Algérie française cherche à imposer comme une évidence que, pour les harkis, il n’aurait existé en 1962 qu’une alternative : s’enfuir en France ou être «massacrés» jusqu’au dernier - certains parlent même du «génocide des harkis». Cette fausse évidence, combinée à l’image de harkis engagés par «amour du drapeau français», est utilisée pour tenter de légitimer le combat des anciens ultras (militaires putschistes et terroristes de l’OAS), qui disent en substance : nous avions raison de nous battre contre les fellaghas, car nous défendions les «bons musulmans» (les harkis) contre des «barbares» (du FLN). Ces derniers ont d’ailleurs démontré leur «barbarie» en exterminant les harkis lorsque de Gaulle a honteusement abandonné l’Algérie. Ce discours repose sur deux erreurs historiques : d’une part, la motivation principale des harkis à s’engager «chez les Français» était la misère dans laquelle le système colonial maintenait les masses paysannes depuis cent trente ans. Et d’autre part, la majorité des harkis est restée en Algérie sans être «massacrée». 

    Si on veut enfin tourner la page de ce passé colonial qui continue de miner les sociétés française et algérienne, des efforts de vérité doivent être consentis des deux côtés. En Algérie, on doit reconnaître que les harkis n’étaient pas d’«infâmes traîtres», mais eux aussi des victimes de l’oppression coloniale. En France, on doit dissocier l’abandon planifié des harkis en 1962 (fait réel et scandaleux dont l’Etat français est en effet responsable, et qui de plus fut suivi par l’internement dans des camps de relégation d’une partie des 25 000 rapatriés et leurs familles) d’un «massacre» dont la réalité reste historiquement très incertaine et dont, quoi qu’il en soit, l’Etat français n’est pas responsable.  

    Dernier ouvrage paru : «Le Dernier Tabou : les harkis restés en Algérie après l’indépendance». 

    Pierre DAUM


    La vidéo de Gérard Royet

    (Mettez le son à droite de la vidéo)

     


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    "L'Art de perdre", un des grands livres

     de la rentrée

    Alice Zeniter était l'invitée du Grand Soir 3 lundi 11 septembre 2017 pour parler de L'Art de perdre, qui a reçu le Prix des libraires et le Prix littéraire du Monde.

    L'Art de perdre, écrit par Alice Zeniter, évoque la fin de la guerre d'Algérie et en particulier ces Algériens concentrés dans des camps à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) et qui avaient tout perdu.

    Comme les migrants aujourd'hui, ils ont mené "une vie qui n'en est pas une", estime l'écrivaine Alice Zeniter. "Ce sont des gens qui croient arriver quelque part et en fait l'arrivée s'étend de manière éternelle. On arrive quelque part, mais on les redéplace ailleurs. On arrive quelque part, mais ils n'ont pas le droit de commencer à travailler".

    "La fiction peut réconcilier" la France et l'Algérie

    "C'est une vie dans laquelle ils n'ont aucune puissance d'agir et en même temps on leur demande de faire des efforts d'intégration", souligne l'auteure du livre L'Art de perdre. 

    "L'immigration est d'abord une émigration. Les gens qui partent ne partent pas de nulle part. Ils ne naissent pas au moment où ils arrivent en France", affirme-t-elle pour expliquer pourquoi elle s'est intéressée à la vie de ses personnages en Algérie.

    Pour Alice Zeniter, "la fiction peut réconcilier les mémoires sur la guerre d'Algérie beaucoup plus facilement qu'un discours politique ou les livres d'histoire".


    zeniter 


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  • Alors que le 18 juillet 2017 je mettais en ligne l’article de La Marseillaise concernant un hommage à François Nadiras, voici le lien : http://www.micheldandelot1.com/francois-nadiras-un-homme-une-vie-une-oeuvre-et-un-engagement-sans-fai-a130726508 François, répondait à un commentaire de Jean-François Gavoury et il eut pour nous, malgré sa terrible maladie qui allait l’emporter un peu plus d’1 mois après, ses derniers mots, si précieux et inoubliables :

     

      François Nadiras  

         
     

    « Je suis ému de ces hommages,  

    prononcés par des amis militants 

    qui ne sont pas restés non plus "les bras ballants". 

    Je les associe à ces évocations. 

    On continue ! » 

    François Nadiras 

    En dehors de La Marseillaise, de Var Matin et de l’Humanité pour la Presse française, voici l’hommage rendu à François Nadiras par le quotidien algérien El Watan paru ce jour 11 septembre 2017

    François Nadiras, l’engagement d’une vie

     

    Par Brahim Senouci (universitaire) 

    François Nadiras vient de mourir. Cette phrase tombe de ma plume et je n’y crois pas. Je le savais malade, d’une de ces maladies qu’on appelle dégénératives qui condamnent celles et ceux qu’elle affecte. Chez François, elle était visible. Il utilisait difficilement ses mains. Il était tellement frêle, tellement fragile que le fait qu’il se soit tenu si longtemps debout tenait du miracle. Comment aurait-on pu imaginer que cet homme ait été si productif, voire prolifique, durant des décennies ?

    Il habitait Toulon, ville qui constitue un haut lieu du rassemblement de ceux qu’on appelle les «algérianistes», une espèce tenace qui continue en France la guerre d’Algérie, en perturbant les réunions d’historiens ou en essayant de peser, avec un certain succès, sur le personnel politique.

    C’est naturellement l’un des viviers du Front national depuis sa création. François était l’antithèse de cette engeance. Il a mis la même ardeur à défendre l’indépendance de l’Algérie qu’à combattre le fascisme des inconsolables de l’Algérie française. Il l’a fait par des écrits. Mais il l’a fait aussi de façon beaucoup plus physique, plus directe, en étant présent sur le parcours des nervis qui infestent les rues de Toulon, en brandissant des pancartes proclamant le rejet de l’extrême droite. Il l’a fait aussi en fondant une section de la Ligue des droits de l’homme dans cette ville dans laquelle, en 1995, le Front national avait remporté les élections municipales.

    Oui, lui, si frêle, si malade, avait la force de manifester par sa présence la permanence du refus de la haine et du racisme.
    Il a été aussi de celles et ceux qui ont pétitionné avec succès pour exiger l’abandon de la funeste idée de transférer les cendres de Bigeard aux Invalides. C’est vrai que l’homme aux «crevettes Bigeard» a eu quand même l’insigne honneur d’un enterrement à Fréjus, sous les auspices de l’ex-président Giscard d’Estaing et de l’actuel ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a commis en la circonstance un déplorable panégyrique…

    Il m’a apporté un soutien constant, extrêmement utile dans la popularisation de la pétition pour la restitution des crânes de nos martyrs, hélas toujours sous séquestre au Musée de l’Homme. Il avait fait sien ce combat. Nous échangions quotidiennement au téléphone. Il faisait montre d’une joie débordante quand le nombre de signataires passait les mille, les deux mille…, jusqu’à ce qu’il tutoie les trente mille !
    Il était professeur de mathématiques en classes préparatoires. Il en avait gardé la rigueur et le sens du détail.

