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    Contre tous les racismes "Vive la France des couleurs"

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    Simone Veil au Panthéon

    dimanche 1er juillet 2018

    Simone Veil sauva de nombreux patriotes algériens *** Simone Veil insultée, humiliée

    Un an après son décès, Simone Veil entre dimanche au Panthéon, accompagnée de son mari, Antoine Veil, disparu en 2013 (illustration). | BENOIT TESSIER / REUTERS.

    L'entrée au Panthéon de l'icône de la lutte du droit des femmes, décédée le 30 juin 2017 aura lieu dimanche 1er juillet 2018 

    Simone Veil au Panthéon. Le déroulé

     de la cérémonie dimanche 1er juillet 2018

    Un an après son décès, Simone Veil entre dimanche 1er juillet au Panthéon, accompagnée de son mari, Antoine Veil, disparu en 2013. Une cérémonie exceptionnelle, orchestrée par l’Elysée, et ouverte au plus grand nombre. Elle sera notamment marquée par de nombreuses références à l’Europe, au cœur de l’engagement de Simone Veil, et à la Shoah, dont elle était l’une des rescapées.

    Elle sera la 76e personnalité et la 4e femme à être honorée au Panthéon, dimanche 1er juillet. L’ancienne ministre de la santé et académicienne Simone Veil y sera accompagnée de son mari, Antoine Veil.

    L’hommage débutera en fait dès ce vendredi, après la sortie des cercueils des époux Veil du cimetière du Montparnasse. Ils seront exposés durant deux jours au Mémorial de la Shoah (rue Geoffroy-l’Asnier, 4e arrondissement), dont Simone Veil a été l’un des membres fondateurs. Le public est invité à leur rendre un dernier hommage, vendredi et samedi, de 10h à 18 h.

    10 h 30, départ du cortège depuis le Mémorial de la Shoah

    Pour la grande cérémonie, dimanche matin, le cortège partira du Mémorial, à 10 h 30, escorté par quinze motards de la Garde républicaine. Il traversera l’Ile Saint-Louis pour rejoindre les quais de la rive gauche de la Seine, qu’il suivra jusqu’au boulevard Saint-Michel, pour monter à la place Edmond-Rostand, où il doit arriver à 10 h 45.

    11 h, remontée de la rue Soufflot

    Les deux cercueils seront alors recouverts du drapeau français. Portés chacun par huit gardes républicains, ils remonteront, à partir de 11 h, la rue Soufflot, dans laquelle sera déroulé un tapis bleu. La couleur « de la paix, de l’entente entre les peuples et, bien sûr, de l’Europe », précise l’Elysée.

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/politique/simone-veil/simone-veil-au-pantheon-le-deroule-de-la-ceremonie-dimanche-1er-juillet-5852466 

    SIMONE VEIL SAUVA DE NOMBREUX PATRIOTES ALGéRIENS

    Simone Veil sauva de nombreux patriotes algériens *** Simone Veil insultée, humiliée *** Un incident en Bourgogne-Franche-Comté

     

    Ce que les Médias français ont occulté :

     

    Simone Veil, cette rescapée

     

    d’un camp de concentration

     

     qui sauva les condamnés à mort

     

    algériens.

     

    Simone Veil, de son vrai nom Simone Jacob, s’est éteinte vendredi matin 30 juin 2017 à 8 h 15 à l’âge de 89 ans. Elle devait fêter ses 90 ans le 13 juillet 2017. 

    Femme très engagées en France et en Europe, Simone Veil rescapée d’un des plus horribles camps de concentration nazi, Auschwitz en l’occurrence, alors qu’elle n’avait que 16 ans lorsqu’elle a été déportée avec sa mère et sa sœur aînée, Simone s’en sort avec force de caractère. 

    Sa relation avec l’Algérie, Simone Veil l’a marquée durant la Guerre de libération 1954/1962. Une époque où elle était haut fonctionnaire au ministère français de la justice, s’occupant des établissements pénitenciers. 

    Assurément très marquée par les atrocités qu’elle avait subies au camp d’Auschwitz, Simone prend une part importante dans le sauvetage des prisonniers algériens. 

    Affectée, en sa qualité de magistrat chargée des prisons, à s’occuper du très délicat dossier des prisonniers en Algérie, Simone Veil marque par son passage dans les prisons algériens sous le colonialisme français, une emprunte qui lui reste gratifiante. 

    Se rendant dans les prisons, elle fut très mal accueillie par les responsables pénitenciers. Simone Veil doit résoudre un problème très compliqué, puisque tous les condamnés à mort devraient y passer à la guillotine. Bien que le général De Gaulle ait décidé de suspendre leur exécution en 1958 pour pouvoir mener sa politique de « la Paix des braves », une farouche résistance des militaires français présents sur le sol algérien s’est mise en place. Les colons étaient galvanisés par « le sans pitié » de François Mitterrand, alors ministre de la justice depuis 1955 qui en exécuta une quarantaine sur les 150 algériens condamnés à mort. 

    Pour Simone Veil qui débarque alors en 1959, devrait trancher sur un dossier très complexe, celui de savoir s’il faut garder prisonniers des centaines de personnes condamnées à mort alors que le général De Gaulle a suspendu leur exécution. 

    Elle finit par trouver un compromis, celui de les transférer en métropole pour leur éviter le couperet. Pour ce qui concerne les femmes algériennes prisonnières, elle avait demandé qu’elles soient regroupées dans le même centre pénitencier et qu’elles puissent bénéficier de cours.

     

    L’Algérie, par la voix de Bouteflika, rend

    hommage à Simone Veil qui sauva

     de la mort 110 prisonniers algériens

    Dans une émouvante lettre de condoléances, le président algérien s’adresse à la famille Veil :  «  le peuple algérien (…) n’oublie pas aussi la proximité et la solidarité que cette grande dame lui a témoignées »

    Les hommages suite au décès de Simone Veil, en voie de panthéonisation, ont afflué de toutes parts. Et c’est un hommage vibrant, venu dAlgérie, qui rappelle une nouvelle fois qui était Simone Veil, cette femme qui avant de prendre à bras le corps le dossier brûlant de l’avortement, avait croisé le fer avec François Mitterrand, alors impitoyable ministre de la Justice pour sauver des condamnés à mort algériens.

    “C’est avec une immense tristesse que j’ai appris la nouvelle du décès de Simone Veil dont la vie passionnante aura été marquée autant par ses propres souffrances de la barbarie nazie, que par son engagement personnel admirable et inlassable contre toutes formes de déni de justice“ a écrit le président algérien Abdelazziz Bouteflika dans son message.

    “Le peuple algérien a compté Simone Veil parmi les amis de ses justes causes. Il n’oublie pas aussi la proximité et la solidarité que cette grande dame lui a témoignées durant la terrible tragédie nationale qu’il a vécue“ a-t-il ajouté.

    Bouteflika fait ici référence au sort des prisonniers algériens durant la sanglante guerre de Libération ou d’Indépendance algérienne (1952/1962). Condamnés à la guillotine, leur sort est suspendu depuis le processus entamé par le général de Gaulle, appelé la « Paix des braves ».

    Mais les militaires et directeurs d’établissement pénitentiaires français présents en Algérie n’entendent pas faire preuve de clémence à l’égard de ceux qu’ils considèrent comme de farouches ennemis coupables de tortures et de terrorisme. François Mitterrand, alors ministre de la Justice, abonde en leur sens, et leur refuse sa clémence. Il en fait exécuter une quarantaine sur les 150 condamnés à mort.

    Simone Veil est alors magistrate chargée des prisons, se souvient La Voix de l’Algérie.

    « Se rendant dans les prisons [en 1959], elle fut très mal accueillie par les responsables pénitenciers, explique le journal algérien. Simone Veil doit résoudre un problème très compliqué, puisque tous les condamnés à mort devraient passer à la guillotine ».

    « Elle finit par trouver un compromis, celui de les transférer en métropole pour leur éviter le couperet. »

    Une action qui scellera une amitié éternelle entre Simone Veil et l’Algérie.

    Source : http://fr.timesofisrael.com/lalgerie-par-la-voix-de-bouteflika-rend-hommage-a-simone-veil-qui-sauva-de-la-mort-110-prisonniers-algeriens/

     

     

    Comment Simone Veil a aidé les détenus politiques FLN incarcérés à Fresnes

    Simone Veil sauva de nombreux patriotes algériens *** Simone Veil insultée, humiliée

     Simone Veil. D. R. 

    Le quotidien français Le Monde a publié un témoignage de Mohand Rachid Zeggagh, ancien détenu à la prison de Fresnes (région parisienne), durant la Guerre de Libération nationale, qui exprime un sentiment de reconnaissance à l’égard de Simone Veil, partagé sans aucun doute par tous ses codétenus, pour le rôle exceptionnel qu’elle a rempli à leurs côtés en intervenant pour l’amélioration de leurs conditions de détention et contre l’arbitraire de l’appareil répressif colonial.

    Simone Veil était, à l’époque, haut fonctionnaire au ministère français de la Justice, s’occupant des établissements pénitenciers. «Simone Veil entoura son rôle d’une discrétion à toute épreuve, par souci d’efficacité mais surtout en raison de sa modestie grandiose et permanente», écrit Mohand Rachid Zeggagh. «Elle a sauvé de nombreuses vies algériennes, en toute discrétion», affirme-t-il. Il n’hésite pas à écrire qu’«elle représente pour nous, anciens prisonniers politiques FLN, l’honneur de la France et la fraternité républicaine». Il rappelle comment les deux grèves de la faim de juin 1959 (douze jours) et de juillet (dix-huit jours) ont permis aux détenus algériens de Fresnes de découvrir qui étaient le ministre français de la justice de l’époque, Edmond Michelet, et la magistrate détachée à la direction de l’administration pénitentiaire (AP), Simone Veil : «Nous apprîmes que tous deux étaient d’anciens déportés dans les camps de concentration nazis.»

    Ces deux grèves de la faim avaient pour objectifs de «mettre un terme au régime de droit commun qui nous était appliqué que nous estimions infamant» et «rejeter les motifs juridiques de notre emprisonnement, tels que ceux d’’association de malfaiteurs’, de ‘hors-la-loi’, de ‘racketteurs’ ou encore de «’banditisme’». «Dans nos têtes, nous étions avant tout des prisonniers politiques, ce qui non seulement nous singularisait des droit commun, mais aussi nous incitait à refuser toutes les mesures vexatoires, répressives ou à visée dégradante, focalisées sur nous en permanence pour tester nos capacités d’endurance et de résistance à la soumission».

    Dans ce combat, Simone Veil, l’humaniste, a été de leur côté et a donné satisfaction à leurs revendications, en sa qualité de directrice de l’administration pénitentiaire au ministère français de la Justice. Elle a eu le courage d’aller «à l’encontre de la tendance à l’intransigeance et à la répression du Premier ministre de l’époque, Michel Debré».

    Mohand Rachid Zeggagh rapporte le témoignage de l’avocate Nicole Dreyfus, qui lui révéla «les efforts considérables déployés par Mme Veil, au risque de mettre à mal sa carrière de haut fonctionnaire, pour transférer en France les dizaines de militantes du FLN qui croupissaient dans les geôles coloniales en Algérie sous un régime plus sévère que celui des prisons de métropole, puisque le pouvoir judiciaire y était entre les mains de l’armée».

    Simone Veil, décédée le 30 juin dernier, était connue en France pour son action politique et sa lutte pour les droits des femmes, mais pas du tout pour son activité pro-Algérie durant notre Guerre de libération. «Tenace, déterminée», c’est ainsi que la qualifie Mohand Rachid Zeggagh. Il souligne son «attitude humaine de fraternité et de réconfort» à l’égard des femmes prisonnières, comme «un antidote aux malheurs et aux souffrances infligées par les partisans de la torture qui redoublaient de férocité à l’époque».

    Houari Achouri 

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2017/08/10/simone-veil-a-aide-detenus-politiques-fln-incarceres-a-fresnes/ 

     

     

    Mais Simone Veil est plus connue

     pour avoir défendu et fait adopter la loi

     sur l’IVG.

    Insultée, calomniée par une partie de la droite et toute l’extrême-droite, Simone Veil, contre vents et marées a gagné son combat en faveur de l’IVG grâce à la gauche et les centristes unanimes.

    Insultée, elle dit avoir ressenti

    "un immense mépris"

    Dans les tribunes du public, à l'inverse de l'hémicycle, ce sont les femmes qui dominent, venues en masse écouter la ministre. Suivent plus de 25 heures de débats durant lesquelles Simone Veil affronte insultes et propos de "soudards", racontera-t-elle, pendant qu'à l'extérieur, des militants anti-avortement égrènent leurs chapelets. Trois jours et deux nuits de combat contre les tenants de sa propre majorité. Michel Debré, ancien Premier ministre du général de Gaulle, voit dans ce texte "une monstrueuse erreur historique". Les députés de droite René Feït et Emmanuel Hamel diffusent dans l'hémicycle, à tour de rôle, les battements d'un cœur de fœtus de quelques semaines. Le premier affirme que si le projet était adopté "il ferait chaque année deux fois plus de victimes que la bombe d'Hiroshima". Jean Foyer, ancien garde des Sceaux du général de Gaulle, lance : "Le temps n'est pas loin où nous connaîtrons en France ces avortoirs, ces abattoirs où s'entassent des cadavres de petits hommes."

    Le pire reste à venir. Hector Rolland reproche à Simone Veil, rescapée des camps de la mort, "le choix d'un génocide". Jean-Marie Daillet évoque les embryons "jetés au four crématoire". Jacques Médecin parle de "barbarie organisée et couverte par la loi comme elle le fut par les nazis".

     

     

    Au crépuscule de sa vie, débarrassée de toute fonction politique, Simone Veil avait choisi de consacrer l’essentiel de son énergie à la Fondation pour la mémoire de la Shoah créée en 2000. La chanson Nuit et brouillard, de Jean Ferrat, sur la déportation des juifs et des opposants au nazisme, sera également jouée dimanche 1er juillet 2018. 


     

     


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    Quand on entend certains dire qu'"ils devraient rester dans leur pays", on a du mal à ne pas rappeler qui a commencé à aller dans le pays de l'autre ?...(en ne parlant que de l'histoire récente)… Dans la vidéo qui suit il s’agit de l’Afrique de l'Ouest… mais ce blog a, dans de nombreux articles parlé de la colonisation dans l’Algérie française ce n’était pas mieux... sinon pire...

     




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    Ombre terroriste sur l'ultra-droite française

    Ombre terroriste sur l'ultra-droite Française *** Quand l’ultradroite défendait  l'Algérie française

    Qui sont les militants d’extrême droite arrêtés en France ce week-end pour préparation d’attentats contre des mosquées ? L’implication d’anciens policiers apporte un début de réponse

    Les spécialistes du terrorisme islamique s’étonnaient souvent de l’absence de ripostes violentes aux attentats commis en France depuis l’attaque contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. La réalité n’était pas si tranquille. Arrêtés ce week-end par les services de renseignement intérieur (DGSI) en région parisienne et dans plusieurs départements (Cher, Corse du Sud, Haute-Vienne, Charente-Maritime), neuf hommes et une femme étaient toujours en garde à vue lundi soir.

    «Les citoyens-soldats français au combat»

    Le motif de leur interpellation ? La préparation «d’actes violents ciblant des personnes à confession musulmane». Avec pour objectif des imams radicaux, des militants islamistes sortis de prison et assignés à résidence, mais aussi des femmes repérées pour porter le voile intégral.

    Selon plusieurs témoignages recueillis lundi par les médias français, l’identité du groupuscule derrière lequel se cachaient les personnes arrêtées faisait l’objet d’une surveillance depuis au moins un an. Nommé Action des forces opérationnelles, ou AFO, et connu pour se vanter, sur son site web, de «former les citoyens-soldats français au combat sur le territoire national», ce groupe gravitait autour d’un policier retraité, basé en Charente-Maritime. Plusieurs de ses membres, familiers de clubs de tirs, disposaient légalement de permis de port d’arme. Ils auraient été repérés lors de l’achat de munitions et d’armes supplémentaires, et par leurs liens avec d’autres radicaux de l’ultra-droite prêts à l’action violente, interpellés en octobre 2017.

    Une dizaine de personnes avaient alors été arrêtées à Marseille et en Seine-Saint-Denis, soupçonnées d’avoir envisagé de s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise, député du quartier marseillais du Vieux-Port, a, depuis lors, plusieurs fois réclamé un officier de sécurité.

    Nostalgiques de l’OAS

    Si l’existence, en France, d’un réseau d’ultra-droite violent de grande envergure n’est pas prouvée, trois faits sont assez alarmants. Le premier est la présence, dans ces deux rafles, de jeunes gens de moins de 30 ans désireux de suivre l’exemple du fanatique norvégien Anders Brevik, auteur de la tuerie de masse d’Oslo en juillet 2011. Le second est, chez les membres de cette nébuleuse, la nostalgie avouée de l’OAS, l’Organisation de l’armée secrète qui ensanglanta la France durant la guerre d’Algérie et tenta d’éliminer de Gaulle lors de l’attentat du Petit-Clamart en juillet 1962.

    Troisième fait préoccupant: la présence d’anciens policiers et militaires. Certains d’entre eux, souvent employés de sociétés de sécurité privée, auraient, selon le site Mediapart, été utilisés pour évacuer les facultés en grève, notamment à Montpellier, dont le doyen de la Faculté de droit a ensuite dû démissionner. Quinze cellules de «quatre à sept personnes» étaient, depuis 2015, dans le radar des services de renseignement. Ils accueillent en leur sein un autre type de «revenants»: des anciens soldats déployés contre Daech ou Al-Qaida en Afghanistan ou au Mali.

    Pour éviter tout amalgame, la présidente du Rassemblement national (nouveau nom du Front national), Marine Le Pen, a d’emblée condamné toute forme de terrorisme anti-islam. Les spécialistes de l’extrême droite font aussi remarquer que ces militants formés à l’utilisation de la violence jugent souvent sévèrement la «dérive sociale et multiculturelle» du FN, au sein duquel leur ennemi principal était, jusqu’à son éviction en 2017, l’ancien numéro deux du parti, Florian Philippot, vilipendé pour son homosexualité.

    La tentation de la violence

    «Leur registre est celui du fanatisme : ils sont le miroir des islamistes intégristes qu’ils affirment vouloir combattre. Comme eux, ils ont le culte de la violence», explique au Temps un ancien membre du renseignement pénitentiaire, qui a eu à surveiller d’anciens policiers appréhendés.

    Point important selon les psychologues de la police dans une étude commandée par le Ministère de l’Intérieur : la tentation de la violence s’est aggravée au sein des forces de l’ordre depuis que les islamistes ciblent les policiers.

    Trois attentats particuliers sont souvent cités comme motifs de leur colère par les membres de ces groupuscules d’ultra-droite: le meurtre d’un couple de policiers à Magnanville (Oise) le 13 juin 2016, l’assassinat du capitaine Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées le 20 avril 2017 et la mort récente du colonel Arnaud Beltrame le 24 mars 2018 à Trèbes (Aude). La France a connu une tentative d’assassinat politique attribuée à cette mouvance: celle contre Jacques Chirac, le 14 juillet 2002, par le jeune militant nationaliste Maxime Brunerie.

    SOURCE : https://www.letemps.ch/monde/ombre-terroriste-lultradroite-francaise 

    Ultradroite : une histoire violente

    Quand l’ultradroite défendait

     l'Algérie française

    A la fin des années 50, la guerre d'Algérie divise la France et ses conséquences sont nombreuses. Le référendum sur l'autodétermination, au début des années 60, fera basculer certains militants dans l'activisme.

    Alors que le référendum  sur l'autodétermination en Algérie vient d'être approuvé, au début de l'année 1961, l'organisation politico-militaires OAS, organisation de l'armée secrète, se forme sous la directive de plusieurs militaires.

    Merci d'arrêter la vidéo après le premier sujet, les sujets suivants sont sans rapport avec l'article

     

     

    SOURCE : http://www.cnews.fr/videos/france/2018-06-25/quand-lultradroite-defendait-lalgerie-francaise-786495 


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    Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

    Je rentre d’un repas familial et en ouvrant mon ordinateur deux amis m’apprennent qu’une adhérente du Comité Vérité et Justice pour Charonne venait de décéder, il s’agit d’Huguette Azavant. J’ai recherché sur mon blog et son nom apparait dans plusieurs articles, alors j’ai choisi de vous rappeler celui-ci tout en présentant à la famille d’Huguette et ses nombreux amis mes très sincères condoléances.

    Michel Dandelot

     

    À l'époque, l'affaire avait fait grand bruit. Alfred Locussol, fonctionnaire, était assassiné à Alençon par deux membres de l'OAS. Les divers partis de gauche lui rendent hommage le 4 janvier 2012. 

    Le Parti communiste et divers mouvements de gauche rendent hommage à l'un des leurs « afin de matérialiser le souvenir d'Alfred Locussol, commente Pierre Frénée. Nous avons prévu une expo de documents à la salle Baudelaire le 4 janvier, de 14 à 18 h. De 18 à 20 h, nous organisons une table ronde avec historiens, chercheurs et des représentants des organisations qui appelèrent à manifester contre l'OAS après son assassinat. Tous les publics sont invités, bien sûr. Nous souhaitons rencontrer des témoins de cette époque. Qu'ils n'hésitent pas à nous contacter ».

    L'affaire Locussol avait fait grand bruit à Alençon. Le 3 janvier, à l'heure du repas, alors qu'il déjeunait avec sa soeur, Alfred Locussol, fonctionnaire, est assassiné dans sa maison par un jeune homme qu'il vient de faire entrer dans son salon. Une voisine de Locussol a vu un jeune homme brun, très élégant, se diriger vers la gare. Il ne se soucie pas des cris de la soeur. Un indice qui n'échappera pas au commissaire principal René-Louis Quellec, appelé sur les lieux... À l'hôtel de Rouen, face à la gare, deux jeunes gens consomment une boisson avant de monter dans le train pour Le Mans. Le commissaire comprend vite qu'il s'agit très probablement des assassins. 

    Arrêtés dans la gare du Mans 

    Quellec, qui avait lui-même perdu un de ses amis, Roger Gavoury dans un assassinat par « un commando Delta » de l'OAS, prend l'affaire à bras-le-corps. Il alerte ses collègues du Mans. Les deux suspects sont arrêtés à la gare mancelle, moins de deux heures après l'attentat. Il s'agit de Paul Stephani, 25 ans, engagé dans l'OAS « sans condition » pour toucher 70 000 F par mois, à l'époque. C'est lui qui aurait tiré sur Locussol. Son complice, Robert Artaud, fils de bonne famille, intégriste catholique, accompagnait Stéphani. Ils sont armés et possèdent les papiers destinés au contact parisien de l'OAS d'Alger. 

    Les policiers découvrent également une liste de nombreux noms, tous communistes. Probablement des hommes à abattre. Grâce à ces documents, le contact parisien est arrêté : un ancien de l'armée qui a servi en Indochine et en Algérie. On découvre alors sa double identité : « capitaine de Régis » et « Yves Van den Bruke ». 

    La place Foch sous protection policière 

    Les deux hommes sont présentés le 9 janvier au juge d'instruction d'Alençon. Tous deux sont inculpés d'homicide volontaire. La place Foch est mise sous haute protection policière. Ils sont transférés à la maison d'arrêt de Rouen. Ils comparaissent devant la cour d'assises de l'Orne en juillet 1962. Stephani est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, Artaud à 5 ans (ce dernier bénéficie d'une grâce présidentielle en avril 1966). Stephani est libéré en mars 1968. 

    Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

    La maison où fut assassiné Alfred Locussol à Alençon au 13, avenue Wilson, à l'époque, au 27 aujourd'hui, la numérotation ayant évolué. 

     

    HOMMAGE D'HUGUETTE AZAVANT

    A ALFRED LOCUSSOL

    Alençon, 4 janvier 2012 

       

    Hommage à la mémoire de M. Alfred Locussol 

    assassiné par l’OAS le 3 janvier 1962 à Alençon 

      

    * 

      

    Communication du Comité vérité et justice pour Charonne 

    lue, en l’absence de Madame Huguette Azavant, 

    par Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO, 

    lors de la conférence organisée en salle de la Halle aux toiles à Alençon (Orne) 

    le mercredi 4 janvier 2012 (de 18 h 00 à 20 h 00) 

    en présence de M. Joaquim Pueyo, maire, 


     

    « En tant que membre du Comité Vérité et Justice pour Charonne, pour des raisons personnelles, je ne peux participer à l’hommage rendu à Alençon, ce 4 janvier 2012, à Alfred Locussol, lâchement assassiné par les tueurs de l’OAS, il y a cinquante ans. 


    Dans la période actuelle, chargée d’incertitudes et d’inquiétudes, par la montée des populismes, source de tous les dangers, à l’heure où fleurissent les stèles dédiées à la mémoire de sinistres assassins, membres de l’OAS, et dont une partie de l’opinion voudrait faire des héros, où la tentation est grande de réécrire l’histoire, de nous démontrer les aspects positifs de la colonisation, alors que l’on sait que pour les peuples colonisés de l’Indochine à l’Algérie, en passant par l’Afrique, ce fut un long chemin de misère, de spoliations, de terreur, nous devons nous souvenir de toutes celles et ceux qui furent victimes directes ou indirectes de ces activités criminelles. 

    Alfred Locussol fut de ceux-là. 


    Expulsé d’Algérie essentiellement en raison de son appartenance politique, il fut parmi les cibles privilégiées de l’OAS, qui après avoir mis à feu et à sang l’Algérie tentait d’instaurer un climat d’insécurité et de terreur sur le territoire métropolitain, avec à terme l’application de son programme de gouvernement, d’inspiration authentiquement fasciste. 

    Pour l’OAS l’assassinat d’Alfred Locussol devait être un exemple. 

    Cinq semaines plus tard, neuf manifestants trouvaient la mort au métro Charonne à Paris. Ils étaient là pour crier « ASSEZ » suite à une série d’attentats survenus la veille, pour demander la Paix en Algérie et la mise hors d’état de nuire de l’OAS. 

    Le pouvoir en place tenta de se retourner contre eux. 

    Les responsables de ces massacres bénéficièrent des lois d’amnistie pour ceux qui furent arrêtés et condamnés ; d’autres ne furent jamais inquiétés. 

    Aussi dans notre dernier bulletin nous tenions à rendre hommage à Alfred Locussol et rappeler qui il était. 

