• Trois femmes, trois résistantes, trois héroïnes

    de la guerre d’Algérie

    Trois femmes, trois résistantes, trois héroïnes de la guerre d’Algérie

    Depuis le 20 mars dernier, plusieurs cinémas en province et l’Espace Saint-Michel à Paris projettent un film à la fois historique et redoutablement actuel. Résistantes, de Fatima Sissani, confronte les témoignages de trois femmes, proches du FLN, héroïnes chacune à leur façon de la guerre d’indépendance qui a soulevé le pays entre 1954 et 1962. Le BB l’a vu.

    Fatima Sissani ne l’avait sûrement pas prévu mais son film sort à point nommé. Dans Tes cheveux démêlés cachent une guerre de sept ans, la réalisatrice raconte une Algérie qui se soulève ; non pas celle de 2019 mais celle de 1962 et des années précédentes, celle dont la victoire fut l’indépendance du pays, rien de moins. C’est aux femmes, en particulier, que s’intéresse la Franco-Algérienne. A trois d’entre elle, en l’occurrence : Éveline Safir Lavalette, Zoulikha Bekaddour et Alice Cherki, toutes trois engagées dans le FLN (Front de libération nationale).

    Pour la réalisatrice algérienne, en France depuis l’âge de six ans, c’est un peu la suite logique d’un questionnement personnel. Celui sur l’histoire contemporaine de son pays, qu’elle a étudiée lors de son parcours à l’université (elle a un DEA en droit), questionnée à la radio (Radio Zinzine, Fréquence Paris Pluriel, France Culture) puis mise à l’honneur dans un premier documentaire, J’aime pourtant le pays que je quitte. Aujourd’hui, Résistantes est « une manière de comprendre la guerre d’Algérie », dit-elle.

    L’idée de ce film vient du producteur algérien Khalid Djilali qui, après avoir vu son premier documentaire cinématographique La langue de Zahra, a proposé à Fatima Sissani de faire le portrait d’Evelyne Safir Lavalette, une des héroïnes de la guerre d’indépendance. « Il lui semblait que cela irait dans la continuité de mon premier film dans lequel je donnais à voir l’histoire d’une femme d’un âge avancé, ma mère, révélant peu à peu les multiples dimensions d’une personnalité forte », raconte-t-elle aujourd’hui.

    Trois femmes, trois résistantes, trois héroïnes de la guerre d’Algérie

    Mettre des mots sur l’indicible

    Comme Evelyne, des milliers de combattantes algériennes ont participé à la guerre d’indépendance aux côtés de leurs frères, maris ou pères. Elles s’engagent à l’époque pour la liberté de l’Algérie et se réclament une liberté. Elles avaient des rôles d’espionne. Elles étaient des agents de liaison. Chargées parfois de garder le plus discret des secrets. Deux autres d’entre elles sont à l’honneur de ce film monté en 2017 puis ressorti le 20 mars dernier : Zoulikha Bekaddour et Alice Cherki.

    Les trois héroïnes du film ont connu la torture, l’hôpital psychiatrique, la clandestinité et la prison. Une des origines de leur engagement remonte à l’événement sanglant du 8 mai 1945. Mais la violence fut utilisée contre elles comme arme de guerre. Des années plus tard, elles cherchent les mots pour qualifier, raconter, nommer cet affrontement sanglant entre une armée clandestine et une armée régulière. Par ce conflit emblématique de l’anticolonialisme, le témoignage de ces trois femmes montre les violences faites aux femmes durant huit ans.

    Un écho involontaire à l’actualité algérienne

    Selon ces femmes, la guerre a été marquée par l’arrivée en Algérie des soldats qui n’avaient pu empêcher la défaite de l’armée française en Indochine, dans la cuvette de Diên Biên Phu. Elles se souviennent par exemple de ceux de la Légion étrangère, ceux qui apportaient avec eux un discours raciste sur les indigènes et humiliant pour les femmes.

    Tous ces actes indignes commis sur les corps des femmes étaient une stratégie partagée et réappropriée par les militaires. Là-dessus, Évelyne, Zoulikha et Alice ont fini par briser le silence dans la douleur après l’avoir gardé pendant des décennies. C’est un peu l’histoire de ce film. Et c’est un peu l’histoire de l’Algérie de 2019 et de ces foules où figurent, à leur manière, les Résistantes de demain.

    Kab NIANG

    Résistantes, Fatima Sissani, 2019 : projection-débat dimanche 31 mars à l’Espace Saint-Michel à Paris (5e arrondissement) en présence de Saïd Bouamama, sociologue et militant associatif

    SOURCE : https://www.bondyblog.fr/reportages/aux-arts-citoyens/trois-femmes-trois-resistantes-trois-heroines-de-la-guerre-dalgerie/ 

    Bande-annonces du film

     

     


    1 commentaire
  •  

    Le peuple peut-il faire confiance à l’armée ?

    Benjamin Stora vous répond 

    Samedi 30 mars 2019 à 19:06

    Source de l'article : Algerie360.com

    Mais d’abord qui est Ahmed Gaïd Salah

    chef de l’état-major de l’armée algérienne

    Le peuple peut-il faire confiance à l’armée ?  Benjamin Stora vous répond

    À 78 ans, cet ancien maquisard de la guerre de libération détient le record de longévité à la tête de l’état-major de l’armée algérienne, dont le budget annuel dépasse 10 milliards de dollars.

    • Chaoui

    Il naît en 1940 à Aïn Yagout, en pays chaoui. En janvier 1957, en pleine guerre d’Algérie, la petite ville devient officiellement une commune française. Il prend alors le maquis et rejoint l’Armée de libération nationale (ALN).

    • Moscovite

    À l’indépendance, il suit une formation en artillerie à l’Académie militaire de Vystrel, près de Moscou. Dans sa promotion, le futur général de corps d’armée Ben Ali Ben Ali, qui dirige la garde républicaine depuis 2015. L’écrivain Yasmina Khadra fréquentera la même académie dans les années 1980.

    • Hyperactif

    Contrairement à ses prédécesseurs, qui affectionnent plutôt les bureaux du ministère de la Défense, il ne se passe pas une semaine sans qu’il fasse une visite de terrain dans l’une des six régions militaires du pays. Une hyperactivité savamment relayée sur les réseaux sociaux, Facebook en tête.

    • Dur à cuire

    En 1994, au plus fort de la guerre civile, il est nommé commandant des forces terrestres, engagées dans la lutte antiterroriste. Une promotion qu’il doit à deux généraux, avec qui il se brouillera par la suite : Mohamed Lamari, alors chef d’état-major de l’armée, et Khaled Nezzar, l’ex-ministre de la Défense. 

    Benjamin Stora vous répond 

     


    3 commentaires
  •  

     

    Dans mon dernier article   j’avais écrit :   Un tsunami pacifique, un peuple   qui mérite un prix Nobel de la Paix *** Aujourd’hui le titre de mon article sera : « Arrêtons de nous mentir »

    Dans mon dernier article

     j’avais écrit : 

     Un tsunami pacifique, un peuple 

     qui mérite un prix Nobel de la Paix 

    Aujourd’hui le titre de mon article

    sera : « Arrêtons de nous mentir »

    Dans ce tsunami pacifique les jeunes Algériens entraînent les plus âgés qui retrouvent leur dignité en osant s'opposer alors qu'ils avaient renoncé depuis les années 90. Ils changent aussi notre regard, à nous les Français. Jusqu'à présent, l'Algérie était vue comme une machine à exporter des migrants, parfois jihadistes. On découvre un peuple instruit, qui a l'humour décapant, créatif, qui rend hommage à ceux qui ont résisté sans relâche et qui l'ont payé parfois de leur vie.

    Crainte de violences et de vague migratoire

    Dès le début des manifestations, c'était une armée extrêmement prudente, sur la réserve, et qui ne cherchait pas à empêcher les manifestants d'avancer, qui était à l'oeuvre. Il n'y a pas eu de tentation de la violence. Et le résultat, c'est que le peuple l'emporte. 

    En réalité, une situation politique bloquée "encourage les Algériens à immigrer". Mais "une Algérie démocratique, avec des perspectives, donnerait l'envie aux Algériens de rester chez eux et de participer à l'essor de leur pays"…  
    Rappelons que personne ne sait encore comment tout cela va se terminer, mais ce n'est pas une raison pour sombrer dans le pessimisme. Nous n'y pouvons rien et le peuple algérien a l'air décidé. Pourquoi, pour une fois, ne pas espérer ?
     

     

    ARRÊTONS DE NOUS MENTIR !!!

    Où pourquoi le grand mécontentement

    des algériens

     et principalement de la jeunesse ?

    Danièle Ponsot, une amie pied-noir dont j’ai écrit la belle histoire, elle a notamment été maire de son village de Chaussin dans le Jura et inauguré une rue du 19-Mars-1962, ceci pour vous souligner les valeurs humaines et politiques de Danièle qui m’écrit ceci : « Une amie algérienne, gynécologue à Tighenif (anciennement Palikao) et que j'ai connue dans une autre vie, m'a envoyé cette vidéo édifiante ! J'ai pensé que cela vous intéresserait ! Bonne journée, cher Michel. Depuis le temps que cela dure, on ne s'étonne pas de la colère des Algériens ! Ceci dit, cette colère reste digne, en tout cas pour l'instant! ».

    Dans mon dernier article   j’avais écrit :   Un tsunami pacifique, un peuple   qui mérite un prix Nobel de la Paix *** Aujourd’hui le titre de mon article sera : « Arrêtons de nous mentir »

    Danièle Ponsot que l’on voit ci-dessus inaugurer une rue du 19-Mars-1962, son amie algérienne lui écrit : « Écoutez bien c'est très grave mais c'est la triste réalité... Cette pauvre Algérie a-t-elle une chance de survivre à la gangrène....... يا رب اجعل الدماء الطاهرة للشهداء تحفض الجزائر من هذه الآفة..... Traduction : ....... Oh Seigneur, fais en sorte que le sang pur des martyrs réduise l'Algérie de ce fléau .....

    Merci de cliquer sur ce lien pour visualiser cette vidéo édifiante :

    https://www.facebook.com/malek.aitsaid.3/videos/1844007272290803/

     

     


    1 commentaire
  •  

    Un tsunami pacifique, un peuple

     qui mérite un prix Nobel de la Paix

    Un tsunami pacifique, un peuple qui mérite un prix Nobel de la Paix

     

    Même la France par la voix

     de Jean-Yves Le Drian finit

     par le reconnaître :

    Déclaration de Jean-Yves Le Drian :

     la France lâche le pouvoir Algérien

    Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, a salué, ce vendredi 29 mars 2019, le “civisme remarquable” du peuple algérien qui a manifesté à nouveau vendredi en masse pour obtenir la fin du “système” au pouvoir, estimant que la transition “maintenant s’imposait”, rapporte l’agence AFP.

    “Je suis frappé de la dignité et de la fierté du peuple algérien. Il y a une phase difficile de leur histoire mais en même temps il y a un civisme remarquable”, a-t-il déclaré à des médias à New York en marge de réunions de l’ONU.

    “L’Algérie doit être maîtresse de son destin. La population contribue par ces différentes manifestations à montrer son appartenance et sa fierté algériennes. Il faut donc que le processus qui va se mettre en œuvre, de transition, qui maintenant s’impose, puisse se dérouler dans les meilleures conditions”, a ajouté le ministre français.

    Source TSA 

     


    1 commentaire
  •  

    Geneviève Legay a bien été renversée par des policiers : Attac exige la démission du ministre de l’Intérieur, du préfet des Alpes Maritimes et du procureur de la République de Nice

     

    Vendredi 29 mars 2019, par Attac France 

     

    Dans un article publié par Médiapart [1], jeudi 28 mars, des témoignages concordants affirment que Geneviève Legay a bien été poussée par des forces de l’ordre lors de la charge policière intervenue le samedi 23 mars, pendant l’acte 19 des gilets jaunes, à Nice. Geneviève Legay, 73 ans, porte-parole d’Attac 06, a ainsi été grièvement blessée.

    Ces révélations remettent en cause les versions avancées par le procureur de la République de Nice et les affirmations d’Emmanuel Macron et de Christophe Castaner qui ont affirmé que Geneviève Legay « n’avait jamais été en contact avec les forces de l’ordre ».

    Ces versions avaient déjà été sérieusement remises en doute par plusieurs analyses journalistiques [2] qui avaient scruté les différentes images de la scène, dont la vidéo de CNews qui permet de voir un contact direct entre un policier et une personne munie d’un gilet jaune à la main (en l’occurrence Geneviève Legay était la seule à en avoir un à la main, dans cette zone).

    Attac s’insurge face à cette volonté éhontée du pouvoir de dissimuler la vérité et demande :

    • la démission du procureur de la République de Nice, qui a menti en affirmant que Geneviève « n’a pas été touchée par des policiers » et qu’ « il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame ».
    • la démission du préfet des Alpes Maritimes, qui a donné l’ordre et a déclaré que Geneviève « a été poussée dans le dos, non pas directement par un membre des forces de l’ordre mais par des personnes reculant dans un mouvement de foule »
    • la démission de Christophe Castaner, qui a donné les consignes et s’est félicité que les « consignes de fermeté ont été respectées »
    • le dépaysement sans délais de cette affaire, car elle ne peut être instruite sereinement à Nice dans ce contexte.

    Attac appelle à participer massivement aux mobilisations sociales, notamment celles des gilets jaunes, ce samedi 30 mars pour y défendre la justice fiscale et sociale, le droit de manifester et dénoncer des violences policières orchestrées par l’État. Nous appelons à se munir d’un drapeau arc-en-ciel, comme celui que portait Genevieve Legay quand elle a été blessée, pour soutenir Geneviève et défendre le droit à manifester.

    P.-S.

    Attac a adressé une lettre ouverte au Président de la République pour dénoncer les contre-vérités qui ont été énoncées et qui visent à dédouaner l’État et les forces de l’ordre de leurs responsabilités dans les très graves blessures de Geneviève Legay et demander que toute la vérité soit faite sur les circonstances de cette violente agression.

    Notes

    [1Manifestante blessée à Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des policiers, Mediapart

    [2Edito : un samedi de tensions et d’intox à Nice, France 3 Côte d’Azur

    Geneviève Legay a bien été renversée par des policiers : Attac exige la démission du ministre de l’Intérieur, du préfet des Alpes Maritimes et du procureur de la République de Nice


     

    Geneviève Legay a bien été renversée par des policiers : Attac exige la démission du ministre de l’Intérieur, du préfet des Alpes Maritimes et du procureur de la République de Nice


     


    1 commentaire
  •  

    19 MARS 1962 - 19 MARS 2019

    Cette Algérie qui fascine toujours

     

    Vive l'Algérie libre !

     

    C'est dans un contexte politique très particulier que l'Algérie a célèbré, le 57ème anniversaire de l'événement historique qu'est le jour de la Victoire, coïncidant avec le 19 mars de chaque année.

    «Oui, je me rappelle de cette journée comme si c'était hier. Tous les Algériens sont sortis dans les rues crier leur joie, s'embrassaient et s'enlaçaient. 'Vive l'Indépendance! Vive l'Algérie libre'', retentissaient partout. L'émotion nous a englouti, on avait un sentiment de joie profonde indicible pour nous les opprimés. On était dans une ambiance euphorique indescriptible», se souvient Aâmi Saïd, qui, dit-il, retrouve étrangement les mêmes ferveurs et le même esprit de joie chez les manifestants d'aujourd'hui dans les rues d'Alger. «C'est terrible comme l'Histoire se répète», s'émerveille ce septuagénaire.

    C'est dans un contexte politique très particulier que l'Algérie a célèbré, le 57ème anniversaire de l'événement historique qu'est le jour de la Victoire, coïncidant avec le 19 mars 1962. Des manifestations imposantes, joyeuses et pleines d'imagination marquent l'Algérie entière depuis le 22 février dernier. De véritables moments de communion entre toutes les catégories de la population algérienne, qui émerveillent le monde et qui n'ont d'équivalent de par leur ferveur que celles observée par nos aînés durant l'indépendance du pays en 1962.