    C’est grâce à lui que j’ai appris que les signataires de France étaient bien plus nombreux que ceux d’Algérie. Il s’interrogeait sur les raisons de ce paradoxe. Tout en le déplorant, je lui en ai proposé les explications qui me venaient à l’esprit. L’Algérie allait si mal. Les Algériens versaient pour beaucoup dans le désespoir. Il était difficile de les convaincre de s’inscrire dans une action collective. Dommage qu’ils n’aient pas connu François. Voilà quelqu’un qui se savait marchant vers sa fin dernière, conscient de la dégradation de son corps, mais qui s’inscrivait dans le combat éternel pour la dignité de l’humain. Il s’y inscrivait pour le «temps qui reste» et qui lui était compté.

    Sa plus belle œuvre est la construction de ce fameux site, http://ldh-toulon.net/, site à la double vocation : le combat contre l’extrême droite, contre le racisme et pour toutes les autres causes défendues par la LDH d’une part, et la constitution d’une bibliothèque de référence sur la colonisation, d’autre part. Ce site contient environ 5000 articles, qui font le bonheur de nombreux lecteurs, en particulier des historiens. A quelques rares exceptions près, tous les articles sur la colonisation ont été mis en ligne par lui-même.

    C’était un travailleur hors pair. Il bénéficiait tout de même de l’aide efficace de son épouse Elizabeth qui partageait ses idées. En juillet dernier, il a fallu qu’il se rende à l’évidence et qu’il annonce à ses amis qu’il ne se sentait plus capable de faire vivre le site. Cela a été un crève-cœur inimaginable. Dans un premier temps, il a été convenu de scinder le site en deux parties : l’une qu’on pourrait qualifier de «locale», qui concernerait l’extrême droite toulonnaise et les autres questions de violation des droits et que la section locale de la LDH continuerait d’administrer, l’autre, consacrée à la colonisation et au racisme et qui serait gérée par un comité de rédaction et une association d’historiens et de militants engagés sur cette question.

    La mort l’a saisi avant que ce partage définitif se fasse, mais il est en bonne voie et va être poursuivi… 

    Je voudrais ajouter une dernière chose, pour les lecteurs d’El Watan et pour tous mes compatriotes. Ma fréquentation de François Nadiras m’a fait prendre conscience de la «perversité» du désespoir. François aurait pu s’y abandonner et finir sa vie en se lamentant sur la terrible maladie dont il savait qu’il finirait par en mourir. Il a fait exactement le contraire. Il a agi comme un homme valide qui aurait la vie devant lui. C’est qu’il ne considérait pas sa fin comme celle du monde. Il se sentait comptable de la souffrance humaine, où qu’elle s’exprime, et il mettait ses dernières forces dans le combat pour la réduire. J’ai compris que l’engagement n’est pas une option mais un devoir. Ne pas s’engager, c’est se rendre complice…

    SOURCE : http://www.elwatan.com/actualite/francois-nadiras-l-engagement-d-une-vie-11-09-2017-352451_109.php 


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    Guerre d’Algérie : les actions criminelles des services secrets français révélées

     

    Jacques Foccart était, en 1958, conseiller technique du général De Gaulle. D. R.

     

    Un article publié dans le quotidien Le Monde fait état d’un document tiré des archives de Jacques Foccart qui était, en 1958, conseiller technique du général De Gaulle. Il évoque les assassinats ciblés dans le cadre d’opérations clandestines menées en Algérie et partout dans le monde visant des personnes connues pour leur soutien actif à notre lutte de libération nationale.

    Pour justifier la préparation et l’exécution de ces crimes, en violation du droit français et international, le prétexte a été le même que celui utilisé durant toute la période d’occupation française en Algérie : la menace sur les intérêts coloniaux de la France. Ce sont «des centaines d’assassinats ciblés, attentats, avertissements sous forme d’agressions» qui ont été opérés, rapporte le journal, citant Constantin Melnik, coordinateur des services de renseignement de 1959 à 1962.

    C’est à travers l’histoire d’un ingénieur allemand du nom de Schulz-Lesum, résidant à Tétouan au Maroc, placé dans la mire du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece), que Le Monde révèle comment étaient donnés des ordres pour supprimer ceux qui étaient considérés comme «ennemis» par le gouvernement français. Cette histoire est tirée d’«un document unique dans le fonds d’archives de Jacques Foccart, l’homme des services secrets et des basses œuvres du gaullisme, également connu comme le père de la Françafrique». Le document donne les détails de la condamnation à mort de Schulz-Lesum, et dévoile les identités des «complices» de cette opération criminelle clandestine.

    Cela se passe sous le régime du pouvoir gaulliste qui comptait, au départ, poursuivre la guerre menée au peuple algérien en lutte pour son indépendance. Le but de De Gaulle était de maintenir par la force la présence coloniale française en Algérie. «La France n’entend négliger aucun moyen, même les plus illégaux, pour mener une guerre qui va encore durer quatre ans», lit-on dans l’article du journal Le Monde qui poursuit «si certaines forces françaises ont recours à la torture sur le sol algérien, le dernier gouvernement de la IVe République, dirigé par le général de Gaulle, ordonne, de son côté, des opérations clandestines dans le reste du monde contre ceux qui menacent ses intérêts en Algérie».

    Ces opérations ont «l’accord du chef d’état-major de la défense nationale attaché au général de Gaulle à la présidence du conseil». Pourquoi la France a-t-elle cherché à tuer Schulz-Lesum? Il est au cœur de «l’action d’un réseau germanophone de soutien au FLN, qui a organisé la désertion de plus de 4 000 légionnaires, via Tétouan, au Maroc».

    Ce réseau a le soutien de la République fédérale allemande (RFA, Allemagne de l’Ouest à l’époque) dans une guerre secrète livrée à la France qui voit son empire colonial s’effondrer. Le cas de «Winfried Müller, devenu officier de l’Armée de libération nationale (ALN) sous le nom de Si Mustapha Müller», qui joua un rôle décisif dans le rapatriement des légionnaires, est longuement évoqué.

    L’article du Monde confirme que «le Sdece a fait croire qu’un groupe armé appelé La Main rouge opère de manière autonome et mène, seul, des actions contre les soutiens actifs au FLN». Effectivement, la Main rouge qui avait beaucoup fait parler d’elle durant la lutte du peuple algérien, a été une organisation fictive qui a servi à couvrir les crimes commis par les agents du «service action» du Sdece.

    Après l’article paru dans le média électronique Mediapart sous le titre «Bugeaud : bourreau des ‘indigènes’ algériens et ennemi de la République», écrit par l’universitaire Olivier Le Cour Grandmaison, le document tiré des archives de Jacques Foccart prouve jusqu’où sont allées les autorités françaises pour tenter de conserver l’Algérie sous domination coloniale.

    H. A.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2017/09/09/document-darchives-confirme-actions-criminelles-clandestines-services-francais-guerre-algerie/

     

    Guerre d’Algérie : les actions criminelles des services secrets français révélées

    Un légionnaire déserteur

    Un témoignage personnel de Jacques CROS

    Source : sur le site de Jacques Cros

     
    Un légionnaire déserteur

    Un article mis en ligne sur le blog de Michel Dandelot concernant l’organisation de la désertion des Légionnaires par l’Allemagne au temps de la guerre d’Algérie m’a rappelé un épisode qui s’est passé dans mon secteur.

    Il y avait au Kreider, un douar situé à une dizaine de kilomètres de Bou-Ktoub où j’étais cantonné, un détachement de la Légion étrangère qui occupait et gérait une ferme. Je n’avais bien sûr aucun contact avec les légionnaires encasernés au Kreider.

