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    L’extrême-droite microbienne française

     et l’épidémie de choléra en Algérie

    L'extrême-droite microbienne manifestant à Lyon. D. R.

     

    Les nostalgiques haineux de l’Algérie française ne ratent aucune occasion pour souligner au feutre épais les «bienfaits du colonialisme» et la «malédiction de l’indépendance» pour les Algériens.

    Il en est ainsi de la réaction de ces milieux aigris à l’épidémie de choléra qui s’est déclarée en Algérie, maîtrisée du reste dès son apparition. «Le choléra est une maladie qui démontre l’état sanitaire catastrophique de l’Algérie. Les eaux usées, les eaux non traitées, une eau non potable, une mauvaise hygiène de vie, une saleté dans les rues, etc.», s’acharne l’extrême-droite qui omet de signaler que le peuple algérien a souffert de toutes les maladies et de toutes les épidémies causées par la famine et la misère sous le joug colonial abject. «Le choléra est le symptôme d’une mauvaise hygiène publique, d’une pauvreté populaire, d’une misère des habitants, d’une déliquescence du pays. Quel pitoyable résultat 56 ans plus tard», ironisent ces colonisateurs vaincus.

    L’extrême-droite instrumentalise cette épidémie pour pousser les Français à se méfier des ressortissants algériens : «La France n’est plus à l’abri de cette déliquescence, compte tenu des clandestins qui entrent sans contrôle sanitaire», alerte-t-elle à travers ses relais habituels qui n’hésitent pas à ajouter d’autres maladies pour les effrayer : «Déjà, la gale est de retour, la tuberculose également, et viendra aussi le temps du retour de maladies disparues de nos contrées.» L’extrême-droite surfe aussi sur l’événement pour inciter les autorités françaises à contrôler encore plus l’accès des Algériens en France pour «protéger les Français d’une immigration sans contrôle sanitaire», car elle dit craindre que la France «devienne, dans 30 ans, une nouvelle Algérie du tiers-monde».

    Affligeant.

    K.B.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2018/08/30/lextreme-droite-microbienne-francaise-et-lepidemie-de-cholera-en-algerie/

     

     

    Les nostalgiques haineux de l’Algérie française ne ratent aucune occasion pour souligner au feutre épais les «bienfaits du colonialisme» et la «malédiction de l’indépendance» pour les Algériens. 

    L’extrême-droite microbienne française et l’épidémie de choléra en Algérie

    Les bienfaits du colonialisme c’est aussi cela :

    Essais nucléaires français en Algérie : 

    Les effets dévastateurs persisteront 

     pendant plusieurs décennies 

    L'Algérie continuera à pâtir des effets dévastateurs des essais nucléaires français pendant plusieurs décennies encore. Selon le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati, l'utilisation par la France de matières chimiques telles que le plutonium dans ses essais nucléaires a provoqué plusieurs pathologies, notamment des cancers de la peau, chez les populations des régions touchées par ces explosions nucléaires "barbares". Des essais que M. Khiati n'hésitera pas à qualifier de "crimes contre l'humanité". 

    Des Algériens meurent encore aujourd’hui des « bienfaits du colonialisme »

    L’extrême-droite microbienne française et l’épidémie de choléra en Algérie

    Choléra en Algérie, rougeole en France...

    pourquoi les vieilles maladies

     ressurgissent-elles ?

    Depuis le début de l'année, plus de 600 personnes ont été infectées par la rougeole en Nouvelle-Aquitaine. En Algérie, une épidémie de choléra a fait deux morts cet été. Quelles sont les raisons des résurgences de ces maladies contagieuses qui semblaient presque éradiquées ?

    Un peu comme si les sept plaies d'Egypte ressurgissaient, mais version virus. Ces virus que le commun des mortels pensait depuis longtemps avoir laissé derrière lui reviennent sur le devant de la scène. En Europe, une épidémie de rougeole a éclaté. Depuis le début de l'année 2018, plus de 600 personnes ont été infectées en Nouvelle-Aquitaine. Deux malades sont décédés, cette fois du choléra, en Algérie, où une soixantaine de personnes ont été contaminées depuis le début du mois d'août. Dans le pays, où la dernière épidémie de choléra remonte à plusieurs dizaines d'années, l'effarement est total. Comme en Europe, des maladies que l'on pensait presque éradiquées reviennent occuper le devant de la scène.

    Comment expliquer cette réapparition soudaine de virus infectieux, transmissibles par les voies respiratoires et pouvant être mortels ? Ici, aucun sombre scénario apocalyptique ne se cache derrière la résurgence de ces maladies. "Elles n'ont pas de lien entre elles, explique à Marianne Anne Goffard, virologue à la faculté de pharmacie et au CHRU de Lille. Le fait qu'une épidémie de choléra et une autre de rougeole aient lieu en même temps n'est qu'une coïncidence. Les deux maladies ont des origines différentes".

    Le choléra, une maladie transmissible par l'eau

     et les aliments

    De son côté, le choléra vient d'une bactérie, la Vibrio cholerae. Répandue à travers toute la planète, elle entraîne diarrhées, vomissements et nausées et peut causer la mort. Longtemps restée confinée au sous-continent indien, elle s'est répandue à travers le monde au cours des deux derniers siècles, frappant une partie de l'Europe au milieu des années 1960. L'Algérie, aujourd'hui affectée, avait connu sa dernière épidémie en 1996. "La bactérie existe naturellement dans l'environnement, précise Anne Goffard. Ce virus qui peut ressurgir en cas de catastrophes naturelles ou d'intempéries, ou d'un mauvais contrôle du réseau de distribution d'eau". Cette dernière possibilité semble prévaloir à Alger.

    Longtemps restées discrètes devant la multiplication des cas de choléra ces dernières semaines, les autorités algériennes identifient aujourd'hui l'origine de la maladie à une source d'eau non-contrôlée à quelques dizaines de kilomètres d'Alger. Depuis, la source a été condamnée et est interdite à la consommation : "C'est une maladie qui est latente dans beaucoup de pays, rappelle Sylvie Manguin, directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement. Mais la bactérie ne devient dangereuse pour l'homme qu'en cas d'ingestion régulière d'aliments ou d'eau contaminée, comme ça a probablement été le cas en Algérie". En France, où le réseau de distribution d'eau est rigoureusement encadré, il y a peu de chances pour que le choléra se développe à nouveau, comme lors des grandes pandémies de la première moitié du XIXème siècle. "La seule manière dont l'épidémie pourrait se répandre en France serait que des individus contaminés venus d'Algérie la transmettent, estime Anne Goffard. Il y a peu de risques." Dans ces cas-là, une distribution de vaccins sera de mise : "Elle n'aura lieu que pour un très court laps de temps, car le vaccin n'est vraiment efficace que pour éviter l'épidémie, pas la prévenir", note la chercheuse.

    L’extrême-droite microbienne française et l’épidémie de choléra en Algérie

     

    Une seule chose à faire pour lutter contre la rougeole :

     la vaccination

    La France se débat déjà suffisamment avec sa propre épidémie, provoquée par un virus censé avoir disparu depuis longtemps : celui de la rougeole. A la différence du choléra, la rougeole a une origine exclusivement humaine. "Ce qui signifie qu'elle peut disparaître", explique Anne Goffard. Il y a quelques années, l'organisation mondiale de la santé avait d'ailleurs pour objectif d'éradiquer la maladie en 2010. Une nouvelle épidémie en 2008 a repoussé cet espoir, avant que la rougeole ne surgisse encore en France au début de cette année. Trois personnes en sont mortes.

    A la différence du choléra, cette résurgence ne s'explique pas par un problème environnemental, mais de vaccination : "Pour ne pas avoir de rougeole, il faut que 95% de la population soit vaccinée, remarque Sylvie Manguin. Ce n'est pas le cas aujourd'hui en France". La double dose de vaccin ROR (le triple vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons), nécessaire pour être immunisé contre la rougeole, n'était pas obligatoire jusqu'au 11 janvier 2018. Résultat : une bonne partie de la population française (environ 20%) n'est pas immunisée.... et favorise donc la circulation de la maladie. Une vaccination d'autant plus importante que le retour de la rougeole peut aussi signifier celui de la rubéole et des oreillons : "Les personnes qui ne se vaccinent ou ne sont pas correctement immunisées risquent également de transmettre les maladies dont protège le vaccin", rappelle Anne Goffard. "Il n'y a donc qu'une chose à faire pour lutter contre le retour de la maladie : se vacciner", martèle la virologue. 

    SOURCE : https://www.marianne.net/societe/cholera-en-algerie-rougeole-en-france-pourquoi-les-vieilles-maladies-ressurgissent-elles

    L’extrême-droite microbienne française et l’épidémie de choléra en Algérie

    Que propose l’extrême droite italienne !!!

    Italie : la ministre de la Santé veut mettre fin aux vaccins obligatoires

    L’extrême-droite microbienne française et l’épidémie de choléra en Algérie

    Durant leur campagne électorale, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue avaient promis de mettre un point final à la vaccination obligatoire pour toute inscription des petits Italiens en collectivité. Le dispositif introduit l'an dernier par le ministère de la Santé devrait donc bientôt disparaître. 

     


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    Moi aussi je suis fier d’être Bourguignon, fier que des migrants soient accueillis dans notre belle région la Bourgogne…

    Michel Dandelot

     

     

    Des réfugiés de L'Aquarius

     vont être accueillis en Bourgogne

     et en Franche-Comté

    L'Aquarius. / © DOMENIC AQUILINA/MaxPPP

    Cinquante-neuf réfugiés de l'Aquarius et d'un autre navire humanitaire qui avaient accosté à Malte mi-août sont arrivés jeudi en France. Ils vont être accueillis en Bourgogne, en Franche-Comté et dans le Grand Est.

    Partis de La Valette jeudi matin par un vol charter affrété par la France, ces réfugiés sont arrivés vers 11h à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

    Ils avaient été entendus à Malte par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) qui avait envoyé une mission pour s'assurer que ces réfugiés correspondaient bien aux critères de l'asile. Fatigués mais souriants, avec pour seul bagage un sac à dos rouge, les réfugiés, dont douze femmes seules et une famille de cinq enfants, ont immédiatement été répartis dans des bus.

    Parmi eux se trouvent "16 Soudanais, 25 Erythréens, 10 Somaliens, ainsi que quelques Camerounais, Ivoiriens et Nigérians", a indiqué Didier Leschi, le directeur général de l'Ofii (Office français de l'immigratoin et de l'intégration). Ils devaient ensuite gagner des centres d'accueil "en Bourgogne, Franche-Comté et dans le Grand Est", où le statut de réfugié leur sera rapidement délivré, au terme d'une procédure "accélérée", a précisé M. Leschi venu les accueillir à l'aéroport.

    Engagement de la France

    L'Aquarius avait accosté à Malte le 16 août après avoir erré plusieurs jours en Méditerranée avec 141 migrants épuisés à son bord. La veille, 114 migrants étaient arrivés sur l'île à bord d'un autre bateau, et la France s'était engagée à accueillir 60 réfugiés sur ce total. 

    Au total, cinq pays se sont engagés à se répartir des réfugiés de ces deux navires. Avec cette opération, la cinquième depuis juin, la France veut faire la preuve de l'efficacité du "mécanisme européen pérenne" qu'elle défend dans la crise européenne autour de l'accueil des migrants. 260 personnes ont été accueillies par la France dans ce cadre.

    La crise avait débuté mi-juin lorsque le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, avait refusé de laisser accoster l'Aquarius, qui avait erré pendant une semaine avant que le port espagnol de Valence accepte de laisser les migrants débarquer.


     
    Une exposition de photos sur l'Aquarius bientôt à Dijon

    Le photographe Yann Levy a embarqué sur l'Aquarius avec l'association SOS Méditerranée au printemps 2018. Il présentera son travail lors de l'exposition "L'Aquarius contre vents et marées" à Dijon au Cellier de Clairvaux, dans le cadre du festival 360°.

    Les photographies seront visibles du 4 au 12 septembre de 14h à 19h. Plus d'informations sur festival-360.com. 

    Mathilde Auvillain à bord de l'Aquarius / © Anthony Jean - SOS Méditerrannée

    La journaliste de 34 ans, originaire de Saint-Maur (Jura), est volontaire à bord de l'Aquarius, le bateau ambulance de l'association "SOS Méditerrannée" qui vient au secours des migrants. 826 personnes ont été sauvées depuis le 1er janvier. Les migrants continuent d'affluer, malgré l'hiver. 

    Mathilde, depuis quand êtes-vous à bord de l’Aquarius ?
    J’ai embarqué le 5 janvier dernier pour une nouvelle mission de trois « rotations » de trois semaines, soit neuf semaines, jusqu’à mi-mars environ. C’est ma deuxième mission à bord de l’Aquarius. Les premières trois semaines à bord en octobre m’ont semblé très longues et puis je n’ai plus vu le temps passer… Les sauvetages se sont enchaînés, je n’aurais jamais pensé qu’il y en aurait autant en si peu de temps, et surtout en hiver.

    Quelle votre mission à bord du bateau ?
    A bord de l’Aquarius je suis chargée de communication pour SOS MEDITERRANEE. Je dois à la fois tenir les responsables de l’association à terre informés de l’activité de l’Aquarius, car en mer nous n’avons pas de réseau téléphonique, les communications sont compliquées… Je suis aussi et surtout chargée de communiquer avec l’extérieur, de témoigner de ce que nous voyons et vivons ici en Méditerranée, aux portes de l’Europe.
     

    Quelle est la situation en ce moment en Méditerranée en plein hiver ?
    C’est le premier hiver de SOS MEDITERRANEE en mer, l’Aquarius est le seul bateau humanitaire à avoir poursuivi sa mission sans interruption pendant les mois d’hiver. Et heureusement ! Les traversées ne s’arrêtent pas, même pendant les mois les plus froids.

    Depuis le début de l’année 2017, nous avons déjà secouru 826 personnes et effectué 6 sauvetages.

    L’Aquarius est un bateau adapté à naviguer en toute saison… en revanche les embarcations sur lesquelles les trafiquants d’êtres humains entassent les migrants sont très fragiles. Au bout de quelques heures de navigation, ces canots se cassent, se dégonflent, commencent à prendre l’eau… ce qui rend les sauvetages plus délicats et plus complexes. Et le temps change très vite en Méditerranée. Des vagues d’un mètre rendent déjà les traversées périlleuses. L’organisation internationale des migrations estime que 200 personnes ont déjà perdu la vie en mer depuis le début de l’année.

    D’où arrivent les migrants, dans quel état, pour aller où ?
    Les personnes que nous secourons en mer sont pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne : d’Afrique de l’Ouest ou de la corne de l’Afrique. Cet automne nous avons aussi secouru des syriens, des pakistanais, des bangladeshis qui tous fuyaient la recrudescence des violences en Libye. C’est d’ailleurs le cas de tous les migrants et réfugiés que nous secourons, pratiquement sans exception : ils fuient avant tout la Libye, où ils ont subi des violences inimaginables, en particulier les africains.

    Ces personnes arrivent épuisées, traumatisées par la traversée – beaucoup n’avaient jamais vu la mer avant et ne savent pas nager.

    Ils sont amaigris, pendant leur séjour en Libye ils ont été emprisonnés, n’ont mangé que des pâtes une fois par jour pendant des semaines voire des mois. Les femmes – y compris les mineures - sont particulièrement vulnérables : elles ont pour la plupart été victimes de violences sexuelles et de trafic de prostitution.

    Comment vivez-vous humainement ces rencontres d’hommes femmes enfants en difficulté ?
    C’est une expérience bouleversante, pour quiconque monte à bord de l’Aquarius et participe à un sauvetage. Nul ne peut rester de marbre face à un enfant de 13 ans qui voyage seul et qui fond en larmes au milieu de la nuit en demandant sa maman. Ou face à un jeune homme qui n’arrive pas à dormir parce que son ami est mort sous ses yeux, englouti par la mer. Ou face à une jeune femme qui vous raconte qu’elle a été violée tous les jours en Libye jusqu’à ce que son bourreau considère qu’elle avait « payé » suffisamment pour la traversée en bateau. Nul ne peut rester de marbre quand il voit la peau d’un homme partir en lambeaux sous l’effet des brulures dues au mélange d’essence et d’eau de mer.

    Nul ne peut rester de marbre quand un bébé d’une semaine sans gilet de sauvetage, est hissé à bord du bateau.

    Nul ne peut rester de marbre face à ces regards désespérés. Mais il faut aussi accepter que parfois, nous ne pouvons pas faire plus, que nous parons au plus urgent. On leur sauve la vie, mais à bord du bateau on leur offre la sécurité et on leur rend leur dignité… 

    Qui sont les hommes et femmes présents à bord de l’Aquarius ?
    SOS MEDITERRANEE est incarnée à bord par une équipe de 12 sauveteurs, supervisés par un « SARco », un coordinateur des opérations de « Search and Rescue », de recherche et sauvetage. Ce sont tous des marins professionnels qui ont mis leur carrière entre parenthèses pour cette mission, pour sauver des vies en mer. Il n’y a pas de routine à bord. Chaque journée commence par l’analyse des conditions météo marines qui déterminent en général les départs d’embarcations depuis les cotes libyennes et des tours de « watch » aux jumelles sur la passerelle. Ensuite un sauvetage peut intervenir à tout moment. Alors il faut dormir avec le talkie walkie sur l’oreiller et se tenir prêt à enfiler son gilet de sauvetage et son casque, même en pleine nuit, pour intervenir sur un sauvetage.
    La prise en charge médicale et l’accueil des réfugiés à bord de l’Aquarius sont assurés par Médecins Sans Frontières partenaire de SOS MEDITERRANEE à bord de l’Aquarius. Il y a un médecin, deux infirmières et une sage femme, préparés à intervenir en toute situation, pour soigner des patients ou former les équipages aux premiers secours. Ces entrainements sont essentiels à bord, car nous pouvons vite nous retrouver avec un afflux de personnes blessées ou en hypothermie, et tout le monde doit alors assister le personnel médical. Il m’est arrivé de devoir assister le personnel médical pour réanimer deux personnes en arrêt cardiaque. Malgré tous nos efforts nous n’avons pas réussi à les ramener à la vie.

    Pour quelles raisons avez-vous souhaité repartir ?
    Une fois qu’on a regardé ces personnes dans les yeux, qu’on les a vus frôler la mort, qu’on les a écoutés raconter le cauchemar qu’ils ont vécu en Libye, il devient très difficile, voire impossible, de détourner le regard, de revenir à une vie « normale » en Europe et de prétendre que tout cela n’existe pas.

    Ce n’est pas un mauvais rêve, c’est la réalité.

    En Libye, les migrants sont victimes de violences quotidiennes, les femmes sont presque systématiquement violées, les hommes torturés, pour de l’argent, pour les pousser ensuite à la mort en Méditerranée à bord de canots pneumatiques qui n’ont aucune chance d’arriver jusqu’en Europe. Il faut se réveiller et regarder la réalité en face. Il faut que l’Europe se réveille. Il faut que tout le monde sache ce qu’il se passe ici. Il faut informer, raconter, témoigner. C’est pour ça que je suis revenue à bord, parce qu’au fond c’est l’essence de mon métier de journaliste. Raconter, mettre la plume dans la plaie. Pour que les indifférents se réveillent. 

    © Laurin Schmid - SOS Méditerranée

    Vous êtes jeune… on se dit quoi face à ce flux migratoire qui n’est pas prêt de s’arrêter vers l’Europe ?
    On se dit que 180.000 personnes qui risquent leur vie en Libye puis en Méditerranée pour venir chercher refuge en Europe, c’est trop.

    C’est trop de souffrances et d’humiliations, trop d’inhumanité. On se dit que toute cette situation est inacceptable.

    Que l’Europe, qui se prétend patrie des droits de l’homme, ne peut pas se permettre de détourner le regard et de faire comme si ce problème n’existait pas. On se demande aussi comment quiconque en Europe peut imaginer sceller un pacte avec un pays où les migrants sont torturés pour de l’argent, puis poussés à la mort en mer sur des embarcations qui n’ont aucune chance d’arriver sur les côtes européennes. On ressent de la colère parce qu’on comprend que les migrants et réfugiés sont les premières victimes innocentes d’une crise globale… On comprend que l’Europe a une part de responsabilité dans cette crise et que sur un continent de 4,5 millions de km2 où vivent 510 millions d’habitants il y a bien la place pour accueillir décemment, avec humanité, 180.000 personnes qui ont besoin d’aide.

    Comment nous citoyens pouvons-nous aider les migrants qui arrivent, et le bateau Aquarius ? 

    SOS MEDITERRANEE, qui affrète l’Aquarius est une organisation civile européenne, financée à 99% par des dons privés.

    Si vous voulez nous aider, vous pouvez d’abord le faire par un don à don.sosmediterranee.org. 50€ permettent par exemple d’acheter 5 gilets de sauvetage, élément primordial de tous les sauvetages, car les trafiquants d’êtres humains poussent toutes ces personnes à la mort en mer, sans même leur donner de gilet de sauvetage. Vous pouvez aussi nous aider en parlant de SOS MEDITERRANEE autour de vous, en vous informant pour comprendre ce qu’il se passe et comment agir pour tenter de mettre fin à ce drame humain. 

     


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    Agen

    Clovis et Francine, incinérés ensemble

     60 ans après

    Insolite

    Clovis et Fracine le jour de leur mariage./ Photo Le Petit Bleu

     

    Soixante ans c’est une vie entière ou presque. Soixante ans séparent la mort de Clovis Creste, décédé en Algérie en 1958, et le décès le 23 août dernier, à 92 ans, de Francine, sa femme. Mercredi à Lafox, le couple se retrouve pour être incinéré selon les volontés de la défunte.

    « La mort les avait séparés, mais jamais l’amour. » Dans la voix d’Hélène leur fille, l’émotion d’un enfant qui a vu son père partir. « Il est mort pour la France. » Le 29 octobre 1958, le sergent-chef Creste est inhumé une première fois dans l’Oranais, à Chleff. Il avait 31 ans, les honneurs militaires lui sont rendus et il est décoré de la Légion d’honneur à titre posthume.

    Agen : Clovis et Francine, incinérés ensemble  60 ans après *** Insolite

    Lors de la première inhumation de Clovis, en Algérie./ Photo Le Petit Bleu 

    Rapatriées par l'armée

    D’une vieille boîte en fer que sa mère conservait, Hélène a extrait une image douloureuse des obsèques de son père en Algérie. Deux inhumations « avec ma mère, nous sommes revenues grâce à mon oncle. » Jean Charaire est à l’époque antiquaire en ville. « La famille s’est cotisée pour lui permettre de venir nous chercher. Ma mère et moi nous avons été rapatriées par l’armée française. » Plus d’un an après, le cercueil de Clovis Creste revient en France.

    Le 12 décembre 1959, il est inhumé au cimetière Gaillard. « Auparavant » détaille encore sa fille, « il y avait eu une cérémonie officielle avec le préfet, le maire d’Agen et le député. » C’est la deuxième inhumation du soldat Creste. Les anciens combattants lui rendent un dernier hommage au cours d’une cérémonie qui emprunte le boulevard Carnot de cette fin des années 1950. 

    Agen : Clovis et Francine, incinérés ensemble  60 ans après *** Insolite

    Lors de la deuxième inhumation de Clovis, en 1959 à Agen/

    . Photo Le Petit Bleu. 

    Chaque semaine sur sa tombe

    La guerre d’Algérie continue, Francine Creste vit désormais à Agen, où elle et son maris se sont unis en octobre 1951. « Chaque semaine, ma mère fleurissait la tombe de mon père. Elle voulait être incinérée alors j’ai fait exhumer le corps de mon père pour qu’il repose dans un cercueil en bois et qu’une célébration commune l’unisse une dernière fois à ma mère. » Comme en 1959 lors des deuxièmes obsèques du sergent-chef Creste à Agen, des associations d’anciens combattants veulent lui rendre hommage. Il sera double car Francine, veuve de guerre « est restée très fidèle à sa mémoire et elle restait présente auprès des associations. »

    Francine encore ne s’est jamais remariée. « Pour ma mère, mon père était mort la veille. Moi je fais un double deuil mercredi. » Née au Sénégal au gré du parcours militaire de Clovis, sa fille parle d’un « amour inouï, fusionnel. À la mort de mon père, ma mère s’est fermée. » Le couple, se souvient Hélène, s’est rencontré à l’Eldorado, un lieu de nuit d'Agen, en 1948.

    Le bleu et le blanc pour elle

    « C’était à l’occasion d’une permission. » Francine est restée trente ans à la crèche Ducourneau. Hélène assiste mercredi à l’inhumation de son père, la troisième, la dernière. «J’étais trop jeune à l’époque de sa mort.» Avant le crématorium, une cérémonie religieuse en l’église Saint-Christophe de Lafox. (1) Un drapeau tricolore pour lui, du blanc et du bleu pour elle.

    STÉPHANE BERSAUTER

    SOURCE : https://www.ladepeche.fr/article/2018/08/27/2857687-clovis-et-francine-incineres-ensemble-60-ans-apres.html

    Agen : Clovis et Francine, incinérés ensemble  60 ans après *** Insolite

    (1) Un drapeau tricolore pour lui, du blanc et du bleu pour elle. A titre personnel je regrette que Francine, dans ses dernières volontés ait éliminé le rouge ou alors je ne comprends pas ce qu'elle a voulu dire ?


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    Il y a 1 an jour pour jour le 28 août 2017 nous apprenions le décès de François Nadiras, fondateur de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon (Var). Nous ne l’oublions pas... 

    Michel Dandelot 

     

    COMMUNIQUé DE LA SECTION LDH

    DE TOULON 


    Hommage à François NADIRAS


    La Section LDH de Toulon rend hommage à François NADIRAS, à l'homme qui par son combat incessant, sa détermination à dénoncer le racisme et toute forme de discrimination, a porté la section toulonnaise durant de longues années.

    Tu fus notre Président et avec Elisabeth, ton épouse, tu as tracé un chemin qu'il nous revient de suivre pour ne pas oublier que la haine, le déni de l'autre, le rejet des plus faibles, l'abandon de pans entiers de ce qui est de notre mémoire, doivent, encore aujourd'hui, être sans relâche dénoncés.
    Le souvenir de tes engagements nous soutient et nous soutiendra longtemps encore, François, tu ne nous as pas quittés.

    Pour la section LDH Toulon,
    La Présidente, Christine FLORI

     

     

    Avis de décès de la famille

     

    Élisabeth, son épouse ;
    Sébastien, son fils ;
    Sarah, sa fille et Renaud ;
    Gaspard, Jeanne, ses petits-enfants ;
    Les familles Nadiras et Baudriller
    Ont la grande tristesse de faire part du décès de



       
    François NADIRAS

    Infatigable défenseur des droits de l'Homme

    survenu à Toulon, le 28 août 2017, à l'âge de 76 ans.
    Un hommage lui sera rendu vendredi 1er septembre 2017, à 15 heures, au crématorium de Cuers (Var).
    Fleurs des champs, ni gerbes, ni couronnes.


     

     

    Histoire coloniale et postcoloniale 

    Hommage au fondateur de ce site

    François Nadiras

    Dans le cadre de « L’encyclopédie de la colonisation française » publiée par l’éditeur Les Indes savantes et dont les deux premiers volumes sont parus en 2017 et 2018, le directeur de l’ouvrage, Alain Ruscio, avait sollicité François Nadiras, pour qu’il rédige un article sur Toulon et la colonisation. Il avait envoyé un texte qu’Alain Ruscio a proposé à notre site de publier, en hommage à son auteur décédé le 28 août 2017. Il paraîtra dans un prochain volume de cette encyclopédie. Nous y ajoutons l’intervention prononcée, le 1er septembre 2017, au nom de la Ligue des droits de l’homme, par Gilles Manceron, lors des obsèques de François Nadiras, à Cuers.

     

    François Nadiras, Toulonnais, infatigable animateur du site LDH-Toulon, riche en particulier d’études sur la question coloniale, est décédé le 28 août 2017, sans avoir eu le temps de connaître la publication de cette notice. Toute notre équipe salue sa mémoire. Le Site LDH-Toulon a depuis été repris par ses amis sous le titre Histoire coloniale et post-coloniale. 

    L’idée coloniale, une tradition ancienne

     et profonde à Toulon

    Par François Nadiras

    Nous apprenons le décès de François Nadiras, fondateur du site LDH-Toulon

    Place de la Liberté à Toulon
    (photo "La Marseillaise")

    Lire l’article en cliquant sur ce lien :

     http://histoirecoloniale.net/Toulon-epicentre-et-bastion-de-l-idee-coloniale-par-Francois-Nadiras.html

    Voici l’un des nombreux articles que j’avais consacrés à François Nadiras celui-ci était daté du 29 août 2017 :

     

     

    J'apprends le décès de François Nadiras, fondateur du site LDH-Toulon. C'est lui qui m'avait incité à écrire "La bataille d'Einaudi", tout particulièrement le chapitre qui rend justice à Brigitte Lainé et Philippe Grand, les deux archivistes persécutés pour avoir osé dire dans un prétoire que les archives prouvaient un massacre le 17 octobre 1961. Il avait été la cheville ouvrière du combat pour qu'ils soient rétablis dans leurs droits et de bien d'autres batailles. Il était un subtil et infatigable guetteur.
    Il est mort dimanche 27 août 2017 à l'hôpital de Toulon. C'est affreux. Adieu François.

    Fabrice Riceputi

     

    " Quelle triste nouvelle que nous apprend Fabrice Riceputi, il y a un peu plus d'1 mois le 18 juillet dernier j'avais mis en ligne un article concernant François Nadiras, Jean-François Gavoury avait tenu à envoyer un commentaire auquel notre cher disparu avait répondu ce fut donc, pour nous, ses dernières paroles. Merci François pour tout ce que tu nous as apporté, nous ne t'oublierons pas".  

    Michel Dandelot 

    Nous apprenons le décès de François Nadiras, fondateur du site LDH-Toulon

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre. 


     François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.


    Ce site était à l’origine celui de la section locale de la Ligue des droits de l’homme de Toulon. Il avait comme rédacteur en chef, un membre de la section : François Nadiras. Depuis 2010 j’y ai puisé de nombreuses informations concernant la guerre d’Algérie, en particulier et le colonialisme, en général, avec l’accord, bien sûr de François Nadiras qui est devenu un ami talentueux et important, mais au début de cette année, une mise au point m’intrigua, d’autant plus qu’un autre ami m’informa de la santé fragile de François Nadiras…C’est donc avec un grand plaisir que j’ai trouvé sur le quotidien « La Marseillaise » un remarquable article intitulé  « François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre ». 

     

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

     

    Cette Mise au point du 19 février 2017 était un signe alarmant   

    Le site LDH Toulon est en cours de modification. 

    Compte tenu de différents paramètres il est apparu nécessaire de le "couper en deux" : 

    1. la partie la plus développée regroupe tout ce qui dans l’ancien site concernait l’Histoire, plus particulièrement les colonisations et les racismes ; 

    ces articles sont actuellement dans un certain désordre, mais la réorganisation est en cours 

    pour y accéder : www.ldh-toulon.net  

    2. tous les autres articles de l’ancien site qui n’ont pas subi le regroupement précédent se trouvent maintenant à l’adresse www.section-ldh-toulon.net 

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

     

    François Nadiras : « On ne pouvait pas  

    rester les bras ballants face 

     au Front national » 

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

    « Le temps passant, j’ai pensé que ce serait intéressant que le site Internet ne meure pas avec moi. J’ai donc lancé un appel qui vient dernièrement de rencontrer un écho favorable. »  

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre. 

    Pas une cause, pas un combat au service de la défense des droits de l’Homme, des sans-droits, contre les discriminations, le racisme... dans lequel on l’ait vu faire défection. Par sa présence, sa plume et son témoignage, il est depuis de longues décennies un personnage central dans la vie démocratique et citoyenne du département du Var. Alors, même si l’intéressé, de par sa pudeur et sa discrétion, répugne quelque peu à se mettre avant, nous l’avons convaincu de livrer une part de son parcours d’homme, de militant et de dire au travers de son engagement ses espoirs et ses craintes concernant les années à venir. 

    François Nadiras est né en 1941 en région parisienne. Et lorsque la République décide d’enrôler sa jeunesse dans une guerre qui ne dit pas son nom pour réprimer la lutte pour l’indépendance des Algériens, le jeune homme est en train de terminer ses études de mathématiques dans la capitale. « J’ai vécu pendant cette période dans l’angoisse d’être appelé », explique-t-il. Des « événements », comme on continuera longtemps à les appeler, qui vont forger chez lui la conviction que l’on peut, que l’on doit refuser l’injustice et rechercher la vérité. 

    Le concours en poche, le professeur de maths, qui est passé au travers de cette conscription qu’il redoutait tant, est nommé comme coopérant à Pointe-à-Pitre où il passera ainsi deux ans avant de rentrer en métropole. Nommé à Toulon en 1967, il effectue ensuite toute sa carrière au lycée Dumont d’Urville, enseignant aux élèves des classes préparatoires maths sup’ et maths spé’. 

    A Amnesty international pour commencer 

    C’est dans le Port du Levant aussi que se précise son engagement militant au service de la défense des droits humains, combat qu’il poursuit encore aujourd’hui malgré la fatigue et la maladie. 

    Il adhère donc avec son épouse Elisabeth, avec laquelle il partage les mêmes valeurs, à Amnesty international, pour commencer. 

    « Il y a une chose qui m’a toujours perturbé, c’est la prévalence, le développement des idées d’extrême droite, le racisme entretenu par un certain nombre de politiques. Et pas seulement, hélas, à l’extrême droite », précise François Nadiras. 

    Puis avec l’arrivée en 1995 du Front national à la tête de la municipalité toulonnaise, c’est le choc. Et le couple éprouve la nécessité d’agir d’urgence plus concrètement sur le terrain de la politique locale. 

    « On ne pouvait pas rester les bras ballants », explique-t-il. C’est comme ça qu’ils se retrouvent tous deux très vite pas mal impliqués au sein de la section toulonnaise de la Ligue des droits de l’homme. Qu’ils présideront tour à tour pendant de nombreuses années avant d’en redevenir de simples mais fervents militants. 

    « Lorsque mes responsabilités se sont terminées, je me suis dit qu’il manquait quelque chose à Toulon, qu’on ne parvenait toujours pas à dire la vérité sur bien des sujets, comme celui de la guerre d’Algérie », reprend François Nadiras. 

    Une ville dans laquelle il est encore difficile de dire que « l’Algérie était une colonie et que le combat d’émancipation mené par les Algériens est sur bien des points tout à fait comparable à celui des résistants français ». 

    Il veut rappeler ce pan de mémoire qui est ici à ce moment-là le plus souvent tu. Pour des raisons électoralistes, déjà, avec une importante communauté de rapatriés qu’il convient de ménager, pour certains. Et un silence aussi qui est censé faire oublier ce qui pourrait raviver des tensions, pour d’autres. 

    « Je me suis dit qu’on pouvait faire quelque chose pour lutter contre cette unanimisme... » Le militant de la LDH va donc mettre à profit ses connaissances en informatique pour réaliser le premier site Internet de la Ligue des droits de l’Homme de la section en 2001 : « Je voulais que soit dite une parole qui corresponde à la vérité. » Le coup d’essai est déjà une réussite mais ne correspond pas encore tout à fait aux attentes du défenseur des droits humains. 

    Il crée donc en 2004 une deuxième mouture plus aboutie. Un site qui atteint vite les 3 000 visites jour. Un succès qui s’opère au prix d’un travail colossal qu’il assume tout seul, en l’enrichissant de toujours plus de documents, d’articles, de témoignages. Si bien que la place commence à manquer et le webmaster à fatiguer. 

    « Le temps passant, j’ai pensé que ce serait intéressant que le site ne meure pas avec moi. J’ai donc lancé un appel qui vient dernièrement de rencontrer un écho favorable », lâche-t-il avec soulagement. 

    C’est l’historien Gilles Manceron qui vient en effet de relever le défi, mais en partie seulement. 

    L’idée est donc de scinder le site actuel en deux parties. Avec tout ce qui concerne l’histoire de la colonisation et le racisme qui est désormais abrité sur un nouveau portail Internet (ldh-toulon.net) et géré par un collectif d’historiens, le reste demeurant sur l’adresse historique : section-ldh-toulon.net. 