    Le destin étant un grand metteur en scène, ces manifestations qui annoncent l'avènement d'une Deuxième République coïncident avec le 19 Mars, date de la naissance de la Première République. Une date qui porte la signature indélébile du grand maquisard Krim Belkacem, qui avait signé les accords d'Evian ayant donné naissance à l'Etat algérien.

    Pour ceux qui ont vécu les affres de la guerre d'Algérie, le 19 Mars signifie avant tout la fin des hostilités entre le colonisateur français et le FLN/ALN, le recouvrement officiel d'une indépendance chèrement payée en sang, en douleur et en larmes. Le 19 Mars 1962 rappelle aussi, les actes barbares et les tueries sans discernement de la sinistre organisation OAS.

    Pour les nouvelles générations d'Algériens, la date du 19 Mars 1962 inspire surtout la victoire de la diplomatie algérienne. Mais avant de parvenir aux accords, un long et laborieux processus de négociation avait précédé cette victoire. A ce titre, on ne peut ignorer certains événements qui ont l'effet de catalyseurs, accélérateurs de l'histoire. Il s'agit notamment des manifestations du 17 octobre 1961 menées au coeur de Paris par la Fédération de France du FLN. Les Algériens ont affronté héroïquement les hordes colonialistes assoiffées de sang. En rangs serrés, ils étaient près de 80.000 à défiler dans les rues et les places de Paris. Les colonialistes ont sauvagement fusillé les patriotes algériens. Ces nouveaux martyrs tombés sous les balles ennemies, ont versé leur sang pour que triomphe la Révolution algérienne et que vive libre le fier peuple algérien.

    Ainsi, le 24 octobre 1961 Benyoucef Ben Khedda, président du GPRA affirmait qu' «aux yeux du monde entier, ces tragiques évènements du 17 Octobre 1961 à Paris montrent une fois de plus le génocide perpétré par le colonialisme français contre le peuple algérien». Le retentissement a été tel que la France coloniale était contrainte de s'asseoir autour d'une table.

    Les 28 et 29 octobre 1961, des contacts secrets ont été engagés à Bâle en Suisse entre les représentants du Gouvernement français et ceux du GPRA qui se sont poursuivis fin novembre de la même année, après la grève de la faim de 20 jours observée par les 15 000 détenus algériens en France, du 2 au 22 novembre 1961, considérée comme une seconde pression sur le Gouvernement français. S'en est suivie une motion votée par l'Assemblée générale le 15 Novembre 1961. Les événements s'accélèrent et les contacts se multiplient jusqu'aux accords secrètement négociés aux Rousses, près de la frontière suisse et aboutir enfin aux accords signés le 18 mars 1962 à l'hôtel du Parc, à Évian-les-Bains (en Haute-Savoie, France) et se traduisent dans l'immédiat par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain 19 mars à midi. Cinquante-sept ans plus tard, les Algériens manifestent avec la même ferveur, mais pacifiquement pour que naisse la Deuxième République. Pour ceux qui ont la vie longue, il arrive que l'Histoire repasse les plats.

    Par  

    SOURCE : http://www.lexpressiondz.com/actualite/312167-cette-algerie-qui-fascine-toujours.html 

     



    votre commentaire
  •  

    [#AppelDesDeuxRives] Alain Ruscio :

     « Marseille a été une capitale

     de l’anticolonialisme »

    Docteur en histoire, Alain Ruscio est spécialiste des questions coloniales. Il présente jeudi 28 mars au soir son ouvrage « Les communistes et l’Algérie », dans la salle des rotatives de « La Marseillaise ».

    Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

    Alain Ruscio : Cela fait plusieurs dizaines d’années que je travaille sur l’histoire du communisme et en particulier celle du PCF face à la question coloniale notamment sur l’Indochine. J’ai voulu comparer avec le cas algérien. J’avais l’impression que les livres sur ce sujet étaient assez courts et un peu simplistes. J’ai voulu recourir aux archives ce qui n’avait pas été fait de façon systématique et massive jusque-là.

    Certains accusent le PCF d’avoir tardé à agir pour l’indépendance algérienne, d’autres rappellent son rôle unique dans le champ politique. La vérité historique est-elle entre les deux ?

    A.R. : Je n’aime pas la position centriste. La vérité n’est pas entre les deux, elle est un mélange des deux. Bien sûr que le PCF a eu des retards et sur la question coloniale il est hors de question de dire qu’il a été d’une lucidité permanente notamment au moment du Front populaire ou de la Libération. Les premières réactions au début de la guerre d’Algérie ont témoigné d’une certaine surprise et parfois d’un certain attentisme. En même temps, sur le temps long, le PCF est la seule grande force politique nationale à porter l’anticolonialisme de façon la plus continue.

    Qui sont les grandes figures du communisme

     franco-algérien ?

    A.R. : Mon livre porte sur les communistes des deux côtés de la Méditerranée. Pendant très longtemps, le communisme en Algérie a été accaparé par les Européens et puis progressivement il y a eu une volonté de la part des communistes la volonté de faire entrer dans la lutte et dans l’appareil du Parti communiste des musulmans. Cet effort systématique a fini par porter ses fruits puisqu’au moment où débute la guerre d’indépendance, il y a à la direction du Parti communiste algérien, une majorité de musulmans. Quand on parle de grandes figures on pense bien sûr à Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Henir Maillot, Sadek Hadjerès, Ahmed Akkache, Larbi Bouhali... Ces hommes-là ont été d’une totale égalité, d’une totale fraternité de lutte dans le même combat.

    Quels points les séparaient des nationalistes algériens ?

    A.R. : Les communistes avaient le même ennemi, l’impérialisme, la même aspiration à l’indépendance mais la manière d’y parvenir était assez radicalement différente. Il y avait une forme de rivalité, de méfiance réciproque avec les nationalistes.

    Marseille a-t-elle occupé une place particulière

     dans cette histoire ?

    A.R. : C’était la capitale coloniale de la France mais aussi, d’une certaine manière, une capitale de l’anticolonialisme pas seulement vis-à-vis de l’Algérie. Celui qui s’appellera plus tard Hô Chi Minh militera à Marseille, des luttes très puissantes impulsées par la CGT et le PCF ont été menées contre les guerres d’Indochine et d’Algérie par les dockers et les marins de Marseille.

    Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?

    A.R. : L’indépendance a été confisquée par une caste. Il y avait à l’intérieur du FLN des tendances extrêmement autoritaires et anticommunistes dès la lutte pour l’indépendance. La situation actuelle et le fruit pourri du printemps et de l’été 1962 où cette caste autour de Ben Bella et Boumédiène a évincé un certain nombre de maquisards et de progressistes du FLN. La révolte d’aujourd’hui est contre l’accaparement de classe du pouvoir algérien.

    Propos recueillis par Léo Purguette 

    Rendez-vous ce jeudi à 18h30 à « La Marseillaise » et le 2 avril à 18h30 à l’Alinéa (Martigues). 
    « Les communistes et l’Algérie », éditions La Découverte. 664 p. 28 euros.
     

    SOURCE : http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/75641-entretien-alain-ruscio-marseille-a-ete-une-capitale-de-l-anticolonialisme 

     


    1 commentaire
  •  

    Cet homme de 95 ans a pris 4 bus pour se joindre

    à une marche contre le racisme (islamophobe)

    en Nouvelle-Zélande

    Cet homme de 95 ans a pris 4 bus pour se joindre à une marche contre le racisme en Nouvelle-Zélande

    Crédits : Getty

     

    À Auck­land, dimanche 24 mars 2019, un mani­fes­tant s’est parti­cu­liè­re­ment fait remarquer à la marche contre le racisme orga­ni­sée sur la place Aotea. John Sato, un ancien combat­tant de 95 ans, était si déter­miné à parti­ci­per à ce rassem­ble­ment qu’il a pris quatre bus pour s’y joindre, rapporte Radio New Zealand. S’il recon­nait avoir quelque peu perdu le contact avec « le monde moderne », ce veuf qui a ému les médias dit avoir été très touché par les atten­tats de Christ­church. 

     

    « Je suis resté éveillé une bonne partie de la nuit et je n’ai pas très bien dormi depuis. J’ai trouvé cela telle­ment triste. On peut ressen­tir la souf­france des autres », explique-t-il. John Sato tenait donc abso­lu­ment à mani­fes­ter pour montrer son soutien à la commu­nauté musul­mane, et sa lutte contre toute forme de racisme. Après un long périple, il est donc arrivé sur Aotea Square, où des gens lui ont offert leur bras, un poli­cier lui appor­tant de l’eau avant de l’es­cor­ter. Plus tard, John Sato a été raccom­pa­gné chez lui par ce même offi­cier, évitant un nouveau trajet labo­rieux.

    « Il m’a ramené, et a attendu de me voir monter les esca­liers avant de repar­tir. Regar­dez ce qu’une tragé­die comme Christ­church fait ressor­tir chez les gens : le meilleur de l’hu­ma­nité », déclare John Sato. Ancien combat­tant de la Seconde Guerre mondiale, l’homme de 95 ans constate que depuis les atten­tats, les gens « sont plus soli­daires, peu importe leurs origines ». « Ils réalisent soudain que nous ne faisons qu’un. Nous nous soucions les uns des autres », philo­sophe-t-il. Il espère que cela durera. 

    SOURCE : https://www.ulyces.co/news/cet-homme-de-95-ans-a-pris-4-bus-pour-se-joindre-a-une-marche-antiracisme-christchurch/?fbclid=IwAR13p8xHchI8iRnmwFLD2JOb3ObDcDj_f2RJgAo1gijEjWV-kt61gAku9r0 

    Cet homme de 95 ans a pris 4 bus pour se joindre à une marche contre le racisme en Nouvelle-Zélande

    Cet homme de 95 ans a pris 4 bus pour se joindre à une marche contre le racisme en Nouvelle-Zélande

     

     

     


    1 commentaire
  •  

    Crise politique en Algérie : les parlementaires européens sont inquiets

    Crise politique en Algérie : les parlementaires européens sont inquiets

     Parlement européen

     

    Les parlementaires européens ont tenu un débat sur la situation en Algérie, dans une session plénière à Strasbourg, hier 26 mars. Ils ont réagi à l’annonce du chef de l’État-major de l’armée Gaïd Salah qui appelle à démettre Abdelaziz Bouteflika de son poste de président de la République. 

    Pour Tokia Saïfi, eurodéputée française, «tout le monde sait que le président Bouteflika était inapte depuis assez longtemps. Donc, je trouve assez curieux qu’on n’en parle que maintenant».

    Les députés, qui ont signalé l’exemplarité des manifestants algériens et leur pacifisme ont appelé à une transition transparente et inclusive. L’Union européenne se serait également déclarée prête à aider dans l’organisation de nouvelles élections, si l’Algérie le demandait.

    Certains députés ont, par contre, dénoncé le silence de l’Union européenne sur la révolte des Algériens. Beaucoup craignent une déstabilisation du pays qui pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble de la région méditerranéenne.

    Pour Ernest Urtasun, eurodéputé espagnol, le rôle de l’Europe a été en deçà des attentes depuis le début des manifestations : « l’Union européenne a été trop silencieuse depuis le début des manifestations. Il y a une crainte de déstabilisation du pays. Il y a toute la question des hydrocarbures qui reste une question essentielle pour les gouvernements. Face aux ressources que l’Algérie fournit à l’Europe, plus la crainte de la déstabilisation, ceci est priorisé. »

    Plusieurs Il faut dire que les réflexes paternalistes des anciens colonisateurs ont encore de beaux jours devant eux. Les eurodéputés proposent de l’aide à l’Algérie alors qu’ils ont toujours été du côté du système en place, ils n’ont jamais dénoncé les pratiques autoritaristes du régime en place. 

    SOURCE : https://www.observalgerie.com/actualite-algerie/politique/crise-politique-algerie-parlementaires-europeens-inquiets/ 

     


    1 commentaire
  •  

     

    Quoi qu’il arrive à nos amis algériens pour obtenir une seconde République nous n’oublierons jamais ce que la France coloniale et raciste leur a fait subir pendant 132 ans… 

    Michel Dandelot 

     

    Macron, le passé colonial et des réactions inquiétantes dans l’armée française

    Rappelons-nous de la gégène

     

    Macron, le passé colonial et des réactions inquiétantes dans l’armée française

    rappelons-nous des "crevettes"

    bigeard... ET D'AUTREs

    beaucoup d'autres tortures...

    beaucoup d'autres crimes de guerre

    aujourd'hui soyez fiers

    de vos décorations de pacotilles !!!

     

    Une défense de la torture

    que personne en France ne relève

    En l’état et pour le moment nous considérons les paroles d’Emmanuel Macron comme de la pure propagande pré-électorale…

     

    S’il ne décide pas de s’engager résolument dans la voie d’une reconnaissance pleine et entière de ce que furent les errements et les crimes de la République dans ses colonies, Emmanuel Macron – et avec lui ses conseillers en la matière – s’expose au risque de rester dans l’Histoire comme celui qui aura simplement cherché à instrumentaliser, à des fins électorales, la « question coloniale ».

     

    Macron, le passé colonial et des réactions inquiétantes dans l’armée française

    La reconnaissance par le président Macron d’un crime d’État dans l’emblématique affaire Maurice Audin a fait sensation. Est-ce l’amorce d'une rupture des autorités françaises avec l’incapacité à regarder en face notre histoire coloniale ? Ou un « coup » sans lendemain ? Le fait que certains officiers français osent encore défendre la torture, et que nul en France ne le relève, nous inquiète.

    Par François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi

    et Alain Ruscio, pour le site histoirecoloniale.net 

    On se souvient que le candidat Emmanuel Macron avait, durant la campagne présidentielle de 2017, qualifié à la télévision algérienne la « colonisation » de « crime contre l’humanité ». La formule, certes quelque peu sommaire, méritait toutefois d’être saluée. Elle semblait annoncer qu’une fois élu, il serait un président de la République pour le moins « disruptif » – pour user de son vocabulaire – par rapport à ses prédécesseurs en matière de politique mémorielle sur cette page sombre de notre histoire. Et que ce président né après la fin de la guerre d’Algérie, sans liens avec les forces politiques impliquées dans la colonisation et les guerres coloniales, pourrait engager enfin la société française sur la voie d’un examen lucide de ce passé, comme Jacques Chirac l’avait fait en 1995 pour le passé de la France sous l’Occupation. Mais on nota aussi qu’il n’avait fait que se conformer ainsi à une mauvaise habitude des présidents français, celle de n’avoir ce genre d’audace que lors de leurs visites dans les anciennes colonies, jamais en France. De fait, dès le lendemain de cette sortie remarquée, face à l’émoi des milieux nostalgiques des colonies, le même Emmanuel Macron, à Toulon, cette capitale de la « nostalgérie », avait prudemment et bien peu glorieusement rétropédalé en flattant la partie la plus réactionnaire de l’électorat « pied-noir ». Au lendemain de son élection, le 8 mai 2017, anniversaire du début d’un effroyable massacre colonial perpétré en 1945 en Algérie par l’armée française dans la région de Sétif, il garda le silence.

    En décembre 2017, à nouveau lors d’un déplacement à Alger, il alla se recueillir sur la place Maurice-Audin, mais, « en même temps », il répondit à un jeune Algérien l’interpellant sur les crimes coloniaux de la France dans son pays de cesser de lui « prendre la tête » avec ces histoires anciennes et de penser plutôt « à l’avenir ». Le 17 octobre 2018, alors qu’on aurait pu s’attendre à une parole plus forte que celle de son prédécesseur à propos du massacre de plus d’une centaine de manifestants algériens pacifiques par la police parisienne en 1961, il se borna à émettre un tweet en recul par rapport au communiqué, déjà très sommaire, qui avait été arraché à François Hollande en 2012.