    L’un de ceux-ci, trouvant peut-être insupportables les conditions de vie qui étaient les siennes, avait déserté. Il n’avait aucune chance d’aller bien loin. On fit appel pour le retrouver à un maître-chien du régiment avec lequel j’avais fait le stage de Mostaganem et que je retrouvais régulièrement lors des re groupements que nous effectuions à Saïda.

    Il s’appelle Roger Bertomère et son chien, un chien pisteur, Faro. Faro et son maître furent amenés à Bou-Ktoub pour leur hébergement. Je m’occupai d’eux, en tant que copain de Roger.

    Celui-ci avait retrouvé le légionnaire déserteur qui fut ramené au Kreider où m’a raconté Roger, il fut copieusement « tabassé » par ses camarades. Je n’en sais pas plus que ce que je viens de dire.

    Roger Bertomère ? Il était agriculteur dans les Landes, à Sainte-Marie-des-Gosses plus précisément. J’ai eu l’occasion de passer chez lui en avril 2000. Nous allions à côté de Partenay, fêter les 60 ans d’un autre maître-chien du nom de Roland Moreau. Le chien de celui-ci s’appelait Emolf.

    Roland Moreau avait eu une activité professionnelle en rapport avec la fonction qu’il avait exercée pendant la guerre d’Algérie. Il a dressé des chiens de chasse et je crois qu’il a réussi dans ce registre.

    Roger était venu me chercher à la gare de Biarritz et m’avait amené chez lui dans sa ferme à Sainte-Marie-de-Gosses. Il y avait 39 ans que nous ne nous étions pas revus ! Mes cheveux avaient blanchi, les siens s’étaient raréfiés. Il y avait un chien dans sa niche, il s’appelait Faro !

    Guerre d’Algérie : les actions criminelles des services secrets français révélées

     

     

     

     

     

     

    Jacques Cros


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  • Tramor Quemeneur

    « Samedi 16 septembre à 16 heures, je serai à Villeurbanne avec l'Atelier Grand Ensemble pour présenter l'interview de Zakia Rezig, fille de militant du FLN, par des élèves de terminale ».

    Dans le cadre des journées Européennes du patrimoine

    Projection en présence de Zakia Rezig, et Béatrice Dubell, présentée

    par l’historien Tramor Quemeneur.

    Tramor Quemeneur, historien spécialiste de la guerre d’Algérie, membre du Conseil d’orientation du Musée national d’histoire de l’immigration (MNHI), est chercheur post-doctorant à l’Université de Coimbra (Portugal) dans le cadre du programme de recherche européen MEMOIRS – Enfants d’Empire et post-mémoires européennes (ERC – Horizon 2020, contrat n°648624). Il a publié plusieurs ouvrages, notamment avec Benjamin Stora le livre-objet Algérie 54-62. Lettres, carnets et récits de Français et d’Algériens dans la guerre (Les Arènes, 2010), qui a obtenu le prix Elle (2010) et le prix de la France mutualiste (2012).

    Médiathèque du Tonkin
    2 Bis Allée du Lys Orange
    69100 Villeurbanne

    La projection sera suivie d’un échange avec Zakia Rezig, Béatrice Dubell, le professeur de la classe et ses élèves.

    Dans le cadre des ateliers Mémoires vives, les élèves de Terminale L du lycée de la Plaine de l’Ain d’Ambérieu-en-Bugey ont filmé leur rencontre avec Zakia Rezig, fille d’un militant FLN.

    Zakia Rezig est née à Vienne (Isère), en 1962, de parents algériens. Elle grandit en France et mène un parcours scolaire et professionnel sans difficultés particulières. C’est à l’adolescence qu’elle commence à s’interroger sur la trajectoire de ses parents à travers la guerre et la colonisation. Questionnée par les élèves, elle évoque avec émotion son parcours d’enfant algérienne en France, sa quête mémorielle, et sa perception du racisme au fil des années.

    Pour se faire une idée la plus proche de la réalité et de la vérité il faut savoir écouter tous les points de vue d’où qu’ils viennent  concernant les témoignages de la guerre d’Algérie en particulier et du colonialisme en général. 

    Zakia Rezig et sa soeur 

    Zakia Rezig est née à Vienne (Isère), en 1962, de parents algériens. Elle grandit en France et mène un parcours scolaire et professionnel sans difficultés particulières. C'est à l'adolescence qu'elle commence à s'interroger sur la trajectoire de ses parents, à travers la guerre et la colonisation. 

    Zakia Rezig évoque avec émotion son parcours d'enfant algérienne en France, sa quête mémorielle, et sa perception du racisme au fil des années.  

    Rencontre avec Zakia Rezig 
    préparée et filmée par les élèves de terminale ES, lycée de la Plaine de l'Ain, Ambérieu-en-Bugey 

    Née à Vienne (Isère) en 1962, Zakia Rezig est la première d’une fratrie de huit enfants, à voir le jour en métropole : ses deux sœurs aînées étant nées en Algérie.
    Son père, arrivé en France en 1954 pour y trouver du travail, est rejoint par sa femme et ses filles en 1958. Après la guerre, les immigré.es algérien.es peuvent choisir de garder leurs papiers français ou de les rendre et ses parents optent pour le second choix. Étant née juste avant les accords d’Evian, Zakia grandit en France avec la nationalité algérienne.
    La famille vit d’abord dans un appartement très vétuste de Vienne, où Zakia naît. Puis, avec plusieurs familles immigrées, elle est logée dans une sorte d’îlot de petites maisons, sans aucun confort, dans le quartier de Leveau. Il n’y a pas d’eau courante. C’est là que Zakia situe la plupart de ses souvenirs d’enfance, dans un environnement multiculturel, mais avec le vif souvenir du racisme des institutrices, qui touche particulièrement ses sœurs aînées.
    La famille déménage en 1968 à Villette-d’Anthon, petit village de l’Isère. Zakia s’estime chanceuse d’avoir grandi à la campagne, malgré un environnement social peu accueillant, mais en échappant à la relégation dans les périphéries urbaines, qui était le lot de nombre de familles immigrées à cette période. Elle garde un souvenir vif et heureux du contact avec la nature. Elle partage le quotidien de camarades d’école primaire aux origines diverses : outre les Français.es, des enfants de familles venues de Portugal, d’Espagne, d’Italie, du Maroc, ou encore de Tunisie. La famille s’agrandit et compte un fils et sept filles.
    Elle gagne Lyon à partir de 1978-1980 pour y suivre des études de couture puis de stylisme et modélisme. Elle commence simultanément à fréquenter la librairie libertaire La Gryphe qui participe à son éducation politique et la sensibilise au sujet de la colonisation. Elle travaille actuellement, et ce depuis 1989, en tant que sellière-maroquinière dans une entreprise de haute-couture, après avoir exercé dans la tapisserie et la rénovation de sièges, la sellerie automobile de luxe et d’avions ou encore la décoration d’ameublement.
    Elle estime que ses origines n’ont pas nuit à son développement personnel, qu’il s’agisse de ses recherches d’emploi ou encore de logement. Elle prend cependant conscience des conséquences de sa nationalité algérienne. En 1992, elle a le choc de se voir refuser un visa pour le Canada où elle doit rendre visite à sa sœur. C’est à ce moment là, qu’elle choisit de faire une demande de naturalisation. Elle se sent aujourd’hui pleinement Française, tout en étant très attachée à ses racines algériennes.
    Elle commence à se pencher sur l’histoire de ses parents à partir du moment où, au cours de son adolescence, ils commencent à évoquer la guerre. Lors de son premier voyage en Algérie en 1998, elle est submergée d’émotions à son arrivée. Elle poursuit depuis une recherche personnelle sur le passé de sa famille et de l’Algérie. En compagnie de son père, elle retourne régulièrement en petite Kabylie, dans le village familial de la région de Bouira, dans la maison construite par ses parents, interrogeant les mémoires des habitants. Elle a d’ailleurs constitué un ensemble d’archives filmées et photographiques, qu’elle souhaiterait un jour mettre en forme et partager. Elle est la seule, parmi ses frères et sœurs, à s’intéresser à cette histoire et à s’interroger sur le parcours de ses parents que, malgré ses années de recherche, elle n’arrive pas encore tout-à-fait à cerner. 