    « Rien n’est désespéré quand on voit des villages accueillir

    des migrants » 

    Lorsqu’on interroge le militant sur son sentiment concernant les années à venir, le propos se fait nettement moins enjoué. Un avenir plus sombre dans le lequel l’émotion continuerait à prendre plus de place que la raison, avec les conséquences que l’on voit déjà à l’œuvre. Il pointe également « cette hostilité qui se développe entre communautés ou plutôt entre personnes qui se considèrent plus comme appartenant à une communauté qu’à une nation ». 

    La montée du communautarisme donc, mais aussi celle du racisme avec une parole et des passages à l’acte plus qu’inquiétants. Il nous rappelle d’ailleurs l’histoire de ce Français d’origine sénégalaise éjecté d’un train en gare de Toulon. Pour mémoire, un travailleur social confronté à un contrôle de billet musclé qui se rebelle et réclame des explications. Mal lui en prend puisque les passagers se lieront en se basant sur des a priori pour l’expulser du wagon. « L’affaire est toujours en attente de jugement deux ans après », déplore-t-il. « En même temps, rien n’est jamais complètement désespéré quand on voit des villages qui accueillent des migrants », conclut François Nadiras. 

    Grave mais pas désespéré, en effet. Du moins tant que le monde associatif et militant comptera des vigies de sa trempe. Merci François. 

    Thierry Turpin 

    SOURCE : http://www.lamarseillaise.fr/var/societe/58868-francois-nadiras-on-ne-pouvait-pas-rester-les-bras-ballants-face-au-front-national

     

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

     


     

    Les commentaires

     

    Gavoury Jean-François 

         

     

    Bel hommage que celui rendu à François Nadiras par le journal "La Marseillaise".

    Félicitations à Michel Dandelot d'en avoir découvert la publication et relayé la teneur.

    Le site Internet de la section de Toulon de la Ligue des droits de l'Homme recèle des informations d'une richesse et d'une diversité incomparables.

    La rédaction des innombrables articles dont il est le support est aussi rigoureuse que devaient l'être les cours dispensés par ce professeur (agrégé) de mathématiques.

    Ma rencontre avec cet authentique personnage - accueillant, à l'écoute, d'une humilité et d'une modération désarmantes - remonte à 2005. Elle m'a marqué, et les victimes de l'OAS lui savent - et lui sauront longtemps - gré de les avoir accompagnées, y compris physiquement, dans leur combat pour la sortie de l'oubli.

    Je profite de ce commentaire pour lui dire toute mon estime et lui demander de me pardonner d'avoir adhéré tardivement à la Ligue des droits de l'Homme (2012) et de l'avoir fait à la section de Nice (pour des raisons circonstancielles qu'il connaît).

    Très cordialement,

    Jean-François Gavoury


     

                                                 

     François Nadiras 

         

     

    Je suis ému de ces hommages,

    prononcés par des amis militants

    qui ne sont pas restés non plus "les bras ballants".

    Je les associe à ces évocations.

    On continue !

    François Nadiras

     

    Revoyons et réécoutons François Nadiras grâce au Collectif national de résistance à Base élèves… contre tous les fichiers scolaires

    Par Josef, un ancien du CNRBE…

    Ce 28 août 2017, François, cet infatigable combattant des idées de l’extrême droite, est décédé.

    Me vient aussitôt l’image de cet homme discret, mais d’une pugnacité incroyable.
    Je le revois penché sur son ordinateur dans son petit espace de travail, à traquer sur Internet les injustices qui touchent aux Droits de l’Homme.
    Je l’entends encore au téléphone discuter des heures et des heures sur l’opportunité de tel mot dans tel texte. Il voulait être précis, ne pas laisser de place au doute, viser droit et être efficace.
    Ce qu’il a été tout au long de sa vie dans ses multiples combats : soutien à Einaudi mis en procès par Papon en 1999, combat contre la loi du 23 février 2005 qui enjoignait aux enseignants de montrer les « aspects positifs de la colonisation », mise en lumière d’associations comme celle des Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (basée à Millau, en Aveyron), soutien aux roms et aux gens de voyage, lutte contre tout racisme, et encore tout récemment le soutien aux migrants.

    Pour nous, parents et enseignants qui nous sommes battus contre le fichage, il fut un allié précieux, toujours discret, très impliqué dans les analyses, dans les veilles informatiques, dans les liens avec des structures nationales, et jouant le rôle d’un démultiplicateur de nos actions. Peu le savent, mais il est à l’origine de la création du Collectif National de Résistance à Base Elèves en 2008.

    On peut retrouver François évoquant cette lutte dans cette vidéo que vous arrêterez à la fin car d'autres vidéos suivent qui sont hors sujet :

     

     

     


    Commentaires

    3
    Mercredi 30 Août 2017 à 10:36   Supprimer le commentaire
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    L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes souriantes, arbre, enfant et plein air
     
     
    François Nadiras était une personne précieuse pour la défense des droits humains. Nous nous étions rencontrés pour la première fois en mai 2002 sur la question de la Palestine alors qu'il présidait la section LDH de Toulon.
    Il nous a quittés lundi. Je garde en mémoire sa rigueur, sa force de travail et sa soif de justice faisant face à toutes les discriminations et aux amnésies de l'histoire coloniale.
    Je pense à Elisabeth, à leurs enfants, et à tous les copains de la LDH.
     
     

    COMMUNIQUE

     François NADIRAS n’est plus

     

    Nous ne le verrons plus à nos réunions du comité régional qu’il ne manquait jamais quand la maladie le laissait en paix et où sa présence chaleureuse, avec Elisabeth son épouse, rassurait toujours car ils savaient tous les deux, militants aguerris, nous apporter une vraie lumière.

    Nous ne le verrons plus aux manifestations pour les droits de l’Homme, défendre les travailleurs, les étrangers, les migrants, les victimes et descendants de victimes de la colonisation et tous les réprouvés de notre société injuste.

    Nous ne le verrons plus apporter ses connaissances ou une juste contradiction lors de conférences, rencontres, colloques divers donnant une belle voix à la Ligue des droits de l’Homme.

    Non, nous ne verrons plus François NADIRAS et ne l’entendrons plus davantage car depuis hier soir ce grand militant nous a quitté. Certes il laisse derrière lui une grande trace lumineuse faite du souvenir de ses interventions, mais aussi de ses écrits divers, notamment le journal en ligne de sa section de Toulon, qu’il avait créé, que des universitaires, historiens, chercheurs ont reconnu et utilisent pour leurs travaux. Mais il est difficile de se résoudre à cette grande absence.

    Les militants de la Région PACA le pleurent déjà, mais aussi beaucoup de membres de la LDH qui ne l’oublieront pas.

    Notre tendre affection militante pour Elisabeth, notre souvenir respectueux pour leurs proches et les membres de leur famille et enfin notre souvenir et soutien fraternels aux militants et responsables de sa section auxquels il doit déjà cruellement manquer.

    Pour le Comité régional PACA

    Henri ROSSI

     


     
    Mardi 29 Août 2017 à 14:34   Supprimer le commentaire

     

    Je ne sais comment l'expliquer mais j'avais eu le sentiment ces derniers temps que notre ami François Nadiras était sur la fin de ses jours.
    Je sais qu'il était né en 1941, un an de moins que moi donc, et qu'il était atteint d'une maladie évolutive.
    Mon premier contact avec lui remonte a dans les années 2010. Je lui avais envoyé le récit de mes souvenirs de la guerre d'Algérie et il en avait publié sur le site qu'il animait plusieurs extraits.
    Nous avons eu quelques contacts, soit par Internet, soit pas téléphone. Le dernier en date est assez récent, il accusait réception de mon analyse de la situation en Algérie avec les séquelles de la décennie noire.
    Le 14 mars 2015, alors que je ramenais Jean-François Gavoury et Jean-Philippe Aoudia dans ma voiture après le contre-rassemblement que nous avions organisé contre le changement de nom de la rue du 19 mars 1962, il avait appelé Jean-François sur son téléphone portable pour lui donner son sentiment sur les informations qu'avait communiquées la radio sur les événements de Béziers. Il avait fait état du peu d'écho qu'avait eu la tentative de Ménard de faire scander par ses sbires le fameux slogan "Algérie française".
    François Nadiras était agrégé de mathématiques, ce qui ne manquait pas de m'impressionner.
    A tous ceux que ce deuil afflige je présente mes condoléances.

     


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    Mon blog gêne certains

     et j’en suis fier

    Un nostalgique de l’armée coloniale en Algérie m’a envoyé un message qui frise la diffamation en prétendant que je suis un traitre à la France et en plus me menace, voici ce qu’il écrit en laissant ses fautes d’orthographe :

    *****************************************************

     

    Vos écrits  

     
     
         
     
     

    c'est un tissu de mensonges vous vous rendez pas compte vous salissez l'ARMEE FRANCAISE ! les pauvres pieds-noirs les harkis les musulmans pro-français !!! vous valoriser les poseuses de bombes !!! monsieur vous êtes un traite a la France ! j'informes les asso d'anciens combattants !
    on va se revoir !

     
     
     

    -- envoyé par gimer  

    marcel.gimer@gmail.com

     
           

    **********************************************

    Alors je me suis aidé d’un article de mon ami Henri Pouillot paru en 2011 pour lui répondre :

    Ah elle était belle l'armée française en Algérie, une armée dont j'ai fait partie pendant 21 mois (contre ma volonté, bien sûr)... mais j'ai eu de la chance je n'ai pas de sang sur les mains, j'ai deux regrets, celui d'avoir perdu 21 mois de ma jeunesse dans "cette très sale guerre d'Algérie" et celui de ne pas avoir eu le courage des déserteurs, des objecteurs de conscience ou des insoumis, alors le dénommé Marcel Gimer qui me menace ferait bien de faire attention à ce qu'il dit... Les tissus de mensonges nous connaissons ceux qui les prononcent... Je lui présente un article de mon ami Henri Pouillot qui commente le film « Algérie, Mémoires meurtries » Un film équivoque, révisionniste.  

    "Notre ami Henri Pouillot a raison d'écrire que ce film est équivoque et révisionniste. Une fois de plus nous remarquons la présentation, en avant-première, par, entre autre, l'UNC, cette association qui fréquente, sur le plan national, les milieux nostalgiques du colonialisme et extrémistes. Pour cela et pour toutes les omissions ou mensonges  "volontaires" ce film ne devra jamais être "une référence historique" Vous pourrez aussi, prendre connaissance des premiers commentaires à cet article et, si vous le souhaitez en écrire, vous-même, sur le Site d'Henri Pouillot  :

    http://www.henri-pouillot.fr/spip.php?article241 

    « Algérie, Mémoires meurtries » 

    Un film équivoque, révisionniste 

    Vendredi 1er avril 2011, par Henri POUILLOT // 50ème Anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie 

    « Algérie, Mémoires Meurtries » 

    Film de Éric BEAUDUCEL et produit par ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense.


     

    Ce film a été présenté en avant première le 31 mars 2011, à l’Ecole Militaire de Paris par l’UNC (Union Nationale des Combattants). Bien que le choix de cette date fut symbolique, le 50ème anniversaire de l’assassinat de Camille BLANC, maire d’Evian par un commando de l’OAS voulant s’opposer aux négociations encours dans cette ville, cet épisode a été oublié dans le film. 

    La présentation de ce film produit par l’ECPAD, faite lors de cette présentation spéciale en avant-première est significative : Au sujet de la Guerre d’Algérie, il fallait réaliser un travail sérieux parce que "on ne s’y retrouvait pas dans ce qui est paru à ce jour", sur cette question. Il a été réalisé "pour ceux qui ne connaissent rien ou sont mal informés, sans rien renier de nos convictions". Présenté de cette façon par l’UNC et l’ECPAD, cela situe bien les objectifs de ce film prévu pour "officialiser" la démarche prévue pour la commémoration du 50ème anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie. Je pense qu’il va y avoir une large diffusion de ce film qui sera considéré comme LA référence sérieuse sur cette Guerre d’Algérie. 

    Ce film est TRÈS habile, remarquable pour les raisons suivantes : 
    Il y a une participation importante de Michel Rocard, de Jean-Pierre Chevènement, de Djoudi ATTOUMI (ancien de l’ALN, adjoint de Amirouche) qui permettent ainsi de donner une caution semblant non partisane.
    Sa façon d’évoquer la Guerre d’Algérie où l’essentiel est évoqué : la torture, l’OAS, les barricades d’Alger en janvier 1960, le putsch d’avril 1961, la fusillade de la Rue d’Isly à Alger du 26 mars 1962, la répression du 8 mai 1945, la bataille d’Alger, les exécutions sommaires…
     

    MAIS les mensonges par "omission" sont atterrants. D’une part les viols, les ratonnades, les villages rasés au napalm, les corvées de bois, des pieds noirs favorables à l’indépendance de l’Algérie,… tout cela n’a pas existé !!! 

    MAIS, dans les aspects évoqués, la présentation des faits est souvent très tendancieuse :
    La torture : oui, elle a existé, mais quand on entend certains dire, comme dans certains reportages vus à la télévision, que tous les militaires ont torturé, c’est un mensonge. J’ai bien l’impression que j’étais directement et personnellement visé dans ces allusions. Je ne l’ai d’ailleurs jamais dit. Mais l’essentiel était d’oublier de dire qu’elle était devenue une institution, une pratique généralisée, même si c’était seulement de petits groupes qui en avaient la charge. A aucun moment l’interrogation sur son "efficacité" sauf celle d’un prêtre qui évoque un cas de conscience : en ayant fait stopper une de ces séances "d’interrogatoires sévères", n’avait-il pas empêché de savoir où étaient cachées les bombes qui allaient risquer de tuer des innocents…
     Le 26 mars 1962 : les spectateurs, ne sauront qu’une chose : ce sont des tirailleurs algériens qui ont tiré sur des manifestants. Ils ne sauront pas que c’est l’OAS qui appelait à mettre en cause le cessez-le-feu signé une semaine plus tôt. Ils ne sauront pas que des tireurs des commandos de l’OAS ont tiré sur les militaires, provoquant ainsi une inévitable riposte.
     Le 8 Mai 1945, les spectateurs sauront qu’il y a eu une centaine d’européens de tués par les Algériens, mais ils ne sauront pas que le déclenchement de cette réaction provient de l’assassinat, par un gendarme d’un jeune scout musulman manifestant sa joie pour ce 8 Mai 45 en brandissant un drapeau algérien.
     

    Les attentats à la bombe à Alger. Le premier a été réalisé par un policier, rue de Thèbes, à la Casbah, mais ce n’est évidemment pas dit. Ce n’est qu’après que le FLN a déclenché ce type d’attentats. L’intervention la négociation menée par Germaine Tillon pour les faire stopper n’est pas évoquée. La trêve avait été respectée tant que les exécutions capitales avaient été suspendues. Un oubli ?
    Le 13 mai 1958. Le scénario présenté est digne d’une fiction ridicule.
    Les barricades d’Alger de Janvier 1960, ce n’est pas beaucoup plus sérieux. "Une poussée de fièvre" ??? Le nombre des victimes militaires est minimisé.
    Les camps de regroupements qui n’étaient autre que des camps d’internement, même avec l’éclairage de Michel ROCARD, sont évoqués avec une banalité indécente, tellement ils sont une procédure officielle de la France, indignes d’un pays se présentant comme la Patrie des Droits de l’Homme.
    "Les crevettes Bigeard" : Comment se fait-il que les témoins consulté, ayant participé aux "Commando Georges" du Général Bigeard n’ont pas évoqué cette "spécialité" ? Ce film qui prétend informer ceux qui ne connaissent pas cette Guerre d’Algérie auraient du savoir que ce Général avait "inventé" une technique infaillible pour se "débarrasser" de prisonniers (sans qu’ils aient été jugés) : ils avaient les pieds scellés dans un bloc de béton avant d’être "largués" dans la mer d’un avion ou d’un hélicoptère. Au début, sans ces sabots en bétons, des Algériens étaient parvenus à rejoindre la côte à la nage. Ce sont des milliers de personnes qui ont été assassinées de cette façon. Pire, peut-être, c’est avec cette technique française exportée en Argentine que sont disparus 30.000 hommes pleurés par le "Folles de la place de Mai". Encore un oubli !!!
    Le putsch du 21 avril 1961 est quand même évoqué, mais l’un des aspects fondamental est "oublié" : le rôle déterminant des appelés du contingent pour l’échec de cette forfaiture.
    Les viols ? pratiqués souvent massivement comme des humiliations des femmes algériennes, mais aussi comme des moyens de torture, du fait de la culture familiale des Algériens ne sont pas évoqués.

    Les Villages rasés au napalm ? Voici un éclat d’une de ces bombes que j’ai ramassé le 26 novembre 2004, sur le sol d’un village, près de Khenchéla, qui comptait 800 habitants et entièrement rasé début novembre 1954. Il y a eu des dizaines, sans doute même des centaines, d’Ouradour mais cela est aussi oublié.
    Le 17 octobre 1961 ou le 8 février 1962 : c’est quoi ? Ces 2 crimes d’État commis à Paris dont le préfet de police Maurice PAPON porte une très lourde responsabilité, n’ont toujours pas été reconnus comme tels ni condamnés. Pourtant, le 17 octobre 61 se sont des centaines d’Algériens qui seront massacrés par la Police Nationale. Le 8 février 62, 9 militants seront assassinés par la Police Nationale au Métro Charonne, leurs obsèques mettront des centaines de milliers de personnes dans la rue pour leur rendre hommage. Ce dernier évènement accéléra le processus de négociations et le cessez-le-feu sera signé peu de temps après. Ignorés dans ce film !!!
    L’assassinat du Commissaire central d’Alger Roger Gavoury ou ceux des 6 inspecteurs de l’éducation nationale des Centre sociaux  ? Sans importance, pas besoin de les évoquer !!! Ce sont les commandos Delta de l’OAS qui les ont commis, avec à leur tête un ancien Lieutenant (Roger Degueldre), déserteur qui fut condamné à mort et exécuté…
    Les propos de jean-Pierre CHEVENEMENT, à la fin de ce film sont affligeants : il dit qu’il peut comprendre l’attitude de certains militaires qui ont été déçus. Mais il est vrai qu’il est dans une même logique, depuis qu’il a inauguré une rue "Colonel Jeanpierre", ce légionnaire qui s’est illustré lors de la Bataille d’Alger de 1957, pour honorer ce militaire, et la Légion. 

    P.-S. 

    Vraiment, c’est un film consternant. On constate que l’Armée Française reste sur ses mêmes conceptions que pendant la guerre d’Algérie, de sa légitimation de sa théorie de la guerre révolutionnaire avec sa cohorte de crimes contre l’humanité qu’elle a générée, et justifie encore aujourd’hui. 

     


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    Fatima Besnaci-Lancou

    « Votre livre peut être considéré avec le rapport Rocard sur les camps de regroupement comme une référence, rare, dans la connaissance de l’univers concentrationnaire français en Algérie.»

    Michel Dandelot

     

     

    Prisons et camps d’internement en Algérie

    de Fatima Besnaci-Lancou

    Plongée dans l’univers concentrationnaire français

    en Algérie

     

    C’est un ouvrage dense, froid, même «glaçant et glacial» que vient de commettre la chercheure et docteure en histoire Fatima Besnaci Lancou. Prisons et camps d’internement en Algérie : Les missions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la guerre d’indépendance 1955-1962, publié en mai dernier aux Editions du Croquant, remet de la lumière dans l’âge sombre de l’univers concentrationnaire et carcéral français en Algérie.

    Préfacé par le sociologue, professeur des universités, Aïssa Kadri, l’ouvrage (570 pages), restitue, dans un style dépouillé, étonnamment distancié, l’envers et l’endroit de cette Algérie française qui a fonctionné comme une «vaste prison», où le droit et la justice ont été bafoués : «Si l’on se base sur les statistiques de différentes sources recoupées et comparées, c’est un peu plus de trois millions cinq cent mille Algériens, voire quatre millions de personnes qui ont connu l’univers carcéral, mis systématiquement et méthodiquement en place par les autorités coloniales, soit presque 40% de la population de l’époque, ce qui est considérable dans une situation où le rapport de forces entre les belligérants en présence était incommensurablement inégalitaire».

    L’opus, une recherche qui va «compter dans l’historiographie» de la guerre d’Algérie, éclaire «la systématicité de la répression coloniale, son caractère délibéré, pensé et organisé», se veut déjà comme un «révélateur, du côté français, de quelque chose qui a été tu et qui relève d’une mémoire négative où, en demandant de nommer les choses, aux témoins et aux générations, on les retire de leur champ de vision. Et du côté algérien, où on passe pour reprendre les mots de l’historien Denis Peschanski, auteur de La France des camps, de lieux sans mémoires, à des mémoires sans lieux, où la quasi-totalité des camps décrits ici ont sinon disparu, ou reproduit pour certains les logiques de la répression(…)».

    L’auteure, pour les besoins de sa recherche, compilera, avidement les archives du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) mises à la disposition des chercheurs en 2004, – 10 ans avant le délai réglementaire de 50 ans –, notamment les dossiers du sous-fonds classés dans les cotes B AG (regroupant l’ensemble des archives des initiatives du CICR en mission entre 1951 et 1965, en l’occurrence celles prises lors de la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962). La série B AG 251 comporte des documents relatifs aux activités opérationnelles du Comité international. Une série qui réunit quasiment tous les rapports de mission des membres du Comité et des délégués. Les autres dossiers contiennent, entre autres : rapports de mission et bordereaux d’envoi, correspondances et télégrammes reçus et envoyés, procès-verbaux d’entretiens, documents reliés, comptes rendus de réunion, des photographies, cartes, plans, brochures, affichettes, diplômes, dépliants, rapports médicaux, d’enquêtes ou d’activités, lettres d’associations françaises, des autorités françaises, du FLN, de protestations de plusieurs Croix-Rouge et Croissant-Rouge, etc.

    … Centres de rééducation des rebelles 

    En tout, 464 visites de divers lieux de détention effectuées par les délégués du CICR, dont 139 concernent les établissements pénitentiaires, que l’ouvrage passe au crible de «manière très rigoureuse», rendant compte de la diversité des lieux et de leurs statuts, du sordide de la vie carcérale, de ces «conditions souvent infrahumaines» entrecoupées de quelques «moments fugaces d’humanité».
    «Une première typologie des établissements d’incarcération est établie. Des centres d’hébergement aux CTT (Centres de triage et de transit) en passant par les CMI (Camps militaires d’internés pour les rebelles capturés les armes à la main, et faisant partie d’une bande armée ou non), Fatima Besnaci-Lancou dresse un panorama tout à fait précis et exhaustif de la situation qui prévaut dans l’année 1955, première mission, jusqu’à l’année 1958, dans un premier temps, où les autorités font un pas dans la prise en considération relative du statut de prisonniers pris les armes à la main (PAM). Ceux-ci, déclarés dangereux, réfractaires à toute récupération, sont internés dans des Camps militaires d’internés, spécialisés (CMIS), soit dans une Section spécialisée du CMI (SS CMI) et également dans des Centres de rééducation des rebelles pris les armes à la main (CDRP) où certains internés sont mis à la disposition des militaires pour des travaux de manœuvre (…).

    Sans parler des camps de regroupement où «plus d’un million d’Algériens sont parqués et surveillés par les SAS (Sections administratives spécialisées), les Mokhaznis ou l’armée (…)». Cette typologie recoupe une «spécialisation des centres que l’auteure, transcendant une logique de répression totale, caractérise de manière détaillée à travers une sociographie des catégories de populations dominantes qui y sont internées : Lodi, celui des communistes et syndicalistes (118 Européens internés à partir de 1957), Paul Cazelles qui est celui des militants de la Bataille d’Alger, Tefeschoun avec la création d’une section femmes, Arcole, qualifié centre des irréductibles, Bossuet, celui des agitateurs politiques actifs, Berrouaghia, Djorf, Camp Maréchal, Sidi Chami, Saint Leu, puis plus tard des CMI (14 Centres militaires pour internés) et des CMIS (spécialisés pour les éléments dangereux) Boghar, Ksar Thir, etc.».

    Toutes les lois, rappelle le préfacier, qui suivent la radicalisation de la lutte pour l’indépendance (loi du 31 mars 1955 relative à l’état d’urgence et la loi sur les pouvoirs spéciaux de mars 1956) accélèrent et généralisent la répression. «Pendant ce qui a été désigné Bataille d’Alger, le nombre d’arrestations est exceptionnellement important. En quelques mois, de janvier à juin 1957, des milliers de suspects sont arrêtés ; plus de 3000 d’entre eux disparaissent définitivement.

    Ces hommes et ces femmes arrêtés par des militaires ne sont pas déférés devant la justice, mais d’abord enfermés dans des camps connus sous différentes appellations : centres de regroupement, centres de transit, centres de tri, camps dits “de triage”, centres de triage et d’hébergement provisoire, centres d’interrogatoire, lieux-dits, connus, de sinistre mémoire comme la ferme Ameziane à Constantine, la ferme Bousselham à Sétif, la villa Sésini à Alger. Il y avait plus de 200 camps, répartis sur tout le territoire algérien, directement rattachés aux 4 corps d’armée (Alger, Constantine, Oran, territoires du Sud). Près d’une trentaine se trouvaient dans l’Algérois et dépendaient du corps d’armée d’Alger, comme celui d’El Biar qu’Henri Alleg nomme centre de tri. Centre de tri dissimulé à la 4e mission du CICR, qui se trouvait à Alger de mai à juillet 1957 ; centre où Larbi Ben M’hidi, Ali Boumedjel, Maurice Audin, torturés, ont disparu (…)».

    De camp en camp, la descente aux enfers 

    Aïssa Kadri (membre avec Delphine Perrin et Hocine Zeghbib du Comité éditorial de la collection Sociologie historique) met en relief la trajectoire «emblématique» de Fatima Besnaci-Lancou, symptomatique des déchirures algériennes nées de la colonisation. «Sa propre famille, déchirée et partagée par les circonstances qui la dépassaient, a été elle-même fracturée et divisée entre nationalistes, indépendantistes et engagés ou supplétifs de l’armée française».

    Comme des centaines de milliers de paysans algériens dépossédés, expropriés, refoulés, sa famille a été déplacée en situation coloniale loin de ses terres. «Ses grands-parents maternels ont connu très tôt les camps de regroupement, celui notamment de Gherdous, à douze kilomètres de Novi, actuellement Sidi Ghilès, et ses grands-parents paternels, un déplacement au cœur de Novi où elle a vécu enfant jusqu’à huit ans, avant de connaître les camps du sud de la France. Et son oncle maternel a connu les camps qu’elle décrit dans l’ouvrage, notamment le CTT de Gouraya où il a été torturé et il a fini par rejoindre l’ALN où il est resté au maquis jusqu’à la fin de la guerre et est devenu gendarme dans l’Algérie indépendante. L’histoire de sa famille se confond avec celle des camps : de regroupement, d’internement, ou encore de relégation.

    Elle reste elle-même profondément marquée par cette descente aux enfers. De camp en camp, (…)».Fruit d’un travail de recherche universitaire, un «travail qui confine à celui d’entomologiste, du cartographe scrupuleux et rigoureux dans la restitution du fait le plus ténu, et dont la cartographie des camps, avec leurs caractéristiques, leurs spécificités, les catégories de populations qui y passaient, peut être considérée avec le rapport Rocard sur les camps de regroupement comme une référence, rare, dans la connaissance de l’univers concentrationnaire français en Algérie.» 

    SOURCE : https://www.elwatan.com/edition/actualite/plongee-dans-lunivers-concentrationnaire-francais-en-algerie-20-08-2018 

     


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    Le général Salan a institué les premiers centres

    de torture à Béni Saf

    Le général Salan a institué les premiers centres de torture à Béni Saf

    Le général Raoul Salan

    «Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire.»  Proverbe arabe 

    Algérie 1958, une année très dure, difficile, une année charnière pour la Révolution algérienne et également pour le colonisateur français. Après le 13 mai 1958, putsch ou coup d’Etat, les partisans de l’Algérie française ont pris le pouvoir en Algérie, forçant le gouvernement de Pierre Pflimlin, à Paris, à donner les pleins pouvoirs au général Salan.

    Ces événements ont eu des conséquences fâcheuses au niveau des localités régionales algériennes, en l’occurrence la région de Béni Saf qui va retenir plus notre attention plutôt historique par témoignages interposés.

    C’était en septembre 1958 que le général Salan a débarqué à Béni Saf où il a livré à une population arabe venue de force assister à son discours programme historique au niveau de la plage du Puits dans le but d’institutionnaliser des «paras» mais aussi la milice OAS afin de saper par une main de fer la résistance algérienne (FLN et ALN) ; entre-temps, il avait traité les Bénisafiens de «fellagas» et avait nommé le libraire Garcia de chef de la milice… OAS.

    L’instabilité qui suivra entraînera la fin de la IVe République, le retour au pouvoir du général de Gaulle et le soulèvement des milices de droite.

    De Gaulle reprend le pouvoir 

    Il assoit un gouvernement acquis à la cause de l’Algérie française ; une idiologie ancienne, confrontée par le recul du socialiste Guy Mollet. Ce dernier, élu en 1955 sur un programme de paix en Algérie, sera convaincu par les Français d’Algérie.

    Le 6 février 1956, ces derniers manifestent contre cette politique, à leur tête P. Lagaillarde, ancien avocat et député (sans étiquette) du département d’Alger, activiste nationaliste et anti-indépendantiste, partisan de l’Algérie française, Joseph Ortiz, activiste français ; Jean-Jacques Susini, né à Alger, homme politique français, cofondateur de l’Organisation armée secrète (OAS) et consorts.

    L’Algérie de 1958 avait réussi la structuration politique et militaire à l’intérieur du pays et renforçait ses liens à l’extérieur par son réseau diplomatique et ses diverses représentations.

    Il s’ensuivit la formation d’un gouvernement provisoire (GPRA) et même la formation d’une équipe de football par l’appel de tous les joueurs de la discipline. La plupart venaient de France qui disputait cette année 1958 la Coupe du monde en Suède. Cet été 1958 de la sixième Coupe qui s’est déroulée du 8 au 29 juin.

    Le regroupement de nos footballeurs s’est effectué par analogie à l’appel de l’UGEMA sous le slogan historique : «… Avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres ! A quoi donc serviraient ces diplômes qu’on continue à nous offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement…». L’UGEMA représentait l’organisation estudiantine, le 14 juillet 1955, à l’initiative d’un groupe d’étudiants. Taleb Ibrahimi en sera son premier président.

    Par ailleurs, le général Challe mit en place une opération de grande envergure sur toute l’Algérie avec l’opération «Pierre précieuse» ; le but était de briser les structures militaires politiques du FLN-ALN. L’Algérie a été ceinturée par les lignes Morice et Challe, ces deux lignes (en fils barbelés électrifiés et minées) de la frontière Ouest (Morice 1958) et (Challe 1959) s’étendent sur la frontière marocaine et tunisienne.

    «Celui qui compte sur les chaussures d’un mort, marchera longtemps pieds nus.» Proverbe arabe 

    1957-1958 étaient des années ascendantes de la lutte armée, les combattants affluaient et les zones d’insécurité s’étendaient et étaient hors de portée et le seul chef de la wilaya d’un QG à l’extérieur du pays était hors de portée de l’armée française. Houari Boumediène en tant que chef d’état-major disposait des meilleures communications avec les points chauds de la guerre d’Algérie à l’intérieur comme à l’extérieur.

    Il était plus question d’avoir des renseignements sur une personne pour son arrestation, un filet tendu ramenait toute personne à prime soupçonnée.

    «Ne dis pas tes peines à autrui ; l’épervier et le vautour s’abattent sur le blessé qui gémit» Proverbe arabe 

    C’est ainsi qu’à Béni Saf, et ce, pendant plus d’un mois, la population a vécu des journées noires et atroces car les directives de Salan s’exécutaient d’une manière très forte.

    Les accusations s’opéraient en plein jour sans discontinuer. Toutes les structures administratives, socio-économiques furent touchées de plein fouet : l’unique pharmacien arabe et musulman nommé Rahal, membre de l’association des Ulémas et son fils ont été fait prisonniers ainsi que les commerçants arabes jeunes et vieux, les fonctionnaires arabes de la mairie, les politiciens faisant partie de l’OCFLN, les pêcheurs arabes et les ouvriers arabes de la mine de fer, les hommes et les femmes.

    Aucune de ces personnes n’échappa à la torture et à l’embastillement. Il faut croire que c’est cette année 1958 que furent intronisés par le général Salan les centres de tortures ; il s’agissait du sous-sol de la salle des fêtes (2e bureau) où mon père, Benallal Missoum, était parmi les premiers à subir les atrocités de la torture dans ce centre, et le second centre de torture se situait dans la villa dite «Labilla» (5e bureau) ; aujourd’hui, elle abrite le Musée des anciens moudjahidine et dont les centres de torture sont conservés pour le musée.

    Le centre du groupement militaire de la plage du Puits était aussi un lieu de torture, de même que le 3e bureau de la plage du Puits. Le nombre de centres de torture était impressionnant pour dire que la torture était bel et bien institutionnalisée par la France officielle et que les Bénisafiens n’ont pas échappé aux supplices comme tous les Algériens.

    «N’ouvre la bouche que si tu es sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence.     Proverbe »arabe 

    Des dizaines de révolutionnaires furent assassinés sous la torture ou jetés vivants dans les galeries de la mine de Camerata et Sidi Ali, ou encore dans le puits de l’actuel «Makam Echahid».

    Nous retenons, pour l’exemple, Safi Ould Tonio Moro ou Fatima la couturière, ainsi que Mankouri Halima en une seule nuit ! Ces deux martyres furent exécutés parmi un groupe de 35 victimes ; à ce jour, leurs corps n’ont pas encore été retrouvés.

    Les sept frères Boubakeur : «La famille aux 7 chouhada de Béni Saf : l’histoire d’une famille décimée par la France», dont certains ont été enterrés vivants après avoir été torturés ; un autre après avoir subi la torture a été jeté en pâture à un chien pour être dévoré jusqu’à ce que la mort l’emporte et bien d’autres personnes décédées sous la torture, comme les frères Zenasni Amar et Kadar dit «Tekfa», ils ont été ligotés à un poteau électrique en bois près de l’actuel «Makam Echahid» et déchiquetés par une bombe que l’armée française avait placée sur eux.

    Les pires atrocités ont été l’œuvre de l’armée française officielle après la venue du général Salan. La cité minière avait connu d’autres vagues d’arrestations en 1955.

    Elles eurent lieu dans les administrations où plus de 100 personnes furent emprisonnées au camp de saint Lieu en février 1957 ; cinq Bénisafiens, parmi lesquels les enseignants Benabdallah Mohamed et Berkane Mohamed (mineur de l’époque), connurent le camp de la région d’Aïn Eddjaj ; cette opération fut la plus terrible et la plus meurtrière.

    Les survivants à cette tuerie seront isolés dans un camp de Sidi Benadda, dit «Trois marabouts», un autre centre de détention et de torture ainsi que celui de Rio Salado, dit El Malah. Le nom de Si El Missoum est intimement lié à la guerre de Libération nationale, lui, le martyr qui a choisi de donner sa vie pour l’Algérie.

    Un chahid sans tombe 

    Natif de la nouvelle commune Emir Abdelkader, mon père Benallal Missoum est présumé né en 1920. Après une solide formation en langue arabe et en sciences islamiques acquise auprès de l’imam Ahmed Ben Bakhit, Benallal Missoum devient vers la fin des années 1940 et début des années 1950 l’un des membres actifs du mouvement réformiste religieux, créé par Abdelhamid Ibn Badis en Algérie et dont le slogan est l’affirmation de l’identité algérienne avec ses trois constantes : l’Islam est notre religion, la langue arabe est notre langue, l’Algérie est notre patrie.

    Convaincu que l’ancrage identitaire et religieux de la société algérienne passe aussi par les lieux de culte, Benallal Missoum se voit chargé de la construction de plusieurs mosquées à travers les villes et même les zones rurales. L’une de ces mosquées sera érigée dans le quartier de son grand-père qui était le lieutenant de l’Emir Abdelkader et abrite à ce jour des caches souterraines utilisées pendant la guerre de la Révolution algérienne.