    En nous associant à celui qui lui est rendu ce soir, à Alençon, nous lui dédions cette phrase de Pierre Paraf, dont nous avons fait notre devise : 

      

    « la pire offense que l’on peut faire aux victimes, c’est l’oubli » 

    Pour le Comité Vérité et Justice pour Charonne

    Huguette AZAVANT

     


     
     

    Hommage à Huguette Azavant, décédée 

    le 23 juin à 86 ans

    Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

    Elle avait vu le jour le 10 décembre 1931, vingt-quatre heures avant la naissance du Commonwealth !

    L’image ci-dessus de notre chère Huguette Azavant au côté de Delphine Renard est représentative du combat qui a été le sien depuis sa participation, le 8 février 1962, à cette manifestation qui s’est si dramatiquement conclue à la station de Métro Charonne et au cours de laquelle elle a été elle-même blessée.

    Elle a animé avec énergie, autorité et efficacité le Comité Vérité et Justice pour Charonne.

    Elle était membre du conseil d’administration de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO), au sein de laquelle son militantisme a eu maintes fois l’occasion de s’exprimer : à Paris certes, mais aussi à Alençon, à Belfort, à Évian et dans le département de l’Hérault.

    À ce titre, elle s’est particulièrement investie dans la défense du souvenir d’Alfred Locussol, haut fonctionnaire assassiné le 3 janvier 1962 à Alençon au sujet duquel nous étions, elle et moi, allés à la rencontre d’Henri Alleg, à son domicile de Palaiseau, un certain 18 novembre 2011 : un grand moment, caractérisé par une leçon d’histoire vécue et de conduite automobile par l’auteur de La Question !

    Elle incarnait la résistance : non seulement au mensonge d’État, au crime d’État, mais aussi à la maladie qu’elle a combattue vaillamment, sans jamais perdre le sourire ni le sens de l’ironie.

    Notre dernier échange, par SMS, remonte au 9 juin : elle m’y faisait part de son hospitalisation à Saint Antoine, non loin de ce 20e arrondissement de la capitale dont elle aimait faire découvrir, à la manière d’un guide-conférencier, l’aspect "campagnard".

    Elle s’est éteinte hier, un 23 juin, comme Odile Versois, la sœur de la manifestante anti-OAS du 8 février 1962 Marina Vlady.

    J’adresse mes condoléances sincèrement émues à la famille d’Huguette et à ses amis qu’elle avait si nombreux.

    Puisse la démarche dans laquelle elle s’était engagée avec tant de ferveur se poursuivre et puisse la criminelle responsabilité de l’État dans la tragédie de Charonne être officiellement reconnue.

    Jean-François Gavoury

    Président de l’ANPROMEVO 

     


     


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    Et toujours cette même question


     

    Aujourd’hui comme autrefois, il reste cette poignée de femmes et d’hommes qui résistent à la peur, à l’inertie, au découragement. Une poignée d’hommes et de femmes, seulement une poignée, qui tiennent, et dans l'action solidaire risquent leur liberté et peut-être leur vie.

     

     

    Et toujours cette même question *** Par Juliette Keating

       Tieri Briet enchaîné au CRA de Sète © E. Puerta

     

    Au collège, j’ai appris Vichy, l’État collaborationniste français pendant la Seconde Guerre mondiale, sa complicité active avec le régime nazi raciste et les crimes de la Shoah. Je me souviens de mes quinze ans, au début des années 1980, quand Mitterrand venait d’être élu et que les adultes s’illusionnaient encore sur la gauche au pouvoir, se moquaient de ceux qui en avait peur, dans cette petite parenthèse du temps pendant laquelle Charlie hebdo avait cessé de paraître puisque, hein!, la gauche était au pouvoir, avant que le rêve se brise et que tout soit soumis plus durement à l’ordre néolibéral.

    Le borgne au cache-œil affichait sur les panneaux électoraux sa tronche propre à effrayer les enfants, et l’on nous rassurait en nous le présentant comme un fou nationaliste qui faisait moins de un pourcent, pas de quoi s’inquiéter. Les parents évoquaient vite-fait la guerre d’Algérie, parce que le borgne au cache-œil était salement impliqué dans cette sale guerre, mais c’était vite expédié, ils préféraient nettement l’avenir qui s’ouvrait, au passé. On nous apprenait la Seconde guerre mondiale, la Shoah, le maréchal Pétain et le Vélodrome d’hiver, mais les professeurs insistaient plutôt sur la Résistance et nous faisait réciter Liberté de Paul Éluard. Nous, les gamins qui n’étaient pas Juifs, nous ne pouvions nous empêcher de tourner vers nos grands-parents un regard interrogateur, voire suspicieux. Nous nous posions des questions : comment tout ceci a-t-il été possible, ces millions de Juifs (à l’époque, je ne me souviens pas que les professeurs aient mentionné les Tsiganes) raflés, déportés pour être assassinés ? Nous nous étonnions que ce crime contre l’Humanité ait pu se produire sous les yeux des autres parties de la population, spectateurs passifs (car nous avions bien compris que la Résistance n’était le fait que d’une poignée), voire complices de cette horreur. Nos grands-parents étaient les témoins directs de cette odieuse période, mais nous les interrogions peu, ils n’aimaient pas trop en parler, sinon en évoquant la dureté de la survie au quotidien pour une famille en période de guerre et de privations. J’ai encore un petit carnet noir sur lequel ma grand-mère a noté des recettes de cuisines à base d’ersatz, son carnet de mère de famille pendant la guerre. Nous sommes restés avec nos questions auxquelles, comme le font les enfants, nous avions bricolés des réponses par nous-mêmes : la peur de la répression, le manque d’information sur les camps d’extermination. Ils ne savaient pas tout et ils avaient peur de la Gestapo, voici l’explication peu satisfaisante à laquelle nos cogitations avaient abouti. En ce temps-là, l’Histoire avait beaucoup d’importance et les personnages politiques étaient évalués à l’aune de leurs positionnements et de leurs actions durant les différents événements sanglants qui ont émaillés le vingtième siècle : Mitterrand n’a pas échappé à la critique de ses ambiguïtés.

    Depuis, le parti du fou nationaliste, qui n’a plus son cache-œil, est arrivé deux fois au second tour des élections présidentielles. Nos grands-parents sont morts et il n’y a presque plus de témoins directs encore vivants de la période de la collaboration, des déportations de Juifs exécutées en France par la police française. Pour les collégiens de quinze ans, la Seconde Guerre mondiale est froide comme un chapitre de manuel et il faut toute l’énergie des enseignants pour réchauffer un peu le plat. Les liens avec l’histoire paraissent rompus, et l’on ne jauge plus le personnel politique que par les études dans les grandes écoles, la carrière, les relations avec les milieux d’affaires, le storytelling et le marketing. Nous, les anciens ados des années 80, avons un demi-siècle d’âge et nos vieilles questions marinent encore dans nos têtes : comment le génocide des Juifs et celui des Tsiganes ont-il été possibles, sans que le reste de la population ne s’y oppose, radicalement, efficacement, comme un mur inébranlable, une digue infranchissable dressée contre l’horreur ? L’antisémitisme, l’antitsiganisme de toute la population ne m’a jamais paru une explication éclairante. En réfléchissant, je crois que toute ma vie d’adulte a été hantée par cette question fondamentale.

    Les faits historiques ne se reproduisent jamais à l’identique. Mais quand, à Grenoble le 10 juin dernier, une bande raciste se rue sur un campement en brandissant des bidons d’essence pour effrayer et faire fuir les familles roms, puis met le feu aux cabanes, le reste de la population, dans sa grande majorité, ne réagit pas. Quand l’Aquarius se voit interdit d’accoster en France, le gouvernement met ainsi en danger la vie de plusieurs centaines de réfugiés très affaiblis, les réactions sont vives mais pas suffisantes en nombre ni en force pour faire pression sur le pouvoir et qu’il revienne sur son interdiction. Quand plusieurs milliers d’étrangers, et parmi eux des enfants, sont enfermés dans les Centres de Rétention Administrative sous le seul motif de n’avoir pas les bons papiers, la population se détourne, voire accepte les détentions d’innocents.

    « Ils ne savaient pas tout », disions-nous de nos grands-parents ayant vécu la collaboration. Mais nous, nous savons tout, nous avons accès à toutes les infos, les articles, les photos, les vidéos sont là et tournent sur les réseaux sociaux. L'Aquarius arrive à Valence en direct live sur les chaînes d'infos en continu. Jamais l’horreur n’aura été aussi documentée, en temps réel.

    « Ils avaient peur de la Gestapo », expliquions nous encore. Mais nous, de quoi avons nous peur ? De quoi notre grande peur est-elle faite ? Nous tétons la peur dès la naissance, elle est dans l’air que l’on respire. Peur de rater ses études, peur de la maladie et de la mort, peur de se retrouver à la rue, peur du chômage, peur de ne pas avoir assez d’argent, peur du petit-chef et de la grande cheffe, peur de la police et de la justice, peur de l’inconnu, du différent, de l’étranger, peur de l’amour, peur d’être arnaqué, humilié, que sais-je ? Nous vivons avec un flic dans la tête. Et voilà cette grande peur, creusée, détournée, instrumentalisée par les partis de droite toujours plus extrémistes et qui prennent le pouvoir un peu partout en Europe ! Nous sommes devenus si dociles, si apathiques face au pouvoir, si résignés, que la désobéissance sera bientôt une matière que l’on devra enseigner à l’école pour maintenir l’illusion démocratique. La solidarité n’est plus un réflexe humain mais un fond de commerce, un projet associatif subventionné. Héberger ne se fait qu’avec garantie, sur plateforme payante. On ne nourrit qui a faim que sur présentation de papiers dûment tamponnés certifiant la faim. L’indifférence est l’exosquelette que nous avons secrété autour de notre peau trop fragile, et dans nos cœurs la méfiance règne.

    Alors, aujourd’hui comme autrefois, il reste cette poignée de femmes et d’hommes qui résistent à la peur, à l’inertie, au découragement. Il y a des chaînes de solidarité pour héberger des réfugiés. Il y a des personnes qui les soutiennent face aux préfectures, qui dénoncent les errements de l’ASE, les fausses évaluation de majorité, les détentions, les déportations. Parmi elles et eux, il y a cet homme, Tieri Briet, du collectif ExCRAdition Générale qui depuis six jours est enchaîné au CRA de Sète pour protester contre l’enfermement des mineurs isolés étrangers, et qui endure une grève de la faim. Une poignée d’hommes et de femmes, seulement une poignée, qui tiennent, et dans l'action solidaire risquent leur liberté et peut-être leur vie.

    Et demain nos petits neveux, horrifiés par le nombre de morts en Méditerranée, dans les Alpes, sur toutes les routes de l’exil, affligés par l’accueil de merde que la France aura donné pour toute réponse à ce drame humain considérable, se tourneront vers nous : comment cela a-t-il été possible ? Je ne pourrai pas leur répondre.

    Et toujours cette même question *** Par Juliette Keating

    Juliette Keating

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/juliette-keating/blog/170618/et-toujours-cette-meme-question 

     

    Et toujours cette même question *** Par Juliette Keating

     

    Jour 7 de l'action du Collectif exCRAdition Générale, il semble appréciable de donner la parole à Tieri Briet enchaîné, et en grève de la faim, depuis le 11 juin. "On est dans une institution du mensonge au quotidien » dit-il, et pour ce citoyen : "le projet un peu Don Quichotte, qu'on avait lancé au début, est devenu juste..." À raison, car aujourd'hui le collectif, fort de son travail d'investigation, est dans l'analyse politique d'une société rigide et absurde. Documentés, ils feront très prochainement une conférence de presse. 


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    Que faire devant un ordre injuste ?

    Le refus de la guerre d’Algérie

     

    Que faire devant un ordre injuste ? Le refus de la guerre d’Algérie *** Un article de la 4ACG

     

    Répondant à cette question posée par une lycéenne lors d’une intervention scolaire, Christian Fiquet, ancien réfractaire à la guerre d’Algérie, nous adresse son témoignage : 

    Réfractaires à la guerre d’Algérie avec l’Action Civique Non-Violente(*)

    « Ni insoumis, ni objecteurs, ni militants politiques, ni porteurs de valises,… ou du moins pas déclarés ou organisés formellement comme tels, sans avoir marqué l’histoire, nous y avons pris notre place et représentons toujours une sensibilité qui mérite d’être étudiée et diffusée pour servir dans des situations analogues ».

    Parler des réfractaires(**) ! 

    Faut-il le faire à la première personne du singulier tant nous étions peu nombreux à avoir pris la décision de refuser de participer à cette guerre et tant nos motivations étaient personnelles et diverses ?

    Faut-il le faire au pluriel tant au contraire nous étions nombreux à nous être posé la question avec, pour beaucoup, le regret de n’avoir pas su ou pu y répondre ?

    Des réponses, il y en a eu allant de la simulation pour échapper à la conscription, à la mutilation volontaire, à l’acceptation d’une affectation dans des unités non combattantes comme les SAS (Sections Administratives Spécialisées) ou les services de santé, à la fuite à l’étranger, voire à l’engagement aux côtés du FLN.

    Parmi les quelque deux millions d’appelés concernés entre 1954 et 1962 quelques-uns, individuellement, pour des motifs de conscience, politique, religieuse, philosophique, simplement morale ou tout cela à la fois ont tenté d’apporter une réponse plus cohérente et responsable.

    Conscience politique parce que l’indépendance de l’Algérie paraissait non seulement légitime mais maintenant inéluctable.
    Conscience religieuse pour les objecteurs pour qui le précepte “tu ne tuera pas” était impératif.
    Conscience philosophique pour les pacifistes, les non-violents, les anarchistes ou les antimilita-ristes.
    Conscience morale enfin s’agissant à l’évidence d’une guerre coloniale ou, pire, d’une guerre civile avec la torture en filigrane.

    Attention, derrière ces grands mots il n’y avait pour nous, jeunes de vingt ans confrontés à une situation difficile, que conviction, évidence, idéal, ….. Rien de vraiment théorisé.

    La réponse était personnelle, bien sûr, mais aussi individuelle pour la simple raison qu’aucune institution, aucune organisation ne pouvait se permettre de se mettre hors la loi et être disqualifiée dans le débat démocratique : situation ambigüe de partis, d’églises ou de syndicats se déclarant contre la guerre et refusant, de fait, de soutenir ceux de leurs membres qui la refusaient. Au mieux, les réfractaires étaient acceptés, souvent ignorés et au pire condamnés.

    Les obstacles étaient nombreux même d’un point de vue personnel : nos pères, nos grand père ont fait la guerre, maintenant tous nos copains partent, je vais passer pour un lâche. Je redoute les conséquences, j’ai peur de la prison. Mes proches, ma famille vont me renier.

    C’est dans ce contexte qu’est intervenue l’Action Civique Non-Violente (ACNV)(***), après avoir fait ses premières armes en manifestant contre les camps d’internement administratif, pour organiser le soutien aux réfractaires.

    Cette ACNV nous la voyions, de manière imagée, comme l’entonnoir dans lequel nous entrons, chacun avec ses propres convictions, ses questions, ses doutes et ses craintes pour en sortir, ensemble, dans un collectif cohérent et responsable soutenus par des volontaires capables de s’engager concrètement. Nous n’étions plus seuls.

    De plus notre refus de négatif qu’il paraissait devint proposition constructive.

    Qu’en était-il dans la pratique ? 

    Voici, en quelques mots simples, mon parcours qui ressemble, au détail près, à celui des 30 réfractaires de l’ACNV.

    Depuis septembre 1959, appelé, je suis bidasse en Allemagne.

    Le service militaire ? D’accord, question de devoir civique. Je suis même instructeur (quoique mal à l’aise quand il s’agissait d’expliquer que devant un “fellouze” il fallait tirer le premier !).

    L’Algérie ? Pas question. D’ailleurs, convaincu de l’inanité de cette guerre coloniale, j’avais confusément dans l’idée de “faire quelque chose” : le refus en tout cas m’était évident.

    Françoise – nous nous étions mariés sachant que, dans les circonstances de l’époque, nous partions pour 5 ans de prison – supportait mal de me voir assumer seul une telle galère et s’est mise en quête de soutiens. C’est tout naturellement que, fin décembre 1960, nous nous engageons avec l’ACNV.

    Ainsi, pendant la permission qu’on appelait “perm AFN”, après avoir renvoyé mes habits militaires, passé les fêtes de fin d’année en famille, je me retrouve sur le chantier de Gagny avec Jean Lagrave, lui aussi réfractaire, et deux volontaires de l’ACNV. Un autre réfractaire était avec nous ; il devait par la suite renoncer sous la pression de sa mère qui menaçait de se suicider. Les quatorze autres volontaires du chantier de Gagny sont déjà, les hommes à la Santé, les femmes à la Petite Roquette, emprisonnés pour avoir soutenu le réfractaire Jacques Muir.

    Le 16 janvier les gendarmes arrivent et, selon un scénario maintenant bien rodé, se retrouvent avec cinq Christian Fiquet / Jean Lagrave, solidaires jusqu’à l’identité.

    C’est parti, pour moi, pour 15 jours d’un dur périple, menotté entre deux gendarmes, de cellule en cellule, en fourgon, en train, en bateau. A Paris en attendant d’être identifié, à la gendarmerie de Gennevilliers pour confirmation, à Strasbourg en attendant de passer la frontière, à Trêves, dans ma caserne d’origine, pour refuser par trois fois selon le rite le port de l’uniforme, à Marseille enfin pour attendre le Bateau. Débarqué à Bône le 31 janvier j’arriverai à Tebessa le 10 février pour me voir affecté dans une unité en charge de la sécurité de la frontière tunisienne.

    Nouveau refus, nouvelle attente en prison militaire. 

    En France on s’inquiète. Françoise écrit au ministre pour demander mon inculpation et ainsi me soustraire à l’arbitraire de l’armée. Des volontaires de l’ACNV renvoient leur livret militaire en signe de protestation.

    Le 14 février je suis cassé de mon grade, rituel un peu désuet mais toujours solennel.

    Le 7 mars, enfin, retour à Bône, cette fois à la maison d’arrêt civile, pour comparaître devant un juge d’instruction.

    La prison de Bône c’est une grande salle où 25 à 30 détenus dorment chacun sur un matelas de crin, à même le sol, protégé d’une natte de raphia, avec une couverture et, derrière la tête, ses affaires personnelles qui servent de polochon. Dans le fond un trou, toilette à la turc, avec un robinet en guise de chasse d’eau. La lumière en permanence. La journée se passe à tourner en rond dans la cour. Les détenus sont en majorité des droits communs, quelques prisonniers FLN très organisés imposent leur discipline. Quand, du fait des actions de l’OAS, la situation se dégrade, il est décidé de séparer les européens des autochtones. Nous voilà donc une quinzaine dans une salle plus petite où l’on hérite des six membres locaux du “commando Bonaparte” arrêtés récemment et qui s’évaderont bientôt dans des circonstances rocambolesques.

    J’attendrai neuf mois avant d’être jugé, le 27 octobre, coupable de désertion et de refus d’obéissance : 3 ans de prison, le maximum de la peine. Françoise est venue, hébergée par des amis de l’ACNV, pour quelques parloirs plus pénibles qu’autre chose dans des conditions déplorables et pour assister au procès. La sentence est pour elle dure à digérer.

    Le 20 février 1962, pour des raisons de sécurité, je suis rapatrié aux Baumettes (encore un long périple passant par Constantine et Maison Carrée). Aux Baumettes j’ai enfin une cellule à moi ! Pas pour longtemps, la surpopulation existait déjà il y a 50 ans.

    Pendant quelques mois je bénéficie, avec quatre autres réfractaires, du régime de la semi-liberté à “l’Étape”, centre de réinsertion des détenus méritants en fin de peine.

    Qui a eu, par la suite, la bonne idée de regrouper les objecteurs au camp de Mauzac ?

    Nous voilà revenus en arrière : 50 détenus - une douzaine de l’ACNV, le reste de témoins de Jéhovah avec qui la cohabitation n’est pas de tout repos - dans un baraquement avec un poêle au milieu, des barbelés tout autour. Nous avons quand même un lit et un petit placard pour ranger nos affaires personnelles ainsi qu’un bel uniforme gris-bleu qu’on suppose fait spécialement pour nous.

    En fait il s’agissait de nous regrouper en attendant le vote, imminent, d’un statut pour les objecteurs initié par le combat tenace de Louis Lecoin.

    La guerre était terminée mais nous n’étions pas emballés à l’idée de rompre notre engagement et de retourner à la caserne. Nous devions cependant purger notre peine qui entre temps avait été ramenée à trois années effectives de service.

    Je suis muté le 1er mars 1963 à la caserne de Bordeaux pour être libéré.

    Christian Fiquet, ancien réfractaire 

    * Lire Réfractaires à la guerre d’Algérie 1959-1963, Erica Fraters, éditions Syllepse 2005.
    https://www.syllepse.net/les-refractaires-a-la-guerre-d-algerie-1959-1962--_r_89_i_275.html 

    ** On trouve parmi nous, et ainsi qualifiés par les tribunaux militaires, des déserteurs, des insoumis, des inculpés pour refus d’obéissance. Le terme d’objecteur, auquel nous préférons celui de réfractaire, n’a pas d’existence légale.

    *** Lire Résistances non-violentes, Joseph Pyronnet, édition l’Harmattan 2005.
    https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=21253 

    NB : livres et DVD sont disponibles à l’adresse de Réfractaires Algérie, 46 rue de Verdun 93290 Tremblay en France. http://www.refractairesnonviolentsalgerie1959a63.org/ 

    Et un film :
    Comme un seul homme, de François Chouquet, disponible chez le réalisateur :
    francois-chouquet@orange.fr 


    Christian Fiquet, « Témoignage : réfractaires à la guerre d’Algérie avec l’Action civique non violente », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique
    https://journals.openedition.org/chrhc/4338 

    SOURCE : http://www.4acg.org/Que-faire-devant-un-ordre-injuste-Le-refus-de-la-guerre-d-Algerie 

     


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    Monsieur Macron, le temps de la vérité dans l'affaire Audin est venu 

    Monsieur Macron, le temps de la vérité dans l'affaire Audin est venu

    Monsieur le Président de la République, 

    Le 11 juin 1957, un jeune Français engagé au Parti Communiste Algérien, Maurice Audin, est arrêté par les parachutistes de l'armée française à Alger en pleine guerre d'Algérie. De cette détention, il ne reviendra pas. Quelques années plus tard, sa date officielle de décès sera fixée au 21 juin 1957.

    Dans ce qui deviendra très vite "l'Affaire Audin", c'est le mensonge qui a longtemps prévalu. Les pouvoirs publics ont développé pendant plusieurs d'années la thèse d'une tentative d'évasion rendant impossible la restitution du corps. Ils ont produit des faux pour masquer un crime, s'obstinant, dans un silence coupable, à nier, à masquer ou à détourner les regards. Car il y eut bien crime, seule explication compatible avec la mystification orchestrée par l'Etat autour des circonstances du décès de Maurice Audin.

    Aux côtés de Josette Audin, la démonstration de cette mise en scène, nous la devons à la mobilisation de jeunes intellectuels ou scientifiques, qui comme Pierre Vidal-Naquet, se sont inscrits dans la tradition française des dreyfusards pour exiger la primauté de la vérité et des droits individuels sur le mensonge et la raison d'Etat.

    Ces militants, dont nous sommes tous les modestes héritiers, nous ont montré combien, pendant cette guerre d'Algérie, la République avait pu être contaminée par la pratique de la torture et des disparitions; comment les institutions avaient été perverties par la logique de l'arbitraire. Ces pratiques, la perpétuation du mensonge et la négation de la justice et de la vérité ont entraîné un pourrissement de la société dont les traces sont encore visibles aujourd'hui.

    Pour la France d'aujourd'hui, ce qui est en jeu, Monsieur le Président, c'est cette lutte contre le pourrissement. Nous souhaitons avoir l'assurance de vivre dans une société où l'individu et ses droits ont la primauté sur l'Etat profond et sa raison. Forcer le secret, dénoncer la torture, confiner l'arbitraire, c'est le cœur du combat démocratique: un combat qui de l'Affaire Calas en passant par Dreyfus ou la reconnaissance des crimes de Vichy est un combat français.

    Aujourd'hui, nous savons que les amnisties rendent le travail de justice impossible et confèrent aux témoins potentiels le droit au silence. Nous savons également que votre prédécesseur, François Hollande, qui a reconnu la mort en détention de Maurice Audin, a ouvert des archives qui sont malheureusement insuffisantes.

    Si le juge ne peut agir et l'historien est démuni, il est de votre devoir, Monsieur le Président, de nous donner collectivement les moyens de produire la vérité: des moyens financiers et humains pour permettre à des scientifiques d'exhumer, de rechercher, de produire les preuves.

    Ainsi, au-delà de votre responsabilité dans la reconnaissance immédiate du crime, nous pourrons enfin connaître la chaîne des responsabilités dudit crime par l'armée française et la place que l'Etat, qui lui conférait des pouvoirs spéciaux, y occupa. Mais au-delà de "l'Affaire Audin", ce qui est en jeu, c'est également la reconnaissance de l'arrestation des 3024 autres personnes disparues dans des conditions similaires de janvier à septembre 1957 et de l'usage massif de la torture par l'armée française pendant la bataille d'Alger et la guerre d'Algérie.

    Face aux cris d'orfraie de ceux qui critiquent ce qui serait une opération de "repentance" afin de délégitimer le nécessaire retour sur un passé toujours agissant, notre pays doit pouvoir avoir enfin la maturité de regarder ce que fut cette guerre dans toute son horreur et sa violence. Il n'est pas possible de construire sereinement l'avenir, au sein d'une société française dont des dizaines de millions de personnes ont à voir avec cette histoire mais également dans la relation franco-algérienne, sans avoir dénoué les nœuds de passions et de douleurs qui s'expriment depuis plus de 50 ans.

    Alors, nous le disions, il faut de la reconnaissance.

    Cette reconnaissance, vous le savez, est attendue et elle adviendra. Tel un baume sur des corps meurtris, les mots que vous ou votre successeur prononcerez panseront des plaies, depuis trop longtemps ouvertes.

    Cette reconnaissance, nous en avons besoin pour accepter le passé, mais aussi pour nous projeter collectivement dans un avenir bâti sur la confiance en une société démocratique qui refuse et combat l'arbitraire.

    Ce faisant, vous vous inscririez dans cette tradition républicaine qui nous est si chère et à laquelle nous devons tant. Vous confirmeriez que le chemin que la France se doit d'emprunter est celui de la vérité et de la justice.