     

     

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    Lever de rideau sur l'Algérie française

    Lever de rideau sur l'Algérie française

    Une fois rapatriés en France, les pieds-noirs tairont longtemps leur histoire.

    AFP

    Partis à l'assaut de la mémoire de leurs parents, Alice Zeniter, Jean-Marie Blas de Roblès et Brigitte Giraud livrent un passionnant éclairage sur la colonisation et les "événements". Sans tabou.

    Circulez, y a rien à dire! "Les mois qu'ils viennent de vivre seront comme un secret, une expérience embarrassante qu'ils tairont instinctivement." Le silence, c'est bien ce qui s'est abattu en ce mois de juin 1962 sur les appelés de Brigitte Giraud, héros d'Un loup pour l'homme. Tout comme sur les harkis d'Alice Zeniter ou les pieds-noirs de Jean-Marie Blas de Roblès.  

    Mais voilà, hors de tout anniversaire, cinquante-cinq ans après la fin de la guerre d'Algérie, les romanciers prennent la plume. Pour raconter, témoigner, apaiser. Ils sont enfants de la première ou de la seconde génération d'exilés et proposent, sous différents angles, le récit lumineux de leurs origines. "Quand tu sens que personne n'a envie de t'écouter, tu ne parles pas, explique Brigitte Giraud, pour justifier le long mutisme de son père, jeune appelé de 1960. Mais, maintenant, il y a urgence, les derniers témoins sont en train de disparaître."

    Ces écrivains qui font bouger les lignes

    Le pied-noir Blas de Roblès, auteur de Dans l'épaisseur de la chair, renchérit: "Il m'a fallu des années pour déverrouiller la mémoire scellée de mon père et digérer mes propres traumatismes. J'ai enfin acquis la nécessaire bienveillance en face des faits."  

    De son côté, Alice Zeniter (L'Art de perdre), petite-fille de harki, constate: "Le temps a fait son oeuvre, qui permet le détachement. Je peux raconter, contrairement à mon père, qui refusait d'être identifié par les actes de son propre père." Où l'on s'aperçoit que c'est, en fait, tout le peuple français qui a glissé ce passé sous le tapis.  

    A peine évoquée à l'école, tue par ses protagonistes et les gouvernements successifs, l'histoire de la guerre d'Algérie ("on disait 'les événements' jusqu'en 1999", rappelle Brigitte Giraud) n'aura cessé d'engendrer les polémiques. Jusqu'à ces derniers temps, à en croire le tollé provoqué par Emmanuel Macron évoquant, pendant la campagne présidentielle, le "crime contre l'humanité" de la France coloniale

    Avec leurs fictions et celles de quelques autres -le jeune appelé insoumis d'Yves Bichet (Indocile, Mercure de France), l'architecte Fernand Pouillon et quelques Oranais sous la plume de Marie Richeux (Climats de France, Sabine Wespieser), l'éditeur de Camus, Edmond Charlot, ausculté par Kaouther Adimi (Nos richesses, Seuil)-, les écrivains font bouger les lignes et comblent les blancs. Sans dogmatisme, ostracisme ou aigreur. Puissent leurs romans, qui se répondent, mettre à mal l'ignorance et la méfiance, sources de turbulences toujours promptes à resurgir. Comme une oeuvre de salut public...

    Décomplexer la parole des harkis

    "Je me souviens de rien", n'a cessé de lui répéter son père. Il fallait plus que cette mémoire trouée pour dissuader Alice Zeniter de creuser, fouiller et déterrer les racines des harkis. En bonne normalienne, la jeune et talentueuse romancière, prix du Livre Inter 2013 pour Sombre dimanche, a multiplié les lectures d'essais et de romans, embrassé les deux rives de la Méditerranée, s'emparant avec maestria de l'histoire lestée de non-dits des anciens supplétifs et de leur descendance -soit une communauté de quelque 500000 citoyens français. Un incroyable destin, des villages algériens aux cités HLM en passant par les camps de transit du sud de la France. 

    Lever de rideau sur l'Algérie française

    L'ART DE PERDRE, PAR ALICE ZENITER.

    Flammarion

    "Si parole il y a pu avoir, elle a toujours été perçue comme politisée et revendicative parce qu'elle était agitée par les mouvances proches de l'OAS, explique l'auteur. Et d'emblée stigmatisée comme étant une parole d'extrême droite. Le recul et la fiction permettent d'entrer dans cette histoire par le détail et les sensations." Résultat: un roman foncièrement humain sur l'Algérie française de 1830 à 1962 et sur le sort réservé en France aux familles de harkis. Une belle façon aussi d'analyser avec finesse les problèmes identitaires des fils d'immigrés dans la société contemporaine. 

    Ali, Hamid, Naïma... trois générations, trois destins. Notable enrichi grâce au commerce de l'huile d'olive, Ali, le patriarche, veille sur les siens dans son village des crêtes de Kabylie, près de Palestro. Engagé dans l'armée française lors de la Seconde Guerre mondiale, il est très vite confronté, après l'appel à la "lutte nationale" de novembre 1954, aux exigences et aux exactions du FLN: collecte de l'impôt révolutionnaire, demande d'abandon des pensions d'ancien combattant, embuscade sanglante de Palestro... une suite d'événements qui, mis bout à bout, vont le faire pencher du côté des autorités françaises.  

    "On ne parle pas ici de gens qui ont fait un choix par amour pour la France, mais qui ont fini par opter pour un camp, presque inconsciemment", souligne Alice Zeniter. Ce sont d'autres camps qu'ils découvrent, inhospitaliers, insalubres, lors de leur arrivée dans une France peu reconnaissante après l'indépendance de l'Algérie, durant le terrible hiver 1962.  

    Des années de misère dont Hamid, le fils aîné, né en 1953, livre quelques bribes à sa fille, Naïma, lorsque la nombreuse famille d'Ali est relogée dans une barre de Flers. Mais c'est seule que Naïma ira, beaucoup plus tard, découvrir le pays des crêtes... 

    Rendre justice aux pieds-noirs

    "A 17 ans, je pensais que les colonisateurs et les pieds-noirs étaient tous des salauds, il est normal que mon père n'ait pas eu envie de me parler. Il m'a fallu toute une vie pour comprendre que tout n'était pas aussi simple", reconnaît Jean-Marie Blas de Roblès, l'auteur de Là où les tigres sont chez eux, né en 1954 à Sidi Bel Abbès. C'est donc apaisé que l'écrivain s'est attaqué avec finesse à la saga des rapatriés d'Algérie. Franchise, lucidité, humour... Dans l'épaisseur de la chair restera l'un des grands romans de l'épopée algérienne du peuple européen. 