    Mais bien qu’impliqué dans la vie religieuse et socio-éducative de sa communauté, il n’en oublie pas pour autant ses engagements militants. Aussi, dès le déclenchement de la guerre de Libération nationale, il n’hésite pas à prendre les armes, multipliant avec son ami et beau-frère, Belharizi Belabes, les opérations d’éclat, visant des intérêts français.

    Toujours en contact avec Si Kaddour et son frère Si Tahar, ses compagnons d’armes, Si El Missoum met en place des plans d’action avec toute la logistique nécessaire, toujours dans la discrétion la plus absolue pour ne pas éveiller les soupçons.

    Il parvient même à faire construire des casemates, dans la discrétion la plus totale, dans les parages de la plâtrière. Certaines de ces caches seront détruites lors de la bataille des M’Kadids durant l’été 1956. Contraint de déménager à Béni Saf, chez son père, pour échapper aux éventuelles accusations qui pouvaient peser sur lui à la suite des opérations d’incendie de plusieurs fermes coloniales, Benallal ne se sent pas plus en sécurité.

    Il déménage donc à Oran et s’installe quelques jours chez son oncle M’Jahed avant de trouver une location. Après une première perquisition du domicile familial qui s’est avérée infructueuse, les éléments de l’armée française finiront par arrêter Si El Missoum lors d’une visite impromptue à sa famille en cette fin de l’année 1958.

    Conduit dans une caserne située dans le quartier Plan 2, il sera torturé pendant plusieurs jours avant d’être transféré vers la prison de la caserne de Remich. Là, il subira encore toutes sortes de tortures et de sévices avant de disparaître. Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle de lui, il paraît selon certains témoignages, qu’il a été tué et enterré dans la région montagneuse de Sidi Bounouar ( région de Béni Ouarssous).

    SOURCE : https://www.elwatan.com/edition/contributions/le-general-salan-a-institue-les-premiers-centres-de-torture-a-beni-saf-24-08-2018

     

    Béni Saf : Lorsque j’ai vu ce nom dans mes « alertes web » je me suis dis, tiens quelqu’un m’a déjà parlé de cette petite ville d’Algérie, alors j’ai trouvé, cliquez sur le lien

    Béni-Saf : Lorsque j’ai vu ce nom dans mes « alertes web » je me suis dis, tiens quelqu’un m’a déjà parlé de cette petite ville d’Algérie, alors j’ai trouvé, cliquez sur le lien dans cet article :

    http://www.micheldandelot1.com/beni-saf-lorsque-j-ai-vu-ce-nom-dans-mes-alertes-web-je-me-suis-dis-ti-a113050166 

     


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    Vacquerie-le-Boucq 

    Soixante ans après sa mort en Algérie, son copain d’enfance lui rend hommage « pour se souvenir »

    C’est un hommage insolite qui devait se dérouler ce dimanche au cimetière de Vacquerie-le-Boucq. Après qu’un jeune du village a été tué, soixante plus tôt, pendant la guerre d’Algérie, son copain d’enfance a organisé une cérémonie en son honneur. La première.

    La belle-sœur de Pierre Beaumont, dont le mari est décédé, conserve précieusement ce cadre à la mémoire du défunt soldat.

     

    Enfants, ils partageaient leur dimanche après-midi. Adolescents, à quinze ou seize ans, ils cheminaient ensemble et en groupe à bicyclette pour se rendre dans les bals et les ducasses des alentours. C’était l’époque d’une jeunesse épanouie dans les villages ternésiens et voisins de Vacquerie-le-Boucq et Fortel-en-Artois, une jeunesse fracassée peu après par la guerre d’Algérie. Fauchée dans le cas de Pierre Beaumont, tué en service le 22 août 1958 dans le 504e bataillon du Train, à Djebel Tafara. Il allait avoir 24 ans.

    Son copain Pierre Deboffe ne l’a pas oublié, avec qui il entretenait une correspondance pendant sa mobilisation à quelques centaines de kilomètres de son commandement et qui, résidant aujourd’hui à Villeneuve-d’Ascq, continue à se rendre sur la tombe de ses proches. Y compris à Vacquerie-le-Boucq où repose le corps de son défunt compagnon, rapatrié deux mois après son décès.

    Cette année, «  je me suis rendu compte que ça allait faire soixante ans, devise Pierre Deboffe. Je me suis dit que ce serait probablement le dernier hommage que nous pourrions lui rendre ensemble, car dans dix ans, pour le 70e anniversaire, qui sera encore là pour se souvenir ?  » Jamais encore une cérémonie ne s’était déroulée en son honneur.

    Un double anniversaire

    Ce dimanche, un cortège devait donc partir de la mairie en direction du cimetière pour un dépôt de gerbe appuyé à la mémoire de Pierre Beaumont. Y étaient conviés des représentants de la Région, du Département, les maires des communes concernées et les anciens combattants. «  Début août 58, Pierre m’écrivait, relate son copain d’enfance. Il me faisait part de son ras-le-bol de cette guerre. (…) Et puis vint ce 22 août. (…) Pierre ne pourra pas m’écrire pour me raconter cette journée car entre nous, il n’y aura plus d’échange de courrier.  »

    Pierre Deboffe, à l’initiative de la cérémonie, figure aujourd’hui parmi les membres du Souvenir français et des gardes d’honneur de Notre-Dame-de-Lorette. Ce mercredi marquera deux anniversaires : il aura 81 ans et son camarade sera mort depuis soixante ans.

     

    Pas de monument aux morts

     

    «  C’est très, très rare.  » À Vacquerie-le-Boucq, le village ne dispose d’aucun monument rendant hommage à ses soldats morts pour la France. Qui sont quatre, toutes guerres confondues. Particularité, «  il y a une plaque au nom de Pierre Beaumont à l’intérieur de l’église  ». Aussi Pierre Deboffe remue-t-il ciel et terre pour changer la donne : auprès de la Région ou encore du Souvenir français, il sollicite quelques deniers pour ériger un monument aux morts. Rien d’extravagant, «  on demande juste une petite stèle avec les noms des victimes gravés dans le marbre  ».

    En remerciements à Pierre Deboffe, en souvenir de Pierre Beaumont "Des paroles justes, parfois émouvantes à chanter pour ceux qui l'ont vécu, et où tout est dit…Oui l'amitié c'est un peu la force qui leur a permis de tenir de longs mois loin de leur pays" 

     


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    En 2013 "la petite Dany du Milk Bar" revient pour la première fois  sur les lieux qui ont marqué son enfance

    Louisette Ighilahriz c’est elle, rappelez-vous, elle a été la poseuse de bombe du FLN au Milk Bar mais hier, dans le quotidien algérien « tsa-algerie.com » la grande reportrice française Anne Nivat écrit cet article :

    « Si vous êtes un homme, tuez-moi ! »

    C’est grâce à Louisette Ighilahriz*, à qui le journal le Monde a consacré sa « Une » ainsi que plusieurs articles, que la pratique de la torture par l’armée française durant la guerre d’Algérie est redevenue d’actualité au début des années 2000.

    La polémique qui s’en est suivie a fait sortir du bois tous les tortionnaires et leurs complices : les généraux Aussaresses, Schmitt, Bigeard, Massu…

    La France chiraquienne était sens dessus-dessous, rattrapée par son passé par la faute d’un bout de femme qui cherchait non pas à se venger, mais juste témoigner de ce qu’elle a subi, et aussi, si étonnant que cela puisse paraitre, de sa reconnaissance pour un…militaire.  Paradoxal ? Oui, mais cela vaut explication dans le récit de sa vie.

    Trop dégueulasse pour être violée

    Louisette, combattante au grand cœur, a eu le courage de dénoncer ce qu’elle a subi dans sa plus intime intimité. Arrêtée  alors qu’elle était au maquis, criblée de balles, mille fois elle a pensé mourir sous les sévices et mille fois elle renait, blessée dans sa chair, blessé dans son cœur, mais l’honneur sauf.

    En dépit des tortures du tristement fameux capitaine Graziani, sous l’œil du colonel Bigeard à la grande gueule, et le général Massu qui fera son « coming out » par la suite, elle ne dira pas un mot. Ne se mettra pas à table. Elle est du sang dont on fait les héros.

    Extrait, juste pour avoir un avant-goût de la cruauté des tortionnaires : « Les méthodes de Graziani étaient de plus en plus « musclées ». À présent, je ne comptais plus les gifles et les coups de poing. Mais l’essentiel de ses tortures ne s’exerçaient pas à mains nues. Il était toujours armé d’ustensiles pour s’acharner contre mon plâtre (NDLR : Louisa a été plâtrée à la suite de ses blessures par balles tirées par des paras lors de son arrestation). (…) Il ne pouvait pas non plus me violer, j’étais trop dégueulasse ! En revanche, il m’enfonçait toutes sortes d’accessoires dans le vagin. J’avais l’impression qu’il avait du temps à perdre, car je maintenais toujours mes dires. (…) Je ne lui enjoignais même plus de cesser, mais je lui disais que je préférais mourir : « Vous n’êtes pas un homme, si vous ne m’achevez pas. »-telle était ma rengaine ».

    Elle a eu le sort de tous les combattants emprisonnés dont certains furent torturés à mort. Elle eut plus de chance. Elle rencontra un homme, un médecin militaire qui fait figure, pour elle, d’ange sauveur. Si elle n’est pas morte, c’est grâce à cet homme dont elle se rappelle avec la douleur de la reconnaissance. Elle était dans un état terrible : sale, croulant sous ses excréments qui se mélangeaient à ses menstrues, une loque dont seule la respiration saccadée laissait croire que c’est un être vivant.

    Un homme en tenue kaki ouvre son cagibi. Il a un haut le cœur tant l’odeur est épouvantable. Il ferme la porte et revient aussitôt avec un mouchoir parfumé sur le nez pour supporter les effluves insupportables. Il soulève ses couvertures pour confirmer son sexe tant, dans cette situation, elle était presque sans sexe rendue méconnaissable par les tortures et les immondices. Va-t-il l’achever ? Le contraire.  À Mme Ighilahriz de nous raconter avec ses mots une rencontre qui l’a marquée à vie plus même que les tortures :

    « Il m’a dit d’une douce voix :

    -Mais, mon petit, on vous a torturée…

    Cet homme que je ne connaissais pas-apparemment un militaire français-s’inquiétait de mon sort, m’appelait « mon petit », et me vouvoyait !

    -Qui vous a torturée ? Dites-moi, qui ? Mon corps était couvert d’ecchymoses. Mon pubis était rouge et enflé. De toute évidence, mes plâtres avaient été malmenés, les traces de violences à mon encontre étaient manifestes. Et cet homme voulait savoir qui m’avait torturée… »

    « Mon petit, vous êtes bien jeune pour le maquis »

    Celui qui a été mordu par une vipère craint même une cordelette, dit un proverbe populaire. Louisette ne dira donc mot. Elle fait la carpe. Elle ne fait pas confiance à cet homme quand bien même il semblait sincère. Elle pensait à une autre ruse pour la mettre en confiance et la faire parler. Et quand avant de la quitter, il lui lance : « Ne vous inquiétez pas, mon petit, on va vous soigner », la prisonnière comprend tout de suite : « On va vous achever, et ce sera une corvée de bois comme une autre ».

    Mourir pour de bon, ah ! Comme elle était heureuse d’en finir : « C’était pile ce que je souhaitais. Enfin ! ». La méprise de Louisette était normale. Dans cet enfer, pire que celui très poétique de Dante, il n’y avait pas de place pour la bonté, il n’y avait que la noirceur de l’humain et sa pire face. Pourtant, le miracle se produit. Quelques heures plus tard, elle est transportée vers l’hôpital Maillot. Elle apprend de la bouche des militaires qui devisaient entre eux qu’elle est évacuée sur ordre du commandant Richaud. Ce qui n’avait pas l’heur de plaire aux infirmières qui, tout en la nettoyant, lui lançaient des vertes et des pas mures.

    Après les soins on la ramène dans la même piaule, nettoyée et sentant le propre. Miracle, on lui offre même un pyjama et, divine surprise, son nouveau lit est couvert de draps et couvertures propres. Elle n’est plus nue. Elle boit une soupe chaude dans une gamelle. Elle la trouve bonne. Elle croit qu’elle rêve. Mais voilà que le commandant Richaud arrive. Il soulève les draps, inspecte le nouveau plâtre. Il a l’air satisfait. Dialogue :

    -Mon petit, vous êtes bien jeune pour le maquis. Je vous en prie, laissez ça à d’autres. Aux hommes, par exemple !

    De nouveau je pense que ce Richaud cherche à se livrer sur moi à de l’action psychologique.

    -Vous savez, vous me rappelez ma fille ; elle a le même âge que vous. Cela fait six mois que je ne l’ai pas vue.

    Il a l’air triste.

    -Mon petit, que puis-je faire pour vous ? ajoute-t-il.

    C’est alors que j’ai décidé de parler. Finalement, je n’avais plus rien à perdre.

    -La prison, ai-je répondu d’une voix forte. La prison ! Transférez-moi en prison, s’il vous plait…

    Il m’a regardée intensément, les yeux remplis de questions, l’air perplexe.

    -D’accord, a-t-il finalement répondu. C’est tout ? Vous ne voulez rien d’autre ?

    Si je lui avais demandé n’importe quoi d’autre, je crois qu’il l’aurait fait. Il m’aurait même rendu la liberté ». Elle ira donc rejoindre sa mère en prison.

    Ce commandant Richaud elle le cherchera sans relâche pendant quarante ans, quarante ans vous vous rendez compte, quarante ans juste pour lui dire : merci ! Merci pour ce que vous avez fait. À la fin de sa quête-enquête, Elle découvrira qu’il était l’intime de Massu et qu’il avait deux filles qui refuseront de la voir. Lui était mort trois ans avant qu’elle ne le localise. Tant pis, elle ira fleurir sa tombe.

    La voilà claudiquant, en compagnie de sa sœur Ourdia, sous un soleil de plomb dans un cimetière à Cassis, non loin de Marseille. Après une heure de recherche, ruisselante de sueur, mais le cœur serré d’impatience, elle découvre enfin la tombe si recherchée ! Alors, alors elle pleure devant la tombe qui porte une simple inscription : « Francis Richaud, 1917-1997 ». L’insigne de la Légion d’honneur est déposé sur le marbre. C’est tout ce qui reste du sauveur de la Moudjahida. Non, pas tout, il reste encore, immense, la gratitude de l’Algérienne qui lui doit la vie.

    Assise près de lui, elle verse des torrents de larmes comme s’il était un membre de sa famille. Non, pas un membre, son père, et d’une certaine manière, il l’était puisqu’il lui a redonné la vie alors qu’elle pensait la perdre. Elle sort de son sac un stylo-feutre noir pour écrire sur la stèle : « Avec toute ma gratitude-Louisette. » Elle est soulagée Louisette, mais il lui faut faire un geste de plus pour cet homme, ce militaire, différent des autres, cet humain parmi des monstres. Alors elle se rend dans un magasin d’articles funéraires et achète un petit rectangle de laiton gris anthracite orné d’une colombe avec un rameau sur lequel elle grave en lettres dorées : « Où que tu sois, tu seras toujours parmi nous. Louisette ». Ce rectangle sera déposé le lendemain sur la tombe du docteur Richaud. Il n’est pas sûr que du côté Français pareil geste a eu lieu…

    Le geste, si noble de Louisette, résume l’état d’esprit des combattants algériens : ils se sont battus sans haine ni cruauté pour l’indépendance du pays contrairement  à l’armée coloniale qui a usé de toutes les dérives pour le maintenir sous sa domination.

    « Et les enfants de martyrs, ils vont habiter où ? »

    L’autre geste marquant qui a valeur d’exemple dans cet ouvrage est celui de son père à l’aube de l’indépendance quand elle voulait prendre possession d’une belle villa. Le père, moudjahid, ulcéré, la soufflète et lui lance : « Tu as donc lutté dans le seul but de posséder une villa, c’est tout ? S’est-il mis à hurler. Et les enfants des martyrs, ils vont habiter où, à ton avis ? »

    Comme des milliers de Moudjahidine et des millions d’Algériens, il sera déçu par les dirigeants de l’Algérie indépendante : tout ça pour ça…Mais il ne perdra jamais foi, jusqu’à sa mort, dans son pays.

    Celle qui a défié les paras et soulevé leur admiration, comme le confia l’un d’eux, l’ex–adjudant Raymond Cloarec à une journaliste du Monde, ne recula pas, non plus, durant la décennie noire, devant les « barbus » du FIS dont trois d’entre eux, faisait régner la terreur dans le quartier tout en la toisant avec haine.

    Elle va les voir, les salue en arabe et leur dit : « Si vous avez besoin de quelque chose, sonnez à ma porte, je vous répondrai. D’autre part, tout le monde ici a remarqué votre présence et nous savons que vous n’êtes pas du quartier. Faites attention : vous risquez d’avoir des ennuis. Ils étaient tous trois vêtus à l’occidentale, en jeans et tee-shirts, et armés. Presque naturellement, j’ai poursuivi la conversation en français, mais eux tenaient à s’exprimer en arabe ». Brave Louisette qui fait figure de Martienne s’exprimant devant des zombies…

    S’ensuit alors cette leçon extraordinaire d’une dame infirme devant trois « islamistes » qu’on devine médusés : « Je ne suis pas convaincue par le nouvel islam que vous voulez nous imposer, ai-je ajouté avec gravité. Votre bon Dieu n’est pas le mien, nos deux façons de pratiquer l’islam semblent incompatibles, alors que je suis aussi croyante que vous, et peut être même plus sérieusement que vous. Alors, s’il vous plait, faites ce que vous devez faire de votre côté et laissez-moi libre du mien. Et si votre Allah vous autorise à massacrer des bébés et trancher la gorge des adultes, le mien ne pardonnera jamais au votre ce travail sanguinaire ».

    Après ce sermon, elle tourna les talons non sans leur préciser qu’elle n’a comme arme que sa canne. Ils lui répondirent par des ricanements : « Elle est vraiment cinglée, cette vieille folle. Vraiment à côté de la plaque ! ».

    C’est cette « vieille folle » qui leur a permis de naitre dans un pays indépendant et de l’insulter en toute liberté. Les paras sont partis. Mais leurs fils – ou ce qui en tient lieu- sont restés pour terminer le boulot : torturer, assassiner, violer…

    Ainsi va l’Algérie qui tombe de Louisette Ighilahriz et Hassiba Ben Bouali à une bande de terroristes sanguinaires qui avaient le projet de « coloniser » à leur tour l’Algérie.

    *Louisette Ighilahriz Algérienne (récit recueilli par Anne Nivat)

    SOURCE : https://www.tsa-algerie.com/si-vous-etes-un-homme-tuez-moi/ 

     

     

     

    En 2012 Danielle Michel-Chich a pu rencontrer

    Zohra Drif la poseuse de bombe du FLN

    Guerre d'Algérie : "Je n'ai pas de colère,

    pas de rancœur, pas d'envie de revanche" 

    Blessée dans un attentat en Algérie en 1956, Danielle Michel-Chich, dans sa "Lettre à Zohra D.", livre un témoignage apaisé.

    Août 1956, des partisans de l'Algérie française font éclater une bombe, rue de Thèbes, dans la Casbah, provoquant de nombreux morts et blessés. En représailles, les nationalistes, sous l'égide de Yacef Saadi, vont commettre des attentats dans le centre d'Alger. Le 30 septembre 1956, c'est la veille de la rentrée des classes. Les vacances touchent à leur fin. 

    Danielle Michel-Chich, surnommée "Dany", bientôt cinq ans, déguste une dernière glace au Milk Bar, glacier populaire d'Alger, rue d'Isly, avec sa grand-mère. C'est ce même jour, en fin d'après -midi que Zohra Drif, jeune militante FLN de 22 ans, dépose la bombe qui va tuer la grand-mère et arracher la jambe de la petite fille. Ce jour-là, la Cafétéria est aussi la cible d'un attentat. En tout, les attaques font quatre morts et une cinquantaine de blessés. 

    Une survivante 

    Quelques cinquante-six années plus tard, Danielle Michel-Chich entreprend d'écrire une lettre à celle qui a brisé sa vie. Elle ne cherche pas à dresser un tableau historique de l'événement. Elle raconte sobrement ce que fut sa vie de petite fille confrontée à la souffrance, aux multiples opérations, aux douloureuses prothèses. La différence engendrée par cette jambe manquante. Etre la seule fillette en pantalon à l'école, alors que l'époque était aux robes courtes et aux socquettes blanches. Mais elle nous communique aussi cette soif de liberté, cet appétit de vivre et d'en vouloir toujours plus. 

    "L'important n'est pas ce que l'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous mêmes de ce qu'on nous a fait ". La formule de Jean-Paul Sartre est en exergue de son livre. Danielle Michel-Chich a la soixantaine rayonnante d'une femme qui a su mener la vie qu'elle désirait en dépit du traumatisme initial. Elle ne se voit pas comme une victime. Elle se décrit comme une survivante. 

    "Les victimes, ce sont mes parents qui ont été sidérés par le malheur. Ils étaient très jeunes, j'étais leur fille unique qui avait perdu sa jambe. Mon père avait perdu sa mère chérie. Je les voyais trop malheureux et malgré mes cinq ans, je suis devenue leur mère", déclare-t-elle à présent. Danielle était forte, serrait les dents et allait de l'avant. 

    Le silence du traumatisme 

    A la maison, c'est le silence, le déni. On ne parle pas de l'évènement. "Avec ce qui nous est arrivé" disaient seulement ses parents. "Si l'on faisait comme si rien ne s'était passé, c'est que rien de grave ne s'était passé", écrit l'auteur. 

    A la maison, la petite fille est protégée des bruits de la guerre. "J'y étais rentrée sans jamais savoir que nous étions en guerre." Elle est choyée, entourée de ses oncles, de ses tantes et de ses cousins. Cependant, les adultes chuchotent devant elle des propos qu'ils n'auraient jamais du tenir devant une enfant. Elle ne pourrait pas se marier, elle ne pourrait pas avoir d'enfants ni mener une vie normale. Pour Dany qui enregistrait tout, ces paroles étaient des inepties. La petite fille se promettait le contraire."Je n'ai jamais douté de moi et de mon avenir" affirme-t-elle aujourd'hui. 

    "La France, une patrie de manuel scolaire" 

    L'avenir commence pour elle en juin 1962 , quand la famille quitte l'appartement de la rue Richelieu, au centre d'Alger, pour partir en métropole, en suivant le vent de l'histoire. "La France , une patrie de manuel scolaire", c'est ainsi que Danielle se représente le pays où elle va désormais vivre. Elle fait partie d'une famille juive installée sur le sol algérien depuis des siècles. Ils ne sont pas des "rapatriés", ils ne retournent pas dans une patrie dont ils ont pourtant la nationalité. 

    A Toulon, Dany abandonne son diminutif et exige désormais qu'on l'appelle Danielle. Une identité toute neuve "entière et intègre" pour celle qui va se lancer dans une nouvelle vie avec avidité. L'adolescente, se passionne pour les livres. Dans son enfance, ils étaient une distraction. Ils sont à présent une nécessité. En 1969, le bac en poche, la jeune fille prend ses distances et fuit le périmètre familial. Elle entame d'abord des études de lettres à Marseille avant de les poursuivre à Paris, à la Sorbonne. 

    Militante et des contradictions 

    Danielle s'engage rapidement dans des activités militantes. Auprès des féministes et du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception), mais aussi dans les luttes anti colonialistes, et anti impérialistes, qui imprègnent fortement les années 70. Ce n'est pas toujours facile, au plus fort de ces combats, d'avoir l'étiquette de "rapatriée", souvent assimilée à la droite extrême. 

    Qui plus est, d'avoir été blessée par ceux-là mêmes dont elle défendait la cause. La jeune femme ressent alors un hiatus entre son histoire et l'Histoire. "Engagée dans la lutte à leurs côtés, je trouvais mon histoire déplacée. Leur dire qui j'étais, ce que j'avais vécu dans le fracas de cette période, m'aurait rendue suspecte", écrit-elle. Alors sans vraiment dissimuler ses origines, elle élague lorsqu'on l'interroge sur son handicap ou ment par omission. 

    Plus tard, mariée et mère de famille, Danielle passe quelques temps à Houston, Texas. Là-bas, elle se sent légère, libérée de l'image qu'on se fait d'elle en France. En Amérique personne ne connait l'Algérie et son histoire. Pourtant, lorsque se pose la question de la transmission, l'auteur dit n'avoir qu'un regret, celui de ne pouvoir rien montrer de ses premières années à ses propres enfants. Pas de maison, pas d'école, aucun des lieux où elle a grandi. Si l'on soupçonne un brin de révolte chez cette femme sereine et souriante, c'est là qu'elle se niche. 

    Désillusion 

    Lorsque Danielle Michel-Chich entreprend son récit, elle se méprend sur l'identité de la jeune femme qui a posé la bombe au Milk Bar. Pendant des années elle a pensé que l'auteur de l'attentat était une autre militante du FLN, Djamila Bouhired. Cherchant à en savoir davantage sur la destinataire de sa lettre, elle découvre sur Internet la véritable identité de celle qu'elle appelle "Madame". Zohra Drif, personnage public de premier plan dans la vie algérienne, une apparatchik "glaciale, sans idéal et sans regret", loin de la jeune combattante qu'elle avait imaginée. 

    Le peu de colère que j'ai, dit l'auteur, c'est pour ce qu'elle est devenue. "Vous n'êtes décidément, Madame, pas du tout celle que je voudrais!" s'exclame-t-elle dans son livre. 

    Son récit, Danielle l'a voulu apaisé. Elle dit qu'on peut avoir souffert sans pour autant vouloir la vengeance. Le but ultime de cette lettre à Zohra D. est de poser la question morale du terrorisme, celle qui traverse l'œuvre de Camus : peut-on tuer pour une juste cause ? 

    Les réactions au livre commencent à se manifester. La toile bruisse de propos, étonnés de la part des Algériens, violents de la part d'associations de rapatriés. 

    La publication de ce récit a déjà permis à son auteur de renouer avec une amie de sa prime enfance, avant l'attentat. La fillette aurait dû se trouver au même endroit ce jour là. Invitée à partager les derniers moments des vacances autour d'une glace, sa mère déclina. Il fallait préparer la rentrée. Anne-Marie n'a pas oublié la chaise vide dans la salle de classe, le lendemain du 30 septembre 1956. Danielle, elle, a perdu tout souvenir d'avant le Milk Bar.

    Guerre d'Algérie : "et si on arrêtait 

     de se jeter nos morts à la figure ? " 

    En 2012 les ombres de Tipaza planaient sur le Vieux-Port, au théâtre de La Criée, où l'hebdo Marianne avait organisé un grand colloque sur la guerre d'Algérie "50 ans après". Pendant près de 3 jours, plusieurs dizaines de débats se sont succédés, dans un casting réussi qui mélangeait historiens, journalistes, politiques et témoins directs, des deux rives de la Méditerranée. La petite poignée de manifestants et la tension souvent très présente dans les salles du théâtre pendant les débats ont montré que cette guerre n'était pas encore rentrée dans l'histoire. Dans un des articles de Marianne qui annonçait le colloque marseillais l'historien Benjamin Stora "Monsieur Guerre d'Algérie", écrivait : 

    La guerre du souvenir n'est pas terminée. Entre l'Algérie, où le nationalisme exacerbé instrumentalise l'histoire, et la France, encore divisée aujourd'hui sur cette période, un immense travail historique reste à faire. 

    Au cours de ce colloque Danielle Michelle-Chich a pu poser une question à la poseuse de bombe Zohra Drif qui lui a répondu : 

     

    En 2013 "la petite Dany du Milk Bar" revient pour la première fois

    sur les lieux qui ont marqué son enfance

    Alger, le 30 septembre 1956. Au Milk Bar, un attentat du FLN fait basculer la vie de Danielle. Amputée d’une jambe, elle déménage en France. Après une cinquantaine d'années, celle qu’on appelait "la petite Dany du Milk Bar" revient pour la première fois sur les lieux qui ont marqué son enfance. Adel Gastel l'a accompagnée.

    "Ne m'appelez plus Dany", insiste-t-elle. "Je m'appelle Danielle, Dany est un morceau !" Ceux qui ont connu la guerre d'Algérie se souviennent pourtant de la "petite Dany du Milk Bar". Le 30 septembre 1956, une bombe du FLN (le Front de libération nationale) explose et lui arrache une jambe. Elle avait cinq ans. Sa grand-mère Éléonore est tuée dans l'attentat.
    Une cinquantaine d'années plus tard et alors que l’on vient de célébrer le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie, Danielle Michel-Chich a accepté de retourner sur les lieux de son enfance.
    Dans le quartier populaire de Soustara, à Alger, les noms des rues ont changé et portent désormais les noms d’Algériens tombés pour l'indépendance. "C'est ici que j'ai réappris à marcher", se souvient Danielle en voyant une descente piétonne. "Après ma sortie d'hôpital, le prothésiste a appris à ma mère la formule talon-pointe qu'elle me répétait…"
    Danielle arrive enfin devant le numéro 5 de la rue de Nuits, aujourd'hui rue Yataghène. Elle hésite : qui habite dans l'immeuble aujourd’hui ? Comment va-t-elle être reçue ? Dans l'obscurité des escaliers, les souvenirs remontent. Des Algériennes de sa génération lui ouvrent leurs portes. Émue, Danielle revoit les ombres de ses parents et de sa grand-mère Éléonore déambuler dans l'appartement.
    Il est temps d'aller au cimetière de Bologhine, Saint-Eugène autrefois. Éléonore est enterrée là-bas, dans le carré juif. Danielle ne sait pas où précisément. Le gardien du cimetière non plus. Retrouver une tombe abandonnée depuis plus d'un demi-siècle n'est pas tâche facile. Des arbustes couvrent le cimetière et les pierres tombales sont parties en morceaux, comme ces morceaux de mémoire que Danielle tente de recoller. Elle ne trouve pas la tombe d'Éléonore, mais celle de son frère, "l'oncle Prosper".
    "Nous aurions dû tous pleurer", soupire Danielle, persuadée que Français et Algériens auraient dû faire le deuil de cette histoire commune pour avancer. Danielle quitte le cimetière et Brahim, le gardien, lui promet de poursuivre les recherches. Promesse tenue. Brahim a retrouvé la pierre tombale d'Éléonore Chich.

    Par Adel GAST 

    Merci de cliquer sur le lien ci-dessous pour visualiser une remarquable vidéo concernant la petite " Dany du Milk Bar " qui est tout le contraire des haineux nostalgériques extrémistes puisqu'elle a été dans toutes les luttes anti colonialistes et anti impérialistes qui ont imprégné fortement les années 70. Ces haineux nostalgériques extrémistes qui occultent, par ailleurs, les attentats terroristes et criminels de l'OAS, mais nous avons mis en ligne de nombreux articles sur ce sujet et nous en mettrons d'autres...

    http://www.france24.com/fr/20130713-reporters-algerie-memoire-morceaux-petite-dany-milk-bar-attentat-fln-adel-gastel

    En 2013 "la petite Dany du Milk Bar" revient pour la première fois  sur les lieux qui ont marqué son enfance

    Anne Nivat a écrit « Algérienne »

    « Je souhaite que les Français sachent qu'en Algérie, entre 1954 et 1962, il ne s'est jamais agi d'une opération de « maintien de l'ordre » ni d'une « pacification ». J'écris pour rappeler qu'il y a eu une guerre atroce en Algérie, et qu'il n'a pas été facile pour nous d'accéder à l'indépendance. Notre liberté a été acquise au prix de plus d'un million de morts, de sacrifices inouïs, d'une terrible entreprise de démolition psychologique de la personne humaine. Je le dis sans haine. Le souvenir en est lourd à porter.
    Je souhaite que mon témoignage en provoque d'autres des deux côtés de la Méditerranée ; que les langues d'anciens appelés et d'officiers français qui ont vécu cette guerre et survécu se délient. Je souhaite que l'on retienne de mon histoire qu'il faut préserver l'être humain, d'où qu'il vienne. Ce n'est ni en torturant, ni en avilissant ou dégradant qu'on parvient à ses fins, quelles qu'elles soient.
    Avec ce livre j'ai accompli mon devoir de vérité. »
    Recueilli à Alger par Anne Nivat (prix Albert-Londres pour Chienne de guerre, Fayard, 2000), ce récit autobiographique retrace la vie de Louisette Ighilahriz, militante et haute figure de l'indépendance de son pays. Il est emblématique de la douloureuse histoire franco-algérienne à l'heure où, plus d'un demi-siècle plus tard, d'aucuns font et diffusent des apologies de la torture.
     

     

    En 2013 "la petite Dany du Milk Bar" revient pour la première fois  sur les lieux qui ont marqué son enfance

    Louisette Ighilahriz c’est elle, rappelez-vous, elle a été la poseuse de bombe du FLN au Milk Bar mais hier la grande reportrice française Anne Nivat écrit cet article :

    La moudjahida et le parachutiste

    Ce film du réalisateur Mehdi Lallaoui nous montre les témoignages parallèles d'une martyre de l'indépendance algérienne, qui a subi avec sa famille les pires atrocités de l'armée française, et d'un ancien engagé parachutiste de la guerre d'Algérie qui reconnaît et raconte les horreurs que ses supérieurs lui ont fait commettre sans se compromettre eux-mêmes directement.
    Les deux témoins disent ce qu'ils pensent de Bigeard. Ils confirment sa responsabilité
    indéniable des pires excès et la position pertinente de ceux qui ont fustigé l'indécence du projet de transfert de ses cendres aux Invalides.
    Finalement, ce projet a été abandonné.

     

    A voir ou à revoir l'article ci-dessous :

    Source : http://www.micheldandelot1.com/la-4acg-anciens-appeles-en-algerie-et-leurs-amis-contre-la-guerre-nous-a114830702 

     


    3 commentaires
  • Comment "Le Monde" a relancé le débat
     
     
    sur la torture en Algérie  
     
    Louisette Ighilahriz, ancienne militante FLN, a été capturée par l'armée française puis torturée et violée.

    Sans l'histoire de Louisette Ighilahriz, racontée à la "une" du Monde le 20 juin 2000, le retour de mémoire des années 2000 sur la guerre d'Algérie n'aurait pas eu lieu. Ce jour-là paraît un court récit en forme de coup de poing. "J'étais allongée nue, toujours nue. Ils pouvaient venir une, deux ou trois fois par jour. Dès que j'entendais le bruit de leurs bottes, je me mettais à trembler. Ensuite, le temps devenait interminable. Les minutes me paraissaient des heures, et les heures des jours. Le plus dur, c'est de tenir les premiers jours, de s'habituer à la douleur. Après, on se détache mentalement. C'est un peu comme si le corps se mettait à flotter…" Louisette Ighilahriz avait 20 ans quand elle s'est retrouvée, grièvement blessée, dans les locaux de la 10e division parachutiste (DP) à Alger, en septembre 1957, après un accrochage avec l'armée française. Pendant sa captivité, elle voit passer de temps à autre Massu et Bigeard, deux des plus hauts responsables militaires de l'époque. C'est un de leurs adjoints, le capitaine Graziani, qui est chargé de l'interroger. Ce pied-noir n'utilise ni la gégène ni le supplice de l'eau pour faire parler sa prisonnière. Il la viole.

    Si Louisette Ighilahriz sort de l'enfer au bout de trois mois, c'est grâce à un inconnu, un certain commandant Richaud. Quand cet officier – le médecin militaire de la 10e DP – découvre l'état dans lequel elle est, il s'émeut. "Vous me faites penser à ma fille", lui dit-il, avant d'ordonner son transfert à l'hôpital, puis en prison. Louisette n'oubliera jamais cet inconnu dont elle ne connaît que le nom. Toute sa vie, elle rêvera de le retrouver pour lui dire merci. Quand elle se confie au Monde en avril 2000 à Alger, c'est dans l'espoir de le revoir. En imaginant qu'il soit toujours vivant.

     

    Le général Bigeard à Toul, en février 2008.

     

    L'article, sitôt publié, soulève une émotion considérable. Bigeard menace le journal d'un procès "qui le mettra à genoux" et qualifie le récit de Louisette Ighilahriz de "tissu de mensonges". "Le commandant Richaud, prétend-il, n'a existé que dans l'imagination de l'ancienne combattante algérienne." Contre toute attente, c'est le général Massu qui va donner du crédit à cette histoire. "Richaud était l'un de mes bons amis, un homme de grande qualité, un humaniste mais il est mort il y a deux ans", révèle-t-il.