    Monsieur Macron, le temps de la vérité dans l'affaire Audin est venu

     

    Dominique Sopo Président de SOS Racisme

     

     

    SOURCE : https://www.huffingtonpost.fr/dominique-sopo/monsieur-macron-le-temps-de-la-verite-dans-laffaire-audin-est-venu_a_23462469/ 

     


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    La lettre du général de Gaulle qui révèle que la France savait qu’elle perdait la guerre d’Algérie dès l’année 1959

    Nous publions une lettre du général Charles de Gaulle peu connue du grand public. Rapportée par l’historien français Jean-Raymond Tournoux dans Jamais dit, un livre paru aux éditions Plon en 1974, la lettre de De Gaulle met à nu le désarroi des responsables politiques et militaires français qui, dès l’année 1959, s’inquiétaient de ce que le FLN et l’ALN remportaient déjà la guerre de Libération en dépit des 500 000 soldats français déployés en Algérie et la gigantesque machine de propagande qui a échoué à éloigner les Algériens de la cause nationale. La lettre révèle aussi que 80 000 Algériens croupissaient dans les geôles coloniales et que les crimes de guerre, admis par l’auteur de la lettre, qui parle d’«exécutions sommaires» par opposition aux «exécutions légales», étaient sinon ordonnés du moins couverts par le chef de l’Etat français. Ci-après la lettre écrite par le général de Gaulle le 26 décembre 1959, dans laquelle il reconnaît, plusieurs années avant le cessez-le-feu du 19 mars 1962, qu’«il est fou de croire que [notre] domination forcée ait quelque avenir que ce soit».

    «Lettre du général de Gaulle,

    Nous employons en Algérie 500 000 hommes au service d’ordre armé. Les rebelles emploient au maximum 30 ou 40 000 hommes à l’insurrection armée. Nous appuyons nos forces de moyens matériels écrasants par rapport à ceux de la rébellion (aviation, hélicoptères, camions, armements, concours de la marine…). En qualité militaire, nos cadres, nos états-majors, notre commandement sont incomparablement mieux formés que les malheureux analphabètes de l’insurrection. Nous dépensons chaque année 1 000 milliards sous toutes sortes de formes pour la lutte en Algérie. Le FLN dépense 30 milliards.

    Par le combat, les exécutions sommaires, les exécutions légales, nous tuons dix fois plus d’adversaires que ceux-ci ne tuent de musulmans (de toutes espèces) ou de Français. Nous détenons dans les camps et les prisons 80 000 adversaires, tandis que le FLN n’en détient pour ainsi dire pas. La crainte est dans notre âme beaucoup plus que celle des fellaghas. Nos moyens de propagande, radio, journaux, affiches, tracts, argent, écoles, secours sanitaires, centres de formation…, sont d’une puissance beaucoup plus grande que celle des moyens FLN. Notre influence et notre action diplomatique sont hors de toute proportion avec celle du GPRA, etc.

    Et, cependant, malgré toutes les affirmations, promesses et illusions, l’ensemble de la population musulmane n’a pas du tout «basculé» de notre côté, ni en Algérie, ni dans la métropole, ni à l’étranger. A en croire les rêveurs ou les fumistes, il suffirait d’être les plus forts pour que les musulmans nous rallient.

    Quelles forces supplémentaires il nous faudrait donc pour qu’ils le fassent ? Il est parfaitement vrai que notre écrasante supériorité militaire finit par réduire la plus grande partie des bandes. Mais, moralement et politiquement, c’est moins que jamais vers nous que se tournent les musulmans algériens. Prétendre qu’ils sont Français, ou qu’ils veulent l’être, c’est une épouvantable dérision. Se bercer de l’idée que la solution politique, c’est l’intégration ou la francisation, qui ne sont et ne peuvent être que notre domination par la force – ce que les gens d’Alger et nombre de bons militaires appellent «l’Algérie française» –, c’est une lamentable sottise.

    Or, étant donné l’état réel des esprits musulmans et celui de tous les peuples de la terre, étant donné les 150 000 hommes morts en combattant contre nous en Algérie, etc., il est tout simplement fou de croire que notre domination forcée ait quelque avenir que ce soit.

    Signé le général de Gaulle, 26 décembre 1959» 

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2016/10/10/la-lettre-du-general-de-gaulle-qui-revele-que-la-france-savait-quelle-perdait-la-guerre-dalgerie-des-lannee-1959/ 

     


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  • Lorsque Jacques Cros, un ami de Béziers, met en ligne sur son site (que je suis) un article avec ce titre qui m'a interpelé :

    Sur l’évolution de la situation en Syrie

     Sur l’évolution de la situation en Syrie Vue d’un quartier d’Alep

    http://cessenon.centerblog.net/6572684-sur-l-evolution-de-la-situation-en-syrie

     

    Je lui ai envoyé le commentaire ci-dessous. Dans ce commentaire des Syriens parlent de leur fête nationale, le 17 avril, commémorant la fin du mandat français en 1946 ?

    Alors je me suis aperçu que l’on nous avait pas tout appris à l’école et que la France se mêlait de la Syrie depuis 1920. Vous pourrez lire ceci dans les articles qui suivent et vous pourrez comprendre que cela à des conséquences terribles pour nous Français aussi depuis plusieurs années jusqu’à cette année 2018.

    Sur l’évolution de la situation en Syrie ***

    A la veille de la fête nationale, le 17 avril, commémorant la fin du mandat français en 1946, 50.000 jeunes syriens se sont rassemblés sur la place des Omeyyades à Damas pour célébrer la libération de la Ghouta orientale et dénoncer les récentes frappes occidentales contre la Syrie.

    Cette manifestation sous le slogan «De Maysalun à la Ghoura» a été organisée par l'Union des jeunes révolutionnaires syriens.

    «Nous sommes venus aujourd'hui sur la place des Omeyyades pour exprimer notre joie à l'occasion des victoires remportées par l'armée syrienne. Par le rassemblement d'aujourd'hui, nous voulons dire au monde entier que nous ne sommes pas brisés. Nous apprécions notre armée qui a libéré la Ghouta orientale et toutes les autres régions de Syrie. Nous espérons que le jour viendra où nous pourrons célébrer la libération du terrorisme de tout notre pays», a déclaré Alisar al Hajal.

    Les Syriens ont dit aux agresseurs: «Nous n’avons pas peur de vous»

    Un autre participant à la fête, un certain Nasim Hawaz, s'est dit persuadé que tôt ou tard le terrorisme sera liquidé dans tous les coins de la Syrie.

    «Notre armée a réussi à repousser une triple agression contre notre pays. Par ce rassemblement nous voulons faire comprendre aux agresseurs occidentaux que nous ne transigerons pas sur nos principes», a indiqué Samira Hashmeh, institutrice d'école.

    Une autre jeune fille a enchaîné: «Nous sommes ici pour célébrer la victoire de l'armée syrienne dans la Ghouta orientale, et envoyer un message à Trump et ses alliés, en leur disant qu'ils ont échoué, que les frappes menées par les pays occidentaux ne faisaient que traduire leur impuissance alors que l'armée a éliminé le terrorisme qu'ils finançaient».


    Sur l’évolution de la situation en Syrie ***

    Quand la Syrie était administrée

     par la France

    Sur l’évolution de la situation en Syrie *** Quand la Syrie était administrée   par la France ***

    Défilé de l'indépendance. Damas 30 avril 1946. L'indépendance syrienne est devenue effective le 17 avril. © AFP 

     

    La France a un rapport historique «privilégié» avec la Syrie. Le pays a en effet été administré par la France, désignée puissance mandataire par la SDN (l’ONU de l’époque) de 1920 à 1946. Une présence qui a laissé des traces.

    Avant la guerre de 1914, le territoire syrien était une des provinces de l’empire ottoman. Lors de la première guerre mondiale, les Turcs choisissent le camp de l'Allemagne et l'est de l'empire, qui s'étend jusqu'à l'Egypte devient un champ de bataille où s'opposent Turcs et Anglais, avec le soutien de nationalistes arabes.  

    Anglais et Français n’attendent pas la fin de la guerre pour se partager, dès 1916, les dépouilles de l’empire turc, sur la base des accords Sykes-Picot. Ces accords secrets - qui vont à l’encontre des ambitions arabes, symbolisées par la lutte de Lawrence d’Arabie - dessinent le partage du monde arabe entre Anglais et Français. Alors que les Britanniques s’attribuent la Palestine et l’Irak les Français obtiennent ce qui sera plus tard le Liban, la Syrie et le sud-est de la Turquie actuelle.

    La bataille de Khan Mayssaloun

    Les traités internationaux de 1920 confirment plus ou moins le plan de partage et la tutelle française sur la zone Liban-Syrie, malgré l’opposition des nationalistes arabes, qui débarassés de la tutelle turque avaient cru aux promesses d'indépendance des Britanniques. Officiellement, le mandat français sur la Syrie a pour but d'amener celle-ci à l'indépendance. L'indépendance justement, les Syriens y croient et font tout pour la mettre en oeuvre dès 1918 se dotant d'une monarchie constitutionnelle. En vain : les Français s'installent. 

    Le général Gouraud, haut-commissaire de la France au Levant, écrase en 1920 l’embryon d’armée syrienne, issue du rêve nationaliste arabe, à la bataille de Khan Mayssaloun. Face à l’attitude syrienne, le général Gouraud menace : «Par un sentiment d'humanité commun à tous les Français, je n'ai pas l'intention d'employer les avions contre les populations sans armes, mais à la condition qu'aucun Français, aucun chrétien ne soit massacré. Des massacres, s'ils avaient lieu, seraient suivis de terribles représailles par la voie des airs ». Il faut environ trois ans aux Français pour contrôler le pays.

    L’administration française restructure le territoire qu’elle occupe avec la création d’un Etat du grand Liban, l’Etat d’Alep et l’Etat de Damas, sans compter un Etat autonome alaouite et un Etat autonome druze… Un peu plus tard, les Français instituent une Fédération syrienne et en instaurent Damas comme capitale, après avoir hésité avec sa concurrente Alep, comme le rappelle l'historienne
    Julie D'Andurain. L’appartenance communautaire et religieuse est encouragée par la France. Elle voit sa concrétisation dans l'organisation du Liban. «La France perpétue et renforce le communautarisme et le confessionnalisme dans la région. Le Liban est finalement séparé de la Syrie et l’indépendance du pays vis-à-vis de la Syrie est proclamée le 1er septembre 1920», note l'historienne Nadia Hamour.

    Sur l’évolution de la situation en Syrie *** Quand la Syrie était administrée   par la France ***

    Détenus druzes. ©


    En 1925, une insurrection éclate dans la Syrie mandataire, à partir du pays druze. La révolte a gagné une partie du pays et la repression est parfois brutale. A l'assemblée nationale le député communiste Jacques Duclos s'emporte : "Quel est l'exploit principal du général Sarrail ? [Haut-commissaire en Syrie, NDLR] Le bombardement de Damas. (...) jamais n'est apparue de façon plus éclatante la brutalité de la colonisation». A l’issue de cette «Grande Révolte syrienne» (1925-1926), Paris mène une politique plus libérale dans un contexte de modernisation et de développement économique de la région.  

    En France, l’arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936 permet des négociations entre nationalistes syriens et Paris qui débouchent sur un accord donnant l’indépendance à la Syrie dans un délai de cinq ans. L’accord est cependant mort-né en raison de l’obstruction du parlement français et de l’arrivée de la guerre en Europe.

    Catroux : «Je viens mettre fin au régime du mandat»

    En 1939, le territoire mandataire est amputé de la région d’Alexandrette, cédée au gouvernement turc pour faciliter sa neutralité dans la guerre à venir. Une amputation dont se plaignent toujours les Syriens.

    En 1941, les Forces françaises libres, aidées des Anglais, se rendent maîtres de la région, qui était entre les mains des «vichystes». Le général Catroux, commandant des troupes françaises du Levant, et représentant de la France libre, évoque l'indépendance du pays le 1er juin 1941 : « Je viens mettre fin au régime du mandat et vous proclame libres et indépendants, et vous pourrez soit vous constituer en Etats séparés, soit vous unir en un seul Etat. Votre statut souverain sera garanti par un traité dans lequel seront définies nos relations réciproques».

    Mais sur le terrain, les affaires ne sont pas si simples : le Liban se dote d’un président en novembre 1943, Bechara el-Khoury,mais celui-ci est arrêté par les Français. Les Anglais interviennent et font libérer les détenus. L'indépendance officielle est programmée pour le 1er janvier 1944.

    Sur l’évolution de la situation en Syrie *** Quand la Syrie était administrée   par la France ***


    De Gaulle (à droite) à Beyrouth en 1941 avec le président libanais (au centre) et le représentant britannique (à gauche). © AFP

    Sur le reste du territoire mandataire, la Syrie d'aujourd'hui, l'indépendance promise se heurte aux exigences françaises. Face aux revendications syriennes, le 29 mai 1945, la France bombarde Damas faisant des centaines de victimes. Les Anglais interviennent. Malgré la colère de De Gaulle, les Français doivent céder et stopper toute activité militaire.

    C’est le départ des Français de Damas, le 17 avril 1946, qui donne à la Syrie,
    premier pays à devenir indépendant à l'issue de la seconde guerre mondiale, la date de sa fête nationale. Un symbole par rapport à la France.

    La présence française en Syrie n'a rien à voir avec la colonisation du Maghreb, le nombre de Français sur place ayant toujours été extrêmement faible. Mais, «lorsqu’aujourd’hui le pouvoir syrien brandit l’épouvantail de la division fomentée par l’étranger, ce n’est pas complètement théorique puisque le mandat français a morcelé le pays, encouragé les mouvements régionalistes, imaginé plusieurs Etats, éphémères, sur des bases ethniques (Alaouites, Djebel druze); et surtout créé le Liban, littéralement séparé de la Syrie. Lorsque Bachar el-Assad évoque le risque du chaos, c’est aussi cette mémoire collective qu’il titille» note Ariane Bonzon.
    SOURCE :  
    http://geopolis.francetvinfo.fr/quand-la-syrie-etait-administree-par-la-france-21905 

     

    L’ingérence Française en Syrie

    - Du scandale d’Etat au scandale

    parlementaire

    Par Eric83 
    Mardi 19 juin 2018

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    L'ingérence illégale de l'Etat Français en Syrie depuis 2011/2012 et la volonté revendiquée par nos gouvernements successifs de renverser à tout prix le gouvernement syrien a des conséquences désastreuses pour le peuple Syrien mais également pour le peuple français.

    Pour rappel, le bilan actuel en Syrie est estimé par l'ONU à 400 000 morts, un million de blessés et 12 millions de déplacés/exilés sur une population de 24 millions d'habitants.

    En France, des conséquences sont clairement constatées, notamment, dans l'étude du CAT - Centre d'Analyse du Terrorime- publiée le 25 mai dernier : ( Extraits )

    « Si le courant djihadiste est parvenu à prendre racine dans l'Hexagone dès les années 1990, la guerre civile en Syrie représente toutefois un tournant dans l'ancrage du phénomène sur le territoire national »

    « Au 15 mai 2018, le Parquet de Paris traitait 513 dossiers liés aux filières syro-irakiennes impliquant 1.620 individus. Le nombre de dossiers par année est passé de 10 en 2012 à 240 en 2016, et le nombre de condamnations pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle, de 32 en 2012 à 114 en 2017, soit +250% ». 

    « L'impact des filières syro-irakiennes est sans commune mesure avec ce que les autorités avaient connu jusqu'ici. A l’ampleur du phénomène djihadiste et l’accélération des départs sur zone au cours des années 2013-2014 a répondu la massification de la radicalisation et de la menace intérieure, avec désormais 20.000 individus inscrits au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) dont 4.000 objectifs dits du « haut du spectre » suivis par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ».

    « La France est également devenue le pays occidental le plus touché par les actes de terrorisme liés au contexte syro-irakien, avec 15 attentats, 10 tentatives et 48 projets d'attentat entre 2013 et 2017 ». 

    Cette menace intérieure, due à l’essor fulgurant du courant djihadiste en France depuis ces dernières années, est une réalité qui va perdurer car, comme vient de le confirmer notre Ministre de la Justice, Madame Belloubet, le 6 juin dernier aux médias, 450 détenus radicalisés sortiront de prison d’ici 2019, dont une cinquantaine de "terroristes islamistes". 

    Au regard du scandale d'Etat de l’ingérence française en Syrie aux conséquences désastreuses et dont le peuple français subit en France les conséquences, j'ai envoyé un mail fin avril dernier - avec près de 70 articles - aux présidents de groupes politiques, aux présidents de commissions permanentes ainsi qu'à environ 600 députés et sénateurs, pour solliciter l'ouverture d'une enquête parlementaire sur l'ingérence française en Syrie.

    Constatant qu'aucune enquête parlementaire n'avait été ouverte, j'ai envoyé le 12 juin un nouveau mail, aux présidents de groupes politiques, aux présidents de commissions permanentes et à environ 300 députés pour solliciter de nouveau une enquête parlementaire.

    Nos députés ne sont pas élus pour protéger des actions illégales et scandaleuses de nos gouvernements mais pour défendre les intérêts du peuple.

    Or, manifestement tout comme notre gouvernement actuel et les précédents depuis 7 ans, nos députés piétinent ouvertement nos droits les plus fondamentaux.

    Aussi, j'espère que nombreux seront ceux qui se joindront à mon initiative auprès des députés pour qu'ils respectent leur devoir de représentant du peuple et ainsi faire respecter nos droits de citoyens. 

    Fin avril, en parallèle de cette initiative vis-à-vis des députés, j'ai envoyé une saisine à la Commission des Requêtes de la Cour de Justice de la République à l'encontre de Ministres et premiers Ministres impliqués dans cette politique d'ingérence. 

    SOURCE : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-ingerence-francaise-en-syrie-du-205318

     


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    Un simple intermède

    « rassurez-vous »

    Mon blog ne changera pas

     de ligne éditoriale

    Après mon périple aux Rousses où j’ai assisté à l’inauguration de la stèle près du Yéti, sollicité par deux amis fidèles qui n’ont pas hésité à faire un détour de près de 100 km pour m’embarquer avec eux… Je les remercie… Je vous fais part de cette histoire « rafraichissante et originale » que je viens de consulter dans la presse locale…

     

    À Loché (Bourgogne), des cochons travaillent le sol

    des vignes

    Image insolite : des cochons et des oies dans le vignoble du Mâconnais. Photo Fernand RIBEIRO

    Des moutons et des chèvres qui tondent des espaces verts. L’image n’est pas rare dans le Mâconnais. En revanche, des cochons, des poules, des oies et un coq qui vivent en liberté au milieu des vignes, c’est beaucoup plus insolite.

    Concevoir un produit de la manière la plus simple et la plus saine possible. Tel est l’objectif de Marcel Couturier et son jeune fils Auxence, viticulteurs à Loché. Actuellement en conversion bio, père et fils sont en permanence en quête d’idées nouvelles afin que cette transition, entamée depuis quelques années déjà, se passe du mieux possible, « sans bousculer dame nature ». Partant du constat que l’entretien des vignes est une préoccupation de tous les instants, Marcel Couturier et Auxence viennent de développer un projet pour le moins novateur et surtout insolite. Depuis avril, deux cochons de race Gascogne vivent en liberté dans une parcelle clôturée de 10 ares des quelque 11 ha du domaine viticole.

    Les cochons labourent et désherbent le terrain

    Pour le moment, il s’agit d’une période test. Si d’aventure l’expérience s’avère concluante, alors les propriétaires des lieux ont pour ambition de la développer sur une parcelle d’un même tenant de 3 ha. « Depuis que les bêtes ont fait leur apparition au milieu des vignes, on ne s’occupe plus des sols. Les cochons labourent le terrain et désherbent en même temps au pied des ceps. Ils ne font aucun dégât. Notre présence n’est plus nécessaire pour ce travail. On s’occupe de la vigne exclusivement en hauteur », assure Marcel Couturier pas peu fier d’expliquer sa dernière trouvaille. « On ne force pas la nature et on passe au bio tout en douceur, naturellement. Cette transition nous a conduits à revoir notre méthode de travail et j’en suis assez content. Avec la présence des animaux, on peut arriver à un résultat comparable à celui de l’homme », poursuit l’heureux propriétaire. Et pendant que les deux jeunes cochons remuent la terre avec leur groin, des poulets, des oies et un coq complètent cette basse-cour libre comme l’air au milieu des vignes, une “troupe” tant désirée par Marcel et Auxence Couturier.

    Depuis que les bêtes ont fait leur apparition au milieu des vignes, on ne s’occupe plus des sols.

    Marcel Couturier, viticulteur

     

    SOURCE : https://c.lejsl.com/actualite/2018/06/19/a-loche-des-cochons-travaillent-le-sol-des-vignes

     

    Les origines du porc gascon

     

    Le porc gascon est un animal rustique et vigoureux, d’un calme olympien. Élevé en plein air, il supporte bien la chaleur et se nourrit facilement au pâturage. Le porc gascon est une race porcine locale du sud-ouest de la France appartenant au type ibérique élevé pour l’alimentation. La race porcine gasconne représenterait le type de porc le plus ancien connu en France. Le porc gascon est entièrement noir et a son origine dans le Nébouzan, enclavé entre les régions de l’Armagnac, du Comminges et de la Lomagne. Il se nourrit essentiellement de glands, racines, graminées et légumineuses qu’il trouve dans les sous-bois et les prairies, complété de céréales. Le porc gascon est entièrement noir. Son corps est cylindrique et ses membres fins et solides. Il avoisine les 200, 220 kg à l’âge adulte.

    " Tout est bon dans le cochon" et d'ailleurs " il n'y a pas que les femmes qui aiment les cochons "

     


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    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    JEUDI 21juin 2018 

     

    Une vidéo et une autre utisation

    pour le bâtiment « Le Yéti »

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    La vidéo annoncée concernant la cérémonie d’inauguration de la stèle à côté du « Yéti » est prête, il ne manque plus que l’accord du Préfet et du Maire et si elle est validée par ces deux personnalités, elle sera mise en ligne sur Youtube et Dailymotion, dès la semaine prochaine, notamment et bien sûr sur mon blog…

    D’autre part, il est précisé que le bâtiment « Le Yéti » appartenant à l’Etat ne sera jamais démoli, comme cela a été annoncé « par certaines mauvaises langues » au contraire il sera amélioré, son utilisation actuelle « un garage de la Drire » pourrait changer afin qu’autour de la belle stèle ne soient plus stationnés une multitude de camions.

    Le but est que ce bâtiment et la stèle soient  un lieu de mémoire et une destination touristique.

     

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonisation.

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 aux Rousses, et qui ont débouché sur les accords d’Evian, signés le 18 mars 1962, a rassemblé de nombreux anciens combattants ce samedi 16 juin au matin.

    Plus de 600 d’entre eux, venus des départements voisins, et du Jura, se sont recueillis devant ce bâtiment, désormais symbole, qu’est le Yeti, à l’entrée de la commune depuis La Cure.

     

    Les Rousses : Une cérémonie symbole

    du souvenir national au Yeti

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Plus de soixante-cinq porte-drapeaux rassemblés. Recueil, souvenir, devoir de mémoire résument cette matinée empreinte de solennité et messages d’espoir pour un monde meilleur en hommage aux victimes de ce conflit qui a marqué l’histoire de la Nation et dont le Haut Jura terre d’accueil des négociations de paix, a apporté sa pierre.  Photo René DELOBELLE

     

    La cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes en février 1962 aux Rousses et ayant débouché sur les accords d’Evian, signés le 18 mars suivant, a rassemblé de nombreux anciens combattants ce samedi 16 juin. Plus de 600 d’entre eux, venus des départements voisins et du Jura, se sont recueillis devant ce bâtiment désormais symbole du Yeti, le village vacances de Lamoura ayant hébergé 260 personnes.

    La stèle commémorative de cet épisode de l’Histoire a été dévoilée en présence du préfet Richard Vignon, de Bernard Mamet, maire de la commune, et de nombreux élus et personnalités dont Gérard Bailly sénateur honoraire, qui a passé lui-même 22 mois en Algérie et qui a témoigné à la tribune, et de Alain Guiraud, maire adjoint d’Evian chargé de la Culture et du patrimoine. Sur place, Guy David Henriet, président de la Fnaca du haut Jura comptant 30 membres pouvait se réjouir « cela plusieurs années déjà que l’on travaille sur ce projet de stèle, on y est enfin arrivé ».

    André Verney, responsable départemental de la commission “Guerre Algérie Jeunesse Enseignement”, maître de cérémonie du jour, a dirigé les différentes interventions sous le soleil retrouvé.

    SOURCE : https://c.leprogres.fr/jura-39-edition-saint-claude-et-haut-jura/2018/06/17/une-ceremonie-symbole-du-souvenir-national-au-yeti

     

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Bonjour, 

    Veuillez trouver ci-joint le discours de M. le Maire Bernard MAMET. 

    Une vidéo est en cours de montage ; si sa qualité est suffisante, nous vous la transmettrons. 

    Vous souhaitant une bonne fin de journée, 

    Cordialement, 

    Véronique CUENOT 

    Directrice Générale des Services 

    Mairie de LES ROUSSES

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    La mairie

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Le centre des Rousses

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    INAUGURATION DE LA STÈLE DU YÉTI

    Samedi 16 juin 2018 – 10 heures 30

    Discours de M. Bernard Marmet

    Maire des Rousses

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    " Nous sommes rassemblés ce matin au nom de l’Histoire et de la Mémoire.

    Depuis la loi du 6 décembre 2012, le 19 mars est en effet la date officielle de la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie.

    Le 19 mars 1962 représente donc une date historique et symbolique, celle du Cessez-le-feu en Algérie, prescrit par les accords d’Evian.

    Or, c’est ici, aux Rousses, dans ce bâtiment du Yéti, que furent menés en secret les pourparlers conclus par les préliminaires du traité d’Evian entre la France et le G.P.R.A. : gouvernement provisoire de la République Algérienne.

    C’est le Préfet du Jura à ce moment-là, Monsieur Pierre AUBERT, qui fut chargé de déterminer le lieu des rencontres.

    « Je pensai aussitôt au garage des Ponts et Chaussées, aux Rousses, qui présentait à mes yeux de multiples avantages » écrit-il dans son livre « Le secret des Rousses ».

    Pour la réussite des négociations, il fallait en effet le secret le plus absolu. Anonymes dans la foule des skieurs, ministres et policiers passèrent inaperçus.

    Quelques personnalités du Département étaient au courant : le Préfet, Pierre AUBERT, le président Edgar FAURE et le maire des Rousses, Monsieur Maxime GRENIER, père de Madame Lucienne MILOS, doyenne actuelle des Rousses, qui se souvient « Des policiers surveillaient notre maison, on ne les voyait pas, mais mon père me disait qu’ils étaient bien présents. »

    Echec ou attentat de l’OAS (le maire d’Evian avait été assassiné un an plus tôt), le risque était grand. Cette discrétion la plus totale était donc fondamentale. Par quel miracle les journalistes à l’affût n’ont-ils jamais déniché le lieu des rencontres et percé ce secret d’Etat ?

    Pour réussir, il fallut certes de l’astuce et de l’imagination, mais aussi un esprit d’équipe et de solidarité et une extraordinaire conjuration du silence !

    Les délégations vivent cloitrées, dans un décor très spartiate, volets clos, entre cannettes de bière et nuages de fumée de cigarettes, au-dessus des chasse-neige.

    Les instructions données par le Général de Gaulle aux plénipotentiaires sont simples : « Réussissez ou échouez, mais ne laissez pas la négociation se poursuivre indéfiniment. »

    Enfermés dans le chalet pendant 9 jours, épuisés, les délégués parviennent à un texte commun que Robert BURON considère comme applicable. C’est à 3 heures du matin, le 18 février que le compromis est avancé. A 5 heures du matin, le 19 février, deux déclarations sont établies, prémices des accords d’Evian. Pour la première fois, on se serre la main.

    Le 21 février, le Conseil des Ministres approuva le protocole. Restait à mettre en forme les accords.

    En fonction du travail accompli ici au Yéti, tout alla vite pour la seconde conférence d’Evian qui s’ouvrit le 7 mars 1962 à l’hôtel du Parc.

    Le dimanche soir 18 mars, l’accord était définitivement conclu et l’article 1er  de ce traité d’Evian stipulait l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le lendemain lundi 19 mars 1962 à midi.

    Ces accords furent approuvés par le peuple français à plus de 90 % lors du référendum du 8 avril 1962.

    Le bilan de ce conflit est l’un des plus lourds de l’histoire de la décolonisation. La guerre d’Algérie a blessé les deux rives de la Méditerranée : 8 années de guerre, près de 2 millions de soldats mobilisés, 2 millions de civils déplacés, des milliers de victimes de part et d’autre dont 27 500 soldats français.

    C’est pourquoi au-delà de notre démarche ce matin d’inauguration de cette stèle, nous souhaitons qu’elle exprime aussi notre profond respect et notre gratitude éternelle pour tous les anciens combattants que vous représentez si nombreux dans l’émotion et le recueillement.

    Et nous voulons aussi honorer la mémoire de toutes les victimes, tuées, blessées, déplacées, toute une génération de femmes et d’hommes qui y ont sacrifié leur jeunesse.

    Ainsi, désormais, que vous soyez passant, vacancier, touriste ou simple curieux, lorsque vous vous arrêterez devant cette stèle, lorsque vous la regarderez, souvenez-vous qu’ici s’est construite en secret la base d’une paix ô combien lente et difficile et rendez hommage à tous ceux qui sont morts au champ d’honneur.

    Vive la Paix, vive la République, vive la France ! "

    Bernard MAMET

    Maire des Rousses 

    Saviez-vous que le cessez-le-feu en Algérie

     a été négocié au “Yéti” ?

    C’est dans ce bâtiment, en février 1962, que les conditions des accords d’Évian ont été discutées dans le plus grand secret entre émissaires algériens et français. La municipalité inaugure aujourd’hui une stèle venant commémorer cet épisode très particulier de l’histoire de France.

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Le Yéti abrite toujours un centre de la Dir Est, la Direction interdépartementale des routes. Photo Laurent MÉRAT

    La vieille bâtisse, située à la sortie de la commune, ne paye pas de mine. « Le Yéti », qui porte décidément bien son nom, est imposant mais pas franchement du plus bel aspect… Qu’importe. Le lieu se veut pratique et depuis des dizaines d’années, il abrite les véhicules et le personnel chargé de l’entretien et de l’exploitation du réseau routier local.

    Bref, le vaste chalet n’a rien de très particulier. Pourtant, c’est là qu’un pan de notre histoire contemporaine s’est joué, c’est là que se sont préparés les accords d’Evian qui ont débouché sur la fin d’une guerre qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Mais avant d’en arriver là, les représentants de l’État français et ceux du gouvernement provisoire algérien ont dû parlementer dans le plus grand secret, pour se mettre à l’abri des regards indiscrets et d’éventuelles tentatives d’attentats.

    Dix jours dans une atmosphère lourde, de roman d’espionnage

    C’est à Pierre Aubert, alors préfet du Jura, qu’a incombé la responsabilité de trouver l’endroit parfait pour ces pourparlers. Dans son livre « Le secret des Rousses », il justifie son choix. « Pour l’opération que j’allais avoir à mener, il présentait à mes yeux de multiples avantages… L’immeuble appartenait au Département et par conséquent le préfet pouvait en disposer facilement… Il était à deux pas de la frontière. Il comportait la possibilité de couchage et de nourriture… Certes le choix pouvait paraître risqué car nous étions en plein sur la route nationale, et au vu de tout le monde, avec un va-et-vient automobile et piétonnier assez intense, mais c’est précisément cette dernière considération qui me poussait à ce choix. »

    Des Algériens déguisés en skieurs

    C’est en pleine période de vacances scolaires, entre le samedi 10 février et le lundi 19 février 1962, que Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, tous trois ministres, négocièrent en secret avec des représentants du gouvernement provisoire de la République algérienne. Ces derniers, dont Krim Belkacem, arrivaient incognito tous les matins depuis Genève, avec une voiture immatriculée dans le Jura et des skis sur le toit pour passer le poste de douanes plus discrètement.

    Dans une atmosphère lourde, de roman d’espionnage, les trois ministres français, ainsi qu’une dizaine d’experts et une vingtaine de policiers armés jusqu’aux dents sont restés cloîtrés là pendant 10 jours, dans le petit appartement d’un fonctionnaire.

    « La clandestinité la plus totale était indispensable pour mener à un accord », explique Robert Buron dans une interview… Indispensable aussi car en 1961, Camille Blanc, maire d’Evian, a été assassiné par un commando de l’OAS après avoir accepté d’abriter des négociations pour un accord de paix en Algérie.

    Des discussions tendues…

    Entre les murs du « Yéti », les points sensibles ont été négociés : Sahara, pétrole, garantie aux Français d’Algérie, expériences atomiques, référendum d’autodétermination… Un accord comportant le cessez-le-feu en Algérie a finalement été obtenu dans la matinée du 19 février. « C’est seulement dans la nuit du dimanche au lundi que nous avons constaté notre accord, et qu’enfin, pour la première fois, nous nous sommes serré la main… Nous étions les uns et les autres convaincus que ce que nous venions de mettre sur pied était dans une large mesure applicable, et pouvait servir à la fois au développement de l’Algérie, et à la paix en France », ajoute Robert Buron. Les accords d’Evian ont finalement été signés le 18 mars 1962.

    Vincent PATRIN

    SOURCE : https://c.leprogres.fr/jura-39/2018/06/16/saviez-vous-que-le-cessez-le-feu-en-algerie-a-ete-negocie-au-yeti 

     

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Tavaux, Damparis, Dole, Chaumergy, les sections jurasiennes bien présentes lors de cette cérémonie officielle  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    600 délégués venus de Haute-Saône, Doubs, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Jura, membres des délégations présentes aux Rousses, 260 ont logé à Lamoura au village vacances  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    La stèle commémorative bien fleurie  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Le préfet du Jura rend hommage aux quelques 65 porteurs de drapeaux, deux d'entre eux ont fait l'objet d'un malaise durant la cérémonie  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Luc Macle, porte-drapeau Rousseland, « 18 mois en Algérie ».  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Le bâtiment du Yeti lieu des négociations secrètes qui ont débouché sur les accords d'Evian en 1962  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Souvenir, recueillement, devoir de mémoire au menu de cette cérémonie Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Bernard Mamet, maire des Rousses, lors de son allocution  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Remise d'une gerbe par Bernard Mamet, maire de la commune, accompagné de jeunes Rousselands dont Sérane Jarrand  Photo René DELOBELLE

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

    Une assistance nombreuse, avec au premier rang les officiels et élus régionaux  Photo René DELOBELLE

     SOURCE : https://www.leprogres.fr/jura-39-edition-saint-claude-et-haut-jura/2018/06/16/la-ceremonie-marquant-le-souvenir-des-negociations-secretes-de-fevrier-1962-aux-rousses-et-qui-ont

    JURA Les Rousses : une cérémonie marquant le souvenir des négociations secrètes de février 1962 débouchant sur le cessez-le-feu de la guerre d’Algérie et la fin de 132 ans de colonialisme.

     

    HISTOIRE

    20 mars 1972 : Dix ans après la signature

     des accords d'Evian 

    20 mars 1972 : Dix ans après la signature des accords d'Evian mettant fin au conflit algérien, Robert BURON, l'un des trois délégués du gouvernement qui négocièrent ces accords avec les représentants du GPRA, nous fait visiter le chalet "Le Yéti" des ROUSSES, dans le JURA, où se tinrent les pourparlers préalables , du 10 au 18 Février 1962. - VG village - M. R. BURON répond aux questions de P. PESNOT "L'idée de prendre ce chalet pour négocier a été très heureuse, les Algériens arrivaient par GENEVE, deux conditions pour continuer ces négociations, ne pas se montrer, et la discrétion" - Robert BURON marche et entre dans le chalet - son ancienne chambre: "C'était un climat spécial" - Il montre la chambre de Louis JOXE - GP téléphone - BURON assis derrière une table: "c'est ici que s'est faite la négociation" - "c'est dans la nuit de dimanche à lundi que nous les avons conclues. Nous étions convaincus que ce que nous venions de mettre sur pied était applicable". Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel  http://www.ina.fr.



     


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    JURA Histoire : c’est aux Rousses

     qu’ont été négociés les accords d’Evian

     et la paix en Algérie

    Inauguration ce samedi 16 juin 2018, à 10 h 30, d'une stèle  au "Yéti" Les Rousses (Jura) Plus de 600 personnes sont attendues... à suivre...

    Le Yéti est toujours situé le long de la nationale 5. Photo Rene Delobelle

     

    Et plus précisément dans le bâtiment prénommé le « Yéti » à la sortie du village des Rousses, où la municipalité va inaugurer ce samedi 16 juin, à 10 h 30, une stèle venant commémorer cet épisode très particulier de l’histoire de France.

    C’est là qu’en février 1962, les conditions des accords d’Évian ont été négociées entre émissaires algériens et français dans le plus grand secret. C’est le préfet du Jura, Pierre Aubert, qui avait alors été désigné par Michel Debré, le Premier ministre du Général de Gaulle, pour choisir un lieu discret, où se dérouleraient les tractations devant définir les conditions de la paix en Algérie. Le préfet a choisi Les Rousses, et le chalet du Yéti. Un gros bâtiment que tout le monde connaissait, mais que personne ne regardait. Son intérêt majeur : être sur la route nationale 5, la route qui mène à Genève, où était installée la délégation algérienne…

    SOURCE : https://www.leprogres.fr/jura-39/2018/06/15/c-est-aux-rousses-qu-ont-ete-negocies-les-accords-d-evian-et-la-paix-en-algerie 

    Inauguration ce samedi 16 juin 2018, à 10 h 30, d'une stèle  au "Yéti" Les Rousses (Jura) Plus de 600 personnes sont attendues... à suivre...

     


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  • Maurice Audin : 11 juin 1957 / 11 juin 2018

    Mon intervention Place Maurice Audin à Paris du 11 juin 2018 - Le 11 juin 1957, il y a 61 ans Maurice Audin était arrêté chez lui par un commando de Parachutistes et il ne réapparaitra jamais.

      L’an dernier, le samedi 10 juin 2017, nous étions déjà là, sur cette place, et nous avions espéré avoir une réponse à la lettre ouverte (que j’avais coordonnée au nom du MRAP et de Sortir du Colonialisme avec Gilles Manceron au nom de la LDH) adressée une quinzaine de jours plus tôt à Emmanuel Macron, appel signé de nombreuses personnalités. Cette lettre rappelait deux points :

    -        le communiqué du 18 juin 2014 de François Hollande : communiqué déclarant : "Mais les documents et les témoignages dont nous disposons aujourd’hui sont suffisamment nombreux et concordants pour infirmer la thèse de l’évasion qui avait été avancée à l’époque. M. Audin ne s’est pas évadé. Il est mort durant sa détention". Depuis cette déclaration (évoquée la veille devant son épouse Josette Audin, reçue à L'Elysée) ni ces documents, ni ces témoignages ainsi évoqués, pourtant concordants et nombreux selon ce communiqué, n'ont été révélés.

    -        Son engagement du 5 mai 2017 à la rédaction de Médiapart "De fait, je prendrai des actes forts sur cette période de notre histoire…"

    Nous n’avons reçu que 2 mois plus tard une réponse affligeante de son Chef de Cabinet : « Je puis vous indiquer que le sujet est connu du Chef de l’Etat et des membres de son cabinet qui ont été attentifs à votre démarche » !!! Depuis, Rien, ou pire peut-être puisque selon les confidences du Président faites à Cédric Villani, il n’y aurait aucun document ou témoignage permettant de certifier les conditions de cette "disparition". Cependant, notre Président aurait l’intime conviction que Maurice Audin aurait été exécuté ou assassiné : ce qui n’est quand même pas le même chose !!!

    S’il a été exécuté (thèse déjà avancée par le Général Aussaresses quelques mois avant son décès) alors, qui a commandité cette exécution ? quelle autorité ? en dehors de tout jugement ? Une autorité politique ? une autorité Militaire ? Il devrait donc y avoir des traces dans les comptes-rendus officiels de conseils de ministres ou d’état-major.

    S’il a été assassiné, thèse plus proche de celle découlant des archives du Colonel Godard trouvées par la journaliste Nathalie Funès, il faudrait savoir comment s’est déroulé ce jeu macabre et qui (au pluriel sans doute) en porte la responsabilité.

    MAIS, aujourd’hui, des militaires encore vivants, en particulier des officiers, ayant opéré, pendant cette période de la « Bataille d’Alger », même s’ils ne sont pas des témoins directs, oculaires, savent quelques bribes du scénario, et il est donc possible de reconstituer le puzzle. Le Président de la République est aussi Chef des Armées, il dispose d’un Chef d’Etat-Major des armées et ils peuvent donc ordonner la collecte de ces informations : il s’agit d’une simple volonté politique de leur part de faire éclater la vérité ou de continuer à la camoufler, dans la pratique habituelle de la « Grande Muette ». C’est un sujet qui est repris par le collectif « Secret Défense » auquel maintenant je participe es-qualité de mes responsabilités militantes

    Une question interroge : L’acte fort annoncé le 5 mai 2017 par le Président de la République correspondant à cette période de notre histoire serait-il la « frappe en Syrie, il y a quelques semaines ? Comment ne pas faire le rapprochement de telles pratiques contraires aux droits fondamentaux de l’homme ? Puisque là aussi il y a violation de ces principes essentiels. Cette frappe s’est faite en violation des droits internationaux, en particulier de la charte des Nations Unies dont la France est signataire. Mais en plus quand le France se fait l’un des gendarmes du monde alors qu’elle porte des taches indélébiles toujours pas reconnues, donc pas condamnées, je veux rappeler l’usage du gaz Sarin et VX en Algérie, et 600 à 800 villages rasés au napalm (600 à 800 Oradour-sur-Glane) alors le message de la France n’est pas crédible au plan international et cette leçon de morale devient indécente.

    Oui, il est plus qu’important, urgent, que la France reconnaisse et condamne les crimes d’état, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, commis en son nom, et tout particulièrement pendant les guerres de libération coloniale que ce soit en particulier au Vietnam, à Madagascar, au Cameroun et évidemment en Algérie.  

    Et pour ce qui concerne tout particulièrement ce triste anniversaire que nous commémorons ce soir, il est temps, urgent que toute la vérité soit faite avec la reconnaissance de ce crime d’état qu’est l’assassinat de Maurice Audin :

    -        A-t-il été exécuté sur ordre ?  De qui ?

    -        A-t-il été assassiné ? Par qui ?

    -        A-t-il été l’objet d’un « jeu macabre » ?

    -        Qu’est devenu son corps ? que sa famille, ses amis puissent se recueillir enfin sur sa tombe !!!

    Oui, Monsieur Macron, tenez votre parole, comme vous le répétez si souvent quand vous évoquez des engagements que vous avez pris pendant votre campagne électorale, et faite rapidement ce geste fort tant attendu. 

    Dernière nouvelle, parue dans le journal algérien El-Watan de ce matin : on y apprend que le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a révélé hier, lors de sa visite à Boumerdès, que 4 dossiers relatifs à la Guerre de Libération nationale étaient en cours de négociation avec la partie française. Il s’agit, selon lui, des cas de rapatriement de crânes et d’ossements de personnalités historiques algériennes : et l’une de ces personnalités évoquée est justement celle de Maurice Audin. Espérons donc, qu’enfin, une telle coopération fasse avancer de façon déterminante la vérité sur ce dossier 

    Intervention faite au titre du MRAP et Sortir du Colonialisme

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/henri-pouillot/blog/120618/maurice-audin-11-juin-1957-11-juin-2018 

    Maurice Audin : 11 juin 1957 / 11 juin 2018

     

    Sous une pluie battante a eu lieu l’hommage rendu à Maurice Audin sur une place de Paris qui porte son nom. Cliquez sur le lien ci-dessous pour visualiser la vidéo :

    https://www.facebook.com/mansat/videos/10156623331423680/?t=84 

     

     


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    Au moment où la coupe du monde de football 2018

    va commencer je vais vous parler de celle de 1958

    en pleine guerre d'Algérie

    " Ils avaient choisi le camp de l’indépendance

    de leur pays colonisé par la France

    C’est tout à leur honneur !!! "

    Ils avaient choisi le camp de l’indépendance  de leur pays colonisé par la France : C’est tout à leur honneur !!!

    Algérie : l'épopée de l'équipe du FLN

     et de Rachid Mekhloufi

    En 1958, en pleine guerre d'Algérie, Rachid Mekhloufi décidait de rejoindre la formation créée par les indépendantistes du FLN avant de terminer sa carrière en France.

    Lorsque Rachid Mekhloufi se replonge dans ses souvenirs de footballeur, c'est l'histoire d'un destin hors norme qui refait surface. Un destin étroitement lié à celui de son pays, l'Algérie. En 1958, il effectue son service militaire au bataillon de Joinville. À 22 ans, il joue à Saint-Etienne et c'est l'un des grands espoirs du foot français. Déjà champion de France, il se prépare à jouer la Coupe du monde en Suède avec les Bleus. À cette époque, la guerre d'Algérie fait rage. À la mi-avril, neuf footballeurs algériens, dont Rachid Mekhloufi, quittent clandestinement la France, renonçant à sa carrière, à la gloire, à l'argent. Il a répondu à l'appel du Front de libération nationale (FLN) sans aucune hésitation.

    Retour triomphal 

    L'affaire crée une onde de choc dans l'opinion. Pendant quatre ans, l'équipe du FLN va disputer plus de 80 matchs dans tout le monde arabe et les pays sympathisants de la cause indépendantiste, comme la Yougoslavie, la Chine, le Vietnam... Elle est devenue le porte-voix de la révolution algérienne. Le 5 juillet 1962, l'Algérie obtient son indépendance. L’équipe du FLN est dissoute. Devenu international algérien, Rachid Mekhloufi reviendra jouer à Saint-Etienne. Un retour gagnant avec trois titres de champion de France et une Coupe de France en 1968, dix ans après sa révolution.

    SOURCE : https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/algerie-l-epopee-de-l-equipe-du-fln-et-de-rachid-mekhloufi_2797861.html 

    Ils avaient choisi le camp de l’indépendance  de leur pays colonisé par la France : C’est tout à leur honneur !!!

     

    "Un sacrifice pour l'Histoire", la folle histoire 

    des footballeurs du FLN 

     

    Ils avaient choisi le camp de l’indépendance  de leur pays colonisé par la France : C’est tout à leur honneur !!!

    En 1958, à la veille de la Coupe du Monde, 9 footballeurs évoluant dans des clubs français quittent l'hexagone en secret pour fonder "L’Equipe du FLN". Ce documentaire retrace leur folle histoire.

    1958 : la Guerre d’Algérie en est à sa quatrième année. La France, encore dirigée par le Général de Gaulle se prépare pour la Coupe du Monde qui se déroulera en  Suède deux mois plus tard. Le 15 avril, elle découvre que neuf de ses footballeurs d’origine algérienne ont quitté clandestinement l’hexagone pour rallier le siège du Front de Libération Nationale (FLN) à Tunis où  le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) est installé. Et non des moindres. Ils évoluent dans les  plus grands clubs de l'hexagone : Rachid Mekhloufi, de l’AS Saint-Étienne, l'homme de la qualification pour  le Mondial et présélectionné pour la Suède,  Mustapha Zitouni,  Abderrahmane Boubekeur, Abdelaziz Bentifour et  Kaddour Bekhloufi, tous à l’AS Monaco. Il y aussi Amar Rouaï du SCO d’Angers, Abdelhamid Bouchouk et Saïd Brahimi du Toulouse Football-Club, et Abdelhamid Kermali de l’Olympique lyonnais. Ils ont choisi de tout laisser derrière eux - carrière, notoriété, argent- pour soutenir la cause du FLN et l’indépendance d’un peuple. Cette action spectaculaire s'étale à la Une de toute la presse française et internationale.
    On attribue la paternité  de ce plan et de la création d’une équipe de foot afin de promouvoir l’indépendance de l’Algérie à Mohamed Boumezrag, un dirigeant du FLN. En secret, il a contacté les meilleurs joueurs du championnat. Leur fuite rocambolesque est digne d’un polar : ils ont dû ruser  pour détourner l’attention des dirigeants de clubs et de la police française. 

    Les footballeurs se sont divisés en deux groupes: l’un doit se rendre en Suisse, l’autre en Italie et de là gagner la Tunisie. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Dans ce passionnant documentaire, Rachid Mekhloufi raconte qu’il a été contacté par d’autres joueurs. "Ils m’ont dit demain, on va en Tunisie". Mekhloufi n'hésite pas. Originaire de Sétif, il se souvient des massacres du 8 mai 1945, qui l’ont profondément marqué "J’avais 9 ans."  Ce jour-là,  les autorités françaises répriment dans le sang des manifestations nationalistes. 

    Mais Mekhloufi se blesse lors du match Saint-Etienne-Béziers et est amené à l’hôpital. Deux hommes déguisés en infirmiers l'en font sortir pour franchir la frontière Suisse. Des douaniers les contrôlent. Par chance, ils n'ont pas écouté la radio et demandent des autographes. Rachid Mekhoufi sera considéré comme déserteur: il était sous les drapeaux au bataillon de Joinville.

    Ils avaient choisi le camp de l’indépendance  de leur pays colonisé par la France : C’est tout à leur honneur !!!

    Le documentaire est truffé de témoignages des proches des joueurs dont leurs enfants: Redha Bentifour, Karim Rouaï, Malik Zitouni,  qui se souviennent de leur départ précipité de France en famille. Mais aussi du footballeur Just Fontaine et des journalistes Michel Naït-Challal* et Kader Abderrahim*.
    Pendant quatre ans, l’Equipe du FLN va parcourir le monde et se faire le porte-drapeau d’un peuple. La Fifa ne la reconnaît pas et menace  les fédérations qui jouent contre elle de sanctions. La sélection marquera pourtant l'esprit des foules. Son palmarès ? 57 victoires, 14 matchs nuls et 12 défaites pour 83 rencontres. Ce doc raconte l’histoire d’un sacrifice: celui de joueurs qui ont préféré leur idéal à leur carrière. « Avec leurs armes - leurs pieds, leurs jambes et un ballon de foot’, comme le rappelle Kader Abderrahim*, l'équipe du FLN a eu un impact sur la politique et la diplomatie.  Abderrahim cite Ferhat Abbas, président du GPRA "Vous avez fait gagner dix ans à la cause de l’Algérie indépendante".
    Le 5 juillet 1962, l’Algérie acquièrera son indépendance.
     

    * Michel Naït-Challal, ancien journaliste de l'Equipe et auteur de "Les dribbleurs de l'Indépendance. L’incroyable histoire de l’équipe de football du FLN algérien". Editions Les Prolongations. 2008  

    * Kader Abderrahim, auteur de "L'Indépendance comme seul but". Paris Méditerranée. 2008 


    SOURCE :
    http://teleobs.nouvelobs.com/la-selection-teleobs/20161031.OBS0521/ne-ratez-pas-un-sacrifice-pour-l-histoire.html 

     


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  • Cérémonie commémorant la préparation

    des accords d'Evian

     

     


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    Guerre d’Algérie. « N’oubliez pas

     Maurice Audin »

    Guerre d’Algérie. « N’oubliez pas Maurice Audin »

    Le 26 mai 2004 était inaugurée à Paris la place Maurice-Audin. AFP

     

    Une initiative a lieu, aujourd’hui 11 juin 2018, à 18 heures, sur la place parisienne qui porte son nom, pour exiger d’Emmanuel Macron la reconnaissance de ce crime d’État.

    Il y a soixante et un ans jour pour jour, en pleine bataille d’Alger, un jeune militant communiste et anticolonialiste de 25 ans était enlevé à sa famille par les parachutistes du général Massu. Il n’en est jamais revenu. C’est cette date symbolique qu’a choisie l’association Maurice-Audin pour organiser un rassemblement sur la place qui porte son nom, dans le 5e arrondissement de la capitale. « Ces dernières semaines, le combat pour la reconnaissance de ce crime d’État a repris de la vigueur », rappelle Pierre Mansat, président de l’association. En effet, dans la foulée des initiatives de l’Humanité, la presse algérienne a également pris le relais. Vendredi, le visage de Maurice Audin s’est affiché en une du quotidien El Watan, qui titrait « Maurice Audin. Le moment de vérité historique ». « Nous voulons rythmer cette lutte pour que l’espoir qui s’est levé ne s’enlise pas une nouvelle fois dans des procédures pseudo-historiques », explique Pierre Mansat.