    Le 13 septembre 2018 : la reconnaissance de l’assassinat

     de Maurice Audin

    De ses promesses, pourtant réitérées lors d’une interview à Mediapart à la veille de son élection, Emmanuel Macron n’avait donc rien honoré lorsqu’en septembre 2018 il a fait un geste fort sur une affaire hautement sensible, l’affaire Maurice Audin, ce jeune mathématicien, membre du Parti communiste algérien, arrêté par des parachutistes français à Alger le 11 juin 1957 et qui n’est jamais réapparu. Il s’est rendu, le 13 septembre 2018, au domicile de Josette Audin et a publié une importante déclaration reconnaissant non seulement qu’Audin avait été tué par les militaires qui le détenaient, mais aussi que la torture avait été une pratique systématique de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Il incriminait donc non seulement l’armée, mais aussi la République, dans le « système » légalement organisé en 1957 à Alger qui permit la torture et l’assassinat de milliers d’autres restés anonymes (voir le travail d'identification mené sur le site 1000autres.org). C’est le mythe de la « bataille d’Alger », selon l’expression servant à héroïser une opération de répression qui visait aveuglément toute une population civile, qui était ainsi implicitement remis en cause.

    C’est peu dire que cette reconnaissance officielle d’un crime d’État impliquant la République et son armée constitue un événement majeur, dans une affaire que l’historien Pierre Vidal-Naquet voyait comme une nouvelle affaire Dreyfus. Et à propos de laquelle le président de la Ligue des droits de l’homme, Daniel Mayer, avait lancé le 12 juin 1958, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, en présence de René Cassin et de plusieurs intellectuels (tel le mathématicien Jacques Hadamard) qui s’étaient engagés lors de l’affaire Dreyfus : « Dreyfus aujourd’hui s’appelle Audin. » S’il avait fallu douze ans pour faire reconnaître par la Cour de cassation l’innocence de Dreyfus, le mensonge officiel dans l’affaire Audin aura duré soixante et un ans. Depuis Charles de Gaulle, huit présidents ont été interpellés par sa veuve, Josette Audin, et par ses soutiens. Il avait fallu attendre 2014 pour qu’un petit pas soit fait par François Hollande, après qu’un livre (Jean-Charles Deniau, La Vérité sur la mort de Maurice Audin) ait fait émerger l’hypothèse d’un ordre d’assassinat donné par le général Massu aux parachutistes chargés des « basses besognes » : le président avait simplement reconnu qu’Audin « ne s’est pas évadé, il est mort durant sa détention », sans rien oser dire des causes de sa mort.

    La visite du président d’Emmanuel Macron à Josette Audin, le 13 septembre 2018, et sa déclaration officielle ont été obtenus de haute lutte. Les sollicitations des autorités de la République, avaient été relancées à partir de 2014, après la publication de ce livre et le demi-aveu de François Hollande. Josette Audin et ses enfants, Michèle et Pierre, ont renouvelé leurs demandes et obtenu, lors d’un nouvel appel pour les soixante ans de ce crime publié en mai 2017 par L’Humanité et Mediapart, un soutien important en la personne du mathématicien Cédric Villani, devenu en juin 2017 député du parti du président de la République et l’un des proches du président. Le 12 janvier 2018, Villani a saisi l’occasion, à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris-Jussieu, d’un hommage au mathématicien Gérard Tronel, récemment décédé, qui avait appartenu, lors de ses années d’étudiant, au Comité Maurice Audin (1957-1963) de Laurent Schwartz et Pierre Vidal-Naquet, puis fondé, au début des années 2000, l’Association Maurice Audin. Il apportait un élément nouveau en déclarant qu’après en avoir parlé avec le président de la République, il pouvait dire que « Maurice Audin avait été exécuté par l’armée française ». Tout en excluant alors que le président puisse le dire lui-même.

    Un tel aveu par personne interposée, peu satisfaisant,  accéléra les demandes auprès de l’Élysée de la part de la famille Audin, du quotidien L’Humanité, et des historiens ayant travaillé sur l’affaire. Lors d’une conférence de presse de l’ Association Maurice  Audin le 14 février 2018 à l’Assemblée nationale, avec le député communiste Sébastien Jumel et en présence de Josette Audin, Cédric Villani a demandé lui aussi que le président dise lui-même ce qu’il lui avait confié. Ces efforts convergents ont donc abouti, le 13 septembre, à la visite et à la déclaration de la présidence de la République, déclaration dont le contenu est fortement redevable à la rigueur et à la précision de l’historienne Sylvie Thénault, intervenue efficacement auprès de l’Elysée en étroite liaison avec Josette, Michèle et Pierre Audin.

    Il s’agit là d’un incontestable moment historique, même si toute la vérité n’a pas été dite sur cet assassinat et si Josette Audin est hélas décédée quelques mois plus tard sans qu’on ait su pourquoi, comment et par qui exactement son mari fut assassiné, ni ce qu’on fit de sa dépouille. Les images du déplacement présidentiel, à la veille de la Fête de L’Humanité qui lui donna un écho supplémentaire, ont fait le tour du monde. Il avait été l’objet d’une véritable mise en scène par les services de l’Élysée. Assistaient à cette visite d’Emmanuel Macron accompagné de son conseiller, du mathématicien et député LREM Cédric Villani et de l’amiral Bernard Rogel, chef de l’état-major particulier du président de la République : le député communiste Sébastien Jumel, une journaliste de L’Humanité, le président de l’Association Maurice Audin, trois historiennes et historiens spécialistes de la guerre d’Algérie, Michèle et Pierre Audin et leur avocate. Le spectacle d’un président demandant humblement « pardon » au nom de la France à la veuve de Maurice Audin, manifestement heureuse de cette victoire après soixante et un ans de combat pour obtenir un tel geste de reconnaissance, ne pouvait que contribuer à marginaliser les réactions négatives.

    La défense de la torture aujourd’hui

     par des officiers français

    Les protestations ont été nettement minoritaires. Rien à voir avec ce qui s’était passé au début des années 2000 quand l’emploi de la torture durant la guerre d’Algérie avait fait retour dans le débat public et déclenché une tempête politique. La droite, l’extrême droite et une large fraction de l’armée étaient alors montées au créneau contre les « insupportables accusations » portant gravement atteinte, selon elles, à l’« honneur de la France et de son armée ». En 2018, le lobby qui avait obtenu en 2005 qu’une loi propose d’enseigner les « aspects positifs de la colonisation », s’il n’a pas disparu, s’est fait plus discret. En dehors de la dirigeante du Rassemblement national et du bateleur d’estrade raciste Éric Zemmour, le reste de la droite n’a protesté qu’assez mollement. Seul un second couteau, Brice Hortefeux, a doctement regretté la « repentance » de Macron et, dans Le Figaro, l’avocat William Goldnadel a accusé le président de la République d’une « indifférence à la souffrance française » et d’une « lecture communiste de la guerre d’Algérie ».

    Et l’armée ? À en juger par une revue de la presse française, on pourrait croire qu’elle n’a émis aucune réaction critique. Or, il n’en est rien. Une fraction notable s’est élevée contre l’initiative d’Emmanuel Macron par le biais d’une lettre ouverte publiée le 24 septembre 2018 sur Internet et signée par un nombre impressionnant d’associations, comme l’Union nationale des combattants (UNC) ou La Saint-Cyrienne (association des élèves et anciens élèves de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr). Elle n’a toutefois eu aucun écho en France et le seul média à l’avoir relevé à ce jour est… la BBC.

    Dans un remarquable documentaire radio consacré à l’affaire Audin, à la torture et aux disparitions forcées de la guerre d’Algérie, diffusé le 19 janvier 2019 sur BBC Monde, Charlotte McDonald a en effet appris à beaucoup l’existence de cette lettre contresignée par des dizaines d’associations « patriotiques et du monde combattant ».

    Son auteur, Bruno Dary, est un général à la retraite proche de la droite catholique intégriste. Sa carrière militaire, terminée à la tête de la Légion et comme gouverneur militaire de Paris, commença en 1978 à Kolwezi, sous les ordres d’un certain colonel Philippe Érulin. Ce dernier était l’un des deux auteurs de l’enlèvement à Alger, le 11 juin 1957, de Maurice Audin, qu’il tortura atrocement, de même que ses compagnons de détention, Henri Alleg, Georges Hadjadj et bien d’autres.

    Le « monde combattant » exprime dans cette lettre sa « surprise » et sa « colère » à la lecture de la déclaration présidentielle. Certes, le ton est moins offensif qu’en 2002, lorsque pas moins de 511 officiers ayant servi en Algérie publièrent un  Livre blanc de l’armée française en Algérie prétendant défendre l’« honneur » de l’armée en dénonçant le travail des historiens, comme celui de Raphaëlle Branche, qui avaient démontré la généralisation de la torture. Mais son argumentaire est à peu près identique. Il s’agit toujours de nier l’usage systémique de la torture et, tout à la fois, de le justifier par sa prétendue efficacité « antiterroriste ». En 2018, le supplice de Maurice Audin n’est plus nié, il est simplement qualifié d’« exceptionnel », « la torture [n’étant] pas dans la tradition de l’armée française », mais il est aussitôt justifié, de même que toutes les tortures. Au micro de la BBC, ce général déclare qu’Audin « trahissait sa patrie, ses concitoyens et l’armée française », ajoutant : nous-mêmes, « qu’aurions-nous fait » pour empêcher les bombes du FLN de tuer des innocents, reprenant ainsi le sempiternel « scénario de la bombe à retardement », selon lequel il faut bien torturer les suspects pour sauver la vie des possibles victimes futures des terroristes, cette « fable perverse » dont personne n’a jamais pu fournir un seul cas avéré. La dernière phrase de cette lettre ouverte se permet d’assimiler l’appel aux témoignages lancé par l’Élysée pour la recherche de la vérité à un… « appel à la délation ».

    Ainsi, une fraction encore significative des officiers français d’aujourd’hui (en retraite ou d’active) n’est, soixante-deux ans plus tard, toujours pas prête à entendre la vérité sur les crimes commis par l’institution militaire durant ce qui est convenu d’appeler la « bataille d’Alger ». En accord avec l’extrême droite et une fraction de la droite, elle continue à justifier les exactions commises massivement à l’encontre d’une population qui luttait pour son indépendance. Et cette justification de la torture commise hier légitime son emploi aujourd’hui au nom des « guerres contre le terrorisme ». C’est pour le moins inquiétant, comme est inquiétant le silence de la presse française à propos de ce désaveu de la démarche présidentielle par une partie – certes minoritaire – de l’armée. Le reportage de la BBC a suscité des réactions dans le monde entier, de Taïwan à l’Uruguay, mais aucun écho dans la presse française.

    Une tâche inaccomplie

    Par ailleurs, pour important que soit le geste accompli par Emmanuel Macron en cette occasion, est-il, comme l’a écrit The Guardian, le « moment Vichy » de sa présidence ? Est-il comparable à la déclaration de Jacques Chirac en 1995 sur la complicité de la France de l’Occupation dans le génocide des Juifs, cette autre page sombre de l’histoire française ? En réalité, on en est encore très loin.

    Il faudrait pour cela que cette démarche ne soit pas un geste isolé et que le président poursuive dans la reconnaissance des réalités de la colonisation. Et qu’il ne cherche pas à faire comme à son habitude, « en même temps », d’autres déclarations destinées à flatter l’opinion opposée. Le système de terreur utilisé à Alger en 1957, outre Maurice Audin, a fait des milliers d’autres victimes qui ont droit à ce que leur sort soit aussi reconnu – c’est le but que s’est fixé le site 1000autres.org –, et il fut ensuite généralisé à toute l’Algérie par les tenants, civils et militaires, de la « guerre antisubversive ». Il fut aussi enseigné ultérieurement par des militaires français auprès de diverses dictatures de par le monde.

    L’« aventure coloniale de la France » a produit des conquêtes et des répressions de masse criminelles qui violèrent gravement les valeurs que la France proclamait par ailleurs et auxquelles elle continue à se référer. C’est son crédit qui est en cause. Il reste pour les plus hautes autorités de l’État bien des choses à dire pour reconnaître par exemple les massacres de mai-juin 1945 en Algérie, ceux de 1947 à Madagascar, du 17 octobre 1961 à Paris, de Thiaroye au Sénégal en 1944 ou la répression meurtrière au Cameroun dans les années 1950 et 1960 ; ou encore l’esclavage meurtrier que constituait le travail forcé dans l’empire colonial.

    Un véritable aggiornamento est absolument nécessaire, non pas pour satisfaire telle ou telle catégorie de citoyens français ou les peuples des anciennes colonies, non pas pour répondre à d’imaginaires et absurdes appels à la « repentance » – les responsables d’aujourd’hui n’ont évidemment pas à se « repentir » de crimes qu’ils n’ont pas commis eux-mêmes. Cet aggiornamento est plus simplement nécessaire pour que soient recouvrés l’honneur et la crédibilité de la République française, dont le présent toujours conflictuel est indissociable de son histoire. Et pour empêcher que les sombres pages de son passé colonial ne fassent un sempiternel retour dans ce présent. S’en tenir au seul geste de la reconnaissance de la responsabilité de l’armée française dans le meurtre d’Audin serait s’arrêter au milieu du chemin. De même que l’on ne peut s’en tenir à deux autres initiatives certes nécessaires (qui semblent désormais engagées), la restitution des objets africains spoliés et le retour des crânes de résistants algériens du XIXe siècle conservés au Musée de l’homme. S’il ne décide pas de s’engager résolument dans la voie d’une reconnaissance pleine et entière de ce que furent les errements et les crimes de la République dans ses colonies, Emmanuel Macron – et avec lui ses conseillers en la matière – s’expose au risque de rester dans l’Histoire comme celui qui aura simplement cherché à instrumentaliser, à des fins électorales, la « question coloniale ».

    François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi, Alain Ruscio, pour le site histoirecoloniale.net

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/1000autres/blog/040319/macron-le-passe-colonial-et-des-reactions-inquietantes-dans-l-armee-francaise-0 


    1 commentaire
  •  

    La leçon « MERCI MADAME  !!!  »

    Image vue sur Twitter MERCI MADAME  !!!

    et une autre image ici.

    Avec Geneviève Legay, désobéir

    On aurait préféré le silence qui a accompagné les mains arrachées et les yeux crevés. Après quatre mois de blessures et de mutilations, voici la première marque de compassion présidentielle à l’égard d’une victime des violences policières : « je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse. (…) il faut avoir un comportement responsable ». Que faire sinon désobéir ?

    Par sa déclaration cynique, - la vieille dame n’avait rien à faire là, la police n’a fait que son travail -, le président de la République se désigne comme instigateur direct de l’agression contre Geneviève Legay, militante et porte-parole d’Attac 06, qui a eu le crâne fracturé lors d’une charge policière samedi dernier à Nice.

    Certes, Geneviève a eu plus de chance que Zaineb Redouane, cette Marseillaise de 80 ans, tuée le 4 décembre à sa fenêtre par une grenade lacrymogène en plein visage. Mais avoir la vie sauve ne lui a pas épargné l’indécence de cet appel à la « sagesse » provenant d’un homme manifestement ivre de son pouvoir. Ce blanc-seing présidentiel attribué une nouvelle fois à une intervention policière totalement disproportionnée cautionne déjà les prochaines bavures. Si morts il y a, ce sera par préméditation venant des sommets de l’État.

    Mais pourquoi ces vœux de bonne santé, même accompagnés d’insulte ? Il était évidemment difficile de garder le silence méprisant seul usité jusqu’à présent en pareil cas. Sur les réseaux sociaux, les images sont trop fortes, le contraste est trop vif entre la vieille dame armée de son drapeau pacifiste et la horde de policiers harnachés qui semblent la piétiner tandis que s’élargit la flaque de sang autour de sa tête.