    Plus inattendu encore : au cours de cette interview accordée au Monde, Massu avoue que la torture "n'est pas indispensable en temps de guerre" et que l'on pourrait "très bien s'en passer". "Quand je repense à l'Algérie, cela me désole. La torture faisait partie d'une certaine ambiance. On aurait pu faire les choses différemment", ajoute-t-il. Les "regrets" de Massu créent la stupeur. S'ajoutant à l'histoire de Louisette Ighilahriz, ils déclenchent un "retour du refoulé" sur la guerre d'Algérie auquel personne ne s'attendait. "Jamais je n'aurais cru assister à cela de mon vivant", déclare, bouleversé, l'historien Pierre Vidal-Naquet.

     

    Le général Jacques Massu (2-ème G) s'entretient le 26 novembre 1958 au sud de Palestro, en Algérie, avec les généraux Jacques Faure (D) et Maisonrouge (G) lors d'une opération militaire engagée contre les maquis FLN.

     

    Le Monde décide alors de poursuivre son travail de mémoire, en privilégiant la parole côté algérien. Les reportages s'enchaînent. Le 9 novembre 2000, sort l'histoire de Khéïra Garne, qui vit dans un cimetière d'Alger, entre deux tombes, à demi folle. Khéïra avait 15 ans quand elle a été victime d'un viol collectif commis par des soldats français, à Theniet El-Had, au sud-ouest d'Alger. De ce drame, elle a eu un fils, Mohamed. Cet homme, qui se dit "français par le crime", ne cherche pas à identifier son père – "pour moi, un treillis vide, les yeux vides", dit-il sèchement – mais à faire reconnaître par l'administration française le préjudice qu'il a subi. Il réclame une pension en tant que victime de guerre, souffrant de troubles psychiques. Mais le ministère de la défense la lui refuse, au motif qu'il n'est pas une victime de la guerre d'Algérie puisqu'il en est… le fruit !

    "SANS REGRETS NI REMORDS"

    L'histoire de Khéïra et Mohamed Garne sera le prélude à une autre enquête du Monde, cette fois-ci sur les viols commis par l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Non, les viols n'ont pas été de simples "dérapages" mais ont eu un caractère massif… Cette "découverte-redécouverte" de la guerre d'Algérie prend une tournure plus politique à partir du 31 octobre 2000, avec l'appel des douze. A l'initiative de L'Humanité, douze grands témoins, parmi lesquels Henri Alleg et Pierre Vidal-Naquet, qui avaient pris à la fin des années 1950 un engagement de premier plan, invitent l'Etat français à "promouvoir une démarche de vérité qui ne laisse rien dans l'ombre".

     

    Le général Paul Aussaresses, le 06 juillet 2001, dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris.

     

    C'est dans ce contexte que le général Aussaresses sort de l'ombre pour la première fois. Dans une longue interview publiée par Le Monde le 23 novembre 2000, le coordinateur des services de renseignements à Alger en 1957 dévoile les secrets de la "Grande Muette". Pourquoi parle-t-il, à 82 ans ? Non parce que sa mémoire le tourmente, mais parce qu'il s'ennuie. Il a trouvé une oreille pour l'écouter. Pendant deux mois, le vieux général à l'œil bandé – une opération de la cataracte qui a mal tourné – vient au journal, alors installé rue Claude-Bernard. Autour d'un café, il raconte sa vie. Informels, ces entretiens se transformeront en interview.

    L'homme est complexe. Cultivé – ancien khâgneux, il a soutenu un mémoire sur la place du merveilleux dans l'œuvre de Virgile – mais usant d'un langage souvent sommaire, il n'en est pas à un paradoxe près. Cet inconditionnel du général de Bollardière, célèbre militant contre la torture, avoue "sans regrets ni remords" avoir torturé en Algérie et procédé lui-même à des exécutions sommaires. Il n'est plus question de "bavures" mais de la reconnaissance d'un système. C'est la première fois qu'un haut gradé français l'admet, et même s'en vante. Quatre mois plus tard, Aussaresses ira encore plus loin dans un livre (Services spéciaux, Algérie 1955-1957, Plon-Perrin) – en réalité la retranscription de ses souvenirs confiés au service historique de l'armée de terre (SHAT), qui l'a contacté au lendemain de ses premiers aveux. Le vieux général revendique l'exécution, en 1957 à Alger, d'Ali Boumendjel, célèbre avocat engagé auprès du FLN, et celle de Larbi Ben M'Hidi, "le Jean Moulin algérien".

    AUX MARCHES DE L'ELYSÉE

    Pour avoir jeté un pavé dans la mare, Paul Aussaresses sera dégradé de la Légion d'honneur, en 2005, par Jacques Chirac. "On m'a puni pour ce que j'ai dit, pas pour ce que j'ai fait", rumine, aujourd'hui encore, cet ancien héros de la France libre, dans le petit village proche de Strasbourg où il habite avec sa femme.

    Ce même 23 novembre 2000, paraît dans Le Monde une nouvelle interview du général Massu. Ce sera la dernière qu'il accordera avant sa mort, deux ans plus tard. "La torture est quelque chose de moche. C'est un engrenage dangereux, déclare-t-il. Institutionnaliser la torture, je pense que c'est pire que tout !" C'est la première fois que des acteurs de la guerre d'Algérie, et non des moindres, reconnaissent publiquement ce que des intellectuels, des journalistes, des historiens, se sont évertués à faire savoir dans les années 1950. L'important n'est pas tant ce que disent Massu et Aussaresses, mais le fait que ce sont eux qui le disent.

     

    Jean-Marie Le Pen, lors de la convention présidentielle du FN, le 18 février à Lille.

     

    Le 21 avril 2002, la France découvre, entre stupeur et tremblements, que Jean-Marie Le Pen est aux marches de l'Elysée. Le leader du Front national a éclipsé au premier tour de l'élection présidentielle le candidat socialiste, Lionel Jospin, et se retrouve en lice pour le second tour avec le président sortant, Jacques Chirac. Le Monde s'estime alors en droit de passer outre les lois d'amnistie qui imposent le silence sur la torture et de révéler le passé du président du Front national. Jeune député poujadiste, engagé volontaire en Algérie, Jean-Marie Le Pen a contribué à mettre en œuvre la "torture à domicile", au premier trimestre 1957.

    L'enquête du Monde sort en deux temps. Le 4 mai 2002, à l'avant-veille du second tour de la présidentielle, paraît "l'affaire du poignard" : une nuit d'horreur à la Casbah d'Alger, durant laquelle un indépendantiste algérien, Ahmed Moulay, est torturé devant sa femme et ses six enfants par une vingtaine de parachutistes français conduits par un homme grand, blond, fort, que tout le monde appelle "mon lieutenant". Quelques semaines plus tard, la photo de cet homme apparaît à la " une " de la presse algéroise. La famille Moulay a un choc. L'homme est au garde-à-vous devant le général Massu, qui lui remet la Légion d'honneur. Son nom s'étale en toutes lettres : Jean-Marie Le Pen.

    Quand les parachutistes quittent la maison des Moulay à l'aube du 3 mars 1957, après avoir achevé le père d'une rafale de mitraillette, ils oublient sur place un poignard. Mohamed Cherif, 12 ans, l'un des enfants du supplicié, s'en empare et le cache. Sur le fourreau de l'arme, on peut lire l'inscription : JM Le Pen, 1er REP.

    La seconde partie de l'enquête du Monde sort le 4 juin 2002, peu avant le premier tour des élections législatives. Il s'agit du témoignage de quatre anciens combattants algériens – Abdelkhader Ammour, Mustapha Merouane, Mohamed Amara et Mohamed Abdellaoui – qui accusent nommément Jean-Marie Le Pen de tortures à Alger, en 1957. Cette seconde "salve" fait réagir le prétendant à l'Elysée. Le leader d'extrême droite convoque une conférence de presse à Paris pour dénoncer une "machination immonde" et annoncer qu'il entame une procédure en justice contre Le Monde.

     

    SCHMITT, PRIS À SON PROPRE PIÈGE

    Maurice Schmitt, officier lors de la guerre d'Algérie, a été mis en cause le 14 juin 2001 par une ancienne militante du FLN, Malika Koriche, torturée pendant l'été 1957 à Alger.

     

    Une année s'écoule. Le 26 juin 2003, la 17e chambre valide l'enquête du journal et la qualifie de "particulièrement sérieuse et approfondie". Par son ampleur exceptionnelle, – 50 pages – le jugement est de poids. Le tribunal reconnaît "la bonne foi" du journal et sa légitimité à "informer ses lecteurs sur des circonstances qui lui paraissent dignes d'intérêt et offrant une crédibilité certaine". Le président du FN est donc débouté de sa plainte en diffamation. Mais il fait appel. Le 6 octobre 2004, la cour d'appel confirme en tous points le jugement de première instance. Le Pen est à nouveau débouté. Son pourvoi en cassation est rejeté.

    De l'autre côté de la Méditerranée, les Algériens suivent avec passion et émotion le débat qui agite la France depuis juin 2000. Un à un, les "témoins humiliés de l'ombre" – selon l'expression de Paul Teitgen, secrétaire général de la préfecture d'Alger, qui s'opposa à Massu – relèvent la tête. C'est ainsi que le général Schmitt se retrouve pris à son propre piège à l'automne 2004. Alors qu'il dénonce les tortures commises à Abou Ghraib, en Irak, par l'armée américaine, une certaine Esmeralda sort du silence.

    Dans un petit livre titré Un été en enfer (Editions Exils), elle dévoile le passé de tortionnaire de celui qui, bien avant de devenir le chef d'état-major des armées françaises, a dirigé l'un des plus célèbres centres d'interrogatoires d'Alger : l'école Sarouy. Bien qu'inédit, le récit d'Esmeralda n'a pas été reconstruit postérieurement, ce qui lui donne d'autant plus de force. Le manuscrit originel figure en effet dans les archives de l'année 1957 d'Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde. Le journal, qui dispose depuis plusieurs années d'informations sur le général Schmitt, décide alors de relancer son enquête.

    Le 19 mars 2005, Le Monde publie les témoignages de cinq anciens combattants algériens, Lyès Hani, Mouloud Arbadji, Mohamed Bachali, Zhor Zerari et Rachid Ferrahi. Ces témoins désignent le général Schmitt, lieutenant à l'époque, comme "chef d'orchestre de leurs tortures". L'un d'eux précise : "Il jouissait particulièrement quand l'un de nous était humilié." Sollicité pour donner sa propre version des événements, le général Schmitt décline la proposition du Monde mais accepte celle de France Inter. A la radio, l'ancien chef d'état-major dément avec indignation ces accusations de tortures et parle de "pure affabulation" et de "vengeance tardive" de la part d'Algériens qui veulent faire parler d'eux.

    Avec cette enquête sur le général Schmitt se referme le retour de mémoire des années 2000 sur la guerre d'Algérie. Fatigue. Usure… Le Monde choisit de s'arrêter là. Le couvercle retombe en France. En Algérie, en revanche, le débat se poursuit de façon chaotique, entre deux tentatives de récupération par le pouvoir politique.

    Les uns après les autres, les survivants algériens disparaissent sans avoir obtenu ce qu'ils réclament depuis un demi-siècle : non pas une "repentance" comme on l'imagine à tort mais la reconnaissance solennelle, par la France, de ce qu'ils ont subi. Ils ne crient pas vengeance, n'espèrent aucune compensation financière. Ils veulent seulement qu'on dise la torture, les déportations, les regroupements de populations, les viols, les exécutions sommaires… Qu'on cesse, surtout, de renvoyer dos à dos le FLN et l'armée française. Qu'on ne prétende plus que la torture a été employée "pour sauver des vies innocentes" alors qu'elle était pratiquée de façon routinière dès le début de la colonisation, donc bien avant le soulèvement de 1954 et les attentats à la bombe commis par le FLN. Les Algériens ont besoin que l'on mette des mots sur leurs souffrances. Le pardon est possible, mais pas le déni. Si la France accepte un jour de regarder son passé en face et de l'assumer, alors les Algériens tourneront pour de bon cette page noire, au lieu de la ressasser encore et encore, dans la douleur.


    1- Dans
    Le Monde du 23 novembre 2000, le général Massu "regrette", le général Aussaresses admet qu'il y a eu emploi de la torture, voire s'en vante.
    2- Après ses aveux, le général Aussaresses sera dégradé de la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac, en 2005.

     
     
     

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    Suite à mon article d’hier « Emmanuel Macron va s'occuper des harkis » voici les points de vue de deux médias, le premier est français et de tendance d’extrême droite « Boulevard Voltaire » le second est algérien «Algérie  Patriotique»  j’en déduis que la Paix des mémoires n’est pas pour demain...

    Michel Dandelot

     

    Emmanuel Macron veut s’occuper

     des harkis. Enfin ?

    Pour les plus jeunes ou pour ceux qui n’auraient pas vécu comme nous, à côté du célèbre camp de harkis de Bias, près de Villeneuve-sur-Lot, un petit cours d’histoire est nécessaire. Les harkis sont des combattants algériens supplétifs de l’armée française qui combattirent contre le FLN pendant la guerre d’Algérie. À l’indépendance, en 1962, des milliers d’entre eux étaient massacrés par les combattants du FLN qui les considéraient comme des traîtres, tandis que les plus chanceux purent gagner la métropole. D’abord « accueillis » dans des camps dans des conditions très souvent indignes, leur intégration ne fut pas toujours facile, malgré toute une série de lois, et tous nos Présidents (sans exception) se sont penchés sur leur sort pendant cinquante ans : reconnaissance comme anciens combattants, mesures sociales spécifiques, etc.

    Emmanuel Macron s’inscrit dans cette tradition, comme vient de l’annoncer, au Journal du dimanche, Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d’État auprès du ministre des Armées. Il pourrait annoncer, le 25 septembre prochain – journée qui leur est consacrée -, une série de dispositions en leur faveur. Le Président et le gouvernement s’appuient sur un rapport du préfet Ceaux remis au ministre en juillet. Parmi les mesures annoncées, un fonds de 40 millions d’euros, le vote d’une résolution par le Parlement et un meilleur enseignement du rôle des harkis pendant la guerre d’Algérie.

    Mais à la base, ici par exemple, autour de Villeneuve-sur-Lot, où la communauté harkie est toujours bien implantée, ce rapport a été très mal reçu. L’un des responsables du Comité national de liaison des harkis (CNLH), le Villeneuvois Mohamed Badi déclarait, en juillet, lors d’une réunion à Sainte-Livrade-sur-Lot :

    « Ce rapport est inacceptable et le groupe de travail ne se reconnaît pas dedans. Il n’y a eu aucun débat, aucune concertation. On est mis devant le fait accompli. Aucun crédit supplémentaire n’est affecté afin de satisfaire à nos demandes de réparation. Cela reste du social. Nous demandions simplement de reconnaître l’abandon des harkis en territoire ennemi à travers une loi qui est exécutoire. Mais le rapport ne propose qu’une simple résolution qui, elle, ne l’est pas. »

    On peut comprendre la situation tragique des harkis et imaginer facilement la double peine qui fut la leur : rejetés là-bas et regardés de travers par certains ici. On constate aussi à quel point cette mémoire douloureuse de la guerre d’Algérie est à fleur de peau, surtout quand la France a accueilli, dans le même temps, une immigration algérienne importante.

    Qu’une partie de la solution passe par un enseignement moins idéologique de la guerre d’Algérie et de la colonisation, c’est indéniable, mais le candidat Macron n’avait guère montré la voie en parlant de « crime contre l’humanité ».

    Mais il serait temps, plus de cinquante ans après, de tourner la page, pourvu qu’elle soit écrite avec rigueur, justice et nuances. Ce qui n’est pas encore le cas. Cela permettrait peut-être d’envisager d’autres problèmes que ne soulèvent ni les associations de harkis ni le gouvernement.

    En effet, à côté d’exemples d’intégration exceptionnels (et, à Villeneuve-sur-Lot, on en connaît beaucoup, de la chanteuse Chimène Badi à d’autres, plus discrets, mais tout aussi réussis), la communauté harkie a elle aussi été touchée par le djihadisme. C’est ce que soulignait Jérôme Fourquet, citant le cas de Mehdi Nemmouche, dans une interview à Causeur : « Il y a un nombre non négligeable de descendants de harkis parmi les radicalisés. »

    Et puis il y a la persistance du rejet des harkis par les Algériens, y compris les Algériens installés en France : songeons à cette conseillère départementale LREM de 29 ans, Mounia Haddad, qui a été séquestrée deux jours durant par sa famille d’origine algérienne qui n’acceptait pas son projet de mariage avec un descendant de harki… Et cela n’a rien d’étonnant quand, sur le sujet épineux du retour des harkis en Algérie, on entend le ministre des moudjahidines, Tayeb Zitouni, déclarer : « Les traîtres n’ont pas de place sur le sol algérien. »

    En fait, le vrai problème des harkis, aujourd’hui, il est peut-être là.

    SOURCE : http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-veut-soccuper-des-harkis-enfin/ 

    Pieds-noirs et harkis : quand l’imposture s’ajoute aux crimes contre l’humanité

    Manifestation de pieds-noirs à Toulon lors de la venue d'Emmanuel Macron. D. R. 

    Par Kaddour Naïmi – L’oligarchie dominant la France relance encore la question des harkis, des pieds-noirs et autres ex-représentants colonialistes, en évoquant des «droits» à récupérer. C’est ajouter au crime contre l’humanité, en l’occurrence contre le peuple algérien et sa terre, l’imposture.

    En effet, qui étaient donc les harkis et les pieds-noirs dans leur grande majorité et essentiellement ? Les seconds étaient des profiteurs du système colonial et les premiers ses supplétifs indigènes, profitant, eux aussi, à leur manière, du même système colonial.

    Quant à ceux qui évoquent les «bienfaits» du colonialisme, donnant comme preuves les écoles, les lignes de chemin de fer, les routes, les barrages d’eau, les hôpitaux, les industries, l’agriculture, la «culture», etc., ceux-là oublient, ou feignent oublier, que toutes ces réalisations furent décidées et concrétisées d’abord, et principalement, pour servir les intérêts de l’oligarchie colonialiste de France et de ses représentants en Algérie.

    Faut-il encore rappeler ce qu’était le système colonial français en Algérie ? Massacres de populations avec tentative de génocide total, à la manière des Européens en Amérique contre les populations autochtones ; ensuite, asservissement de la population survivante, en faisant «suer le burnous» des travailleurs et en traquant, torturant et assassinant les révoltés contre l’occupation coloniale et ses crimes ; enfin, une guerre totale pour empêcher un peuple de conquérir son indépendance, et cela par les bombes au napalm, la torture systématique, les assassinats de dirigeants, les massacres de civils soutenant la lutte de libération nationale, etc. La présence de la «France» en Algérie, c’est-à-dire de sa composante colonialiste, c’est d’abord du sang et des larmes, ensuite de la sueur et encore des larmes et du sang. Après tout cela, les descendants de ces auteurs de crimes contre l’humanité osent encore réclamer des droits.

    Comment expliquer cette insolente imposture sinon par le fait que le peuple algérien, à travers son Etat, a montré de la compréhension et de la clémence ? De la compréhension et de la clémence envers les colonialistes exploiteurs, tortionnaires, tueurs et leurs infâmes soutiens.

    Alors que le peuple algérien, à travers son Etat, aurait dû réclamer ses droits légitimes afin que les descendants de l’oligarchie coloniale ne puissent pas ajouter au crime contre l’humanité l’imposture, en réclamant des indemnités, des compensations et des dédommagements pour tous les actes et crimes du colonialisme : agression contre le peuple et le pays, massacres de populations entières, accaparement de terres et de ses ressources naturelles, exploitation de la sueur du peuple, guerre d’extermination contre lui, napalm contre sa végétation et ses montagnes, etc. A combien s’élèverait le montant ?

    Pourquoi l’Allemagne a-t-elle reconnu ses crimes contre les juifs – environ 6 millions de victimes de confession juive durant le laps de temps qu’a duré la domination nazie – et a octroyé des indemnités financières à Israël tandis que l’oligarchie de France, plutôt que d’agir de la même manière envers le peuple algérien – quelque 10 millions de victimes pendant 132 ans d’occupation – a le culot scandaleux d’évoquer des «compensations» pour ses supplétifs harkis et ses pieds-noirs d’origine européenne (ou française) ? Que dirait-on de représentants de l’oligarchie allemande actuelle qui réclamerait des «droits» en France pour leurs concitoyens qui ont dominé et exploité le peuple de France et pour les «collabos» autochtones qui les ont servis ?

    Cette oligarchie française, non seulement réclame des «droits» illégitimes, mais a l’infamie de ne pas reconnaître de manière publique et entière ses crimes contre le peuple algérien, qui ont tous les caractéristiques de crimes contre l’humanité. Et les représentants de cette oligarchie ont l’odieuse hypocrisie de parler de réconciliation, en oubliant également leurs actions néocolonialistes qui continuent aujourd’hui pour maintenir une forme de domination sur l’Algérie et son peuple. Décidément, les oligarchies colonialistes ne voient que leurs égoïstes et illégitimes intérêts de castes, en ignorant avec un insolent mépris les droits légitimes d’un peuple qu’ils ont odieusement exploité et massacré.

    Si les représentants de cette oligarchie colonialiste persistent dans leur prétention à des «droits», alors que le peuple algérien, à travers son Etat, leur présente la facture de 132 ans de méfaits et de crimes colonialistes.

    K. N. 

    PS. : Le lecteur aura noté qu’il est question de l’oligarchie de France, passée et présente et de ses suppôts d’origine européenne ou algérienne, et non pas du peuple de France, lequel est, lui aussi, d’une certaine manière, victime de cette même oligarchie.

    Le lecteur qui penserait que ce texte serait violent devrait d’abord se rappeler ce que fut la violence en acte du colonialisme en Algérie. Ces considérations ne sont nourries par aucun dérisoire ressentiment ; leur souci est seulement de rappeler les faits concrets et de les considérer du point de vue de la justice et de la raison humaines. 

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2018/08/19/pieds-noirs-et-harkis-quand-limposture-sajoute-aux-crimes-contre-lhumanite/ 

     


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    Finalement il ne fait pas bon d’avoir été du mauvais côté de l’Histoire : les harkis en savent quelque chose, mais les rapatriés aussi, les appelés et rappelés du contingent, les indépendantistes algériens, les fonctionnaires de l’Etat, les civils de France et d’Algérie… tous ont eu à souffrir, d’une façon ou d’une autre, à un moment ou à un autre… du colonialisme issu du capitalisme…

    Michel Dandelot

     

    Emmanuel Macron va s'occuper des harkis

    Le 25 septembre prochain, le gouvernement devrait dévoiler des mesures pour les harkis, ces combattants de la guerre d'Algérie. D'ici là, Emmanuel Macron doit se prononcer sur la reconnaissance par le Parlement du sort des harkis et l'enseignement du conflit à l'école.

    Emmanuel Macron embrasse une femme vêtue d'un bonnet phrygien portant l'inscription Harki, le 8 mai dernier sur les Champs-Elysées à Paris. (Gilles Bassignac/Divergence)

    Le quinquennat Macron pourrait être celui de la reconnaissance par le Parlement français du sort des harkis après la guerre d'Algérie. Le chef de l'État doit ouvrir ce dossier éruptif dans les prochaines semaines, alors qu'un rapport remis en juillet à Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, préconise le vote d'une résolution parlementaire en ce sens. "Je pense que ça peut être un axe intéressant à proposer", avance l'ancienne maire de Mont-de-Marsan, qui soumettra le sujet à la rentrée à Emmanuel Macron et au ­Premier ministre, Édouard Philippe. "Rien n'est fait, les choses seront décidées en septembre", précise prudemment la secrétaire d'État. Elle souhaite dévoiler une série d'annonces le 25 septembre, pour la journée nationale d'hommage aux harkis, ces supplétifs algériens de l'armée française pendant le conflit de 1954-1962.

    Hollande "reconnaît l'abandon des harkis"

    par la France

    le 25 septembre 2016

    Pour la première fois de son quinquennat, François Hollande a reconnu dimanche aux Invalides "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis" à l'issue de la guerre d'Algérie. Il respect ainsi une promesse de campagne.

    François Hollande le 19 mars 2017 à Paris, lors de la commémoration du cessez-le-feu de 1962 en Algérie. Reuters. 

    François Hollande a "reconnu les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis", dimanche lors d'une cérémonie dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris. Le chef de l'Etat célébrait la journée nationale d'hommage qui est consacrée à ces personnes qui ont servi l'Algérie française. Etaient également présents des candidats à la présidentielle comme Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

    "Les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés

     en France"

    "Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France", a précisément déclaré François Hollande, applaudi par les représentants des harkis présents dans l'assistance. 

    En reconnaissant ces "responsabilités", François Hollande a honoré une promesse faite en avril 2012 durant la campagne présidentielle, en reprenant pratiquement au mot près le texte de sa déclaration de l'époque. Il l'avait déjà fait en partie lors de la même cérémonie le 25 septembre 2012, mais à l'époque c'était via un message lu par Kader Arif, son ministre délégué aux Anciens combattants. Un certain nombre avait également protesté, accompagné de nombreuses voix à droite, lorsque le chef de l'Etat avait commémoré cette année le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian, une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon.

    Sarkozy avait fait cette reconnaissance en 2012

    Devant nombre d'officiels mais aussi de responsables politiques engagés dans la campagne présidentielle (Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, etc.), François Hollande a déploré que "la prise en compte des droits (des harkis) fut longue à obtenir. Leurs enfants ont souffert de ne pas être pleinement intégrés dans la République." Evoquant une "vérité implacable" et "cruelle", le Président  parlé des "combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d'Algérie et dont l'abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République", a souligné le chef de l'Etat. Après les accords d'Evian le 18 mars 1962, 55.000 à 75.000 harkis, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60.000 ont été admis en France. Avec leurs descendants, leur communauté est estimée à 500.000 personnes.

    Cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu'il était encore chef de l'Etat, huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle. Samedi, le candidat à la primaire avait profité d'une visite à Perpignan pour rendre hommage à ces Algériens. Il s'est également engagé, s'il est élu président, à supprimer la date commémorative du 19 mars, choisie par la gauche comme journée à la "mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie".

    SOURCE : https://www.lejdd.fr/Politique/Hollande-reconnait-l-abandon-des-harkis-par-la-France-812395 

    Le ministre des Moudjahidine :

    «L’Algérie ne cédera rien

    aux harkis»

    L'Algérie tient à forclore à cette question franco-française des harkis.

    New Press 

    Par Hani Abdi – Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, assure que le dossier des harkis est «indiscutable». S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la radio nationale, le ministre des Moudjahidine souligne que «le cas des harkis a été tranché par l’histoire et leur non-retour est une ligne rouge».

    Tayeb Zitouni poursuit en précisant que les harkis avaient choisi le camp qu’ils voulaient au moment où les Algériens étaient brûlés au Napalm. Le ministre des Moudjahidine refuse donc toute discussion ou débat sur un éventuel retour des harkis.

    Le Ministre intervenait après une polémique suscitée en France sur le possible retour des harkis en Algérie et la récupération de leurs biens. Avant Tayeb Zitouni, l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) s’était clairement opposée à toute forme de retour des harkis en Algérie dans un communiqué rendu public le 11 juillet. Cette organisation avait assuré que le dossier relatif à la restitution des prétendus biens des colons et des pieds noirs, évoqué à tout bout de champ par la partie française, «ne servira pas de moyen de pression et de chantage» contre l’Etat algérien, eu égard aux grands sacrifices consentis par le peuple algérien durant la révolution».

    L’ONM avait assuré que l’Algérie ne cèdera pas sur ce dossier. «Le dossier des harkis a été clos définitivement pour l’Etat algérien et, par conséquent, il ne fera en aucun cas l’objet de chantage. C’est une question qui concerne la France seule et n’a aucune relation avec notre Etat», avait martelé l’ONM qui a déploré, par ailleurs, le fait que certains responsables d’institutions françaises officielles «sont toujours nostalgiques de «l’Algérie française» au point de revendiquer des droits illégitimes sur lesquels l’histoire à d’ores et déjà tranché».

    L’ambassade de France en Algérie avait réagi à la polémique sur ce sujet. Dans un communiqué publié le 11 juillet, l’ambassade française en Algérie avait précisé que «le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères n’a pas dit que la question du retour des anciens harkis en Algérie était au centre des discussions avec les autorités algériennes, pas plus qu’il n’a déclaré que la France fera tout pour préserver le droit des harkis à retourner dans leur pays».

    H. A.  

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2018/08/17/le-ministre-des-moudjahidine-lalgerie-ne-cedera-rien-aux-harkis/ 

    Tayeb Zitouni évoque le dossier du retour

    des harkis :

    « Les traîtres n’ont pas de place

    sur le sol algérien »

    Quelques jours après le l’annonce de l’éventuelle visite du président français Emmanuel Macron en Algérie pour la fin de l’année en cours, le dossier des harkis ressurgit. S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, le ministre des moudjahidine Tayeb Zitouni juge que le dossier ne concerne pas l’Algérie. 

    « C’est un dossier franco-français » et « ne concerne en aucun cas l’Algérie du moment où ces derniers (les harkis) ont choisi la France », a-t-il dit.  Ainsi il coupe court aux supputations. Mais il va plus loin dans sa réponse. Il affirme que ce dossier est « indiscutable » en qualifiant leur non-retour en Algérie de « ligne rouge à ne pas franchir ».

    Pour le ministre des moudjahidine, « le sort des harkis a été déjà tranché par l’histoire. Ces derniers ont choisi leurs camps » affirme-t-il. Tayeb Zitouni juge que «les personnes ayant trahi leur pays et leurs frères n’ont aucune place sur notre sol».

    Pour rappel, le dossier des harkis n’a pas été clos en France. Homme politiques, députés, associations et intellectuels continuent d’exercer un forcing sur leur gouvernement pour mettre la pression sur les autorités algériennes afin que ces dernières acceptent le retour des harkis sur son sol. Mais l’Algérie continue de signifier son refus en exprimant son opposition catégorique.

    A.B 

    SOURCE : http://www.algeriemondeinfos.com/2018/08/18/tayeb-zitouni-evoque-dossier-retour-harkis-traitres-nont-de-place-sol-algerien/ 

     
     


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  • La vie hier

    La vie hier : Le fondateur et éditorialiste de "l'Obs" fête ses 98 ans. L'occasion pour lui de revenir sur un long et beau parcours...

    Jean Daniel. (PATRICK KOVARIK / AFP)

    Le fondateur et éditorialiste de "l'Obs" fête ses 98 ans. L'occasion pour lui de revenir sur un long et beau parcours...

    Par Jean Daniel  

    Publié le 15 août 2018

    Je suis né le 21 juillet 1920. Cela fait donc huit ans que je suis un nonagénaire, puisque cette expression désigne tous ceux dont l'âge dépasse les 90 ans. Le 21 juillet dernier, quelques amis qui me veulent du bien depuis longtemps ont cru devoir me manifester des sentiments de soutien comme toujours chaleureux. Le mot soutien n'est pas gratuit car la vieillesse ne conduit pas toujours d'une manière irrésistible à la sérénité. J'y suis donc arrivé. Comment ? Je ne pourrais le dire. Je ne l'ai jamais su. J'ai toujours vécu au jour le jour avec l'intensité du moment et du travail. Ai-je été plus jouisseur que penseur ? En vérité je ne crois pas. Il y a eu certes des périodes de gourmandise et d'exaltation, le soleil, la mer, le geste d'un ami, le sourire d'une femme, et tant d'autres choses. Mais les saveurs du plaisir ne m'ont jamais fait oublier ma passion pour les idées sans parler de l'idéal, celui de refuser toujours et partout les barbaries et l'humiliation. Je crois que je peux affirmer ma fidélité permanente à ce combat.

    Je n'ai cela dit jamais vu vraiment le temps passer ni les heures se dérober sous moi comme aujourd'hui. J'ai eu une belle vie. Une très belle vie. J'ai eu beaucoup de chance et j'ai été très gâté en particulier de me dire que j'ai rencontré tous les gens que j'admirais avant de les connaître, dont je rêvais de devenir l'ami, je les ai rencontrés, ils ont été attentifs et indulgents. Les périodes sombres, funestes, néfastes n'ont pas manqué. J'ai passé trop de temps dans les hôpitaux et je n'ai pas réussi à terminer les deux ou trois livres que j'avais commencés avec enthousiasme mais on peut dire que les avantages, les privilèges, les facilités, et ce que l'on appelle les honneurs ne m'ont pas manqué. En Méditerranée ou au Maghreb, j'ai eu toutes les distinctions qu'il convient de mériter. Reste que j'ai eu une longévité exceptionnelle et qu'elle m'a posé ces temps derniers des problèmes dont je ne pensais pas qu'ils pourraient me troubler à ce point.

    On me dit que les centenaires, puisque je suis proche de le devenir, sont de plus en plus nombreux. C'est possible, mais pour moi, ce n'est pas le genre qui me convient. Pour dire la vérité, je trouve même ça plutôt ridicule ! Cela consiste à battre un record ou à être l'objet de petits échos dans les gazettes. Le moment où j'ai été le plus en accord avec moi-même a été lors de mes 90 ans. Il y avait à la Maison de l'Amérique Latine pratiquement tous les gens que j'admirais, à commencer par Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion et Simone Veil. Tout le monde. Serge Lafaurie, Josette Alia, François Furet.

    Bref, me voici nonagénaire dans la difficulté de finir une œuvre à laquelle je tenais peut-être, sûrement, et qui était proche du "Premier Homme" d'Albert Camus. Il fallait bien que ce nom arrive puisqu'il ne m'a pas quitté et je dirais de lui ce qu'il disait de son professeur Jean Grenier : "Cet homme m'aura ouvert toutes les portes sur ce qu'il m'était essentiel de connaître." Jamais on n'a autant parlé de l'auteur de "l'Etranger" qui a marqué ma vie et dont à vrai dire je ne me suis jamais séparé. Même pendant la guerre d'Algérie ? Absolument ! Peut-être parce que je suis en train de lire un livre sur "le Premier Homme", merveilleux.

    La vieillesse c'est aussi être peu à peu repoussé par ceux dont on se croyait le plus proche. On finit par juger tous les livres que l'on reçoit selon les dédicaces, la table des matières ou les citations. Cela s'appelle l'amertume et ce n'est pas le sentiment le plus élégant, ni le plus agréable. Lorsque ce sentiment commence, c'est que la fin est proche, en tout cas, qu'il convient de la préparer. Je regrette d'en être venu à ce genre de considération alors que vous m'avez adressé la chaleur et la tendresse de la fidélité. Mais d'avoir cette franchise me donne un solide sentiment de sécurité. Mes chers amis, nous avons en commun des idéaux et des principes. Ce qu'il y a de plus redoutable, c'est de se demander ce que nous en avons fait. Je pensais à cela en lisant l'ami Régis Debray qui estime pouvoir et devoir tout effacer. Nous aurions, selon lui, tout raté. Lui, la révolution, moi, l'anticolonialisme de notre rigueur désespérée.

    Non, je n'ai jamais été assez vain pour espérer de figurer parmi les grands, mais en même temps je n'ai jamais été assez modeste pour renoncer au rêve de me faire une toute petite place entre Benjamin Constant et Romain Gary.

    Jean Daniel 

    La vie hier : Le fondateur et éditorialiste de "l'Obs" fête ses 98 ans. L'occasion pour lui de revenir sur un long et beau parcours...

    L’Algérie racontée par le journaliste français

    Jean Daniel

    Dans un entretien accordé il y a dix ans à France Culture le journaliste Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, confiait ses souvenirs d’enfance en Algérie, sa relation avec l’écrivain Albert Camus, et sa perception de la colonisation.

    Cadet d’une famille de onze enfants de confession juive, Jean Daniel grandit à Blida en Algérie. Il raconte. Se souvient de ce père qui faisait régner une « silencieuse autorité » malgré leurs origines méditerranéennes.

    « Ma mère ne vivait que dans l’attente de l’été », glisse le journaliste. « Pour mon père, il y avait quelque chose d’un peu distant, presque d’un peu vulgaire dans l’attitude vis-à-vis des gens qui se ruaient sur les plages. Il aimait la montagne, il aimait les Berbères qui sont différents des Arabes ».

    Élève brillant, il part étudier à la Sorbonne, à Paris. Alors qu’il prépare l’agrégation de philosophie, il co-fonde une revue de « vulgarisation intellectuelle », explicitement marquée à gauche, intitulée « Caliban ». Dans la foulée, un certain Albert Camus -déjà célèbre- l’appelle. Lui suggère des textes. Les deux hommes se rencontrent chez Gallimard, la célèbre maison d’édition. « Lui (il) m’a totalement séduit. Et moi je ne lui ai pas déplu », confesse, non sans modestie, Jean Daniel, au micro de France Culture.

    Puis la guerre d’Algérie arrive. 1954. Le rêve de devenir écrivain s’éclipse au profit de la nécessité de raconter les événements. C’est l’année où Jean Daniel, 34 ans, fait ses premières armes dans la profession de journaliste. C’est cette même guerre qui va séparer Camus de Daniel. Leurs visions diffèrent. Alors que Camus n’accepte pas qu’on puisse négocier avec le FLN, Jean Daniel, lui, le défend. Leur amitié ne survivra pas à leurs perceptions très différentes sur l’issue nécessaire au conflit. Les actes de violence au nom de la libération nationale finiront par les séparer définitivement.

    Enfant et adolescent, Jean Daniel se rend compte des différences de traitement entre les Français installés en Algérie et les Algériens. « J’ai vécu l’Algérie comme humiliation de mes amis musulmans (…) je pensais qu’ils étaient incroyablement humiliés et que c’était inacceptable (…) mais tout ce dont ils rêvaient et que je rêvais pour eux c’est qu’ils deviennent des Français comme les autres. Ils étaient chez eux, étrangers dans leur propre pays ».

    Avant la Guerre de libération nationale, explique le journaliste, il n’y avait « pas de questions à se poser sur la patrie ». « Né juif ? Israël n’existait pas donc il n’y avait pas de problème. Né Algérien ? L’Algérie était française ». Il faudra attendre le début du Mouvement de libération nationale pour que Jean Daniel conceptualise ce qui s’est déroulé pendant toutes ces années.

    La vie hier : Le fondateur et éditorialiste de "l'Obs" fête ses 98 ans. L'occasion pour lui de revenir sur un long et beau parcours...

    Le 29 mai 2014, Jean Daniel a été fait docteur honoris causa de l'université de Blida, sa ville natale. 

    La vie hier : Le fondateur et éditorialiste de "l'Obs" fête ses 98 ans. L'occasion pour lui de revenir sur un long et beau parcours...

    Jean Daniel (Combe Cyril/Sipa) 

    Jean Daniel, Docteur honoris causa

     de l’université de Blida 

    “Je suis un vrai Blidéen” 

    L’écrivain et journaliste français, Jean Daniel, a été fait, jeudi 29 mai 2014, docteur honoris causa de l’université Saâd-Dahleb de Blida. 

    Accompagné du ministre de l’Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki, de l’ambassadeur de France en Algérie, André Parant, de l’ancien ministre, Cherif Rahmani, et du wali de Blida, Mohamed Ouchène, Jean Daniel a exprimé, à cette occasion, ses profonds sentiments de joie d’être parmi les siens, sur la terre de Blida qui l’a vu naître.

    Affaibli par le poids de l’âge, Jean Daniel lancera à l’assistance : “Me voici devant vous aujourd'hui presque centenaire. Grâce à l'indulgence de vos commentaires sur mon parcours, vous avez généreusement justifié le privilège que vous m’offrez aujourd’hui, celui d’être ici.” 

    En évoquant les prémices de la résistance contre le colonialisme français, Jean Daniel affirmera : “Les maîtres qui m’ont aidé, je tiens à citer leurs noms : Charles André Julien, professeur Jacques Berque, Charles André, Charles-Robert Ageron. Ces noms sont à l’origine de ce que nous sommes ici. Charles-André Julien a été le premier à nous informer sur les  jeunes musulmans qui allaient jouer un grand rôle dans la future résistance. 

    Au collège de Blida, il y avait des grands noms comme Saâd Dahleb et Benteftifa”, lancera-t-il, avant de paraphraser le président de la République, Ahmed Ben Bella : “Nous sommes des Arabes, nous sommes des Arabes.” Plus loin, il évoquera le rôle de Kateb Yacine : “Permettez-moi d’évoquer le nom de l’écrivain Kateb Yacine. C’était l’être le plus attachant. Je l’ai accompagné un jour parce que Jean-Marie Saurer avait mis en scène une pièce et j’ai eu l’imprudence de présenter Yacine comme un grand romancier arabe. Yacine n’a fait qu’un bond sur la scène et il a déclaré : ‘Je n’aime pas beaucoup me laisser enfermer dans l’arabisme. 

    J’ai participé à une cause nationaliste contre le colonialisme français et je l’ai fait comme un Algérien et rien d’autre. J’ai voulu reconquérir l’algérianité perdue, mais je n’ai pas voulu me fondre dans l’univers arabo-islamique.’” Il faut signaler, enfin, que Jean Daniel n’a pas manqué de faire visiter à sa petite-fille sa ville natale, où sont enterrés ses souvenirs qui datent de près d’un siècle. “Je m'enchante de pouvoir partager avec ma petite-fille mes souvenirs de Blida. Je suis un vrai Blidéen”, a conclu Jean Daniel. 

    La vie hier : Le fondateur et éditorialiste de "l'Obs" fête ses 98 ans. L'occasion pour lui de revenir sur un long et beau parcours...

    Pour le fondateur du "Nouvel Observateur", Jean Daniel ce conflit qui a pris fin il y a cinquante-six ans aurait pu être évité. Il explique donc pourquoi. 

    Il y a eu les héros, les victimes et les bourreaux d'un conflit qui s'est terminé voilà cinquante-six ans. Mais il y a eu aussi tous ceux, Algériens et Français, qui ont rêvé d'une fraternité durable entre les deux peuples, qui ont proposé les réformes qui pouvaient la permettre, et dont les voix n'ont pas été écoutées. 

    Dans la vidéo ci-dessous, Jean Daniel, fondateur du "Nouvel Observateur", qui s'est engagé en faveur de l'indépendance, explique pourquoi "la guerre sous sa forme longue, meurtrière, épouvantable, avec les tortures, les déportations, l'exode, pouvait être évitée". 

     

     


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  • L’Arabie saoudite massacre des enfants

    avec des armes françaises

    Yémen : environ 10 000 morts et un drame humanitaire

    L’Arabie saoudite massacre des enfants avec des armes françaises ***  Yémen : environ 10 000 morts et un drame humanitaire

    Les civils, en particulier les enfants, paient un lourd tribut dans la guerre.

    PHOTO ARCHIVES AFP

     

    La guerre au Yémen a fait depuis mars 2015 quelque 10 000 morts, dont 9500 civils, et provoqué «la pire crise humanitaire» au monde, selon l'ONU.

    Le conflit oppose les forces gouvernementales aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme) et qui se sont emparés de la capitale Sanaa en 2014. Il a connu une escalade en 2015 quand l'Arabie saoudite a pris la tête d'une coalition militaire pour venir en aide aux forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    Civils en première ligne 

    Les civils, en particulier les enfants, paient un lourd tribut dans la guerre.

    L’Arabie saoudite massacre des enfants avec des armes françaises ***  Yémen : environ 10 000 morts et un drame humanitaire

    Jeudi 10 août 2018, 29 enfants ont été tués dans des frappes aériennes contre un bus attribuées à la coalition.

    L’Arabie saoudite massacre des enfants avec des armes françaises ***  Yémen : environ 10 000 morts et un drame humanitaire

    Un des enfants transportés dans un autobus touché par un raid aérien est soigné dans un hôpital de Saada, le 10 août 2018. PHOTO KAREEM AL-MRRANY, ASSOCIATED PRESS 

    Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait depuis 2015 environ 10 000 morts, dont 9500 civils, et plus de 55 000 blessés.

    En juillet, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a dénoncé l'impact dévastateur du conflit sur les enfants (la moitié des quelque 22 millions d'habitants), dont 2200 ont été tués et 3400 blessés dans les combats.

    «Il ne s'agit là que des chiffres que nous avons pu vérifier. Le nombre réel pourrait être bien plus élevé», a souligné la directrice générale de l'UNICEF.

    Plusieurs raids imputés à la coalition ont fait de nombreuses victimes civiles, notamment contre une salle de mariage à Mokha en septembre 2015 (131 morts, la coalition a démenti être impliquée) et lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa en octobre 2016 (140 morts).

    La coalition, accusée de multiples bavures, a admis sa responsabilité dans certains raids, mais accuse les Houthis d'utiliser les civils comme boucliers humains.

    Choléra 

    Le Yémen a enregistré plus d'un million de cas suspects de choléra, dont 2200 décès, depuis l'éclatement du conflit.

    Début août, l'OMS a annoncé que le Yémen risquait d'être touché par une nouvelle «vague majeure» de cas de choléra.

    Cet avertissement survenait au lendemain d'un raid aérien meurtrier visant le plus grand hôpital du Yémen dans la ville portuaire de Hodeïda contrôlée par les rebelles, alors que le personnel de l'OMS préparait une campagne de vaccination.

    Une génération perdue 

    Selon une étude de l'UNICEF de mars 2018, près d'un demi-million d'enfants ont abandonné l'école depuis l'escalade du conflit, ce qui porte à deux millions le nombre total d'enfants non scolarisés.

    «Une génération entière d'enfants au Yémen est confrontée à un avenir sombre en raison de l'accès limité ou inexistant à l'éducation», déclarait la représentante de l'UNICEF au Yémen.

    Plus de 2500 écoles sont hors d'usage, dont les deux tiers ont été endommagées par des attaques, 27 % sont fermées et 7 % sont utilisées à des fins militaires ou comme abris pour des personnes déplacées.

    Selon l'UNICEF, au moins 2419 enfants ont été recrutés dans les combats depuis 2015.

    Pauvreté 

    Dès mars 2017, le coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Stephen O'Brien, affirmait que le Yémen était le théâtre de la «pire crise humanitaire au monde».

    Deux tiers de sa population ont besoin d'assistance, et plus de sept millions «ignorent d'où proviendra leur prochain repas», avait-il indiqué, faisant état de déplacements massifs de populations, déracinées par les combats.

    Selon l'UNICEF, 78 % des Yéménites vivent dans la pauvreté. 1,8 million d'enfants de moins de cinq ans et 1,1 million de femmes enceintes ou qui allaitent souffrent de malnutrition aiguë, soit une augmentation de 128 % depuis la fin 2014.

    Plus de la moitié des jeunes n'ont pas accès à l'eau potable ou à un système d'assainissement adéquat, déplore l'UNICEF.

    «Crimes de guerre» 

    En mars 2018, Amnistie internationale a accusé des pays occidentaux de fournir des armes à l'Arabie saoudite et ses alliés qui se rendent coupables de «crimes de guerre potentiels». «Toutes les parties au conflit ont violé de manière répétée la loi internationale», notait Amnistie.

    En juillet, l'ONG a fait état de violations des droits de l'homme dans des prisons secrètes gérées par les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition, qui peuvent être «assimilées à des crimes de guerre». Abou Dhabi a démenti diriger ou encadrer de telles prisons.

    SOURCE : http://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/201808/10/01-5192630-yemen-environ-10-000-morts-et-un-drame-humanitaire.php 

    L’Arabie saoudite massacre des enfants avec des armes françaises ***  Yémen : environ 10 000 morts et un drame humanitaire

    Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salman et le président français Emmanuel Macron devant l'Elysée, mardi 10 avril 2018. [Bandar Algaloud / Saudi Kingdom / ANADOLU AGENCY - AFP]

    Arrêtez M. Macron avec votre « en même temps »

    C’est une honte concernant la tragédie du Yémen

    "C'est une contradiction et un double jeu très hypocrites"

    Et s'il y a des Yéménites qui viennent se réfugier en France

    ne les refusez pas !!!


    La France et ses contradictions

    Qualifiant d'un côté la situation au Yémen de «drame humain» et signant de l'autre main des contrats d'armement juteux avec l'Arabie saoudite, la France joue, pour nombre de commentateurs, un double jeu dans cette guerre aux conséquences humaines tragiques. Dans un rapport de mars 2018, Amnesty International avait mis en cause les livraisons d'armes françaises à l'Arabie saoudite, à l’origine, selon elle, de graves violations des droits de l'Homme dans le cadre de ce conflit. Selon un rapport parlementaire de 2017 sur les exportations d'armement de la France, le royaume wahhabite était entre 2007 et 2016 le second client des fabricants d’armes français. 

     


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    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie 

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie 

     

    La mort du colonel Bencherif fait remonter des souvenirs

    Le colonel Bencherif (à gauche) avec Boumediene et Chaâbani. D. R. 

     

    La mort du colonel Ahmed Bencherif a réveillé de vieux souvenirs chez d’anciens soldats de l’armée française qui ont été affectés en Algérie «malgré eux». L’un d’eux, Roger Turcot, a adressé un commentaire à Algeriepatriotique suite à la publication de l’information sur le décès du moudjahid qui a déserté de l’armée française pour rejoindre la lutte armée, après avoir neutralisé un certain nombre de soldats et récupéré leurs armes.

    «J’ai été appelé en janvier 1956, incorporé directement en Algérie. J’ai passé 25 mois à y faire le con et perdre deux belles années de ma jeunesse. Pourquoi ? Pour qui ?» s’interroge cet ancien appelé du contingent. «Je ne me considère absolument pas comme un colonialiste, loin de là. La plupart des soldats, comme moi, n’avaient rien contre l’indépendance. Cependant, nous étions des soldats et n’avions pas notre mot à dire. C’était la guerre !» écrit-il, tout en confiant qu’il en veut à Bencherif de ne pas avoir «déserté proprement en épargnant les appelés». Le soldat, qui était dans la même caserne que le moudjahid décédé récemment, a posté ce commentaire acerbe envers le déserteur de l’armée française qui, se rappelle-t-il, «le jour de sa désertion, le 27 juillet 1957, a égorgé la moitié de ma section, tout mon groupe, dont six appelés».

    Cet ancien soldat de l’armée coloniale, pour qui l’indépendance de l’Algérie est restée en travers de la gorge, cite les noms de ses camarades passés au coutelas par Ahmed Bencherif avant de rejoindre la lutte armée. Une dizaine de harkis avaient subi le même sort, ajoute ce soldat.

    «Il n’a eu aucun sentiment, aucune pitié», commente le soldat français qui, comble du sarcasme, qualifie le moudjahid Ahmed Bencherif de «criminel de guerre», pendant que l’armée française massacrait les populations algériennes et pillait les richesses du pays que la France occupait illégalement.

    Ahmed Bencherif répondrait aussi que «c’était la guerre !» et qu’il n’avait rien contre les Français s’ils n’avaient pas colonisé l’Algérie.

    «Cette nuit-là, raconte Roger Turcot, le 27 juillet 1957, nous étions dans le djebel, et comme dans tous les régiments de tirailleurs, la nuit, nos armes étaient enchaînées (par peur des vols durant les désertions) et la clé se trouvait dans la poche du chef de section, en l’occurrence, ce soir-là, Bencherif», explique l’ancien soldat qui relève qu’Ahmed Bencherif avait réussi l’opération grâce au concours d’autres déserteurs qui étaient avec lui dans le même bataillon.

    De nombreux appelés de l’armée française, envoyés de force en Algérie pour la guerre, ont dénoncé les crimes contre l’humanité commis par le colonialisme français.

    Benoist Rey, auteur du livre Les Egorgeurs, réédité en Algérie par les éditions Marinoor, écrit «Nous étions des bêtes commandées par des salauds.» Le soldat Rey a été appelé sous les drapeaux en septembre 1958 et a été affecté dans une unité de commandos de chasse. Il décrit avec dégoût des actes barbares qu’il qualifie d’«orgie criminelle», dénonce ses supérieurs qui fermaient les yeux sur les viols et les tortures et raconte comment une fille de quinze ans avait été violée par sept soldats et une autre de treize ans par trois sauvages en treillis.

    L’auteur des Egorgeurs affirme être rentré en France «avec une blessure inguérissable au cœur». Mais sa blessure diffère de celle de Roger Turcot qui pleure ses camarades mais ne dénonce pas les crimes ordonnés par ses chefs dans un pays qui n’était pas le leur.

    A chacun sa guerre.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2018/08/14/les-regrets-dun-ancien-appele-de-larmee-coloniale-francaise-en-algerie/ 

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

     

    « Les égorgeurs » : histoire d’un livre-témoignage interdit

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1961. Benoist REY, 23 ans, publie « Les égorgeurs », un livre accablant sur son quotidien d’appelé pendant la guerre d’Algérie. Le livre, publié aux Editions de Minuit, fût interdit dès sa sortie. 

    Les Egorgeurs, chronique

    d’un appelé

    Les éditions Los Solidarios ont réédité le livre de Benoist Rey, Les Egorgeurs. Le titre est brutal mais il résume bien la page d’histoire sanglante que la France a pu écrire en Algérie. Un témoignage poignant qui fut interdit quatre jours après sa sortie, en avril 1961.

    Benoist Rey a 21 ans quand il embarque à Marseille pour l’Algérie. Nous sommes en septembre 1959. Par défi, quelques appelés chantent l’Internationale. Arrivé dans le Nord Constantinois, le turbulent Rey se retrouve dans un commando de chasse, un régiment semi-disciplinaire, une unité « d’élite » aussi sanguinaire que les parachutistes et la Légion étrangère. La sélection est rapide. Faute de candidats, tous les grands sont déclarés volontaires. Parfois, ce sont les moustachus !

    Rey est vite mis dans le bain... de sang. Dès la première nuit, le commando incendie un village et égorge un vieil homme qui n’a pas su fuir à temps. Les mulets des villageois sont abattus. Un aspirant crie à sa section : « Vous pouvez violer, mais faîtes ça discrètement ! » Des musulmanes sont agressées par des groupes de soldats. Rey pleure alors ses premières larmes d’homme.

    Page après page, le journal de bord de Benoist Rey dépeint la connerie et la sauvagerie quotidienne de ces hommes chargés de « pacifier » l’Algérie française. Officiers cinglés et simples bidasses (Européens, Pieds-noirs, Harkis ou même Sénégalais) se sont salement illustrés durant ces années de braise. Pour ces machines à tuer, un vrai baroudeur doit savoir boire, violer, égorger et torturer. Tous les soldats du monde sont des soudards assure Mato-Topé dans une préface avertie.

    Certains appelés, petits ploucs ordinaires dans le civil, ne sont pas les moins actifs. Dans cet environnement barbare, ils découvrent subitement qu’ils ont pouvoir de vie ou de mort sur les fellagha et tous les « bougnoules ». Comme les esclaves assoiffés d’autorité, ils en abusent. Sur la porte de la salle de torture, on peut lire une pancarte sinistre : Au bon accueil. Avec des poids de quinze kilos attachés aux testicules et des électrodes branchées sur la peau, les prisonniers connaissent les véritables intentions des maîtres des lieux.

    Les opérations s’enchaînent pour le commando et les autres bandes de tueurs. Embuscades, pillages, massacres, « corvées de bois » ponctuent la guerre sans nom. Quand les rebelles supposés ne sont pas tués au couteau ou fusillés, on les pulvérise avec des charges de TNT. Des hommes sont égorgés uniquement pour que leur sang attire les sangliers afin d’améliorer la tambouille... Les bourreaux pissent et crachent sur leurs victimes ou sur ce qu’il en reste. Les corps sont dépouillés de leurs bijoux et de leurs dents en or.

    « L’Arabe est fait pour être maté », affirment les brutes. « Et l’on revient au camp un peu plus lourd chaque jour, un peu plus inhumain », constate Benoist Rey, infirmier impuissant, débordé par tant d’horreurs.
    Terminé en décembre 60 et publié en avril 61 par les éditions de Minuit, le récit de Benoist Rey s’ouvre par un avertissement : « Je tiens naturellement à la disposition de la justice les noms des personnes dont les initiales sont citées dans ce livre. » Devant le peu d’empressement de la justice, Rey révélera les noms dans Vérité et Liberté, en mai 61. Sans succès... Avec Rey, on peut encore de nos jours demander : « N’y aura-t-il jamais un procès de Nuremberg algérien ? »
    Un livre douloureux mais indispensable.

     


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    Le coup de gueule de mon ami

     Henri Pouillot que j’approuve

     à cent pour cent

     

    La Macronnerie - ou - la culture du mépris


    par Henri POUILLOT

     

    A l’exemple du Président des riches qui considère que le versement d’allocations aux personnes les plus démunies est un pognon de dingue, un député versaillais, Jean-Noël BARROT, rendait compte publiquement, le 2 juillet, de son mandat, un an après son élection. Dans l’annonce de cette réunion, il suggérait que les personnes intéressées lui adressent un courrier pour qu’il puisse leur répondre. Quelques jours avant, je lui envoie donc ce message :
    Je dois vous préciser qu’au second tour des présidentielles, j’ai voté pour Monsieur Macron.
    Je pense que dans votre exposé vous allez nous expliquer certaines logiques de mesures que votre groupe parlementaire a votées (ou se prépare à adopter)
    comment justifier la ponction des retraites avec la CSG : est-ce pour permettre à une ministre de payer 52.000€ de moins avec l’impôt sur la fortune ? l’équité en somme !!! Je suis retraité, je perds près de 50€ par mois, pour vous ce n’est sans doute rien, pas pour moi.

      Comment pouvez-vous expliquer que des personnes, par exemple celles "bénéficiant" du RSA, profitent "d’un pognon de dingue" ? connaissez-vous les fins de mois tellement difficiles de ces gens ?
      Comment pouvez-vous expliquer que les "réformes" de la SNCF vont améliorer à long terme ce service qui devrait être un service public. Certes les organisations syndicales ont été reçues, mais quasi aucun des arguments n’a été retenu. La privatisation encours d’une partie ne pourra que, à service équivalent, coûter plus cher aux usagers : une entreprise privée veut faire du bénéfice. Les exemples britanniques et allemands ont démontré cette catastrophe.
      Comment justifiez-vous la politique française face à Israël : réception avec tous les honneurs du criminel Benyamin Netanyaou : criminel qui devrait être traduit devant le tribunal international. Pourquoi la France n’a toujours pas reconnu l’Etat de Palestine alors que le Parlement Français s’est prononcé très clairement dans ce sens ? Pourquoi l’ambassadeur de France en Israël n’a-t-il pas été rappelé ? Quand la France va-t’elle intervenir pour permettre la libération du franco-palestinien Salah Hamouri emprisonné sans jugement, arbitrairement depuis des mois, et dont l’incarcération vient d’être prolongée par simple décision administrative ?
      Comment pouvez-vous justifier les frappes menées en Syrie il y a quelques semaines, pour "punir" le régime syrien parce que ses dirigeants avaient utilisé du gaz contre la population civile. Cette "opération" a été faite en violation du droit international. De plus comment la France peut être crédible pour donner de telles leçons de morale politique quand, elle-même, a utilisé le gaz Vx et Sarin, rasé entre 600 et 800 (selon les historiens les plus sérieux) villages par des bombardements au napalm (l’équivalent de 600 à 800 Oradour-sur-Glane) en particulier pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, sans que ces crimes soient encore reconnus et condamnés à ce jour ?
      Par rapport à la question des migrants comment ne pas avoir honte d’être Français quand notre pays a un tel comportement criminel envers ces hommes, femmes, enfants qui fuient un drame en risquant leur vie ? La France Pays des droits de l’homme ? Les propos du Ministre de l’intérieur du président de la République sur cette question sont odieux. Quelle différence entre ces expressions (et même la politique) et celles de groupes pro-fascistes, de l’extrême droite française ou européenne ? 

    Il y a bien d’autres sujets préoccupants : laïcité (anti-sémitisme / antisionisme, raccommoder les liens avec l’église catholique,..), "service universel", projet de remise en cause des retraites, d’une façon générale un libéralisme effréné avec la remise en cause des acquis sociaux construits par nos anciens... mais si sur ceux exprimés, précédemment, une réponse avec un espoir d’une inflexion permettrait peut-être d’atténuer les regrets d’avoir choisi ce bulletin de vote, il y a un peu plus d’un an. Je viendrai lundi soir vous écouter.

    Respectueuses salutations  

    N’ayant obtenu aucune réponse à ces questions, mais ayant assisté à un cours magistral, réminiscence sans doute de son activité professorale à HEC, vantant les mérites du Messie Elyséen, sans réponse à mon interpellation écrite, ni au message envoyé, quelques jours plus tard je lui ai donc envoyé ce second message :

    Monsieur le Député.
    En suivant votre incitation dans l’annonce de votre réunion, je vous avais envoyé un message le 28 juin à l’adresse de courriel indiquée pour solliciter des avis, des explications sur la justification de la politique menée par LREM. Je vous disais vouloir venir assister à cette réunion d’information, ce que j’ai fait.
    J’ai eu l’impression d’entendre un cours magistral de fac (ou d’HEC peut-être), d’un remarquable technocrate, économiste ultra libéral. J’ai eu la confirmation que cette majorité se comporte avec un portefeuille en peau de hérisson à la place du cœur, un mépris de l’homme... En effet quand je vous ai entendu dire "qu’il faut se protéger des migrants" : quelle honte !!! 2 ou 3 jours auparavant, les télévisions montraient les images de 3 cadavres de bébés migrants noyés qu’on emmenait à la morgue !!! C’est le résultat de cette politique que sous soutenez, dans le cadre européen ou le fric passe très loin avant les hommes...
    Dans mon message du 28 juin je vous interrogeais au sujet de plusieurs points :
      Le prélèvement de la CSG pour les retraités contre 52.000 € d’exonération d’impôt sur la fortune, en contrepartie, pour une ministre
      la "réforme" ou plutôt le début de la casse du service public de la SNCF
      le "pognon de dingue pour les aides sociales"
      la politique face à Israël
      les frappes en Syrie... 

    Sur tous ces sujets RIEN, RIEN !!! seulement un développement de l’ultralibéralisme pour justifier les évolutions de la SNCF, une "explication", pseudo- explication, que c’est en favorisant le "Privé" que tout ira mieux !!! ceux qui auront envie d’investir, ce n’est pas pour un service public, c’est pour gagner de l’argent !!!

    Et j’évoquais mon dégoût face aux propos du Président de la République et du Ministre de l’Intérieur sur la question des Migrants : sur ce point vous avez hélas répondu en ré-utilisant ces même propos odieux.

    Je n’ai rien entendu sur les mesures à prendre pour le recrutement de personnel, une amélioration concrète du système de santé qui se dégrade à une vitesse catastrophique. Avec le vieillissement de la population quelle misère pour les maisons de retraite, les EHPAD, ... et aucun mot de votre part sur ces questions.

    J’avais voté pour Mr Macron, avec une certaine appréhension, certes, mais je ne pensais pas que, en 1 an seulement, tant d’acquis sociaux de nos anciens, comme en particulier ceux découlant du programme du CNR allaient être jetés à la poubelle. Lundi prochain votre groupe avait même prévu de retirer de la Constitution la référence à la Sécurité Sociale, et ce, quasi en catimini, projet qui semble abandonné, pour combien de temps ? !!!

    Recevez, Monsieur le Député, mes respectueuses salutations, malgré mon amertume.
    Ps : Je rendrai publique ces messages, et, éventuellement votre réponse si elle me parvient.
     

    J’ai attendu plus d’un mois avant de rendre publique mes interventions, espérant que, peut-être, il aurait eu la politesse d’accuser réception de mes interventions et qui sait, une réponse aux questions posées ? Je reste un éternel naïf, utopiste !!! Cela confirme que la Macronnerie est profondément méprisante envers ceux qu’elle ne considère pas comme des premiers de cordée.

    Henri Pouillot 


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    Tous les anciens appelés de l’armée française en Algérie après le 2 juillet 1962 obtiendront leurs droits sous le statut d’anciens combattants, sans discrimination. C’est ce qu’a déclaré le président de la section des Anciens combattants (ACPG-CATM) de Montigny-en-Ostrevent, commentant la décision du gouvernement en la matière.

    Les appelés de l'armée française ayant servi en Algérie entre le 2 juillet 1962 et le 1er juillet 1964, c'est-à-dire après la proclamation de l'indépendance de l'État algérien (le 5 juillet 1962), seront «enfin!» eux aussi considérés comme ayant combattu dans ce pays et recevront leurs cartes d'anciens combattants. C'est ainsi que s'est félicité Jacques Desespringalle, le président de la section des Anciens combattants (ACPG-CATM) de Montigny-en-Ostrevent, réagissant à l'annonce de cette mesure par Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d'État en charge des Anciens combattants, selon le journal la Voix du Nord dans son édition du 13 août.

    «Cela concerne près de cinquante mille personnes en France qui pourront porter la Croix du combattant, prétendre à une retraite de 738 € par an dont nous demandons la revalorisation, la possibilité de constituer une retraite mutualiste, bénéficier d'une demi-part supplémentaire pour le calcul de l'impôt sur le revenu pour les personnes âgées de plus de 74 ans et d'aides de l'Office national des anciens combattants», a déclaré le responsable.

    Selon le média, la condition d'obtention de la carte se ramène au fait d'avoir effectué 120 jours au front (contre 90 auparavant).

    Étant une promesse de la campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron, cette décision s'inscrit dans la même ligne que celle qui a mis «fin à l'inégalité dans le calcul des pensions selon qu'elles avaient été attribuées avant ou après 1962», a affirmé la secrétaire d'État, en précisant que le projet sera présenté dans le cadre de la loi de finances 2019.

    Ayant rejoint les rangs de l'armée française après le 2 juillet 1962, date correspondant à l'indépendance de l'Algérie, ces appelés n'ont pas été considérés comme anciens combattants vu que la guerre était finie. Or selon le site d'information de la gendarmerie nationale française L'Essor, dans son édition du 28 mai 2018, pas moins «de 200.000 militaires, dont des gendarmes de la prévôté, ont été déployés dans l'Algérie indépendante pendant les deux ans qui ont suivi la signature des accords d'Evian. 535 furent tués pendant cette période». 

    Ces oubliés français de la guerre d'Algérie : tous les appelés obtiennent "enfin" leurs droits

     

    Cette chanson écrite et chantée par Barbara en 1962 "Dis, quand reviendras-tu?" s'adressait-elle aux militaires de la guerre d'Algérie ? Certains le prétendent.  

    Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,
    Voilà combien de temps que tu es reparti,
    Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,
    Pour nos cœurs déchirés, c'est le dernier naufrage,
    Au printemps, tu verras, je serai de retour,
    Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,
    Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
    Et déambulerons dans les rues de Paris,

    Dis, quand reviendras-tu,
    Dis, au moins le sais-tu,
    Que tout le temps qui passe,
    Ne se rattrape guère,
    Que tout le temps perdu,
    Ne se rattrape plus,

    Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,
    Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,
    A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,
    Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
    Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
    Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
    Ton image me hante, je te parle tout bas,
    Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi,

    Dis, quand reviendras-tu,
    Dis, au moins le sais-tu,
    Que tout le temps qui passe,
    Ne se rattrape guère,
    Que tout le temps perdu,
    Ne se rattrape plus,

    J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours,
    J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,
    Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,
    Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,
    Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,
    J'irai me réchauffer à un autre soleil,
    Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,
    Je n'ai pas la vertu des femmes de marins,

    Dis, quand reviendras-tu,
    Dis, au moins le sais-tu,
    Que tout le temps qui passe,
    Ne se rattrape guère,
    Que tout le temps perdu,
    Ne se rattrape plus...


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  • Besançon (Doubs)

    « Porteuse de valises »

    et condamnée

    Francine Rapiné-Fleury née le 27 mai 1936 à Paris ; étudiante, chrétienne ; « porteuse de valise » du FLN algérien, fut la première Française emprisonnée durant la guerre d’Algérie, pour son soutien à l’indépendance. À l’époque, en 1958, elle était étudiante à Besançon. Retour sur les lieux du « crime ».

    Francine Rapiné-Fleury a évoqué son soutien aux indépendantistes algériens lors d’une conférence, à Besançon.  Photo Ludovic LAUDE

    « Comment s’y prend-on pour sauter d’un avion ? »

    Six décennies plus tard, l’émotion se lit encore sur le visage de Francine Rapiné-Fleury, de retour à Besançon (*). L’image de l’avion lui était venue après son arrestation à Belfort, chez ses parents. En 1957.

    « Quand des policiers ont frappé chez nous, j’étais en train de taper un texte, j’avais un tampon du FLN pour l’authentifier », se souvient la dame. FLN, le Front de libération nationale, bras armé des indépendantistes algériens.

    « J’ai tout caché », poursuit cette octogénaire. « Les policiers voulaient fouiller ma chambre. J’ai demandé à voir leur mandat. Ils n’en avaient pas… »

    Francine est alors amenée à Besançon, dans sa chambre d’étudiante près de la fac des lettres, où elle suit un cursus en histoire-géo.

    Aïe. Ses « gardes du corps » découvrent des pièces d’identité au nom d’un Algérien en lien avec le FLN. « Il avait été arrêté peu avant, avec sur lui un courrier signé ‘‘F’’, première lettre de mon prénom. Sous la menace de la torture, il a dû parler. »

    En garde à vue, Francine ne dit rien sur son rôle de « porteuse de valises », l’expression attribuée à ceux qui transportaient du courrier, de l’argent, des armes parfois, (« ce que je n’ai jamais fait »), le tout remis à des agents du FLN.

    « J’avais un cartable avec des courriers échangés entre clandestins, et de l’argent, des cotisations versées par des ouvriers algériens d’ici. J’allais parfois à Paris, plus souvent à Belfort où je remettais tout à quelqu’un d’important au FLN. »

    Ferrat comme voisin

    En garde à vue, Francine reste muette. « J’ai été giflée, on m’a tapé la tête contre un mur, pas trop fort, pour me faire peur… L’interrogatoire a duré toute la nuit. Il y avait des agents de la DST » (le contre-espionnage). « Ils ont menacé de m’emmener en Algérie : ‘‘Là-bas, les paras sauront te faire parler’’. Et j’ai eu cette image de l’avion dont on saute… »

    En mars 1958, les documents trouvés par les enquêteurs suffiront à faire condamner l’étudiante à trois ans de prison, « pour atteinte à la sûreté de l’État ». Elle devient la première femme française emprisonnée pendant la guerre d’Algérie.

    Elle est libérée après avoir exécuté la moitié de sa peine, « grâce à l’intervention de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, la nièce du Général, devenu Président ». Mais durant dix ans, elle reste privée de ses droits civiques. Du coup, elle n’a pas le droit d’être enseignante. « Je l’ai été en Suisse. Mais avant, j’ai travaillé à la bibliothèque du comité d’entreprise de Peugeot, à Sochaux. »

    Plus tard, avec son mari, elle s’établit en Ardèche. A Antraigues, où vivait Jean Ferrat. Il y a pire, comme voisin.

    (*) Francine Rapiné-Fleury est membre de l’association bisontine Les Amis de la maison du peuple et de la mémoire ouvrière.

    Joël MAMET

    SOURCE :  http://c.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2017/10/22/porteuse-de-valises-et-condamnee 

    A Besançon :  Francine Rapiné-Fleury « Porteuse de valises » et condamnée

    Le soutien de Paul Ricœur

    Et en même temps : Paul Ricoeur a soutenu une porteuse de valise du FLN et il a été le mentor du jeune Macron (incroyable)… Ce qui prouve, une fois de plus que Macron peut dire tout et son contraire, faire tout et son contraire, fréquenter certaines personnes et leurs contraires...

    A Besançon :  Francine Rapiné-Fleury « Porteuse de valises » et condamnée

    Emmanuel Macron en février 2003, à côté du philosophe.

    Le lien pour lire l’article dans son ensemble :

    https://www.lexpress.fr/actualite/politique/paul-ricoeur-le-mentor-du-jeune-macron_1949381.html

    Francine Rapiné-Fleury ne fut pas la seule à payer ses convictions anticolonialistes, lors de son procès, en 1957. Pasteur à Besançon, Etienne Mathiot, « coupable » d’avoir lui aussi aidé des indépendantistes, fut sanctionné de huit mois ferme. Lors de l’audience, tenue dans une salle archi-comble, les deux accusés reçoivent de précieux soutiens. Par exemple, Paul Ricœur (eh oui, le philosophe cher à Macron), prend soin de se déplacer (depuis Paris) pour témoigner en leur faveur. Leur défenseur, l’avocat bisontin Me Albert Kohler, déploie ses arguments : « Si les portes de la prison se referment sur Francine Rapiné, ce sera parce qu’elle aura cru son pays plus beau, plus juste et plus fraternel qu’il ne l’est. » Las, les portes se sont refermées. Mais les soutiens de Francine lui amènent dans sa cellule de quoi suivre son cursus universitaire. Elle pourra passer ses examens avec succès. Grâce, notamment, aux visites de Jean Ponçot, à l’époque président, à Besançon, du syndicat étudiant AGEB-UNEF, et membre de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne). Mort en 2016, ce prof d’histoire fut adjoint (PS) au maire de Besançon dans les années 80. Et l’une des incarnations de ces « cathos de gauche » engagés. Comme le furent nombre de Lip.

    SOURCE : http://c.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2017/10/22/le-soutien-de-paul-ricoeur

     


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    Emmanuel Macron en Algérie

     d’ici la fin de l’année 2018

    Reconnaissance par la France des crimes coloniaux :  « Que Macron passe aux actes »

    Visite d'Emmanuel Macron à Alger le 6 décembre 2017. D. R.

     

    Le président français Emmanuel Macron devrait effectuer une visite en Algérie d’ici la fin de l’année. C’est du moins ce qu’a rapporté le magazine Jeune Afrique, basé à Paris.

    Le chef d’Etat français ferait une tournée au Maroc et en Algérie. Aucune date précise n’a été donnée. Mais selon des sources concordantes, cette visite aurait lieu en décembre.

    Le Président français a déjà effectué une première visite de contact et d’amitié en Algérie en décembre 2017, l’année de son élection. Contrairement à ses prédécesseurs, Emmanuel Macron a passé moins d’une journée à Alger. Si le Président français s’est rendu en Algérie pour une courte visite, c’était beaucoup plus par souci d’équilibre, puisqu’il s’est rendu au Maroc en visite «privée».

    Il est à souligner que le président Emmanuel Macron avait annoncé à la fin de sa visite en décembre 2017 qu’il retournerait en Algérie au courant de l’année 2018. Mais aucune date n’a été avancée. Le Président français devrait donc se rendre en Algérie à quelques mois seulement avant le début de la campagne électorale algérienne pour la présidentielle d’avril 2019. Des observateurs craignent que sa visite soit utilisée à des fins électoralistes comme celle de John Kerry en 2014.

    La courte visite d’Emmanuel Macron à Alger avait suscité de nombreux commentaires suite à ses déclarations qui font fi du protocole et des convenances diplomatiques. Il avait rabroué des journalistes et des jeunes Algériens qui l’interrogeaient sur les crimes commis par la France coloniale en Algérie, appelant ses interlocuteurs algériens à ne pas «regarder dans le rétroviseur» et à plutôt se «concentrer sur l’avenir». En tant que candidat, Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie où il avait qualifié la colonisation française de «crime contre l’humanité». Mais en tant que Président, Emmanuel Macron n’a toujours rien fait pour faire avancer le dossier de la mémoire.

    H. A. 

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2018/08/11/emmanuel-macron-algerie-dici-fin-de-lannee-2018/ 

     

    Reconnaissance par la France des crimes coloniaux :

    « Que Macron passe aux actes »

    Olivier Le Cour Grandmaison. D. R.

     

    L’universitaire Olivier Le Cour Grandmaison a souhaité samedi que le président Emmanuel Macron passe aux actes «après sa déclaration à Alger qualifiant la colonisation par la France de crime contre l’humanité».

    Lors d’un déplacement à Alger, le président de la République, Emmanuel Macron, a qualifié, alors qu’il était candidat, la colonisation de crime contre l’humanité. « Qu’il passe enfin de la parole aux actes en réitérant ses propos en France cette fois et pour l’ensemble de la période coloniale, Algérie comprise évidemment », a-t-il dit dans un entretien à l’APS.

    Mais il n’a pas caché son scepticisme quant à la volonté du chef de l’Etat français d’aller au-delà de ses propos qui ont soulevé, rappelle-t-on, un tollé notamment auprès de la droite et de l’extrême-droite et des associations anti-algériennes.

    « Dans un tel contexte, il est peu probable que le chef de l’Etat s’engage plus en avant et il est à craindre que les déclarations du candidat Macron seront, hélas une fois encore, contredites par les actions du président Macron », a-t-il considéré, mettant, par ailleurs, l’incapacité des dirigeants de gauche, à l’image des ex-candidats à la présidentielle, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, « à prendre la juste mesure du passé colonial de la France et à en tirer les conséquences qui devraient s’imposer, à savoir la reconnaissance des crimes commis à l’époque ».

    Toutefois, il a reconnu que c’est la première fois qu’un candidat à l’élection présidentielle qualifie la colonisation de crime contre l’humanité. « Que la droite et l’extrême-droite aient été scandalisées, quoi de plus normal. Une telle réaction pavlovienne était attendue », dira-t-il.

    Au sujet de la campagne qu’il mène, dans laquelle il a appelé à déboulonner les statues et débaptiser les rues portant le nom du général Bugeaud, l’auteur de L’empire des hygiénistes. Vivre aux colonies (Fayard, 2014) a rappelé que ce «bâtisseur sanglant de la France coloniale» a commis et fait commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en 1840 en Algérie.

    Il a cité dans ce cadre les «prétendus grands hommes» comme Jean-Baptiste Colbert (1619-1683, un des principaux ministres de Louis XIV), à l’origine de la traite des Noirs, considérée aujourd’hui comme un crime contre l’humanité, et le général Thomas Robert Bugeaud (1784-1849).

    « Il s’agit plutôt d’une contribution aux débats actuels en France sur la place de certaines figures historiques considérées comme des ‘‘hommes illustres’’, lesquels sont intégrés au grand roman national français. A cela s’ajoute, ceci est une des conséquences, le fait que certains de ces prétendus grands hommes, comme Bugeaud et Colbert, d’autres pourraient être cités, ont des statues, des rues et des avenues à leur nom », a-t-il expliqué.

    Il a rappelé au sujet de ces deux personnages que le premier « a commis et fait commettre » des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité au cours de la « pacification » de l’Algérie dans les années 1840, et le second est le père du Code noir de 1685, première codification de l’esclavage à l’époque du « prestigieux » Louis XIV. L’esclavage est désormais considéré en France, depuis la loi Taubira, comme un crime contre l’humanité.

    «Dans les deux cas, a-t-il dit, ces deux hommes sont une insulte permanente aux principes fondateurs de la République, au peuple algérien et aux luttes contre l’exploitation et l’oppression esclavagistes.»

    A une question s’il y a lieu de réviser les manuels scolaires de l’école française au sujet de l’histoire coloniale, Olivier Le Cour Grandmaison a indiqué que, malgré l’évolution «sensible» du contenu de nombreux manuels scolaires, cette histoire reste ignorée par beaucoup de collégiens et lycéens «faute d’enseignements adéquats», mettant la responsabilité sur le gouvernement et la Présidence.

    « Une reconnaissance officielle, par les plus hautes autorités de l’Etat, serait évidemment un signe fort, comme on dit aujourd’hui, et un encouragement à traiter de façon plus exhaustive l’histoire coloniale de la France », a-t-il estimé.

    R. N.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2017/09/30/reconnaissance-france-crimes/ 

     

     

    Respectez votre parole Monsieur le Président de la république c’est le prix à payer pour être crédible...

    EMMANUEL MACRON DIT QUE LA FRANCE EST COUPABLE DE CRIME CONTRE L'HUMANITé A L'ENCONTRE DE L'ALGéRIE. Dans une interview accordée à la chaîne privée Echourouk News à l’occasion de sa visite express à Alger, il a déclaré : « La colonisation fait partie de l’histoire française et c’est un crime contre l’humanité ». Dans un entretien accordé à une chaîne de télévision algérienne, le candidat à la présidentielle française a rectifié ses propos controversés sur la colonisation tenus en novembre. "Nous devons présenter nos excuses à celles et ceux qui ont subi la barbarie ", a-t-il déclaré. 

     


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    France, patrie de l'islamophobie

     et du racisme

    La France aux antiracistes

    Le racisme et l'islamophobie tirent leurs origines de la colonisation française des pays musulmans, notamment l'Algérie, comme le souligne l'article suivant. Il suffit de lire des citations racistes et islamophobes de certaines élites françaises, dont celle considérée par le plus "illustre" des Français, Charles de Gaulle.

    (A souligner, cependant des propos rapportés, mais jamais écrits par le général)

    "La France est un pays de race blanche" : cette phrase fait partie des citations attribuées à Charles de Gaulle par Alain Peyrefitte, ancien ministre de l'Education nationale du général, dans son ouvrage C'était De Gaulle, rappelle L'Obs.

    «C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !» 

    "Le racisme est scientifiquement stupide. Le fait de naître dans une famille ou un pays est uniquement lié au hasard et déconnecté de tout mérite personnel. Comme la beauté." (Weber) 

    Cela fait plus de vingt ans que cette citation est reprise par l'extrême droite, soulignent Les Inrocks. En 2009, le Front national l'avait même utilisée sur des affiches lors d'une campagne sur l'identité nationale. Or il ne s'agit pas d'une déclaration publique du chef de la France libre.

    France, patrie de l'islamophobie  et du racisme

    Affiche Front National en 2009

    Voyons ce que disait Jacques Chirac en 1991

    c’étaient aussi des propos islamophobes :

    La race blanche que Nadine Morano  

    porte au pinacle est hélas responsable aussi   

    de bien des horreurs… Alors un peu 

     de modestie serait la bienvenue… 


    France, patrie de l'islamophobie  et du racisme

    PROPOS RACISTES DE MACRON SUR L’AFRIQUE :

    LETTRE OUVERTE À EMMANUEL MACRON PAR UN ANCIEN DE SES CAMARADES À L’ENA.

    France, patrie de l'islamophobie  et du racisme

    Mon cher Emmanuel,

    J’ai appris avec consternation dans les médias les propos désobligeants, empreints de mépris, de sarcasme et de racisme, que tu as prononcés à l’égard de mon continent. Dois-je te rappeler que lorsque tu sollicitais le suffrage de ton peuple, tu as qualifié le colonialisme de « crime contre l’humanité » lors d’un séjour en Algérie. Certainement dans l’objectif de rallier l’électorat français d’origine maghrébine et africaine. Quoique, entre les deux tours, sachant pertinemment que tu serais élu, tu t’es ravisé en parlant de «crime contre l’humain». Il me souvient également que tu mettais en avant le choix de l’Ambassade de France au Nigéria comme lieu de stage lors de tes études à l’ENA, comme pour faire croire à cet électorat que tu souhaitais le connaitre, bien avant d’aspirer à la Magistrature suprême.

    Cependant, à peine élu, et surtout depuis que tu dînes régulièrement avec le nabot qui nous avait insultés à Dakar, tu es devenu moqueur et véhément à notre égard. Il y’a encore quelques semaines tu te moquais de nos frères comoriens, dont la Présidence de la République a qualifié ton écart de langage sur les Kwassa-kwassa « d’inconsidéré (…) et à mettre sur le compte de (ta) jeunesse ». Tes excuses sont d’ailleurs toujours attendues. Aujourd’hui tu expliques à la face du monde, en plein sommet du G20, que le sous-développement de l’Afrique est « civilisationnel ». Que c’est parce que nous sommes « des cultivateurs de chanvre indien ; des guerriers belliqueux, corrompus, incompétents et inaptes à la démocratie… des trafiquants d’êtres humains et de biens culturels… et des fornicateurs invétérés, au point d’avoir entre 7 et 9 enfants par femme… »

    Mais tu as oublié de te poser les bonnes questions, comme celles de savoir qui sont les plus grands consommateurs de chanvre indien, fabricants d’armes, trafiquants en tout genre, esclavagistes, corrupteurs et exploiteurs ? Mon cher Emmanuel, si le cannabis a d’abord été qualifié de chanvre « indien » et pas «africain», c’est bien qu’il a commencé à être cultivé quelque part, là-bas en Asie.

    Etant donné que mes ancêtres n’étaient pas de grands navigateurs, on peut subodorer que ce sont les tiens qui l’ont importé sur notre continent. L’histoire nous raconte même que l’opium, son cousin germain, a été implanté en Chine par ta cousine la Grande-Bretagne pour fragiliser ce peuple. Tu as bien dit « guerriers belliqueux, corrompus, incompétents et inaptes à la démocratie », dois-je te rappeler que tes aïeux ont instrumentalisé et armé les guerres les plus sanglantes sur mon continent et favorisé la plupart des coups d’état violents.

    Qui finance les groupes terroristes, dont AQMI, BOKO HARAM et le MUJAO ? Qui a tué Khadafi, qui était l’ultime rempart de notre sécurité et le moteur de notre développement ? Qui a ourdi l’assassinat des héros de la lutte pour l’indépendance (Um et consorts) et des présidents en exercice (Olympio, Boganda, Tombalbaye, Ngouabi, Sankara, Ntaryamira, Habyarimana, etc.), qui souhaitaient simplement s’affranchir de l’hégémonie de l’Etat français ? Qui a fait partir certains chefs d’Etat du pouvoir, à l’instar des présidents Gbagbo et Lissouba, qui gênaient les intérêts de l’Etat français ? Qui soutient les régimes africains les plus incompétents et dictatoriaux, depuis les années d’indépendance ? Qui, par des accords de défense léonins, a fait main basse sur nos matières premières ? Qui nous rendra les mallettes d’argent qui ont circulé dans les réseaux françafricains?

    Pourtant, pour avoir été scolarisé avec des africains, qui sont d’ailleurs membres de ton mouvement En marche, tu es censé connaitre la qualité des hommes de ce continent. Tu nous as qualifiés de « trafiquant d’êtres humains et de biens culturels », j’aimerai que tu me dises le fonds de ta pensée, concernant l’esclavage du peuple noir pendant plus de trois siècles, la colonisation qui a duré près d’un siècle et le néocolonialisme et le paternalisme qui perdurent.

    Mes ancêtres n’ont aucun mémorial en France, pas même une stèle ! Alors qu’ils se sont battus pour les idéaux d’égalité et de fraternité que tu foules au pied par tes propos. D’où proviennent les reliques africaines précieusement conservées au Musée du Louvres et dans les musées français, qui en font le rayonnement ? Le comble, c’est quand je t’ai entendu dire que les milliards d’euros que vous déversez chez nous ne changeront rien à notre condition, tant que nos femmes continueront d’avoir entre 7 et 9 Enfants.

    Cher Emmanuel, pour le coup tes statisticiens se sont fourvoyés car, le taux de fécondité en Afrique s’élevait à 4,7 enfants par femme en 2016. Même en 1950, il était de 6,5 enfants par femme. Ce rappel étant fait, permets-moi de faire deux commentaires à ce sujet. Le premier sur le volume de l’aide internationale et ensuite sur la démographie.

    Tes prédécesseurs avaient arrêté le seuil annuel de l’aide internationale des pays riches, en faveur des pays pauvres, à 0,7% du Produit national brut (PNB), parce qu’ils estimaient à raison que vous deviez payer pour le tort que vous nous aviez fait subir, en spoliant nos richesses et en nous volant nos valeureux guerriers pendant 400 ans. Que ce soit la France, ou sa cousine la Grande Bretagne, puissances colonisatrices, vous n’avez jamais atteint 0,4% de votre PNB.

    Et que dire de votre aide, quand elle nous parvient ? Lorsqu’elle est sous la forme d’infrastructures, ce sont vos entreprises qui gagnent les marchés à des prix trois fois supérieurs au coût nécessaire pour les réaliser.

    Ce sont vos compatriotes qui sont recrutés à des niveaux supérieurs, avec des salaires exorbitants. C’est votre matériel qui est utilisé. Lorsqu’elle est sous la forme de bourses, c’est dans votre économie que les étudiants dépensent l’argent reçu, etc. Je t’aurai bien conseillé quelques études qui mettent en exergue les effets négatifs de l’aide sur nos économies, mais je ne doute pas que tu les ais en ta possession.

    Sur le nombre d’enfants, comme je l’ai dit plus haut, tes chiffres sont faux et ton analyse fragile. Tu devrais pourtant savoir, et c’est inscrit dans le séminaire de Géopolitique que tu as dû suivre à l’Ena ou à Sciences po, que la population est un facteur de richesses et fait partie des cinq attributs de la puissance, cf la Chine, l’Inde, le Nigéria, etc. Tu as dû certainement zapper ce cours, trop occupé à faire mumuse avec Brigitte.

    Tiens, justement, Brigitte, parlons-en. Personne en Afrique ne te fait le reproche d’avoir cocufié un homme qui avait l’âge d’être ton père qui t’a d’ailleurs aimablement accueilli sous son toit avec une femme qui a l’âge d’être ta mère ?

    Certains diront que c’est indécent ou te qualifieront de traître, mais c’est ton choix et je le respecte ! Des mauvaises langues affirment même qu’elle te servirait de paravent pour, comme Philippot, exprimer tes orientations sexuelles. Certains diront que tu es pervers, ou que cette orientation sexuelle est « civilisationnelle », mais je m’en garderai bien.

    Que dire donc de ton libre choix de ne pas procréer ? Là encore, je me garderai bien de fouiner dans tes sous-vêtements, mais de grâce, laisses ceux de nos mères tranquille !!! Le plus drôle dans cette histoire c’est de voir la frénésie avec laquelle certains compatriotes et frères africains se délectent de tes propos condescendants et paternalistes, cherchant à noyer le poisson ou à en minimiser la portée.

    Certains le faisant naïvement, dans le but de ne pas égratigner leurs amis français, ou le souvenir de leur séjour en France ; tandis que d’autres, plus pervers, réagissent de la sorte de manière à préserver leurs « intérêts ». J’ai des amis français, de très bons amis d’ailleurs et j’ai un souvenir ému de mon court séjour dans ce pays. Donc, je n’ai aucunement de problème ni de haine vis-à-vis des Français, mais plutôt avec l’Etat français dont nous ne supportons plus le mépris et l’inculture de ses dirigeants, notamment en ce qui concerne l’histoire de l’humanité.

    Très cher Emmanuel, Tu devrais savoir que la pauvreté comme la richesse à l’échelle individuelle, nationale ou continentale sont cycliques ! L’Afrique a un jour régné sur le monde, souviens-toi, et son tour reviendra. Aussi, en toute fraternité, je t’invite à te repentir de tes propos et à nous présenter tes excuses afin que cette génération ne grandisse pas avec pareille humiliation.

    En effet, quand notre tour adviendra, il ne plairait à personne que la même graine de revanche, qui a animé tes cousins germains allemands suite à l’humiliation de Nuremberg, n’ait germé dans les consciences de 2 milliards de noirs. Te voilà prévenu !

    Bonne fête nationale Ton condisciple africain

    Teubissi Noutsa Joël, 

    ancien élève de l’ENA

     

    Ma conclusion 

     

    France, patrie de l'islamophobie  et du racisme

     


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  • "Il est temps de dépolitiser la mémoire

     de la guerre d’Algérie en reconnaissant

     les souffrances des victimes"

    APS PHOTOS © 2017 

    L’historienne française Sylvie Thénault a affirmé qu’il faut dépolitiser la mémoire de la guerre d’Algérie en reconnaissant les souffrances des victimes, estimant que c’est la ''meilleure façon'' de procéder.

    "Il est temps de dépolitiser la mémoire de la guerre d’Algérie en reconnaissant sincèrement les souffrances des victimes et de sortir des bas usages de l’histoire", a-t-elle dit dans un entretien au quotidien La Croix, publié lundi, avertissant que "tant que nous restons dans une mémoire partielle de la guerre, nous sommes pris dans un jeu de concurrence, non pas des mémoires mais des courants qui politisent ces mémoires".

    Sylvie Thénault, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de la guerre de libération nationale, a estimé que la réconciliation des mémoires est "souhaitable".

    Evoquant les courants qui politisent en France ces mémoires, elle cite "ceux qui défendent l’idée de reconnaître et réparer les souffrances des colonisés sont du côté de la gauche, de l’extrême gauche et de l’anticolonialisme", précisant que de l’autre côté, la cause des harkis "fut pendant longtemps utilisée par les nostalgiques de l’Algérie française".

    "Mais la mémoire des pieds-noirs reste, elle, très politisée, notamment là où les enjeux électoraux sont importants pour le Front national comme dans le sud de la France", a-t-elle ajouté, estimant que l’avènement d’Emmanuel Macron à la présidence  peut représenter une opportunité .

    "Elle (l’élection d’Emmanuel Macron) peut représenter une opportunité, pas seulement par son positionnement politique +de droite et de gauche+", a-t-elle relevé, considérant "qu’il a aussi appris de la polémique déclenchée par ses propos qualifiant la colonisation de crime de l’humanité".

    Pour l’auteur de "Histoire de la guerre d’indépendance algérienne" (Ed. Flammarion, 2012), le président Macron appartient à une génération qui n’a pas connu la guerre, d’autant, a-telle-soutenu, "il est entré en politique à un moment où l’antiracisme avait une forte valeur".

    Macron "est d’une génération où l’indépendance de l’Algérie ne se discute plus. De ce fait, il peut poser des gestes, y compris envers les Français d’Algérie, sans risque politique. Et il a la possibilité de reconnaître la responsabilité de la France, sur le modèle de Jacques Chirac en 1995 à propos de la collaboration", a-t-elle expliqué, considérant que les souffrances pendant la guerre "n’ont pas eu la même échelle".

    "La torture et les exécutions sommaires ont concerné des centaines de milliers d’Algériens. Quant aux camps de regroupements, ce sont deux millions d’Algériens qui y ont été placés. La nature des souffrances est aussi à prendre en compte. Ce n’est pas comparable d’avoir été victime de la torture ou d’avoir vu un proche exécuté et de s’être sauvé dans l’urgence pour échapper au massacre puis d’avoir vécu dans un camp des dizaines d’années dans des conditions certes misérables", a-t-elle tenu à souligner.

    L’historienne, qui également l’auteure de "Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale" (Ed. Odile Jacob, 2012), préconise, à cet effet, une "approche globale" de la France vis-à-vis de la guerre de libération qui devra être accompagnée d’un "travail diplomatique" afin, dit-elle, que "les gestes et discours ici ne puissent pas être mal interprétés".

    SOURCE : http://www.aps.dz/algerie/63216-il-est-temps-de-depolitiser-la-memoire-de-la-guerre-d-algerie-en-reconnaissant-les-souffrances-des-victimes

     

     

    « Il y a un nombre non-négligeable

     de descendants de harkis parmi

     les radicalisés »

    Entretien avec le politologue Jérôme Fourquet

    "Il est temps de dépolitiser la mémoire  de la guerre d’Algérie en reconnaissant  les souffrances des victimes"

    Jérôme Fourquet est directeur adjoint du Département Opinion Publique à l’IFOP

    Mi-juillet, la conseillère départementale LREM Mounia Haddad, 29 ans, a été séquestrée deux jours durant par sa famille d’origine algérienne. Celle-ci n’acceptait pas son projet de mariage avec un descendant de harki. Après avoir décortiqué les structures anthropologiques de l’immigration algérienne, le politologue Jérôme Fourquet se penche sur les traces que la guerre d’Algérie a laissées dans notre société. Dans la France en proie au terrorisme, héritiers des harkis, pieds-noirs et combattants du FLN brassent des imaginaires concurrents.

    Daoud Boughezala. Cinquante-six ans après la signature des accords d’Evian, alors que l’affaire Mounia Haddad révèle la potentielle rivalité entre descendants de harkis et familles FLN, quels rapports entretiennent ces deux sous-groupes de l’immigration algérienne en France ? 

    Jérôme Fourquet. Dans certaines familles d’origine algérienne, la mémoire héroïque de l’engagement des parents ou grands-parents dans la lutte d’indépendance continue d’être amplement entretenue. Cela peut  s’accompagner d’un rapport ambigu à la France mais surtout d’un rejet et d’une stigmatisation des harkis. Abdelghani Merah raconte comment sa fratrie a baigné dans un discours de rejet de la France, ancienne puissance coloniale. Ce n’est peut-être pas non plus un total hasard si son frère Mohamed a ciblé trois militaires français d’origine maghrébine.

    En parallèle, comme l’a noté Gilles Kepel, il y a un nombre non-négligeable d’enfants et de petits-enfants de harkis parmi les musulmans radicalisés, à l’instar de Mehdi Nemmouche, le tueur du musée juif de Bruxelles. On observe une sorte de retournement de stigmate : des familles méprisées parce qu’elles étaient dans le camp des perdants et considérées comme des traîtres à la cause surinvestissent leur identité musulmane. Consciente ou non, cette revanche symbolique peut les amener à entrer dans une course au plus pur.

    Pour la gauche empreinte du schéma binaire dominant/dominé, les harkis étaient du mauvais côté de l’histoire.

    Dans votre essai co-écrit avec Nicolas Lebourg La nouvelle guerre d’Algérie n’aura pas lieu, (Fondation Jean Jaurès, 2017) vous soulignez le rôle pionnier qu’ont joué les enfants des enfants de harkis dans la construction de l’islam de France et dans la Marche des beurs (1983). Pourtant, leur cause est plus souvent défendue par le Front national que dans la mouvance antiraciste. Comment expliquez-vous cette occultation ? 

    Chaque cause politique doit être intégrée dans une grille de lecture historique ou un schéma plus large. Traditionnellement, le FN et une partie de la droite ont toujours eu à cœur de défendre la cause des rapatriés ainsi que celle des harkis. Parmi les figures emblématiques de cette famille de pensée, on trouve Jeannette Bougrab. Dans l’autre camp, la matrice idéologique et historique de la gauche l’inclinait en revanche à glorifier le FLN pour s’inscrire dans la tradition des porteurs de valises et des manifestants de Charonne. Cette inscription symbolique s’est prolongée après la décolonisation dans les combats antiracistes et dans la lutte pour l’intégration. La cause harkie s’insérait mal dans ce schéma global car avec son surmoi marxiste, la gauche entendait se placer du côté des opprimés. Pour la gauche empreinte du schéma binaire dominant/dominé, les harkis étaient du mauvais côté de l’histoire.

    Le cas des harkis renvoie en effet à la mauvaise conscience du gaullisme et de la droite.

    Abandonnés par la France, parqués dans des camps de transit, les harkis n’ont obtenu que très tardivement des excuses officielles des autorités françaises, par la voix des présidents Sarkozy puis Hollande. Ont-ils été enfin intégrés au grand récit national ? 

    Sans doute davantage que par le passé. La société française a mis des décennies à digérer les années de la guerre d’Algérie. De la même manière qu’il a fallu attendre les années 1970/80 pour qu’on porte un autre regard que le mythe gaullo-communiste sur l’Occupation et la Résistance, il a fallu patienter jusqu’aux années 2000 pour qu’on s’intéresse de nouveau à ce sujet de la guerre d’Algérie qui a coupé le pays en deux et qui est longtemps resté occulté notamment pour ce qui est de la question des harkis.

    Le cas des harkis renvoie en effet à la mauvaise conscience du gaullisme et de la droite. De Gaulle avait en effet donné l’ordre de désarmer les harkas tandis que les fellaghas se préparaient à les massacrer. Symétriquement, par parti pris pro-indépendance de l’Algérie, la gauche aussi s’est totalement désintéressée de cette population et de ses descendants après leur immigration, malgré leurs conditions de vie inacceptables. Dans ces conditions, le combat des harkis a été investi par le Front national.

    Dans la guerre des mémoires, chacun a choisi ses Arabes : le FN les harkis, la gauche les descendants des indépendantistes.

    Le FN s’est-il approprié la cause harkie par opportunisme électoral ? 

    Pour le FN, il s’agit d’abord de rester fidèle au combat pour l’Algérie française. Dans ce cadre, l’empathie des frontistes va logiquement aux harkis, qui furent longtemps les parias de la République. Par ailleurs, ils peuvent ainsi afficher une sensibilité patriotique qui n’est du coup clairement pas basée sur un critère ethnique. Dans la guerre des mémoires, en substance, chacun a choisi ses Arabes : le FN les harkis, la gauche les descendants des indépendantistes.

    C’est dire si la guerre d’Algérie semble encore dans toutes les têtes. Depuis la vague terroriste de 2015, les autorités craignent-elles la résurgence d’un début de guerre civile comme l’hexagone en a connu entre 1958 et 1962 lorsque FLN et OAS y multipliaient les attentats ? 

    Le directeur de la DGSI Patrick Calvar semblait effectivement préoccupé par une hypothétique guerre civile opposant djihadistes et éléments violents d’ultradroite. De son côté, la sphère la plus identitaire de la droite conjecturait une nouvelle guerre d’Algérie, en se basant sur des références telles que la Toussaint Rouge, pendant que les théoriciens du djihad comme Abu Moussab Al-Souri spéculaient depuis des années sur l’opportunité d’embraser les sociétés européennes. Pour Daech, le but du jeu était de créer la guerre civile en commettant des attentats marquants susceptibles de dresser les communautés les unes contre les autres. Par le déclenchement d’un cycle provocation-répression, l’objectif était de fragmenter petit à petit la société française, notamment géographiquement, entre musulmans et mécréants. Craignant la réalisation de ce scénario, Calvar avait prédit que la société française allait de grands risques de vaciller entre fin 2015 et 2016.

    Si Daech était parvenu à mettre la société française sous pression, on aurait peut-être eu une sortie de route.

    Mauvaise pioche ! Malgré des attentats en série, la société française n’a pas basculé dans la violence… 

    On a quand même connu un petit moment de flottement en 2016. Souvenez-vous de ce qui est arrivé en Corse, l’une des parties du territoire les plus sensibles à ces problématiques : la ratonnade des jardins de l’empereur d’Ajaccio en décembre 2015, quelques semaines après les attentats du Bataclan et des terrasses parisiennes ; puis les affrontements ethniques de Sisco survenus en août 2016, deux semaines après l’assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray.

    Mais depuis l’attaque de Nice en juillet 2016, il n’y a plus eu d’attentat terroriste de grande ampleur dans l’hexagone. On peut penser que, si l’appareil de Daech était parvenu à mettre la société française sous pression, on aurait peut-être eu une sortie de route.

    Au moment des attentats, on a vu resurgir une palette de références qui nous ramenaient tout droit aux heures sombres de la guerre d’Algérie.

    Avec 250 morts en trois ans, le bilan du terrorisme djihadiste sur le sol français n’a rien à envier aux exactions du FLN… 

    Au-delà de ce triste bilan humain, il reste un fossé entre les capacités organisationnelles dont disposait l’appareil politico-militaire du FLN en France et celles des djihadistes présents dans l’hexagone. A l’époque, en quelques semaines, le FLN avait perpétré des centaines d’attentats partout sur le territoire de la métropole, y compris contre des équipements économiques (voies de chemin de fer, dépôts pétroliers etc..).

    Le niveau de menace est donc objectivement moins élevé qu’à l’époque. Reste qu’au moment des attentats, on a vu resurgir une palette de références qui nous ramenaient tout droit aux heures sombres de la guerre d’Algérie : le recours à l’état d’urgence, la capacité de l’appareil d’Etat et des forces de sécurité à quadriller un certain nombre de quartiers et d’empêcher les fixations de l’ennemi djihadiste dans certaines zones. Tout cela a nourri le spectre de la guerre civile qui hante notre société du fait du délitement du vivre-ensemble. 

     


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    Massacre à Gaza, rage et colère. Descendons dans la rue !

    3 Palestiniens ont été tués cette nuit dans les bombardements sur Gaza.
    Bayan Khamesh, un an et demi ainsi que sa mère Ines, âgée de 23 ans et enceinte de 9 mois, étaient l'une des cibles militaires israéliennes aujourd'hui 9 août 2018.
    ... Le monde devrait avoir honte de son soutien militaire à Israël! Plutôt que d’inviter Netanyahu, la France par l’intermédiaire de Macron ferait mieux de condamner cette politique colonialiste et criminelle.
    R.I.P petit ange
     

    Massacre à Gaza, rage et colère. Descendons dans la rue !

    Massacre à Gaza, rage et colère.

    Descendons dans la rue !

    Lundi 14 mai 2018 par le Bureau national de l’UJFP 

    Le bilan s’aggrave d’heure en heure à Gaza. Il était le 14 mai à 18 h 30 de 53 morts (dernier bilan connu : 60 morts, mardi 15 mai) et plus de 2 000 blessés.
    Comme aux pires heures de l’histoire de l’humanité, une armée tue froidement et méthodiquement la population civile en toute impunité. Et elle utilise des armes qui estropient ceux qu’elle ne tue pas.

    Les assassins pyromanes Trump et Nétanyahou mettent à feu et à sang le Proche-Orient en inaugurant l’ambassade états-unienne à Jérusalem. 70 ans après la Nakba, le nettoyage ethnique prémédité du peuple palestinien de sa terre, ils veulent faire plier ce peuple et le faire capituler sur ses revendications légitimes.

    Les Palestiniens demandent la liberté, l’égalité et la justice. Leur combat, c’est celui de toute l’humanité.

    Tuer froidement des civils sur les grilles du camp de concentration où on les a enfermés, c’est un crime contre l’humanité. Les responsables de ce crime devront être jugés et condamnés.

    Ce crime a été annoncé à l’avance. Les dirigeants de ce monde qui maintiennent des relations cordiales avec le gouvernement israélien portent une responsabilité terrible, en particulier le gouvernement français.
    Le comportement de dirigeants arabes comme ceux d’Arabie Saoudite et d’Égypte qui participent à l’étouffement du peuple palestinien, est ignoble.

    Nous exigeons de notre gouvernement qu’il intervienne et qu’il sanctionne les assassins. Les laisser impunis, c’est être complice.

    Nous appelons dans toute les régions et dans toutes les villes la population à descendre dans la rue, à refuser de laisser faire.

    Je suis juif, et aujourd’hui j’ai honte

    Serge Grossvak, 

    de l'Union Juive Française pour la Paix 

    Je suis juif et j'entends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. C'est l'histoire qui me revient pour m'éclater à la face. L'histoire que mes parents m'ont léguée pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre l'étouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais l'indifférence absolue qui précédait, comme à Gaza.

    Je suis juif et je suis frère de racine et d'histoire de ces hommes d'Israël.  Ces fils de victimes adossant aujourd'hui l'armure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir de voir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés n'engendrer de leur passé qu'un abominable dédain pour l'âme humaine !

    C'est à désespérer. Est-ce la victoire posthume d'Hitler que cette sauvagerie distillée ? Est-ce sa victoire que ce reniement de l'humanisme ? Ah ma mère ! Je me souviens lorsqu'enfant tu me fis l'apprentissage de ce gardien d'immeuble qui vous avait averti, il était communiste, puis de ces religieuses vous extrayant d'un Paris devenu trop dangereux. Ah ma mère ! Je me souviens de ce poème d'Aragon où le résistant arménien avait pour derniers mots « vive le peuple allemand » devant les Nazis qui allaient l'achever. Ma mère, où se cache aujourd'hui la dignité de nos frères d'Israël ou de notre famille aveuglée de haine et de conquête ? Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants d'aujourd'hui vont devoir affronter bien pire : la honte !

    Gaza martyr et rien d'autre ne vibre dans leur âme qu'un énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure-t-il de sens humain ? N'auraient-ils plus qu'un Trump  et un Nétanyahou dans les os ?

    Les Palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre.

    Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière l'État d'Israël.

    L'horreur s'ajoute à l'horreur sans jamais permettre qu'émerge une étincelle d'intelligence. L'intelligence, la bonne intelligence. La Paix ! Cette Paix qui en tout lieu du monde a la même science : celle du respect partagé. Cette Paix de Kant pour tous les peuples de la terre.

    Ce respect est honteusement dénié en affamant, en occupant, en excluant, en dominant. Ce déni qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce déni qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce déni qui nous plonge dans un massacre récurent où la vie n'a plus la valeur d'une vie.

    Le respect, c'est le Droit, partout dans le monde. Le respect, c'est Israël entrant dans la Loi du monde, comme tout le monde. La Loi du monde délimite des frontières depuis 40 ans. Au-delà de ces frontières rien n'est à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement, comme partout dans le monde. Des frontières pour que monte le respect, premier pas, tout premier pas des humains.

    Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.

    Serge Grossvak, 

    de l'Union Juive Française pour la Paix

     

     

    Proche-Orient."Je m'appelle Hilel Garmi j'ai 19 ans et je refuse de servir dans l'armée israélienne"

    Massacre à Gaza, rage et colère. Descendons dans la rue !

    Hilel Garmi​, un jeune juif israélien arrêté par l'armée israélienne pour avoir refusé de servir dans l'armée israélienne. Crédit photo : Facebook / Hilel Garmi

     

    Dans un post Facebook daté du 5 août 2018, Hilel Garmi, un jeune juif Israélien de 19 ans explique les raisons de son refus de servir dans l'armée israélienne. Parce qu'il ne s'est pas présenté à sa base militaire, des soldats sont venus à son domicile l'arrêter. 

    Chaque année, des centaines de jeunes juifs israéliens s’opposent à leur intégration dans l’armée. On les appelle les "refuzniks". Tous s’élèvent publiquement contre les méthodes de Tsahal dans les territoires occupés palestiniens. A leurs risques et périls... Hommage à tous ces "justes". 

    Voici la traduction en français de son message :

    "Je m’appelle Hilel Garmi​. J’ai 19 ans, et je devais être incorporé dans l’armée israélienne au début août 2018.

    Récemment, dans le contexte des manifestations gazaouies près de la barrière construite à Gaza, j’ai pris le temps de lire les déclarations d’Ahmed Abu Ratima, l’un des organisateurs de ce mouvement et j’ai été très impressionné de découvrir ces gens qui ont opté pour des alternatives non armées, pour aborder la question de la situation entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain. 

    Comme eux, je crois en la désobéissance civile pour souligner le caractère illégitime de notre régime. Mon frère aîné et mes deux sœurs ont fait leur armée. Et quand j’étais petit, le passage par l’armée était pour moi non seulement une obligation inévitable, mais aussi un des objectifs qui me fascinaient ; et je voulais servir dans une unité d’élite. 

    Mais en grandissant, et en étant convaincu que tous les êtres humains sont égaux, j’ai changé d’avis. Je ne crois pas à l’existence d’un dénominateur commun entre Juifs qui feraient d’eux des êtres différents des Arabes. Je ne vois pas pourquoi je devrais être traité différemment d’un enfant né à Gaza ou à Jénine. Et je ne pense pas que les souffrances ou les joies soient plus importantes pour les uns que pour les autres. 

    Alors, je me suis demandé pourquoi 3 millions d’habitants de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est vivent sous occupation militaire depuis plus d’un siècle, et pourquoi 2 millions de Gazaouis subissent un siège militaire, imposé depuis plus de 10 ans par Israël sur terre, mer et dans le ciel. 

    Qu’est-ce qui donne à Israël le droit de gérer la vie de ces 5 millions d’êtres humains ? De décider de leur droit de circuler, d’importer, d’exporter, de pêcher ou d’avoir de l’électricité ? De pouvoir les arrêter à tout moment ? 

    Pas question pour moi de participer à un régime aussi anti-démocratique, et à tous les maux qu’il impose aux Palestiniens dans leur vie quotidienne, afin de permettre à une autre population de prendre leur place. 

    Il y a des lignes rouges qu’on ne peut franchir, et pour moi celles-ci sont infranchissables. 

    Ma décision de rendre ceci public est liée au fait que je suis convaincu que la désobéissance civile peut amener des changements sociétaux, en faisant appel au sens de la justice des plus privilégiés qui vivent dans cette région. 

    Si les manifestants de Gaza ont le courage de recourir à cette option, je me sens l’obligation et le pouvoir, en tant que personne née du côté de ceux qui détiennent le pouvoir, de m’engager également dans cette voie.

    Cliquez sur ce lien : Ils sont des centaines chaque année...

     

     


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    1936, le Front populaire, un 14 Juillet ouvrier

    Le Front Populaire prouve qu’il ne faut jamais désespérer

    1936, le Front populaire, un 14 Juillet ouvrier *** Le Front Populaire prouve qu’il ne faut jamais désespérer

    La célébration associe la dimension nationale à la dimension sociale. Si, comme c’est la tradition, un défilé militaire descend les Champs-Élysées, les manifestations investissent les grands lieux parisiens du monde ouvrier, en souvenir également du serment de constitution du Front populaire prononcé un an plus tôt jour pour jour. La victoire du Front populaire au printemps s’est accompagnée d’un vif mouvement social avec des grèves et occupations d’usines. Les accords Matignon, les premières mesures de lutte contre la misère, le chômage, les formes d’aboutissement ainsi que des revendications sociales et culturelles nourrissent chez les ouvriers le sentiment d’une prise en compte de leurs attentes. Aussi, en cette journée de fête nationale traditionnellement conçue comme celle de la Concorde nationale, les ouvriers défilent dans les rues des grandes villes, célébration d’une victoire. Les quartiers est de Paris sont investis par une foule estimée à un million de personnes, comme le rappelle Danielle Tartakowsky, et les festivités durent trois jours avec, pour la première fois, un 14 Juillet qui prend les allures d’une « manifestation de rue ». La tradition révolutionnaire refait surface en cette journée anniversaire.

     

     

    A la fin de la  seconde guerre mondiale...

    Ce fut l'appel du Conseil National

     de la Résistance

    Aujourd'hui en 2018 défendons l'héritage inestimable qu'ils nous ont transmis



     


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    La France « déterminée » à faire revenir les harkis

    en Algérie

     

    C’est pas gagné !!!

     

    La France « déterminée » à faire revenir les harkis en Algérie *** C’est pas gagné !!!

     

    La France est plus que jamais déterminée à forcer la main à l’Algérie pour le retour de harkis et des pieds-noirs.
    En témoigne cette réponse de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères française Nathalie Loiseau, qui a rappelé récemment la détermination de la France « à faire revenir les harkis et leurs familles sur leur terre natale », dans une réponse à la question écrite du député de La République en Marche Damien Adam. Selon la ministre française, l’histoire de la relation de la France avec l’Algérie « est marquée par des épisodes douloureux, dont la mémoire subsiste encore aujourd’hui ».
    Aussi, dit-elle, le gouvernement français « est sensible à la détresse ressentie par les anciens harkis et leurs familles, qui ont dû quitter la terre où ils sont nés et qui ne peuvent y revenir, même pour leur dernier voyage ». Elle a ajouté que le gouvernement est mobilisé de longue date pour « permettre leur retour sur leur terre natale ». Elle informe, dans sa réponse, que lors de la visite à Alger le 6 décembre 2017 du président Macron, celui-ci a « été très clair ».
    Il a exprimé son souhait de « travailler avec les Algériens à la réconciliation et à l’apaisement des mémoires.
    Il a annoncé des mesures pour engager la France dans ce travail, dont il a déclaré attendre des démarches réciproques en Algérie, appelant celle-ci à faire des gestes à l’égard de ceux qui y sont nés et qui veulent pouvoir y revenir », dit-elle.
    Et d’ajouter que « c’est un travail difficile, car si certains anciens harkis ont pu individuellement se rendre en Algérie, il convient néanmoins de ne pas sous-estimer la sensibilité dans l’opinion et des au autorités sur cette question ».
    Selon la ministre, « un travail de justice, de mémoire et de vérité doit être mené envers ces personnes en France.
    La France continuera d’œuvrer en ce sens pour le retour sur leur terre natale des anciens harkis et rapatriés d’Algérie ».
    En Algérie, le retour des harkis reste un sujet tabou. La polémique enfle à chaque fois que les officiels français tentent de faire pression sur Alger.
    Le retour des pieds-noirs est également un sujet épineux malgré les efforts pour dépassionner les débats. Le mois dernier, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a évoqué ce sujet en proposant aux opérateurs économiques de s’appuyer sur les pieds-noirs, ces Français nés en Algérie, pour pénétrer le marché international, a essuyé une salve de critiques et d’accusations de la famille révolutionnaire. Il a dû faire machine arrière et presque s’excuser d’avoir prononcé ces mots.
    Pour rappel, Ouyahia a révélé que quand il était en poste en Afrique, il avait trouvé beaucoup de Français qui disposaient de plateformes économiques : « Certains d’entre eux étaient des pieds-noirs », avait-il précisé, expliquant que cette catégorie de population qui a investi dans le commerce international et qui tient toujours au pays natal « sont les plus aptes à faciliter et à aider » les entrepreneurs algériens à s’introduire dans les circuits fermés du commerce international. Prompte à réagir à tout ce qui a trait aux harkis et aux pieds-noirs, l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a affirmé de son côté que les menaces d’exhumer le dossier de restitution des prétendus biens des colons et des pieds-noirs en Algérie et le retour des harkis au pays « ne serviront pas de moyens de pression et de chantage » contre l’Etat algérien. Dans un communiqué répercuté par l’APS, l’ONM a estimé que le dossier relatif à la restitution des prétendus biens des colons et des pieds-noirs, évoqué à tout bout de champ par la partie française, « ne pourrait en aucun cas servir de moyen de pression et de chantage, eu égard aux grands sacrifices consentis par le peuple algérien durant la révolution ». Ces biens dont parlent les Français « ont été arrachés à leurs propriétaires légitimes par la force et en vertu de lois iniques », a indiqué l’ONM qui a ajouté que le dossier des harkis « a été clos définitivement pour l’Etat algérien et, par conséquent, il ne sera en aucun cas un moyen de chantage. C’est une question qui concerne la France seule et n’a aucune relation avec notre Etat ».
    L’ONM a rappelé la position de l’Etat français vis-à-vis des Français qui ont choisi, au lendemain de l’occupation de leur pays par les nazis, de coopérer avec l’occupant. Bien que plus de 70 ans soient passés, ils continuent de faire l’objet de poursuites et de sanctions, outre d’être privés de leurs droits civils ».
    L’ONM a déploré le fait que certains responsables d’institutions françaises officielles « sont toujours nostalgiques de l’Algérie française au point de revendiquer des droits illégitimes sur lesquels l’histoire à d’ores et déjà tranché », dit-elle.

    SOURCE : https://www.algerie360.com/la-france-determinee-a-faire-revenir-les-harkis-en-algerie/ 

    Pierre Daum : « Harkis, la mauvaise conscience algérienne »

    La France « déterminée » à faire revenir les harkis en Algérie *** C’est pas gagné !!!

    Le journaliste Pierre Daum a enquêté sur les supplétifs et les civils profrançais restés en Algérie après 1962. Ses travaux contredisent la thèse d’un massacre généralisé des harkis.

    Au fil du temps, le terme « harki » a revêtu un caractère générique, mais il désigne à l’origine des réalités disparates. À quelle catégorie de supplétifs faisait-il référence ? 

    Pierre Daum Le mot « harki » est compliqué à manier parce qu’il est employé dans des sens différents, mais aussi parce qu’il est chargé d’une connotation négative, voire péjorative. Le livre s’ouvre donc sur une clarification, en proposant une définition du terme « harki ». Pendant la guerre d’Algérie, le mot « harki » désignait une sous-catégorie spécifique de l’ensemble des supplétifs de l’armée française. Ces supplétifs étaient pour la plupart issus d’un monde paysan écrasé de misère. L’armée française leur proposait un uniforme, des armes et une petite solde, mais sans les intégrer réellement. D’un point de vue administratif, ces supplétifs, parmi lesquels les harkis, n’ont jamais été des soldats au sens propre. Il s’agissait de civils, utilisés pour une période déterminée, comme auxiliaires temporaires de l’armée française. Cependant, ces supplétifs n’étaient pas les seuls Algériens enrôlés du côté de la France. On peut citer deux autres catégories : les militaires, engagés ou appelés du contingent, et les civils liés à l’administration coloniale, maires, caïds, gardes champêtres. Supplétifs, soldats réguliers de l’armée française et civils profrançais ont tous partagé un destin commun en 1962. Mis entre guillemets, le terme « harkis » recouvre, pour les besoins de mon étude, toutes ces réalités.

    Ces harkis restés en Algérie forment un continent totalement inconnu de la société algérienne. Comment avez-vous retrouvé leur trace ? 

    Pierre Daum C’est depuis la France que j’ai remonté le fil qui m’a conduit jusqu’à eux. En Algérie, la question des harkis reste un tabou solidement ancré. Aucune structure ne les fédère. J’ai été informé de leur existence par Fatima Besnaci-Lancou, fille de harki, historienne. Elle recevait, via le site de son association Harkis et droits de l’homme, des messages désespérés de harkis ou d’enfants de harkis en provenance d’Algérie. J’ai pris contact avec leurs auteurs, qui, à leur tour, m’ont mis en relation avec d’autres harkis restés en Algérie. Dans les villages que ces hommes ont regagnés après l’indépendance, une sorte de pacte de silence s’est noué. Pour recueillir leurs témoignages, il a fallu mettre en confiance ces personnes, qui vivent depuis un demi-siècle dans la peur et l’opprobre social.

    Ces témoignages dessinent des parcours qui ne relèvent pas de choix idéologiques… 

    Pierre Daum D’autres chercheurs ont déjà montré que les motivations d’engagement des harkis ne relevaient pas de choix idéologiques. La comparaison avec le phénomène collaborationniste en France durant l’occupation nazie est idiote, elle n’a pas lieu d’être et brouille la compréhension des faits. Les derniers à prétendre encore que les harkis étaient guidés par des choix idéologiques sont les auteurs des manuels d’histoire algériens et, en France, les nostalgiques de l’Algérie française. Depuis 1962, l’extrême droite française n’a eu de cesse d’instrumentaliser les harkis en les présentant comme de grands patriotes, par contraste avec les combattants de l’ALN, désignés comme des terroristes.

    Sur le rôle de la France, pourquoi accréditez-vous la thèse de l’« abandon » des harkis ? 

    Pierre Daum C’est un sujet passionnel. Je l’ai abordé sans idées arrêtées. J’ai constaté au fil de ma recherche qu’il y avait eu un abandon prémédité, institutionnalisé, organisé par les plus hautes instances de l’État français. Avec des motivations diverses, au premier rang desquelles le racisme. Je pense aux propos ahurissants du général de Gaulle, dignes des pires jeux de mots lepénistes : « Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui, demain, seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? (…) Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! » En février 1962, les autorités politiques et militaires françaises promettaient aux harkis qu’ils conserveraient leur nationalité française quoi qu’il arrive. Cinq mois plus tard, de Gaulle publiait un décret retirant la nationalité française à ces hommes et à leurs familles, au mépris du droit. C’est une trahison toujours douloureusement ressentie par les harkis restés en Algérie.

    Vous dépeignez le tableau d’une ségrégation sociale transmise aux enfants de ces harkis restés en Algérie. Pourquoi cette mise au ban ? 

    Pierre Daum Il n’y a pas eu en 1962, contrairement aux idées reçues véhiculées en France, de massacre généralisé des harkis. Il y a eu des assassinats, des exécutions sommaires au terme de « procès » improvisés et expéditifs, mais la plupart des « harkis » sont restés vivre en Algérie. Ces « harkis » sont la cible d’une relégation sociale qui se perpétue ad vitam aeternam et frappe leurs descendants. Pourquoi ? On peut avancer plusieurs hypothèses. La mienne est la suivante : les harkis représentent une sorte d’écran de projection de la mauvaise conscience algérienne, ultime produit de cent trente années d’oppression coloniale. L’ensemble de la société algérienne s’est retrouvée, malgré elle, piégée dans un tissu de compromissions avec l’oppresseur. C’est le propre du fait colonial. Or, en 1962, le nouveau pouvoir a empêché la société algérienne d’engager un travail de digestion de ce passé colonial, en lui imposant une vision manichéenne et fausse, opposant la figure du résistant héroïque à celle du traître harki. Les Algériens ont été sommés de se ranger d’un côté ou de l’autre. Aujourd’hui, le mot « harki » est lesté d’une incroyable charge injurieuse : en rejetant le « harki » dans l’opprobre, dans une altérité radicale, on se range du côté des « héros ». C’est une façon pour la société algérienne d’extirper ce sentiment diffus de culpabilité hérité de la colonisation.

    Entretien réalisé par Rosa Moussaoui 

     


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    Un ami Fabrice Riceputi écrit : 

    « Certains amis réclament l'entrée du groupe Manouchian au Panthéon, ce qui me laisse pantois. Le Panthéon ? Pourquoi leur infliger ça ? La République de Macron les mérite-t-elle, allons-nous lui offrir cette occasion de se refaire une santé sur le dos des FTP-MOI ? Vous voulez voir Collomb, l'auteur de la loi Asile/Immigration embrasser le cercueil de Missak Manouchian ? Mais quelle horreur ! »

     

    Alors j’ai recherché un article daté de 2015 concernant le Panthéon et

    les panthéonisations, le voici :

     

     

    Neuf questions que vous n’osez pas poser

    sur le Panthéon

     

    Au-delà de la pompe officielle et des morceaux de bravoure ("Entre ici, Jean Moulin…"), francetv info répond à ces questions que vous n'avez jamais osé poser sur le Panthéon et les panthéonisations.

    Le Panthéon vu depuis le jardin du Luxembourg, à Paris. (MANUEL COHEN / AFP)

    François Mitterrand, sept, François Hollande, quatre. Le premier président socialiste de la Ve République avait procédé à une floppée de panthéonisations pendant ses deux septennats. Le second a fait entrer quatre résistants d'un coup au Panthéon : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay.

    Mais à quoi rime ce funèbre cérémonial d'entrée au Panthéon ? Qu'y a-t-il réellement dans les caveaux ? Qui décide des panthéonisations ? Pourquoi y a-t-il une croix sur ce bâtiment soi-disant laïque ? Francetv info répond à neuf questions que vous n'avez jamais osé poser sur le Panthéon.

    1. Les quatre choisis par François Hollande pour entrer au Panthéon, c'est qui déjà ?

    Pour commémorer la fin de la seconde guerre mondiale, le président de la République panthéonise quatre résistants. Avec un souci de parité affiché puisque deux hommes, Pierre Brossolette (1903-1943) et Jean Zay (1904-1944), et deux femmes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) et Germaine Tillion (1907-2008), y entrent simultanément.

    Vous êtes un peu court sur ces nouveaux "grands hommes" et femmes honorés par "la patrie reconnaissante" ? Francetv info vous a préparé l'antisèche sur le héros de la Résistance Pierre Brossolette, qui s'est suicidé pour ne pas parler, le 22 mars 1944, après avoir été capturé par la Gestapo. L'ethnologue Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce de Charles et future présidente d'ATD-Quart Monde, sont restées, elles, liées toute leur vie par leur amitié forgée en déportation, au camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne). Quant à Jean Zay, après avoir été ministre de l'Education du Front populaire, en 1936, il est mort en juin 1944, quinze jours après le Débarquement, assassiné par la Milice.

    Portraits de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillon affichés au Panthéon pour l'exposition "Quatre vies en résistance", du 28 mai 2015 au 10 janvier 2016.  (YANN KORBI / CITIZENSIDE / AFP)

    2. Le Panthéon, c'est une sorte de cimetière, c'est ça ?

    Oui, c'est sa vocation depuis deux siècles. En 1791, l'Assemblée révolutionnaire a décidé de faire une nécropole des "grands hommes" de l'église Sainte-Geneviève, située dans le 5e arrondissement de Paris. Commandée par Louis XV à l'architecte Soufflot, celle-ci a paru idéale : vide, en cours de finition, elle n'était encore ni consacrée ni affectée à une paroisse. La crypte, au sous-sol, abrite 26 caveaux, qui peuvent chacun contenir une douzaine de cercueils. Théoriquement, donc, plus de 300 personnes peuvent y être accueillies. Comme il n'y en a que 77, il reste de la place.

    Mais tous les corps des personnalités ne se trouvent pas dans les caveaux. Mieux vaut n'y pas regarder de trop près : le cercueil de Nicolas de Condorcet est vide, les cendres de Jean Moulin sont incertaines, le corps de Louis Braille y repose sans ses mains, si précieuses pour lire l'écriture tactile des aveugles qu'il a inventée, d'autres caveaux ne contiennent qu'une urne où repose un cœur…

    Cette aura funèbre alimente aussi quelques légendes, pas toujours avérées. L'administrateur du Panthéon, Pascal Monnet, fin connaisseur du lieu, assure qu'il n'y a pas d'accès direct au bâtiment par les catacombes, comme le dit la rumeur. En revanche, il y avait bien jadis un passage en sous-sol entre le lycée Henri-IV et le monument.

    La tombe de Jean Jaurès au Panthéon. (MANUEL COHEN / AFP)

    3. Qui est au Panthéon, déjà ?

    Après l'entrée des quatre résistants, il y aura au total 75 personnalités honorées au Panthéon, plus deux inhumées sans être honorées. Si vous voulez tester vos connaissances sur le sujet, francetv info vous propose ce quiz, qui réserve quelques surprises (un peu d'aide ? Ni De Gaulle, ni Napoléon n'y sont enterrés, mais Voltaire, ci-dessous, y est entré en 1791). 

    La statue de Voltaire au Panthéon. (MANUEL COHEN / AFP)

    Que dire du profil-type du panthéonisé, sinon qu'il est assez homogène? A trois exceptions près (Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion), son genre est masculin. Entré sous l'Empire plus d'une fois sur deux, le "grand homme" est très majoritairement un militaire ou un politique. Si quelques écrivains (Hugo, Dumas, Zola) ou scientifiques (Marcellin Berthelot, Paul Painlevé, les Curie) se sont glissés dans la crypte, il ne s'y trouve qu'un seul peintre (Joseph-Marie Vien, artiste officiel du premier Empire) et aucun musicien. 

    4. Qui décide d'une panthéonisation ? C'est magouille et compagnie ?

    Comme vous y allez ! Oui… et non, comme toujours. Sur deux siècles, la panthéonisation est le plus souvent le fait du prince, qu'il s'appelle Napoléon ou François Hollande. Si celles de Voltaire et Rousseau, sous la Révolution, ont été votées par l'Assemblée, les 42 suivantes ont été décidées par l'empereur.

    Comme l'explique l'historien Christophe Prochasson, la procédure s'est à nouveau faite collégiale sous les IIIe et IVe Républiques : les panthéonisations étaient approuvées par les députés. L'instauration de la Ve République marque le retour au bon plaisir impérial : le chef de l'Etat choisit seul. La Réunion des musées nationaux avait bien organisé en 2013 une consultation sur internet en vue de la panthéonisation 2015, mais c'est François Hollande qui a tranché. Et qui a délibérément ignoré la révolutionnaire féministe Olympe de Gouges (1748-1793), pourtant plébiscitée par les internautes. 

    5. Donc il y a forcément des polémiques à chaque panthéonisation ?

    Oui. Comme le souligne Christophe Prochasson, la panthéonisation témoigne d'"un état d'esprit à un moment donné". Elle est orientée, donc sujette à discussion. Le Parti communiste a ainsi reproché à François Hollande de panthéoniser deux socialistes, mais aucun communiste alors que le PCF était une des composantes importantes de la Résistance.

    Autre polémique attachée à la cuvée 2015, celle lancée en 2013 dans Le Monde par le journaliste Pierre Péan. "Faire entrer Pierre Brossolette au Panthéon" est "un affront à Jean Moulin", avait estimé l'auteur de Vies et morts de Jean Moulin, puisque les deux hommes étaient rivaux pour unifier la Résistance.

    Des féministes, enfin, ont noté que le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Belaval, dans son rapport sur la modernisation du Panthéon (Pour faire entrer le peuple au Panthéon), suggérait de ne faire entrer en 2015 que des femmes pour rétablir un peu plus l'équilibre entre les sexes… Avis non suivi.

    Le précédent chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, avait, lui, suscité des remous en voulant panthéoniser deux personnalités classées à gauche, Albert Camus, et Aimé Césaire, mais les familles s'étaient opposées au transfert des cendres. Nicolas Sarkozy avait néanmoins inauguré une plaque en l'honneur du poète martiniquais, sans polémique. 

    6. Et pourquoi y a-t-il toujours une croix sur le Panthéon, alors qu'il est laïque ?

    Ce tombeau laïque des "grands hommes" garde plus d'une trace de son passé religieux. L'administrateur du Panthéon, Pascal Monnet, relève ainsi la forme du bâtiment (nef et abside, donc en forme de croix) ou encore  "le Christ en majesté dans l'abside du début du XXe siècle".

    Mosaïque d'Ernest Hébert (1817-1908) représentant le Christ en majesté dans l'abside du Panthéon. (MANUEL COHEN / AFP)

    Et la croix tout en haut du dôme, pourquoi a-t-elle été maintenue ? "Elle avait été démontée au moment de la Commune, au XIXe siècle, et remplacée par un drapeau rouge, note Pascal Monnet. Puis elle a été remise au début de la IIIe République et maintenue depuis, malgré les restaurations." Pourquoi ? "C'est l'histoire du monument qui veut ça", philosophe Philippe Bélaval. Qui met les points sur les "i" : le bâtiment n'est plus consacré, "ce n'est plus une église".

    7. Et ailleurs, ils ont aussi leur Panthéon ?

    "Non, il n'y a pas de véritable équivalent", répond Philippe Bélaval. Il juge qu'au Royaume-Uni, l'abbaye de Westminster, avec quelque 3 000 sépultures de rois, reines et personnages célèbres, ne "répond pas au même principe", mais se montre, en même temps, beaucoup plus exhaustive.

    A l'inverse, le Panthéon national créé à Lisbonne en 1916 fait pâle figure à côté du nôtre : une dizaine de personnalités à peine, dont la chanteuse de fado Amalia Rodrigues et un footballeur, Eusébio da Silva Ferreira.

    8. On ne peut pas dépoussiérer tout ça ?

    Si, et on y songe sérieusement ! D'autant qu'il y a urgence à rendre plus attractive cette sépulture républicaine hétéroclite et lacunaire, où, désormais, nombre de familles ne veulent plus transférer les dépouilles de leurs morts. Ainsi, seule une urne contenant de la terre prélevée sur les tombes de Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz est entrée au Panthéon le 27 mai 2015. 

    Dès 2013, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Belaval, a rendu un rapport pour "rendre au peuple" ce "monument intimidant". Il suggère notamment de se doter d'outils numériques dignes de ce nom. Objectif : que le Panthéon, pour l'instant cantonné à 750 000 visiteurs par an, parvienne à dépasser le million. Avec un bémol cependant, ne pas sombrer dans le côté "parc à thème" qui jurerait avec la vocation funéraire du monument.

    9. J'ai eu la flemme de tout lire. Vous me faites un résumé ?

    François Hollande transfère mercredi 27 mai quatre résistants au Panthéon, deux hommes, Pierre Brossolette (1903-1943) et Jean Zay (1904-1944), et deux femmes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) et Germaine Tillion (1907-2008). Au total, fin mai, 75 personnalités sont honorées dans ce temple républicain : 72 hommes et seulement trois femmes. Il s'agit, en grande majorité, de militaires et de politiques, suivi de scientifiques et d'écrivains. Très peu d'artistes, en revanche, et aucun musicien.

    Etre enterré au Panthéon, ça vous tente ? Seul le chef de l'Etat, sous la Ve République, peut en décider. Il reste de la place (le monument peut accueillir 300 dépouilles), mais, paradoxalement, de moins en moins de candidats : les familles sont désormais réticentes à exhumer leurs morts pour les y transférer.

    SOURCE : https://www.francetvinfo.fr/societe/debats/pantheon/neuf-questions-que-vous-n-osez-pas-poser-sur-le-pantheon_903893.html

     


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    Décès de l’ancien résistant

     Arsène Tchakarian, le dernier survivant

    du « groupe Manouchian »

    Arsène Tchakarian, dernier survivant du célèbre « groupe Manouchian » qui avait résisté à l’occupant nazi, est décédé samedi à l’âge de 101 ans, a-t-on appris dimanche auprès de sa famille. Né en Turquie en 1916 en plein génocide arménien, arrivé à Paris en 1930, il s’était illustré pendant la guerre au sein de ce groupe de résistants que les Allemands avaient ciblés dans la fameuse « Affiche rouge ».

    Né en Turquie en 1916 dans une famille arménienne, Arsène Tchakarian a fui ce pays pour se réfugier en France en 1930. Il participe aux manifestations du Front populaire et adhère à la CGT où il rencontre Missak Manouchian.

    Sabotages, déraillements, exécutions de rue… Le groupe Manouchian paiera de sa vie ses actes de résistance à l’occupant : 22 fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944 sans oublier Olga, leur compagne de combat, décapitée à Stuttgart en mai 1944.

    Vingt-trois étrangers « qui criaient la France en s’abattant » écrira Louis Aragon dans son célèbre poème l’Affiche Rouge, mis en musique par Léo Ferré. Une affiche, placardée sur les murs des villes et « qui semblait une tache de sang ». 

    En février 2018, il rendait hommage

     au groupe Manouchian

    Après l’arrestation de son chef de résistance, Arsène Tchakarian rejoint le maquis du Loiret et participe à la libération de Montargis. À la Libération, il fait partie du bureau de l’épuration. Par la suite, il devient historien.

    L’une de ses dernières apparitions publiques remonte à février 2018, pour la cérémonie en mémoire des fusillés du groupe de résistants. Dans Le Parisien, on apprenait que le centenaire avait « refusé l’aide que tous veulent lui apporter pour déposer lui-même la gerbe au pied du monument ».

    Ivry : Arsène Tchakarian toujours là

     pour ses frères d’armes de l’Affiche rouge

    Décès de l’ancien résistant   Arsène Tchakarian, le dernier survivant  du « groupe Manouchian »

    Ivry-sur-Seine, le dimanche 25 février 2018. Arsène Tchakarian, 101 ans, a rendu hommage à ses 22 frères d’armes du groupe Manouchian fusillés par les Nazis en 1944 et enterrés au cimetière d’Ivry. LP/M.K.

    Le dernier survivant du groupe Manouchian a célébré la mémoire de ses 22 compagnons résistants fusillés par les Nazis en 1944.

    Soixante-quatorze longues années se sont passées. Et pourtant. Lorsque les chants partisans s’échappent des haut-parleurs dans le cimetière d’Ivry irradié par le soleil d’hiver, l’émotion est là. Sur tous les visages. Dans les regards de la cinquantaine de personnes qui assistent ce dimanche matin à la cérémonie en mémoire des vingt-deux fusillés du groupe de résistants Manouchian. Le célèbre commando des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée de Paris).

    Et au milieu de la cérémonie, alors qu’on ne l’attendait plus, il est arrivé en voiture. Arsène Tchakarian qui a fêté ses 101 ans en décembre refusera l’aide que tous veulent lui apporter pour déposer lui-même la gerbe au pied du monument.

    C’est dans ses yeux que l’on trouve le moins de larmes. L’unique survivant des combattants de « l’Affiche rouge » (le nom de l’affiche de propagande nazie NDLR) n’a pas besoin de pleurs pour se souvenir de ses frères d’armes. Ils ont beau être enterrés ici, c’est sur son cœur qu’ils règnent depuis ce 21 février 1944.

    Décès de l’ancien résistant   Arsène Tchakarian, le dernier survivant  du « groupe Manouchian »

    Ivry-sur-Seine, ce dimanche. Arsène Tchakarian, 101 ans, a rendu hommage à ses 22 frères d’armes enterrés au cimetière d’Ivry. LP/M.K.  

    Né en Turquie, Arsène Tchakarian s’exile à Paris en 1930. Il y devient maître tailleur avant d’intégrer le groupe Manouchian en 1943. Après les tracts, la lutte armée contre l’occupant Nazi.

    Déraillements de trains, exécutions en plein jour, le groupe Manouchian se fait repérer. C’est un rendez-vous raté avec Olga Bancic, la seule femme du groupe, qui mettra la puce à l’oreille de Tchakarian. Il part se cacher à Bordeaux. Olga Bancic sera guillotinée à Stuttgart, par galanterie on ne fusillait pas les femmes…

    Italiens, Grecs, Roumains, Arméniens, Espagnols, Français, Polonais… « Motivés par l’antifascisme, ces héros et martyrs avaient tous au cœur leur patrie d’origine et la France qu’ils voulaient libre ! », ont scandé les représentants de l’Association nationale des anciens combattants de la résistance. 

     

    Décès de l’ancien résistant   Arsène Tchakarian, le dernier survivant  du « groupe Manouchian »

    En signe d'hommage

    écoutons-le une dernière fois
     

     


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    Rachid Bouchareb prépare un film sur les femmes de la Guerre de libération *** Mais Rachid Bouchared n'a pas oublié la fachosphère française de 2010. 

    Rachid Bouchareb prépare un film

     sur les femmes de la Guerre de libération

    Rachid Bouchareb prépare un film   sur les femmes de la Guerre de libération

    TSA Rachid Bouchareb au Festival international d'Oran du film arabe

     

    « Je prépare un film pour rendre hommage à toutes les femmes qui ont contribué à la Guerre de libération nationale qu’elles soient algériennes ou européennes. Des femmes qui ont été emprisonnées et certaines condamnées à mort. Je vais raconter l’histoire de ces femmes dans un long-métrage », a annoncé le cinéaste algérien Rachid Bouchareb, lors d’une rencontre avec la presse, à l’hôtel Royal, lors du 11e Festival international d’Oran du film arabe (Fiofa), clôturé le mardi 31 juillet. Le cinéaste a entamé le travail de recherche documentaire pour les besoins du film. « Et à partir des mois de novembre-décembre, je vais commencer les repérages. Je vais m’inspirer des histoires de toutes les héroïnes qu’on connait aujourd’hui. J’ai rencontré Zahra Drif et Louisette Ighilahriz. Et parmi les européennes, il y a Jacqueline Guerroudj, Danielle Minne (connue aussi par Djamila Amrane Minne) et Annie Steiner. Je vais écrire une histoire à partir du parcours de ces femmes, mais je me détache complètement de la vraie Histoire. Cela va être toutefois un engagement sur ce sujet. Cela m’intéresse de rendre hommage à ces femmes à travers le cinéma », a expliqué Rachid Bouchareb.

    «  Je n’écris pas l’Histoire » 

    Parlant du rapport du cinéma à l’Histoire, le cinéaste est revenu sur la polémique, soulevée en 2010, par son film « Hors la loi, sélectionné au Festival de Cannes et retenu pour représenter l’Algérie aux Oscars de 2011. « À Cannes, on m’a dit que l’histoire de Sétif (massacres du 8 mai 1945), ce n’était pas vrai et qu’on avait tué une femme et un enfant. Il y a eu le débat sur qui a tiré le premier. Il y a l’Histoire qu’il faut écrire. Cela prendra peut être un siècle. Dans mon film, je ne raconte pas les détails, c’est l’affaire des historiens. Je n’écris pas l’Histoire. Je voulais parler des événements de Sétif et des Algériens qui se sont engagés en France (pour la Guerre de libération nationale). J’ai vu les rafles de la police dans les quartiers en France lors que j’étais enfant. Même ma mère a été embarquée », a-t-il dit. Il a également parlé de son long-métrage, « Indigène » qui racontait l’histoire des tirailleurs algériens, ces unités de l’armée de terre française créées en 1842 qui ont participé notamment à la Première guerre mondiale et à la campagne d’Italie (lors de la Seconde guerre mondiale). « Quand j’ai réalisé le film « Indigène » en 2006, il n’y avait rien d’écrit sur le sujet. Je suis allé voir des personnes qui sont encore vivantes et qui m’ont raconté leur guerre à elles. J’ai choisi d’avoir six tirailleurs algériens au lieu de 1000 dans le film. Cela m’a suffit pour raconter l’histoire », a-t-il dit. « Indigène » a été sélectionné au festival de Cannes.