    Mettre fin à l’omerta

    En février, alors que « l’affaire » se réinvitait dans le débat public, Emmanuel Macron, qui avait promis « des actes fort sur cette période », les avait finalement conditionnés à la connaissance du déroulement précis de son assassinat. Mais les lois d’amnistie et l’omerta de la Grande Muette n’ont jamais permis d’en dévoiler les détails. Seule certitude, établie par les historiens : la responsabilité de l’armée et de l’État français dans la disparition et la mort de Maurice Audin. Si l’Élysée semblait avoir pris le dossier au sérieux, notamment sous la pression du député LREM et mathématicien Cédric Villani, Sylvain Fort, conseiller du chef de l’État, n’a pas donné suite aux sollicitations de l’Humanité. Autant dire qu’il est peu probable que le président de la République se saisisse aujourd’hui de cette date symbolique pour accomplir « l’acte fort » qu’attend Josette Audin « chaque jour de sa vie ». Ce geste politique, comparable à celui qu’avait réalisé Jaques Chirac sur la rafle du Vél’d’Hiv, permettrait pourtant à la France de ne plus fermer les yeux sur l’usage de la torture et du viol par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. « Des deux côtés de la Méditerranée, les mémoires algérienne et française resteront hantées par les horreurs qui ont marqué cette guerre, tant que la vérité n’aura pas été dite et reconnue », rappelaient une soixantaine de personnalités dans une lettre ouverte publiée dans nos colonnes le 29 mai. Avec de nombreuses associations, la famille Audin déposera aujourd’hui une gerbe de fleurs sur laquelle on pourra lire : « Monsieur le président de la République, n’oubliez pas Maurice Audin. »

    Guerre d’Algérie. « N’oubliez pas Maurice Audin »

     

    Maud Vergnol 

    Chef de la rubrique Politique

    SOURCE : https://www.humanite.fr/guerre-dalgerie-noubliez-pas-maurice-audin-656574 

     


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    Trédion (56) : hommage au colonel

     Arnaud Beltrame

    Trédion (56) : hommage au colonel  Arnaud Beltrame place du 19-Mars-1962

    Trédion (56) : l'hommage à Arnaud Beltrame / © Gendarmerie du Morbihan

     

    Ce samedi matin 9 juin 2018, un hommage était rendu au colonel Arnaud Beltrame, à Trédion, dans le Morbihan, commune de la famille du gendarme. Après une cérémonie religieuse dans la stricte intimité familiale, un square au nom du colonel a été inauguré.

    Deux mois et demi après l'attentat et la prise d'otages dans le Super U de Trèbes (Aude) au cours de laquelle le colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame avait donné sa vie, un hommage lui était rendu dans la commune où vit sa mère, dont elle est originaire et où le militaire aimait à venir.

    Inauguration d'un square Arnaud Beltrame

    Trédion (56) : hommage au colonel  Arnaud Beltrame place du 19-Mars-1962

    Après une cérémonie religieuse dans la plus stricte intimité familiale, un hommage public s'est tenu place du 19 mars 1962 avec l’inauguration du square colonel Arnaud Beltrame et d'une stèle à sa mémoire, en présence de la famille et des autorités civiles, judiciaires et militaires. Après avoir dévoilé la plaque du square, les autorités ont rendu un hommage devant la stèle édifiée dans ce square de la commune d’origine de la famille. Après les différentes allocutions, une minute de silence a été respectée, avant que ne retentisse La Marseillaise.

    Trédion (56) : hommage au colonel  Arnaud Beltrame place du 19-Mars-1962

    Trédion (56) : stèle à la mémoire d'Arnaud Beltrame / © Gendarmerie du Morbihan

     

     

    Heureusement les maires revanchards nostalgiques extrémistes de l’Algérie française sont très minoritaires en France, je vous avais parlé de l’un d’eux il y a quelque temps, cliquez sur le lien ci-dessous pour vous remémorer cette scandaleuse histoire… Mais aujourd’hui c'est d’une remarquable inauguration dont je tiens à vous informer, il s’agit aussi de l’inaugration d’un square Colonel Arnaud Beltrame sur une partie de la Place du 19-Mars-1962 (inaugurée depuis longtemps) et vous pouvez constater que dans la ville de Trédion (56), ces deux lieux historiques font bon ménage, c’est pourquoi je tiens à remercier M. le Maire Jean-Pierre Rivoal et la municipalité de cette petite ville. 

    Michel Dandelot

    Trédion (56) : hommage au colonel  Arnaud Beltrame place du 19-Mars-1962

    M. Jean-Pierre Rivoal maire de Trédion

    Trédion (56) : hommage au colonel  Arnaud Beltrame place du 19-Mars-1962

    Ci-dessous les revanchards haineux

    Cliquez sur ce lien :

    http://www.micheldandelot1.com/le-maire-de-villeneuve-le-roi-interpelle-devant-le-monument-aux-morts-a144551278 

    A l‘image des revanchards nostalgiques extrémistes de l’Algérie française que sont : 

    Robert Ménard, maire (apparenté FN) de Béziers qui a débaptisé la rue du 19-Mars-1962 pour la nommer rue Elie Denoix de Saint-Marc, deJulien Sanchez, maire (FN) de Beaucaire qui a débaptisé la rue du 19-Mars- 1962 pour la nommer rue du 5 juillet 1962, HONTE  à Didier Gonzales  maire (LR) de Villeneuve-le-Roy qui vient de prendre la décision de débaptiser la place du 19-Mars-1962 pour la nommer Colonel Arnaud Beltrame. 

     


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    9 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur "la du 19 Mars 1962

    Le " Yéti " photo  Michel Treboz

    Le 4 mai 2018 j'apprenais que l’inauguration d’une stèle au « Yéti » aux Rousses, à l'occasion  des tractations « FLN-Etat » qui s'y sont déroulées aboutissant à la date de paix du 19 Mars 1962 et la fin de 132 ans de colonisation en Algérie aura lieu le 16 juin prochain. Cette inauguration est confirmée par l'arrêté du maire.

    Michel Dandelot

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

     

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    « Une cérémonie en présence de représentants

    des États français et algérien »

    Bernard Mamet Maire des Rousses 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura !

    Photo Philippe TRIAS 

     

    C'était en 2016 : "Nous travaillons sur un projet de création d’une stèle commémorative, que nous prévoyons d’installer à proximité du bâtiment d’ici l’automne prochain. Cette pierre comportera un texte court, rappelant l’histoire des accords secrets qui se sont déroulés ici, et ce sur quoi ils ont abouti. Nous aimerions que son inauguration donne lieu à une cérémonie en présence de représentants des États français et algérien. Nous avons souhaité faire intervenir les services de l’État en ce sens, et le préfet du Jura en a été informé ". 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    La paix en Algérie a été négociée au Yéti dans le Jura 

    En février 1962, les conditions des accords d’Évian ont été négociées entre émissaires algériens et français, dans un chalet de la station des Rousses. Dans le plus grand secret. 

     

    La paix en Algérie a été négociée au Yéti dans le Jura

    Le bâtiment le Yeti, le long de la route Blanche. Photo René DELOBELLE  

     

    C’est le préfet du Jura, Pierre Aubert, qui avait été désigné par Michel Debré, le Premier ministre du Général de Gaulle, pour choisir un lieu discret, où se dérouleraient les tractations devant définir les conditions de la paix en Algérie. 

    Le préfet a choisi Les Rousses, et le chalet du Yeti. Un gros bâtiment sans grâce, que tout le monde connaissait, mais que personne ne regardait. Son intérêt majeur : être sur la route nationale 5, la route Blanche, qui mène à Genève, où était installée la délégation algérienne. Le gros immeuble appartenait aux Ponts et Chaussées : il accueillait du personnel pour des week-ends en famille, et servait de garage pour les chasse-neige. 

    Une sortie de crise discutée durant vingt jours 

    Il fallait être discret : les négociateurs étaient une cible potentielle pour l’organisation de l’armée secrète (OAS), et la presse pistait chaque déplacement. Le Progrès du 18 février 1962 raconte “le cache-cache” des journalistes et des délégations, en évoquant la vallée de Joux comme lieu possible des négociations. 

    Pendant ce temps, la délégation algérienne équipait sa voiture de luge et de skis, pour jouer les touristes et monter aux Rousses innocemment. Et la délégation française, menée par Louis Joxe, campait dans le chalet, à l’abri des regards. 

    Pendant neuf jours et demi, les sept délégués algériens, les trois ministres français (Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie) et leur délégation d’experts, protégés par une vingtaine de policiers, ont âprement discuté d’une sortie de crise acceptable par tous les belligérants. 

    Chaque jour, un assistant allait à Morez, acheter le ravitaillement pour la délégation, en expliquant au brave épicier qu’il gérait une colonie de vacances. « Mais quels âges ont vos enfants ? C’est normal qu’ils boivent autant de vin rouge ? », s’était étonné le commerçant… 

    T. M.  

    SOURCE : http://www.leprogres.fr/lyon/2016/08/22/la-paix-en-algerie-a-ete-negociee-au-yeti-dans-le-jura 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    UN COMMENTAIRE 

    C’est normal qu’ils boivent autant de vin rouge ? », s’était étonné le commerçant… 

    Pour  une  négociation aussi importante, mettant fin à 132 ans de colonisation en Algérie, il fallait bien autant  de  vin  rouge ! 

    LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    Les Rousses - commémoration du 19 mars 1962 La fin d’une guerre s’est jouée dans un garage du Jura  

    Le « Yéti », aux Rousses, aux portes de la Suisse, a abrité en 1962 les négociations ultra secrètes préalables aux accords d’Evian, qui ont entraîné le cessez-le-feu du 19 mars en Algérie. 

     

    9 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur "la du 19 Mars 1962

     Le bâtiment de l’ancien Yéti situé le long de la route nationale 5 aux Rousses, est toujours utilisé comme garage à chasse-neige. Photo René DELOBELLE 

     

    C’est un bâtiment qui ne paye pas de mine, et c’est rien de le dire. « Le Yéti », qui porte décidément bien son nom, est certes imposant, mais pas franchement du plus bel aspect… Mais qu’importe. Le lieu se veut avant tout pratique, et depuis des dizaines d’années, il abrite les véhicules et le personnel chargé de l’entretien et de l’exploitation du réseau routier local. 

    On l’aura compris. Ce vaste chalet situé aux Rousses n’a rien de bien particulier. Pourtant, c’est là qu’un pan de notre histoire contemporaine s’est joué, c’est là que se sont préparés les accords d’Evian qui ont débouché sur un cessez-le-feu et la fin d’une guerre qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Mais avant d’en arriver là, les représentants de l’État français, et ceux du gouvernement provisoire de la République algérienne, ont dû parlementer… Et dans le plus grand secret pour se mettre à l’abri des regards indiscrets, et d’une éventuelle tentative d’attentat. 

    Dix jours dans une atmosphère lourde, de roman d’espionnage 

    C’est à Pierre Aubert, alors préfet du Jura, qu’a incombé la responsabilité de trouver l’endroit parfait pour ces pourparlers. Dans son livre « Le secret des Rousses », il justifie son choix. « Pour l’opération que j’allais avoir à mener, il présentait à mes yeux de multiples avantages… L’immeuble appartenait au Département et par conséquent le préfet pouvait en disposer facilement… Il était à deux pas de la frontière. Il comportait la possibilité de couchage et de nourriture… Certes le choix pouvait paraître risqué car nous étions en plein sur la route nationale, et au vu de tout le monde, avec un va-et-vient automobile et piétonnier assez intense, mais c’est précisément cette dernière considération qui me poussait à ce choix.» 

    Des Algériens déguisés en skieurs 

    Et c’est en pleine période de vacances scolaires, entre le samedi 10 février et le lundi 19 février 1962, que Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie, tous trois ministres, négocièrent en secret avec des représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Ces derniers, dont Krim Belkacem, arrivaient incognito tous les matins depuis Genève, avec une voiture immatriculée dans le Jura et des skis sur le toit… 

    Dans une atmosphère lourde, de roman d’espionnage, les trois ministres français, ainsi qu’une dizaine d’experts et une vingtaine de policiers armés jusqu’aux dents sont restés cloîtrés là pendant 10 jours. « La clandestinité la plus totale était indispensable pour mener à un accord », explique dans une interview télévisée datant de 1972 Robert Buron, un des négociateurs. « C’est seulement dans la nuit du dimanche au lundi que nous avons constaté notre accord, et qu’enfin, pour la première fois, nous nous sommes serré la main… Nous étions les uns et les autres, et en toute bonne foi, convaincus que ce que nous venions de mettre sur pied était dans une large mesure applicable, et pouvait servir à la fois au développement de l’Algérie, et à la paix en France. » 

    Vincent Patrin 


    SOURCE : http://www.leprogres.fr/jura/2016/03/20/la-fin-d-une-guerre-s-est-jouee-dans-un-garage-du-jura  

     

    Guerre d’Algérie : la paix secrète

     des Rousses

    C’EST UN BÂTIMENT au bord de la route qui sort de la station des Rousses (Jura), plutôt moche, anonyme… En bas de larges portes laissent sortir la flotte de chasse-neige de l’Équipement. À l’étage, des bureaux spartiates et deux petits appartements dévolus aux employés de l’équipement.

    Difficile d’imaginer que c’est ici que fut négocié le destin de millions de personnes, Français et futurs Algériens.

    C’est justement pour cet aspect anonyme et inattendu que le « Yeti », c’est son nom, a abrité à partir du 18 février 1962 durant plus d’une semaine les négociations ultra-secrètes qui ont prévalu aux accords d’Evian scellant l’indépendance algérienne. Evian ne faisant qu’entériner l’essentiel de ce qui avait été convenu dans la station de ski jurassienne.

    Mitraillettes et volets clos

    Le lieu était idéal, à quelques centaines de mètres de la frontière d’où venaient chaque matin les plénipotentiaires du FLN.

    Pour les accueillir, pas moins de trois représentants du gouvernement français dont Louis Joxe, une dizaine d’experts et, dans une ambiance très barbouzes, une quinzaine de policiers en civil armés de mitraillettes et de grenades au cas où…

    Le moins que l’on puisse dire est que le secret fut bien gardé.

    « Avant de choisir cet endroit des fonctionnaires sont venus visiter plusieurs fois, on pensait que c’était pour les vacances des gens de la préfecture, c’est moi qui ouvrait, se souvient très clairement Raymonde Grandchavin, 85 ans, ancienne secrétaire à l’Équipement et l’un des derniers témoins directs de l’affaire. Je les voyais chuchoter sur la terrasse, je ne comprenais pas. »

    C’est dans ce décor très spartiate que vivent cloîtrés, volets clos entre cannettes de bière et nuage de fumée de cigarettes, ministres et fonctionnaires au-dessus des chasses neige.

    « Il y avait une famille qui vivait ici, M. et Mme Lison, lui était conducteur de travaux ajoute Mlle Grandchavin qui habite toujours aux Rousses. Mme Lison leur faisait à manger, on leur avait demandé le plus grand secret. C’est de leur chambre que les ministres rendaient compte au téléphone à De Gaulle. »

    Les faux skieurs algériens

    Les Algériens du FLN, dont Krim Belkacem, arrivaient tous les matins en provenance de Genève avec une voiture immatriculée dans le Jura et des skis sur le toit.

    « Il y avait de la neige et beaucoup de vacanciers, c’était normal de voir des skieurs », ajoute Lucienne Milos, 90 ans, la fille de Maxime Grenier alors maire des Rousses et seul local au courant des négociations secrètes.

    Les tractations durèrent neuf jours.

    « À l’issue de ces neuf fois 24 heures, nous avons conclu à l’accord et décidé de nous rencontrer la semaine suivante, se souvenait, dix ans après, Robert Buron, l’un des trois délégués du gouvernement. Enfin, pour la première fois, nous nous sommes serré la main. »

    Aujourd’hui, les chasse-neige des Rousses continuent à dormir ici, un appartement est toujours occupé et le bâtiment aura (enfin) sa plaque commémorative le 9 juin 2018.


     

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

    En 1962 le jeune conseiller du ministre des affaires algériennes Louis Joxe, fut l’un des vingt-deux protagonistes chargés de négocier la paix et les relations entre la France et la future Algérie indépendante

    16 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur la date de paix du 19 Mars 1962

    Yves Roland-Billecart revoit le fameux garage des Rousses. « On y est resté caché pendant huit jours, pas rasés, avec des vêtements défraîchis, avant que des effets personnels soient récupérés auprès de nos femmes qui ignoraient où nous étions… » / Villeret/dolce vita/Pour la Croix

    Evian, 7-18 mars 1962. « Nous étions à l’hôtel La Verniaz sur les hauteurs de la ville. C’était des jours de détente, tout ou presque avait été réglé ! » Pour le jeune conseiller technique du cabinet du ministre des affaires algériennes Louis Joxe, Yves Roland-Billecart, c’est aux Rousses, près de la frontière suisse dans le Jura, un mois auparavant, du 11 au 19 février que le nœud de la question algérienne s’est largement dénoué après d’interminables négociations officieuses et officielles entamées près de deux ans auparavant à Melun pour mettre un terme à plus de sept ans de guerre et cent trente-deux ans de colonialisme.

    Pour l’un des trois derniers témoins de cette page d’histoire (1), ce sont les rencontres secrètes des Rousses qui permirent un mois plus tard, après feu vert du FLN et du GPRA (le gouvernement provisoire de la République algérienne), une première poignée de main entre les deux délégations, entre l’ancien résistant Louis Joxe et le « lion des djebels » et ancien condamné à mort Belkacem Krim (qui sera assassiné en 1970). Les deux chefs de délégation viennent d’apposer leur signature au bas des accords, le 18 mars 1962, à l’Hôtel du Parc sur les bords du lac Léman, dans cette ville choisie pour son caractère « neutre » à la frontière suisse et non loin du bois d’Avault, la résidence suisse des Algériens près de Genève financée – déjà à l’époque ! – par l’émir du Qatar.

    Les rencontres jurassiennes se sont tenues, elles, dans une hôtellerie aménagée au premier étage du garage de travaux publics des Rousses, rapporte ému Yves Roland-Billecart, cinquante ans plus tard dans son appartement parisien du XIVe arrondissement. « Ce garage existe toujours, la commune y entrepose ses chasse-neige ! » Dans les plans initiaux, le fringant inspecteur des finances de 26 ans ne devait pas participer à ces rendez-vous de l’histoire. C’est pour remplacer l’ancien délégué général du gouvernement en Algérie Paul Delouvrier chargé de la « pacification » qui refuse de négocier avec le FLN que Louis Joxe se tourne vers son jeune conseiller. Son stage de l’ENA (promotion Jean-Giraudoux 1950-1952) en Algérie puis un poste de dix-huit mois comme conseiller technique du ministère des finances en Tunisie fait d’Yves Roland-Billecart un connaisseur de l’Afrique du Nord.

    Mouché par le général de Gaulle

    De ses séjours maghrébins, Yves Roland-Billecart revient avec la conviction chevillée au corps que « l’Algérie sera forcément indépendante » et que « jamais elle ne renoncera à la souveraineté du Sahara », longtemps un des points de blocage des négociations avec le statut spécial pour la minorité européenne d’Algérie. Cette position lui vaut d’abord quelques démêlées à l’ENA, puis il est mouché par le général de Gaulle – « l’Algérie, “une boîte à chagrin”, disait-il » – et taxé de « honte de la famille ».

    Le jeune Yves élevé dans la famille Billecart-Salmon propriétaire des vignobles de champagne éponyme créés en 1818, prend quelques distances avec son entourage traditionaliste – père maurrassien – et se trouve embarqué dans le tourbillon de l’histoire et dans ses méandres secrets aux accents de roman policier. Aujourd’hui, il sourit des ruses de l’époque dans un contexte grave. « L’OAS faisait rage en Algérie, il fallait déjouer la menace d’attentats », rappelle-t-il.

    Après les échecs des rencontres de Melun (juin 1960), Évian 1 (mi-juin 1961) et Lugrin, toujours au bord du lac Léman (juillet 1961), les contacts se poursuivent. Et Yves Roland-Billecart vient en renfort des émissaires politiques de la délégation, les diplomates Claude Chayet et Bruno de Leusse notamment, pour mener d’officieuses missions.

    Caché dans un garage des Rousses

    Le voilà devenu pour la cause Yvon Rollet-Bollard, doté d’un vrai faux passeport signé par le directeur de la sûreté nationale « en gardant les initiales YRB brodées sur mes chemises ». YRB retrace les événements « comme dans un film ». Un homme, feutre sur la tête et journal dans les mains, lui remet gare de l’Est un billet pour se rendre à Dole (Jura) où des gendarmes l’embarquent dans une traction avant avec à ses pieds des grenades. « L’OAS me cherchait, comme tous les autres. Elle espérait se débarrasser de ceux qui voulaient “brader” l’Algérie. Tous les 5 ou 6 kilomètres on s’arrêtait pour changer les plaques minéralogiques. » Il doit à Genève, par le biais du « bon berger », le directeur de la douane, rencontrer deux de ses homologues algériens, Mohamed Ben Yahia et Taïeb Boulahrouf. « Je fais chou blanc, ils sont bloqués, ne veulent pas discuter. »

    Il les revoit dans ce fameux garage des Rousses. « On y est resté caché pendant huit jours, pas rasés, avec des vêtements défraîchis, avant que des effets personnels soient récupérés auprès de nos femmes qui ignoraient où nous étions. La délégation algérienne venait de Suisse très tôt le matin, repartait très tard et changeait chaque jour d’itinéraire pour échapper aux regards et au danger. Les gendarmes trouvaient bizarre ce gardien qui sortait chercher des montagnes des cigarettes et de la nourriture. Les curieux qui voulaient en savoir plus restaient nos “prisonniers” pour ne rien divulguer. »

    Aux Rousses, Yves Roland-Billecart retrouve Seghir Mostefaï, son ancien collaborateur au ministère des finances à Tunis. Louis Joxe le sermonne : « Aucune fraternisation avant la fin des accords. » Autour de la table, Louis Joxe, Claude Chayet et Bruno de Leusse, les « personnages clés », Bernard Tricot, « l’œil de De Gaulle », le colonel Pazzis chargé de défendre les intérêts de l’armée, Robert Buron et Jean de Broglie, les ministres signataires présents « pour faire partager au MRP (Mouvement républicain populaire) et aux indépendants la responsabilité des accords ». Côté algérien Belkacem Krim, « l’homme des maquis non dénué de bon sens », Saad Dahlab, « l’âme de la négociation, celui qui avait les idées et faisait accepter les compromis », Mohamed Ben Yahia, « un dur », Redha Malek, « l’homme des relations presse qui assiste à tout » ou encore Seghir Mostefai, l’avocat jeune et affable, etc.

    « L’atmosphère était cordiale, mais très froide. Plus on négociait, plus il y avait d’attentats. Louis Joxe rendait compte à Michel Debré sur des charbons ardents, le général de Gaulle donnait l’ordre de terminer au plus vite. C’était difficile d’être serein. On mesurait nos propos, multipliait les interruptions de séance. On faisait des propositions écrites en tenant compte des réactions de la partie adverse. On avait pour cela amené une force de frappe dactylographique. » Les minutes de ces textes négociés, avec toutes les variantes, Yves Roland-Billecart les a gardées pendant près de 30 ans précieusement gardés avant de les confier aux archives nationales.

    « Sur le statut des Français d’Algérie, ce fut une autre histoire… »

    Dans cette atmosphère tendue et embrumée – « l’air était irrespirable, on fumait comme des sapeurs » – les sujets de friction sont enfin traités. L’assemblée s’autorise un peu d’humour pour décompresser. Tous signent un jour le menu de « l’organisation athlétique des séquestrés » (OAS).

    « Le général De Gaulle voulait la bombe atomique, c’était la vraie raison pour ne pas “donner” le Sahara », estime Yves Roland-Billecart. Avant de quitter le refuge des Rousses, la minorité française d’Algérie a un statut et il est acquis que la France pourra faire exploser ses bombes dans le désert, qu’elle gardera la base militaire de Mers El-Kebir et jouira largement des richesses pétrolières. Restait à discuter du cessez-le-feu et de la période transitoire suivant le référendum. Ce sera l’affaire d’Évian. « Les accords militaires et économiques ont été respectés. Sur le statut des Français d’Algérie, ce fut une autre histoire… »

    Après l’indépendance, Yves Roland-Billecart continue à se rendre tous les mois en Algérie. « Jamais je n’ai rencontré d’hostilité à mon encontre. » Jusqu’en 1971 il a la charge de la coopération avec l’Algérie, notamment pour former les cadres du pays. Il côtoie à nouveau Seghir Mostefaï devenu gouverneur de la banque d’Algérie. Il se rend une dernière fois à Alger en 1996, au pire des années noires. « J’étais encadré par des motards jusqu’à l’hôtel avec interdiction de sortir. » Il est alors en passe d’achever l’autre aventure professionnelle de sa vie, le sauvetage de la compagnie Air Afrique, « une expérience difficile » qui finira très mal, par la liquidation de l’entreprise.

    (1) Le diplomate Claude Chayet qui sera consul d’Oran en 1962 avant d’ouvrir les relations diplomatiques avec la Chine et Redha Malek qui deviendra ambassadeur d’Algérie en France restent les deux autres témoins de ces accords.

    SOURCE : https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Yves-Roland-Billecart-artisan-des-negociations-d-Evian-_EP_-2012-03-16-779184 

     

    9 juin 2018 : Inauguration d'une stèle commémorative "au Yéti" aux Rousses débouchant sur "la du 19 Mars 1962

     LE SAVIEZ-VOUS ? La paix en Algérie a été négociée au Yeti dans le Jura, un chalet de la station des Rousses.

    En 1972 : dix ans après les négociations des Rousses 

    Dix ans après la signature des accords d'Evian mettant fin au conflit algérien, Robert BURON, ministre des Travaux publics et des transports, l'un des 3 délégués du gouvernement DEBRÉ qui négocièrent ces accords avec les représentants du GPRA, nous fait visiter le chalet "Le Yéti" des Rousses, dans le Jura, où se tinrent les pourparlers préalables , du 10 au 18 Février 1962.  

     

     


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  • Pierre Mansat président de l’association Maurice Audin

    Pierre Mansat président de l’association Maurice Audin : "Plus de 3000 Algériens ont connu le même sort que Maurice Audin"

     

    Plus de 3000 Algériens ont connu

    le même sort que Maurice Audin

    - Présentez-nous un peu votre association et ses principaux objectifs... 

    Au début des années 2000, avec la contribution des anciens membres du Comité Maurice Audin (créé en 1957 par Pierre Vidal-Naquet et Laurent Schwartz, ndlr), nous avons constitué un groupe dont le but était de demander aux autorités parisiennes d’attribuer le nom d’Audin à un lieu public.

    Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait accepté et c’est ainsi que nous avons eu la place Maurice Audin dans le 5e arrondissement, inaugurée en 2004.

    C’est à ce moment-là que nous avons créé notre association afin de poursuivre le combat pour la vérité sur la disparition de Maurice Audin et la reconnaissance de ce crime d’Etat par la France. Nous dénonçons également la torture comme un système institué, couvert, protégé et accepté par les autorités politiques françaises durant la guerre d’Algérie.

    - Expliquez-nous en quelques mots pourquoi la disparition d’Audin est considéré comme un crime d’Etat. 

    Nous exigeons que la France reconnaisse sa responsabilité dans la mort de Maurice Audin sous la torture. C’est-à-dire que nous ne parlons pas de quelques militaires directement impliqués dans cette affaire auxquels il faudrait imputer ce crime, par exemple les parachutistes du général Massu, mais plutôt de la responsabilité de l’Etat français qui faisait la Guerre d’Algérie et refusait l’indépendance du pays.

    Pour casser la détermination des indépendantistes algériens, la France a eu recours à des méthodes inacceptables : la torture, les exécutions sommaires, les disparitions forcées, etc.

    Au même titre que ce qu’ont fait Jacques Chirac et ses prédécesseurs en reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans la déportation et le génocide des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, nous demandons à ce que le président de la République reconnaisse officiellement les crimes d’Etat commis au nom de la France durant la guerre d’indépendance algérienne.

    Ces crimes sont liés aux lois d’exception appliquées en Algérie, notamment durant la Bataille d’Alger, qui donnaient les pouvoirs de police à l’armée française. Dans ce contexte, les parachutistes ont arrêté, torturé et assassiné Audin. Par ailleurs, plus de 3000 Algériens ont connu le même sort que Maurice Audin.

    - Vous appelez à un rassemblement, le 11 juin 2018, sur la place Maurice Audin (Paris). Avec quel mot d’ordre ? 

    C’est la date anniversaire de l’arrestation de Maurice Audin. Donc on va s’en servir pour renouveler notre appel à l’Etat français de se soumettre à l’exigence de vérité en reconnaissant au moins deux éléments : le statut de «crime d’Etat» dans l’affaire Audin et la responsabilité des plus hautes autorités politiques françaises dans la pratique de la torture.

    Plusieurs acteurs de la société civile restent mobilisés dans cette quête de justice. Durant ces derniers mois, ils ont même créé une nouvelle dynamique et un renouveau de l’action. Il y aura, en plus de notre association, la participation de la Ligue des droits de l’homme, l’Association des anciens combattants contre les guerres coloniales, etc.

    - Pensez-vous qu’Emmanuel Macron reconnaîtra la responsabilité de la France dans ce crime d’Etat ? 

    Même s’il reste insuffisant, le premier pas fait par François Hollande, en disant que Maurice Audin est mort pendant sa détention, est très important.

    L’ancien Président a réduit à néant l’hypothèse officielle de l’armée française qui disait qu’Audin s’était échappé. Nous espérons qu’Emmanuel Macron va aller plus loin surtout en sachant que son ami Cédric Villani, mathématicien très engagé avec nous dans le combat pour la vérité, a fait des déclarations publiques laissant entendre que le président de la République est favorable à la reconnaissance du crime d’Etat.

    Toutefois, je pense sincèrement que ce sera vraiment compliqué pour lui car il y a encore beaucoup de résistances au sein de la société et de la classe politique en France qui empêchent qu’on dise la vérité sur l’ampleur des crimes et des massacres commis en Algérie par l’armée française.

    Pierre Mansat

    Est président de l’association Maurice Audin. Celle-ci, créée en 2004, est un prolongement du Comité Maurice Audin, fondé par l’historien Pierre Vidal-Naquet et le mathématicien Laurent Schwartz, en 1957.

    Membre du Parti communiste français (PCF) et ancien adjoint au maire de Paris, M. Mansat se consacre depuis plusieurs années au combat pour la reconnaissance de l’assassinat du militant communiste algérien et de la torture pratiquée par l’armée française comme des crimes d’État commis par la France en Algérie.

    Depuis sa création, l’association qu’il préside participe aussi à l’attribution du Prix Maurice Audin de mathématiques. Ce prix, qui existait initialement entre 1958 et 1963, a été relancé en 2004.

    Sous le patronage de la Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI) et de la Société de mathématiques de France (SMF), il est décerné, tous les deux ans, à deux lauréats, l’un algérien et l’autre français. 

    SOURCE : http://www.elwatan.com/actualite/plus-de-3000-algeriens-ont-connu-le-meme-sort-que-maurice-audin-08-06-2018-369778_109.php

    Rassemblement, le 11 juin 2018, sur la place Maurice Audin (Paris)

     

    Inauguration de la place Maurice Audin en 2004

    avec les discours de Pierre Vidal-Naquet

     et Bertrand Delanoë


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    OGERET, ARAGON  ET LES LARMES

    Les Médias bourgeois, ultralibéraux, aux ordres des puissances d’argent… ont occulté la mort de l'immense interprète et chanteur Marc Ogeret… pas un seul petit communiqué, même pas une seule petite brève… Bien sûr Marc Ogeret n’était pas de leur monde… Honte à eux !!! 

    OGERET, ARAGON

    ET LES LARMES

    Daniel Schneidermann

    Il n'y aura ni obsèques nationales, ni communiqué d'Emmanuel Macron, ni éditions spéciales avec Stéphane Bern sur BFM. Les matinales radio ne s'y attarderont pas. Marc Ogeret, dont on a appris hier la mort à 86 ans, n'était pas de ces mondes-là. Ogeret avait chanté la Commune, il avait chanté Genet, et plus généralement les espoirs des peuples à travers les siècles. Ogeret était simplement une belle voix, au service de belles paroles, pour chanter de grandes espérances. Il était d'un autre monde, d'un monde englouti. Ce patrimoine-là n'aura pas son loto.

    Les rares nécros qui lui sont consacrées ce matin évoquent surtout "Marc Ogeret, interprète d'Aragon". C'est Marc Ogeret qui m'a fait tardivement découvrir l'un des plus étranges poèmes d'Aragon, Les larmes se ressemblent. Ni Ferré ni Ferrat ne l'avaient repéré, celui-là. Ou bien les deux géants s'en sont prudemment tenus à l'écart. Bref, ils l'ont laissé à Ogeret, qui en a fait une romance envoûtante. Aragon y évoque l'occupation de la Rhénanie, à laquelle il a, jeune soldat, participé en 1919, sur fond de rasades de Kirsch, et de Rhin noir. Il évoque l'humiliation des Allemands vaincus, et les actes de terrorisme contre les troupes d'occupation françaises. "On trouvait parfois au fond des ruelles / Un  soldat tué d'un coup de couteau / On trouvait parfois cette paix cruelle / Malgré le jeune vin blanc  des coteaux".

    Pourquoi dis-je qu'il est étrange ? Parce, dans ces lignes publiées en 1942, au plus noir de l'Occupation allemande, Aragon semble renvoyer dos à dos les deux occupations, la française et l'allemande. "Les larmes se ressemblent" : comme s'il comparait les larmes françaises de 1942, et les larmes allemandes de 1919. Comme s'il justifiait, finalement, le nazisme, par les humiliations du traité de Versailles. Du grand poète communiste de la Résistance, ce message est inattendu, et politiquement bien peu dans la ligne. A moins qu'il ait été écrit avant 1941, avant l'agression allemande contre l'URSS, qui a fait massivement basculer dans la résistance antinazie des communistes français disons... partagés, dans les premiers mois de l'Occupation.

    "Qui peut dire où la mémoire commence / Qui peut dire où le temps présent finit" : on peut pourtant aussi, dans ce poème, lire tout l'inverse. Y lire, en creux, un appel universel à la Résistance armée contre l'occupant, quel qu'il soit. Ce serait donc un message masqué, bien dans la manière de ce maître en camouflages qu'est Aragon. Mais pourquoi le poète, si fécond dans la célébration de la patrie meurtrie, et dans la dénonciation de la barbarie nazie, pourquoi aurait-il eu, seulement ici, recours aux camouflages et à la contrebande ? Voilà bien une question qui aurait pu utilement occuper la journée, si les télés avaient consacré des émissions spéciales à la mort de Marc Ogeret.

    Daniel Schneidermann
    @d_schneidermann
     

    Source : https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/ogeret-aragon-et-les-larmes 

    OGERET, ARAGON  ET LES LARMES

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Disparition. Marc Ogeret, un œillet rouge

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    OGERET, ARAGON  ET LES LARMES

    L’artiste, ici en 1963, se forge un solide répertoire : Seghers, Bérimont, Aragon& Gamma-Rapho/Keystone-France

    Immense interprète, figure de la chanson rive gauche, le chanteur est mort lundi, à l’âge de 86 ans. Il a chanté Aragon, Genet, Couté…, la Révolution française, la Commune de Paris, des chansons de marins et d’amour…

    Il est d’étranges coïncidences. Alors que Marc Ogeret vient de mourir, sa maison de disques (EPM) vient de ressortir un coffret, Marc Ogeret chante les poètes. Pour sûr, il les a chantés, les poètes. Sa voix chaude et chaleureuse, veloutée et gouailleuse à la fois, savait faire vibrer le vers, résonner la rime, sans tambours ni violons larmoyants, juste la voix. Diction impeccable, il a ainsi contribué à rendre populaire les poèmes d’Aragon, de Bruant, de Montéhus, de Gaston Couté où de l’ami Ferré dont il avait croisé la route très tôt…

    En 1962, il reçoit le prix de l’Académie Charles-Cros

    Tout commence dans les années 1950. Ogeret a tout juste 20 ans. Après un petit tour et détour par le conservatoire de la rue Blanche, il gagne sa vie en chantant les chansons de ses amis aux terrasses des cafés. Nous sommes en 1954. Très vite, il est repéré. Agnès Capri lui donne sa chance et l’engage dans son cabaret de la rue Molière. Les nuits sont longues pour les saltimbanques et les amoureux de la rime. Comme tous, il se produit d’un cabaret l’autre, à la Colombe, puis Chez Bernadette, court à la Contrescarpe, retour Chez Georges… et se forge un solide répertoire : Seghers, Bérimont, Aragon… En 1962, il reçoit le prix de l’Académie Charles-Cros. En 1965, Brassens le prend en première partie à Bobino. En 1967, il enregistre Ogeret chante Aragon, et le gamin de Paris quitte son Montparnasse natal pour une tournée en province. En 1970, de nouveau l’Académie Charles-Cros le récompense pour deux albums : la Commune de Paris et Chansons contre.

    Pendant les années 1970, Marc Ogeret ne chôme pas. Il est sur tous les fronts : de la chanson, des poètes et du Syndicat des artistes, dont il est un des fers de lance. Militant, coco tendance libertaire ou l’inverse, il a chanté la Butte rouge, la Chanson de Craonne, les Canuts, le Déserteur du temps de la guerre d’Algérie, la Veuve, celle qui « ne sort de sa maison que lorsqu’il faut qu’un bandit meure ». Le spectre de son répertoire est infini : chansons d’amour – Il faisait si beau ce matin, Qui de nous deux, l’une de ses dernières –, chansons de marins – Valparaiso et sa magistrale interprétation d’Adieu cher camarade –, Chansons de révolte et d’espoir. Réécoutez la Marseillaise anticléricale, le Père Duchesne : en ces temps où le religieux empiète sur nos vies, ça fait un bien fou. Ou encore, dans un autre registre, le Jour de Sacco et Vanzetti, quand, ce jour-là, « les affiches du parti/Disaient d’aller au port de Dieppe » ; Enfer-les-Mines, un texte d’Aragon où l’on entend ces mots qui ne vous lâchent plus : « La colère a le goût sauvage du charbon » ; Jour de lessive, un poème de Gaston Couté, repris, bien des années plus tard par Loïc Lantoine; le Condamné à mort de Genet, mis en musique par Hélène Martin…

    Ogeret était plus qu’un habitué de la Fête de l’Huma. Il y venait en ami, en camarade. Il était chez lui, toujours le bienvenu, se promenant dans les allées, partageant des discussions sans fin au fil des stands et levant le verre aux lendemains qui chantent. Il s’y est produit à plusieurs reprises. En 1971, 1978, 1980, 1988, 1990. En 1988, il chante la Révolution française avec Francesca Solleville sur la Grande Scène. Le spectacle se jouera dans la foulée au Dejazet, puis partout en France. En 1998, il est au Sentier des Halles pour une série de récitals. Jusqu’au bout, Ogeret défendra la chanson populaire, ses poètes, ses musiciens comme ses interprètes. Il nous laisse un immense répertoire. Il sera inhumé avec « un œillet rouge », symbole du Paris révolutionnaire qu’il aimait tant, a précisé Anita, sa compagne.

    SOURCE : https://www.humanite.fr/disparition-marc-ogeret-un-oeillet-rouge-la-boutonniere-656375 

     


     


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    Une stèle qui fait polémique. Rassemblement contre l’hommage à l’OAS

    La guerre d’Algérie reste un traumatisme pour ceux qui l’ont vécue. Demain 7 juin 2018, et ce, pour la douzième année consécutive, le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, se réunit au cimetière du Nord pour protester contre la présence d’une stèle inaugurée en 2003 par le maire de l’époque Jean-Paul Alduy et son adjoint, Jean-Marc Pujol. « Sur cette stèle figurent les noms d’assassins de l’OAS », raconte Jacki Malléa, de l’Association des Pieds-Noirs progressistes. Des partisans de l’OAS ont pour habitude de venir fleurir chaque 7 juin, le monument qui rend hommage aux fusillés de l’Organisation armée secrète. Ce qui a provoqué, par le passé, quelques tensions aux abords du site. Comme ce fut le cas les années précédentes, le cimetière du Nord sera fermé toute la journée de jeudi, par arrêté préfectoral. « Cette stèle n’a rien à faire dans un lieu public, on demande juste qu’elle soit déplacée dans un lieu privé », explique Jacki Malléa. Cinquante-six ans plus tard, les rancœurs de la guerre d’Algérie perdurent.

    Thibaut Calatayud (L’Indépendant, le 3 juin 2018)

     


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  • Josette Audin ou le deuil impossible

    Oui, le colonialisme est un crime contre l’humanité !

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    Oui, c’est un fait, le crime colonial a fait voler en éclats les barrières morales que la classe dominante s'imposait ailleurs. Dire cette atrocité du crime colonial, c’est désigner avec les mots qui conviennent cette histoire douloureuse. Le colonialisme est une violence au carré, décuplée par le sentiment de supériorité raciale du colonisateur sur le colonisé. Perpétré sur les cinq continents, de Colomb à Netanyahou, le colonialisme est un crime contre l’humanité, car il nie l’humanité de celui qu’il opprime. 

     

    Josette Audin ou le deuil impossible

    Josette Audin ou le deuil impossible

    Josette Audin, le 13 mars 2018. Lahcène ABIB

    À 87 ans, la veuve de Maurice Audin se bat encore pour que la vérité soit faite sur l’assassinat de son mari et la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie. Portrait d’une militante anticolonialiste qui a combattu sans relâche les lâchetés politiques et les mensonges de la grande Muette.

    Un portrait ? « Ma vie n’a pas trop d’intérêt vous savez », lâche Josette Audin, qui consent tout de même à l’exercice, « si ça peut être utile ». Dans son appartement de Bagnolet, les mots sont rares. Maurice Audin est partout, éternel jeune homme de 25 ans, immortalisé par des clichés posés sur les étagères du salon. Ses silences, ses soupirs et son regard fixe en disent long du combat de cette femme que l’armée française a arrachée au bonheur, un 11 juin 1957. Mais, derrière ses lunettes, son sourire pudique – lorsqu’elle évoque ses petits-enfants – a gardé la fraîcheur de la jeune femme qu’elle était, qui partageait avec l’amour de sa vie celui des mathématiques, de l’Algérie et de son peuple. Un pays où elle est née et a grandi, dans le quartier de Bab el-Oued.

    Militante du Parti communiste algérien (PCA), elle rencontre Maurice Audin en 1952, à la faculté d’Alger. Ils se voient pendant les cours, à la bibliothèque, aux réunions de cellule du PCA. « Ils se sont aussi beaucoup promenés ensemble, et un jour Il a parlé, comme le dit ma mère », raconte sa fille aînée, Michèle Audin (1). Le jeune couple se marie quelques semaines plus tard. « Mais pas à l’église. » Fait rare à l’époque. « Maurice était promis à un avenir brillant, confie Josette Audin. Il avait entrepris sa thèse dans des conditions difficiles, entre notre vie de famille et la guerre. » Depuis l’automne 1955, après l’instauration de l’état d’urgence, le PCA a été dissous. « On était conscient des risques qu’on prenait, explique Josette Audin, mais nous étions révoltés par le colonialisme. On ne supportait pas de voir des gosses algériens cirer les chaussures dans les rues, au lieu d’aller à l’école. Au marché, si le vendeur était arabe, tout le monde le tutoyait. Nous ne l’acceptions pas. »

    À l’indépendance, elle fait le choix de devenir fonctionnaire algérienne

    Au mois de juin 1957, l’un des plus meurtriers de la bataille d’Alger, le couple héberge des militants clandestins dans son appartement de la rue Flaubert, dans le quartier du Champ-de-Manœuvre. C’est ici que, vers 23 heures, le 11 juin 1957, des parachutistes tambourinent à leur porte, derrière laquelle dorment leurs trois enfants : Michèle, 3 ans, Louis, 18 mois, et Pierre, 1 mois. « Quand est-ce qu’il va revenir ? » demande Josette Audin. « S’il est raisonnable, il sera de retour dans une heure », lui répond un capitaine. « Occupe-toi des enfants », a le temps de lui lancer Maurice Audin. Ce seront les derniers mots qu’elle entendra de son mari. Maurice Audin n’est jamais revenu. Josette n’a jamais cru à la thèse de l’évasion. « Jamais », assure-t-elle. « Il aurait tout fait pour prendre contact avec moi. » Pendant quatre jours, les paras lui interdisent de sortir de son appartement, devenu une véritable souricière, même pour aller au lycée Pasteur, où elle enseigne les mathématiques.

    « Mon mari s’appelait Maurice Audin. Pour moi il s’appelle toujours ainsi, au présent, puisqu’il reste entre la vie et la mort qui ne m’a jamais été signifiée », écrivait Josette Audin en 2007 dans un courrier adressé à Nicolas Sarkozy, publié dans nos colonnes, qui restera lettre morte. Inflexible, depuis soixante et un ans, Josette Audin n’a jamais renoncé à sa quête de vérité. « Elle n’a jamais abandonné », explique son plus jeune fils, Pierre, lui aussi mathématicien. Dès le 4 juillet 1957, elle porte plainte contre X pour homicide volontaire. La famille de Maurice Audin est la seule à l’épauler dans ces semaines pénibles, où les soutiens se font rares. Les collègues de la faculté ne se précipitent pas pour l’aider. Quant aux camarades, « c’était trop dangereux pour eux de me contacter ». L’instruction de l’affaire, commencée en juillet 1957 à Alger, est transférée à Rennes en 1960. Deux ans plus tard, un premier non-lieu sera prononcé pour « insuffisance de charges ». Mais Josette Audin ne baisse pas les bras. C’est une battante, une militante. Elle décide de rester vivre en Algérie et, au moment de l’indépendance, elle fait le choix de devenir fonctionnaire algérienne, quitte à perdre beaucoup de salaire. Ce n’est qu’à l’été 1966, après le coup d’État de Boumedienne, qu’elle se résout à partir en France, pour protéger sa famille. « On a annoncé à tout le monde, aux voisins, qu’on allait passer l’été dans le sud de l’Algérie. Ma mère avait tout organisé. On a atterri pour une autre vie à Étampes », raconte Pierre Audin. « Pas de chance, le proviseur du lycée où ma mère enseignait était au FN. Donc on est partis vivre à Argenteuil… » Quelques semaines après son arrivée en France, en décembre 1966, la Cour de cassation déclare l’affaire « éteinte ». Mais les plaies sont toujours ouvertes. « Ma mère n’en parlait jamais. C’était son jardin secret, et on l’a respecté, raconte Pierre Audin. Il y avait son portrait partout, je me doutais que c’était un héros, mais je ne savais pas pourquoi. Un jour, je suis tombé sur un livre dans la bibliothèque, intitulé l’Affaire Audin (2)… »

    Les années passent, et chaque nouvelle étape de l’affaire replonge Josette Audin dans ce deuil impossible. Elle ne s’est jamais remariée. Au début des années 2000, alors que les tortionnaires soulagent leur conscience (voir page 6), Josette remonte au front et dépose une nouvelle plainte contre X pour séquestration, qui aboutira encore à un non-lieu. Elle refuse de rencontrer en privé la famille des assassins de son mari : « Si la vérité doit advenir, explique-t-elle, il faut que cela soit devant tout le monde, devant la justice de la République. » L’espoir, la lassitude, la colère… En janvier dernier, à l’Assemblée nationale, à 87 ans, elle est venue redire, avec une incroyable dignité, qu’elle espérait toujours que « la France, pays des droits de l’homme, condamne la torture, ceux qui l’ont utilisée, et ceux qui l’ont autorisée ». Un geste comparable à celui de Jacques Chirac sur la rafle du Vél d’Hiv. « J’attends que la France m’apporte la réponse, je l’attends chaque jour de ma vie. »

    (1) Une vie brève, de Michèle Audin. « L’Arbalète », Gallimard. (2) L’Affaire Audin, de Pierre Vidal-Naquet. Les Éditions de Minuit (1958).

    Josette Audin ou le deuil impossible

     

    Maud Vergnol 

    Chef de la rubrique Politique

    SOURCE : https://www.humanite.fr/josette-audin-ou-le-deuil-impossible-655943

     


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    Mort du chanteur engagé Marc Ogeret

    interprète d'Aragon

     

    Le chanteur Marc Ogeret est mort le 4 juin 2018 à l'âge de 86 ans, a annoncé sa compagne à l'AFP. Chanteur engagé issu de la tradition rive gauche, il était connu notamment pour ses interprétations des poèmes d'Aragon.

    "Marc est mort lundi au centre hospitalier de Semur-en-Auxois où il était hospitalisé depuis quelques jours", a confié sa compagne, Anita. En raison de ses engagements, le chanteur  sera inhumé avec "un oeillet rouge", symbole du Paris révolutionnaire, a précisé Anita.

    Voix chaleureuse et timbre clair

    Le chanteur Marc Ogeret avait commencé sa carrière au début des années 1960 dans plusieurs cabarets de la rive gauche à Paris. Chanteur dans l'ombre de Ferré (qu'il a également interprété) et Brassens, il avait fait la première partie du concert de Georges Brassens à Bobino en 1964.

    Marc Ogeret avait une voix chaleureuse, le timbre clair et une diction impeccable qu'on peut retrouver sur des albums comme "Chansons contre". Il avait reçu en 1962 le prix de l'Académie Charles-Cros et a été nommé chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1983.

    A son répertoire, la plupart des chants révolutionnaires

    Chanteur engagé sur scène et dans la vie (il était membre actif du syndicat français des artistes-interprètes, SFA), il était habitué des programmations musicales de Radio Libertaire. Interprète d'Aragon mais aussi de Jean Genet, Pierre Seghers et Aristide Bruant, il avait à son répertoire la plupart des chants révolutionnaires qui ont fait l'Histoire de France. C'était notamment un grand admirateur de la Commune de Paris (1871). 


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    Je suis une petite-fille de rapatriés d’Algérie : L’histoire de ma famille, des camps   aux corons du nord

    Je suis une petite-fille de rapatriés d’Algérie

    L’histoire de ma famille, des camps

     aux corons du nord

    Mes grands-parents, rapatriés d’Algérie, se sont installés à Roubaix en 1963. 55 ans plus tard, l’essentiel de ma famille vit encore dans le Nord, mais l’histoire de ceux qu’on appelle de manière péjorative « harkis » s’efface.

    Roubaix (59) - « Mettre nos noms dans le journal avec “harkis”, ce n’est pas bon. Tu sais ce que ça veut dire ? », me demande ma grand-mère en balançant la tête de droite à gauche. Je sais que « harkis » signifie « traître » en arabe. Le mot est également entré dans le dictionnaire français : « Militaire (…) [ayant joué] un rôle important comme auxiliaire des troupes françaises pendant la guerre d’Algérie de 1954 à 1962 », définit le Larousse. Comme mon grand-père ou mon arrière grand-père. Certains Algériens se sont aussi engagés en Indochine, les plus vieux dans la Seconde Guerre mondiale. À ces combattants de l’armée française, on a trouvé ce nom générique et ingrat : traîtres.

    « Tu préfères “rapatriés d’Algérie” ? » « Oui, comme ça c’est mieux », répond-elle, soulagée de voir que j’avais compris. « Va prendre mes lunettes s’il te plaît. » Elles encadrent ses grands yeux bleus. Occupée avec la télécommande, elle remet la discussion à plus tard. Il est midi et sa série préférée commence. Une sorte de Feux de l’Amour du bled, diffusée sur Canal Algérie. Elle me raconte les derniers rebondissements avec malice, heureuse de partager ce moment.

    Ma grand-mère est arrivée dans le Nord en 1963, à l’âge de 20 ans, avec ses deux premiers enfants dans les bras. Nous avons rarement abordé ce sujet. Comment parler de déracinement, de guerre, de camp et des décennies de labeur ? Au fil des générations, cette mémoire s’efface. Mon père a douze frères et sœurs, et nous sommes vingt cousins et cousines. Chacun d’entre nous possède une parcelle de cette histoire que j’ai tenté de reconstituer. En quelques mois, j’en ai appris davantage qu’en 27 ans.

    Une grande partie de ma famille est établie à Roubaix, où se concentre la plus grande communauté de rapatriés d’Algérie : environ 850 familles en 1963. À l’époque, la ville prospère grâce à l’industrie textile. Les usines offrent des postes non-qualifiés à la pelle. « Quand tu en avais marre, tu pouvais claquer la porte le matin et travailler dans l’usine d’en face l’après-midi », m’a-t-on répété à longueur d’entretiens. Mais au fil des décennies, les manufactures ont fermé une à une. Quant à leurs enfants, restés à Roubaix, ils ont connu le chômage de masse et les discriminations. L’un d’eux, Hassan Khobzaoui, résume :

    « Nous sommes les enfants non désirés de la République. Et la France est le parent indigne qui refuse de nous reconnaître dans son roman national. »

    Je suis une petite-fille de rapatriés d’Algérie : L’histoire de ma famille, des camps   aux corons du nord

    Hassan, qui a perdu son beau sourire. / Crédits : Yan Morvan

    « Il n’y a plus de travail ici »

    La circulation fait un boucan d’enfer rue de l’Epeule, où sont installés Hassan Khobzaoui et Abdallah Haddouche. Les deux quadras sont amis depuis toujours. Ils ont grandi ensemble entre les briques rouges de Roubaix et ont fréquenté les bancs du même collège, situé rue d’Alger. « Le quartier est un fief de harkis ! », détaillent-ils en sirotant un thé à la menthe sur une petite terrasse composée de trois tables, posées sur un trottoir étroit. Hassan se départit rarement de son sourire. L’homme est en verve dès qu’il parle de ses aïeux. Le bonhomme semble connaître toutes les familles du coin. « Ton nom est bien Belgacem ? Tu es la fille de Boularas ? », me demande-t-il dix minutes à peine après notre première rencontre. Manque de bol, Boularas c’est le cadet de mon grand-père :

    « Ton papy c’est le plus vieux ? Parle lui de M. Khabzaoui ce soir, il connaissait bien mon père. »

    Ils étaient effectivement très bons amis. Surpris et les yeux rougis par l’émotion, mon grand-père me raconte qu’ils ont travaillé des années ensemble.