    Les images mais aussi le son. Car Geneviève s’est exprimée devant une caméra de télévision juste avant la charge policière : « on est là pour dire qu’on a le droit de manifester (…) La place, on la quittera quand on voudra. Après s'ils prennent la force... On verra bien! Je n'ai pas peur, j'ai 73 ans, qu'est-ce qui peut m'arriver? Moi je me bats pour mes petits-enfants. Contre les paradis fiscaux, et tout l’argent que les banques blanchissent, dans l’énergie fossile par exemple ».

    Geneviève brandissait ainsi le flambeau de la désobéissance civile non violente, qu’Attac et un nombre croissant d’associations et de citoyens ont repris face à l’abus des pouvoirs. Fin de mois, fin du monde, même combat: l’inaction face au changement climatique, la complicité active envers les pollueurs et les fraudeurs, la servilité envers les ultra-riches sont devenues intolérables. Le chantage au risque d’extrême-droite n’est plus audible quand l’extrême-centre lui ressemble sans cesse davantage. Face à ce système politique verrouillé comme jamais par les forces de l’argent, la résistance citoyenne doit prendre des formes nouvelles, à l’image des Gilets jaunes ou des jeunes associations écologistes comme ANV Cop 21 ou Extinction Rebellion.

    La désobéissance civile adresse ce message aux citoyens : nous n’avons pas à accepter des lois iniques ou des interdictions de droits décidées par une élite irresponsable. Comme nous le rappellent les Gilets Jaunes, la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, pas celui d’une classe politique à la dérive. Nous refusons que les droits sociaux et les écosystèmes soient sacrifiés au nom de la compétitivité, que les droits humains soient méprisés au nom de l’identité nationale, que les citoyens en lutte soient réprimés au nom d’un ordre injuste. Et puisque le système des médias, des partis et des institutions de cette république bloque toute reprise en main de la politique par les citoyens (cf le « Grand Débat » !), il nous appartient de désobéir, comme Geneviève.

    Pas n’importe comment, bien sûr : brûler des banques ou des Fouquet’s, jeter des coktails Molotov, c’est risquer de tuer, et de décrédibiliser ainsi la cause qu’on voulait défendre. La fin ne justifie jamais les moyens, et la société que nous voulons se construit dans nos modes d’action d’aujourd’hui, respectueux de l’intégrité des personnes et de la nature. Pour autant il ne s’agit pas d’opposer les gentils manifestants écolos ou les « gilets jaunes pacifiques » aux méchants black-blocks: nous sommes tous en colère contre la même élite arrogante et violente. Mais désobéir avec humour et détermination, sans violence contre les personnes, c’est réduire l'attractivité des ultras et accroître le pouvoir citoyen. Un large champ est ouvert à notre imagination. Merci à toi Geneviève et porte toi bien; nous sommes nombreux à relever ton drapeau et ton gilet jaune tombés par terre samedi dernier.

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/thomas-coutrot/blog/260319/avec-genevieve-legay-desobeir

    La fille de Geneviève Legay souhaite

     à Macron "d'atteindre la sagesse"

     de sa maman

    "Je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse", avait déclaré le chef de l'État, son " sans créer la polémique ". 

    GILETS JAUNES - Des nouvelles de Geneviève Legay, grièvement blessée lors de l'Acte XIX des gilets jaunes à Nice samedi 23 mars. Les filles de la militante altermondialiste ont répondu ce mardi 26 mars aux questions de "Quotidien", alors qu'un rassemblement de soutien était organisé ce même jour à Paris.

    Selon les dernières constatations médicales, les blessures dont elle souffre sont multiples. "On vient d'apprendre qu'elle a 5 côtes fracturées, en plus de tout ce qu'on savait", indique l'une de ses filles, précisant que sa mère est "super-fatiguée".

    Outre le seul aspect physique, Geneviève Legay souffre également sur le plan psychologique. "Elle a le contre-coup, parce qu'elle nous a dit qu'elle a pleuré tout hier soir et tout ce matin", poursuit l'une de ses filles, précisant que sa maman "a vu les premières images hier après-midi en allant au scanner. Elle s'est vue au sol plein de fois en fait".

    Interrogée précisément sur les propos polémiques du chef de l'État à l'égard de Geneviève Legay, sa fille répond du tac-au-tac. "Qu'il arrive un jour à atteindre la sagesse de ma mère, ce sera beau", répond-elle, avant de conclure: "je me fous de ce que dit ce monsieur".

    Deux jours après les faits, Emmanuel Macron avait déclaré ceci auprès de Nice Matin: "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci". Des propos qui avaient provoqué une vive émotion.

    CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS POUR ECOUTER LA FILLE DE GENEVIève leguay :

    https://twitter.com/i/status/1110622170215051265 

     


    votre commentaire
  •  

     

     

    « Nous avons plus de 70 ans et nous ne voulons plus avoir peur de manifester sous la présidence d’Emmanuel Macron ! »

    « Nous avons plus de 70 ans et nous ne voulons plus avoir peur de manifester sous la présidence d’Emmanuel Macron ! » Susan George, présidente d’honneur d’Attac France. #GenevieveLegay

     


    votre commentaire
  •  

    A Béziers, dont le maire le plus islamophobe de France,  est l’ignoble Ménard, cela me fait plaisir qu’un tel rassemblement puisse se réaliser…

    Michel Dandelot

    Un rassemblement unitaire contre l'islamophobie

    à Béziers

    Près de 500 personnes se sont rassemblées à Béziers contre l'islamophobie samedi 23 mars à l'appel des mosquées locales. © Facebook/Errahma

    Près de 500 personnes ont répondu à l’appel lancé « aux citoyens français de confession musulmane ainsi qu’à nos frères et sœurs de l’humanité » par les mosquées de Béziers pour un rassemblement contre l’islamophobie samedi 23 mars, huit jours après les attentats de Christchurch au cours de laquelle 50 musulmans ont trouvé la mort. Une minute de silence a été observée pour rendre hommage aux victimes néo-zélandaises mais également à toutes les victimes de terrorisme dans le monde. Des roses blanches ont été déposées en leur mémoire.
    Cette manifestation, qui visait, entre autres, à dénoncer la libération des discours de haine dans la société, était d'autant plus importante qu'elle a lieu dans la ville dirigée depuis 2014 par un
    Robert Ménard qui ne cesse de stigmatiser l'islam et les musulmans depuis plusieurs années.
    Les organisateurs du rassemblement, par la voix d'une jeune fille, ont porté un « cri de révolte contre la banalisation du discours et du comportement islamophobe ».
    « N’en déplaise à certains, nous sommes Français autant qu’eux ! Nous ne cherchons à remplacer personne. Nous souhaitons seulement vivre avec nos concitoyens, quelle que soit leur origine et leur confession, en toute fraternité !», a-t-on martelé. Contre le racisme et l'islamophobie, « la République reste et restera notre rempart contre ceux qui souhaitent s’attaquer à nos libertés, à nos droits et en définitive à notre sécurité ! »

    SOURCE : https://www.saphirnews.com/Un-rassemblement-unitaire-contre-l-islamophobie-a-Beziers_a26169.html

    Béziers : ils se sont unis

     contre l'islamophobie

    Un rassemblement unitaire contre l'islamophobie à Béziers

    Huit jours après les attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande qui a fait cinquante victimes, toutes musulmanes, un rassemblement contre l'islamophobie a été organisé, ce samedi après-midi, à Béziers.

    Près de 500 personnes se sont rassemblées sur la place du 14-Juillet, ce samedi après-midi, à Béziers. Huit jours après les attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande, les associations cultuelles des mosquées biterroises El Houda, Annour, du Faubourg, Errahma et celle de la communauté turque appelaient à manifester contre l'islamophobie.

    Dénoncer "ces actes barbares, cette parole politique

     qui attise la haine"

    Un appel lancé "aux citoyens français de confession musulmane ainsi qu'à nos frères et soeurs dans l'humanité".
    Un acte fort qui visait, selon les organisateurs, à dénoncer "ces actes barbares, cette parole politique qui attise la haine". 

    SOURCE : https://www.midilibre.fr/2019/03/23/beziers-unis-contre-lislamophobie,8086568.php 

    Mon camarade Jacques Cros était présent

    voici son compte rendu 

    Succès du rassemblement

     contre l’islamophobie 


    Succès du rassemblement contre l’islamophobie

     

    1-     La banderole devant la statue de Jean Moulin ;

    2-  et 3- panneau et drapeau pris dans la foule 

    4- Dépôt d’une rose ; 5- Les  responsables des cultes se donnant la main 

     

    Les Musulmans de Béziers avaient invité les citoyens épris de paix et de tolérance à un rassemblement ce samedi 23 mars sur la place du 14 juillet. Il y faisait très chaud quand vers 14 h sont arrivés les premiers participants. Si les Maghrébins étaient les plus nombreux il y avait plusieurs Européens, groupés par affinité. Le nombre de personnes présentes a été évalué à quatre cents par Midi Libre. 

    L’organisation a été parfaite. Elle a été menée de bout en bout par une jeune femme qui a rappelé le contexte de violence dans lequel nous vivons et qui s’est soldé par le drame qui s’est déroulé le 15 mars en Nouvelle Zélande. Comme cela a été souligné par plusieurs intervenants ce sont les idées de la thèse du « Grand Remplacement » qui ont armé le bras du meurtrier. 

    Il a été souligné que nous vivons en France sous le régime de la loi de 1905 qui accorde a chacun la liberté de conscience en matière de religion. Les musulmans, pas plus que les israélites, les chrétiens ou les athées ne peuvent être discriminés en raison de leurs convictions religieuses, de leur origine ou de la couleur de leur peau. Cette donnée était inscrites sur divers panneaux. 

    Les enfants ont été invités à déposer une rose jaune à l’appel de chacun des noms des personnes assassinées lors de l’attentat du 15 mars. Une minute de silence a été observée en leur hommage auquel ont été associées les victimes de Trèbes en 2018. 

    Les intervenants ont mis en exergue la volonté de paix, de dialogue, le refus de la haine de l’autre dans lequel certains sont engagés. Nous avons retenu l’allocution de Nicolas Cossange qui a dit son espoir que la cérémonie que nous venions de vivre soit retenue lors de prochaines échéances. 

    Nous souscrivons également à l’idée que c’est l’échec d’une politique au service de l’argent qui favorise l’idéologie raciste et xénophobe qui s’est développée dans notre pays. 

    Les enfants ont chanté La Marseillaise pour clore cette initiative. Une autre façon d’exprimer que chacun a sa place dans notre nation qui s’est forgée à la convergence d’événements divers et qui se poursuit au fil des temps, c’est tout simplement l’évolution. 

    Ceux qui veulent arrêter l’histoire sont anachroniques. Plus même leur archaïsme est tout simplement dangereux. On l’a vu hier avec l’antisémitisme, on le revoit aujourd’hui avec l’islamophobie. Une réponse claire à de telles dérives a été apportée ce samedi 23 mars devant la stèle de Jean Moulin comme elle l’avait été déjà le 19 février à propos de l’antisémitisme. 

    Jacques CROS 

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6573091-succes-du-rassemblement-contre-l-islamophobie?fbclid=IwAR2I9zkqQI_HmYOXgRcIo07MW81ldZ1AqZMtEnDbvx6NPuZveC6FJU6umu8 

     


    1 commentaire
  •  

    Algérie : en France, les manifestants veulent "libérer le pays une deuxième fois"

    Algérie : en France, les manifestants veulent "libérer le pays une deuxième fois"

    Algérie : en France, les manifestants veulent "libérer le pays une deuxième fois"

    Algérie : en France, les manifestants veulent "libérer le pays une deuxième fois"

    Algérie : en France, les manifestants veulent "libérer le pays une deuxième fois"

    Des milliers d'Algériens ou Français d'origine algérienne se sont de nouveau réunis, ce dimanche 24 mars, pour réclamer un changement de régime en Algérie.

    Paris, mais aussi Marseille ou Lille, des milliers d'Algériens ou Français d'origine algérienne se sont de nouveau réunis dans une atmosphère festive pour réclamer un changement de régime en Algérie. Ils sont là pour "libérer l'Algérie une deuxième fois".

    Familles, bande d'amis, jeunes enfants et vieux militants - au total quelque 9.500 manifestants selon la préfecture de Paris
    -  se côtoient et débattent entre les stands de brochettes et merguez. Les percussions répondent aux youyous des femmes, un groupe entonne l'hymne national algérien, un chanteur improvise un raï aux accents politiques.

    Sur la célèbre place parisienne, une pancarte "Bouteflexit" est accrochée au socle de la statue de la République, allusion humoristique à l'une des principales revendications des manifestants : le départ du président Abdelaziz Bouteflika, à la tête du pays depuis 20 ans. "Je sais que ça va changer. Un jour ou l'autre, ça va basculer", assure Aniss Lallem, un agent de sécurité franco-algérien de 28 ans.

    Des manifestations partout en France

    À Marseille et à Montpellier, plusieurs centaines de personnes ont également défilé contre le maintien au pouvoir du président Bouteflika, qui a renoncé à briguer un 5e mandat et reporté la présidentielle du 18 avril. Dans le cortège, des manifestants brandissent des pancartes "Algérien, choisis ton camp".

    Ambiance festive également à Lille où certains manifestants dansaient, chantaient ou envoyaient des photos aux membres de leur familles vivant en Algérie. "On veut la fin du système, on veut plus de démocratie, de transparence", déclare Nadia Belouchrani, qui vient au rassemblement pour le quatrième dimanche d'affilée.

    On veut la fin du système, on veut plus de démocratie, de transparence

    "On veut un changement total de gouvernement", ajoute-t-elle, se félicitant que "le peuple n'ait jamais été aussi soudé" mais espérant que "le pouvoir", "une République qui ressemble plus à une royauté", ne leur la "fera pas à l'envers".

    760.000 immigrés algériens vivent en France, selon l'Institut national français de la statistique (Insee). Ils sont 1,7 million si on y ajoute leurs enfants nés en France. 

    SOURCE :  https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/algerie-en-france-les-manifestants-veulent-liberer-le-pays-une-deuxieme-fois-7797284592 

    Mouvement de contestation contre Bouteflika :

    le printemps algérien ?

    Peut-on parler d'un printemps algérien ? Depuis le 22 février, les Algériens manifestent contre le maintien au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika, avec un temps fort le vendredi. Que fait le pouvoir ? Que veulent les manifestants ? Quelle transition démocratique possible ?

    Dans cette émission réalisée en partenariat avec FranceInfo, Stéphanie Antoine et Sébastien Thomas reçoivent l'écrivain algérien Yasmina Khadra. Ils retrouvent également les correspondants à Alger Moncef Ait Kaci (France 24) et à Rome Alban Mikoczy (France Télévisions).

    SOURCE : https://www.france24.com/fr/le-monde-tous-etats/20190325-algerie-contestation-populaire-bouteflika 

     


    votre commentaire
  •  

    Ce soir à 23 h 50 sur France 3 Aquitaine :   “Des soldats à la Caméra – Algérie   1954-1962 ”   Une vision intime de la guerre

    Hier soir à 23 h 50 sur France 3 Aquitaine :

     “Des soldats à la Caméra – Algérie

     1954-1962 ”

     Une vision intime de la guerre

    et disponible dès aujourd'hui sur le site de la chaîne

    D’anciens combattants de la guerre d’Algérie convoquent leur mémoire, ravivée par des images qu’ils ont saisies eux-mêmes. Le film de Jean-Pierre Bertin-Maghit se veut une réflexion sur le cinéma amateur. Un regret : les maints sujets abordés manquent de profondeur. Sur France 3 Aquitaine, ce lundi 25 mars à 23h50.