    Rachid Bouchareb prépare un film   sur les femmes de la Guerre de libération

    © TSA 

    «  Mon prochain film sera tourné en Algérie »

    Rachid Bouchareb a annoncé qu’il ne reviendra pas tourner en France. « Pour l’instant, je n’ai pas trop d’idées. Ce n’est pas d’actualité. Mon prochain film sera tourné en Algérie, peut-être, celui d’après encore. Et puis, après, il faudra que je m’arrête et passer à autre chose. Je trouve que j’ai fait suffisamment de films », a-t-il déclaré. Critiqué et attaqué après la sortie de son film « Hors la loi », en raison de l’évocation des massacres du 8 mai 1945 et du 17 octobre 1961, Rachid Bouchareb a tourné ces derniers films et téléfilms, «Ennemy way », « Just like a woman » et « La route d’Istanbul », en dehors de la France, aux États-Unis et en Turquie notamment. Le cinéaste, âgé de 65 ans, n’a pas caché sa volonté de se retirer. « Oui, je vais m’arrêter dans un proche avenir et passer à autre chose. J’ai fait suffisamment de films. Ce que j’ai envie de faire, c’est de rencontrer de jeunes cinéastes algériens, m’investir un peu là, partager avec eux mon expérience. Je vais essayer de leur apporter quelque chose. Je trouve enthousiasmant d’être sollicité par de jeunes cinéastes, ça sera ma reconversion », a-t-il annoncé. Rachid Bouchareb, qui a réalisé une quinzaine de films et téléfilms depuis 1982, n’ouvrira pas d’école de formation cinématographique. « Quand j’aurais fini de faire mes films, Je vais rencontrer au feeling ces jeunes pour évoquer mon expérience au cinéma. Pour réussir, il faut avoir du talent et un sujet à raconter. C’est mon conseil », a-t-il conclu

    SOURCE : https://www.tsa-algerie.com/rachid-bouchareb-prepare-un-film-sur-les-femmes-de-la-guerre-de-liberation/ 

     

     

    Mais Rachid Bouchared n'a pas oublié

    la fachosphère française de 2010

     

    Le dimanche 9 juin 2013 France 2 présentait

    une grande soirée consacrée

     à deux films traitant de la guerre d’Algérie :

    «  Hors-la-loi »

     et « Algérie, la Déchirure »

     

    Le film "Hors-la-loi " nominé aux Oscars (donc en Amérique) fut en 2010 un nouveau camouflet pour les nostalgiques extrémistes de l'Algérie française. 

    Rappelez-vous : les nostalgiques de l'Algérie française et extrémistes avaient manifesté à Cannes, puis à Marseille, puis à Bordeaux... ils avaient même lancé... des boules puantes... pendant la projection d'une séance... avec leurs trublions ridiculement baptisés "O.A.S". Rachid Bouchared avait même été accusé de "plagiat" mais les deux accusateurs ont été déboutés selon un jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris...

    Oscars 2011 : le film Hors-la-loi nominé dans la catégorie du meilleur film étranger

    Les oscars sont des récompenses cinématographiques américaines décernées chaque année depuis 1929. 

    Il faut croire que le film, qui a soulevé une vive polémique en France avant même sa sortie, a séduit les Américains. 

    La salle de cinéma à Los Angeles, où il a été projeté en novembre 2010, n'a pas désemplit. 

    Le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb a concouru cette année 2010 au titre de l'oscar du meilleur film étranger (Algérien). C'est le deuxième film francophone avec Incendies. La sélection a été dévoilée à Beverly Hills par les organisateurs de la soirée hollywoodienne.

    Hors-la-loi retrace le parcours de trois frères ayant survécu aux massacres de Sétif en 1945. Les principaux acteurs sont Roschdy Zem, Sami Bouajila et Jamel Debbouze.

    Le film avait été très critiqué par les nostalgiques de l'Algérie française, contestant sa version de cette tranche d'histoire particulièrement douloureuse.  Sa projection à Marseille avait donné lieu à une manifestation d'une fraction de "pieds noirs nostalgiques extrémistes" soutenus par quelques élus d'extrême droite à la mairie de Marseille. 

    Alors que la victoire des Alliés sur le nazisme est célébrée sur tout le territoire algérien, le 8 mai 1945, la répression par les forces françaises de manifestations pro-indépendantistes fait entre 1.500 et 45.000 morts -selon les sources- dans la région de Sétif (300 km à l'est d'Alger). 

    Rachid Bouchareb : Tout dire sur le passé colonial pour se réconcilier entre Algériens et Français 

    Le réalisateur Rachid Bouchareb, l’auteur du  film «Hors la loi» estime nécessaire de «tout dire» sur le passé colonial pour pouvoir réconcilier les deux peuples algérien et français avec leur passé commun. Les Algériens commémorent le 1er novembre prochain le 64ème anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance.

    «Les choses vont se régler et les relations (entre la France et l'Algérie) vont aller plus loin quand le passé colonial sera évoqué, complètement évoqué, et que tout sera dit », affirme le réalisateur franco-algérien dans une interview accordée à l'AFP. Pour Rachid Bouchareb, dont le dernier film retrace le parcours de trois frères ayant survécu aux massacres de Sétif en mai 1945, il est important «qu'on accepte que les Algériens puissent aussi raconter leur histoire». 

    Le 8 mai 1945, alors que la victoire des Alliés sur le nazisme est célébrée sur tout le territoire algérien, la répression par les forces françaises de manifestations pro-indépendantistes fait des centaines ou des milliers de morts -selon les sources- dans la région de Sétif (300 km à l'est d'Alger). En Algérie, le chiffre officiel des victimes de cette répression a été arrêté à 45 000 morts. Avant sa projection en France, «Hors-la-loi» a été accusé de «falsifier l'Histoire» par l'extrême droite française et des associations de harkis (anciens supplétifs de l'armée française en Algérie), d'anciens combattants et de pieds-noirs (Français installés en Algérie avant l'indépendance). 

      Les nostalgiques du colonialisme

    les héritiers de l'OAS n'acceptent pas

    l'indépendance de l'Algérie 

     

    Rachid Bouchareb prépare un film   sur les femmes de la Guerre de libération

    Plus d'un millier de personnes, dont le maire de Cannes, Bernard Brochand et le député Lionnel Luca, avaient manifesté le vendredi 21 mai 2010 à Cannes contre le film Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb. 

    Allaient-t’ils s'en prendre à  France 2 qui avait programmé ce  film le dimanche 9 juin 2013 ? 

    «Il y avait polémique sur un film que personne n'avait vu, en dénonçant déjà que le film n'était pas juste», dit le réalisateur. «Il y encore des nostalgiques de la guerre d'Algérie qui n'acceptent pas l'indépendance» du pays, ajoute-t-il, soulignant qu'au lendemain de la projection à Cannes, «la polémique s'est éteinte». Environ 1.200 personnes avaient manifesté en mai 2010 à Cannes le jour de la présentation du film, qui figurait dans la sélection officielle du festival. 

    «Hors la Loi» (le nom que les militaires français donnaient aux insurgés), une production algéro-franco-belge, est le deuxième film du réalisateur sur l'Algérie, après «Indigènes». «Indigènes parle de ces soldats d'origine algérienne parmi l'ensemble des soldats nord-africains des colonies françaises, qui participent à la libération de la France et qui attendent qu'à la fin de la guerre ils deviennent eux aussi des hommes libres et indépendants», explique Bouchareb. Déçus des promesses non tenues, «ils décident de lancer une guerre d'indépendance pour devenir libres». 

        Présentation du film

    "Hors-la-loi" 


     Chassés de leur terre algérienne au début des années 50, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud s'engage rapidement en Indochine. A Paris, Abdelkader, au parcours scolaire exemplaire, prend la tête du mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie et Saïd, qui a longtemps organisé des combats de boxe clandestins, intègre le milieu. Il fait rapidement fortune dans les bouges et les clubs de Pigalle. Les trois frères finissent par se retrouver à Paris. Leur destin se mêle peu à peu à celui d'une nation en lutte pour sa liberté... 


     

     

     


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    « L’Algérie du possible »

    Un documentaire de Viviane Candas

     

    L’histoire vraie que je vais vous commenter aujourd’hui commence sur Facebook, une plateforme bien connue des internautes qui consultent les réseaux sociaux. Pour ceux qui ne connaissent pas Facebook et même parfois internet, je voudrai vous apporter une petite explication en prenant mon cas personnel. Je possède donc ce qu’on appelle une page sur cette plateforme où je peux envoyer des informations, en recevoir, en commenter. Et puis vous avez des amis, soit ce sont des amis qui ont demandé d’être amis avec vous, soit c’est vous qui avez demandé d’être amis avec d’autres amis… Le premier réflexe que j’ai lorsqu’un internaute demande à être mon ami, je cherche à comprendre pourquoi il souhaite être mon ami, en allant sur sa page et en regardant qui sont ses propres amis, il arrive que nous ayons des amis communs… c'est ainsi que plus de 860 internautes m'ont demandé d'être amis à la date d'aujourd'hui 4 août 2018... c’est ainsi aussi que commence mon histoire vraie : il y a quelque temps une femme que je ne connaissais pas, s’appelant Viviane Candas a souhaité devenir amie avec moi, alors je suis allé voir sur sa page Facebook et je me suis aperçu que nous avions 8 amis en commun, je les cite : Pierre Daum, Henri Pouillot, Jacques Pradel, Tramor Quemeneur, Fatima Besnaci Lancou, Fabrice Riceputi, Rosa Moussaoui, Jean-Marie Dinh. Comme vous pouvez le constater certains sont très connus et renommés.

     Voici donc l’histoire vraie

     de cette amie Viviane Candas

    Viviane Candas est née le 2 novembre 1954 à Paris, elle est actrice, scénariste et réalisatrice française (Source Wikipedia). Elle a réalisé plusieurs films et documentaires. Parmi ses films-documentaires j’ai choisi « Algérie du possible » (2015) 

    Présentation 

    En rencontrant ses anciens compagnons de combat, le film suit le parcours d’Yves Mathieu, né à Annaba, anticolonialiste en Afrique Noire puis avocat du FLN. À l’Indépendance de l’Algérie, il rédige les décrets de mars sur les biens vacants et l’autogestion, promulgués en 1963 parAhmed Ben Bella. La vie d’Yves Mathieu est rythmée par ses engagements dans une Algérie qu’on appelait alors « Le Phare du Tiers-Monde ». Viviane Candas, sa fille, revient sur les conditions de son décès en 1966.

    Le documentaire "L'Algérie

     du possible" a été projeté

     en avant-première mondiale

     à Alger en 2015

    Algérie du possible, la révolution d'Yves Mathieu, réalisé par sa fille Viviane Candas, est le titre du film documentaire dédié au parcours du militant anticolonialiste et avocat du Front de Libération Nationale (FLN) Yves Mathieu projeté en 2015 à Alger en avant-première mondiale.

    Yves Mathieu, avocat du FLN, qui a choisi de rester dans son pays, l’Algérie, après l'Indépendance pour participer à l’édification du nouvel État. Il a été conseiller du premier gouvernement algérien. L’auteure du film, fille de l’avocat, a collecté des témoignages des compagnons de lutte de son père pour retracer puis comprendre son parcours.

    D'une durée de 90 mn, ce documentaire remonte le temps et raconte Yves Mathieu. Né à Annaba, cet homme engagé dans la lutte contre le colonialisme, défend le principe de l’Indépendance de l’Algérie. Un pays qu’il a adopté jusqu’à sa mort, en 1966, dans des circonstances troubles.

    Mené comme un road movie sur les pas de son père, entrecoupé d'une multitude de témoignages de compagnons de route du militant dont le défunt Président Ahmed Ben Bella, ce film revient longuement sur les grands projets de l'Etat algérien au lendemain de l'indépendance auquel Yves Mathieu et son épouse avaient pris part comme l'alphabétisation, le reboisement des zones bombardées au napalm par l'armée coloniale ou encore la mise en place d'un système de santé.

    Une grande partie du documentaire est consacrée à l'installation du système de l'autogestion des domaines agricoles promulgué par le président Ahmed Ben Bella en mars 1963 par un décret rédigé de la main d'Yves Mathieu comme en témoignent des acteurs politiques de l'époque tel que Ahmed Bedjaoui, Mohamed Harbi ou Mourad Lamoudi.

    Ces mêmes témoins en plus de quelques amis de la famille dont le directeur technique du Théâtre national algérien de l'époque, Jean-Marie Boëglin ont évoqué l'engagement indéfectible que vouait Yves Mathieu à la cause de la construction de l'Algérie indépendante tout en expliquant également les dysfonctionnements qui ont causé l'échec des domaines autogérés.

    Le film revient également sur les visites de plusieurs figures anticolonialistes de l'époque à Alger faisant de l'Algérie le phare de toutes les révolutions et des mouvements de libération.

    Par la suite, la réalisatrice poursuit le parcours de son père après la prise du pouvoir par le président Houari Boumediène le 19 juin 1965 avec des images d'archives et des témoignages de cette journée après laquelle Yves Mathieu avait occupé un poste de professeur à l'institut de gestion et de planification et avait repris des études d'économies à l'université d'Alger avant d'ouvrir un cabinet d'avocats avec son épouse.

    Alors que beaucoup de ses compagnons avaient quitté l'Algérie ou étaient en détention, Yves Mathieu continue à exercer son métier et la réalisatrice évoque, sans plus de détails, des "relations avec des officiers de l'armée à Constantine préparant une insurrection".

    Yves Mathieu est décédé le 15 mai 1966 dans un accident de la circulation, percuté par un camion militaire sur la route entre Constantine et Skikda, Viviane Candas est longuement revenu sur les circonstances de cet accident qui ont grandement motivé la réalisation de ce film qu'elle avait entamé en 2009.

    Comme pour regarder l'Algérie d'aujourd'hui à travers le parcours de son père, la réalisatrice illustre brièvement l'Algérie des années 1980 et 1990 vue, encore une fois, par des acteurs de la guerre de libération ou des politiciens des premières années de l'indépendance.

    Cette quête "encore inachevée" pour rétablir la vérité sur la mort de son père a conduit la réalisatrice à révéler un grand engagement pour la construction de l'Algérie indépendante d'un militant, du témoignage du militant et avocat du FLN Jacques Vergès disparu en 2013, "passionné qui ne laissait de place à la raison quand il embrassait une cause".

    SOURCE : http://www.huffpostmaghreb.com/2015/10/16/le-documentaire-lalgerie-du-possible-projete-en-avant-premiere-mondiale-a-alger_n_8310562.html

    Bande-annonce

     « L’Algérie du possible »

    « L’Algérie du possible »  Un documentaire de Viviane Candas

    « L’Algérie du possible »  Un documentaire de Viviane Candas

    Portrait intime

     de la révolution algérienne

    Entretien avec Viviane Candas à propos de son film « Algérie du possible » Pour ce documentaire à la fois intime et historique, la réalisatrice a rencontré les anciens compagnons de combat, d’Yves Mathieu, son père, militant anticolonialiste en Afrique Noire puis avocat du FLN, rédacteur à l’Indépendance de l’Algérie, des Décrets de Mars sur les biens vacants et l’autogestion, promulgués en 1963 par Ahmed Ben Bella. Jusqu'à sa fin tragique dans des conditions "troubles" en 1966, la vie d’Yves Mathieu est rythmée par ses engagements dans une Algérie qu’on appelait alors « Le Phare du Tiers Monde » et c’est d’ailleurs aussi un portrait en creux de ce pays, où l’on a cru à la révolution, que dresse Viviane Candas.

    Viviane Candas

    « L’Algérie du possible »  Un documentaire de Viviane Candas


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  • Georges Arnaud, l’homme dont le procès  se transforma en réquisitoire  contre l’occupation française de l’Algérie

    Henri Girard, dit Georges Arnaud est un écrivain, journaliste d'investigation et militant politique français, né en 1917 et mort en 1987. Si la presse française s’intéresse principalement à son premier procès. En 1943, le futur écrivain Georges Arnaud, accusé d’avoir tué son père, sa tante et une domestique à coups de serpe à Escoire (24), était acquitté à l’issue d’un procès qui avait tenu la France en haleine. Cette presse occulte son deuxième procès, celui-ci : 

     

    Georges Arnaud, l’homme dont le procès

    se transforma en réquisitoire

    contre l’occupation française de l’Algérie

    De son vrai nom Henri Girard, Georges Arnaud est l’auteur du bestseller mondial, « Le salaire de la peur », et de nombreux autres ouvrages à succès. Homme des causes justes, alors qu’il exerçait comme journaliste à Paris, il a été traduit en justice en 1960, accusé de non dénonciation de Henri Jeanson, recherché pour haute trahison, son réseau participant activement au financement du FLN. Il sut transformer son procès, dont il fit un livre, en réquisitoire contre la guerre menée par la France en Algérie.    

    En 1960, Georges Arnaud assiste à une conférence de presse donnée par Henri Jeanson, à l’époque recherché pour haute trahison car son réseau finance le FLN avec ses porteurs de valises qui transmettent mensuellement quelque 400 millions de centimes à l’organisation indépendantiste algérienne, à travers la Fédération de France du FLN. Georges Arnaud est le seul journaliste français présent au milieu d’une quinzaine d’envoyés étrangers. Le pouvoir lui reproche de ne pas avoir dénoncé Jeanson, de protéger ses sources et au bout du compte d’être un irréductible opposant à la guerre menée en Algérie.

    Arrêté et jeté en prison, il transforma son procès en tribune politique, faisant de l’Etat français et de sa guerre d’Algérie les véritables accusés. Il reçoit le soutien de Joseph Kessel, Jean-Paul Sartre, Jacques Prévert, François Maspero, André Frossard, Pierre Lazareff et de nombreuses autres personnalités.

    Chacun s’élève à la fois contre la tentative de violation du secret professionnel, dont Arnaud bénéficie en tant que journaliste et, de plus en plus, contre la pratique de la torture en Algérie qui constitue le véritable enjeu de cette affaire.

    Georges Arnaud passera deux mois en prison. Il profitera du scandale occasionné pour demander non seulement son acquittement mais aussi des excuses de la part de l’armée. Son procès, qui se tient devant le tribunal permanent des forces armées de Paris, aboutira à une condamnation en sursis à deux années d’emprisonnement, verdict qui sera ensuite annulé par la cour de cassation.

    Il en tirera un livre,« Mon procès », publié aux Editions de minuit, qui est la simple reproduction de tous les échanges verbaux de ce procès, depuis les interventions de la kyrielle de témoins de moralité jusqu’aux plaidoiries du bataillon d’avocats au premier rang desquels ferraillait le célèbre maître Vergès, lui aussi très impliqué dans cette lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

    On y reconnait en l’auteur un exemple probant d’intellectuel engagé et même activiste, un agitateur politique bien ancré à gauche et ayant permis notamment de mettre en exergue la notion déontologique de « secret professionnel » dans le journalisme.

    Henri Girard, alias George Arnaud, qui a échappé à l’échafaud au début des années 40 pour un triple meurtre dans sa propre famille et dont il sera finalement acquitté, a une solide réputation de flambeur.

     Il dilapide l’héritage familial en quelques mois avant de s’exiler en Amérique du Sud. Tour à tour chercheur d’or, géologue, marin, barman et camionneur, il mènera par la suite une vie de bourlingueur à travers la planète.

    Souvent invité à Alger au temps du président Boumediène qui le recevait régulièrement, ce personnage pittoresque mourra d’une crise cardiaque à Barcelone, en 1987.

    Il aura passé sa vie à traquer les injustices, à dénoncer les erreurs judiciaires en parallèle à sa carrière d’écrivain, marqué sans doute par ses jeunes années, où lui-même avait failli perdre la vie dans une affaire scabreuse où il s’est retrouvé accusé.

    SOURCE : http://www.algeriemondeinfos.com/2018/02/23/nos-justes-a-georges-arnaud-lhomme-dont-proces-se-transforma-requisitoire-contre-loccupation-francaise-de-lalgerie-m-a-boumendil/ 

     

     

    Le couperet de la guillotine est passé si près

    Georges Arnaud, l’homme dont le procès  se transforma en réquisitoire  contre l’occupation française de l’Algérie

    En 1943, le futur écrivain Georges Arnaud, accusé d’avoir tué son père, sa tante et une domestique à coups de serpe à Escoire (24), était acquitté à l’issue d’un procès qui avait tenu la France en haleine.

    Printemps 1943. Le vent mauvais dénoncé par le maréchal Pétain souffle déjà depuis plusieurs mois sur le Périgord occupé où miliciens et maquisards s’apprêtent à en découdre. Le 27 mai, au matin, les hommes en uniforme qui ceinturent le palais de justice de Périgueux ne sont pourtant pas là pour prévenir un coup de main de la Résistance. Ils contiennent à grand-peine la foule des badauds par l’odeur du crime attirés. Âgé de 26 ans, l’homme de grande taille, à l’épaisse chevelure rousse, qui entre dans le tribunal par une porte dérobée, est promis au pire. À quelques centaines de mètres de là, le gardien-chef de la maison d’arrêt a déjà fait préparer la cellule des condamnés à mort. Qui peut alors imaginer que sept ans plus tard Henri Girard fera encore la une sous le pseudonyme de Georges Arnaud, mais cette fois-ci pour un roman appelé à un énorme succès, « Le Salaire de la peur » ?

    Décédé en 1987, Henri Girard a emporté dans la tombe les secrets du triple crime du château d’Escoire, un vaste logis du XVIIIe siècle agrémenté d’une rotonde et joliment perché sur un mamelon rocheux à une quinzaine de kilomètres de Périgueux. Le 25 octobre 1941 au matin, son père Georges, un haut fonctionnaire du gouvernement de Vichy, sa tante Amélie et Louise Soudeix, la bonne de la famille, avaient été découverts baignant dans leur sang. Tous les trois avaient été sauvagement frappés pendant la nuit à l’aide d’une serpe appartenant à Romain Taulu, le gardien de la propriété. Dans les heures précédant le crime, Henri Girard l’avait utilisée pour élaguer des arbustes.

    Le frère et la sœur avaient été surpris dans leur lit, au rez-de-chaussée du bâtiment, la domestique tuée au moment où elle tentait de leur porter secours. Ce soir-là, Henri Girard n’avait pas regagné sa chambre habituelle. Il s’était réfugié à l’autre l’extrémité du château et s’était assoupi après avoir lu quelques pages du « Sens de la mort » de Paul Bourget, l’un des auteurs en vogue de l’époque.

    Aucune trace d’effraction

    Là où il dormait, Henri Girard ne pouvait pas entendre les hurlements des siens. Bien qu’il soit le premier à donner l’alerte, au réveil, il ne faut que quelques heures au voisinage pour lui prédire la guillotine. Les gendarmes viennent à peine d’investir les lieux qu’il s’isole dans la cuisine et s’attable devant une bouteille de vin. Un peu plus tard, il se met au piano et joue « Tristesse » de Chopin. Quelques jours plus tôt, en arrivant à Périgueux, il avait passé la nuit au Grand Cinq, la maison close de la vieille ville. L’homme a toujours vécu en marge de la morale et de la religion et au grand large des convenances.

    Étudiant attardé, ce fils de bonne famille n’a manqué de rien pendant sa jeunesse, sauf sans doute d’affection. Il a souffert de la disparition prématurée de sa mère et du retrait de son père, incapable de supporter ce deuil. L’argent brûle les doigts de ce noceur. Il a déjà vendu la bague de fiançailles de son épouse. Au début de la guerre, la police l’a même soupçonné d’avoir perçu une rançon en simulant l’enlèvement de sa tante. Après la mort épouvantable des siens, cet épicurien aux poches crevées hérite du château ainsi que de plusieurs propriétés dans la région parisienne et d’un portefeuille de titres. De quoi le renflouer.

    Désireux d’intégrer le Conseil d’État, Henri Girard, licencié en droit, vit mal le fait de devoir prêter serment au maréchal Pétain. Il assure s’être déplacé en Dordogne pour recueillir l’avis de son père. Le soir du drame, il maintient avoir conversé avec lui jusqu’à 22 heures avant d’aider sa tante à préparer son lit. Les policiers, qui l’interrogent sans relâche pendant trois jours, n’en croient pas un traître mot. Ce n’est pas tant son gant retrouvé sur une flaque de sang coagulé que le témoignage de René Taulu qui les intrigue. Ce soir-là, le fils des gardiens rendait visite à un voisin. Vers 21 h 30, il n’avait pas distingué un seul rai de lumière en passant devant le château.

    Les premières constatations incitent à penser que la tuerie a été l’œuvre d’un familier. Il n’y a aucune trace d’effraction, rien n’a été volé et, hormis un vasistas de WC désaffecté, la seule issue ouverte est la porte-fenêtre de la cuisine par où Henri Girard assure être passé le matin avant de crier à la vue du massacre. Après être descendu de sa chambre, il aurait dû emprunter le couloir desservant l’espace habité par son père et sa tante. La porte permettant d’y accéder avait été verrouillée de l’intérieur. Détail gênant, la pièce où il a dormi abrite l’interrupteur qui permet de couper l’électricité dans l’édifice. Or, il semble que les victimes ont été massacrées dans l’obscurité, une panne de courant les ayant probablement contraintes à se coucher plus tôt que prévu. Amélie Girard gisait vêtue de son corsage à proximité du placard où était pliée sa chemise de nuit.

    Peine de mort requise

    Immédiatement après avoir enterré son père, Henri Girard est jeté en prison par le juge d’instruction Joseph Farisy. Il n’y a pourtant ni preuves ni aveux. Dix-neuf mois plus tard, lorsque le conseiller Hurleaux ouvre la session de la cour d’assises devant une nuée de correspondants de presse, l’accusation n’a pas beaucoup progressé. 80 témoins ont été cités. Parmi eux, 15 des 100 habitants d’Escoire venus dire à la barre tout le mal qu’ils pensent de ce Parisien aux mœurs bizarres. Les plans du château ont été accrochés au mur de la salle à la demande du président. Soucieux d’éclairer les jurés, il a même fait affréter un car pour que la cour et les avocats puissent déambuler dans le château sanglant. Judicieuse idée. Sur place, un juré remarque la présence d’un second interrupteur dont l’existence avait échappé à la sagacité des policiers.

    Me Maurice Garçon, le conseil d’Henri Girard, a tôt fait de remarquer que la chambre de son client ne comporte aucun lit. Comment lui reprocher de ne pas y avoir dormi la nuit du crime ? Membre de l’Académie française, le ténor parisien est sans doute le plus brillant plaideur de l’époque. Georges Girard était son ami. Il a longuement hésité avant d’accepter de défendre son fils accablé par les manchettes de la presse populaire. Le juriste a beau s’être plongé dans le dossier au dernier moment, il n’a pas tardé à débusquer les failles de l’accusation.

    Annoncée comme capitale, la déposition de René Taulu, le fils des gardiens, ne résiste pas longtemps au feu roulant de ses questions. Pourquoi les quatre chiens des métayers n’ont-ils pas aboyé lors de son passage nocturne ? Pourquoi affirme-t-il qu’Amélie Girard avait l’habitude de se coucher vers 21 h 30, alors qu’il venait juste de revenir à Escoire après huit mois passés dans les chantiers de jeunesse ? Le jeune homme ne tarde pas à faire pâle figure. L’avocat général Salingardes a beau requérir la peine de mort, il est bien en peine de fournir la preuve irréfutable de la culpabilité. « Henri Girard s’apparente aux criminels d’expérience qui résument leur règle de conduite en cette maxime : ''n’avouez jamais’' », martèle le magistrat contraint à dire des généralités.

    Absence de preuves

    L’époque était troublée, l’instruction avait été réduite à la portion congrue par manque de moyens. Les rares expertises n’étaient pas probantes. L’analyse des estomacs des cadavres n’a pas permis de préciser le degré d’avancement de la digestion. Henri Girard peine certes à expliquer l’origine des ecchymoses observées sur la paume d’une main. Mais rien ne prouve qu’elles soient liées à l’utilisation de la serpe. L’outil a été aiguisé avec une meule. Et il fallait être deux pour actionner celle des Taulu.

    Me Garçon a beau jeu de dénoncer une enquête à charge focalisée sur la personnalité de son client. Pourquoi n’a-t-on pas vérifié que les taches découvertes sur un pantalon appartenant au gardien correspondaient bien à du sang de lapin, comme ce dernier le soutenait ? Pourquoi n’a-t-on pas enquêté sur ces inconnus dont les allées et venues avaient été observées autour du château peu avant le drame ? Le 2 juin 1943 au matin, lorsque l’avocat se rassoit sur son banc, il a conquis les cœurs et les esprits. Le délibéré sera l’un des plus rapides des annales des assises. En 10 minutes, les jurés acquitteront Henri Girard sous les vivats du public. Quelques heures plus tard, ce dernier déposera plainte pour assassinat. En vain. La seule initiative que prendra le juge d’instruction consistera à faire évaluer son héritage !

    SOURCE : https://www.sudouest.fr/2010/07/11/-137243-4583.php 

     

     

     

     


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  • Jaurès, un héritage très disputé... mais Jaurès, toujours...

     

    Jaurès, toujours 

    Jaurès, parmi nous. Il y a tant de boulevards et tant de lycées Jaurès, qu'on le croirait hors du temps présent, juste le nom d'un grand homme placardé par l'Histoire. Il y a tant d'encensoirs qui enfument sa mémoire, tant de propos qu'on agite hors de propos pour décorer de beaux discours, qu'on l'imaginerait volontiers dépourvu de toute conviction, apolitique, comme si, appartenant à la France, tout le monde jusqu'aux plus fieffés usurpateurs pouvait allègrement se l'accaparer. « Jaurès aurait dit »… disent-ils en commençant leurs discours hypocrites… 

    Pourtant, à regarder le monde tel qu'il va, et surtout tel qu'il va mal, on se dit que Jaurès n'est pas un personnage de cire ressorti de l'Histoire, qu'il est toujours un homme de notre temps - lui qui pourtant n'exerça jamais le pouvoir comme le firent un Blum ou Mitterrand. Oui ! Jaurès est toujours de notre humanité. 

    Nous célébrerons ce 31 juillet 2018 le 104e anniversaire de son assassinat. A cette occasion, nous ressentons le besoin de dire qu'il fut un militant du « vrai » socialisme, lui qui fut pourtant un fils de bourgeois… Il fut le défenseur acharné d'instituteurs radicaux, de viticulteurs révoltés et de mineurs qu'on disait « rouges ». Un laïc de grande tolérance, lui, le normalien qui savait l'importance de l'enseignement public pour tout enfant de France. Un socialiste, qui lutta sans relâche et réalisa l'unité des familles socialistes… Que sont devenues ces familles ? Dans quel état sont-elles en 2018 ? Un homme de paix qui pressentait la grande boucherie, croyant pouvoir opposer la fraternité des peuples aux nationalistes de basse vengeance. Enfin, un élu républicain digne de la République, à une époque où ce mot valait des haines viscérales - haines de goupillon et de sabre, haine de coups de revolver. 

    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? 

    Plus que jamais ces mots restent recevables, comme il s'adressait autrefois au prolétariat vivant dans des caves, à la paysannerie sans ressources, aux Africains colonisés par nos troupes, aux condamnés qu'on a guillotiné, - tous ces laissés-pour-compte qui ne comptent pas qui sont "RIEN" comme a osé le dire un président de la République mais qui existent encore, ils ont simplement changé d'oripeaux, les paysans qui ne gagnent pas le prix de leur peine, les sans-papiers traqués comme des criminels, les hommes et les femmes qui n'ont rien d'autre à défendre que leur force de travail, quand ils ont la chance d’en avoir un -  sans qu'ils le sachent, Jaurès leur parle. Pour une seule et irrévocable raison : ses mots sont d'abord ceux de la justice. 

    Philosophie, politique, économie, culture - quelque sujet qu'il abordât dans ces textes, d'une plume de « paysan cultivé » qui ne cédait pas à la facilité manière de « faire peuple », Jaurès y démontrait sans relâche combien l'émancipation des hommes doit demeurer la finalité de l'Histoire - des mots très anciens et peut-être désuets pour le prêt-à-penser contemporain, mais qui, pourtant, mieux que d'autres, sont au cœur du combat d'hier et d'aujourd'hui . Pour la dignité. 

    Mon ami Jacques Cros écrit le 31 juillet 2017 : c’est l’anniversaire de la mort de Jean Jaurès, assassiné en 1914 par Vilain, à Paris, au Café du Croissant. Il a été exécuté pour son action contre le déclenchement de la Première guerre mondiale qui se préparait. 

    La déclaration de guerre a lieu le 3 août, Jaurès aura été impuissant à l’empêcher. Il avait pourtant mis en garde contre ce qu’elle allait être, même si on ne pouvait pas prévoir en juillet 1914 la dimension terrifiante qu’allait prendre le conflit. Les belligérants utiliseront toutes les ressources de sociétés industrielles pour participer à l’horrible boucherie. 

    Jaurès avait clairement situé la responsabilité du système social dans la logique qui s’était développée : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée dormante porte l’orage » ! 

    Son analyse est toujours d’actualité et en 2018 nous sommes toujours confrontés à la menace de guerre généralisée. Et à présent les moyens dont disposent les militaires sont d’un autre ordre de grandeur qu’en 1914 – 1918. L’arsenal nucléaire à leur disposition fait froid dans le dos. 

    Aussi, nous nous sommes réjouis de la signature le 7 juillet 2017 dans le cadre de l’ONU, du Traité d’interdiction des armes nucléaires. Il faut que la France le signe et le ratifie, c’est l’existence de toute forme de vie évoluée à la surface de la Terre qui est en jeu. 

    Les contentieux doivent être réglés par la négociation, dans la justice et la reconnaissance des Droits des peuples à disposer librement de leur destin. Cela met en cause la politique internationale de domination du monde par les USA et leurs alliés, dont la France, regroupés au sein de l’OTAN. 

    Chaque année nous avons une raison particulière de répondre à l’invitation à la Marche de la Paix que nous organisons traditionnellement au mois d’août pour commémorer les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. 

    Naturellement nous exprimerons notre volonté d’autres rapports entre les peuples que ceux de la violence et de la domination militaire qui prévalent actuellement. Nous mettrons en cause le néocolonialisme auquel nous participons ou que nous soutenons avec la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens. 

    Jaurès, un héritage très disputé... 

    Mais il y a malheureusement trop d'hypocrites

    qui prétendent être ses héritiers 

    Il y a cent-quatre ans, Jean Jaurès mourait assassiné. Orateur hors de pair, socialiste, humaniste, il continue d'inspirer des hommes et des femmes politiques, qui lui rendent régulièrement hommage. De droite comme de gauche, les héritiers de Jaurès semblent nombreux. Pourquoi suscite-t-il une telle admiration ? Commençons par le dernier-né puis ses prédécesseurs...

    Ecoutez-le à nouveau le premier des hypocrites c'était son dernier discours avant son élection en 2017 :

    Jaurès, un héritage très disputé... mais Jaurès, toujours...

    FERMEZ LA VIDEO APRES 2 MN 30''  POUR LUI CLOUER SON BEC

     https://www.ladepeche.fr/article/2017/05/05/2568876-macron-l-hommage-a-jaures.html#

     

    Benjamin Griveaux lui aussi n'est pas gêné de citer

    Jaurès

    Celui-ci nous arrive de Saône-et-Loire

    Il faisait partie de la majorité du Conseil

    municipal de Chalon-sur-Saône dirigé

     à l’époque : le 19 mars 2012

     par Christophe Sirugue 

    Jaurès, un héritage très disputé... mais Jaurès, toujours...

    Regardez-le lors de l’inauguration de l’arbre de la Paix, un ginkgo biloba, qui devait être planté place du 19-Mars-1962, regardez-le aux côtés de Christophe Sirugue, Jean-Paul Emorine, Françoise Verjux-Pelletier qui assistaient Jean-François Drillien, président FNACA de Chalon-sur-Saône dans l’exercice du souvenir.

     

    Jaurès, un héritage très disputé... mais Jaurès, toujours...

    Jaurès doit se retourner dans sa tombe ! d'entendre le jeune opportuniste Griveaux, il est à la bonne école de son mentor Macron. Jamais non jamais Jaurès n'aurait soutenu un Banquestère ! Jamais il n'aurait soutenu la baisse des APL, l'augmentation de la CSG la privatisation de la SNCF, l'enfermement d'enfant dans des centres ! Il serait du côté des RIENS !

    On prend l'histoire & on la réécrit. Comme ça, on peut lui faire dire ce qu'on veut. Ménard fait ça très bien à Béziers avec Jean Moulin...

    Jaurès assassiné pour son antimilitarisme et son internationalisme. Jaurès qui défendait les grévistes de Carmaux contre la répression. Jaurès, l'antithèse du gouvernement capitaliste et policier en place. "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage."

    « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » (Jean Jaurès).

     

    Jaurès, un héritage très disputé... mais Jaurès, toujours...

     

    Après avoir lu et entendu tous ces opportunistes concluons en écoutant Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité qui a rendu hommage à Jean Jaurès, fondateur du journal, devant le Café du Croissant à Paris, où il fût assassiné le 31 juillet 1914. 

     

     


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