    Pendant un temps, Hassan et Abdallah ont milité ensemble pour la mémoire des rapatriés. Mais la vie a, petit à petit, pris le pas sur la cause : les deux hommes ont chacun des enfants et travaillent en Belgique. La frontière se trouve à moins de dix kilomètres et l’exil professionnel y est fréquent. « Que veux-tu, il n’y a plus de travail ici. » Aucun des enfants de rapatriés n’a connu le plein emploi dont leurs parents n’ont de cesse de parler. En 2014, le taux de chômage de la ville s’élevait à 31% selon l’Insee. Et depuis, la situation n’a fait qu’empirer, semble-t-il. « À Roubaix, le nombre de chômeurs a augmenté de 16% en cinq ans » – entre 2012 et 2017 – titrait La Voix du Nord en novembre dernier.

    Je suis une petite-fille de rapatriés d’Algérie : L’histoire de ma famille, des camps   aux corons du nord

    Abdallah Haddouche devant les restes de la Lainière. / Crédits : Yan Morvan

    Hassan est technicien de maintenance. Après plusieurs années dans la même usine, il est en passe de devenir manager. Abdallah a lui été médiateur à la ville de Roubaix, de 1998 à 2003. Mais une fois les emplois jeunes terminés, la mairie n’a pas renouvelé son poste. Et ses recherches d’emploi ont été compliquées :

    « Aujourd’hui, en France, on te demande un master pour porter des cartons. »

    Résigné, il a fini par s’inscrire dans des boîtes d’intérim belges et enchaîne les missions de quelques mois en manufacture. Quinze ans que ça dure. Et ça lui va bien.

    « Je bosse, c’est mieux payé et c’est plus flexible. »

    « Sale harkia »

    À Roubaix, le destin-type de l’enfant de rapatriés n’existe pas. Dans certaines familles, la plupart des rejetons sont passés par les usines du Nord. C’est le cas des Azzaz. Malika, une petite femme brune de 57 ans, longs cheveux crépus en bataille, a grandi dans une fratrie de six enfants. Elle a commencé comme manutentionnaire sur les chaînes de la Redoute, avant de grimper les échelons. Aujourd’hui, elle a quitté les lignes pour les bureaux. Malika est fière de son parcours, qu’elle retrace attablée dans un restaurant du quartier de l’Epeule, avec Hadda Ounas, 50 ans.

    Les deux femmes se considèrent comme des soeurs. Hadda est une femme affirmée. Sa coupe brune courte et ses lunettes lui donnent un air davantage réservé que son amie. Hadda a quitté l’école à 16 ans. Elle a commencé par être femme de ménage à la mairie, avant de développer son service de traiteur. Chez les Ounas, on a toujours fait du business. Son père a ouvert une petite boutique de textile – reprise plus tard par ses frères – tout en travaillant chaque matin dans une usine de charbon. « Aujourd’hui, nous sommes tous plus ou moins commerçants dans la famille », sourit-elle.

    Soudain plus grave, Malika revient sur un incident survenu à son travail, il y a seulement quelques mois. Elle surprend une collègue affirmer qu’un acte terroriste – aujourd’hui revendiqué par l’EI – aurait été orchestré par des « harkis ». Ni une, ni deux, la fille de rapatrié l’incendie. Hadda rebondit :

    « Ces bêtises, on les entend depuis qu’on est toutes petites. Dans la cour, j’entendais “faut pas jouer avec elle, c’est une sale harkia”. »

    « On était un peu bêtes. On utilisait nous-même ces insultes », se souvient Abdallah en se grattant la tempe. L’expression (déjà problématique) « tu manges en feuj’ » devient « tu manges en harki ». Abdallah se souvient s’être fait « défoncer » par son père, un jour où il courait après le camion de glaces. Alerté trop tard par la cloche, il n’atteint pas le vendeur à temps et revient bredouille devant son père :

    « Il ne s’est pas arrêté ce harki ! »

    Une baffe lui arrive en pleine figure. Hors de lui, son père l’attrape par l’oreille et le traîne jusqu’au domicile familial pour le mettre face à un cadre du salon. Abdallah n’y avait, jusqu’alors, jamais prêté attention :

    « Je me suis rendu compte plus tard que les pères de beaucoup d’amis l’avaient également accroché chez eux… »

    S’y trouve une médaille de l’armée française, accompagnée de dessins du drapeau tricolore, d’une main de fatma et d’une lune. Il lit :

    « Pour les services rendus à la République Française. »

    Son père, furieux, ne lui donnera pas plus d’explications. C’est sa mère qui l’éclaire un peu plus tard sur son histoire familiale.

    Pas de vacances au bled

    Il comprend alors pourquoi ses camarades d’origine maghrébine s’en vont au bled pendant les vacances. « Pourquoi t’y vas pas toi ? » Peu d’enfants de rapatriés le savent vraiment. Eux partent chaque été en camping sur les côtes du Nord, comme beaucoup d’ouvriers du coin.

    Ma famille partait à Wissant. La caravane attend encore une seconde jeunesse dans un garage. « Je suis trop vieille pour ça maintenant. Toi, prends-la si tu veux. », m’a dit ma grand-mère. Abdallah se souvient :

    « Quand on posait des questions à nos parents, ils nous disaient “laisse, t’occupe, t’emmerde pas avec ça”. »

    Dans les années 60 et 70, Roubaix est le théâtre d’affrontements violents entre les partisans du Front de Libération National pour une Algérie indépendante (FLN), les messalistes (un autre groupe indépendantiste) et les rapatriés. Les usines offrent toujours de nombreux postes et les vagues d’immigration algérienne se poursuivent. Les ennemis d’autrefois se retrouvent entre les briques rouges. Les anciens se baladent avec des armes sur eux, de peur de finir tabassés ou dans un canal. Abdallah a entendu à maintes reprises ces histoires :

    « Ils mettaient le feu à des maisons ! Ça tirait dans tous les sens. Roubaix, c’était Chicago. »

    Chaque faction a ses cafés et lieux de rendez-vous. Sur les chaînes de montage des usines, personne ne donne sa couleur politique. Et les parents ne veulent pas lier leurs enfants à ces histoires.

    Mémoire

    « Aujourd’hui il n’y a plus de morts. Mais parfois, j’ai l’impression que rien n’a changé », soupire Malika. Un jour, ses filles sont venues lui poser des questions. Elle ne leur a pas répondu. Comme les anciens, elle leur a dit « ce ne sont pas tes affaires ». Elles ont appris toutes seules :

    « J’ai dû me défendre partout, toute ma vie. Je ne veux pas qu’elles vivent la même chose. »

    Je suis une petite-fille de rapatriés d’Algérie : L’histoire de ma famille, des camps   aux corons du nord

    De gauche à droite : M Ounas, Malika Azzaz, Hadda Ounas. / Crédits : Yan Morvan

    Petit à petit, les histoires des anciens disparaissent. Qui se souvient des camps, ces baraquements honteux dans lesquels ont été parqués les Algériens tout justes arrivés en France, en 1962 ? Les manuels d’histoire de mes années de collège ou de lycée ne racontent pas qu’à l’époque, le gouvernement les considèraient comme des réfugiés plutôt que des rapatriés. Je me souviens m’être disputée avec l’un de mes professeurs, alors qu’on aborde le chapitre consacré à la Guerre d’Algérie :

    « – Pourquoi il n’y a qu’une phrase sur les harkis ? Pourquoi on fait comme si De Gaulle les a sauvés alors qu’il voulait les abandonner ?

     

    – Ce n’est pas au programme. »

    Près de 40.000 personnes ont transité par ces camps. Parmi ces gens, 22.000 sont passés par celui de Rivesaltes, petite commune des Pyrénées-Orientales. Les parents de Malika, d’Hadda, d’Adbdallah, d’Hassan, mes grands-parents, comme l’énorme majorité de la communauté roubaisienne, y ont transité.

    L’évasion

    Mon grand-père m’a raconté que les hommes travaillaient sous les ordres de soldats français. Ils coupaient et façonnaient le bois, pour construire une maisonnette à chaque famille. Au passage, ils gagnaient quelques sous. Les équipements sont alors plus que vétustes et les conditions sanitaires déplorables. Mon oncle et mon père n’ont que trois et un an. Durant l’hiver 63, un des plus rudes que la France ait connu, ils attrapent tous les deux froid. Le camp est sous la neige depuis des jours quand ma grand-mère est forcée de les emmener à l’hôpital. Une bronchite carabinée, pour laquelle ils devront consulter pendant des mois.

    « Je ne voulais pas que mes enfants coupent du bois comme moi. C’est une vie de chien ! » Mon grand-père le sait, il faut partir. Mais il est* interdit de quitter le camp sans un justificatif de domicile ou une preuve d’embauche. Attestations difficiles à trouver pour ces modestes immigrés tout juste arrivés. Une tante et son mari, qui habitent à Tourcoing depuis plusieurs années, assurent à la famille qu’il y a des postes à profusion. Ils promettent même une chambre à mes grands-parents, le temps de faire leur trou. « Alors on s’est enfuis », me raconte mon grand-père en chuchotant, comme s’il me racontait le meilleur thriller qu’il connaisse. Assis dans le canapé de la salle à manger, il se penche vers moi un sourire au coin de son épaisse moustache :

    « J’avais un plan. »

    À quelques minutes du camp à pied se trouve un café où les rapatriés ont l’habitude de se retrouver après leur journées besogneuses. Le gérant est un soldat français qui a combattu en Algérie avec qui mon grand-père sympathise. Le tenancier connaît l’importance des supplétifs maghrébins. Mon grand-père lui fait part de son projet d’évasion pour monter dans le Nord, à plus de 1.000 kilomètres de là. « Dépose ma famille dans la plus grande ville voisine, nous prendrons le train », lui demande-t-il, proposant même de le dédommager. Le gérant refuse l’argent et décide de l’emmener jusqu’à Roubaix.

    Alors, à 2h du matin, à la fermeture du café, il part chercher ma grand-mère. « J’avais ton père dans les bras, il dormait. Ton oncle tenait la main de papy », m’a-t-elle raconté. La voiture les attend en bordure du camp, dissimulée dans la pénombre. Le strict minimum entassé dans des sacs, ils prennent la route.

    Moins de deux mois plus tard, avec les économies de ses années de soldat et des camps, mon grand-père achète une maison au nom de son père. Lui est resté à Rivesaltes avec sa mère, ses frères et sa sœur. L’acte d’achat est son sésame pour sortir légalement. Dans la foulée, il propose même à cinq ou six familles de monter. Il a des chambres à disposition et peut en prêter le temps qu’il leur faudra pour leur installation, contribuant ainsi à l’installation de plusieurs familles de rapatriés à Roubaix.

    Mon papi <3 / Crédits : Yan Morvan 

    Ma grand-mère, elle, parle de cette période avec plus de tristesse :

    « J’ai laissé mes frères et ma soeur en Algérie. J’y pensais beaucoup. Je pleurais beaucoup. Et la vie était trop dure [dans les camps]. Heureusement qu’on a pu partir. D’autres y sont restés beaucoup plus longtemps. »

    C’est le cas de M. Ounas, qui y a séjourné six ans, jusqu’à la fermeture de Rivesaltes. À l’époque, il souhaite rester dans le Sud. Mais le travail l’emmène irrémédiablement vers la Manche et les usines de Roubaix – Tourcoing – Wattrelos. D’autres, comme le père de Malika, ont été directement démarchés dans les camps par les manufactures du Nord. À la recherche de toujours plus de main-d’oeuvre, elles distribuent à tour de bras des attestations pour sortir légalement.

    L’Alma, Hem et la Bourgogne

    Mon grand-père a acheté sa première maison pour une poignée d’anciens francs. Dans les années 60, le parc immobilier de Roubaix et des villes alentour a pris de l’âge. Les habitations sont dégradées et trouver où se loger n’est pas un problème. Les rapatriés échouent dans différents quartiers modestes, dont celui de l’Alma-gare, où plusieurs familles s’entassent les unes sur les autres. « Un autre camp qui ne disait pas son nom », affirme Omar Chalbi, président de l’Afrane. L’Association des Français Rapatriés d’Afrique du Nord est la dernière organisation du genre de Roubaix. Créé en 1994, elle avait pour but d’aider les anciens, pour la plupart illettrés, à réclamer leurs droits, mais aussi à remplir leurs papiers administratifs. Mon père m’a plusieurs fois raconté comment avec son grand frère, ils complétaient les feuilles d’impôts ou de la sécu pour leurs parents. Ils avaient à peine plus d’une dizaine d’années.

    Peu à peu, les municipalités font en sorte de loger leurs nouveaux ouvriers. Des aides à la rénovation sont distribuées. Des logements sociaux sont construits un peu partout, et les familles se retrouvent à Hem – commune limitrophe de Roubaix -, à la Bourgogne – quartier de Tourcoing – ou à la Martinoire – à Wattrelos. Des quartiers sortent de terre. D’autres, comme l’Alma, sont retapés. Autant d’habitations proches des usines. Des cheminées rouges parsèment les trois villes encore aujourd’hui. À l’intersection de ces communes, il reste même la Lainière, symbole de la domination d’antan de Roubaix sur le textile. Le complexe d’usines s’étendait sur plusieurs hectares.

    Aujourd’hui, seule une dernière et gigantesque carcasse de bâtiment y trône encore, entourée d’herbes folles. Tout a été rasé. Le textile français a été toujours plus durement exposé à la concurrence pendant la construction européenne, explique Michel David, historien qui a travaillé sur la question de l’immigration à Roubaix. Les pays émergents sont ensuite arrivés, finissant de grignoter ce qu’il restait du marché. Début 80, les dernières usines font office de survivantes. Michel David contextualise :

    « Dans les années 50, Roubaix a atteint le plein emploi et a l’impression qu’il y a un avenir pour tout le monde. Roubaix est une société industrielle. Mais s’il n’y a plus d’industrie, il n’y a plus d’ancrage et tout déraille. »

    La double peine

    Les anciens ont pour la plupart terminé leur vie d’ouvrier, le dos cassé, comme le père de Malika, déclaré invalide et inapte au travail très tôt. Les accidents sont monnaie courante. La main droite de mon grand-père y est passée, en 1973. Une machine lui a arraché les phalanges. Je n’ai su que très tard l’histoire de ces trois doigts coupés. De ce passé ouvrier, il ne reste que sa médaille d’honneur du travail, décernée par le ministère et encadrée en haut d’un des murs tapissés du salon.

    Je suis une petite-fille de rapatriés d’Algérie : L’histoire de ma famille, des camps   aux corons du nord

    Ce qu'il reste de la Lainière. / Crédits : Yan Morvan

    Pendant que les vieux s’épuisent à la tâche, leurs enfants – la seconde génération, expérimentent à leur tour les discriminations. « Si tu étais un Kamel, ou un Mohammed, c’était section bricolage et bâtiment pour toi », ironise Omar. Double peine, pour ces « enfants de traîtres ». Une partie d’entre eux arrive tout de même jusqu’aux bancs de la fac. Omar monte à Lille, où il suit des cours de gestion. Les codes, le vocabulaire, tout y est différent. Et les diplômes n’y changent rien :

    « Pour accéder à l’emploi, j’ai envoyé plus d’une centaine de candidatures. 90% sont restées lettres mortes. Alors tu te rabats sur quelque chose de moins bien, pour prouver à ton employeur que tu en veux, qu’on peut te faire confiance. On devra toujours en faire plus qu’un Dubois. »

    Il embraye :

    « Nos parents ont souffert du déracinement et du manque de reconnaissance de la France. Forcément, ça a déteint sur les enfants, qui se sentent, eux aussi, trahis. »

    Reprendre le flambeau

    Omar, Hassan, Abdallah ont tous participé à l’Association des Français Rapatriés d’Afrique du Nord de Roubaix. J’ai appris qu’un de mes grands-oncles en avait été le premier président. Ils voulaient tous réclamer des droits pour leurs parents. Restaurer la mémoire aussi, en l’inscrivant dans les manuels scolaires. Mais rien ou presque n’a bougé et les assos ont progressivement disparu. À des fins électorales, les candidats à la présidentielle passent régulièrement voir les quelques organisations encore en activité. Emmanuel Macron a même ouvert une commission sur les rapatriés d’Afrique du Nord. « Il voudrait classer cette histoire », explique Omar Chalbi qui veut y croire. Quand je lui en ai parlé, Hassan a mimé une flûte :

    « Pipeau ! »

    La dernière personne que j’ai rencontrée est M. Khelifi, un vieil homme de 85 ans vêtu d’un pantalon de costume remonté jusqu’au nombril. Comme la plupart des anciens. C’est Hassan qui me l’a présenté à la terrasse du quartier de l’Epeule, alors qu’il passait par hasard. Il n’avait, je crois, pas de portable. Alors on s’est promis de se retrouver le lendemain à 9h, au même endroit. Il est arrivé pile à l’heure. M Khelifi a été soldat de l’armée française, avant de finir dans une usine de Roubaix. Voilà 25 ans qu’il est à la retraite. Cet homme à la moustache blanche et au regard d’un bleu azuréen m’a tout de suite appelé « benti », « ma fille » en arabe. Il a longtemps couru les manifestations pour les droits des rapatriés. Les anciens étaient des dizaines à monter dans des bus pour manifester à Paris, médailles épinglées au revers de leur veste. « Mais aujourd’hui, tout le monde est mort, alors à quoi bon ? » Mon grand-père me tient le même discours :

    « Qui va nous entendre ? Qui va se souvenir ? »

    À tous les deux, j’ai répondu que c’était peut-être à notre tour, la troisième génération, de raconter.


    SOURCE :
    https://www.streetpress.com/sujet/1528117227-rapatries-d-algerie-roubaix 

     


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    La rose “Devoir de Mémoire” baptisée

     à Saint-Yrieix-sous-Aixe

    La rose "Devoir de Mémoire" baptisée par Robert Hébras, l'un des rescapés du massacre d'Oradour-sur-Glane. / © F3 - Pauline Pidoux

     

    A quelques jours des commémorations du massacre d'Oradour-sur-Glane, Robert Hébras, l'un des rescapés, a baptisé la rose "Devoir de Mémoire", lors de la 19ème fête de la rose à St Yrieix-sous-Aixe, ce dimanche 3 juin 2018

    Ce sera la rose du souvenir. Une fleur chatoyante, aux pétales rose fushia, qui en met plein les yeux, pour ne pas oublier...

    A quelques jours du 74ème anniversaire du massacre du 10 juin 1944, la 19ème
    fête de la rose de Saint-Yrieix-sous-Aixe en Haute-Vienne est placée sous le signe du devoir de mémoire.
    Après la rose "Péché gourmand" baptisée l'an dernier par la restauratrice Anne Alassane, et la rose "Sobral" en 2016 - du nom de l'auteur des BD "Les Légendaires" Patrick Sobral - Robert Hébras a procédé avec émotion au baptême de la rose « Devoir de Mémoire », accompagné par la chorale d'Oradour-sur-Glane.

     

    « Je ne serai plus là, les rosiers resteront après moi »


    Robert Hébras a souhaité que de nombreux rosiers "Devoir de Mémoire" soient déposés sur les tombes des victimes du massacre d'Oradour.
    Cette rose a été créée pour l'occasion par un pépiniériste du Maine-et-Loire, à l'origine de plusieurs roses mises à l'honneur ces dernières années à la traditionnelle fête de la rose de St Yrieix-sous-Aixe.

    SOURCE : https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/rose-devoir-memoire-baptisee-saint-yrieix-aixe-1487623.html 


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    Benjamin Stora : " L’Histoire est très politique, il ne faut pas se raconter d’histoires "

    Concernant les nostalgériques extrémistes Benjamin Stora les décrit ainsi :

    « Ce sont des associations très petites. Sur la lettre qu’on m’a envoyée, ne figure même pas leur nom. Il y a juste marqué « collectif de la maison des rapatriés » ou je ne sais quoi. Ce qu’ils représentent est en fait très petit. Le mouvement des jeunes Pieds-noirs est par exemple dirigé par un homme de 71 ans. Et il s’appelle mouvement jeunes Pieds-noirs c’est un truc de fou ». 

    C’est un truc de fou : Bernard Coll - Secrétaire général de Jeunes Pieds-Noirs est né à Alger en 1947… Parfaitement on a tout l’avenir devant soi à 71 ans…On peut diriger une toute petite association qui ne représente absolument pas les jeunes pieds-noirs qui  ont depuis longtemps tourné la page de la nostalgérie haineuse… 

     

    Benjamin Stora : " L’Histoire est très politique

     il ne faut pas se raconter d’histoires "

    Benjamin Stora : " L’Histoire est très politique, il ne faut pas se raconter d’histoires "

    « Je n’ai jamais dissimulé mes engagements. Mais j’ai toujours voulu donner la parole à tout le monde », rappelle Benjamin Stora. (c) Copyright Journal La Marseillaise

     

    A l’occasion de la retraite universitaire de Benjamin Stora, le Mucem a accueilli cette semaine un colloque international rendant hommage à ses travaux. Mais la venue de cet historien spécialiste de la guerre d’Algérie a déclenché certaines indignations sélectives qui démontrent encore la nécessité de la construction d’un « récit commun ». Dans le but d’établir la vérité des faits et apaiser les mémoires.

    Votre venue au Mucem a suscité des réactions de certaines associations de rapatriés d’Algérie. Que vous reprochent-ils encore ?

    Ce qu’ils me reprochent depuis toujours : de ne pas parler de leur souffrance à eux et de ne voir qu’un seul aspect de l’Histoire. Je leur ai répondu rapidement en disant que je parle de tous les points de vue de ceux qui ont été victimes de cette histoire. J’ai bien sûr beaucoup parlé des Algériens. J’ai fait la biographie de Messali Hadj, premier leader indépendantiste algérien. Mais j’ai aussi écrit un livre sur les appelés en guerre d’Algérie, coordonné un autre livre, en 2012, qui restitue la totalité des points de vue avec ceux, par exemple, des Harkis, parlé des juifs d’Algérie qui sont des pieds-noirs dans Les trois exils. J’ai parlé de mon enfance en Algérie dans Les clés retrouvées en 2015 et des relations intercommunautaires qui existaient là-bas.

    On a l’impression que ces associations qui vous visent sont avant tout incultes...

    Le reproche de ces associations montre qu’ils ne lisent pas ce que j’ai écrit. Ou alors c’est de la mauvaise foi. Ils répètent à mon encontre les mêmes arguments qu’ils formulent depuis environ 20 ans : « Il ne s’occupe que du FLN et pas des pieds-noirs ». J’ai pourtant coordonné un ouvrage sur la guerre d’Algérie avec l’historien algérien Mohammed Harbi en 2004 où il y avait deux grands articles consacrés à l’histoire des Pieds-noirs. Je parle de tout le monde. Le fait de croiser les mémoires est d’ailleurs ce qui a fait ma singularité. Pour essayer de passer des mémoires blessées à l’Histoire. Sinon on ne sortira jamais de cette guerre sans fin. Mais le problème reste d’accepter l’Histoire et l’indépendance de l’Algérie. Maintenant, il faut réfléchir sur l’avant-guerre d’Algérie et l’histoire coloniale. Mais cela, ils ne le veulent pas. Ils sortent les mêmes arguments qu’il y a 6 ans lorsque je devais diriger l’exposition Albert Camus à Aix-en-Provence : « Ancien trotskiste, communiste... » Ils montrent là leur ignorance. Camus avait été membre du Parti communiste, proche de Messali Hadj et aussi des communistes libertaires. Ils ne savent rien de l’histoire de Camus, c’est incroyable. Ils ont juste un parti pris idéologique. Moi, je suis un homme de gauche, je n’ai jamais dissimulé mes engagements mais j’ai toujours voulu donner la parole à tout le monde.

    Ces associations disent que votre travail d’historien se confond avec celui de l’homme engagé. Qu’est-ce qui différencie le militant de l’historien ?

    Beaucoup de grands historiens on été engagés. Marc Bloch, contre le nazisme, Pierre Vidal-Naquet, Albert Soboul, François Furet ou encore Michelet qui était pour la Révolution française. Me faire le reproche d’être un historien engagé, c’est du coup aussi leur reprocher d’avoir été engagés pour la République, la résistance. L’engagement est une tradition française. A croire que ces gens-là ne connaissent pas l’histoire culturelle française. Il y avait d’ailleurs également des historiens engagés à droite ou l’extrême-droite comme Taine. Il y a un grand historien français engagé à droite, Raoul Girardet, qui était pour l’Algérie française. Il a produit des récits très intéressants sur l’histoire coloniale. Je ne vais pas les nier. Je les regarde même si je ne suis pas d’accord avec lui. L’Histoire est très politique, il ne faut pas se raconter d’histoires. Maintenant, la grande question consiste à approcher au plus près l’aspect scientifique avec les archives, les preuves, la cohérence du récit, donner la parole à tous les points de vue, les confronter... C’est cela le travail de l’historien.

    Quelles sont ces associations de pieds-noirs qui vous visent et qui ne semblent représenter personne à part elles-mêmes ?

    Ce sont des associations très petites. Sur la lettre qu’on m’a envoyée, ne figure même pas leur nom. Il y a juste marqué « collectif de la maison des rapatriés » ou je ne sais quoi. Ce qu’ils représentent est en fait très petit. Le mouvement des jeunes Pieds-noirs est par exemple dirigé par un homme de 71 ans. Et il s’appelle mouvement jeunes Pieds-noirs c’est un truc de fou.

    Il y a un an, vous expliquiez dans nos colonnes que « les mémoires se fracturent en l’absence de récit commun. Un récit qui ne peut se fonder que sur l’acceptation du principe même de la décolonisation ». Mais accepté par qui ? Les politiques ? Les citoyens ?

    Par toutes ces associations qui n’acceptent pas l’Histoire accomplie et ne veulent pas chercher à comprendre. Elles restent enkystées dans cette mémoire douloureuse pour eux. Quant au pouvoir politique, il est sorti du silence depuis les années 90. Le sujet est tombé au baccalauréat, dans des concours... On a quand même progressé.

    Comment expliquer alors que le candidat Macron parle de la colonisation comme un « crime contre l’humanité ». Mais qu’une fois élu président, il n’ose pas prononcer ces termes lors de sa visite en Algérie en décembre 2017 ?

    Oui mais il n’est pas revenu sur ses déclarations. On lui a demandé de se désavouer, mais il ne l’a pas fait. Si on prend des faits pratiques, la prochaine étape est : qu’est-ce qu’il peut dire, lui, sur Maurice Audin.

    La dénonciation du colonialisme, ça a déjà été fait. Il suffit de regarder les discours des ambassadeurs de France à Sétif et Guelma en 2005, 2008, le discours de François Hollande à Alger en 2012 à l’Assemblée nationale algérienne... Le problème consiste maintenant à passer des discours généraux à des actes concrets. C’est-à-dire la question des archives, de Maurice Audin... Et pour faire plaisir aux Pieds-noirs, on pourrait même rajouter les disparus d’Oran. Je ne suis pas là à être assis en attendant qu’un jour, le pouvoir politique central fasse une grande déclaration. Moi ce que je vois c’est comment l’histoire avance concrètement. Le reste m’intéresse de moins en moins.

    Vous faites partie des signataires de la lettre ouverte à Emmanuel Macron «pour la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin». Que pouvez-vous dire à ce sujet ?

    L’enlèvement, la disparition et l’assassinat de Maurice Audin fait partie des grands événements de la guerre d’Algérie. C’est une figure emblématique dont on a voulu ignorer la disparition. Le silence d’État à ce sujet est lourd et très pesant. Mais la mémoire ne progresse que quand il y a des batailles. Des batailles de la famille, de militants, d’historiens qui luttent pour connaître la vérité. Progressivement, le voile s’est levé. La famille a été reçue par François Hollande. Ce qu’attend la famille maintenant, c’est qu’on aille plus loin. A savoir la reconnaissance selon laquelle il a été enlevé et assassiné ainsi que de la responsabilité de l’État dans cette mort.

    Vous parliez auparavant de Messali Hadj et Albert Camus. Finalement, ne constituent-ils pas les figures ultimes dans l’optique de réconcilier les mémoires ?

    Depuis 40 ans, j’essaye de faire réémerger des figures algériennes symptomatiques de ce qu’a été cette tragédie. Du coté algérien, il y a eu celle de Messali Hadj. Mais aussi celle de Ferhat Abbas, partisan de la démocratie et de la république. Et du côté français, il y a évidemment Albert Camus. Il n’était d’ailleurs pas un partisan de l’indépendance mais plutôt de la reconnaissance des droits pour les algériens musulmans victimes du racisme dans l’histoire coloniale. On l’a vu notamment quand il a écrit « Misère de la Kabylie » en 1939. Ou encore dans ses reportages, quand il a condamné les massacres de Sétif et Guelma en 1945. C’est l’un des rares intellectuels français à l’avoir fait. Ces grandes figures étaient opposées au système colonial mais pas à la France. C’était cela le grand problème : dire que celui qui est coupable, ce n’est pas la France mais le système colonial. C’est ça qu’ils ont essayé de démontrer à chaque fois dans leur histoire. Mais ils ne se sont pas fait entendre dans leur époque. Cela a abouti à la tragédie que l’on connait. Donc aujourd’hui bien des années après, il faut écouter leur voix. 

    Propos recueillis par P.A. 

    Colloque international avec rencontres, débats et conférences autour de Benjamin Stora, aujourd’hui dans l’auditorium du Mucem, de 9h30 à 21h. Programmation complète et liste des intervenants sur www.mucem.org 

    SOURCE : http://www.lamarseillaise.fr/analyses-de-la-redaction/decryptage/70347-benjamin-stora-une-vie-pour-comprendre-la-guerre-d-algerie

     

    Benjamin Stora : " L’Histoire est très politique, il ne faut pas se raconter d’histoires "

    BENJAMIN STORA À L'EXPRESSION

    "J'AI TOUJOURS PARLé D'EXIL

     DANS MES TRAVAUX"

    Benjamin Stora : " L’Histoire est très politique, il ne faut pas se raconter d’histoires "

    L'Expression: Quel sens donnes-tu à cet hommage, un historien peut-il prendre sa retraite?
    Benjamin Stora: Il s'agit d'une retraite administrative, la fin de mon activité rémunérée par l'Education nationale (depuis plus de 35 ans!), un enseignement dispensé dans une dizaine d'établissements différents comme Paris 7, Sciences Po, l'Inalco, Paris 13, etc. Et non d'une «retraite intellectuelle», bien sûr. Je continuerai à écrire et publier. Ce sont quelques-uns de mes anciens doctorants, en particulier Naima Yahi et Marie Chominot qui ont organisé la manifestation de Marseille. L'une a soutenu sa thèse sur l'histoire culturelle de l'immigration algérienne; l'autre sur les photos prises pendant la guerre d'Algérie. Deux grandes thèses universitaires.

    Dans «Mai 68 et après» tu as un regard critique sur des camarades militants fourvoyés dans le notabilisme des appareils. Ne crains-tu pas d'être à ton tour rattrapé par les effets de la notoriété? Y a-t-il loin du militant qui découvre la France au personnage public que tu es devenu?
    Il y a ce grand risque d'être happé par la notoriété, d'oublier ses origines, ce que l'on doit à tous ceux qui m'ont soutenu, aidé. Je suis resté fidèle à mes amis, à l'histoire de l'Algérie, à la gauche française, malgré les coups encaissés et les désillusions. En quittant le militantisme politique, j'ai toujours pris soin d'avoir une activité salariée. Je n'ai jamais fait de la politique un métier, de ne vivre que de cela. J'ai toujours voulu conserver mon indépendance d'esprit.

    On ne peut pas évoquer l'hommage qui t'est rendu sans citer le torrent de haine qui se déverse et les menaces qui te ciblent. Comment expliquer cela plus de 60 ans après la fin de la guerre?
    Il existe encore des petits groupes qui refusent de voir l'histoire accomplie, qui n'acceptent toujours pas le passage aux indépendances politiques dans les pays colonisés. C'est particulièrement vrai pour l'Algérie, colonisée pendant 132 ans, où les blessures n'arrivent pas à se cicatriser. Une partie de ce que l'on appelle les «pieds-noirs» ne veulent voir qu'un seul côté de l'histoire, la leur, sans s'intéresser à celle des Algériens qui voulaient leur liberté. Ils avaient réussi en 2012 à faire en sorte que je ne puisse pas organiser une exposition sur l'oeuvre de Camus à Aix-en- Provence. Mais leur écho est de plus en faible en France. Les nouvelles générations veulent pouvoir regarder avec lucidité le passé colonial et esclavagiste.

    Tu es, à juste titre, considéré comme l'un des spécialistes de l'histoire du nationalisme algérien et de la guerre d'indépendance. Sur ce terrain quels chantiers seraient encore à ouvrir?
    Beaucoup de chantiers restent encore à explorer: la brutalisation de la société algérienne, le nationalisme de compromis avec la France, la dépossession culturelle, les rapports entre le religieux et la politique, ect.

    Une partie notable de tes derniers ouvrages se signale par sa dimension autobiographique avec en particulier un intérêt marqué pour le judaïsme algérien. Est-ce seulement une démarche d'historien ou un retour plus personnel sur le fait religieux?

    Ce n'est pas un retour personnel sur le fait religieux, mais la poursuite de l'exploration du «monde indigène» pendant la colonisation. Même si les juifs algériens ont été séparés des musulmans par le decret Crémieux de 1870, ils ont longtemps appartenu au même univers, avec, en particulier, l'usage de la langue arabe, progressivement perdue dans le parcours d'assimilation culturelle à la France. Et puis, il y a une actualité pressante: la volonté de dissocier juifs et musulmans, d'occulter 15 siècles d'histoires communes. C'est pourquoi, j'ai dirigé avec le regretté Abdelwahab Meddeb, une «Histoire des relations entre juifs et musulmans», publié en 2013.

    Comment préside-t-on le Musée de l'immigration quand on s'appelle Benjamin Stora et particulièrement dans ce climat singulièrement hostile aux migrants?
    C'est une entreprise difficile, mais indispensable pour tenter de contrer les fantasmes et stéréotypes négatifs sur les migrants. Voilà quatre ans que je préside ce Musée, et nous avons réussi de belles expositions sur les frontières, les étrangers dans la mode, les tsiganes... Des débats sur la citoyenneté, le rôle de l'école, l'ouverture au monde des autres... C'est pour moi une suite militante dans le combat antiraciste.

    Dans «Les clés retrouvées» tu écris: «On doit se détacher de sa langue, de sa culture, de ses ancêtres, pour être français.» Faut-il alors plus parler d'exil que de rapatriement pour ceux qui venaient d'Algérie?

    J'ai effectivement utilisé la notion d'exil dans plusieurs de mes ouvrages ou documentaires, plus que de rapatriement. Le détachement imposé de la culture ne peut pas faire disparaître l'attachement aux origines.
     

    SOURCE : http://www.lexpressiondz.com/actualite/293675-j-ai-toujours-parle-d-exil-dans-mes-travaux.html 

     


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    Quand le premier ministre algérien Ouyahia fait

    appel aux Pieds-noirs pour aider l’Algérie…

    mais les harkis ne sont toujours pas les bienvenus…

    Quand le premier ministre algérien Ouyahia fait appel aux Pieds-noirs pour aider l’Algérie… mais les harkis ne sont toujours pas les bienvenus…

    Le premier ministre Ahmed Ouyahia a appelé, lors d’un discours prononcé à l’hôtel El-Aurassi, les opérateurs économiques algériens à s’appuyer sur la communauté algérienne établie à l’étranger ainsi que sur les « pieds-noirs » qu’il a désignés sous l’appellation d’ « anciens d’Algérie », pour développer davantage le secteur des exportations hors hydrocarbures. 

    Avec cet appel à des relations avec les pieds-noirs, Ahmed Ouyahia est le premier haut-responsable à casser un tabou vieux de plus d’un demi-siècle concernant cette communauté d’européens nés en Algérie qui se sont massivement exilés vers le vieux continents à l’indépendance en 1962, ce qui n’a pas manqué de susciter des interrogations.

    Une réponse à la déclaration de Macron ?

    Il est à noter que cette annonce du premier ministre Ahmed Ouyahia intervient quelques mois après la visite effectuée par le président français, Emmanuel Macron, en décembre 2017 en Algérie. Lors de ce déplacement, le chef de l’État français avait, rappelons-le, appelé à tourner la page de la guerre d’Algérie et à oeuvrer à une « réconciliation avec l’histoire ».

    Cette « réconciliation avec l’histoire » passait évidemment, du moins pour le président français, par la réhabilitation des pieds-noirs, qui ont été plus de 600.000 à quitter massivement l’Algérie après la signature des accords d’Évian entre la France et le FLN le 18 mars 1962. « J’ai invité les autorités algériennes à oeuvrer dans le sens de la réconciliation avec l’histoire, et il me semble important, au cours des mois à venir, que nous puissions trouver un moyen pour permettre aux homme et aux femmes qui sont nés en Algérie et qui veulent y revenir, de pouvoir le faire quelle que soit l’histoire de leurs familles avec ce pays » avait déclaré le président français.

    L’appel du premier ministre Ahmed Ouyahia est-il donc intervenu de manière fortuite ? ou s’agit-il d’un pas en avant vers la réhabilitation des pieds-noirs à laquelle avait appelé le chef de l’État français ?. Affaire à suivre…

    Le premier ministre Ahmed Ouyahia a cassé un tabou en Algérie. Il est le premier haut responsable à appeler clairement à des relations assumées avec les «anciens d’Algérie» ou les «pieds-noirs» dans un discours  prononcé à l’Hôtel El Aurassi à Alger, à l’occasion de la cérémonie de remise du trophée de la meilleure entreprise algérienne exportatrice hors hydrocarbures pour l`exercice 2017 « Trophée Export 2017 ». 

    En effet, le premier ministre algérien appelle les opérateurs économiques algériens à se tourner vers l’exportation en s’appuyant sur la communauté algérienne à l’étranger ainsi que la communauté des «pieds-noirs» ou ce qu’il a appelé «les anciens d’Algérie» qui, selon Ahmed Ouyahia, «peuvent ouvrir des portes pour approcher des marchés extérieurs ».

    Le Premier ministre a, toutefois, souligné que si l’Etat invite les opérateurs économiques à avoir une approche qualitative, de plus en plus professionnelle et agressive à l’extérieur dans la conquête de nouveaux marchés, « il (Etat) commencera dans quelques années à graduer le soutien à l’exportation selon la valeur ajoutée ».

    « Celui qui exporte un produit 100% algérien bénéficiera du soutien le plus important, celui qui fait de l’intégration bénéficiera d’un soutien à la hauteur de son taux d’intégration, celui qui fait du simple façonnage, aura accès a un bénéfice qui reflète le niveau de sa prévalue », a expliqué M. Ouyahia.

    Une première

    C’est la première fois qu’un haut responsable de l’Etat algérien fait appel à la communauté des pieds-noirs pour «aider l’Algérie» après près de 56 ans de leurs départs forcés.

    Les pieds-noirs d’Algérie sont des descendants des colons français venus d’Europe après la colonisation de l’Algérie en 1830. En 1962, près de 650 000 personnes quittent l’Algérie pour se replier dans leur grande majorité en France. Ils forment ce que l’on nommera désormais les rapatriés d’Algérie, qu’ils soient regroupés sous le vocable devenu si familier de pieds-noirs, de juifs d’Algérie ou de harkis... Concernant les harkis il est contredit par le ministre des moujahidines algérien, Tayeb Zitouni.

    SOURCE : https://observalgerie.com/actualite-algerie/la-une/quand-ouyahia-fait-appel-aux-pieds-noires-pour-aider-lalgerie/ 

     

    L’Algérie facilitera l’entrée des pieds-noirs

    sur son territoire

    Quand le premier ministre algérien Ouyahia fait appel aux Pieds-noirs pour aider l’Algérie… mais les harkis ne sont toujours pas les bienvenus…

    Pieds-noirs quittant l'Algérie en 1962 

     

    L’Algérie compterait faciliter l’obtention des visas pour les pieds-noirs, catégorie d’européen nés en Algérie et qui ont massivement quitté le pays à l’indépendance en 1962. 

    C’est en tout cas ce qu’à indiqué le porte parole du RND, Seddik Chihab dans un entretien accordé à TSA et publié hier samedi. Répondant à une question sur le désir des pieds-noirs de visiter l’Algérie et les difficultés dont ils font état pour l’obtention d’un visa d’entrée, Seddik Chihab a ainsi indiqué qu’ « une instruction a été donnée par le ministère des Affaires étrangères à nos chancelleries pour faciliter au maximum l’obtention de visas par cette catégorie de personnes. ».

    Toujours sur la question des pieds-noirs, Seddik Chihab est revenu sur l’appel du premier ministre et secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia aux opérateurs économiques, auxquels il a demandé de s’appuyer sur « les anciens d’Algérie », à savoir les pieds-noirs, pour promouvoir les exportations hors-hydrocarbures. « Dans son intervention, Ahmed Ouyahia a parlé d’abord de nos compatriotes, de nos amis africains puis des anciens de l’Algérie. Il ne faut pas trop se focaliser sur cette dernière catégorie » a-t-il dit.

    « il ne faut surtout pas faire d’amalgame entre ceux qui ont gardé un lien avec le pays et ceux qui ont un problème de mémoire et qui ont des positions hostiles vis-à-vis de l’Algérie.» a également dit Seddik Chihab, ajoutant que « beaucoup d’Algériens travaillent avec les premiers. ». 

    SOURCE : https://observalgerie.com/actualite-algerie/lalgerie-facilitera-lentree-des-pieds-noirs-sur-son-territoire/ 

    Retour des Harkis: l’Algérie s’exprime

    Quand le premier ministre algérien Ouyahia fait appel aux Pieds-noirs pour aider l’Algérie… mais les harkis ne sont toujours pas les bienvenus…

    Photo archive: Harki algérien

    Suite à la polémique qui s’est répandue en masse ces derniers jours dans les médias français, faisant état de négociations entre l’Algérie et la France, concernant un éventuel retour des Harkis vers leur pays natal, le ministre des moujahidines algérien, Tayeb Zitouni, a tenu a apporter des précisions sur la question. 

    « L’Algérie a demandé à son homologue français de lui remettre les archives de la colonisation française, pour la période s’étendant de 1830 jusqu’à 1962 », a affirmé le ministre algérien. Ajoutant que: « le sujet des Harkis n’a jamais été évoqué dans les négociations ».

    Selon le ministre des moujahidines, les autorités algériennes ne sont pas tentées par l’idée d’accueillir dans leur pays cette catégorie de personnes. Déclarant que « les harkis ont fait leur choix, ils se doivent de l’assumer et ne pas regretter ». Estimant également que le peuple algérien n’acceptera jamais qu’on permette le retour aux pays à ces personnes.

    Tayeb Zitouni a assuré que les négociations vont dans le bon sens, concernant la récupération des archives de la guerre d’Algérie notamment les cranes des combattants algériens, se trouvant actuellement dans des musées français, grâce aux efforts fournis par l’ambassade d’Algérie à Paris, qui joue le rôle d’intermédiaire entre les deux pays.

    SOURCE : https://observalgerie.com/actualite-algerie/la-une/retour-des-harkis-lalgerie-sexprime-a-ce-sujet/ 

     


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    Histoire de France : Les oubliés d'Indochine

    " Honte à la France coloniale "

    Histoire de France : Les oubliés d'Indochine "Honte à la France coloniale"

    Méconnus de l'Histoire de France récente, les 20 000 travailleurs indochinois, exilés de force en 1939 vers la métropole pour participer à l'effort de guerre. Pierre Daum, historien spécialisé dans l’histoire post-coloniale française lève le voile sur ces oubliés d'Indochine pour le "64 Minutes le monde en français". Pour compléter ses explications, le reportage en Provence d’Anaïs Renevier ainsi que le dossier numérique élaboré par Marion Chastain nous propose un éclairage au travers de la BD "Les Linh Tho", immigrés de force : Mémoires de Viet kieu, co-signé par Clément Baloup et Pierre Daum. A découvrir sur TV5MONDE. 

     


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    Discours de l’Ambassadeur de France en Algérie pour Benjamin Stora à la conférence internationale organisée au MUCEM

    En attendant et en espérant que d’autres informations nous parviennent concernant cette conférence

    Discours de l’Ambassadeur de France en Algérie pour Benjamin Stora à la conférence internationale organisée au MUCEM

     

     

    Discours de l’Ambassadeur de France

    en Algérie pour Benjamin Stora

    Discours de l’Ambassadeur de France en Algérie pour Benjamin Stora à la conférence internationale organisée au MUCEM

    L’Ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, a participé ce  jeudi 31 mai 2018 à la conférence internationale organisée au MUCEM de Marseille en l’honneur de Benjamin Stora. 

    Mesdames et Messieurs,

    Cher Benjamin Stora,

    Vous avez, vous aussi, durant ces dernières décennies, souvent endossé le costume d’ambassadeur. Un ambassadeur pour la paix, un ambassadeur des mémoires. Car l’histoire, lorsqu’elle est racontée, comme vous avez su le faire, dans toute sa vérité et sa complexité, est réparatrice. On dit souvent que vous êtes le meilleur connaisseur de l’histoire de l’Algérie. Soyez en remercié, car la France comme l’Algérie ont besoin et auront besoin de chercheurs, d’enseignants et d’intellectuels comme vous.

    Notre passé commun avec l’Algérie, tumultueux, passionnel, si présent à l’esprit de tant de nos concitoyens, vous avez su le retrouver et le transmettre, comme un passeur. De cette « guerre sans nom », vous avez su raconter les souvenirs et les blessures collectives et individuelles, vous avez su dire la « gangrène et l’oubli ». Vous l’avez dit parfois, cette guerre, chacun l’a vécue différemment : Algériens, Français, harkis, juifs, et tant d’autres… Alors comment éviter la « guerre des mémoires », si ce n’est en redonnant à l’histoire toute sa noblesse, et donc toute sa légitimité. Car la vérité n’est respectueuse que lorsqu’elle ne cache rien. Pour cela, nous avons pu compter sur vous, et espérons pouvoir le faire encore.

    Votre singularité, elle réside dans un paradoxe : vous vous dites « historien engagé », mais vous avez su être respecté de tous. Cela est bien rare. Mais c’est le signe que vous avez respecté votre discipline, en l’enrichissant sans l’instrumentaliser. C’est ainsi, il me semble, que le véritable engagement de l’historien se conçoit. Espérons que beaucoup d’autres suivront votre chemin.

    Ce matin, nous avons vu combien vous avez contribué à la constitution du savoir et à sa transmission. Mais parallèlement à ce parcours académique, vous êtes un citoyen engagé. C’est, je crois, ce dont certains témoigneront cet après-midi. Jeune militant trotskiste, vous vouliez faire la révolution. Cette révolution, vous l’avez faite du côté des archives et des tableaux noirs, une révolution pour la connaissance, la compréhension et l’apaisement des mémoires. La plus belle de toutes. Puisque nous célébrons à la fois cette année le cinquantenaire de Mai 68 et les quarante ans de votre thèse fondatrice sur Messali Hadj, c’est l’occasion de nous rappeler l’unité de votre engagement.

    Cet engagement, vous l’avez porté avec détermination. Car en vous lisant, on comprend que vous avez parfois douté. Que vous avez été porté par ce doute, peut-être. Vous dites, dans Les Clés retrouvées, parlant de votre enfance en terre constantinoise, que « s’arracher à cette terre » est « une détresse qu’aucun livre d’histoire ne pourra jamais faire comprendre ». Comment alors trouver du sens ? Le déchirement de toutes ces personnes qui ont été arrachées à leur pays est-il inexprimable ? C’est souvent le rôle des poètes que de faire sentir l’indicible. Mais l’on vous prête aussi des talents d’écrivain. Alors, lorsqu’histoire et littérature sont réunies, elles font l’unanimité, et apportent le réconfort au devoir de mémoire. Vous aimez Albert Camus, dont vous dites qu’il sait exprimer « la complexité, la solitude, l’isolement, et refuse la haine ». Il semble que, d’une certaine manière, vous ayez suivi sa route.

    Cet engagement citoyen que vous avez porté, il a d’abord consisté en l’affirmation d’un certain idéal politique, pour l’égalité et la justice. Puis, à mesure que vous deveniez le spécialiste que nous connaissons, vous vous êtes engagé pour des relations apaisées entre la France et l’Algérie. Par votre travail d’historien, je l’ai dit, mais aussi en tant que conseiller des princes. François Mitterrand d’abord, puis Jacques Chirac, François Hollande, Emmanuel Macron aujourd’hui, et cela tout en sachant garder votre discrétion. Sans vous soucier des étiquettes politiques, par abnégation, honnêteté intellectuelle et par respect pour la cause que vous portez.

    Dans l’ombre, vous avez beaucoup œuvré pour le rapprochement entre la France et l’Algérie, et grâce à vous, du chemin a été parcouru. On se souvient de la visite et du discours de Jacques Chirac, qui avait appelé à « regarder le passé en face », en mars 2003. Mais également des visites de François Hollande, de la reconnaissance de la répression du 17 octobre 1961. Enfin, la visite du Président Macron, que vous avez accompagné, j’en suis témoin, il y a quelques mois.

    Aujourd’hui, les coopérations entre la France et l’Algérie sont nombreuses, tant dans le domaine culturel ou économique que dans la prévention et la lutte contre le terrorisme, devant lequel nos deux pays, ensemble, se tiennent debout. Ces relations de proximité, elles n’étaient pas acquises, et nos deux pays peuvent vous être reconnaissants d’avoir été parfois – souvent – l’ambassadeur de leur rapprochement.

    Votre engagement, vous continuez à le porter par la culture, auprès de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, ainsi que par l’éducation, en tant qu’Inspecteur général de l’Education nationale. Par ces deux canaux, vous assurez la transmission si précieuse qui nous permet de ne pas oublier pour regarder vers demain. Ainsi avez-vous vécu, fait et raconté l’histoire.

    Le MUCEM, qui nous accueille aujourd’hui, semble l’endroit rêvé pour un tel événement. Son esprit vous semble fidèle. Un musée, lieu de savoirs et de transmissions ; situé dans la belle ville de Marseille, où l’ont dit parfois que la passion et la fierté ont quelque chose de l’Algérie ; et résolument tourné vers la Méditerranée, dans tous les sens du terme. La Méditerranée qui, depuis 60 ans, a vu les exodes et les drames se multiplier. Vous avez su nous faire parvenir les destins de beaucoup de ces inconsolables exilés. Cette mer, c’est peut-être la première chose que la France et l’Algérie ont en commun. « La mer » était l’un des mots favoris de Camus. Nous sommes tous, après lui, des « citoyens méditerranéens ».

    Un passage de ses Essais semble avoir été écrit pour nous. En creux, il dresse le parallèle entre la Méditerranée et l’histoire :

    « Notre tâche est de réhabiliter la Méditerranée, de la reprendre à ceux qui la revendiquent injustement… c’est de servir cet aspect de la culture méditerranéenne qui favorise l’homme au lieu de l’écraser… A des hommes méditerranéens, il faut une politique méditerranéenne. Nous ne voulons pas vivre de fables. Dans le monde de violence et de mort qui nous entoure, il n’y a pas de place pour l’espoir. Mais il y a peut-être place pour la civilisation, la vraie, celle qui fait passer la vérité avant la fable, la vie avant le rêve ».

    Pour avoir su faire passer « la vérité avant la fable », merci, Benjamin Stora.

     

    Discours de l’Ambassadeur de France en Algérie pour Benjamin Stora à la conférence internationale organisée au MUCEM

     

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    Salle comble hier au Mucem. Un grand moment militant, intellectuel et amical autour de Benjamin Stora.
    Un énorme merci à ce grand penseur qui a mobilisé tout son cosmos hier pour nous dire toute la complexité du monde.
    Lucide sur l'état de nos sociétés mais en rien pessimiste car son parcours comme sa pensée nous inspirent : des livres, des clefs, des armes pour ouvrir des portes et mener nos combats.
    Bravo à Naima Yahi et Marie Chominot pour tout ce travail. Ce fut un honneur d'en être.

    Discours de l’Ambassadeur de France en Algérie pour Benjamin Stora à la conférence internationale organisée au MUCEM

     

    Un reportage concernant l'hommage à Benjamin Stora à partir de 6'28 

     

    Discours de l’Ambassadeur de France en Algérie pour Benjamin Stora à la conférence internationale organisée au MUCEM


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