    Ayant lu A travers le viseur, dans lequel l’historienne Claire Mauss-Copeaux commente des photos prises en Algérie par des appelés du contingent, son confrère Jean-Pierre Bertin-Maghit, professeur émérite à Paris 3, s’est enquis de l’existence de films amateurs tournés durant la même période. « Les caméras coûtaient alors quatre à cinq fois plus cher que les appareils photo, précise-t-il, et trois minutes de pellicule noir et blanc la solde mensuelle d’un soldat de deuxième classe. » Ses recherches ne sont pourtant pas restées vaines. Des quelque soixante-dix films qu’il a réunis, tournés entre 1954 et 1962 par une trentaine d’hommes qu’il a pu rencontrer, il a tiré un livre, paru en 2015 : Lettres filmées d’Algérie. Il a aussi réalisé un film, programmé ce lundi 25 mars à 23h50 sur France 3 Aquitaine, et disponible dès aujourd'hui sur le site de la chaîne. Quatre anciens cinéastes amateurs y sont confrontés à la projection de leurs propres prises de vues, dans un dispositif appelé à raviver leur mémoire et à solliciter une parole dont le documentaire tire parti.

    Ces images donnent à percevoir la naïveté de ces jeunes métropolitains, qui s’attardent sur des paysages exotiques en ignorant ce à quoi ils vont bientôt se trouver confrontés. On y trouve des traces de fraternisation avec les indigènes comme de rapports de domination constitutifs de l’histoire coloniale. On y mesure aussi la frustration sexuelle dans laquelle se retrouvent ces hommes, se filmant torse nu ou travestis en femmes, dans une parodie de concours de beauté. Il y a ce que leurs images montrent, mais aussi tout ce qu’elles ne montrent pas et dont ils parlent plus ou moins volontiers avec soixante ans de recul. Des Soldats à la Caméra – Algérie 1954-1962 effleure maints sujets sans tellement les approfondir. Jean-Pierre Bertin-Maghit aurait pu plonger plus profond dans les archives qu’il donne à voir et dont beaucoup fourmillent d’informations ; il aurait pu montrer ce que certaines d’entre elles recèlent d’implicite et de puissance poétique ; il a préféré adopter un point de vue qui nous permet d’envisager sous un angle intime cette guerre qui eut tant de difficulté à dire son nom, et c’est déjà beaucoup.  

    SOURCE : https://www.telerama.fr/television/sur-france-3-des-soldats-a-la-camera-algerie-1954-1962-,-une-vision-intime-de-la-guerre,n6181996.php

    POUR LES AMIS QUI N'ONT PAS VU

    CE DOCUMENTAIRE LE VOICI

    EN REPLAY

     

     


    2 commentaires
  •  

    Privés de gilets jaunes, les Champs-Elysées n’ont pas pour autant retrouvés le sourire

    Privés de gilets jaunes, les Champs-Elysées n’ont pas pour autant retrouvés le sourire

    Une semaine après les scènes marquantes de l’acte 18, qui ont vu certains manifestants casser des vitrines de magasins, du mobilier urbain ou des kiosques à journaux, les Champs-Elysées étaient interdits aux manifestations ce samedi 23 mars. A la place, l’avenue parisienne avait une drôle d’allure, occupée de long en large par un dispositif policier impressionnant. Seuls quelques badauds s’y promenaient, ici et là.

    Après la tempête, le calme. C’est un peu l’histoire des Champs-Elysées qui, une semaine après le violent acte 18 et ses scènes de violences urbaines, ont vécu un samedi beaucoup plus calme, marqué par une omniprésence policière. Pas d’armée à l’horizon, donc, mais la police, partout : fourgons, blindés, canons à eau… Epicentre de la colère des gilets jaunes depuis quatre mois, l’avenue des Champs-Elysées a été interdite aux manifestants pour la première fois, par arrêté du nouveau préfet de police de Paris, Didier Lallemant.

    Il est environ onze heures ce samedi 23 mars quand Michel ouvre son kiosque à journaux, situé avenue de Friedland, près de l’Arc de Triomphe. Malgré le calme apparent, il se veut prudent. Et pour cause, il craint de nouveaux débordements entre certains gilets jaunes et les forces de l’ordre, comme cela avait été le cas la semaine précédente. « J’avais fermé mon kiosque la dernière fois, confie-t-il. J’ai regardé les informations avant de venir. On va voir ce que je fais aujourd’hui, ça va dépendre de la situation. »

    10 stations de métro fermées

     des Champs quasi-inaccessibles

    Quand bien même Michel laisse son kiosque ouvert, il y a fort à parier qu’il ne va pas battre des records de fréquentation ce samedi. Et pour cause : les Champs sont vides et rares sont ceux qui s’y pavanent. Comme si chacun avait perdu l’habitude d’arpenter l’avenue le samedi. Mais ce n’est pas la seule raison. Dix stations de métro sont purement et simplement fermées toute la journée : Champs-Elysée Clémenceau, Tuileries, Concorde, Franklin D. Roosevelt, George V, Charles de Gaulle Etoile, Concorde, Assemblée nationale, Invalides, Miromesnil, Varenne. De quoi dissuader même les plus courageux.

    Ils sont quand même quelques-uns à être là, à l’image de François, commercial, venu se balader. « C’est complètement à l’opposé de ce que j’ai pu voir à la télé la semaine dernière, constate-t-il. Mais est-ce que ça va être comme ça toute l’année ? C’est ça, le problème. » Bernard, médecin, n’a pas l’air franchement emballé par le visage offert ce samedi par les Champs. « Je ne me sens pas tellement rassuré par la présence des policiers, lance t-il d’emblée. Une partie d’entre eux aurait pu se rendre à Denfert-Rochereau où sont rassemblés les gilets jaunes. »  S’arrêtant un instant pour prendre en photo un bâtiment barricadé, il ne peut s’empêcher de constater les dégâts. « Ça me rend triste de voir toutes ces vitrines pétées, souffle-t-il. Ça tue le commerce. Il y a beaucoup de monde habituellement le samedi. »

     

    Privés de gilets jaunes, les Champs-Elysées n’ont pas pour autant retrouvés le sourire


    Les Champs-Elysées, samedi 23 mars 2019

    Je ne vois pas en quoi ça va changer les choses

    Amine est venu d’Argenteuil (Val-d’Oise) pour se promener avec ses amis. Lui aussi ne se réjouit pas vraiment de ce qu’il voit. « C’est calme mais on n’est pas dans un cadre rassurant », explique l’homme d’une vingtaine d’années. A quelques mètres de là, Karim est encore plus dubitatif. « Je ne vois pas en quoi ça va changer les choses, affirme-t-il. Il y aura toujours des manifestants qui voudront en découdre avec la police. Moi, je vais à Denfert-Rochereau en solidarité avec les gilets Jaunes. Si ça commence à bouger, je m’en vais. »

    Privés de gilets jaunes, les Champs-Elysées n’ont pas pour autant retrouvés le sourire

    Amine

    La mobilisation parisienne des gilets jaunes s’est déroulée dans le calme, allant de la place Denfert-Rochereau au Sacré-Coeur. Des tensions ont cependant éclaté lors de la dispersion du cortège, ce qui a conduit les forces de l’ordre à utiliser des gaz lacrymogènes. L’interdiction de manifester devrait être reconduite dès samedi prochain sur les Champs-Elysées. Pas sûr que cela suffise à retrouver de la vie et du passage sur la « plus belle avenue du monde ».

    Fleury VUADIAMBO

    SOURCE : https://www.bondyblog.fr/reportages/prives-de-gilets-jaunes-les-champs-elysees-nont-pas-pour-autant-retrouve-le-sourire/

     

     


    votre commentaire
  •  

    Benjamin Stora : La Jeunesse algérienne est en train d'écrire le récit historique

    Benjamin Stora : La Jeunesse algérienne

     est en train d'écrire le récit historique


    votre commentaire
  •  

    C'est le printemps en France 

     

    Le vrai printemps, le seul, celui des saisons ! Un samedi printanier dédié à la non violence. Parce que nous le valons bien…

     

     

    C'est le printemps en France

    © GTK

     

    « La non-violence n'est pas non-résistance au mal, elle n'est pas impuissance ni indifférence. Elle n'est pas inertie, ni force d'inertie. Elle n'est pas résignation à la fatalité. Elle n'est pas acceptation de l'injustice, ni concession, ni accommodement ni flatterie au tyran, ni complicité du silence et de l'inaction, ni tranquillité hautaine, ni désertion devant le combat. Elle défend au contraire sa cause avec une implacable ténacité, avec un calme provoquant, et parfois elle attaque. Jamais elle ne fuit, jamais elle ne recule, jamais elle ne lâche prise, et jamais elle ne frappe. Elle riposte à chaque coup en s'offrant à d'autres coups. Elle riposte aux injures par la courtoisie. Elle riposte aux accusations de lâcheté par le témoignage de la présence au péril, et de l'endurance dans l'épreuve. Elle riposte aux mensonges par l'inlassable et précis rétablissement de la vérité. Elle riposte aux manœuvres par la simplicité et la droiture. Elle riposte aux risées par une gravité digne. A toute force du mal, elle oppose non une force de même nature, mais une force de nature opposée qui la compense. » Lanza del Vasto

    « L'homme est fait pour aimer, c'est la seule réalité qui donne au monde sa consistance. Rien ne se fait, rien ne commence tant que les hommes ne se sont pas reconnus. La guerre n'est qu'une dangereuse maladie d'une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie. La torture, ce dialogue dans l'horreur, n'est que l'envers affreux de la communication   fraternelle.   Elle   dégrade   celui   qui l'inflige plus encore que celui qui la subit. Céder à la violence et à la torture c'est, par impuissance à croire en l'homme, renoncer à construire un monde plus humain. » Général Jacques de la Bollardière 

    « La violence et la force ne construisent jamais. La violence et la force ne paient jamais les hommes. Elles ne peuvent que contenter ceux qui se satisfont avec du provisoire. Malgré toutes nos civilisations occidentales nous n’avons pas Cessé de nous satisfaire de provisoire. Il serait temps de penser à de l’éternel. » Jean Giono

     


    votre commentaire
  •  

    Hommage à Jean-Luc Einaudi, historien

     du 17 octobre 1961 et combattant

     de la vérité, décédé le 22 mars 2014

    Hommage à Jean-Luc Einaudi, historien   du 17 octobre 1961 et combattant   de la vérité, décédé le 22 mars 2014

    Jean-Luc Einaudi, éducateur et historien nous a quittés brutalement il y a 5 ans, le 22 mars 2014. Il a fait de l’histoire de la guerre d’Algérie une spécialité et est devenu, en autodidacte, l’historien de la manifestation pacifique des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, reconnu et respecté par ses pairs.  Homme de combat, de courage et de droiture, son travail a énormément apporté à l’Histoire de l’Algérie et de la France .

    Hafid Adnani*  propose ici le texte qu’il a  rédigé et lu à ses funérailles en 2014, au cimetière du Père-Lachaise, à la demande de son épouse.

    • Cher Jean-Luc,

    Voilà une lettre que je ne pensais pas t’écrire il y a seulement un mois. Il y a seulement deux semaines.

    Christine m’a confié la lourde tâche de parler de ton travail d’historien lors de cette cérémonie d’hommages pour tes funérailles et je ne peux faire autrement, dans cet honneur qui m’est fait, que de m’adresser directement à toi. Toi qui a été toujours présent pour moi, pour beaucoup d’entre nous.

    Christine m’a amicalement fait cette demande, sans me connaitre directement, car il se trouve par un hasard heureux et triste, que je suis le dernier à avoir réalisé  un entretien avec toi autour de ton dernier livre.

    Heureux car je suis ravi d’avoir pu te donner ainsi la parole et de pouvoir garder ce dernier document qui parlera de ton travail et qui contribuera à faire quelque peu connaître ton parcours. 

    Triste car j’ai été réellement bouleversé d’apprendre par ta propre bouche ton hospitalisation d’urgence après les douleurs que tu as ressenties pendant cet échange que tu as tenu à honorer sans connaitre encore la gravite de ton cas.

    Mon cher Jean-Luc, l’étudiant kabyle que tu as rencontré dans les années 90 après la sortie de ton livre sur le 17 octobre 1961, est plein de gratitude et de reconnaissance pour toi. Il s’agit de la gratitude et de la reconnaissance d’un ami qui gardera ce souffle que tu as su injecter en lui pour toujours. Tu as mené ton enquête avec la grande minutie et le courage exceptionnel qui te caractérisent.

    Tes conclusions ont révélé “un mensonge d’Etat”  comme tu l’as affirmé à plusieurs reprises avec constance : de deux ou trois morts, selon la thèse officielle de Maurice Papon lui-même, alors Préfet de Police de Paris, tes recherches ont non-seulement évoqué plus de trois cent morts et disparus sur plusieurs jours, mais ont mis en lumière des pratiques honteuses, criminelles et longtemps niées officiellement, qui avaient cours pendant ce drame de la guerre d’Algérie.

    Ta démarche a été honnête et sincère et tu as récolté minutieusement des preuves du côté des victimes. Un véritable choc dans l’opinion eut lieu alors. Tout cela sans que tu aies pu avoir accès, à cette époque, aux archives de la préfecture de Police.

    C’est à cette occasion que j’ai découvert, avec tant d’autres, ton livre publié en 1986 aux éditions L’harmattan, préfacé par Pierre Vidal-Naquet. sur Fernand Yveton, militant du FLN, employé à EGA (Electricité et Gaz d’Algérie) et exécuté le 11 février 1957 à la prison de Barberousse à Alger “pour l’exemple” et malgré un recours en grâce.

    Le Garde des Sceaux s’appelait François Mitterand.

    Puis je me rappelle, devant mon ignorance profonde, que j’ai du te faire répéter à plusieurs reprises au téléphone, le titre de ton autre livre sur l’Algérie : «La ferme Améziane», avec ce sous-titre parlant – enquête sur un centre  de torture pendant la guerre d’Algérie – paru en 1991 également aux éditions l’Harmattan.

    Tout ce travail s’inscrivait dans une cohérence, une énergie et une détermination  qui se dégageait de toi et qui s’est consolidée dans les esprits de tes lecteurs á la sortie donc de “la bataille de Paris” en 1991 aux éditions du Seuil. Sortie qui correspond au moment où beaucoup d’entre nous ont découvert ton travail.

    Le retentissement de ce livre était très important. Il levait le voile, encore une fois, sur ce qu’a été la réalité de cette histoire douloureuse en pointant les responsabilités côté français.

    Maurice Papon était encore vivant. 

    J’ai compris de surcroit à ton contact, que malgré le bonheur qui était celui des algériens à la sortie de ce livre, tu n’étais pas homme à te laisser manipuler et récupérer par le pouvoir d’Alger, ni par les discours qui encouragent une forme de « concurrence mémorielle » qui gangrène notre société. Lorsque le procès de Bordeaux s’est ouvert en 1997, tu as clamé partout que ce sont « les victimes juives de Maurice Papon qui t’ont demandé de témoigner en faveur de ses victimes algériennes d’octobre 1961».

    Ensuite lorsque l’on suit ce cheminement personnel qui est le tien à travers tes recherches, on découvre des personnages “oubliés” ou méconnus auxquels tu t’es intéressé, qui sont imbriqués dans cette histoire et qui en révèlent davantage la nature et la complexité. Des personnages qui se sont battus pour des convictions et des idéaux et auxquels tu as consacré des livres qui sont autant de messages d’espoir et de fraternité au-delà des drames de l’Histoire : Lisette Vincent  et son “rêve algérien”, en 1994, Maurice Laban qui mourut pour l’indépendance de l’Algérie les armes á la main,  en 1999,  Georges Mattéi, figure de l’anticolonialisme, en 2004, Georges Arnold, un jeune de Créteil qui devint prêtre pour « servir les pauvres pauvrement », en 2007 et enfin Baya, une femme engagée d’Alger et de Marseille, en 2011.