    Lever de rideau sur l'Algérie française

    DANS L'ÉPAISSEUR DE LA CHAIR, PAR JEAN-MARIE BLAS DE ROBLÈS. Zulma

    C'est en 1882 que la branche paternelle du narrateur (frère de papier de Jean-Marie Blas de Roblès), poussée par la sécheresse andalouse, s'exile à Sidi Bel Abbès. Les colons français ont besoin de bras, la famille Cortès offre les siens. Colporteur, puis tenancier de bar, le grand-père Juanico prospère vite dans la ville de l'Oranie créée par les légionnaires et baptisée "Biscuit- Ville". Une vie tranquille à coups d'anisette, de parties de belote, de coucheries et d'antisémitisme, les juifs étant accusés d'être "les instigateurs de la crise économique". 

    Pour Manuel, le fils aîné, c'est une autre affaire. En 1942, étudiant en médecine dans une Algérie devenue résistante du jour au lendemain, il rejoint l'armée comme médecin auxiliaire. Direction l'Italie et les charniers de Monte Cassino puis la percée des Vosges -relatés ici dans d'admirables pages de bruit et de fureur. Mêmes horreurs lors des massacres de Sétif, en 1945, auxquels un Manuel "aveugle" assiste sans rien ressentir. "Il n'est pas si facile de percevoir ce que l'on voit", note, un rien fataliste, le narrateur. Pour autant, le Dr Cortès, qui soigne aussi bien les fellaghas que les membres de l'OAS, sera sur la liste noire des deux parties. 

    "Rentrez chez vous, sales pieds-noirs!" Boucs émissaires du forfait colonialiste ou bien rabaissés au rang de "bougnoules", les rapatriés d'Algérie affrontent la vindicte des bons Français. A 8 ans, le narrateur "vieillit" d'un seul coup. Des années plus tard, Jean-Marie Blas de Roblès conclut, placide: "Si tout un peuple a eu raison de se lever contre l'occupation française, le temps est peut-être venu d'accepter cette évidence que des hommes, transplantés par la misère dans un pays qui n'était pas le leur, l'ont fait fructifier et l'ont aimé avec la même rage que ceux qui s'y trouvaient déjà." 

    Ressusciter les appelés

    C'est la première fois en neuf livres qu'elle écrit à la troisième personne, et pourtant il s'agit là de son roman le plus intime. Car cette histoire est bien celle des parents de Brigitte Giraud, née à Sidi Bel Abbès en 1960. Une histoire aussi banale qu'extraordinaire. Comme des milliers d'autres jeunes hommes, Antoine l'Auvergnat est appelé pour l'Algérie.  

    Lever de rideau sur l'Algérie française


     UN LOUP POUR L'HOMME, PAR BRIGITTE GIRAUD.

    Flammarion

    Il a 23 ans, sa femme, Lila, est enceinte. Infirmier, il intègre l'hôpital militaire de Sidi Bel Abbès et se démène d'un éclopé à l'autre. Ce qui est moins classique, c'est que Lila vient le rejoindre. Dans ce pays entré dans une guerre qui n'a pas encore dit son nom, là voilà, blonde et pimpante, prête à accoucher... 

    "J'ai voulu écrire à la hauteur d'Antoine, raconte l'auteure. Il sait uniquement ce que les militaires veulent bien lui dire ('Vous êtes là pour le seul maintien de l'ordre'). Puis, petit à petit, il comprend que lui et ses camarades sont manipulés et qu'il s'agit d'un véritable conflit." Il est là, le sel de ce roman: Brigitte Giraud réussit à se glisser dans la peau de ces jeunes Français, partagés entre leur conscience, la peur des bombes et l'excitation née de cette émancipation accélérée, loin de la France morne et endormie. 

    Ils ne seront jamais des héros. Après le référendum de 1962, une chape de plomb est tombée sur une société amnésique. Abandonnée, toute une génération, les nuits remplies de cauchemars, devra se réintégrer dans la France des Trente Glorieuses. Tous n'y arriveront pas. Comme Oscar, le jeune amputé de Clermont-Ferrand, "symbole du retour impossible", qui se suicidera après avoir rejoint sa famille. D'autres, ils seront 20000, auront trouvé la mort dans ce combat perdu d'avance. 

    L'ART DE PERDRE, PAR ALICE ZENITER. FLAMMARION, 512P., 22€. 

    DANS L'ÉPAISSEUR DE LA CHAIR, PAR JEAN-MARIE BLAS DE ROBLÈS. ZULMA, 384P., 20€. 

    UN LOUP POUR L'HOMME, PAR BRIGITTE GIRAUD. FLAMMARION, 256P., 19€.

    Source : http://www.lexpress.fr/culture/livre/lever-de-rideau-sur-l-algerie-francaise_1935918.html 


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    Macron et l’algérie

     

     

      La lettre adressée le  26 juin 2017 au Président de la République française au nom du Conseil d’administration de France-El Djazaïr est un acte important conforme aux objectifs statutaires de notre association. Elle a rencontré un large écho en Algérie où plusieurs quotidiens nationaux l’ont publiée. En France, par contre, seul le journal La Marseillaise en a rendu compte sur une demi-page. 

       Cette lettre expose notre vision de la coopération entre l’Algérie et la France, entre nos deux pays, nos deux peuples et formule des propositions afin de la développer : condamnation sans ambiguïté du colonialisme ; abrogation de la loi du 23 février 2005 sur les soi-disant bienfaits du colonialisme et conclusion d’un Traité de Paix ; la vérité sur la mort de Maurice Audin ; le développement de relations économiques mutuellement avantageuses et la renégociation du Traité d’association de 2002 entre l’Algérie et l’Union Européenne ; essor de la coopération culturelle et soutien aux initiatives de Paix de l’Algérie. 

       La réponse que le Président Macron nous a adressée le 6 juillet a été appréciée par nos adhérents comme une réponse diplomatique certes tissée de paroles sympathiques mais sans engagements précis. 

    La lecture attentive de son discours prononcé le 29 août devant les ambassadeurs au cours duquel, devant les hauts fonctionnaires représentant la France à l’étranger, il était tenu à une certaine rigueur, on a une idée un peu plus précise de l’orientation qu’il entend donner à notre politique étrangère. Les louanges adressées à l’ancien ministre Laurent Fabius et la nomination de Jean-Yves Le Drian   qui se sont comportés et se comportent en VRP des milieux d’affaires témoignent de la volonté du Président des banques. Dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, s’il affirme la nécessité de « faire plus pour la mise en oeuvre de l’accord d’Alger » ce qui constitue un désaveu de sa déclaration intempestive contre l’Algérie proférée à Gao le 19 mai dernier, il continue cependant de privilégier la coopération militaire au sein du G5 avec le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad à l’opposé de l’accord de Paix d’Alger. 

       Cet « Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali » cosigné par l’Etat malien et les principales organisations touareg, grâce à la médiation de l’Algérie, à laquelle ils ont exprimé leur « profonde reconnaissance », est un document de 30 pages qui détaille les mesures à mettre en œuvre pour arrêter l’engrenage de la violence et rétablir la Paix : développement économique équilibré au nord et au sud ; maintien de l’unité nationale du Mali ; respect de la diversité culturelle ; partage du pouvoir et des compétences ; lutte contre le terrorisme. C’est un accord qui privilégie une démarche politique. Ce n’est, à l’évidence, pas celle du Président Macron. A plusieurs reprises, M. Abdelkader  Messahel le ministre algérien des Affaires étrangères a mis en garde contre d’éventuelles nouvelles opérations militaires d’inspiration occidentale qui ne pourraient qu’envenimer la situation dans cette partie de l’Afrique. 