    De toutes les personnalités que j’ai rencontrées depuis 1990 en rejoignant l’aventure improbable d’une radio libre, tu fais partie des rares qui ont tout de suite su porter de l’attention à ma personne comme tu la portes à tous ceux qui t’entourent. Jamais, et depuis le premier jour, où j’étais encore un jeune étudiant, je n’ai senti une interrogation ou un doute dans ton regard. Tu ne représentes pas la majorité, le cadre habituel, avec ton humilité naturelle. De plus, ton parcours est atypique, tu es « incasable ». “Citoyen chercheur” selon toi et historien selon tous ceux qui connaissent ton œuvre, tu as toujours su mettre l’humain avant toute autre considération de promotion ou de carrière.

    Jean-Luc, tu es un homme libre et tu es mort libre. 

    Tu n’as jamais été une autre personne que toi-même. Et tu n’as jamais considéré le gros travail d’historien que tu as fait sur l’Algérie comme un tremplin. Il s’agissait d’un militantisme pour la vérité. Et tous les amoureux de la vérité se sont reconnus en toi.

    Tu as également accompli ta tâche d’éducateur au service de la protection judiciaire de la jeunesse avec la plus grande rigueur (tu as consacré deux travaux aux jeunes, le premier aux mineurs délinquants en 1995 et le second aux adolescents en maison de redressement sous l’occupation en 2006), j’en ai eu la preuve lorsque j’ai reçu dans ma classe de mathématiques à Pontoise un élève d’origine turque, Mehmet, sorti d’un conseil de discipline d’un autre établissement et redouté par mes collègues professeurs. ll avait les yeux brillants et pleins d’espoir. Il était comme transformé lorsqu’il m’a parlé de toi. Depuis ce jour où je me suis rendu compte que nous partagions la responsabilité de ce jeune, un lien, au-delà de toute considération et à travers ton regard bienveillant sur lui et sur moi, s’était créé indiscutablement entre nous.  

    Tu as toujours su respecter, encourager et apprécier le travail des autres, et ainsi avoir de l’admiration pour eux. Je me rappelle pour ma part de Djilali Bencheikh que tu as félicité pour son roman « Mon frère ennemi » aux éditions Séguier en 1999, au point de le citer dans ta préface à la réédition de ton essai sur Lisette Vincent en 2001 aux PUF, et puis de ta réaction positive dans les studios d’une radio à la sortie du roman « la seine était rouge », de Leila Sebbar aux éditions Thierry Magnier en 2003 sur octobre 1961.

    Lorsque tes détracteurs, si peu nombreux et ignorants de ta personnalité et du sérieux de ton travail, ont tenté de mettre un certain nombre de morts d’octobre 1961 que tu citais, sur le dos des luttes fratricides MNA-FLN, tu as su leur répondre avec une enquête qui a abouti à ce livre publié en 2009 aux éditions du Cherche Midi : « Scènes de la guerre d’Algérie en France : Automne 1961 ». Dans cette enquête, et comme à ton habitude, en utilisant des archives inédites de l’ex-fédération de France du FLN, tu éclaires d’une manière très concrète cette guerre sans merci qui s’est déroulée dans le Nord Est de la France notamment, entre les deux organisations nationalistes algériennes.

    Lorsque Maurice Papon, sans doute mal conseillé, t’a intenté un procès en diffamation pour avoir utilisé le terme de « massacre » s’agissant des événements du 17 octobre 1961 dans le journal le Monde en 1998, tu n’as jamais semblé douter une seconde de l’issue de ce procès qui t’a permis finalement d’encore mieux médiatiser les agissements de la police parisienne cette nuit-là et d’obtenir progressivement une reconnaissance officielle des crimes commis sous les ordres de Papon, même si le chemin de la reconnaissance totale et sans ambiguïté, notamment sur le nombre de victimes, reste encore à faire.

    Tu n’as jamais eu peur et cela nous rend confiants et heureux de nous reconnaitre dans la noblesse de ton combat.

    Tu es « un héros moral », selon les mots de Mohamed Harbi, « un combattant de la vérité » selon ceux de Benjamin Stora, « un briseur de tabous », selon Catherine Simon, je voudrais rajouter à cela le qualificatif d’éclaireur, toujours à la recherche de la vérité, sans complaisance, y compris vis-à-vis de toi-même lorsque tu clames ta culpabilité du fait de l’ignorance qui a été la tienne des crimes du communisme, ayant été marxiste-léniniste dans ta jeunesse et rédacteur au journal “l’humanité rouge”.

    Ton dernier livre est consacré à la recherche de la vérité sur l’assassinat par le comité fédéral de la fédération de France de FLN de ce militant du FLN en France nommé Abdallah Younsi. Tu révèles les dessous d’une affaire connue sous le nom de « l’affaire Mourad » dans ton enquête, et tu mets cette fois clairement le doigt sur les agissements du FLN en France, même après la signature des accords d’Evian, donc après la guerre ; agissements qui en disent long sur certains fonctionnements internes du FLN et qui sont autant de signaux de la tragédie à venir de l’Algérie indépendante.

    Cher Jean-Luc,

    Tu manqueras à Elsa et à Christine avec lesquelles tu formes une famille unie qui force le respect. Tu manqueras à tous tes amis et admirateurs de ton œuvre. Mais notre grande consolation est que nous savons tous que tu resteras toujours vivant en nous et que  ton action se poursuivra par d’autres moyens. D’autres personnes convaincues que c’est dans l’intégrité, la droiture et l’élan vers l’Autre que se construisent et prospèrent les sociétés humaines, poursuivront le chemin que tu as tracé.

    C’est ton message et nous l’entendons davantage aujourd’hui sans ta présence physique parmi nous. « La France est un Titanic qui va tout droit vers l’Iceberg » nous dit Edwy Plenel dans son dernier livre. Dire non à cette fatalité est un devoir humain et civique. Stéphane Hessel nous invite à endiguer le déclin de la société dans son manifeste en faveur de la nécessaire indignation. D’importants progrès ont été accomplis depuis 1948, nous dit-il : la décolonisation, la fin de l’apartheid, la chute du mur de Berlin… Mais cette tendance, selon lui, est en train de s’inverser depuis les années 2000.

    Jean-Luc, tu as su dire « non » de toutes tes forces et faire valoir la vérité quel qu’en soit le prix. Ton œuvre reste inachevée et un long chemin doit être encore parcouru avec tous ceux qui s’imprègnent et qui s’imprégneront des principes qui ont régi ton existence et présidé à ton action.

    Si « la mort n’est rien » Jean-Luc et que tu es « seulement passé, dans la pièce à côté » selon les mots de Saint Augustin, alors tu peux demeurer en paix dans cette pièce car à côté justement, des hommes et des femmes joyeux de t’avoir connu et déterminés à continuer à faire entendre ta voix, t’ont à jamais dans leur cœur.

    * Hafid ADNANI est journaliste et doctorant en anthropologie au Laboratoire d’Anthropologie sociale du Collège de France où il  travaille sur les élites « indigènes ». Il a publié aux éditions Non-lieu en 2018 : « Tassadit Yacine,  Avec Mouloud Mammeri »

    SOURCE : https://www.elwatan.com/edition/contributions/hommage-a-jean-luc-einaudi-historien-du-17-octobre-1961-et-combattant-de-la-verite-decede-le-22-mars-2014-22-03-2019 

     


    1 commentaire
  •  

    Algérie : les journalistes de TF1 chassés

     par les manifestants à Alger

     

    Algérie : les journalistes de TF1 chassés par les manifestants à Alger

     

    La chaine française TF1 a obtenu une accréditation officielle pour filmer les manifestations pacifiques de ce cinquième vendredi de protestations contre le système politique. Mais une fois sur place, les journalistes de la télévision française ont été chassés par les manifestants, rassemblés au niveau de la Grande Poste d’Alger.  

    En effet, accréditée officiellement pour filmer les manifestations, l’équipe de la chaine française TF1, composée d’un caméraman et d’un journaliste, a été huée puis chassée par les manifestants, rassemblés dès cette matinée au niveau de la Grande Poste, avant la marche qui commence à la fin de la prière du vendredi.

    Plusieurs témoins ont indiqué que « dès son arrivée au niveau d’Alger Centre, où des dizaines de manifestants étaient déjà sur place, l’équipe de la première chaine française a été sévèrement huée ». Certains avaient même rapporté que les manifestants scandaient « Macron dégage », signe de refus de toute ingérence de la France dans les affaires de l’Algérie. Cette réaction intervient aussi suite au soutien qu’a apporté le gouvernement français pour le Président Bouteflika, et son report des élections présidentielles.

    Depuis le 22 février, aucune chaine télévisée française n’a été autorisée à filmer en Algérie. Ce n’est que cette semaine que le service d’accréditation et l’Ambassade d’Algérie à Paris ont accordé des visas pour des journalistes européens, pour la grande majorité des Français. 

    SOURCE : https://www.observalgerie.com/actualite-algerie/algerie-les-journalistes-de-tf1-chasses-par-les-manifestants-a-alger/ 

     


    votre commentaire
  • France : Appels à la haine

     contre les manifestants algériens

    Banderole hostile aux manifestants algériens en France

    La grande mobilisation de la diaspora en France contre le système politique algérien a agité les milieux de l’extrême-droite française. Des militants extrémistes du mouvement Génération Identitaire appellent les Algériens de l’Hexagone à « rentrer chez eux ».

    Les militants du mouvement extrémiste « Génération Identitaire » ont déployé des bannières à Paris et à Nantes pour protester contre les manifestations d’Algériens ou de Français d’origine algérienne organisées en France. Les banderoles portaient la transcription « tu as manifesté pour ton pays, maintenant retournes-y », ou « ici, c’est Nantes, pas l’Algérie ».

    Le porte-parole de Génération Identitaire a déclaré au journal français Boulevard Voltaire que son organisation se mobilise pour empêcher les manifestations d’algériens sur le sol français. « Ici, c’est la France et non pas l’Algérie. Si ces personnes se sentent impliquées dans la vie algérienne, si elles ont envie de manifester et de s’impliquer dans la vie de leur pays, alors qu’elles y retournent et prennent part au débat », a t-il précisé.

    Rappelons que trois militants dudit mouvement ont tenté, dimanche 17 mars, de perturber une manifestation d’Algériens à la place Stanislas de Nancy. Les perturbateurs ont scandé des slogans hostiles aux manifestants algériens et à l’Algérie, comme « One, two, three, retourne en Algérie ».

    Ces messages haineux ont été condamnés par les membres de la communauté algérienne en France, qui dénoncent aussi l’absence d’une réaction ferme de la classe politique française. 

     

    France : Appels à la haine contre les manifestants algériens

    En réponse à ces messages haineux

    lisons le remarquable texte

     de Rosa Moussaoui

    journaliste à l’Humanité

    France : Appels à la haine contre les manifestants algériens

    Citoyens de beauté

    Les révolutions, même trahies, même confisquées, laissent derrière elles d'increvables espérances, capables de creuser le lit d'insoupçonnables ruisseaux souterrains. Quand ces eaux-là confluent et rejaillissent, elles sont capables de tout emporter sur leur passage.

    La jeunesse algérienne n'a rien oublié des promesses de novembre, de l'horizon de liberté, d'égalité, de démocratie et de justice sociale vers lequel regardaient ses aïeux, ceux qui prirent les armes contre un système colonial charpenté par la négation de l'humanité. Au coude à coude, quatre générations occupent les rues d'Alger, d'Oran, d'Annaba ou d'Adrar, unies par le même rêve algérien. Il ne s'agit pas seulement de chasser le clan d'un président impotent : c'est tout le « système » que les protestataires entendent « dégage », qu'il prenne le visage de vieux généraux autoritaires, arrogants et repus, celui de politiciens corrompus s'exprimant dans une langue morte ou celui d'affairistes véreux, gavés à la dilapidation de la rente pétrolière, aux chantiers démesurés, aux marchés publics truqués. Par millions, les Algériens clament leur exigence de dignité. Ils veulent voir les insolentes richesses du pays mises au service du peuple. Ils veulent bâtir un pays guéri du désir généralisé de fuite, un pays qui ne regarderait plus ses enfants prendre les flots sur des embarcations de fortune, en quête de futur mais promis à une mort presque certaine en Méditerranée. Les défilés ces jours-ci, étaient habités par la mémoire des « harragas », ces désespérés qui brûlent leurs papiers avant de tenter la périlleuse aventure de l'exil…

    Tout un peuple s'est levé dans la paix, dans l'allégresse, en toute conscience, tirant les leçons des années noires de guerre intérieure contre les intégristes, instruit des expériences incertaines ou chaotiques des « printemps » voisins. Dans les arcanes d'un pouvoir aussi machiavélique qu'opaque se trament d'obscurs scenarii. Mais quoiqu'il advienne, les Algériennes et les Algériens ont repris voix et leur marche vers une seconde indépendance nous évoque, pour l'heure, ces vers de Jean Sénac : « J'ai vu le peuple le plus beau de la terre / Sourire au fruit et le fruit se donner. » 

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/edition/cerises-la-cooperative/article/180319/editorial-3-citoyens-de-beaute-par-rosa-moussaoui?fbclid=IwAR1JfA1r9eGpZPQ4zS_zvOdI4-eKK0dQ7bFVuJOsC8FDb4ptSRDHedugdXM 

     


    1 commentaire
  •  

     

    Anticasseurs, tu perds ton sang-froid

     

    Anticasseurs, tu perds ton sang-froid

    Par Juliette Keating

     

    Il n’aura pas suffi de crever les yeux, ni d’arracher les mains, ni de blesser les corps et les têtes, il n’aura pas suffi de rafler, ni de mettre en garde à vue, ni de condamner lourdement, il n’aura pas suffi d’user et d’abuser de propagande, de mensonges et de faux débat.

    Grenades, gaz, matraques, canons à eaux et à pourriture, éditocrates à la botte et numéro de claquettes présidentiel, menaces, menottes et geôles : la peur entretenue n’aura pas réussi à faire plier l’échine et rentrer chez elles les victimes rebellées de la guerre sociale.

    Quoi ?! Les manants se rebiffent encore ? Qu’on leur envoie l’armée, les flics sont fatigués. Et le président ne veut plus voir les flammes du Fouquet’s ou des Ferraris en feu faire fondre la neige sous ses skis. Ah mais non, ça n’est pas fini.

    Car elles sont là, les années de sévices. À coups de réformes votées par trois pelés insomniaques dans une Assemblée déserte, les gouvernements gangsters et l’aristocratie parlementaire ont démoli les services publics et les conquêtes sociales arrachées au capital, détruit la vie de tout le tiers état, laminé quatre-vingt dix pour-cent de la population au bénéfice de dix pour-cent de winners. Nul n’est dupe, chacun sait que les vrais casseurs sont de ce côté là des barricades : du côté du pouvoir et de la répression, du côté de l’insatiable exploitation du pauvre pour engraisser le riche, du côté de l’argent qui paye la violence dite légitime, celle qui défend bec et ongles le capitalisme.

    Dans ce monde vissé par la gouvernance néolibérale, il n’y en aura pas pour tout le monde. Pas assez d’eau propre et d’air pur, pas assez de terres non polluées, pas assez de pétrole. Alors qu’on laisse s’entre-tuer la jeunesse dans les banlieues ghettos, qu’on abatte les vieux puisqu’ils sont pauvres, qu’on laisse crever les malades aux urgences et mourir lentement de faim et de désespoir les chômeurs, de froid les sans logis, même les bébés. On noie les migrants dans les eaux glacées du calcul égoïste et on envoie l’armée pointer ses canons contre l’ennemi intérieur : les populations-même, ces gaulois réfractaires, ces sans-dents qui osent encore mordre.

     

      

    votre commentaire
  •  

    Répression

    Retour des militaires dans le dispositif répressif, une première depuis 1948

    Si la question de la « militarisation du maintien de l’ordre est au centre de la discussion sur la répression du mouvement des Gilets Jaunes depuis plusieurs mois, la situation a connu cette semaine une évolution radicale avec l’annonce du déploiement de militaires pour protéger des « lieux fixes » et ainsi libérer une partie des forces de l’ordre.

    Répression : Retour des militaires dans le dispositif répressif, une première depuis 1948

    Photo : ©Pigiste/AFP

    Alors que Macron souhaite déployer l’armée pour l’acte 19 des Gilets Jaunes, dans les colonnes de la presse, de nombreux historiens rappellent le caractère historique de cette décision qui soulève de nombreuses interrogations. Celle-ci nous ramène un siècle en arrière, lorsque l’armée assurait l’ensemble du maintien de l’ordre de façon souvent très violente. Retour sur l’histoire des rapports entre armée et maintien de l’ordre depuis la IIIème République.

    1871-1921 : l’armée au cœur du maintien de l’ordre

    Sous la IIIème République, l’armée est, jusqu’à 1921, au centre des opérations de maintien de l’ordre. En l’absence de forces de police spécialisée sur ces questions, l’armée est mobilisée, réprimant parfois dans le sang des manifestations pacifiques.

    En 1891, l’armée tire lors de la « fusillade des Fourmies » et fait 9 morts dans le cadre d’une manifestation ouvrière pacifique réclamant la journée de 8 heures.

    En 1907 dans le Languedoc-Roussillon, une crise de surproduction conduit à « la révolte des vignerons ». Tous les dimanches, des manifestations massives sont organisées dans une ville différente : Béziers, Carcassonne, Nîmes, Montpellier ou encore Perpignan. Pour arrêter le mouvement, Clémenceau – président du conseil - mobilise l’armée et, alors que la tension explose suite à l’arrestation de dirigeants du mouvement le 19 juin, les soldats reçoivent l’ordre de tirer sur la foule et font plusieurs morts.

    En 1908, toujours sous Clémenceau, l’armée est envoyée pour soutenir la gendarmerie locale qui vient de tuer deux mineurs grévistes qui poursuivaient des briseurs de grève à Vigneux. Le 30 juillet, 2000 militaires répriment une manifestation de plusieurs milliers d’ouvriers à coups de sabre, tuant 4 mineurs.

    En 1921, la création de la Gendarmerie mobile vise à mettre fin à ce maintien de l’ordre violent par l’armée qui comporte de nombreux risques, qu’il s’agisse de l’anti-militarisme et des tensions que suscitent une répression ultra violente ou encore des mutineries et de la potentielle jonction entre l’armée et les manifestants (l’armée étant alors en bonne partie constituée de conscrits, enrôlés de force) – comme c’est le cas en 1907 pour le 17ème régiment des Dragons. En 1944, la création des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) dote la Police nationale d’un corps lui aussi spécialisé sur le maintien de l’ordre.

    Une démilitarisation en trompe l’œil ?

    Si l’on assiste ainsi à une démilitarisation du maintien de l’ordre, celle-ci est cependant circonscrite à la métropole. Dans les colonies, l’armée continue à jouer un rôle aux côtés de la police dans le maintien ultra-violent de l’ordre.

    Sétif, Guelma, l'autre 8 mai 1945

    aux origines de la guerre d’Algérie

    Répression : Retour des militaires dans le dispositif répressif, une première depuis 1948

    En outre, malgré cette démilitarisation, l’armée intervient à nouveau en 1948, dans le cadre d’une grève de mineurs. Mobilisés contre un des décrets attaquant leur statut, la grève démarre le 4 octobre et se durcit à partir du 16 avec l’arrêt des opérations de pompage. Le ministre de l’Intérieur Jules Moch fait alors intervenir les CRS et l’armée pour dégager les occupations de puits, avec autorisation de tirer. Les affrontements entre CRS, armée et mineurs délogés qui contre-attaquent pour récupérer leurs positions font plusieurs morts.

    Par la suite, l’armée n’interviendra plus dans le maintien de l’ordre, celui-ci se structurant centralement autour des unités mobiles de la Police et de la Gendarmerie Nationale. Pour autant, ce retrait ne met pas fin à la répression violente par balles. Plusieurs épisodes répressifs sont ainsi marqués par des tirs contre des manifestants, en particulier lorsque ceux-ci sont Algériens comme le 14 juillet 1953 (7 morts par balle) ou en le 17 octobre 1961 (plusieurs dizaines de morts, le nombre exact ayant été dissimulé par la police). En juin 1968, un ouvrier de Peugeot Sochaux est tué d’une balle par un CRS alors que la police tente de dégager le piquet de grève.

    Répression : Retour des militaires dans le dispositif répressif, une première depuis 1948

    17 octobre 1961 

    Répression : Retour des militaires dans le dispositif répressif, une première depuis 1948


     Macron : un saut dans le maintien de l’ordre

    Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, la stratégie traditionnelle du maintien de l’ordre a été mise à mal par une mobilisation inédite et radicale, conduisant le gouvernement à faire évoluer sa doctrine, en développant notamment la mobilité des forces de répression, s’appuyant sur des Détachements d’Action Rapide – formés d’agents de la BRI et de la BAC -, ou encore en développant les interpellations arbitraires en amont. Cette stratégie s’est accompagnée d’une intensification extrême de la violence du maintien de l’ordre, avec une utilisation des LBD40 et des grenades GLI-F4 exceptionnelle, responsables de centaines de blessés et mutilés.

    Avec la mobilisation de militaires de l’opération Sentinelle, la « militarisation » du maintien de l’ordre franchit un cap. Cette mesure, réclamée depuis décembre par les syndicats de police tels qu’Alliance, Synergies et le SCPN signe en effet un retour inédit depuis 1948 de l’armée dans les opérations de répression des manifestants. Un cap supplémentaire dans la violence avec laquelle on frappe le mouvement depuis plus de 4 mois.

    Une opération qui suscite une indignation importante chez les Gilets Jaune, dans l’opposition politique, et dans des structures de la société civile telles que la Ligue des Droits de l’Homme, mais qui inquiète également la bourgeoisie et ses spécialistes de la répression. [Alain Bauer], qui regrettait au lendemain de l’acte XVIII que le maintien de l’ordre n’ait pas été à la hauteur, s’est ainsi indigné dans l’émission C dans l’Air de cette décision : « Ce n’est pas parce que l’on est inexpérimenté et totalement inculte en matière de maintien de l’ordre qu’il faut faire n’importe quoi ! ».

    Alors que le gouvernement acculé ne tient plus que par l’approfondissement de la répression, que son manque d’expérience et d’ancrage politique rend d’autant plus dangereuse, les coûts politiques d’une telle mesure pourraient en effet s’avérer importants. « En ayant recours aux armées dans ce contexte et en jouant sur la confusion, le gouvernement alimente un brouillage entre les fonctions de sécurité intérieure et la fonction militaire. Ce brouillage n’est propice ni à l’apaisement, ni à la compréhension des rôles de chacun. » note ainsi l’historienne Bérénice Chéron, interviewée par Le Figaro Vox.

    Dans l’Opinion, Jean-Dominique Merchet, éditorialiste et spécialiste des questions militaires souligne également les dangers de ce nouveau « pas symbolique » : « Reposant sur la distinction du délinquant et de l’ennemi, le cloisonnement juridique entre la sécurité intérieure et la défense ex­térieure est l’un fondements démocratiques de l’usage de la force. La lutte antiterroriste avait déjà mis à mal ce principe. En engageant les militaires de Sentinelle pour sécuriser des « sites fixes » face à des manifestants, le pouvoir exécutif, visiblement désorienté par l’acte XVIII, prend un nou­veau risque considérable. »

    Dans une situation d’impasse pour le gouvernement qui refuse de céder aux Gilets jaunes, le déploiement de l’armée tient donc d’une véritable fuite en avant répressive, dont les conséquences pourraient être très lourdes, et dont on peut avec certitude prédire qu’elle ne permettra pas de résoudre les contradictions aigües qui ont ressurgi avec force samedi dernier.

    SOURCE : https://revolutionpermanente.fr/Retour-des-militaires-dans-le-dispositif-repressif-une-premiere-depuis-1948 

    Complément à l’article ci-dessus

    Harel se fait démolir par Viktorovitch pour avoir qualifié les casseurs de terroristes (20/03/19)

    Clément Viktorovitch clashe Marie-Laure Harel (LREM) qui débloque complètement en qualifiant les casseurs de terroristes : «La dégradation de biens n'a rien à voir avec le terrorisme. C'est un outrage tellement grave qu'on n'a même pas besoin de le réfuter. Vous vous ridiculisez toute seule, madame.» - CNEWS, 20 mars 2019, 18h20 

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Benjamin Stora : « Le président Bouteflika n’est plus maître du jeu »

    Benjamin Stora : « Le président Bouteflika n’est plus maître du jeu »

    L'historien français Benjamin Stora. D. R.

     

    Très sollicité par les médias français pour sa connaissance profonde de la question algérienne, Benjamin Stora est revenu sur les riches événements politiques que vit l’Algérie depuis le 22 février dernier.

    Interrogé par les journalistes de France Info sur la «menace de dislocation» qui pourrait peser sur l’Algérie, l’historien français natif de Constantine a affirmé que l’Algérie «est un immense pays, un pays continent grand comme cinq fois la France, une mosaïque de pays additionnés, comme disait déjà Pierre Bourdieu en 1960». «Mais, a-t-il dit, ce qui me frappe dans les manifestations et les fêtes qu’on voit, c’est que tout converge pour faire sens sur la nation».

    Pour l’auteur du Dictionnaire biographique des militants nationalistes algériens, «ce n’est pas du tout vers une dislocation régionaliste, vers l’affirmation d’une autonomie particulière», que se dirigent les manifestations en Algérie. «C’est ça qui est étonnant dans le mouvement qui existe, c’est-à-dire qu’on a une réappropriation d’une sorte de roman national confisqué, l’indépendance confisquée, pour reprendre le titre du livre célèbre de Ferhat Abbas qui était le premier président du GPRA en 1958», a souligné Benjamin Stora.

    A la question «le peuple dans son ensemble peut-il faire bouger le pouvoir vu qu’il n’y a pas de leader qui se détache ?», l’historien a répondu que «le pouvoir a déjà bougé» et que le président Bouteflika «n’est plus maître du jeu». «Le centre de gravité du pouvoir s’est complètement détaché», a-t-il soutenu, estimant, par contre, que l’armée «n’est pas dépossédée». «On observe à la loupe la moindre déclaration de Gaïd-Salah», a précisé Benjamin Stora qui s’est référé aux dernières sorties du chef d’état-major de l’ANP qui, a-t-il affirmé, «essaye de faire corps avec le peuple en mouvement». «Cela veut dire qu’il n’y a pas pour l’instant d’homme fort qui peut émerger, parce que dans le processus de type révolutionnaire, le premier qui sort la tête se fait dégager», a fait remarquer l’historien qui pense que «beaucoup d’hommes politiques hésitent, attendent leur heure», pour cette raison justement.

    Pour Benjamin Stora, enfin, «il existe beaucoup d’hommes y compris qui sont à l’intérieur du système et qui sont prêts à moderniser et à passer à une autre forme d’organisation de la société».

    K. B. 

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2019/03/21/benjamin-stora-le-president-bouteflika-nest-plus-maitre-du-jeu/ 

     


    1 commentaire
  •  

    Soutien à Bouteflika : la France s’explique

    une nouvelle fois

    Jean-Yves Le Drian, ministre Français des Affaires étrangères

     

    Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a une nouvelle fois évoqué la situation en cours en Algérie, et ce, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française ce mercredi 20 mars 2019.

    « Sur la situation en Algérie, je voudrais dire les choses de manière très claire, parce qu’au cours des derniers jours, notre position a donné lieu à des détournements, des incompréhensions, des raccourcis. C’est sans doute attendu compte tenu des relations profondes et complexes que nous avons avec ce pays, mais l’importance de notre relation avec ce pays, d’une part, et de nos liens de toute nature avec ce pays, d’autre part, exige de clarifier les choses et donc je les clarifie si besoin en était », a-t-il déclaré.

    « D’abord, l’Algérie est un pays souverain et je vous rappelle que nous avons marqué hier le 57eme anniversaire des accords d’Evian. C’est un pays souverain, donc la France n’a pas à s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Algérie, elle n’a pas à le faire et elle ne cherche pas à le faire. C’est au peuple algérien et à lui seul qu’il revient de décider souverainement de son avenir et il a montré cette posture au cours des dernières semaines, il a montré qu’il était déterminé à faire entendre sa voix », a-t-il ajouté.

    « On assiste depuis plusieurs semaines à un mouvement de fond que nous suivons avec beaucoup d’attention avec aussi un peu d’admiration, parce que le déroulement de ces manifestations se fait avec un civisme, une dignité qui ne peuvent être que salués. Cette liberté et cette dignité doivent être respectées, mais la solution appartient aux Algériens, il ne revient pas à la France de se prononcer sur les choix qui devront être faits. C’est aux seuls Algériens d’en décider par le dialogue démocratique », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères.

    « Le souhait de la France c’est qu’une forme de transition puisse s’engager rapidement pour répondre aux aspirations profondes qui continuent de s’exprimer. Et pour accompagner cette dynamique, nous parlons aux autorités algériennes mais nous écoutons aussi la société civile dans son expression forte. L’Algérie doit maintenant tracer son avenir, il prendra la forme qu’auront choisi les Algériens. Pour notre part, nous resterons aux côtés de l’Algérie et des Algériens dans le respect, l’amitié et la fidélité », a-t-il conclut.

    SOURCE : https://www.observalgerie.com/actualite-algerie/la-une/soutien-bouteflika-france-explications-le-drian/ 

     


    votre commentaire
  •  

    C’est peut-être le début de la fin ?

    En Algérie, Bouteflika lâché

     par son entourage

     

    Abdelaziz Bouteflika, le 11 mars. Photo Canal Algerie. AFP

     

    Gradés de l'armée, FLN, partis alliés : tous prennent leur distance vis-à-vis du Président. Malgré le renfort de figures historiques algériennes, les mobilisations ne s'essoufflent pas et le chef d'Etat se retrouve isolé.

    Le navire Bouteflika prend l’eau de toutes parts. Les lâchages se multiplient, incluant les soutiens traditionnels les plus solides de la présidence algérienne. Dernier en date mercredi, le Front de libération nationale (FLN), le parti d’Abdelaziz Bouteflika, a affirmé soutenir le mouvement actuel de contestation et le «changement» qu’il réclame. Tout en prônant le «dialogue» initié par le chef de l’Etat pour sortir l’Algérie de la crise, Mouad Bouchareb, le patron du FLN, a souligné par ailleurs que le gouvernement «n’était pas entre les mains du parti», tentant de dissocier le régime de sa formation, ancien parti unique et au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

    Le mouvement s’est accéléré ces derniers jours, surtout depuis le signal donné par le chef de l’armée lundi. Après avoir exprimé sa «confiance absolue en la sagesse du peuple», le général Ahmed Gaïd Salah a salué les «nobles objectifs» des manifestants. «A la lumière de cette conscience de la grandeur et de l’éminence de la patrie, de sa sécurité et de sa stabilité, je tiens à réitérer aujourd’hui mon engagement devant Allah, devant le peuple et devant l’histoire, pour que l’Armée nationale populaire demeure, conformément à ses missions, le rempart du peuple et de la nation dans toutes les conditions et les circonstances», a déclaré le général, qui est également vice-ministre de la Défense. Des propos qui ont clairement été reçus comme une prise de distance vis-à-vis de la présidence Bouteflika.

    Outre le FLN, des défections sont enregistrées parmi les autres partis politiques, dits de «l’allégeance», qui ont soutenu la candidature du président handicapé à un cinquième mandat.