       Devant les ambassadeurs, Emmanuel Macron a évoqué ses prochaines visites à l’étranger, sans mentionner l’Algérie alors qu’il en était question il y a quelques semaines.  

       Le journal Le Monde affirmait récemment : « A 39 ans, il (Macron ndlr) incarne une génération pragmatique qui veut surmonter le passé… » Ce n’est malheureusement pas une affaire de génération. Avec le président Macron ce sont les milieux d’affaires qui sont aux commandes et ce sont leurs intérêts qui priment et non ceux des peuples. 

    Bernard DESCHAMPS

    Ancien député 

    8 septembre 2017

    POUR RAPPEL

    FRANCE-EL DJAZAÏR                                                                           26 juin 2017 

              Association d’amitié  

            franco-algérienne 

        331, Chemin Mas  Barbut 

            30129 REDESSAN 

                                                                                    Monsieur Emmanuel MACRON 

                                                                              Président de la République Française 


     

    Monsieur le Président de la République, 

       Notre association d’amitié a été créée dans le prolongement du combat que nous avons mené contre la loi française du 23 février 2005 sur les soi-disant « bienfaits de la colonisation ». 

       A l’occasion de l’élection présidentielle, nos adhérents ont voté au 1er et au 2e tour pour divers candidats, à l’exclusion de la candidate du Front National. 

       Attentifs à vos prises de position, nous avons pris connaissance de vos déclarations à la presse algérienne. Ainsi le 4 février 2017, vous avez  déclaré au quotidien El Watan : « Pour la France, l’Algérie est une priorité […]  je veux mettre en avant les projets de coopération, les solutions concrètes entre nos deux pays dans les domaines de l’économie, de l’éducation, de l’innovation technologique, en nous appuyant notamment sur la jeunesse. » 

          La dénonciation sans ambiguïté du mal fait par la colonisation à l’Algérie est une des conditions essentielles pour l’établissement de relations solides et durables entre nos deux peuples, entre nos deux pays. C’est pourquoi, nous attendons de votre part la reconnaissance officielle des crimes d’Etat que furent la sanglante répression du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata, le pogrom du 17 octobre 1961 à Paris, l’assassinat de 9 manifestants le 8 février 1962, ainsi que la vérité sur la disparition du jeune mathématicien communiste Maurice Audin. 

       La loi du 23 février 2005 doit être abrogée et un Traité de Paix et d’Amitié signé entre l’Algérie et la France comme cela avait été envisagé par les Présidents Bouteflika et Chirac. 

       Dans le domaine économique, les relations entre nos deux pays doivent être mutuellement bénéfiques, ce qui implique une intervention résolue de la France auprès de l’Union Européenne pour que soit renégocié l’Accord d’association entre l’Algérie et l’U.E. signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, alors que l’Algérie était fragilisée par le terrorisme. Le caractère asymétrique  de cet accord qui impose des conditions léonines telles que les privatisations, a surtout profité aux pays de  l’Union Européenne. Ce déséquilibre s’est encore aggravé depuis la baisse durable du prix des hydrocarbures qui constituent l’essentiel des exportations de l’Algérie.  

       Nous pensons que la France doit désormais privilégier non plus ses exportations vers l’Algérie, mais les investissements industriels dans le respect de la règle algérienne du 51/49 ainsi que les transferts de technologies y compris dans le domaine du nucléaire civil. 

       Dans les domaines de la recherche et de la culture, il est de l’intérêt de la France et de l’Algérie de développer et faciliter les échanges, les coopérations entre les Etablissements publics de formation, les Universités, les Instituts, le secteur hospitalo-universitaire, les bibliothèques et de mieux faire connaître en France le riche patrimoine culturel algérien, sa foisonnante création artistique et sa riche littérature. Les jumelages entre collectivités doivent être encouragés. L’accès des historiens aux archives doit être facilité.  

       Des négociations devraient être entreprises avec l’Algérie afin de rétablir la libre circulation entre nos deux pays. 

       La France doit appuyer les initiatives de l’Algérie en faveur de la paix notamment en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient et il devra être mis fin aux interventions militaires extérieurs de la France et de l’OTAN. La France doit soutenir les résolutions de l’ONU en faveur de l’autodétermination du Sahara Occidental et d’un Etat palestinien viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Enfin, la France et l’Algérie devraient agir de concert pour le désarmement et la non-prolifération nucléaire, pour l’interdiction des armes chimiques et biologiques. Nous pensons que la France doit procéder à la décontamination du Sahara et indemniser les victimes algériennes des essais nucléaires français.

       Cette orientation que nous souhaitons de la politique française à l’égard de l’Algérie qui a été amorcée par les Présidents Chirac et Hollande serait conforme aux intérêts de nos deux pays, de nos deux peuples. Nous vous demandons, Monsieur le Président de la République de vous engager résolument dans cette voie. 

       Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos respectueuses salutations. 

     

    Oucine BENCHOUYEB 

    Président de France El Djazaïr  

    Bernard DESCHAMPS 

    Ancien président-fondateur   

    de France-El Djazaïr 

    Ancien député

             9 août 2017 

    Réponse du président macron

     au courrier de France-el djazaïr

    Macron et l’Algérie

    Vous trouverez ci-après la réponse du Président Macron à notre courrier du 26 juin 2017 que nous republions également afin que vous puissiez comparer les deux lettres. 

    Nous souhaitons avoir votre opinion sur cet échange de correspondances. Les commentaires sont libres. Vous avez la possibilité de les déposer sur ce blog afin que chacun puisse en prendre connaissance. 

    Macron et l’Algérie

     


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  • L’Algérie indépendante répond aux «nostalgériques» et autres revanchards de l'Algérie française, aux esprits malveillants et belliqueux qui ne cessent de dire que l’Algérie est une «création artificielle» de la France …

    Lieux de mémoire : D’où vient le nom « Algérie » ?

    Par les temps de virulente cabale anti-algérienne, temps qui courent incongrûment au-delà de nos frontières, et des enjeux politiques qui les sous-tendent, il est malheureusement de ces esprits malveillants qui —urbi et orbi— sont vraiment mal inspirés de s’en prendre une fois de plus, une fois de trop à l'Algérie.

    Tout cela dans la mesure où ces esprits s’échinent, chaque fois que l'occasion s'en présente, à ne voir que le doigt, au lieu de voir ce que ce doigt montre, à savoir la réalité d'un pays qui existe depuis la nuit des temps, en tout cas bien des siècles avant la colonisation française.
    Verdict implacable de l'Histoire, l'Algérie existe bel et bien avant la colonisation française. Cette vérité axiomatique, nous n'aurons de cesse de la répéter et ce, contrairement à ce que, en l'occurrence, prétendent éperdument les fervent adeptes de la «nostalgérie» révolue qui ne cessent de dire que c'est une «création artificielle» de la France. Cela dit, à celles et ceux qui, encore hésitants, ne savent pas trop si notre pays, version moderne de la Numidie antique, existe depuis longtemps ou pas assez sous le nom que nous lui connaissons aujourd'hui, nous suggérons les lignes ci-après qui, n'en déplaise à ces «historiens» vermoulus par le temps et l'histoire, lèveront, une bonne fois pour toutes, les doutes et assertions des esprits malveillants, belliqueux et revanchards, d'ici et d'outre frontières. 

    D'où vient le nom «Algérie» ? 

    Eh bien, quitte à nous répéter, nous soutenons —une fois de plus— que le nom «Algérie» vient de très loin, en tout cas bien avant la colonisation française -et surtout bien avant qu'un certain ministre français de la guerre, Antoine Schneider en l'occurrence, eût ainsi nommé notre pays en 1839-. Bien avant la colonisation française, disions-nous, du fait majeur que non seulement l'Algérie n’est pas née de l’indépendance en 1962, ni même un siècle et demi avant, mais que ses racines remontent jusqu’à la préhistoire, pour ne pas dire jusqu'à l'aube de l'humanité.
    Alors, pour ce qui est très précisément du nom «Algérie», il faut savoir qu'il dérive du mot «Alger», corruption du mot «El Djazair», (les îles) : allusion faite à la poignée d’ilots que rattache à la ville, à partir de 1517, le fondateur de la Régence d’Alger, Khair-Eddine Barberousse. A titre d'illustration, il faut savoir qu'au moyen-âge occidental —plutot ténébreux— correspond l'âge des lumières au Maghreb arabo-musulman. Les soldats de chez nous, autrement dit en Algérie- et du voisinage immédiat portaient alors une cotte de maille nommée «jaseran» ou «jaseron» qui trahit son origine. On fabriquait en effet à Alger des cottes de maille annulaires de qualité. Le latin «Jasarinus», attesté dès le XIe siècle, vient de l’arabe «Jaza’iri», littéralement «originaire d’Alger». Et d'ailleurs, dès le XVIe siècle et jusqu'à ce jour, on nomme «jaseran» ou «jaseron» en joaillerie une chaîne en or à maille fine d’anneaux inspirée de la cotte de maille algérienne dont à présent on continue de faire des colliers et des bracelets.
    Il faut savoir aussi —et bien s'en souvenir— que déjà en 1602, un certain Conestraggio Jéromine a publié à Venise une brochure de 16 pages intitulée «Relationne dell’ apperechioper sorprendire Algeri». Or ce document n'a été traduit en français qu'en... 1882 par Henri de Grammont, alors président de la Société historique africaine. Toujours au XVIIe siècle, dans les traductions latines de la "Description de l’Afrique" par Léon l’Africain, on trouve les mots «Algira», «Algiram»(1632). Plus tard, en 1754, on trouve encore «Algéri» (1754, Istori degli stati di Algéri, Tunisi, Tripoli et Maracco). Tous ces termes «Algéri», «Algara», «Algiram» désignent la ville ou la résidence d’Alger ; et bien évidemment par extension son arrière-pays, qu’on appelle de nos jours «Algérie».

    L’émir Abdelkader a employé plus d'une fois le vocable «Watan djazairi»

    Déjà depuis bien des siècles donc, les Italiens et les Anglais disent «Algé’ria» pour Algérie. A quelle époque le nom a-t-il été introduit en France coloniale ? On ne le trouve guère qu’à partir de 1832 dans un ouvrage intitulé «Sur les colonies militaires de l’Algérie», par le général Dubourg. Puis en 1839, lorsque Antoine Schneider, alors ministre de la Guerre, décrète que «le pays occupé par les Français dans le nord de l’Afrique sera, à l’avenir, désigné sous le nom d’Algérie» alors que le nom en question et le pays qui y correspond existaient déjà bien avant -autrement dit durant des siècles- bien avant donc, la déclaration de ce ministre. La même année (1839) on retrouve le nom en question dans une étude d’Aristide Guibert, intitulée «De la colonisation du Nord de l’Afrique, nécessité d’une exploitation industrielle et agricole de l’Algérie». On trouve enfin cette appellation dans un document officiel, un arrêté pris à Oran par le général-comte Clauzel et daté du 17 novembre 1835. Le document se rapporte aux droits de patente et de navigation. L’article 2 de cet arrêté est ainsi libellé : «...sera exécutoire dans les ports de l’Algérie, trois jours après...», etc.
    Le Dictionnaire de la langue française avec latin et manuel d’orthographe et de néologie De Boiste -deuxième édition de l’an XI (1803)- indique bien : 1/ Alger (Algeranum), royaume de Barbarie ; 2/ Alger (Ruscurrum), ville capitale du royaume de même nom ; 3/ Algérien (n.c) adjectif d’Alger (Algériensas). Le nom Algérie, tant en langue arabe qu'en Italien, portugais ou espagnol, était donc bien connu dès le XVIe siècle ; même si, à l’époque, il ne visait que la capitale et l'arrière-pays. Il était d’autant plus connu -à fortiori en arabe- que l’émir Abdelkader, qui quelques décennies plus tard, se battant au nom de la résistance à l’occupation française, a employé plus d'une fois le vocable «Watan djazairi», la patrie algérienne. Ce fait est d'ailleurs rapporté —entre autres historiens— par Daniel Rivet, auteur de plusieurs ouvrages sur le Maghreb, au cours d'un entretien intitulé «Le Maghreb avant, pendant et après la colonisation», dans La revue pour l'intelligence du monde, une publication de Jeune Afrique (mai-août 2009).                                
    Moralité de l'histoire à propos du nom «Algérie» et de l'assertion «création artificielle» de la France : avant d’avancer une ineptie quelconque concernant notre pays, les «nostalgériques» et autres revanchards de l'Algérie française et de l'irrédentisme du voisin de l'Ouest seraient bien avisés de toujours bien vérifier d’abord ce qu’ils vont dire ou écrire —en se documentant aux bonnes sources bien sûr— car sait-on jamais, ils risquent de mettre la langue ou le doigt dans un engrenage d’où il sera difficile de l’en ressortir indemne. Avis donc à tous les falsificateurs «urbi et orbi» de l'histoire de notre pays !

    SOURCE : http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/113376 


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  • Chers amis, ce matin, à mon réveil, j’ai une pensée pour tous ces hommes, femmes, enfants qui ont tout perdu, pour certains la vie, après le passage des ouragans dans des îles que l’on disait paradisiaques et qui sont devenues l’enfer… mais attention l’Homme est peut-être responsable du réchauffement climatique, en France métropole le passage de la tempête Xynthia en 2010, causant la mort d’au moins 51 personnes, un an après Klaus en janvier 2009, et Lothar et Martin en décembre 1999, pose la question de la fréquence de ces phénomènes naturels extrêmes et de leur lien éventuel avec le réchauffement de la planète. Patrick Galois, prévisionniste chez Météo-France, estime que le changement climatique accroît la montée des eaux.

    Saint-Martin : l'incroyable avant-après

     le passage de l'ouragan Irma

    Du paradis à l'enfer. L'expression n'est on ne peut plus idoine pour qualifier le passage dévastateur d'Irma dans la magnifique île de Saint-Martin. Les rues sont transformées en rivières, des bâtiments complètements détruits, et un pont à bascule a subi de lourds dégâts. Face au déchaînement de la nature, l'homme n'est finalement rien.

    Irma, Harvey, Katrina : d'où viennent

     les noms des ouragans ?

    Tant de jolis noms pour désigner d'effroyables catastrophes naturelles... D'où proviennent-ils ?

    Du paradis à l'enfer. L'expression n'est on ne peut plus idoine pour qualifier le passage dévastateur d'Irma dans la magnifique île de Saint-Martin.

    Irma, Harvey, Katrina, José... Pourquoi de tels noms ? Petit retour historique. Au XXème siècle, les ouragans et tempêtes étaient tout simplement nommés en fonction du saint-patron du jour. Pratique, mais parfois peu commode. A titre d’exemple, hier (8 septembre), si un ouragan venait à se déclarer, il prendrait le nom de "Nativité de la Vierge Marie". Gênant pour désigner un événement qui détruit tout sur son passage... Les choses changent durant la Seconde Guerre Mondiale. A ce moment-là, les marins américains choisissent de nommer les violentes tempêtes en fonction des prénoms de leurs compagnes et petites amies. Là aussi, on s'interroge quelque peu ! Un moyen de les garder près d'eux, sans doute. Le Bureau météorologique international adopte en 1953 cette méthode. Mais à compter des années 1970, le mouvement féministe critique cette pratique, jugée beaucoup trop sexiste ! En 1979, ce procédé est abandonné et la parité est mise en place. Une étude scientifique en 2004 a toutefois démontré que les ouragans aux prénoms féminins avaient été plus mortels que leurs homologues masculins... Mais ne comptez pas sur nous pour en tirer un quelconque commentaire !

    L'ordre alphabétique, mieux que des noms techniques

    En météorologie, les ouragans sont d'abord catégorisés en fonction de leur puissance, allant de 1 à 5 ("Irma" était à ce titre de catégorie 5, et certains spécialistes ont admis que s'il existait un sixième niveau, il y appartiendrait). On les affuble également de noms techniques, un peu à l'image des planètes nouvellement découvertes. Pour le grand public et les médias, toutefois, il est beaucoup plus facile d'identifier un ouragan s'il possède un prénom commun. C'est en ce sens que sont désormais choisis les noms des ouragans. Ainsi, en 2017, le premier cyclone de l'année fut nommé Arlene. Puis l'ordre alphabétique est suivi, jusqu'à arriver récemment à "Harvey" (au Texas) puis "Irma", actuellement dans les Caraïbes. "José" est la tempête tropicale qui est annoncée pour sévir aujourd’hui 9 septembre dans la région. Certaines lettres trop rares peuvent toutefois être occultés, comme le "Q". Vous savez tout !


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    Guerre d'Algérie : le jour où des Français ont prôné

    le droit à l'insoumission

    Guerre d'Algérie: le jour où des Français ont prôné le droit à l'insoumission

    Une banderole proclamant «Paix en Algérie» flotte au-dessus de la foule des ouvriers de la régie Renault à Boulogne Billancourt, le 19 octobre 1960.  © AFP 

     

    6 septembre 1960 : «Un mouvement très important se développe en France...» C’est ainsi que commence la «Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie» publié ce jour-là. Ce manifeste signé par 121 personnalités aura un écho important alors que la guerre d’Algérie dure depuis quasiment six ans. Le journal «Le Monde» fait état de cet appel le 7 septembre 1960.

    «De plus en plus nombreux, des Français sont poursuivis, emprisonnés, condamnés, pour s'être refusés à participer à cette guerre ou pour être venus en aide aux combattants algériens», affirme le manifeste.
    «Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français. La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres», indique le texte dans la partie la plus forte, sa conclusion.

    Parmi les signataires, on trouve la fine fleur de l'intelligentsia française, Simone de Beauvoir, Jean-Louis Bory, Pierre Boulez, André Breton, Claude Lanzmann, Jean-Paul Sartre ou Simone Signoret. Au total, ils sont 121 à signer ce manifeste.

     

    De Gaulle: «On n'arrête pas Voltaire»

     

    Les premiers signataires de cette défense de l'insoumission sont rapidement suivis par de nombreux autres. Certains seront sanctionnés, parfois lourdement (privés d'enseignement ou d'antenne), des journaux censurés.
    En 1960, de Gaulle est au sommet de l'Etat depuis plus de deux ans. Venu au pouvoir en 1958 à l'occasion d’une crise à Alger, il n’a guère fait avancer le conflit, semblant balancer entre l’option militaire et la négociation. Alors que quelque 400.000 soldats français sont mobilisés en Algérie, la guerre fait toujours la Une de l’actualité, isolant la France sur la scène internationale. Si en Algérie les combats continuent, en métropole l'opposition à la guerre progresse. Le 5 septembre s'ouvre le procès contre le réseau Jeanson, un mouvement de soutien au FLN.

    L'appel n'est pas apprécié par le pouvoir qui fait tout pour le cacher. «Vérité-Liberté le publia, mais fut saisi. Le 14 octobre, le gérant de la publication fut, du reste, inculpé de provocation de militaires à la désobéissance; Le Monde quant à lui imprime les trois propositions finales du manifeste, et couvre l’affaire en publiant régulièrement le nombre et l’identité des nouveaux signataires. Les prises de position des personnalités françaises déclenchent de fortes réactions de l’opinion publique. Cette initiative est fustigée par une bonne partie des milieux politiques», rappelle l'historienne Aude Vassallo.
    Dans les
    archives du Monde, on peut lire à la date du 8 septembre 1960: «Certaines des personnalités (écrivains, artistes, universitaires) qui avaient signé en juillet une "déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie", qui vient d'être rendue publique, ont reçu la visite de fonctionnaires de la préfecture de police qui les ont priées de confirmer qu'elles avaient donné leur signature». Le lendemain, le journal annonce une «information contre X pour provocation à l'insoumission et à la désertion».
    Le mathématicien Laurent Schwartz, signataire, est ainsi
    interdit d'enseignement sur ordre de Pierre Messmer. Sartre demande à être inculpé... Mais de Gaulle aurait affirmé: «On n'arrête pas Voltaire.»

    Dans le monde, le manifeste rencontre un écho plutôt positif, mais en France l'appel soulève une vive opposition. «Une certaine classe intellectuelle française à travers un second manifeste, publié le 7 octobre dans les colonnes du Figaro, vient fustiger le précédent texte qualifié de "déclarations scandaleuses" et les auteurs qualifiés de "traîtres"», note le site algérien Memoria
    Si l'insoumission n'a guère été défendue par les mouvements politiques en place – même le PC était prudent sur cette question –, des chiffres montrent que le mouvement en ce sens a été relativement important. Une thèse, signée
    Tramor Quemeneur, affirme qu'au total ce sont près de 15.000 jeunes Français qui ont «été insoumis, déserteurs ou objecteurs de conscience pendant la guerre d’Algérie  la même proportion de refus que celle des jeunes Américains pendant la guerre du Vietnam». Pourtant, la répression sera sévère. les Français refusant la guerre devront souvent trouver refuge à l'étranger pour de nombreuses années. 
    En Algérie, l'engagement de certains de ces jeunes Français qui ont choisi de dire non à la guerre est resté dans les mémoires, comme le montre
    cette Une d'El Watan ainsi que cette vidéo qui rendent hommage à Jean-Louis Hurst.

    Guerre d'Algérie: le jour où des Français ont prôné le droit à l'insoumission

    SOURCE : http://geopolis.francetvinfo.fr/guerre-d-algerie-le-jour-ou-des-francais-ont-prone-le-droit-a-l-insoumission-156103 

     

      

     


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