    Un message présidentiel bientôt diffusé

    Le Rassemblement national démocratique (RND), influente formation de la coalition gouvernementale et jusqu’ici soutien fidèle de Bouteflika, a dénoncé mercredi la décision du président de rester au pouvoir. Son chef, Seddik Chihab a qualifié la dernière candidature d'«énorme erreur». Le RND rejoint ainsi le camp des politiques, syndicalistes et hommes d’affaires qui ont décidé ces derniers jours de ne plus soutenir le chef de l’Etat.

    Face à ces abandons, le pouvoir a tenté d’en appeler à ses soutiens internationaux. Le récemment nommé vice-Premier ministre Ramtane Lamamra s’est rendu à Rome, puis à Moscou et Berlin. Il a réaffirmé que le président Bouteflika ne cédera le pouvoir qu’après l’élection d’un nouveau président suite à la conférence nationale de consensus et l’élaboration d’une nouvelle constitution. Parmi les dernières cartouches également tirées par le régime, l’appel à certaines figures historiques algériennes respectées internationalement. Lakhdar Brahimi, 85 ans, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien haut représentant de l’ONU, est venu à Alger mettre en garde ses concitoyens contre un dérapage à l’irakienne. Tout en niant vouloir ainsi «faire peur» aux contestataires, «il faut avoir conscience des dangers qui existent : parler de l’Irak ou de la Syrie, ce n’est pas essayer de dire à la population ne bougez plus. […] On leur dit : avancez les yeux ouverts», a-t-il ajouté.

    Malgré l’opacité qui entoure le cercle du pouvoir en Algérie, les signaux de détresse sont détectés par les Algériens. Selon le site d’information Algériepart, s’appuyant sur des «sources sûres» au palais présidentiel, «un message présidentiel devra être diffusé jeudi 21 mars, à savoir à la veille du vendredi 22 mars qui promet d’être une autre journée de grande mobilisation populaire». Dans cette lettre, Abdelaziz Bouteflika pourrait annoncer «son départ au lendemain du 28 avril prochain, date à laquelle son mandat présidentiel arrive à terme», avance Algériepart.

    Hala Kodmani  

    SOURCE : https://www.liberation.fr/planete/2019/03/20/en-algerie-bouteflika-lache-par-son-entourage_1716356?fbclid=IwAR1e7r4smMhpQbTVKHibl2amUEwn4NC6DMsGaNoUCAHFRshW3t9e6AgWT2A 


    2 commentaires
  •  

    Carhaix (Bretagne) : inauguration

     de la statue  du général de Bollardière

     

    Carhaix (Bretagne) : inauguration de la statue  du général de Bollardière

    Armelle Bothorel, fille du général de Bollardière, devant la statue représentant son père. / © Muriel le Morvan

     

    Jacque Pâris de Bollardière est une icône de la non-violence en France. Un des premiers compagnons du général de Gaulle à Londres, il se distinguera notamment par son opposition à l'utilisation de la torture en Algérie par la suite. La ville de Carhaix vient d'inaugurer une statue en son honneur.

    Une nouvelle statue vient compléter le Panthéon des plus populaires des Bretons. Elle a été réalisée par le sculpteur Emmanuel Sellier. La municipalité de Carhaix-Plouger a lancé cette initiative en 2014 pour développer un circuit "lié à l'art et au patrimoine de la commune." afin de redynamiser son centre-ville.

     

    Un militaire pas comme les autres

    Honneur est donc rendu au général Jacques Pâris de Bollardière. Breton de naissance, en 1907 à Châteaubriant, sa région lui rend hommage à Carhaix.
    Fils de militaire, il reprend le flambeau familial et sort de Saint-Cyr au début des années 1930 et commence sa carrière dans les armées coloniales.
    Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il participe à la Campagne de France. Après l'armistice il rejoint très vite le général de Gaulle. Embarqué à l'été 1940 sur un chalutier à Paimpol, il rallie Londres, ce qui lui vaut une condamnation à mort par le régime de Vichy.
    Durant le conflit, il se distingue dans les rangs des Forces Françaises Libres et ressort en étant l'un des militaire français les plus décorés.

    Ensuite il participe aux guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie. C'est durant ces deux conflits que sa part humaniste prend le dessus. Il se prend de sympathie pour le peuple vietnamien notamment. 
     

    Icône de la non-violence

    En Algérie, Jacques de Bollardière est le seul officier supérieur alors en fonction à avoir condamné ouvertement l'usage de la torture pour soutirer des renseignements. Il a écrit : "je pense avec un respect infini à ceux de mes frères, arabes ou français, qui sont morts comme le Christ, aux mains de leurs semblables, flagellés, torturés, défigurés par le mépris des hommes."
    Le putsch des généraux en 1961 le fait quitter définitivement l'armée.
    Dans la vie civile, il devient une figure de la non-violence en France. Il a notamment participé au mouvement de défense du Larzac à la fin des années 1970.
    Ce qui lui vaut le respect de l'Association des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT). Créée en 1974 après la guerre du Vietnam, elle milite aussi pour l'abolition de la peine de mort. Présent pour l'inauguration de la statue, Gérard Chevalier est membre du comité directeur de l'ONG. Il l'avoue : "nous n'avons pas l'habitude de rendre hommage à un militaire, mais quel homme exceptionnel !"

    La statue du général de Bollardière rejoint donc celles des Sœurs Goadec, Bernard Hinault, Jean Robic, Louison Bobet, Lucien Petit-Breton et Anatole Le Braz. Toutes des personnalités bretonnes de renom.

    Armelle Bothorel la fille du général de Bollardière se confie sur le parcours de son père, et l'émotion de voir érigée une statue en son honneur à Carhaix.

     

     

    Gérard Chevalier, président de l'ACAT, rend hommage au général de Bollardière

     

    SOURCE : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/carhaix-inauguration-statue-du-general-bollardiere-1641466.html 



    votre commentaire
  •  

    Lettre ouverte au président Macron

    par  Hamid Zanaz / Ecrivain Algérien

    Lettre ouverte au président Macron  par  Hamid Zanaz / Ecrivain Algérien

     

    Monsieur le jeune Président Français, pourquoi voulez-vous que l’Algérie soit gouvernée par un vieux président ?

    Le peuple français, composé d’une population de plus en plus vieille, a choisi en votre personne un président jeune et en bonne santé, pour trouver des solutions à ses vrais problèmes. Il ne vous a pas élu pour soutenir un président vieux et malade en conflit avec son jeune peuple qui ne veut plus vivre sous sa dictature déguisée en démocratie.

    Comment le président d’un pays démocratique comme la France, n’ose ni voir, ni respecter, des millions d’Algériens qui manifestent depuis quatre semaines contre un régime archaïque, d’un autre temps, qui les maltraite depuis deux décennies ?

    Dans le but de tromper le peuple Algérien et de garantir la prolongation de son quatrième mandat sans passer par les urnes, votre ami Bouteflika reporte l’élection présidentielle en foulant aux pieds la constitution algérienne et en rêvant d’organiser, lui, l’agonisant, une « conférence nationale » censée réformer le pays et préparer l’avenir d’une jeunesse qui ne veut plus entendre parler de lui.  

    Vous avez salué quelques heures plus tard cette violation de la constitution algérienne et la morale politique ! Pire encore, vous avez appelé indécemment à une transition d’une durée raisonnable !

    Est-il raisonnable et digne, monsieur le président de la République, de considérer « raisonnable » ce que les Algériens, dans leur grande majorité, voient comme une agression contre leur République, leur constitution et leur dignité ?

    Ce qui est « raisonnable » pour vous, Monsieur le Président, n’est pas raisonnable pour cette jeunesse cultivée, fière, pacifique et drôle. Cette même jeunesse déterminée à construire un État de droit en Algérie. 

    Monsieur le Président de la République Française, vous avez choisi votre camp, vous êtes désormais contre le droit du peuple algérien de choisir son indépendance et sa liberté. Les millions d’algériennes et d’algériens qui ont manifesté contre votre ami Boutef, le 15 mars, dans la joie et la bonne humeur, n’ont de leçons à recevoir de personne. Leur révolution est en marche et aucune puissance ne pourra l’arrêter. 

    Monsieur le Président, vous feriez bien de vous occuper de vos oignons jaunes au lieu d’essayer de maintenir au pouvoir un système qui a appauvri un pays riche.

    Monsieur le Président, vous devriez satisfaire les revendications des électeurs Français dans un « délai raisonnable » !

    Salutations 

    Hamid Zanaz / Ecrivain Algérien

    SOURCE : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/monsieur-macron-la-revolution-du-213569 

     


    votre commentaire
  •  

    Aujourd’hui 2 événements

    Article du quotidien algérien tsa

    Concernant les propos d'emmanuel macron

    Et la sortie du film «  résistantes »

    Aujourd’hui 2 événements :  Article du quotidien algérien TSA concernant les propos de Macron...  Et la sortie du film «  résistantes »

    Aujourd’hui 2 événements :  Article du quotidien algérien TSA concernant les propos d'Emmanuel Macron...  Et la sortie du film «  résistantes »

    Emmanuel Macron explique

     sa prudence sur la crise en Algérie

    Par: Yacine Babouche 19 Mars 2019

    Le président français Emmanuel Macron a fait part, lundi soir, de la difficulté d’évoquer la crise politique que vit l’Algérie depuis un mois, affirmant que tout commentaire sur  la situation « est perçu comme une immixtion ».

    Macron répondait à l’intervention de l’historien Benjamin Stora dans le cadre du « Grand débat des idées » organisé par France Culture, qui estimait que la France « ne peut pas être absente du mouvement » que vit l’Algérie, considérant que ce mouvement « est en train d’avoir des répercussions pas simplement dans l’espace méditerranéen mais à l’échelle du monde arabe aujourd’hui ».

    « Je partage ce qu’a dit Benjamin Stora avec les contraintes qui sont les miennes. Je suis intellectuellement d’accord et politiquement placé dans une situation qui est différente », a indiqué le président français. « Quelque commentaire que ce soit est perçu comme une immixtion. C’est la grande difficulté », a affirmé Emmanuel Macron.

    « Je pense que si j’en venais, en tout cas de là où je suis, d’où je parle, à choisir mes interlocuteurs dans l’opposition ou dans la rue, d’abord je commettrai une erreur fondamentale vis-à-vis d’eux, c’est-à-dire que je les condamnerai au discrédit immédiat », a estimé le président Macron. « Et je pense qu’on ouvrirait un débat qu’on connait par cœur dans la relation franco-algérienne qui est le débat de l’immixtion dans la politique etc. », a-t-il ajouté.

    « Donc je me suis tenu très à distance à ce sujet. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des échanges en particulier avec ceux qui dirigent l’Algérie pour essayer de comprendre, d’accompagner et de faire passer des messages d’une transition, mais je ne peux pas aller beaucoup plus loin sur ce sujet », a déclaré Macron.

    « Il faut accepter sur ce sujet, compte tenu de notre histoire commune, d’avoir une forme d’art du contournement, en tout cas de politique indirecte, extrêmement respectueuse de la souveraineté et du contexte », a conclu le président français.

    SOURCE : https://www.tsa-algerie.com/video-emmanuel-macron-explique-sa-prudence-sur-la-crise-en-algerie/ 

    Aujourd’hui 2 événements :  Article du quotidien algérien TSA concernant les propos d'Emmanuel Macron...  Et la sortie du film «  résistantes »

    Salut à toutes et tous, 

    Si vous suivez nos éditions depuis longtemps, vous avez peut-être contribué au "dialogue en images" avec nos camarades algériens de l'autre côté de la rive. Aujourd'hui, on ne peut s'empêcher de penser que les mouvements d'insurrection en France et en Algérie s'observent et peut-être même s'inspirent mutuellement... Le moins qu'on puisse dire c'est que les scènes de fraternisation entre manifestants et policiers ont été franchement plus francs à Alger qu'à Paris, la répression policière en Algérie ne semble pas avoir atteint celle déployée par les hordes du désordre à bout de force mal inspirées par le skieur de la Mongie et le fêtard de la place Beauvau (dont les grands médias ont souvent oublié, par "pudeur",  de signaler les frasques de gros dragueur bourré à la vodka en boîte de nuit le soir de l'acte XVII). Mais la colère d'un peuple en marche face à des dirigeants méprisants et roublards, ça se ressemble de chaque côté de la Méditerranée. Quelques images de l'histoire de l'Algérie pour continuer le dialogue entamé, il y a bien longtemps,  par le cinéaste René Vautier. 

    Aujourd’hui 2 événements :  Article du quotidien algérien TSA concernant les propos d'Emmanuel Macron...  Et la sortie du film «  résistantes »

    Les Films des Deux rives sortent au cinéma un film qui contribue à un éclairage historique de l'actualité en Algérie... 

    Résumé : Regard croisé de trois femmes engagées au côté du FLN sur la colonisation et la guerre d’indépendance algérienne. Elles connaîtront la clandestinité, la prison, la torture, l’hôpital psychiatrique. C’est au crépuscule de leur vie qu’elles choisissent de témoigner, après des décennies de silence. Avec clarté et pudeur, elles racontent l’Algérie coloniale, la ségrégation, le racisme, l’antisémitisme, la prison, la torture, les solidarités, la liberté et aussi la nature qui ressource, les paysages qui apaisent, la musique et la poésie qui permettent l’échappée... On entre dans l’Histoire et la singularité de leur histoire. Autant que document historique, ce qu’il est de manière rigoureuse, ce film donne à toucher l’humanité dans son foisonnement, la vie dans sa beauté et sa violence.

    Aujourd’hui 2 événements :  Article du quotidien algérien TSA concernant les propos d'Emmanuel Macron...  Et la sortie du film «  résistantes »

      PREMIERE À L'ESPACE SAINT-MICHEL A PARIS 

    MERCREDI 20 MARS, 20H15 

    En présence de la réalisatrice Fatima Sissani et de la psychanalyste Alice Cherki 

    Et retrouvez la suite de la programmation et des débats ici filmsdesdeuxrives.com et sur Facebook.

     

     


    2 commentaires
  •  

    Une affiche qui ulcère les anciens combattants ? Pas moi, je l'approuve... Merci M. le Maire !!!

    Michel Dandelot

     

    Stains : l’affiche qui ulcère

     les anciens combattants

    Une affiche qui ulcère les anciens combattants ? Pas moi, je l'approuve... Merci M. le Maire !!!  Michel Dandelot

    L’affiche du 57e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie déplaît aux anciens combattants de Stains. DR

     

    La municipalité PC a choisi une affiche entremêlant les drapeaux français et algérien. Ce qui a déclenché la colère des anciens combattants.

    La hache de guerre n’est pas enterrée entre la mairie PC de Stains et les anciens combattants. Ce mardi, pour la commémoration du 19 mars 1962, la Fnaca (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) sera présente lors de la cérémonie à 18 heures devant le monument aux morts.

    Mais le président du bureau local, Maurice-Ange Lesné, exprimera sa désapprobation : « Il s’agit d’une journée nationale, au même titre que le 8 mai et le 11 novembre. Le maire a adjoint le drapeau algérien sur l’affiche. C’est malvenu. Le maire veut détourner la journée nationale du souvenir au profit d’une journée franco-algérienne. »

    « Nous nous battons pour la paix et la solidarité »

    La municipalité a choisi une affiche entremêlant les drapeaux français et algérien. Ce qui a déclenché la colère des anciens combattants. Julien Mugerin, conseiller municipal LR, enfonce le clou : « Cette journée commémore la mémoire des soldats et des civils français tués pendant la guerre d’Algérie. »

    Azzédine Taïbi, maire PC de Stains, leur répond : « Cette affiche est un hommage à tous les civils et les militaires des deux côtés. Nous avons besoin de montrer à travers cette commémoration que nous nous battons pour la paix et la solidarité. C’est mon combat. » 

    SOURCE : http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/stains-l-affiche-qui-ulcere-les-anciens-combattants-18-03-2019-8034657.php 

      


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires