• 1er mai 2019 : contre le racisme

     et l’extrême droite

    hommage à Brahim Bouarram

     et à toutes les victimes du racisme

    1er mai 2019 : contre le racisme et l’extrême droite hommage à Brahim Bouarram  et à toutes les victimes du racisme

    Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée. Il ne savait pas que des mains criminelles allaient le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les auteurs de ce crime venaient de quitter le défilé du Front national. 24 ans après l’assassinat raciste de Brahim, la « bête immonde » est toujours présente.

    Une série d’actes antisémites  ont eu lieu ces derniers temps en France : le portrait de Simone Veil défiguré par une croix gammée, les arbres souvenir d’Ilan Halimi abattus, « Juden » tagué sur une vitrine de magasin, des quenelles  réapparaissent ici ou là, des cimetières juifs profanés.

    Des députés ont reçu des insultes et menaces de mort à caractère raciste sous prétexte, que «  des Noirs sont indignes de représenter leurs concitoyens français au Parlement »,  qu’ils restent des “fainéants arriérés », se comportant “comme des rats qu’il convient d’éliminer.

    « Des tags racistes, visant les Juifs, les Arabes, les Noirs ont souillé de nombreuses vitrines de la ville de Lyon. Ils étaient ciblés puisque inscrits sur les vitrines de commerçants Juifs, Noirs, Arabes ou supposés tels.

    Des injures racistes ont été proférées  à l’encontre d’étudiants Africains à l’université de  Metz ;  des cris de singe ont visé un joueur de l’équipe de football d’Amiens. Durant les deux dernières semaines de mars , des rumeurs,  attribuant aux Roms des enlèvements d’enfants dans des villes d’Ile de France,  sont diffusées sur les réseaux sociaux.

    Cela entraîne des déferlements de haine contre les Roms, des lynchages de personnes,  des camionnettes incendiées, des maisons détruites, des dizaines de blessés graves.  Plus de 35 agressions ont été répertoriées par Romeurope entre le 16 mars et le 2 avril.

    Dans le climat actuel, où l’on voit se développer  toutes les formes de racisme et de xénophobie, les mensonges les plus odieux prennent le pas sur la rationalité. Cette montée du racisme, quelle qu’en soit la forme, n’est pas propre à la France : les nuages bruns s’amoncellent en Autriche, Scandinavie, Pologne, Slovénie, Hongrie.  Dans toute l’Europe , l’extrême-droite est en phase ascendante et dans certains pays elle est aujourd’hui une menace immédiate.

    Lors de la demi-finale  de la Coupe d’Italie, des banderoles ont été brandies et des chants racistes entonnés par des ultras de la Lazio de Rome.   Le semi-marathon de Trieste a été fermé aux Africains, sous le prétexte de « lutter contre l’exploitation sportive », en fait l’organisateur était proche de la Ligue du Nord, il a fallu la multiplication des protestations pour qu’en fin de journée les organisateurs reviennent sur leur décision.

    Mais l’extrême droite n’est pas seule responsable.  Quand les droits des migrants sont sans cesse remis en cause, au mépris des engagements internationaux de la France, quand le droit de vote pour les résidents non communautaires  a été « oublié », quand en France, les expulsions d’étrangers n’ont jamais été aussi nombreuses, quand les contrôles au faciès perdurent, quand la persistance des discriminations minent le vivre ensemble,  comment s’étonner de la banalisation du racisme ? Enfin, comment ne pas penser à cette Europe de la honte qui fait de la Méditerranée le cimetière de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, victimes de trafiquants sans scrupules.

    Le chancelier autrichien Sébastien Kurz qui dirige un gouvernement droite-extrême droite et qui exerçait la présidence tournante de l’UE propose des « plateformes de débarquement «  de migrants en dehors de l’UE. Victor Orban , en Hongrie, fait ériger un mur de grillages et de barbelés aux limites de son pays, pourtant, le monde s’était réjoui de la chute du Mur de Berlin.

    La France  aurait assumé ses responsabilités et se serait honorée à accueillir l’Aquarius. Au contraire elle a décidé d’offrir 6 embarcations marines rapides à la Libye pour « aider la marine libyenne à lutter contre l’immigration clandestine ». Alors que les migrants  qui sont capturés en mer et refoulés en territoire libyen sont soumis à des conditions de vie inhumaines : Insuffisance de nourriture, d’eau, de soins médicaux, mais aussi passages à tabac, tortures, violences sexuelles, esclavage, homicides… Plus personne ne l’ignore.

    En se barricadant ainsi, l’Europe nous fait glisser vers un cauchemar nationaliste. A côté  de discours et de politiques inacceptables,  ce sont aussi les inégalités sociales qui bafouent les valeurs de la République et créent un terreau favorable à la montée du rejet raciste de « l’autre ».

    Alors qu’en ce mois de mai 2019, le MRAP va fêter son 70ème anniversaire , il tient à rappeler que ces 70 années de luttes  lui ont appris que le racisme est un phénomène unique dont les cibles et les formes peuvent, selon les moments et les circonstances, se développer, s’atténuer ou renaître de leurs cendres et que la  solution n’est pas dans de futurs matins bruns, mais dans une mobilisation de tous pour faire reculer les problèmes sociaux générateurs de souffrances, d’inégalités , de concurrence et de ghettoïsation. Elle est dans la mobilisation pour une véritable égalité des droits. C’est à cette tache que les antiracistes doivent s’atteler, il y a urgence !

    Le MRAP appelle à se rassembler mercredi 1er mai à 11h au pont du Carrousel pour un hommage à toutes les victimes du racisme. 

     

    1er-Mai 2017 : Macron, candidat à l'élection présidentielle, avait rendu hommage à Brahim Bouarram, tué en 1995

    Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, d’origine marocaine, est poussé dans la Seine par des militants en marge du défilé du Front national.

    Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, d’origine marocaine, est poussé dans la Seine par des militants en marge du défilé du Front national. Ne sachant pas nager, l’homme se noie. Emmanuel Macron a souhaité lui rendre hommage ce 1er mai 2017. Une façon pour le candidat à la présidentielle de pointer du doigt le passé du Front national. Un geste qu’avait fait à l’époque François Mitterrand sur les lieux du drame. Des manifestations de soutien avaient également été organisées. De son côté, Jean-Marie Le Pen avait qualifié l’événement « d’accident » et y voyait une manipulation des médias, une provocation à l’égard de son parti.

    SOURCE : https://oumma.com/%EF%BB%BF1er-mai-2019-contre-le-racisme-et-lextreme-droite-hommage-a-brahim-bouarram-et-a-toutes-les-victimes-du-racisme/?utm_medium=oumma&utm_source=pushnotification&utm_campaign=pushnotification 


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      L’autre 8 mai 1945 : pour la reconnaissance par le Président de la République du crime d’Etat en Algérie  Rassemblement le 8 mai 2019  à 18h00, Place du Chatelet à Paris

    L’autre 8 mai 1945 : pour la reconnaissance par le Président de la République du crime d’Etat en Algérie

    Rassemblement le 8 mai 2019

     à 18h00, Place du Chatelet à Paris

    Il est impossible de célébrer l’anniversaire de la victoire contre le fascisme sans vouloir arracher à l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 Mai 1945 et les jours suivants. Des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma Kherrata et la région ont été réprimées dans le sang, des milliers de civils Algériens ont été massacrés par la police, la gendarmerie, des milices armées par les autorités locales et l’Armée Française aux ordres de l’exécutif.

    C’est après le déclenchement de cette répression que l’on a déploré à Sétif et aux alentours une centaine de victimes européennes. Amputer notre histoire commune par l’occultation de ce crime d’état ne permet pas à la France d’en finir avec la page coloniale de son histoire.

    Si le 19 mars dernier, le Président de la République a reconnu que le système colonial en Algérie était « injuste » et « niait les aspirations des peuples à décider d’eux-mêmes », il faut qu’il aille plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 Mai 1945. Le geste symbolique fait à Sétif en 2015 par le Secrétaire d’Etat J-M Todeschini, demeure très en-deça de cette demande. En 2015, le Conseil Municipal de Paris a demandé, à l’unanimité, au Chef de l’Etat de reconnaître ces massacres comme crimes d’état. Des voeux dans ce sens ont été adoptés par des villes : Rennes, Nanterre, Ivry- sur-Seine...

    Avant de devenir président de la République, le 5 février 2017, à l’occasion d’un déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a affirmé que la “colonisation est un crime contre l’humanité”, et, interrogé par Mediapart, le 5 mai suivant, a répondu : “je prendrai des actes forts”. En ce 8 mai 2019, il est temps de passer des paroles aux actes.

    Nous demandons : l’ouverture de toutes les archives, l’inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux évènements des l’Education nationale comme dans les médias publics.

    • Associations : Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie (ACDA), Amis de l’Algérie (Rennes), Anticolonialistes Insoumis, ANPROMEVO, Au Nom de la mémoire, Association pour la Promotion des Cultures et du Voyage (APCV), Association des Anciens Supplétifs de l’Armée Française, (AASAF), Association culturelle Les Oranges, Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak (AISDPK), Association Rennes-Sétif, Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis contre la guerre (4 ACG), Association des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM), Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN), 93 au Coeur de la République, CAPJPO Euro-Palestine, Comité Vérité et Justice pour Charonne, Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), Franco-Algériens Républicains Rassemblés (FARR), Fondation Copernic, Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires (FUIQP), Initiatives pour un autre monde (IPAM), Les Amis de Bouazizi, Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (Mrap), Réseau Féministe "Ruptures", Sortir du Colonialisme, Survie, Ustke et Collectif Solidarité Kanaky, Union Juive Française pour la Paix (UJFP),

    • Syndicats : Union Syndicale Solidaires

    • Partis politiques : Alternative Libertaire, Ecologie sociale, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts (EELV), Parti communiste français, Parti de Gauche.

    SOURCE : http://www.ujfp.org/spip.php?article7155 

      L’autre 8 mai 1945 : pour la reconnaissance par le Président de la République du crime d’Etat en Algérie  Rassemblement le 8 mai 2019  à 18h00, Place du Chatelet à Paris

    « Génocide algérien » : la réponse forte

     de la Turquie à la France

    La décision de la France d’instaurer une journée de commémoration du « génocide arménien » fait encore réagir en Turquie. Le parti de l’opposition « IYI » vient de suggérer la date du 8 mai comme journée nationale turque commémorant le « génocide algérien » commis par la France. 

    Le président du parti IYI, Lütfü Türkkan a réagi, le 24 avril dernier, à la commémoration du génocide arménien en France. Il propose au parlement turc une législation pour instaurer en Turquie la date du 8 mai de chaque année comme journée de la commémoration du génocide algérien, commis par la France.

    L’opposant turc souligne que les massacres du 8 mai 1945 en Algérie, qui avaient fait plus de 45 000 morts parmi les manifestants, sont considérés comme une violation de la convention des Nations Unies, dans son article II sur la prévention et la répression du génocide et la définition du génocide.

    « Le 8 mai 1945, l’armée française avait tué 45 000 civils en Algérie violant ainsi la convention de l’ONU. Les massacres de la France commis contre les Algériens jusqu’en 1962 correspondraient à la définition du génocide au sens de la Convention des Nations Unies. Plus d’un million d’Algériens ont été tués », a-t-il indiqué lors d’une assemblée parlementaire.

    Selon la traité de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPRCG), un génocide est « un crime qui consiste en l’élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d’un groupe national, ethnique ou religieux, en tant que tel, ce qui veut dire que ses membres sont détruits ou rendus incapables de procréer en raison de leur appartenance au groupe. Le génocide peut être perpétré par divers moyens, dont le meurtre collectif, direct ou indirect ».

    Un passé sanglant

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est adressé à son homologue français dans un discours prononcé, samedi 27 avril, à Ankara. Il a critiqué vertement la décision d’instaurer une journée de commémoration du «génocide arménien» en France. Erdogan a rappelé à Emmanuel Macron, « le passé sanglant » de la France, notamment en Algérie et au Rwanda.

    « Nous constatons que ceux qui essaient de nous éduquer sur la démocratie et les droits de l’homme ont un passé sanglant. Les chercheurs qui cherchent la vérité dans les archives nationales sont toujours les bienvenus », a  souligné le chef de l’État turc.

    Le président turc accuse également la France d’être complice du régime hutu, responsable du génocide de 1994 au Rwanda. Alors que la France nie toujours son implication dans les génocides qui ont coûté la vie à plus de 800 000 Rwandais.

    « C’est évident qui a tué 800 000 personnes dans le génocide au Rwanda, les responsables sont les Français », a-t-il accusé, évoquant également l’Algérie, « nous avons des archives et des documents qui le prouvent très clairement » a-t-il ajouté.

    Une promesse électorale

    La commémoration du génocide arménien en France est, en effet, une promesse électorale d’Emmanuel Macron, faite à la communauté arménienne de France, lors de sa campagne présidentielle. Le chef de l’État français a ainsi honoré cette promesse de faire du 24 avril une « journée nationale de commémoration du génocide arménien ». Un geste que les Arméniens de France attendaient avec impatience.

    « La France, c’est d’abord et avant tout ce pays qui sait regarder l’histoire en face, qui dénonça parmi les premiers la traque assassine du peuple arménien, qui dès 1915 nomma le génocide pour ce qu’il était, qui en 2001, à l’issue d’un long combat, l’a reconnu dans la loi et qui fera dans les prochaines semaines du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien », a-t-il déclaré.

    Les responsables turcs ont réagi en condamnant « les tentatives de Macron, qui connaît des problèmes politiques dans son pays, de transformer en affaire politique des faits historiques pour sauver la mise ».

    Pour rappel, la Turquie, héritière de l’Empire ottoman, refuse l’utilisation du terme « génocide » et évoque des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l’Autriche-Hongrie.

    SOURCE : https://www.observalgerie.com/actualite-algerie/politique/genocide-algerien-reponse-forte-turquie-a-la-france/ 

     


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    A Bollène comme à Béziers

    Un article de Jacques Cros

     

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6573141-a-bollene-comme-a-beziers?fbclid=IwAR3Wi0Ebb_AXaOHlSxoRKJ5-IpocBBTDHmvkZc9SdNJiX8e7pq5qvS8NdjI 

     

    Photo Gilbert Soulet 

    Mme Bompard, maire d’extrême droite de Bollène, a pris modèle sur son collègue de Béziers et a décidé de débaptiser la rue du 19 mars 1962 pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, un officier putschiste. Certes il avait été un Résistant mais ce n’est certainement pas ce qui a guidé ce choix.. 

    Evidemment l’initiative est lourde de signification. Il s’agit de redorer le blason d’une idéologie qui était celle du colonialisme. On y retrouve les éléments classiques du racisme et de la xénophobie que la crise socio-économique que nous subissons fait renaître.

    Le débat qui a eu lieu au sein du conseil municipal de Bollène suite à la proposition de son maire n’a vu parmi les conseillers d’opposition qu’une position cohérente, celle de Serge Fiori, élu communiste. Les autres ont eu des considérations au terme desquelles ils ont déclaré ne pas vouloir se prononcer sur un domaine qui appartient aux historiens. Eh oui, il faut attendre d’avoir les mains dedans pour pouvoir dire avec certitude « Ça en est ! » 

    Les consciences ne sont visiblement pas acquises sur ce qu’était la guerre d’Algérie, une guerre coloniale pour laquelle on avait enrôlé les jeunes Français qui ont eu le malheur d’avoir 20 ans à cette époque. 

    Et les idées ne sont pas plus claires sur les causes de la crise que nous connaissons aujourd’hui, à savoir la logique du profit et ses conséquences désastreuses pour l’immense majorité des gens. 

    Dans ces conditions peut se déployer sans trop de difficulté une analyse qui nie ce qu’a été la réalité de la guerre d’Algérie faite de violences et d’exactions comme le sont les guerres en général. Cela alimente les conceptions belliqueuses qui ont cours dans les relations internationales aujourd’hui. Nous voilà revenus au temps de la politique de la canonnière et du règlement par la force armée des différends. 

    A Bollène les associations d’anciens combattants regroupés dans la FNACA, l’ARAC, l’ANACR et l’ANCAC ont organisé une manifestation de protestation contre cette volonté d’effacer l’aspiration à la paix qui s’était soldée par les Accords d’Evian dont l’application était le cessez-le-feu qui est intervenu le 19 mars 1962 à midi. 

    Contrarié par le vent et la pluie l’initiative a vu la participation d’une centaine de personnes. Ce sont ces citoyens qui avaient la justice et le droit avec eux

    Jacques CROS

     

    Mon point de vue

     

    Eh bien je suis agréablement surpris que la FNACA à Bollène a osé manifester, car ce n'est pas son habitude, on l'a vu à Béziers et ailleurs… et en plus c'est le mot d'ordre national de la FNACA "pas de manifestations politiques"... Ils vont sûrement se faire réprimander les membres de la FNACA de Bollène ? Car je me souviens de ce qui s’est passé à Béziers pour la contre-manifestation le 14 mars 2015 :

    Il y a eu à Béziers une incroyable hypocrisie de la part du président départemental de la FNACA, en accord avec le président local, qui a proclamé « Aucun drapeau, ni pancarte à Béziers le 14 mars cela pourrait nuire à notre unité » 

    Lors du 19 mars 2015 à Béziers le président local de la FNACA de Béziers Jean-Pierre Labeur avait dit  "Nous avons voulu que cette cérémonie se déroule dans la dignité",  sans "rajouter de la polémique", était une condition sine qua non. Cinq jours après la disparition de la rue du 19-Mars-1962 des plans de la ville. 

    Bien sûr il ne fallait surtout pas gêner l’extrémiste Ménard qui avait pourtant mis les drapeaux de la ville en berne… Mais en signe de réprobation vis-à-vis de la délibération municipale d'effacer la date du 19 Mars 1962, plusieurs affiches au nom de la rue débaptisée ont quand même fleuri dans l'assistance.  

    Rappelons-nous du 19 mars 2015

    a béziers

    A Bollène comme à Béziers *** Un article de Jacques Cros

    Mais le 14 mars 2015

    la fnaca brillait par son absence

     dans cette contre-manifestation

    A Bollène comme à Béziers *** Un article de Jacques Cros

     

    Vive l'Algérie française

    à Béziers le 3 mai prochain

    Souvenons-nous du bon vieux temps

    des putschistes et notamment

    de celui-ci

    A Bollène comme à Béziers *** Un article de Jacques Cros

     Connivences

     sur Hélie Denoix de Saint-Marc 

     

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6573143-connivences-sur-helie-denoix-de-saint-marc?fbclid=IwAR3lNcHSqbFxoqek_xoGs4WciPVR-I8xyzFXUNvQWY9aij5RzmbS6D6pbbQ 

     

     

    A Bollène comme à Béziers *** Un article de Jacques Cros

     

    Nous en avons déjà fait état : à Bollène comme à Béziers on a débaptisé une rue qui s’appelait Rue du 19 mars 1962 pour lui donner le nom de Commandant Denoix de Saint-Marc. A Béziers on poursuit dans la même voie avec la projection d’un film documentaire sur cet officier putschiste programmée au Palais des Congrès pour le 3 mai. 

    Qui était donc Hélie Denoix de Saint-Marc ? Eh bien l’invitation à la projection diffusée par les services municipaux ne s’embarrasse pas de subtilités. C’est bien l’officier putschiste qui est mis en avant. 

    L’amalgame entre le passé de Résistant de ce militaire de carrière et le rôle qui a été le sien au cours des guerres coloniales, d’Indochine et d’Algérie, avec sa participation effective au putsch des généraux félons en avril 1961 n’est pas développée. C’est qu’il est évident que la position de Denoix de Saint-Marc est à l’opposé dans les deux situations. 

    Dans la première il s’engage pour la libération de la France occupée par une armée étrangère, dans la seconde il est au service de ceux qui s’opposent à la lutte des peuples qui demandent leur indépendance et la fin du colonialisme. 

    L’invitation que nous avons eue sous les yeux rend compte du choix du Commandant Denoix de Saint-Marc de défendre les Algériens ! Tiens donc le colonialisme leur apportait le bonheur clé en main ? Et la guerre menée pour le perpétuer était au service de leur liberté et de leur dignité ? 

    Tout d’un coup cet officier a de la compassion pour les harkis que la France a mis dans l’impasse. Plutôt que d’avancer l’idée qu’il fallait être fidèle à ce qui était sous-jacent lors de leur enrôlement il eut été mille fois préférable de ne pas les amener à prendre les armes contre leurs frères. 

    Au demeurant on ne les épargnait guère lors des opérations et l’habileté de l’armée française était de faire se battre les Algériens entre eux. La fidélité a bon dos ! Il eut mieux valu prendre acté de l’évolution de l’histoire et ne pas tenter par la prolongation de la guerre de maintenir un système social caduc dont l’injustice apparaissait aux yeux de tous. 

    A la tête du 1er REP (Régiment Etranger de Parachutistes) Denoix de Saint-Marc qui commande l’unité par intérim, fait preuve de ses qualités de chef et occupe les centres vitaux d’Alger. Ça ne servira pas à grand-chose, l’opinion publique refuse cette aventure qui nous conduit probablement à une dictature militaire, les appelés du contingent jouant un rôle important avec leur opposition au putsch. 

    Il reste que l’officier supérieur a trahi le mandat qui était le sien en se rebellant contre l’autorité de la République. La justice suivra son cours et Saint-Marc sera arrêté, jugé et condamné. 

    Que par la suite des mesures d’amnistie soient intervenues ne change rien au jugement que l’on peut avoir sur une telle attitude qui si elle avait abouti aurait permis que les jeunes Français de 20 ans continuent à être enrôlés pour participer à une guerre anachronique et de toute façon sans issue. 

    Le film a pour titre « Hélie Denoix de Saint-Marc témoin du siècle ». Jean Piat prête sa voix ! Que diable cet acteur est allé faire dans cette galère ? Le film a été nous a-t-il semblé financé par le Secours Français, une officine en lien avec les partisans de  l’OAS. 

    Et, il faut ce qu’il faut, la fille de l’officier putschiste sera présente lors de la projection. Eh non, nous n’aurons aucun des généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller ni de leurs descendants mais nous aurons à n’en pas douter leurs héritiers spirituels

    Jacques CROS 

    Et on ressert la soupe à Bollène le 11 Mai 2019 : https://www.medias-presse.info/la-mairie-de-bollene-rendra-hommage-au-commandant-helie-de-saint-marc/107339/

    A Bollène comme à Béziers ***  Connivences sur Hélie Denoix de Saint-Marc *** Deux articles de Jacques Cros

    avec Blandine de Bellecombe (fille d’Hélie de Saint-Marc) 

     

     


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    JULIEN LAUPRÊTRE, LE PRÉSIDENT  DU SECOURS POPULAIRE  EST DÉCÉDÉ

    JULIEN LAUPRÊTRE, LE PRÉSIDENT

    DU SECOURS POPULAIRE

     EST DÉCÉDÉ

    JULIEN LAUPRÊTRE, LE PRÉSIDENT  DU SECOURS POPULAIRE  EST DÉCÉDÉ

    Vendredi, 26 Avril, 2019

    Le Secrétariat national du Secours populaire et la famille ont annoncé ce vendredi matin le décès de Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français, à 93 ans.

    Communiqué du Secours Populaire Français

    Le Secrétariat national du Secours populaire et la famille ont l’immense tristesse d’annoncer le décès de Julien Lauprêtre, Président du Secours populaire français, survenu à 93 ans, dans un hôpital parisien des suites d’une chute pour laquelle il avait été hospitalisé.

    Plus qu’un Président, c’est un ami que tous les membres du Secours populaire ont perdu aujourd’hui. Julien se présentait toujours comme « bénévole à Paris ». C’est vrai qu’il n’était pas un Président ordinaire. Sa porte et son écoute étaient ouvertes à tous, sans distinction, à n’importe quel moment de la journée. Une humanité, une simplicité et une sincérité qui allaient droit au coeur des 80 000 bénévoles de l’Association.

    Julien aimait répéter : « La solidarité ne règle pas tout, mais pour celles et ceux qui la reçoivent, elle est irremplaçable. » Et il ajoutait aussitôt cette phrase d’Henri Barbusse : « La solidarité, ce ne sont pas des mots, mais des actes. » Toute sa vie, Julien a refusé l’inacceptable, la pauvreté, l’injustice. Toute sa vie a été orientée vers les autres. Il a fait de la solidarité son combat quotidien, et du Secours populaire, un grand mouvement de solidarité populaire.

    Dès son arrivée en 1954, Julien et un petit groupe d’hommes et de femmes vont faire du Secours populaire, l’une des plus importantes associations de solidarité de notre pays. Très vite, il a compris que l’association avait tout à gagner à se recentrer sur son rôle d’association de solidarité plutôt que d’intervenir sur le champ politique. Il en a fait une association rassemblant toutes les bonnes volontés pour que se développe une solidarité populaire indépendante des pouvoirs établis, qu’ils soient publics ou privés, philosophiques, confessionnels, politiques ou syndicaux.

    Au Secours populaire, nous sommes quotidiennement les témoins de ceux qui vivent un véritable parcours du combattant pour régler leurs factures, faire trois repas décents par jour, se soigner… Nous sommes aussi les témoins, avec nos partenaires dans le Monde, des situations des enfants, des femmes, des hommes qui luttent pour survivre. La pauvreté est là. Elle ne recule pas. Elle s’aggrave.

    Avec une ténacité incroyable, Julien a fait front pour ne pas laisser la désespérance prospérer. Il a sillonné le monde, fait le tour de notre pays pour mobiliser les bénévoles à agir sans relâche pour les personnes dans la précarité, et sensibilisé les dirigeants à la lutte contre la pauvreté en France, en Europe et dans le Monde.

    Il avait aussi à coeur d’offrir aux enfants l’opportunité de prendre la parole, d’agir, de s’organiser. C’est ainsi qu’est né en 1992 le mouvement d’enfants bénévoles au Secours populaire, les « copains du Monde ».

    Il a consacré sa vie pour que celles et ceux qui n’ont rien, ou si peu, relèvent la tête et soient plus forts pour s’en sortir grâce à la solidarité, dans une démarche d’égal à égal entre celui et donne et celui qui reçoit.

    Aujourd’hui, les membres du Secours populaire sont plus que résolus à continuer son combat pour faire triompher l’entraide et la solidarité et faire reculer la pauvreté et l’exclusion.

    Le Secours Populaire pendant la guerre d’Algérie

    A partir de 1954, Algérie : le SPF envoie des secours aux victimes du séisme d'Orléansville en septembre 1954. Tandis que démarre la guerre d'indépendance contre le colonisateur français, il lance ensuite une campagne de souscription pour financer le voyage d'avocats qui s'en vont défendre des opposants politiques après le vote de la loi sur l'état d'urgence le 3 mars 1955. En mars 1956, il décide alors d'assurer une présence permanente dans chacun des trois tribunaux militaires d'Alger, Constantine et Oran. Constatant de nombreuses illégalités juridiques et atteintes aux libertés constitutionnelles, il dénonce bientôt l'usage de la torture dans un opuscule publié en mai 1957. En mars 1958 et septembre 1959, encore, il critique les regroupements forcés de population à Blida et Berrouaghia. En mai 1959, enfin, il révèle l'existence du bagne de Timfouchi et proteste contre la détention des suspects au milieu du désert dans des sites qu'il compare à des « camps de concentration », notamment à Aflou, Ain-Amara, Chellal et Guelt-Es-Stell. Sur le plan juridique, il demande la grâce des condamnés à mort algériens et exige la libération des soldats français emprisonnés pour avoir dénoncé la torture. A Paris, il condamne également les brutalités policières contre des manifestants algériens le 17 octobre 1961 et envoie des secours aux blessés. Dans la même veine, il participe à la manifestation de Charonne en février 1962 et assure la défense des intérêts des victimes de la répression qui s'ensuit. Son engagement politique en faveur des indépendantistes ne fait plus aucun doute : autant il offre une aide juridique, morale et matérielle aux victimes des attentats commis en France par les colons de l'OAS (Organisation de l'Armée secrète) à partir de 1961, autant il n'a rien proposé de tel aux victimes des attentats perpétrés par le FLN (Front de Libération Nationale) en Algérie. Sur place, le SPF a envoyé à Alger un bateau qui a accosté en février 1956 malgré le refus des autorités militaires françaises et qui a ravitaillé la Casbah grâce à l'entregent d'un clandestin du Secours populaire algérien, Chérif Djemad. Par la suite, l'organisation est plutôt passée par Rabat au Maroc pour donner des ambulances au Croissant Rouge algérien et aider les réfugiés regroupés à la frontière. Après l'indépendance de l'Algérie, le Secours populaire continue en 1963 d'envoyer des vivres pour les enfants poliomyélitiques et aide les aveugles.
    Julien Lauprêtre devient en 1955 le secrétaire général du SPF restant seul aux commandes. Sous son impulsion, le SPF va élargir son champ d'action des ouvriers aux pauvres en général ; dans le même ordre d'idées, les bénéficiaires de ses colonies de vacances ne seront plus seulement les enfants de martyrs de la résistance, de syndicalistes licenciés, mais aussi des orphelins ou des jeunes issus de familles sinistrées, malades, divorcées, alcooliques ou au chômage. Le succès de « l'insurrection de la bonté » de l'abbé Pierre (Henri Grouès) en 1954 est une source d'inspiration à cet égard. En 1956, le SPF commence à se préoccuper des personnes âgées et noue des contacts avec l'Union des vieux de France, dont un des directeurs est le père de Julien Lauprêtre. Concernant les handicapés, l'association collabore également avec l'Association des paralysés de France, dont le fondateur et secrétaire général, Jean-Yves Buisson, sera membre du comité national du SPF de 1965 à 1981.
    Le SPF  prend la défense en 1956 d'Alban Liechti, un soldat réfractaire qui refuse de participer à la guerre coloniale en Algérie et qui, condamné à la prison, est finalement libéré en 1958 et affecté à des travaux agricoles en Corse.
     

    Julien Lauprêtre a aussi défendu les “Soldats du Refus “ de la guerre d’Algérie écoutez-le s’exprimer dans cette vidéo à partir de la 6e mn 20 sec.

     


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    HOMMAGE. PARIS HONORE

    HENRI CURIEL

    ET LA LUTTE ANTICOLONIALE

    HOMMAGE. PARIS HONORE  HENRI CURIEL ET LA LUTTE ANTICOLONIALE

     

    La Ville de Paris a inauguré jeudi une plaque à la mémoire de cet insatiable militant internationaliste, assassiné au pied de son immeuble, il y a 41 ans. Cette commémoration est un appel à poursuivre l’enquête, qui bute sur le secret défense.

    «Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas, comment les ténèbres deviendront-elles clarté ? » C’est par ces vers, du poète turc Nazim Hikmet, qu’Alain Gresh, directeur d’Orient XXI, a rendu hommage à l’engagement total d’Henri Curiel. Cette grande figure de la lutte anticoloniale, qui est aussi son père, va désormais avoir une plaque à son nom, à Paris, apposée sur l’escalier reliant la rue Rollin à la rue Monge. C’est ici qu’Henri Curiel vivait, c’est ici qu’il a été assassiné de trois balles de colt 45, le 4 mai 1978.

    Les sicaires, que des révélations récentes relient au Sdece, le contre-espionnage français, n’ont jamais été arrêtés. Récemment rouverte par le parquet, l’enquête bute aujourd’hui sur le secret défense. « Nous savons, grâce au travail des journalistes, qu’il y a des implications du général Aussaresses (tortionnaire pendant la guerre d’Algérie – Ndlr)et des plus hautes autorités de l’État. Ces décisions n’ont pas pu être prises sans en informer le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing. Ça rend les choses compliquées. Mais nous ne perdons pas espoir », a déclaré Alain Gresh. Les proches d’Henri Curiel espèrent que la pose de cette plaque, par la Ville de Paris, constitue un « appel à poursuivre l’enquête ».

    Un passeur entre le Nord et le Sud

    Un appel, aussi, à « briser cette tradition française du secret défense qui fait qu’une partie de l’État pense être au-dessus des règles, au nom de la raison d’État ». Car il y a « des dizaines d’affaires qui relèvent du secret défense, comme l’affaire Ben Barka ou le massacre des tirailleurs à Thiaroye, en 1944, au Sénégal ».

    Cette plaque rend aussi hommage à un « engagement communiste, humaniste, anticolonialiste », selon Catherine Vieu-Charier, adjointe à la maire de Paris (PCF). « Il a vite compris, abonde Alain Gresh, que le combat anticolonialiste était la question essentielle pour les pays du tiers-monde à une époque où le mouvement communiste pensait que la révolution sociale était plus importante, qu’elle aurait lieu dans les pays européens. » Cette intuition a structuré tous ses combats. Après avoir soutenu la France libre, Henri Curiel, provenant d’une riche famille juive du Caire, crée le Mouvement égyptien de libération nationale, premier parti communiste du pays, qui va jouer un grand rôle dans les grèves déclenchées sous domination britannique. Expulsé par le roi Farouk, il s’engage aux côtés du Front de libération national algérien. Il prendra même le relais de Francis Jeanson à la tête du réseau de porteurs de valises, avant d’être emprisonné à Fresnes. Après 1962, il crée le réseau Solidarité, qui va soutenir, former, des dizaines de militants anticolonialistes du tiers-monde. Mandela, Ben Barka, militants anti-impérialistes d’Amérique du Sud, il les a tous aidés…

    « Beaucoup de personnes en France se sont levées contre l’entreprise coloniale, ont pris des risques – Henri Curiel l’a même payé de sa vie –, tout ceci doit être gratifié aujourd’hui », a réagi hier Bertrand Badie, professeur des universités. « L’histoire de France doit réintégrer tous ces militants et les considérer comme un pan de sa Résistance, comme une partie intégrante des valeurs humanistes de notre pays. » Aujourd’hui plus qu’hier, « parce que nous sommes confrontés à un délire populiste et nationaliste cultivant une forme de méfiance et de peur à l’encontre du Sud. (…) Un homme comme Henri Curiel était un passeur entre le Nord et le Sud, entre la France et ces pays d’Afrique qui deviennent un peu le centre du monde, démographiquement, sociologiquement, politiquement. Il faut que l’on apprenne, à travers lui, que nous ne sommes plus seuls au monde. »

    Pierre Duquesne

     

    SOURCE : https://www.humanite.fr/hommage-paris-honore-henri-curiel-et-la-lutte-anticoloniale-671447

     

     


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    ENQUÊTE DISCLOSE : LA VÉRITÉ   SUR LES VENTES D'ARMES  AU YÉMEN

    ENQUÊTE DISCLOSE : LA VÉRITÉ

     SUR LES VENTES D'ARMES

     AU YÉMEN 

    Après la publication dans la presse aujourd'hui de documents confidentiels du renseignement militaire français listant, aux fins d'information du pouvoir exécutif, les armes françaises impliquées dans la guerre au Yémen, dix ONG humanitaires et de défense des droits humains appellent la France à cesser immédiatement ses transferts d'armes à destination de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Il est temps que le gouvernement français cesse de faire passer les intérêts économiques avant les vies de civils et le respect de ses engagements internationaux. 

     

    DES PREUVES ACCABLANTES

    L’enquête du site d'information Disclose, en partenariat avec Arte, KonbiniMediapartRadio France, et The Intercept apporte deux enseignements.

    D’abord, c’est la première fois qu’une source officielle, le renseignement militaire français, confirme ce que les ONG mettent en lumière depuis des mois (notamment l'ACAT, Amnesty International, la FIDH et l'Observatoire des armements) : les équipements militaires français achetés par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont engagés dans la guerre au Yémen, avec un risque élevé de leur utilisation dans des attaques illégales contre des populations civiles. 

    EN FRANCE, LA VENTE D'ARME RAPPORTE GROS. AU YÉMEN, ELLE COÛTE CHER

    Alors que la coalition armée menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis a commencé son intervention au Yémen il y a maintenant quatre ans et que la France continue de l’alimenter à travers ses exportations d’armes, les associations Action contre la Faim, CARE France, Médecins du Monde et Oxfam France ont projeté dans la nuit du 27 au 28 mars, un message sur la façade de l’Assemblée Nationale pour mettre la France face à ses responsabilités.

     

    ENQUÊTE DISCLOSE : LA VÉRITÉ   SUR LES VENTES D'ARMES  AU YÉMEN

    Ensuite, les informations transmises aux autorités par la direction du renseignement militaire contredisent la version officielle de la ministre des Armées Florence Parly et du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, reprise par Emmanuel Macron, selon laquelle il n'y a aucun risque que les équipements militaires français soient utilisées contre des populations civiles au Yémen puisqu’ils ne seraient utilisés qu’à des fins défensives. Le document révélé par Disclose démontre que les autorités françaises n'ont aucune certitude sur l'utilisation qui est faite des armes françaises, contrairement aux assurances maintes fois fournies.

      METTRE FIN AUX VENTES D'ARMES FRANÇAISES DANS LA GUERRE AU YÉMEN

    Afin de garantir que la France cesse de se rendre complice de crimes de guerre au Yémen, les ONG demandent solennellement au Président de la République et au gouvernement de:

    ·       Stopper immédiatement les transferts d'armements à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis ;

    ·     Améliorer de façon décisive la transparence relative aux ventes d'armes, notamment en établissant un véritable contrôle parlementaire des exportations, comme le souhaitent 72% des Français selon un récent sondage YouGov.

    Par ailleurs, les 10 ONG demandent aux parlementaires français de mettre en place de toute urgence une commission d’enquête parlementaire sur le respect par la France de ses engagements internationaux dans le cadre du conflit au Yémen, notamment le traité sur le commerce des armes et la position commune de l’Union européenne.

    «Les ONG demandent la mise en place d'une commission d’enquête parlementaire sur le respect par la France de ses engagements internationaux.» 

    « Avec cette enquête, nous avons la preuve irréfutable de la complicité de l’État français dans l’alimentation de ce conflit qui dure depuis 4 ans. Une responsabilité dénoncée à maintes reprises par Médecins du Monde et l’ensemble des ONG humanitaires et des droits de l’Homme alors même que la France est signataire du Traité sur le commerce des armes. Face à la situation humanitaire dramatique vécue par la population yéménite, la France ne peut continuer à nier son implication et doit stopper immédiatement ses ventes d’armes. »
    Dr. Philippe de Botton, président de Médecins du Monde 

     

     

    SOURCE : https://www.medecinsdumonde.org/fr/actualites/yemen/2019/03/27/en-france-la-vente-darme-rapporte-gros-au-yemen-elle-coute-cher


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    Bollène : liée à la guerre d'Algérie

     un changement de plaque de rue

     crée la polémique

    Bollène : liée à la guerre d'Algérie un changement de plaque de rue   crée la polémique

    Marie-Claude Bompard a fait voter au conseil municipal le changement de nom de la "Rue du 19 Mars 1962" en "Rue Hélie de Saint-Marc". / © PHOTOPQR/LA PROVENCE

     

    La rue qui porte le nom de "Rue du 19 mars 1962, fin de la guerre d'Algérie" à Bollène dans le Vaucluse va être rebaptisée en rue "Hélie de Saint Marc". Un changement de nom décidé par le maire de la commune qui heurte habitants et membres de l'opposition.

    Les habitants de la "Rue du 19 mars 1962, fin de la guerre d'Algérie" à Bollène dans le Vaucluse vont devoir multiplier les démarches auprès de leurs expéditeurs de courriers à partir du 11 mai prochain.
    A cette date, leur rue va être rebaptisée rue "Hélie de Saint Marc", en hommage à celui qui fut résistant, déporté mais aussi officier putschiste pendant la guerre d'Algérie et son régime de torture.
    Ce changement de nom a été décidé par Madame le maire, Marie-Claude Bompard, apparentée au parti politique Ligue du Sud (extrême-droite) et voté en conseil municipal. Seul le Front de gauche s'y est opposé. Socialistes et divers gauche se sont abstenus. 

    Provocation ou révisionnisme?

    Cette décision n'est pas du goût de certains habitants et de membres de l'opposition. Plus qu'une provocation, certains y voient du révisionnisme. C'est le cas de Serge Fiori, élu PC et ancien professeur d'histoire. "Par cet acte, le maire cherche à effacer des repères historiques", selon lui.
    "Cette dame est coutumière du fait, d'autre noms de rue ont été changés toujours en référence à l'histoire". Pour lui, "depuis 12 ans, de nombreuses cérémonies républicaines sont aussi altérées par des connotations religieuses". 

    Une manœuvre pré-municipale ?

    Pour les socialistes et divers gauche, il n'est pas question d'être "arbitres de l'Histoire" ou "historiens". "Nous comprenons que deux visions de la guerre d'Algérie s'opposent. Les cicatrices sont encore douloureuses", explique Anthony Zilio, élu divers gauche.
    "Il ne nous appartient pas de trancher dans un sens ou dans l'autre. Nous nous abstenons d'ailleurs à chaque fois que le maire revisite ou tente de revisiter l'Histoire".
    Pour lui, les intentions de Marie-Claude Bompard sont claires. "Ce qui est détestable, c'est d'instrumentaliser l'Histoire et surtout cette période de l'histoire de France encore très douloureuse, quand on est maire sortant et que l'on sent une menace aux prochaines municipales notamment avec la progression du Rassemblement National". 
    Avant d’ajouter, "c'est une habile manœuvre politique pour satisfaire un électorat bien précis".

    "Il n'y a pas de provocation, les faits sont là." 

    Des accusations totalement réfutées par Marie-Claude Bompard. Le maire de Bollène dément toute provocation ou révisionisme. 
    "Dans cette ville, il y a beaucoup de gens qui ont vécu la guerre d'Algérie et qui continuent de la vivre au quotidien par la douleur qui est toujours très vive", explique l'édile. "Le gouvernement a fait des propositions récemment navrantes et qui continuent de faire insulte aux pieds-noirs et aux Harkis; c'est pourquoi il me semble normal en tant qu'élue de faire un geste envers eux".
    "Hélie de Saint Marc avait un amour incommensurable de son pays, il s'est toujours battu pour le défendre même avant l'Algérie. Il n'y a pas de provocation, les faits sont là. La date du 19 Mars 1962 n'est en aucun cas la fin de la guerre en Algérie"

    Une date et des précédents en France

    A Beaucaire, en 2015, le maire avait déjà rebaptisé en novembre 2015 une rue "du 19 mars 1962" en "rue du 5 juillet 1962", en mémoire du massacre de centaines de civils européens et musulmans à Oran, un des massacres importants intervenus après le 19 mars.
    A Béziers, Robert Ménard a lui aussi fait voter en conseil municipal le changement de nom de la rue "du 19 mars 1962" en ""Hélie de Saint Marc". C'était en mars 2015 et cela avait déjà soulevé des désaccords.
    Point commun entre ces élus, leur appartenance au Rassemblement National (ex FN). De quoi alimenter aussi la polémique. 

    Qui était Hélie de Saint Marc?

    Hélie de Saint Marc est un ancien résistant et un ancien officier de l'armée française, ayant servi à la Légion étrangère, en particulier au sein des parachutistes.

    Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, il a pris part au putsch des Généraux en avril 1961. Un fait pour lequel il a été condamné à dix ans de réclusion criminelle, avant d'être réhabilité en 1978.  

    Le 19 mars 1962, date des accords d'Evian, marque le cessez-le-feu en Algérie. Mais cette fin officielle du conflit algérien a été suivie par une vague d'exactions contre les Français d’Algérie et les musulmans fidèles à la France.

    SOURCE : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/vaucluse/bollene/rue-du-19-mars-1962-fin-guerre-algerie-debaptisee-polemique-bollene-1660083.html

    Bollène : liée à la guerre d'Algérie un changement de plaque de rue   crée la polémique

    Mon point de vue 

    Je remarque que seul le Front de gauche s'y est opposé. Socialistes et divers gauche se sont abstenus. Pour les socialistes et divers gauche, il n'est pas question d'être "arbitres de l'Histoire" ou "historiens". "Nous comprenons que deux visions de la guerre d'Algérie s'opposent. Les cicatrices sont encore douloureuses", explique Anthony Zilio, élu divers gauche.
    "Il ne nous appartient pas de trancher dans un sens ou dans l'autre. Nous nous abstenons d'ailleurs à chaque fois que le maire revisite ou tente de revisiter l'Histoire"…
     

    Vous êtes des hypocrites en vous abstenant !!! Qui a rendu officiel la commémoration du 19-Mars-1962 si ce n’est votre ancien manitou le dénommé François Hollande, le 6 décembre 2012… 

    Qui dit rien consent, en vous abstenant vous consentez que le nom d’un ancien putschiste remplace le nom de la rue du 19-Mars-1962 à Bollène. 

    Le 19 mars 1962 c’est d’abord la Victoire de la paix… approuvée par plus de 90 % des Français.  

    Il y a eu des morts après le 19 mars 1962, c’est vrai… Mais les « anti commémorations du 19 mars 1962 » oublient volontairement de dire qui a commencé à rejeter le Cessez-le-feu ? Qui a commencé à faire la guerre à l’armée de la France dès le 22 mars 1962 ? Qui a pratiqué la politique de la terre brûlée et massacrant d’innombrables victimes algériennes et françaises, en Algérie comme en France ?… Oui il y a eu les vengeances du FLN, mais il y a eu aussi et surtout les crimes des terroristes de l’OAS. 

    La France a voulu en finir avec le colonialisme… (terme occulté par toutes les associations d’anciens combattants) surtout qu’elle était condamnée, sur le plan diplomatique, par toutes les Nations du Monde… 

    Le 19 mars 1962 marque donc la liquidation de l’Empire colonial français. 

    Le 19 mars 1962 est la date où la France a commencé à mettre en cohérence les valeurs anti coloniales et de respect des droits de l’Homme qui sont le fondement même de notre République. 

    Malheureusement la décolonisation des esprits et des pratiques n’est pas encore terminée, aujourd’hui, 57 ans après la fin de la guerre d’Algérie… 

    Guerre si longtemps non reconnue comme telle, dont la Nation et ses dirigeants successifs ne sont pas très fiers.


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    Une plaque à la mémoire  du “porteur de valises” Henri Curiel  sur le lieu du crime à Paris

    Une plaque à la mémoire

    du “porteur de valises” Henri Curiel

    sur le lieu du crime à Paris

     

    AFP

     

    Une plaque commémorative à la mémoire d’Henri Curiel va être dévoilée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, le jeudi 25 avril 2019 au niveau de la rue Rollin, là où le grand militant anticolonialiste avait été assassiné le 4 mai 1978.“Henri CURIEL, né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), assassiné à Paris, 4 rue Rollin, le 4 mai 1978, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix” pourra-t-on désormais lire sur la plaque commémorative.

    C’est un hommage politique important de la mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, qui donne une visibilité à un nom que l’Etat français ne veut pas voir. Henri Curiel, militant communiste, né en Egypte, faisait partie du réseau Jeanson. Il sera le chef du réseau de soutien au FLN, les fameux “porteurs de valises”.

    Il continuera son combat en créant “Solidarité”, une structure destinée à soutenir les différents mouvements de libération du tiers-monde, et notamment à l’ANC en lutte contre le régime de l’apartheid.

     

    Le sale boulot de la presse 

     

    “Il fournissait des faux papiers aux militants sud-africains, il aidait les militants anti-apartheid blancs – relisant en eux le courage des porteurs de valise de France durant la guerre d’Algérie. Il fut soupçonné d’avoir permis la révélation du mirifique contrat nucléaire entre Paris et Pretoria. Et assassiné le 4 mai 1978” écrit Sylvie Braibant, dans un article que le HuffPost Algérie a publié sous le titre de “Assassinat d’Henri Curiel: vérités évidentes, justice empêchée”. 

     

    “Nous connaissons la vérité sur ses assassins mais, au nom du secret défense, la justice reste empêchée par un fil rouge menant du général Aussaresses au président Giscard d’Estaing” avait-elle noté tout en relevant le sale boulot effectué par une partie de la presse française à l’époque, notamment le Point, dirigé par George Suffert, qui menait campagne contre lui en diffusant de faux scoop. 

     

    L’assassinat avait été revendiqué en 1978 par un “groupe Delta” (qui fait clairement référence aux sinistres sicaires de l’OAS) mais tous les éléments d’une opération “omo” décidée au sein du pouvoir français ont été peu à peu réunis à travers les témoignages et des révélations. 

     

    Autre lien avec l’Algérie, les experts de la police française ont établi que l’arme qui a servi à l’assassinat du porteur de valise -un pistolet de calibre 11,43- a été utilisée dans l’assassinat le 2 décembre 1977 Laïd Sabaï, gardien à l’Amicale des Algériens en Europe. C’est également un “commando Delta” qui avait accompli le forfait. 

     

    De passage à Alger, le professeur Philippe Aghion en janvier 2018 a indiqué sur Radio M que Henri Curiel a été “assassiné par le général Aussaresses qui était un bourreau durant la révolution algérienne”. 

     

    Un crime politique 

     

    Interrogé par le HuffPost Algérie, le journaliste Alain Gresh, fils de Henri Curiel, s’est dit également persuadé de l’implication de Aussaresses dans l’assassinat. Il a d’ailleurs, a-t-il relevé, admis sa responsabilité dans l’entretien qu’il avait accordé à la journaliste française Emilie Raffoul pour son documentaire sur Curiel.

    Mais pour Alain Gresh, il s’agit d’un assassinat politique décidé avec l’aval du pouvoir français à l’époque.  “Aussaresses n’aurait pu “agir à l’époque sans l’aval du président Valéry Giscard d’Estaing. C’est mon intime conviction” a-t-il souligné dans une déclaration au HuffPost Algérie. 

    En 2008 déjà , dans un article consacré au documentaire d’Emilie Raffoul, le journal Le Monde soulignait qu’au terme d’une “enquête minutieuse, la thèse d’un assassinat exécuté par des nostalgiques de l’OAS avec la complicité des services français s’imposait “presque naturellement”. 

    “Paris voulait envoyer un signal fort à une Algérie tiers-mondiste soupçonnée, entre autres choses, d’aider les indépendantistes corses. Quel meilleur avertissement que d’exécuter Curiel “l’Algérien de coeur”, à quelques semaines de son départ pour la capitale des mouvements de libération ? Même si l’émission n’apporte pas la preuve irréfutable de ce crime politique, toutes les autres pièces du puzzle ont été rassemblées. Et elles s’imbriquent parfaitement.”. 

    Depuis, d’autres éléments du puzzle se sont rajoutés pour confirmer qu’on était bien devant un “crime politique”.

     

    Le Pr Philppe Aghion désigne Paul Aussaresses comme l'assassin de son oncle Henri Curiel :

     


     

    SOURCE : https://www.huffpostmaghreb.com/entry/une-plaque-a-la-memoire-du-porteur-de-valises-henri-curiel-sur-le-lieu-du-crime-a-paris_mg_5cbefbcde4b0315683fd0cd7?ncid=other_facebook_eucluwzme5k&utm_campaign=share_facebook&fbclid=IwAR2KnQDjXVXkdXd7QcJzuy5jqcobuSQiXzPxCwfJIqx-hCFT-28Q3XmGWXg 

     

    Une plaque à la mémoire  du “porteur de valises” Henri Curiel  sur le lieu du crime à Paris

    C'est dans cette rue étroite de Paris “qu'Henri CURIEL, né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), fut assassiné à Paris, 4 rue Rollin, le 4 mai 1978, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix”

     

     


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    Quand Macron festoyait avec les oligarques algériens… mis derrière les verrous !

     

    Les arrestations en chaîne d’oligarques algériens, parmi les plus omnipotents, laissent sans voix la France, au point de se demander si son silence est le signe de la sidération qui a saisi la présidence ou bien de la prudence diplomatique dans laquelle elle se drape… A moins que ce ne soit les deux à la fois, mon Capitaine !

    C’était hier, en 2017, alors qu’Emmanuel Macron lorgnait avec convoitise le trône élyséen, rêvant de troquer son costume trop étroit d’ex-ministre de l’Economie de l’ère Hollande pour celui qu’il estimait taillé sur mesure pour lui : celui de président des riches, des très riches même L’ancien banquier des Rotschild, inconnu du grand public et dont une caste de nantis avait fait son champion, s’était alors mis en marche pour conquérir la France, en faisant croire à la plèbe qu’il était l’incarnation d’un « nouveau monde », source d’une amère désillusion. Dans cette phase de conquête, il traversa la Méditerranée pour aller festoyer avec de puissants hommes d’affaires algériens, lors de banquets princiers réunissant, à Alger, le gratin des médias, des affaires et de la société civile. Il multiplia les accolades et les embrassades avec ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, ont chuté lourdement de leur piédestal, perdu de leur splendeur et dorment désormais… en prison ! Quelle ironie du sort ! Quand on le voit prendre la pose, tout sourire, aux côtés de Issad Rebrab, le plus riche d’entre tous, qui se flattait d’être « très proche d’Emmanuel Macron », et serrer le bras d’Ali Haddad – respectivement PDG de Cevital et président du patronat algérien, fondateur de “ETRHB Haddad » – on se demande ce que peut bien penser le président des plus aisés qui, depuis cinq mois, tous les samedis, fait descendre dans les rues des milliers de « Gilets jaunes », de la disgrâce qui frappe ses puissants amis algériens, à la faveur de la révolution en marche de l’autre côté de la Belle Bleue…

    Emmanuel Macron avec Ali Haddad

     

    SOURCE : https://oumma.com/quand-macron-festoyait-avec-les-oligarques-algeriens-mis-derriere-les-verrous/?utm_medium=oumma&utm_source=pushnotification&utm_campaign=pushnotification

     

     


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    Monsieur le président, la violence, c’est vous !

     

    Monsieur le président, la violence, c’est vous !

     

    Après l’échec des tentatives pour détourner un mouvement social et politique dans des débats sur les migrations, sur l’antisémitisme ou sur l’unité autour de Notre-Dame, le pouvoir se retrouve nu. Alors le ministre de l’intérieur brandit la question des violences. Mais qui est responsable de ces violences ?

    Ainsi donc le président a convoqué une conférence de presse pour jeudi prochain. Mais a-t-il encore quelque chose à nous dire ? Toutes ses propositions ont été dévoilées par la presse et, à l’évidence, elles ne conviennent pas. La crise sociale et démocratique est toujours là. Les gilets jaunes continuent de manifester. Ce pouvoir n’apporte aucune réponse. Les manifestations pour le climat se poursuivent. Ce pouvoir n’apporte aucune réponse.

    La conférence de presse sera donc dans le commentaire. Mais une menace se profile dont les paroles du ministre de l’intérieur à propos des « violences à venir » servent de prémices. Les espoirs de ces messieurs sont pervers : ils espèrent des violences pour discréditer le mouvement.

    Mais ce sont eux qui portent la violence et qui la sèment. Leur mépris pour le peuple qui soutient majoritairement les gilets jaunes est infamant. Il devient insupportable. Il est dangereux aussi pour la situation à venir.

    Monsieur le président votre énième diversion a fait long feu. S’il était juste de ne pas parler le soir de l’incendie de Notre-Dame, il était simplement inconvenant d’utiliser ce drame pour une piteuse manipulation.

    Et votre diversion n’a pas fonctionné. Vouloir instrumentaliser l’empathie populaire à l’égard d’un monument tout à la fois emblématique d’une histoire nationale et représentatif de l’évolution du savoir-faire humain pour appeler à l’unité nationale ne pouvait aboutir parce que la nature même du pouvoir que vous représentez est incompatible avec l’unité de la nation.

    Avez-vous oublié que vous êtes le président des riches ? Et qu’ils sont vos amis.

    Comment pouvez-vous parler de solidarité sans rétablir l’ISF, supprimer le CICE, combattre réellement l’évasion fiscale, obtenir que les plus grandes entreprises payent les milliards qu’ils soustraient de leur contribution à l’impôt ? Comment pouvez-vous parler de solidarité sans relever sensiblement les minima sociaux, les retraites et impulser une dynamique d’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat ? Comment pouvez-vous parler de solidarité en repoussant sans arrêt les mesures contre le réchauffement climatique ou pour la sauvegarde de notre biodiversité ? Comment pouvez-vous parler d’unité en refusant de mettre en place les actes d’une démocratie directe où la parole populaire retrouverait sa vraie place ?

    Le peuple n’est pas dupe et vous continuez de le prendre pour ce qu’il n’est pas, de même qu’il ne supporte pas la pantomime des plus riches qui voudraient bien nous faire pleurer, agenouillé, devant leur générosité.

    Tout cela a fait long feu.

    En fait vous contournez toujours le problème. La diversion de Notre-Dame vient après celles que vous avez tentées auparavant en réintroduisant par exemple la question des migrations dans le débat, ou bien en suscitant l’émoi à l’égard de l’antisémitisme. Tout cela est perçu comme le témoignage de votre refus de répondre à ce qui est devant vous : la crise.

    Alors que vous reste-t-il ?

    Puisque, visiblement, vous ne voulez pas démissionner, puisque vous ne mettez pas en place une assemblée constituante qui pourrait refonder justement notre république et l’unité nationale bien plus qu’un « grand débat » aux questions pipées, puisqu’en Europe vous subissez camouflet sur camouflet de la part de Madame Merkel, puisque vous continuez les guerres décidées par l’OTAN et que votre ministre ose dire que les ventes de la France ne se font que pour des armes qui ne sont pas offensives, que vous reste-t-il ?

    Vous comptez sur le pourrissement d’un mouvement et l’accroissement des tensions.

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/francis-parny/blog/200419/monsieur-le-president-la-violence-c-est-vous



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    Décès de l'historienne

    Annie-Rey Goldzeiguer

    spécialiste de l'Algérie

     

    Décès de l'historienne Annie-Rey Goldzeiguer spécialiste de l'Algérie

     

    Née à Tunis en 1925, Annie Rey-Goldzeiguer s'installe avec sa mère en 1943 à Alger où elle obtient son bac et s'inscrit à l'université.

    L’historienne française, Annie-Rey Goldzeiguer, spécialiste de l’Algérie et du Maghreb, est décédée mardi à l’âge de 94 ans, a-t-on appris dimanche auprès de ses proches.Les obsèques civiles ont eu lieu samedi au cimetière Ramerupt (Massiac, Auvergne), a-t-on ajouté.

    “J’ai vécu alors à Alger dans le milieu, fortement politisé, des étudiants de l’université. J’y ai participé à la manifestation du 1er mai 1945 : j’ai été traumatisée par la manifestation nationaliste (organisée par le PPA) et sa répression brutale. Mais le véritable choc fut le 8 mai 1945, quand j’ai vu et compris la riposte violente de l’aviation française sur la Petite Kabylie. J’ai alors vécu intensément la ruine de mes illusions”, avait-elle raconté dans son ouvrage “Aux origines de la guerre d’Algérie, 1940-1945″ (La Découverte, 2002), reconnu important par tous les spécialistes de la période.

    Après les massacres d’Algériens du 8 mai 1945, elle avait pris une décision : “Je me suis jurée de quitter l’Algérie et de n’y revenir qu’après l’indépendance. J’ai tenu parole”, avait-elle dit à Gilles Perrault en 1983.

    Elle revient à Alger en 1962 pour des recherches pour élaborer sa thèse sur “Le Royaume arabe” et publier des ouvrages sur l’histoire coloniale de l’Algérie.

    Sous la direction de l’autre historien Charles-André Jullien, elle soutient sa thèse à la Sorbonne, le 14 mars 1974, sous le titre “Royaume arabe et désagrégation des sociétés traditionnelles en Algérie”, édité à Alger.

    Elle est aussi l’auteure en 2002 de l’ouvrage “De Mers-el-Kébir aux massacres du Nord-Constantinois”.

    Sur le plan politique, Annie Rey-Goldzeiguer, militante communiste, a été très critique, à travers la publication oppositionnelle L’Etincelle, sur le vote des pouvoirs spéciaux en Algérie par les députés communistes en mars 1956. Elle se joint au groupe de La Voie communiste et participe à l’aide au Front de libération nationale (FLN).

    En 2011, elle est signataire du manifeste intitulé “Non à un hommage national au général Bigeard” et en 2014, elle participe à l’“Appel des 171 pour la vérité sur le crime d’Etat que fut la mort de Maurice Audin”.

    Réagissant à son décès, l’historien Alain Ruscio a indiqué qu’Annie et son mari Roger “ouvraient bien souvent leur porte à tous ceux qui partageaient leur amour pour l’Algérie”.

    SOURCE : https://www.huffpostmaghreb.com/entry/deces-de-lhistorienne-annie-rey-goldzeiguer-specialiste-de-lalgerie_mg_5cbc5baae4b068d795cd8efe?ncid=fcbklnkfrhpmg00000008&fbclid=IwAR2Wf2jq4PmbW3_M-Ahbi4iFglS4u5VyQAuSyO3QCgB4j1ixcEFtaDFrSlE

    Aux origines de la guerre d'Algérie, 1940-1945 *** De Mers-el-Kébir aux massacres du Nord-Constantinois

    Annie REY-GOLDZEIGUER

    Décès de l'historienne Annie-Rey Goldzeiguer spécialiste de l'Algérie

     

    Fruit de longues années de travail, ce livre propose un récit détaillé, nourri de nombreux témoignages et de documents d’archives inédits, de cette page particulièrement noire de l’histoire coloniale française : la folie meurtrière déclenchée en mai 1945 par l’armée française et les milices de colons contre la révolte des nationalistes algériens de Sétif et Guelma. Une centaine d’Européens furent tués et… plus de cent fois plus d’Algériens. L’originalité de ce livre est d’éclairer les origines de ce drame par l’histoire, passionnante, des cinq années qui l’ont précédé en Algérie : durant la période de Vichy, puis après le débarquement américain de novembre 1942, la tension n’a cessé de monter entre le monde des colons et celui des « indigènes ». Et le « monde du contact », formé des Européens et des Algériens qui croyaient encore à la possibilité d’une vie commune, s’est vu progressivement broyé. Jusqu’à ces journées tragiques de mai 1945, dont ils seront les premières victimes, et qui sont à l’origine des sept années de guerre effroyable que le peuple algérien devra subir pour accéder à son indépendance. 

     


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    On vit une époque formidable

    Au secours, Reiser reviens !

    Depuis des mois, les gilets jaunes font le "pied de grue", pour obtenir des salaires décents, des revenus dignes pour ceux qui travaillent, ou une meilleure protection sociale, une meilleure assistance sociale qui est criblée de trous, à force de règlements ou de plafonds de ressources très bas. Plus d'un français sur deux encore les soutient au bout de 5 mois. Le logement et les transports sont toujours aussi chers et nos concitoyens vont chercher toujours de plus en plus loin le travail. N'en déplaise à Monsieur Macron.

    Et puis soudain, à l'occasion de l'incendie regrettable de Notre Dame de Paris, les centaines de millions pleuvent en 48h. Et encore, ce n'est que la partie émergée des fortunes françaises, accumulées par l'optimisation fiscale, ou pour certains, par des moyens détournés que la loi pourrait réprimer. Le "pognon de dingue" ressurgit soudain pour la "plus grande gloire" d'un président conduit "aux manettes" de la France, par ces mêmes riches.

    On vit une époque formidable : au petit peuple, le secours quotidien en faveur des "restos du cœur", le Secours Populaire, ATD Quart Monde. Aux grands mécènes, qui possèdent, la gloire et leur nom gravé dans le marbre. Encore un signe de l'américanisation de notre société, du placage du modèle anglo-saxon sur une France de moins en moins républicaine. Services publics privatisés, fonction publique démantelée, école à 2 vitesses, universités à 2 vitesses, protection sociale minimale et on bascule vers un régime assurantiel privé, appauvrissement général, tel est l'envers du décor ! 

    Non, décidément, on n'est pas du même monde et on ne vit pas dans le même monde que Monsieur Macron.

    Jean-Marie Bonnemayre,
    Président du CNAFAL,

    Jean-François Chalot,
    Secrétaire général

    SOURCE : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/on-vit-une-epoque-formidable-au-214433

     


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    À Sedan, un rond-point nommé

     19 mars 1962

    À Sedan, un rond-point nommé  19 mars 1962

     

    La date du cessez-le-feu en Algérie a été retenue pour donner un nom au rond-point situé en bas du Champ de Mars, à Sedan. Un choix qui ne satisfait pas tous les anciens combattants.

    L’essentiel :

    La date de fin de la Guerre d’Algérie est sujette à controverse chez les anciens combattants.

    Le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu, est retenu par la FNACA. C’est le 5 décembre 1964 pour l’UNC ou la FNCPG-CATM, car de nombreuses victimes sont encore à déplorer après 1962. Le 1er  avril, la municipalité de Sedan a décidé de donner la date du 19 mars 1962 pour nom à un rond-point.

    L’inauguration aura lieu samedi prochain, le 27 avril, à 11 heures. Il s’appellera exactement « Rond-point du 19 mars 1962 – Cessez-le-feu en Algérie ».

    Lors du dernier conseil municipal, le lundi 1er  avril, les élus ont donné un nom à un giratoire qui en était jusque-là dépourvu. Il s’agit du rond-point habituellement désigné comme « du Champ de Mars », car il est situé en contrebas de cette grande étendue d’herbe propice aux jeux et aux pique-niques, au croisement des boulevards Georges-Delaw, du Trente Floréal, du Grand Jardin ou encore de la rue Aristide-Briand, sur les hauteurs du château.

    “À midi, le 19 mars, on a entendu les clairons résonner. On était bien contents que ça se termine” C’est la section locale de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca) qui est à l’origine de l’idée. « Cela fait dix ans qu’ils me demandent de nommer un endroit de la ville de cette date de 1962 », précisait Didier Herbillon, lors du conseil municipal. Le maire le reconnaissait : tous les anciens combattants ne sont pas d’accord sur cette date. « D’autres disent que c’est un non-sens car il y a encore des victimes après », ajoutait-il. D’où le choix de ce nom en deux parties, avec la mention « Cessez-le-feu en Algérie », pour spécifier ce que signifie la date. « On ne dit pas qu’il ne se passe plus rien après », insistait le maire.

    À Sedan, un rond-point nommé  19 mars 1962

    Le rond-point en question est situé en bas de cette grande étendue d’herbe en pente qu’est le Champ de Mars. - C.M.-

    Cette dénomination convient très bien à la FNACA. « On ne souhaitait pas forcément qu’il n’y ait que la date, car tout le monde ne sait pas identifier ce qu’est que le 19 mars, expose Richard Mieszkalski, le président de la section de Sedan de la FNACA. Ce n’est pas comme le 8 mai ou le 11 novembre. » Il se réjouit que la demande de sa fédération ait été acceptée : « On honore bien tous les anciens conflits, avec des rues du 11-Novembre-1918 ou du 8-Mai-1945. Il n’y avait pas de raisons que les combattants d’Afrique du Nord soient oubliés. » Et pour lui, la date ne peut être sujette à aucune controverse. « Moi, j’y étais : à midi, le 19 mars 1962, on a entendu les clairons résonner. On était bien contents que ça se termine. Pourquoi faudrait-il une autre date que le 19 mars ? Les combats se sont arrêtés. »

    D’autres fédérations ne sont pas du même avis et placent la fin de la guerre d’Algérie au 5 décembre 1964, comme l’Union nationale des combattants (UNC). Le président de la section de Sedan, Michel Stirnemann, ne fait pourtant pas de ce rond-point une controverse. « C’est au niveau national que les dates anniversaires sont en divergence, souligne-t-il. Cette dénomination ne me gêne pas du tout. » Son secrétaire, aussi membre du bureau de la section locale des médaillés militaires, n’est pas tout-à-fait du même avis. « Avec les médaillés militaires, on n’est pas d’accord, car il y a quelques années on avait demandé à la mairie d’appeler ce rond-point celui des médaillés militaires, même si personne ne s’en souvient, affirme Daniel Laporte. Désigner le 19 mars 1962 comme le cessez-le-feu, c’est la vérité mais il y a eu pas mal de morts français en Algérie après le 19 mars. Pour les gens de l’UNC, la fin réelle, c’est le 5 décembre 1964. »

    “En Algérie, on était tous pareils…”

    « Préciser qu’il s’agit du cessez-le-feu ne suffit pas, tranche aussi Bernard Caillet, le président départemental de la Fédération des combattants prisonniers de guerre d’Algérie, Tunisie, Maroc (FNCPG-CATM)De 62 à 64, il y a plus de 1 500 personnes qui ont été tuées. Il faut donner le nom du 5 décembre 1964. » Il ne donne donc pas « d’avis favorable » à cette nouvelle dénomination, même s’il regrette ces bisbilles entre fédérations : « Quand on était en Algérie, on était tous pareils… Il n’y avait pas de FNACA ou d’ACPG. » Tout récemment élu, le président sedanais de l’ACPG-CATM, Jean-Paul Sindic, fait la synthèse : « Je suis pour tout ce qui pourra commémorer l’histoire, il faut que la mémoire continue à perdurer. » Reste qu’à l’inauguration du rond-point fraîchement nommé, samedi prochain à 11 heures, tous les anciens combattants ne seront pas présents.

    SOURCE : https://abonne.lardennais.fr/id59031/article/2019-04-19/sedan-un-rond-point-nomme-19-mars-1962

    À Sedan, un rond-point nommé  19 mars 1962

     Et maintenant mes remarques personnelles

    D’abord je constate que le président local de l’UNC ne désapprouve pas l’intitulé : « 19-Mars-1962 Cessez-le-feu de la guerre d’Algérie » ce qui est assez rare pour le souligner…

    Le 19 mars 1962 c’est d’abord la Victoire de la paix… approuvée par plus de 90 % des Français. 

    Il y a eu des morts après le 19 mars 1962, c’est vrai… Mais les « anti commémorations du 19 mars 1962 » oublient volontairement de dire qui a commencé à rejeter le Cessez-le-feu ? Qui a commencé à faire la guerre à l’armée de la France dès le 22 mars 1962 ? Qui a pratiqué la politique de la terre brûlée et massacrant d’innombrables victimes algériennes et françaises, en Algérie comme en France ?… Oui il y a eu les vengeances du FLN, mais il y a eu aussi et surtout les crimes des terroristes de l’OAS.     

    La France a voulu en finir avec le colonialisme… (terme occulté par toutes les associations d’anciens combattants) surtout qu’elle était condamnée, sur le plan diplomatique, par toutes les Nations du Monde…   

    D'ailleurs, en Algérie, le 19 mars, il ne se passe rien, il ne se passe vraiment rien. En Algérie, il n'y a aucunes rues, places, ronds-points, stèles, etc qui portent le nom de 19 Mars 1962... Il n'y a aucunes cérémonies... Pour les Algériens seules deux dates comptent : le 1er novembre 1954 et le 5 juillet 1962.  

    Le 19 mars 1962 marque donc la liquidation de l’Empire colonial français. 

    Le 19 mars 1962 est la date où la France a commencé à mettre en cohérence les valeurs anti coloniales et de respect des droits de l’Homme qui sont le fondement même de notre République. 

    Malheureusement la décolonisation des esprits et des pratiques n’est pas encore terminée, aujourd’hui, 57 ans après la fin de la guerre d’Algérie…

    Guerre si longtemps non reconnue comme telle, dont la Nation et ses dirigeants successifs ne sont pas très fiers.

    Et puisque nous sommes dans une période dramatique où une cathédrale a brûlé « accidentellement) terme officiel à Paris je tiens à vous rappeler qu’en Algérie après le 19 mars 1962 l’organisation terroriste et criminelle l’OAS avec sa politique de la terre brûlée a incendié la Bibliothèque Universitaire d’Alger il y a 57 ans, le 7 juin 1962, à 12 h 27 mn.

    À Sedan, un rond-point nommé  19 mars 1962

    Incendie de la Bibliothèque Universitaire d’Alger
    le 7 juin 1962 

    « … Ceux qui l’ont brûlée, voulurent fermer l’accès de la culture française aux élites algériennes, par là-même, sans doute, avouaient-ils la considérer à eux seuls réservée … » (Robert Buron) 

    Aucune époque, aucun peuple, n’est à l’abri du désastre moral que constitue la destruction de livres, de bibliothèques, comme de tout ce qui permet à l’homme de réfléchir sur sa condition. 

    Au début de l’année 2013 la destruction d’une des bibliothèques de Tombouctou, comme il y a cinquante-sept ans l’incendie de la bibliothèque universitaire d’Alger relèvent d’une même barbarie. 

    Le soir du 6 juin 1962, les Algérois qui venaient de vivre une sixième journée sans attentat entendirent, au cours d’une émission pirate, l’O.A.S. annoncer la fin de la trêve : « L’O.A.S. reprend sa liberté d’action dès ce soir. Nous demandons à nos commandos de reprendre les opérations en visant surtout les objectifs économiques. » 

    Cette fois les criminels de l'OAS étaient parvenus à leur ultime crime... Ils l’avaient leur terre brûlée ! On cassait, on détruisait. En une seconde des dizaines d’années d’efforts étaient anéanties. "Tout plutôt que de “leur” laisser notre belle ville, nos installations. Puisqu’on ne pouvait pas gagner, puisqu’on avait trop tardé à s’entendre, on partirait".
    « Mais avant...
    « Le 7 juin un panache de fumée couronna Alger. La bibliothèque de l’Université venait de sauter. Six cent mille livres brûlaient. Et l’on criait de joie. Et les laboratoires des Facultés furent plastiqués à leur tour, et deux amphithéâtres. On n’allait quand même pas leur laisser “notre” culture et “notre” science ! » (Yves Courriére) 
     

    Le sinistre faisait encore rage quatre heures plus tard dans les locaux de l’Université, complètement isolés par les pompiers et par la troupe : la bibliothèque, le laboratoire des Sciences, plusieurs amphithéâtres de Médecine ont subi entre autres, des dégâts considérables. Tout le passé et un avenir de culture sombraient dans la fournaise. Les 600.000 volumes de la bibliothèque ont été détruits par le feu » La chaleur dégagée par le foyer était telle qu’on ne pouvait approcher à moins de cent mètres…(Le Figaro, 8 juin 1962) 

     

    SOUFFLES… 

    Mémoricide ou Autodafé à Alger ! 

    Par : Amine ZAOUI 

    Aujourd’hui, le 7 juin 2012, je réveille  Mahmoud Bouayad et Jean Sénac de leur sommeil, de leur quiétude éternelle. Cinquante ans, jour pour jour, depuis l’incendie de la Bibliothèque universitaire d’Alger ! Ce jour du 7 juin 1962, à 12 heures 27 minutes, la prestigieuse  Bibliothèque universitaire d’Alger a été incendiée. Une opération de “purification culturelle” est déclenchée. L’OAS (Organisation de l’armée secrète) ne cherchait pas à jeter le pays dans un bain de sang, mais à mettre le feu dans les espaces du "livre", symbole de la lumière! De la politique de la terre brûlée à une autre semblable, jumelle, celle des livres brûlés. Il n’y a pas d’application de la politique de la terre brûlée sans l’application, d’abord et avant tout, de celle pratiquée à l’encontre des bibliothèques brûlées. 

    Cet acte criminel livresque et intellectuel est défini comme un "autodafé"! Il existe une guerre féroce appelée “la guerre contre les bibliothèques”. Des guerres préméditées et programmées à l’avance mais souvent oubliées ou minimisées ! 

    Qui parmi nous n’a pas lu quelques détails sur la destruction de la bibliothèque de Baghdad, Cité de Beyt el-Hikma, où les manuscrits furent noyés dans l'Euphrate et le Tigre, et l’eau des deux fleuves s’est métamorphosée, selon des historiens, en fluide  noire à cause de l’encre des millions d’ouvrages ? Qui parmi nous n’a pas lu quelques histoires sur les atrocités de l’incendie et de la dévastation de la bibliothèque d’Alexandrie ? L’histoire retient les actes abjects des Allemands avec la bibliothèque belge de Louvain en 1914, Milosevic avec les bibliothèques de la Bosnie… l’histoire c’est aussi un grand incendie de livres !
    On lit dans La guerre d’Algérie (tome 4, Les feux du désespoir, 1971, page 637), de Yves Courrière : “Trois puissantes déflagrations secouaient vers midi quarante le centre d’Alger. Des bombes au phosphore venaient d’exploser dans l’enceinte des Facultés, provoquant un incendie monstre ; d’épais nuages de fumée noire s’élevaient au-dessus des bâtiments en flammes, obscurcissant  le ciel, barrant l’horizon”.
    L’incendie de la Bibliothèque universitaire d’Alger n’était pas un acte isolé, mais plutôt  un fait en harmonie et en concordance avec la logique du colonialisme culturel. Depuis 1830, “les porteurs de civilisation !!” n’ont pas cessé de détruire la culture locale : “Fermeture des medersas, interdiction de la langue arabe, pillage des manuscrits.” Si le colonialisme, en tant que “bêtise humaine”, “monstre historique”, a commencé son invasion par les enfumades commises par Pélissier contre les Ouled Riah, cent trente-deux ans après, cette logique n’a pas changé. Ainsi, le colonialisme a fini “son séjour pernicieux et maléfique” en Algérie par d’autres enfumades, celles contre les livres. Ce jour du 7 juin 1962, à 12 heures 27 minutes, les nouveaux généraux, les petits-fils de Pélissier, ont brûlé la Bibliothèque universitaire d’Alger.
     


     

     


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    ARNAUD MONTEBOURG À LA TÊTE

    DE L'ASSOCIATION

     FRANCE-ALGÉRIE

    Un trait d'union entre les deux rives !

     

    Arnaud Montebourg : "L'Algérie, le pays de ma mère" COMPLEMENT DU PREMIER ARTICLE CONCERNANT ARNAUD MONTEBOURG EN ALGERIE

    Le nouveau président de l'Association France-Algérie

     

    Arnaud Montebourg, nouveau Président

     de l’Association France-Algérie

    Fondée en 1963 notamment par Edmond Michelet, Geneviève Anthonioz-de Gaulle, le Général Jacques de Bollardière, François Mauriac, Germaine Tillion et Stéphane Hessel, l’association France-Algérie vient de se doter d’un nouveau Président en la personne d’Arnaud Montebourg. 
    Dans son discours d’investiture, « Aux côtés de l’Algérie », l’ancien ministre s’adresse à tous les citoyens des deux rives de la Méditerranée pour promouvoir et renforcer les relations de fraternité entre les deux peuples. Voici son discours, prononcé à Paris le 17 juin 2019.
     

     

    « Aux côtés de l’Algérie »
    Discours d’Arnaud Montebourg,
    Président de l’Association France- Algérie

    Je veux remercier les participants de leur présence, au moment où l’Algérie traverse des évènements tout à fait exceptionnels. Or, que voulaient les fondateurs de l’Association France Algérie, en 1963 ? Réunir celles et ceux qui s’étaient battus pour que le peuple algérien conquière sa liberté, son indépendance, sa souveraineté, la maîtrise de son destin. Ils voulaient décider et choisir par eux-mêmes ce qu’il ferait de lui-même. Les fondateurs de l’Association venaient d’horizons différents : Edmond Michelet, Geneviève Anthonioz-de Gaulle, le général de Bollardière, François Mauriac et Raymond Aron, Germaine Tillion, Stéphane Hessel, Jean Daniel, Jean Lacouture…
    Cinquante-six ans après, nous sommes réunis par la même idée : être aux côtés du peuple algérien qui veut reconquérir sa liberté, son indépendance et recouvrer la maîtrise de son destin. Le puissant mouvement populaire qui éclot en Algérie est un tournant majeur, un demi-siècle après l’Indépendance. Chaque jour nous montre l’ampleur des changements en cours qui dessinent l’histoire en train de se faire. Chaque semaine nous montre un peuple déterminé, politisé au meilleur sens du terme, responsable. Un mouvement populaire qui a su écarter la violence, qui se montre exemplaire. Dans les années soixante, Alger était pour le monde « la Mecque des révolutionnaires » ; aujourd’hui Alger est à la face de tous l’exemple d’un élan démocratique d’un peuple à l’assaut de sa liberté. Il est capable de faire mentir les leçons du premier printemps arabes.

    Les Algériens veulent affermir leur indépendance. Ils n’ont besoin de personne pour leur administrer des conseils ou formuler des jugements. Ils n’ont pas besoin qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire ! C’est la raison pour laquelle nous nous abstenons d’intervenir même si nous les encourageons à exprimer fortement ce qu’ils veulent faire. Nous devons tenir compte de cela. La relation entre l’Algérie et la France est toujours passionnelle. On le voit dans les manifestations. Toute maladresse venant de Paris serait exploitée par ceux qui veulent creuser un fossé entre les deux rives de la Méditerranée.
    Parce que nous croyons à un partenariat d’exception entre nos deux pays, nous avons le devoir de préparer l’avenir de la relation franco-algérienne. L’Algérie nouvelle qui émergera de la tourmente actuelle doit pouvoir rencontrer demain une France fraternelle ouverte à une coopération tout à fait renouvelée. Au-delà du commerce, de l’investissement, nous aurons à construire ensemble des réponses intelligentes et collectives aux défis de la mondialisation : co-localisations, projets de recherche en commun, développement de partenariats industriels innovants, exploration en commun par nos universités des chemins de la connaissance.
    La tâche de l’Association France Algérie est là : dessiner avec un temps d’avance, ce que sera la nouvelle relation entre nos deux pays. Car ce que nous avons en partage est considérable. La culture, la littérature, le cinéma, les arts plastiques, le montrent avec force. Ces échanges permanents de nos cultures au quotidien, ce pont humain sont une réalité qui ne pourra jamais être effacée. Et durant ces mois d’effervescence en Algérie, nous avons résolu de multiplier les initiatives en ce domaine, depuis janvier. Notre dernier Bureau a établi un programme fourni jusqu’en juin 2020. Nous retrouvons d’ailleurs là encore le fil de l’AFA des origines. Une de leurs premières démarches fut d’aider à la reconstitution de la Bibliothèque universitaire d’Alger, détruite par un incendie.

    Demain, nous agirons, spécialement auprès des pouvoirs publics en France, en faveur du partenariat d’exception dont nous avons besoin, dans le domaine économique, industriel, agro-alimentaire, dans celui des nouvelles technologies, comme dans celui de l’éducation, de l’édition, du cinéma. C’est le moment ! Nos media, jusqu’à présent souvent réservés sur l’Algérie, découvrent la réalité d’un peuple exceptionnel. A nous de montrer le chemin qu’ouvre ce renouveau. Voilà le rôle de l’Association France Algérie : fidélité à sa mission, dans le droit fil de ce qu’ont voulu mes prédécesseurs, Pierre Joxe ou Jean-Pierre Chevènement. Et engagement pour l’avenir de la relation entre nos deux peuples. Nous avons beaucoup à dire, et nous avons aussi le devoir de nous retenir. Nous savons que la pudeur est parfois productive et nécessaire. Nous sommes économes de nos mots, mais quand nous les prononçons ils doivent être forts. C’est le sens de « Fraternité » le communiqué que nous avons diffusé, qui rappelle les similitudes entre notre Révolution pour la liberté, l’égalité et la fraternité, et l’élan populaire des Algériens pour la reconquête de leurs libertés de leur indépendance et de la maîtrise de leur destin. Cette similitude fait que nous avons beaucoup de choses à nous dire et à faire ensemble.

    Arnaud Montebourg
    Président de l’Association France Algérie
     

    https://associationfrancealgerie.fr/index.php/2019/06/24/discours-darnaud-montebourg-president-de-lassociation-france-algerie/ 

    Arnaud Montebourg
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Montebourg 

    http://www.4acg.org/Arnaud-Montebourg-nouveau-President-de-l-association-France-Algerie 

    Arnaud Montebourg : "L'Algérie, le pays de ma mère" COMPLEMENT DU PREMIER ARTICLE CONCERNANT ARNAUD MONTEBOURG EN ALGERIE

     

     

    Le successeur de Jean-Pierre Chevènement a affiché ses origines algériennes et les nombreux liens qui le rattachent à l'Algérie.

    Les relations algéro-françaises qui n'ont jamais été un long fleuve tranquille ont besoin de passerelles pour s'inscrire dans une aire géographique qu'elles ont en partage. Assumer une histoire commune, dramatique, dont les blessures ne se sont pas cicatrisées. Plus de 130 années de colonisation féroce ont traumatisé les mémoires. En ce sens, Arnaud Montebourg constitue une pièce maîtresse précieuse pour en atténuer les séquelles, une assurance pour l'édification d'une amitié exceptionnelle entre les peuples, algérien et français, d'une coopération de premier ordre qui doit assurer leur bien-être. Il présente le profil tout indiqué du trait d'union qui doit constituer un pont solide entre les deux rives. Une garantie dûment estampillée pour le partage d'un devenir partagé. Le discours du nouveau président de l'Association France-Algérie est en ce sens éloquent. «Par ma famille, mais aussi par mon action en faveur de la coopération industrielle franco-algérienne quand j'étais ministre de l'Economie, des liens multiples m'attachent à l'Algérie», a déclaré d'emblée le successeur de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense et l'Intérieur de François Mitterrand, qui a émis le voeu de raffermir les liens de coopération entre la France et l'Algérie. «Au moment où les deux rives de la Méditerranée paraissent s'écarter l'une de l'autre, devant les périls du fondamentalisme au Sud, ceux de la xénophobie au Nord, nous voulons maintenir les liens de coopération entre nos deux sociétés», a déploré l'ex-ministre de l'Économie, du redressement productif et du Numérique de François Hollande. «Il y a tant à faire», a-t-il souligné comme pour indiquer que le chemin est encore long pour aboutir à des relations apaisées, mais les opportunités pour y parvenir ne manquent pas. «L'Association le poursuivra, continuera à éviter toute ingérence dans les questions politiques, que ce soit en Algérie ou en France», a assuré l'ancien candidat à la primaire citoyenne qui devait désigner le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2017. Son installation à la tête de l'AFA s'est déroulée le 13 novembre à Paris, en présence de Belkhir Belhaddad, député de Moselle, Fadila Khattabi, députée et présidente du Groupe d'amitié France-Algérie à l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Chevènement, Édith Cresson, ancien Premier ministre et d'autres personnalités., rapporte une dépêche de l'APS datée d'hier. L'Association France-Algérie a été fondée le 20 juin 1963, à l'initiative de l'ethnologue et résistante française Germaine Tillion.Elle a réuni de nombreuses personnalités françaises qui avaient en commun la conviction profonde que l'accession de l'Algérie à l'indépendance pouvait établir entre les deux États et les deux peuples une ère nouvelle de relations faites d'estime et d'amitié. Arnaud Montebourg est appelé à en perpétuer l'esprit.

    SOURCE : http://www.lexpressiondz.com/actualite/303926-un-trait-d-union-entre-les-deux-rives.html 

    Pour rappel, Arnaud Montebourg est le fils de Michel Montebourg, né en 1933 dans la région d’Autun, fonctionnaire des impôts et de Leïla Ould Cadi, née à Oran en 1939, universitaire , professeur d'Espagnol et essayiste issue par son père, Khermiche Ould Cadi, d'une famille algérienne. Son aïeul Ahmed Ouled Kadi, Agha de Frenda (Oran. Habitant de Fixin (Cote d'or), Arnaud Montebourg étudie au collège Marcelle-Pardé à Dijon puis au lycée à Brochon (Côte d'or) avant d'étudier le droit en 1980 à l'Université de Dijon. C'est à cette époque qu'il milite au sein de l'Union nationale des étudiants de France et adhère au Parti socialiste. Il poursuit ses études à l'université de Paris Panthéon-Sorbonne où il obtient sa licence de droit, puis entre à l’institut d'étude politique de Paris, section Service public, promotion 1985. 

     

    C'était en 2017 !!!

    Arnaud Montebourg : "L'Algérie, le pays

    de ma mère"

     

    Arnaud Montebourg : "L'Algérie, le pays de ma mère" COMPLEMENT DU PREMIER ARTICLE CONCERNANT ARNAUD MONTEBOURG EN ALGERIE

    Arnaud Montebourg : vue sur la ville blanche et son port, dimanche 11 décembre 2016.

     Baptiste Giroudon

    Paris Match a accompagné l'ancien ministre à Alger et à Oran, où le candidat à la primaire socialiste a été défendre l'idée d'une société multiculturelle et apaisée.

    Arnaud Montebourg regarde la fresque qui fait la fierté de ce petit bout de casbah, le mythique quartier populaire d'Alger. Deux visages de jeunes combattants devant le drapeau algérien et, au milieu, ce slogan: «Le seul héros c'est le peuple.» «C'est bien la loi de l'Histoire», acquiesce-t-il. Sur ses terres ancestrales, le «Saint-Just du PS», son surnom d'autrefois, est venu préparer sa rencontre avec les Français. Celle qui, en cas de succès à la primaire de la gauche, le propulsera vers l'élection présidentielle. En secret, il n'a jamais cessé d'en rêver.

    Le temps d'un week-end, Arnaud Montebourg est donc venu écrire le premier chapitre de son récit: les origines. Direction Oran où, il y a quelques mois, est mort son grand-oncle, Baroudi Ould Cadi. Il avait 92 ans. Arnaud Montebourg est heureux de faire savoir qu'il est le fils de Leïla Ould Cadi, professeur d'espagnol née à Oran, et de Michel Montebourg, agent des impôts venu de la région d'Autun (Saône-et-Loire). Il veut saluer sa famille avec son équipe de campagne.

     

    Arnaud Montebourg : "L'Algérie, le pays de ma mère" COMPLEMENT DU PREMIER ARTICLE CONCERNANT ARNAUD MONTEBOURG EN ALGERIE

    Arnaud Montebourg avec ses cousins chez Rokha, sa grand-tante (assise), devant le portrait de leur aïeul. © Baptiste Giroudon / Paris Match

    Dans une jolie villa du quartier résidentiel, à l'ombre d'un grand palmier, les cousines, Zora et Farida, et leur mère, Rokha, ont préparé thé à la menthe et cornes de gazelle. Même Ali, le cousin viticulteur qui fait pousser des amandiers près du village d'El Amria, a fait le déplacement. «Oui, mon grand-père était un Arabe et j'en suis fier », nous confie Montebourg, grand gaillard... mais petit garçon en présence de ses parents éloignés. La figure de Khermiche Ould Cadi a marqué l'enfant qui se souvient encore des vacances passées dans la maison des Merles, au pied du mont Beuvray où l'ancêtre avait fini par s'installer. «Au village, c'était : 'Bonjour Monsieur Cadi!' Je le revois encore avec son béret, se souvient-il. Les plantes, les animaux, les bois... il m'a beaucoup appris. Y compris certains jurons en arabe! Mais c'était aussi un grand orateur.»

    Montebourg est issu de ce mélange. Un grand-père, ancien sous-officier fait prisonnier durant la Seconde Guerre mondiale, près de Chaource (Aube). Puis membre du FLN, nous assure-t-il, il a été arrêté par l'armée française et, pendant la guerre d'indépendance, s'est retrouvé encerclé par les parachutistes «dans sa ferme de Dombasle, soupçonné à juste titre de cacher des armes et des vivres», racontait-il dans « Des idées et des rêves» (éd. Flammarion, 2010). Mais aussi un père appelé sous les drapeaux afin de servir en Algérie. Une famille qui, pour se moquer d'elle-même, se décrit sous le vocable d'« arabo-morvandelle ». Le patriotisme dont il a fait sa marque de fabrique s'est nourri de ces récits. L'expérience du racisme, aussi. L'adolescent Montebourg l'a touchée du doigt à travers sa mère. «Elle en a souffert, reconnaît sa compagne Aurélie Filippetti. Trop française pour les Arabes, trop arabe pour les Français.» Il précise: «Roumi pour les Algériens, arabe pour les Français... » Et évoque des «narrations douloureuses ». Sur la délicate question mémorielle, Montebourg a choisi son camp : celui de la réconciliation. «Ni repentance ni glorification, dit-il. Regardons vers l'avenir car, de toute façon, l'Histoire a rendu son verdict.»

    Message parfaitement reçu à Alger, dont Montebourg est venu clairement chercher le soutien. Au siège du FLN, le parti au pouvoir depuis cinquante ans, le numéro un, Djamel Ould Abbès, lui donne du «Monsieur le futur président». Autre signe d'attention du régime, le « citoyen» Montebourg, débarrassé de tous ses mandats, est reçu officiellement par le ministre des Affaires étrangères et a droit à une escorte policière. Son objectif affiché: s'attirer les voix des Algériens en France. «Avec la gauche, c'est la brouille la plus totale», observe François Kalfon, le directeur de sa campagne. De l'abandon du droit de vote des étrangers à la déchéance de nationalité pour les binationaux, l'incompréhension s'est installée. A Alger, Montebourg court donc les médias, largement diffusés en France, en proposant un «partenariat d'égal à égal». Sur la route de l'élection suprême, l'ex-ministre du Redressement productif a encore besoin d'être pris au sérieux.

    CI-DESSOUS NOTRE PREMIER ARTICLE

    Arnaud Montebourg : "L'Algérie, le pays de ma mère" COMPLEMENT DU PREMIER ARTICLE CONCERNANT ARNAUD MONTEBOURG EN ALGERIE

    Après les faussaires de l'Histoire coloniale (notre article précédent) quittons vite cet air pollué et pour notre plaisir… prenons l'air du grand large avec Arnaud Montebourg et Guy Bedos pour retourner en Algérie. 

    Après les faussaires de l'Histoire coloniale (notre article précédent) prenons l'air du grand large avec Arnaud Montebourg et Guy Bedos et retournons en Algérie

     

    La quête algérienne de Montebourg

     

    Après les faussaires de l'Histoire coloniale (notre article précédent) prenons l'air du grand large avec Arnaud Montebourg et Guy Bedos et retournons en Algérie

    Arnaud Montebourg à Oran, samedi. RYAD KRAMDI / AFP

    Le candidat à la primaire de la gauche Arnaud Montebourg était en Algérie ces derniers jours, pour une étape de campagne... et un retour aux sources.

    «Vous allez trouvez une oreille très attentive ici, Monsieur le futur président.» À l'ombre d'un grand (et vieux) portrait d'Abdelaziz Bouteflika, le président algérien, Arnaud Montebourg est aux anges : le voilà intronisé par Djamel Ould Abbès, le numéro 1 du FLN, principal et historique parti du pays. En quête de stature présidentielle, le candidat à la primaire des 22 et 29 janvier n'est pas rentré les mains vides de son périple à Alger où les autorités l'ont plutôt bien accueilli durant tout le weekend. Arnaud Montebourg, fils de Leila Ould Cadi native d'Oran et de Michel Montebourg, né près d'Autun, est presque perçu ici comme un fils. «Un jour que Francois Hollande me présentait à Bouteflika, le président lui a répondu qu'il me connaissait déjà : vous auriez vu la tête de Hollande...», se marre l'ancien ministre du Redressement productif.

    Après les faussaires de l'Histoire coloniale (notre article précédent) prenons l'air du grand large avec Arnaud Montebourg et Guy Bedos et retournons en Algérie

     Arnaud Montebourg et Guy Bedos dans la Casbah d'Alger, dimanche. © RYAD KRAMDI / AFP

    Khemiche, le grand père, ancien tirailleur, a basculé ensuite dans les rangs de l'ALN durant la guerre d'indépendance. A Oran, Montebourg a d'ailleurs passé quelques heures auprès de Rokha, la grande tante et de ses cousines Farida et Zora. Lui le grand gaillard au milieu de ces parents éloignés, «on aurait dit un petit enfant», glisse un de ses proches. De cette alliance entre les deux rives de la Méditerranée, Montebourg tire ainsi une approche apaisé de la douloureuse question mémorielle : «Elle ne doit pas entraver la construction de l'avenir et, au final, l'Histoire a tranché...» De quoi séduire Alger qui, d'après un diplomate français, «regarde de près la primaire de la gauche en France». Manuel Valls n'y a pas la côte notamment depuis que, lors de sa visite en avril 2015, le Premier ministre a publié des photos montrant un Bouteflika affaibli; Benoît Hamon n'est pas vraiment connu. Et il y a Montebourg venu vanter les bénéfices économiques et politiques du «partenariat d'exception» qu'il souhaite avec Alger. «Moi, j'ai mon triple A : Allemagne, Algérie, Afrique!», lance-t-il, adressant de gros clins d'oeil aux millions d'électeurs issus de l'immigration algérienne en France.

    D'où un petit tour à la Casbah. Dans une douceur quasi printanière, voilà l'«Arabo-Morvandiaux» (tel qu'il se définit lui même) qui déambule dans les ruelles du mythique quartier populaire d'Alger, entre petits ateliers d'artisans et vendeurs à la sauvette, sous l'oeil de la sécurité algérienne omniprésente. La carte postale est magnifique. «Vous êtes Montebourg?, l'interpelle soudainement un vieil habitant du quartier. On se connait par tube cathodique interposé. On vous souhaite une trajectoire ascendante.» Le soir même, les télévisions locales diffuseront les images en France dans les appartements connectés en permanence sur la vie en Algérie. Avec le secret espoir de susciter un élan de sympathie qui, le jour venu, pourra être utile à son ascension. Car, pointe François Kalfon son directeur de campagne, «depuis Hollande et Valls c'est la brouille totale entre la gauche et cette partie-là de l'électorat».

    Après les faussaires de l'Histoire coloniale (notre article précédent) prenons l'air du grand large avec Arnaud Montebourg et Guy Bedos et retournons en Algérie

    Avec Guy Bedos, dans les rues d’Alger, dimanche (Photo AFP et Libération). Dans les ruelles de la Casbah, le cortège attire le regard des plus âgés. Policiers, agents des renseignements en tenue civile, staffs en costume cravate entourent Arnaud Montebourg rejoint par Guy Bedos. 

    Avec son passé et son discours, Montebourg joue donc sa carte. Tout en soignant son costume de présidentiable. L'ambassadeur de France l'invite même à sa résidence, la célèbre villa des Oliviers, qui offre une vue à couper le souffle sur la baie d'Alger. Montebourg prend le temps de s'arrêter devant les bustes du général de Gaulle, les photos de son arrivée en libérateur au printemps 1943. Dans la cour, Guy Bedos, natif d'Algérie, lui tombe dans les bras et se met à chuchoter : «Valls est de gauche comme moi je suis d'extrême droite», grogne le vieil humoriste anti raciste. Montebourg lui a même proposé de devenir président de son comité de soutien pour la primaire, que le candidat aborde non sans confiance. La candidature de Vincent Peillon? «C'est un philosophe, tant mieux si cela élève la qualité des débats et favorise la participation», confie Montebourg, persuadé que cette candidature ne viendra pas, malgré tout, brouiller l'affiche de janvier dont il rêve : Montebourg face à Valls. «C'est une candidature tactique, Vincent débarque et moi j'ai déjà pris de l'avance», confie l'ancien ministre qui désormais à l'oeil rivé sur les moments clefs de la primaire : les trois débats télévisés précédents le premier tour du 22 janvier.

    SOURCE : http://www.parismatch.com/Actu/Politique/La-quete-algerienne-de-Montebourg-1141718

     

     


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  • Les décevantes propositions

    du président MACRON dévoilées

     ’’Tout ça pour ça’’

    Les décevantes propositions  du président MACRON dévoilées ’’Tout ça pour ça’

    Le paquebot France se dirige droit sur l'iceberg et va se fracasser

     sur les glaces de l'incompréhension.

     

    Jupiter n'a pas encore tonné ses réponses, mais plusieurs médias dont l'AFP ayant eu copie de son allocution, on a en gros les éléments des réponses qu'il va confirmer jeudi prochain, ayant pris le temps d'apprécier avant, le mouvement des gilets jaunes du 20 Avril pour moduler éventuellement ses réponses définitives. Jeudi prochain sauf nouvel imprévu, il annoncera ces mesures qui peuvent être modifiées ou étoffées, si le ballon d'essai lui parait insuffisant. Pour l'instant, on ne peut analyser que cette mouture.

    L'autisme du pouvoir que révèle cette mouture, conduira la nation au désordre, et réduira le rôle du quinquennat à éteindre les incendies qu'il a lui-même allumés.

    Le peuple de France ne supportera plus aucune réforme, aussi justifiée puisse-t-elle paraître. Le mépris avec lequel on l'a traité, l'enfumage de 4 mois de faux débats pour essayer de faire mourir à petit feu la protestation par des moyens parfois indécents, alors que les mesures à prendre étaient évidentes et à prendre immédiatement ont dissous toute confiance.

    Les Français n'étaient pas dupes, environ 70% d'entre eux savaient qu'il n'y avait rien à attendre de cette mascarade, de ces shows de campagne pour redorer un blason présidentiel flétri.

    Résultat de 4 mois de gestation

    Quelques mesurettes, sans aucune réponse à la hauteur des problèmes posés, après une dernière admonestation de Jupiter : « attention aux fausses impatiences. »

    --- Une baisse des impôts pour les classes moyennes, financées par la suppression de niches fiscales. A quelle hauteur ? Quelles niches fiscales ? Certaines ont des effets positifs. C'est le flou, et comme disait Martine Aubry « quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup »

    --- Une revalorisation des retraites inférieures à 2000 euros (par personne ou par foyer ?) par rapport à l'inflation. C'est simplement scandaleux et cynique. Les retraites sont au prorata des cotisations, du retraité, c'est un  pas une aumône, c'est le cas pour toutes les retraites, et si on ne veut pas que cette retraite soit diminuée, amputée, que le pouvoir d'achat se réduise comme peau de chagrin, il faut qu'elle progresse suivant l'inflation.

    16 millions de retraités sont concernés, et une grande majorité d'entre eux continuera à voir son pouvoir d'achat baisser. Pourquoi faire semblant de faire une faveur alors que c'est juste le résultat de retenues salariales ?

    La CSG a amputé toutes les retraites et les salaires, augmentée de 1,7% en janvier 2018, ce qui a fait pour un revenu de 2000 euros, 408 euros de moins par an.

    --- Gel de fermetures des écoles et des hôpitaux pendant 3 ans. Attention à la sémantique, l'embrouille n'est pas loin. On ne ferme pas des écoles, mais des classes, on ne ferme pas des hôpitaux, mais des services. Le piège est là, la désertification continuera.

    --- Un RIC local, on ne pouvait se moquer du monde plus ouvertement. Eventuellement petit peuple de France, vous pourrez peut-être vous exprimer sur la pertinence d'un rond-point ou le nom à donner à une rue, c'est la limite de capacité que ceux qui sont trop intelligents et subtils peuvent vous accorder.

    --- Suppression de l'ENA. Annonce ridicule qui est à mille lieues des problèmes des français. La réponse attendue par tous les français et pas seulement celles concernant les gilets jaunes, à l'approche des élections européennes, était une réponse à de véritables problémes par de véritables mesures.

    Sur les véritables grands problèmes, tels que proportionnelle pour que notre démocratie représentative mérite son nom, l'immigration, premier souci des peuples pour l’Europe, l'ISF, et d'autres sujets majeurs, ni écoute, ni référendum ni RIC. Tous ces sujets sont mis sous le tapis, on ne consent même pas à les évoquer.

    Alors, désespoir, colère, fatalisme, soumission, quelles seront les réactions à cette erreur politique majeure, la réponse ne se fera pas attendre.

    Cet autisme du pouvoir conduira à une situation semi insurrectionnelle, qui provoquera en France des difficultés économiques qui aggraveront encore les problèmes sociaux.

    Mais le pouvoir ne pourra surtout pas se plaindre de conséquences dont il est en grande partie la cause si jeudi, les propositions restent en l'état.

    SOURCE :  https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-decevantes-propositions-de-214419 

     


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  • Mes Cathédrales

    19 AVRil 2019

    PAR GTK

    BLOG : LE BLOG DE GABRIELLE TEISSIER K

    Mes Cathédrales sont en chair et en sang. Elles souffrent, parfois le martyr. Elles me font lever le matin, pour exiger toujours plus de justice et plus de fraternité. De liberté aussi, pour tous.

    Même pas désolée de vous le dire, les hommes qu’on nomme grands, la vie d’un seul être humain, martyrisé, violenté, tué pour son origine ou pour ses idées vaut plus que tous vos monuments…

    Aucune cathédrale, aucun édifice religieux n’abritera jamais notre dignité, notre humanité, tant que des enfants, des femmes et des hommes seront martyrisés dans des conflits commandés par la puissance et l’argent et que d’autres, pour les mêmes raisons, mourront de faim et de soif. 

     

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    Une cathédrale ne vaudra jamais

     une vie humaine 

    Ah, si seulement nous pouvions nous montrer aussi sensibles à la souffrance humaine qu'à l'incendie d'une cathédrale, aussi sublime soit-elle.

    Une cathédrale ne vaudra jamais une vie humaine

    À l'intérieur de Notre-Dame de Paris, le 16 avril 2019 | Ludovic Marin / AFP

    Je n’ai pas l’amour des vieilles pierres. Je ne l’ai jamais eu.

    Rendu en un lieu fameux pour ses monuments antiques ou ses ruines, je préfère m’attarder à la terrasse d’un café regarder les passants que de perdre mon temps à les contempler.

    Elles ne m’inspirent rien, sinon un vague et profond ennui. J’ai beau rester planté devant elles, je ne vois rien qui puisse susciter mon intérêt. De savoir qu’elles ont traversé des siècles, enjambé des millénaires, résisté à l’usure du temps, me laissent insensible. Je n’en suis pas particulièrement fier –je n’aurais aucune raison de l’être–, mais c’est ainsi.

     peux rester des heures à contempler l’océan, le va-et-vient des vagues, le lent écoulement de l’écume sur le sable, la splendeur d’un coucher de soleil dansant sur les vagues ensanglantées de la mer incendiée. Mais cinq minutes me suffiront pour visiter un théâtre antique, une vieille église, un ouvrage du temps jadis, ces endroits où le temps s’est figé, immobilisé, pétrifié en une sorte de paralysie mémorielle devant laquelle nous serions forcés de nous agenouiller pour la révérer à coups de «ah, comme c’est beau!», «oh, quelle splendeur!», alors que gisent devant nous seulement quelques vestiges sans grand intérêt, hormis celui d’avoir triomphé du temps.

    J’ai soif d’éternité, d’infini, de perpétuel émerveillement, de ce que précisément les êtres humains ne peuvent m’offrir : l’immensité des cieux, la majesté des montagnes, l’aplomb d’un précipice, la malice d’un cours d’eau, la franchise d’une falaise, le vallonnement de collines qui entre ciel et mer se perdent à l’horizon et vagabondent parmi pâturages et champs, le spectacle toujours recommencé de la nature dévoilant ses mille et un trésors en une farandole ensorcelée.

    Pour autant, je ne suis pas resté indifférent à l’incendie de Notre-Dame de Paris. Quelle imbécilité c’eût été. Ce que le génie humain avait accompli, le feu l’a défait. Et dans cette destruction, chacun a mis un peu du sien –moi compris : des souvenirs d’enfance et des images du passé, de l’effroi et de la tristesse face à ce monument qui s’effaçait et nous laissait encore un peu plus seuls avec nous-mêmes ; la fragilité de toute chose, l’éphémère de nos vies, la vieillesse de nos sentiments et l’éternité de l’humanité. Son besoin jamais rassasié de transcendance.

    Et en même temps, pendant que les flammes ravissaient à la cathédrale sa beauté et sa splendeur, son âme et son histoire, le récit de son épopée et sa légende des siècles, parmi les sanglots éplorés de Quasimodo et d’Esmeralda, je ne pouvais m’empêcher de penser combien nous sommes inconstants et incohérents dans nos passions humaines.

    Si seulement nous étions plus sensibles aux souffrances d’autrui qu’à la destruction de morceaux de bois, de poutres, de pierres, dont demain déjà nous ressusciterons les fantômes pour enjoliver à nouveau le ciel de Paris de leurs présences enchanteresses.

    Si seulement, avec la même sincérité et intensité de sentiments, nous pouvions nous émouvoir du sort de ceux qui n’ont rien, de ceux qui fuient le malheur pour mieux mourir dans nos mers, de ceux que nos égoïsmes, nos calculs, nos inerties condamnent à l’errance, à la fuite ou à la mort, combien alors nous pourrions être à la hauteur de cette cathédrale qui, envers et contre tout, continuera à s’élever haute dans le ciel pour mieux communier avec les esprits célestes et chanter la fraternité terrestre en un odieux paradoxe dont nous sommes tous un peu complices.

    À mes yeux, aucune cathédrale, pyramide, musée, arc de triomphe, colisée, abbaye, chapelle, temple, synagogue, mosquée, joyaux architecturaux d'hier ou d'avant-hier ne valent la vie d’un être humain, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne.

    Les vies qui s’en vont ne reviennent jamais. On ne peut pas les ressusciter et aucune fortune personnelle, aucun appel au don, à la solidarité nationale, à la générosité de tous, ne ramènera sur terre celui mort d’avoir trop souffert, mort d’indifférence, mort de solitude, mort de pauvreté, mort dans l'indigence la plus absolue. Seules ces pertes-là sont irréparables.

    Irréparables.

    SOURCE : http://www.slate.fr/story/175926/sagalovitsch-incendie-notre-dame-paris-cathedrale-vie-humaine?utm_source=Ownpage&_ope=eyJndWlkIjoiZGJiNGZiODY1YzRhMTRkMDBjYjkyNTkyYzg1MjcxYjQifQ%3D%3D

     

     

    Notre-Dame : la Fondation Abbé Pierre

     s'adresse aux riches donateurs

    Une cathédrale ne vaudra jamais une vie humaine

    Nous sommes très attachés au lieu des funérailles de l’abbé Pierre. Mais nous sommes également très attachés à son combat."

    Donner des centaines de millions d’euros pour reconstruire un lieu où les croyants pourront prier pour les plus pauvres, c’est bien. Mais si l’on pouvait aussi donner un peu d’argent directement aux plus pauvres, ça serait pas mal aussi. Voici, en somme, le message que tient à faire passer la Fondation Abbé Pierre.

     « Une cathédrale millénaire en feu, oui, ça choque tout le monde. Mais des gens qui meurent dans la rue, ça ne choque plus personne. Il y en a 3, 4 par jour qui meurent dans la rue, des enfants, des femmes, des hommes. Un milliard d’euros récoltés, c’est l’équivalent de 20 années de budget de la fondation Abbé Pierre. S’ils ont de quoi lâcher 300 millions d’euros en une nuit, je pense qu’ils ont des dessous de matelas assez confortables et nous, les mal-logés, ceux qui sont dans la merde, on en a besoin. »

    Merci d'arrêter la vidéo après le sujet concerné

     


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  • Béziers sera-t-elle la seule ville en France à avoir une rue Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc ?

    C'était encore la rue du 19-Mars-1962

    Béziers sera-t-elle la seule ville en France à avoir

    une rue Commandant-Hélie-Denoix-de-Saint-Marc ?

    J'apprends que le 11 mai prochain, aura lieu l'inauguration
    de la rue "Hélie Denoix de Saint Marc",
    à Bollène, dans le Vaucluse.
     

     

     

    À l’initiative de son maire, d'extrême-droite Marie-Claude BOMPARD, la commune de BOLLÈNE débaptisera, le 11 mai prochain, la rue du « 19 mars 1962 » et la rebaptisera du nom  d’« Hélie Denoix de Saint Marc », en présence de la famille du Commandant.

     



    Mais en attendant parcourons

    le remarquable article de l’historien Gilles Manceron

    "Hélie Denoix de Saint Marc

    ou la fabrication d’un mythe"

     

     Parmi les mythes qu’on retrouve dans le Livre blanc de l’armée française en Algérie et sur le site internet consacré à Hélie Denoix de Saint-Marc est la légende de l’homme sage et attaché à la vérité qu’aurait été cet officier. Sa vie est présentée de façon à susciter une admiration pour sa personne, qu’on cherche à faire rejaillir à la fois sur les parachutistes de la Bataille d’Alger dont il a été le porte-parole, sur les putschistes d’avril 1961 dont il a fait partie et sur les chefs de l’OAS avec lesquels il s’est retrouvé emprisonné. Mais une telle construction n’est possible qu’au prix de l’oubli ou de la déformation de certains éléments de l’histoire qu’il est utile de rappeler.

    Le site internet consacré à Hélie Denoix de Saint Marc le présente comme « un sage » qui cherche « à livrer sa part de vérité », et parle de son « exigence de vérité ». Or son discours est truffé d’occultations, de trous de mémoire, de « vérités officielles » et de contre-vérités flagrantes. Loin d’aller dans le sens d’un regard historique apaisé, c’est plutôt une assez habile tentative de réhabilitation de la conduite de la guerre par l’armée française au Vietnam puis en Algérie, ainsi qu’une justification de la rébellion des ultras en avril 1961 contre les institutions de la République.

    Certes, l’engagement d’Hélie Denoix de Saint Marc très jeune dans la Résistance et le récit de sa déportation à Buchenwald forcent le respect, mais ce qui est escompté par un certain discours à son propos, qui tient précisément de la construction d’une légende, c’est l’idée que le parcours de cet homme entre 1940 et 1945 légitimerait ses choix entre 1955 et 1961, ou encore que sa propre déportation sous le nazisme confirmerait ses dénégations ou ses minimisations de la torture pratiquée par l’armée française en Algérie. Dans cette dernière période, il a croisé la route de bien d’autres anciens résistants et déportés dont la plupart ont pris des positions résolument opposées aux siennes en ce qui concerne l’usage de la torture, tel le ministre de la Justice Edmond Michelet, le secrétaire général de la préfecture d’Alger Paul Teitgen ou le général Jacques de Bollardière, saint-cyrien, condamné à mort en 1940 par un tribunal militaire vichyste et compagnon de la Libération. Le président de l’Association des anciens déportés d’Algérie n’était autre qu’Yves Le Tac, l’un des animateurs en 1960 des mouvements gaullistes favorables à l’autodétermination de l’Algérie, qui fera l’objet de trois tentatives d’assassinats de la part des hommes de l’OAS qu’Hélie Denoix de Saint Marc s’abstient de désavouer. Le passé de Saint Marc pendant la seconde guerre mondiale ne peut donc pas être utilisé pour induire une approbation de sa conduite en Algérie entre 1955 et 1961.

    Les méthodes des guerres coloniales 

    Après avoir participé à la guerre d’Indochine puis à l’expédition de Suez, il a été affecté en Algérie au 1er Régiment étranger de parachutistes (1er REP). On attendrait de sa part, cinquante ans plus tard, la réflexion d’un officier français de la Légion sur ce qu’on désignait alors pudiquement par le terme de « pacification ». Sur cette manière de faire la guerre, les témoignages, depuis cinquante ans, se sont amoncelés, venant aussi bien d’appelés, d’officiers français que de civils ou d’anciens maquisards algériens – témoignages à passer, bien entendu, au crible de l’analyse critique, mais dont l’abondance permet de reconstituer, autant que faire se peut, cette forme de guerre. Il n’est qu’à lire, par exemple, pour en avoir une idée, le récit de l’appelé Jacques Pucheu intitulé « Un an dans les Aurès. 1956-1957 », publié par Pierre Vidal-Naquet dans Les crimes de l’armée française pour mesurer à quel point les conventions internationales protégeant les populations civiles en temps de guerre et régissant le sort des prisonniers de guerre ont été violées au cours de ces opérations dites de maintien de l’ordre.

    Les actes précis qui ont fait partie de la « pacification » à laquelle se livrait l’armée française en Algérie ne sont abordés ni dans ses propres récits, ni dans les ouvrages et articles qui reprennent ses propos et cultivent sa légende, ni sur le site internet qui lui est consacré. Tout au contraire, c’est une interview de lui qui s’étale sur dix pages, en ouverture du Livre blanc de l’armée française en Algérie paru en 2001 et dont l’objet était de démentir et disqualifier les nouveaux travaux historiques, témoignages, articles de presse et films qui avaient, en 2000 et 2001, apporté des éclairages plus précis sur la conduite de l’armée française dans la guerre d’Algérie, en leur opposant une version mise à jour du discours officiel destiné à justifier ces méthodes.Cette place accordée à Hélie de Saint Marc, officier au grade modeste de commandant, dans une opération telle que ce Livre blanc soutenue par plus de cinq cents généraux pourrait surprendre si on ne comprenait pas que cet officier est l’un des rares parmi les jusqu’au-boutistes de l’Algérie française à avoir un passé de résistant et de déporté et une allure qui tranche avec le profil de baroudeur de beaucoup d’autres.

    La torture durant la Bataille d’Alger 

    Pendant la bataille d’Alger, en 1957, le capitaine Denoix de Saint Marc a été chef de cabinet du général Massu, qui, à la tête de la 10e division parachutiste, s’était vu confier les pouvoirs de police sur le Grand Alger, et chargé à partir de mai 1957 des relations avec la presse. Aux fonctions qu’il occupait, Saint Marc était parfaitement au courant des méthodes de la Bataille d’Alger, de ce qui se passait à la villa Sésini et à la villa des Roses, et autres lieux de tortures de sinistre mémoire pratiquées par les hommes du 1er REP.Sorte d’attaché de presse du général Massu à partir du mois de mai, son travail consistait à défendre et à justifier aux yeux de l’opinion le rôle de police joué dans le Grand Alger par la 10e division parachutiste. Son passé de résistant déporté et son allure différente de celle de la plupart des autres officiers parachutistes l’avaient fait choisir pour tenter de faire passer auprès de la presse et des hommes politiques venus de France le discours de l’armée destiné à jeter un voile pudique sur la torture et des exécutions sommaires.

    Loin de se livrer à un effort de lucidité sur le passé, Saint Marc le reconstruit. Il affirme, par exemple, que les fonctions de police ont été imposées contre sa volonté à la 10e division parachutiste et à Massu « à son corps défendant », par Robert Lacoste et Guy Mollet, ce qui est contraire à la réalité. En fait, Massu, secondé et conseillé par les colonels Roger Trinquier, commandant adjoint de la 10e division parachutiste, et Yves Godard, chef d’état-major puis commandant adjoint de la division, avait énoncé depuis longtemps les moyens à employer pour lutter contre le FLN et dont il réclamait la charge d’appliquer. Nommé en août 1956 à la tête d’une commission chargée d’élaborer une doctrine de contre-terrorisme urbain, il a élaboré avec Godard et Trinquier une note préconisant de donner à l’armée la charge du maintien de l’ordre et précisant les méthodes qu’elle devrait employer, et qui seront celles-là mêmes de la Bataille d’Alger :

    «  1/ Tout individu entrant dans une organisation terroriste, ou facilitant sciemment l’action de ses éléments (propagande, aide, recrutement, etc.), est passible de la peine de mort.
    2/ Tout individu, appartenant à une organisation terroriste et tombant entre les mains des forces spécialisées du maintien de l’ordre, sera interrogé sur le champ, sans désemparer, par les forces mêmes qui l’ont arrêté.
    3/ Tout individu suspecté d’appartenir à une organisation terroriste pourra être arrêté chez lui et emmené pour interrogatoire devant les forces spécialisées de l’ordre, à toute heure du jour et de la nuit
     » …

    Trinquier, Godard, et leur chef Massu qui reprenait leurs théories, ont affirmé, dès 1956, détenir la solution pour rétablir l’ordre et appelé explicitement Robert Lacoste et le gouvernement à leur donner les moyens de le faire en confiant à l’armée et aux parachutistes les pouvoirs de police car « nos lois actuelles sont inadaptées au terrorisme ». Une note du 22 septembre 1956 signée Massu précisait : « Dans le cadre de la mission de l’armée en AFN, il apparaît nécessaire de préciser celle des unités de parachutistes. […] pour tout observateur militaire quelque peu averti et impartial, le problème actuel de l’AFN s’apparente à la pacification. L’armée résoudra ou non ce problème : mais elle apparaît seule susceptible d’y parvenir ». Dans les derniers jours de 1956, les autorités civiles ont accédé à ces demandes et accordé finalement à l’armée, et précisément aux parachutistes, ce qu’ils réclamaient depuis des mois. La directive de février 1957 du 2e bureau de la 10e division parachutiste confirmera la mise en œuvre des méthodes qu’elle avait préconisées : « depuis un an et demi l’emprise rebelle sur l’Algérie n’a fait que croître […]. Si l’on veut extirper la plante malfaisante, il faut détruire la racine. Cette tâche incombe théoriquement aux différentes polices, mais l’expérience de dix ans de guerre subversive a prouvé que c’était aussi la tâche de l’armée. En fait, la destruction de l’infrastructure politico-administrative rebelle est la mission numéro un de l’armée ».

    La 10e division parachutiste n’a pas reçu des gouvernants civils des pouvoirs de police à son corps défendant, elle a élaboré une méthode de guerre qu’elle a présentée comme la seule solution face au terrorisme et demandé au pouvoir civil de l’appliquer. Or Hélie Denoix de Saint Marc, chargé au sein du cabinet de Massu en 1957 d’expliquer et de justifier l’action de la 10e division parachutiste en matière de police, dit aujourd’hui : « Je pensais à cette époque et je le pense toujours […] l’armée ne doit pas se voir confier des missions de police ». Qu’il pense cela aujourd’hui, acceptons-en l’augure et déduisons qu’il aurait, par conséquent, changé d’avis, mais qu’il l’ait pensé à l’époque tout en acceptant la fonction consistant à convaincre l’opinion française du contraire, on ne pourrait qu’en conclure un singulier manque de courage de sa part. Il eut été logique, alors, qu’il réagisse comme l’a fait, en mars 1957, le général de Bollardière qui pensait cela et qui l’a dit, qui a protesté contre le fait qu’on ait confié des pouvoirs de police à l’armée et les méthodes qui en découlaient. Commandant le secteur Est-Atlas Blidéen de la Région militaire d’Alger, il a fait part le 7 mars au commandant de la région militaire de son désaccord avec Massu : « Convoqué ce jour à dix heures par le général Massu, j’ai été obligé de prendre conscience du fait que j’étais en désaccord absolu avec mon chef sur sa façon de voir et sur les méthodes préconisées. Il m’est donc impossible de continuer honnêtement à exercer mon commandement dans ces conditions. J’ai donc l’honneur de vous demander d’être immédiatement relevé de mes responsabilités et remis à la disposition du commandement en France ». A l’opposé de Bollardière, Saint Marc a suivi le courant. Il a accepté de justifier que l’on confie des missions de police à l’armée et les méthodes qui en découlaient. Bollardière pensait-il à lui quand, évoquant l’attitude d’alors de nombre d’autres officiers parachutistes, il écrivit : « Dans cette période où l’hésitation et l’attentisme de beaucoup m’écœuraient, j’éprouvais le besoin d’un choix clair.

    Quant à son rôle de relations avec la presse, Saint Marc affirme : « vis-à-vis d’eux, j’ai toujours essayé d’être honnête, je crois ne jamais leur avoir menti, je ne leur ai pas toujours dit la vérité, mais je crois ne leur avoir dit que des vérités ». Faire l’histoire de la Bataille d’Alger oblige pourtant à dire que le rôle de l’officier de presse de la 10e division parachutiste a été précisément en 1957 d’organiser le mensonge. Et quand un site internet se voue aujourd’hui à l’hagiographie du vieillard à l’allure vénérable qui prononce ces paroles, on ne peut que songer à la phrase de Pierre Vidal-Naquet : « il vaut mieux, pour une nation, que ses héros, si elle en a encore, en dehors de ceux, éphémères, que choisissent chaque semaine deux émissions concurrentes de télévision, ne soient pas des menteurs ».

    Que dit aujourd’hui Saint Marc de la torture ? Il prétend avoir été à l’époque et être aujourd’hui « contre la torture » tout en disant qu’il faut parfois employer « des moyens que la morale réprouve » : « Dans l’action, que faut-il faire si vous vous trouvez responsable du maintien de l’ordre dans un quartier où les bombes éclatent, est-ce que vous allez essayer de sauver des vies humaines au risque de vous salir les mains ou bien vous allez refuser de vous salir les mains au risque d’accepter que des innocents meurent ? »  Il a beau prendre la précaution d’ajouter « Je n’ai pas de réponse », sa manière de poser le problème vise à justifier l’emploi de la torture, sous couvert, comme il le dit encore, « d’accepter certains moyens condamnables pour éviter le pire » .

    C’est l’argumentaire de tous ceux qui légitiment « dans certains cas » l’utilisation de la torture. On le retrouve dans le Livre blanc de l’armée française en Algérie, dont le texte d’ouverture – signé par 521 officiers généraux français ayant servi en Algérie – justifie la torture et les exécutions sommaires d’alors en les présentant comme une nécessité. On peut y lire, par exemple, que « ce qui a caractérisé l’action de l’armée en Algérie, ce fut sa lutte contre toutes les formes de torture, d’assassinat, de crimes idéologiquement voulus et méthodiquement organisés » .

    Laisser entendre la possibilité du recours à la torture, c’est aussi prendre le contre-pied des engagements formels de la France, l’un des premiers États à ratifier la Convention internationale contre la torture de 1984 qui dispose qu’« aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoqué pour justifier la torture ». Là encore, le discours confus de Saint Marc se distingue du langage clair de Bollardière qui a parlé de « l’effroyable danger qu’il y aurait pour nous à perdre de vue, sous le prétexte fallacieux de l’efficacité immédiate, les valeurs morales qui seules ont fait jusqu’à maintenant la grandeur de notre civilisation et de notre Armée » – Bollardière qui a été envoyé en forteresse, et, à la différence de Saint Marc et des officiers condamnés pour leur participation au putsch et à l’OAS réintégrés pleinement dans leur grade par la loi de novembre 1982 voulue par François Mitterrand, qui, lui, n’a jamais été réintégré dans ses droits…

    Ressassant, encore aujourd’hui, la thèse de l’efficacité de la torture, Saint Marc n’a même pas connu l’évolution tardive de son chef d’alors, le général Massu, qui, à la fin de sa vie, a remis en cause le bien fondé de ces méthodes : « Non, la torture n’est pas indispensable en temps de guerre… Quand je repense à l’Algérie, on aurait pu faire les choses différemment ».

    Le putsch d’Alger 

    Dans le putsch du 21 avril 1961, Hélie de Saint Marc a à la fois assumé une responsabilité importante et joué un rôle de comparse. Les organisateurs du complot étaient les colonels Broizat, Argoud, Godard, Lacheroy et Gardes, les généraux Salan, Jouhaux et Gardy et les civils extrémistes qui avaient constitué au début de 1961 l’OAS. Pour eux, le putsch n’était qu’un moment dans un combat qui avait déjà commencé, avec les premières désertions comme celle du lieutenant du 1er REP Roger Degueldre et avec les premiers attentats terroristes, comme l’assassinat à Alger de l’avocat maître Popie le 25 janvier, et qu’ils poursuivraient après l’échec du coup d’Etat. Le capitaine Saint Marc se trouvait alors à la tête du 1er REP par intérim, en l’absence de son chef le colonel Guiraud en permission en France, un régiment largement acquis aux idées des ultras favorables à la poursuite de la « guerre révolutionnaire » contre le FLN par tous les moyens, quitte à se rebeller contre les institutions de la République, et qui avait probablement été rapproché d’Alger et cantonné à Zéralda dans la perspective de la préparation du coup d’Etat. Saint Marc n’apparaissait pas lié aux hommes de l’OAS ni aux militaires qui en étaient proches, il avait même quitté l’armée pendant environ six mois, donnant sa démission et tentant une expérience professionnelle en Italie en 1959, avant de revenir en Algérie et d’être réintégré au 1er REP.

    C’est au dernier moment qu’il a été mis au courant du projet de putsch et il s’est borné à suivre les sous-officiers et les hommes de son unité qui était la plus acquise à cette opération. Tout indique qu’avec la présence du lieutenant Roger Degueldre, déserteur depuis janvier et revenu clandestinement à Zéralda, la préparation de la rébellion du 1er REP était déjà fort avancée, impliquant l’ensemble des commandants de compagnie, et, quand Degueldre et des civils de l’OAS ont approché Saint Marc pour savoir s’il se joindrait au plan prévu et lui proposer de rencontrer Challe, ils étaient très certainement résolus dans le cas contraire à le neutraliser par la force, comme l’ont été des officiers loyalistes tels les généraux Gambiez et Vézinet. De son ralliement aux conjurés, Saint Marc fait un récit très théâtral, lui aussi reconstruit rétrospectivement, qui lui donne, contre toute vraisemblance, un rôle décisif dans le basculement du 1er REP. Il dit avoir répondu, après un long silence, au général Challe : « je pense que le 1er REP me suivra », alors que son choix a plutôt été de suivre ses subordonnés et de rester avec son régiment que de l’inciter à se rebeller.

    Les quelque 2 000 hommes du 1er REP qu’avaient rejoints, outre Degueldre, des officiers qui en avaient été écartés pour n’avoir pas caché leur hostilité à la politique algérienne de la France (notamment Sergent, La Briffe, Ponsolle, Godot et La Bigne), a marché sur Alger et a pris le contrôle des principaux points stratégiques de la ville. Quand le putsch a échoué, Saint Marc, à la différence de ceux-ci, n’est pas entré en clandestinité pour continuer le combat au sein de l’OAS. Pourtant, par la suite, ces jusqu’au-boutistes de l’Algérie française qui l’avaient rallié à leur projet et utilisé lors du putsch, choisiront d’utiliser encore sa personnalité comme un emblème de leur combat, celle-ci ayant des aspects sensiblement plus respectables que celles des Sergent, Degueldre et autres instigateurs du pronunciamento, déserteurs, plastiqueurs et assassins qui ont continué leur lutte après le 24 avril 1961 par des voies terroristes.

    Il est vrai que Denoix de Saint Marc semble accepter d’être ainsi utilisé. Officier putschiste qui s’est livré à la justice et n’a pas rejoint l’OAS, il accepte cependant d’être l’objet de cette récupération par les nostalgiques de son combat en gardant le silence sur l’OAS et en s’abstenant de condamner son action ou même de l’évoquer. Il fait, pour cela, l’éloge d’une loi du silence qui revient à une solidarité tacite et à sens unique avec ceux qui ont déserté et combattu avec cette organisation terroriste. Pour justifier ce choix, il cite volontiers Saint-Exupéry : « Puisque je suis l’un d’eux, je ne renierai jamais les miens, quoi qu’ils fassent, je ne parlerai jamais contre eux devant autrui ; s’il est possible de prendre leur défense, je les défendrai ; s’ils se sont couvert de honte, j’enfermerai cette honte dans mon cœur et je me tairai ; quoi que je pense alors d’eux, je ne servirai jamais de témoin à charge » La phrase de Saint-Exupéry est elle-même discutable si on l’érige en règle générale, car elle pourrait alors justifier toutes les complicités et toutes les non dénonciations de crimes que la loi et la morale réprouvent. La prendre au pied de la lettre et pousser sa logique à son terme risque d’aboutir aux limites de l’esprit de corps, à une sorte d’omerta aux allures de solidarité mafieuse. En l’occurrence, Saint Marc fait de cette règle un usage à sens unique. Qui sont, finalement, ceux qu’il considère comme « les siens » ? Ses légionnaires et militaires putschistes et tous ceux qui ont fait partie de l’OAS. Sur eux, il ne veut rien dire, même s’il sous-entend par l’usage qu’il fait de cette citation qu’ils se sont, par certains de leurs actes, « couverts de honte ». Mais il n’observe pas la même réserve quand il participe au Livre blanc de l’armée française en Algérie qui s’en prend aux partisans de la paix en Algérie, du général de Gaulle à Bollardière, en passant par le général Katz qui a lutté dans des conditions difficiles contre l’OAS à Oran en 1962. Pas plus qu’il ne ressent le moindre devoir de solidarité avec les citoyens français qui s’étaient prononcés massivement par référendum le 8 janvier 1961, avec 75% de oui, en approuvant « l’autodétermination des populations algériennes ». Sans parler des journalistes, hommes politiques, écrivains et artistes qui avaient dénoncé à l’époque qu’on confie les pouvoirs de police à l’armée et les méthodes qui en découlaient, traités dans ce Livre blanc de « porteurs de valises » du FLN et vis-à-vis desquels nulle obligation de réserve n’empêche ce livre de proférer les plus infamantes accusations de trahison.

    Ceux qui cherchent à utiliser la légende de Denoix de Saint-Marc tentent aussi de détourner à leur profit un film documentaire qui lui a été récemment consacré, en proposant son achat sur le site internet entièrement voué à sa légende et qui propose entre autres un lien renvoyant à l’Association des amis de Raoul Salan. Il s’agit d’un épisode d’une série de Georges Mourier intitulée « Le choix des hommes » dont la thématique générale est de brosser le portrait d’individus qui, à un moment donné, se sont trouvés contraints d’effectuer un choix dramatique dans un contexte de crise. Sur ses sept épisodes, la plupart ne concernent pas les questions coloniales mais la seconde guerre mondiale, et son réalisateur est étranger à toute intention d’éloge nostalgique de la colonisation. Dans le film Croire ? Georges Soubirous, déporté au camp de Dora, évoque la foi qui lui a permis de tenir et qu’il a abandonné depuis ; dans Agir ? Gilbert Brustlein revient sur l’attentat que, jeune résistant communiste, il a commis le 20 octobre 1941 contre un officier allemand, provoquant les représailles contre les 27 otages de Chateaubriant ; dans Trahir ? Paul Nothomb, aviateur communiste et compagnon d’armes d’André Malraux dans la guerre d’Espagne, revient sur le moment où, arrêté et torturé en mai 1943 par la Gestapo, il a feint de se rallier en s’efforçant de ne par trahir ses amis ; dans Mentir ? Jacques Bureau, membre en 1943 d’un réseau de résistance franco-anglais, raconte qu’interrogé par les Allemands, il leur livra de fausses informations sur un débarquement imaginaire que les services anglais leur avaient données dans ce but ; dans Tricher ? le français Jacques Rossi, militant communiste et agent du Komintern, rappelé d’Espagne à Moscou en 1937, dit comment il a été pris dans les purges staliniennes et a fait dix-neuf ans de Goulag, ne rentrant finalement en France qu’en 1985. Seuls, deux épisodes de cette série, produite par les Films de la Lanterne et RTV, renvoient à la guerre d’Algérie, et, en dehors de Servir ? consacré à Hélie Denoix de Saint Marc, l’autre, intitulé Combattre ?, porte sur un homme au parcours bien différent : Abdelkader Rahmani, qui, jeune officier de l’armée française né en Algérie, avait décidé avec 52 autres officiers d’origine algérienne d’écrire au président Coty pour lui demander d’arrêter la guerre et fut, comme tous les autres, arrêté et emprisonné.

    Mais seul celui consacré à Hélie Denoix de Saint Marc est distribué en DVD, par les éditions LBM, et les intentions du réalisateur risquent d’être singulièrement détournées par sa diffusion, isolée des autres épisodes, dans un cadre idéologique qui cherche à instrumentaliser cette légende. D’autant que le choix du documentariste de laisser s’exprimer librement les différents témoins sur le moment où ils ont été amenés à prendre une décision dramatique, conduit, dans le cas de ce film, à ce que Saint Marc délivre son récit rétrospectif de la bataille d’Alger et du putsch sans que personne ne vienne mettre le doigt sur ses reconstructions du passé et ses omissions. Sans explication historique du contexte, on peut craindre que l’utilisation de ce film, séparé délibérément du reste de la série, serve à conforter des discours nostalgiques et éloigne d’une véritable histoire apaisée de la guerre d’Algérie. 

    Reconnaissance ou déni du passé ? 

    En 2002, Hélie Denoix de Saint-Marc et August von Kageneck, ancien officier de la Wehrmacht, ont publié sous le titre Notre histoire. 1922-1945, un livre fait de dialogues qui témoigne parmi d’autres de la réconciliation franco-allemande pour laquelle von Kageneck avait beaucoup œuvré. La démarche de l’officier allemand était fondée sur la reconnaissance des crimes nazis, qu’il avait tenu à exprimer notamment en se rendant en 2001 à Oradour-sur-Glane. Hélie de Saint Marc n’a pas fait par rapport aux guerres du Viet-Nam et d’Algérie de démarche analogue. Tout au contraire, par une série d’omissions et de contre-vérités, il fait obstacle à l’écriture de l’histoire et reproduit les dissimulations et les reconstructions les plus contestables sur notre passé colonial.

    Gilles Manceron, historien  

     


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  • L’indécence

    L’indécence

    La girouette de Notre Dame de Paris a été retrouvée. Ouf, la France est sauvée.

    Celle du téléthon des milliardaires au chevet d’un monument, celle du président qui parle comme un pape, celle des médias qui ne parlent plus que de patrimoine et de religion catholique… Les pauvres attendront le bon vouloir du prince, comme au Moyen-Âge. Et ils appellent ça le progrès.

    Moi je croyais que nous étions en République…

    Le président ne parlera pas au peuple -celui d’en bas- qui attend les réponses au fameux grand débat… On connaît la liste de ce qu’il devait annoncer, qui a fuité exprès. Mais comme le président est tout puissant et qu’il n’a pas dit qu’il fera, c’est comme si rien n’était acquis. Pour lui la priorité ce sont les touristes qui viennent à Paris, première destination mondiale. Et le tourisme ça rapporte gros.

    Le milliard de dons sera atteint dans la journée. Un record. On connaît la liste des milliardaires qui ont mis la main à la poche -pas la leur celle de leurs salariés sans lesquels leurs entreprises ne tourneraient pas aussi rond-, pour restaurer la Cathédrale. En 2018, les dons aux associations humanitaires ont chuté de 260 millions d’euros. En 2019 ce sera pire. Et les donateurs modestes vont devoir choisir entre la restauration de la Cathédrale et les associations qui viennent en aide aux plus démunis. Une Cathédrale, surtout celle de Notre-Dame de Paris ça a de la gueule. Donner pour les personnes qui dorment à la rue ou qui sont réfugiées, c’est un puits sans fond. On ne voit jamais le résultat. Au contraire. Ils sont toujours plus nombreux à dormir dans nos rues. Indécence. Pourtant, il y a plus de divin dans chaque être humain, même celui qui fait la manche qu’il n’y en a dans tous les édifices religieux…

    Là, avec notre Dame, chacun pourra se rendre sur les lieux dans cinq ans -il veut le président, que tout soit beau pour les JO qui se tiennent à Paris- et voir à quoi il a participé. On le sait à l’avance, ce sera magnifique, encore plus beau. On se console en se disant que ça donnera du travail à des ouvriers… Même si on nous prévient déjà que ce seront des travailleurs spécialisés et qu’on en manque. Il y aura bien des travaux pénibles et plus risqués sur ce vaste chantier pour des travailleurs sans papier qui ne comptent pour rien. Indécence.

    Gabrielle Teissier K

    Macron et les milliardaires gâchent tout 

    Face au drame de l'incendie de la cathédrale de Paris, je comprends que l'on puisse, spécialement de la part des chrétiens, en éprouver un grand désarroi. D'autres, comme moi, déplorent que ce témoin de notre histoire ait subi un tel outrage. Sans qu'aucune incitation spirituelle n'intervienne, ils ont dû éprouver, comme moi à chacune des mes visites, une émotion esthétique irrépressible. Je comprends que de très nombreuses personnes songent, pour de multiples raisons tout autant respectables les unes que les autres, à mettre la main à la poche pour contribuer à la réfection de cet incomparable joyau patrimonial. Pour ma part, j'y aurais contribué volontiers si je ne n'avais pas fait depuis longtemps des choix politiques m'incitant à consacrer un peu de mon argent pour, entre autres, contribuer à la sauvegarde de L'Humanité et du Travailleur catalan, pour conforter les luttes consacrées à défendre les droits des Palestiniens et à soutenir les réfugié.e.s et les migrant.e.s.
    Tristesse, compassion, émotion autant de réactions admirables, de même que tous les gestes généreux. Mais Macron et les nababs gâchent tout. 
    Le président de la République tente d'utiliser l'émotion générale pour se donner un peu de répit et faire oublier sa détestable politique. Il prétend « changer cette catastrophe en occasion de devenir tous ensemble» et tester « notre capacité à nous unir pour vaincre». 
    C'est pathétique !

    Hillel Roger

     


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  • La Presse algérienne reconnaissante

    LA CATHÉDRALE DE NOTRE-DAME RAVAGÉE PAR LES FLAMMES

    La mémoire de Paris ressurgit

     

    Notre-Dame a ouvert ses portes le 17 octobre 1961 aux Algériens pourchassés par la police française alors qu'ils manifestaient pacifiquement pour leur indépendance.

    L'incendie qui a détruit, lundi dernier, en grande partie cet édifice religieux et patrimonial exceptionnel a immanquablement remis en lumière tous les événements marquants qui lui sont étroitement liés. Et celui qu'elle a en partage avec la guerre d'Algérie est particulièrement remarquable par son côté humaniste. Un critère que portent en elles toutes les religions monothéistes. La cathédrale de Notre-Dame de Paris n'a pas failli à cette réputation que bon nombre d'hommes d'églises (Monseigneur Duval, archevêque d'Alger, Monseigneur Claverie évêque d'Oran...) ont perpétué à l'égard de l'indépendance de l'Algérie, pour laquelle ils ont pris fait et cause. Elle a ouvert ses portes le 17 octobre 1961 aux Algériens pourchassés par la police française alors qu'ils manifestaient pacifiquement le 17 octobre pour leur indépendance.

    La Presse algérienne reconnaissante  LA CATHÉDRALE DE NOTRE-DAME RAVAGÉE PAR LES FLAMMES  La mémoire de Paris ressurgit

    Un dramatique épisode qui a ressurgi des cendres de l'un des symboles de la nation française auquel les Algériens ont compati. Il était 16h50 lundi à Paris lorsque le feu qui a pris dans les combles de la cathédrale allait se transformer en incendie qui allait la ravager en grande partie. Des éléments de l'extraordinaire édifice architectural allaient tomber un à un ou carrément partir en fumée. Des rosaces exploseront et disparaîtront.


    L'effondrement de la célèbre flèche avec ses 93 mètres de haut, dressée sur les quatre piliers du transept, et d'une partie de la toiture, resteront comme les images les plus impressionnantes de l'incendie. Elles feront le tour du monde. L'émotion sera à son comble.
    Les réactions recueillies par les médias et les agences de presse sont poignantes. «C'est tellement triste», dira un jeune musulman de 36 ans, de confession qui ajoutera: «C'est un magnifique endroit de recueillement et de culte, que ce soit une synagogue ou une mosquée ou une église ne change rien». «La physionomie de Paris va changer, c'est terrible», fera remarquer Marie, retraitée parisienne qui vit à quelques rues de la Seine.



    TÉMOIGNAGES

    «Un haut-lieu de la foi catholique est en train de brûler» a déploré, résigné le porte-parole des évêques de France. «Symbole de la France», une catastrophe «terrible à voir», des «scènes déchirantes»: des slogans qui illustrent toute l'étendue de la tragédie qui a frappé le coeur de Paris. Ils parviennent de toutes les capitales du monde. Berlin, Londres Washington...Du Vatican, de Grèce, de Turquie, d'Espagne, de Belgique ou d'Egypte les messages de solidarité affluent. «C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris la nouvelle de l'incendie de la tour historique de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. La perte de ce grand monument est une immense perte pour toute l'humanité. L'Egypte entière est solidaire avec nos amis en France», a dit le président Abdel-Fattah Al-Sissi. De son côté, le grand imam d'Al-Azhar a déclaré: «J'exprime ma profonde tristesse à l'égard de l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, ce chef-d'oeuvre architectural... Tout notre soutien à nos frères français», a déclaré de son côté le grand imam d'Al-Azhar. «Les Irakiens connaissent précisément cette douleur, cette sensation de perte qui touche le peuple de France, car nous avons récemment vu une part de notre héritage culturel national être détruite», a écrit sur Twitter le président irakien, Barham Saleh. «Le Saint-Siège a appris avec incrédulité et tristesse la nouvelle du terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, symbole de la chrétienté, en France et dans le monde» a déclaré le directeur par intérim de la Salle de presse du Saint-Siège alors que la cathédrale était encore en proie aux flammes.

     

    LA MUSE

    Solidement campée sur l'Ile de la cité, en plein coeur de Paris, monument historique le plus visité d'Europe, la cathédrale est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1991. Entre 12 à 14 millions de touristes visitent chaque année ce chef-d'oeuvre de l'architecture gothique. Si la cathédrale est étroitement liée à des pans de l'histoire de France elle a aussi été à l'origine de chefs-d'oeuvre littéraires. Celui de Victor Hugo, lui colle comme une seconde peau. En 1832 Victor Hugo lui avait consacré un roman éponyme, dont la cathédrale constitue un personnage à part entière entre Quasimodo, le sonneur bossu, Esméralda la tentatrice gitane et le prêtre Frollo.
    Des poètes, des romanciers s'en sont inspirés. «Notre-Dame est bien vieille: on la verra peut-être/ Enterrer cependant Paris qu'elle a vu naître» écrivait en 1832 Gérard de Nerval dans un poème intitulé «Notre-Dame de Paris».

    SOURCE : http://www.lexpressiondz.com/actualite/314178-la-memoire-de-paris-ressurgit-de-ses-cendres.html 

     

     


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    L'Algérie, ce pays que les jeunes

    appelés français ont découvert

     en guerre

    Ils sont nés entre 1932 et 1943 et ont été embarqués dans l’aventure algérienne. Pour la majorité d’entre eux, c’était leur premier grand voyage.

     Voici le merveilleux livre d’un amour qui se construit doucement entre une jeune institutrice et un jeune soldat, perdu au milieu de la guerre d’Algérie. Le récit progresse en partie par le dévoilement progressif de lettres intimes, pleines de vérités, d’émotions contenues.

    Pierre et Georgette vont s’écrire pendant deux ans, entre 1958 et 1960, un moment charnière où l’Algérie française a basculé. Le 16 septembre 1959, le général de Gaulle s’est prononcé pour l’autodétermination en Algérie. Le 16 septembre, précisément le jour de l’anniversaire de Pierre, le jeune “héros” de ce livre (né en 1936).

    Dans le récit d’Isabelle Laurent, et dans cette correspondance entre les deux jeunes gens, se dessine le portrait de la génération du djebel. Des hommes qui ne connaissaient rien de l’Algérie en guerre. Venant de toutes les origines sociales (des fils de commerçants, de paysans, d’ouvriers), de toutes les régions de métropole, les voici éblouis par ce pays d’une Afrique si lointaine, et si proche. Voici, sous la plume d’Isabelle Laurent, Claude, ouvrier sur une chaîne de montage; Roger, un garçon des rues et de ses petits larcins ; Stanislas, un fils de commerçant ; Pierre, Louis, Marie, Simon, le père de la narratrice est un paysan originaire des Vosges… Ce livre nous rappelle que des jeunes appelés, nés entre 1932 et 1943, ont été embarqués dans l’aventure algérienne. En tout, plus d’un million et demi de soldats ont traversé la Méditerranée, de 1955 à 1962.

    L’Hexagone compte alors moins de cinquante millions d’habitants. Parmi ces jeunes soldats, il n’y a que très peu de rêveurs en attente de coutumes et saveurs d’un Orient de légende. Seulement la résignation, la banalisation d’une angoisse et le saut vers l’inconnu. Pour l’immense majorité d’entre eux, c’est pourtant leur premier grand voyage, le départ hors de la province, de l’Hexagone vers un Sud, une colonie lointaine. Et ils verront là des paysages magnifiques qui resteront pour toujours gravés dans leur mémoire.

    Pour la plupart des jeunes soldats, et ils s’en souviendront encore longtemps, aller en Algérie constituait une première expérience de “tourisme” hors de son village, de son quartier, de sa ville. Les lettres de Pierre mentionnent cette découverte d’un pays resplendissant, plein de la beauté dépouillée des rivages méditerranéens, entre montagnes et désert. Et très vite, les lettres parlent, malgré la censure postale, d’autres choses.

    Pierre est jeté dans les nuits de garde, avec la peur incessante d’un ennemi invisible. Horrifié par les cadavres de “rebelles” jetés au milieu d’une route. Intrigué par le comportement des colons qui aiment tant ce pays, et méprisent pourtant les “indigènes” qui travaillent pour eux. Parti en adolescent, ses camarades et lui reviendront endurcis, et pour certains, cyniques, désabusés. En homme, tout simplement, avec cette vie algérienne “secrète”, étalée sur deux ans et demi. Morcelée.

    Le livre dit, bien sûr, l’ennui et la peur, les drames et les chagrins nés de cette guerre si particulière, sans front bien visible, ni ennemis bien identifiés. Mais ce qui donne à cet ouvrage ce ton, cette coloration si particulière, c’est le lien à la terre éprouvé si fortement entre le personnage principal et les habitants du “bled”. Pierre est un paysan. Dans cette région du Sud Constantinois, près de Soukh-Ahrras, il dit sa honte devant les humiliations endurées par les fellahs algériens, obligés de se taire et de se soumettre aux caprices d’officiers inconscients. “Pierre Simon fixait le vieil homme. Il aurait voulu lui demander pardon, lui communiquer en silence la nature même de la réalité, le dos cassé des gens de la terre, un visage ridé de tous les sillons creusés pour retourner son champ. On reconnaissait tous les signes, ceux de l’acharnement au quotidien, des saisons qui se suivent, des années à défier la chaleur, le vent et la sécheresse pour exploiter une vingtaine de figuiers, de dattiers ou d’olives (…)

    Dans sa tête, mais seulement dans sa tête, il s’interposait, volait à son secours pour l’aider à se relever. Son corps de soldat demeurait immobile, ne bougeait pas le petit doigt, il serrait les fesses et les dents.” Il y a également dans la désolation mélancolique du paysage après une embuscade, la mort d’un camarade, et le chagrin: “Yvon ne reviendrait pas. Son rire, éteint à jamais, un rire qui sonnait creux et profond comme un rugissement quand il crevait les routines pour les habiller de plaisirs passagers. (…) Comment maintenant continuer sans Yvon?”  Scènes de guerres, scènes d’abandons et de deuils, assemblées par bribes, de sensations et d’images retrouvées, encastrées dans la mémoire.

    Les “petites” histoires croisent sans cesse la grande. Le lecteur se retrouve en pleine campagne, en pleine montagne, en plein vent, en plein hiver, ou sous le soleil écrasant d’Algérie. Beaucoup de phrases, en rafales, disent l’ennui, puis la peur et la mort; le cortège de l’honneur, et de la guerre ; de l’attente et de “l’opération”; les peines et les joies d’un quotidien. Le livre raconte encore autre chose.

    Il dit “l’Après” de la guerre. Le retour dans une France insouciante, n’écoutant pas les soldats partis dans les djebels défendre la France. Pierre attendait, espérait les acclamations de la population. Il ne rencontre que l’indifférence et le silence. Il arrive en gare, en métropole: “Dans le hall de la gare abondaient les civils. Ils vaquaient à leurs occupations sans un regard pour leur jeunesse, ni pour ce qu’elle venait de traverser. Pierre se sentait transparent. Aucun sourire de bienvenu ou d’encouragement, aucune curiosité dans les yeux. Les profils féminins fleurissaient le paysage de leurs robes d’été colorées, les hommes s’accrochaient à leur serviette d’un pas pressé. Se passait-il seulement quelque chose de l’autre côté de la mer? Pierre observait la foule d’un air hébété.”

    Et seule Georgette, sa marraine, sa bien-aimée, continuera de le soutenir, de le comprendre. Il fait bonne figure: mais que dire, comment parler aux membres de sa famille, à ces Français de 1960 déjà engagés dans la consommation, et pris par les désirs d’oubli d’une guerre, d’ailleurs jamais nommée? Isabelle Laurent montre bien dans son beau livre qu’à cette époque de “retour”, la guerre d’Algérie fait comme si elle n’existait pas: trois départements français ont simplement subi la loi du “maintien de l’ordre”, puis de la “pacification”. Ensuite, l’oubli.

    Et pourtant... 15.583 soldats français sont morts au combat ; 7917 hommes tués, victimes d’accident de la route ou de maladresses dans le maniement des armes; 35.615 blessés en opérations, et 29.370 blessés pour diverses causes. 80.000 anciens soldats reçoivent, toujours, une pension d’invalidité. Les chiffres eux-mêmes ne peuvent pas tout dire. Beaucoup resteront atteints à jamais dans leur tête, dans leur cœur.

    Avec ce sentiment diffus d’une guerre livrée sur une terre lointaine, et que l’on n’a pas compris. Et puis, l’ouvrage dessine le portrait de Georgette. Une guerre est ce moment particulier de haines et de souffrances, un “monde d’hommes” où l’on respire la poudre, où se devinent les lâchetés et l’héroïsme des combattants. À l’écart du champ de bataille, les femmes seraient-elles condamnées à n’être que des “fantômes” portant le deuil d’un frère, ou pleurant l’absence d’un être aimé? Souvent, dans les récits de guerre, les femmes paraissent réfugiées dans l’invisibilité, figées dans l’intemporalité, l’immobilité des liens familiaux. Voici que dans ce livre le lecteur peut appréhender le visage découvert, la présence active, la silhouette d’une femme.

    Une “marraine” qui écrit, raconte le quotidien de sa vie. Jeune femme sage de 20 ans, dans un “petit pays” d’Alsace, et qui, par ses écrits montre, annonce les libérations féminines de la décennie suivante. Institutrice, elle sait ce qu’elle veut pour sa vie: être libre par le savoir; garder son indépendance en refusant les facilités que pourraient lui donner sa beauté.

    Dans les années cinquante-soixante, les femmes se trouvent reléguées au rang de celles qui sauvegardent la morale, le maintien des traditions, la cohésion de la famille. Mais Georgette ne veut plus se contenter de ce statut. Elle impose à sa famille la visite de ce soldat, jamais vu et toujours entrevu par des lettres. Elle l’invite à venir la voir, sans tenir compte des avis, des règles établies. Et Pierre verra enfin Georgette quelques mois après son retour. Il lui dira, cette fois directement, tout son amour. Quelquefois, les lettres des deux amoureux aux teintes passées semblent venir d’une autre rive du temps, de sorte que la guerre laisse une impression de vieux cauchemar éveillé. Car cette correspondance évoque les troubles, les désirs ou espérances d’une vie dans l’après-guerre, ensemble. L’auteure, Isabelle Laurent, dans des discussions avec son père, entend au plus près restituer ce passé. Elle manifeste ainsi le refus d’une dispersion de la mémoire autour de ce temps englouti. Son écriture comble le vide que laisse la disparition de cette histoire. Elle illustre bien ce que furent ces moments douloureux, ou joyeux, vécus par ses proches.

    Dans le cœur même de ses lettres-confessions se déclinent un amour naissant, les moments de doutes et d’incertitudes (comment passer du tutoiement au vouvoiement?) mêlées de souvenirs radieux et disparus. Elle reconstitue le foisonnement des couleurs et des senteurs en nous communiquant cette sensation de bonheur autour d’une rencontre improbable entre une “marraine” et un soldat. Cette fidélité sensorielle ne peut que toucher le lecteur. On voit ainsi que la guerre d’Algérie n’est pas seulement un mal de vivre, ni le traumatisme d’une poignée de “soldats perdus”.

    Tout un peuple, une société s’est trouvée concernée. Cette génération active, présente dans tous les coins et recoins de la société française, est longtemps restée “muette”. En fait, on ne l’entendait pas. Souvenirs emmurés, que les enfants de ceux du contingent commencent peu à peu à découvrir. Des textes qui valent pour hier, mais aussi pour toujours, c’est-à-dire pour aujourd’hui. Des écrits de toutes les guerres.

    L'Algérie, ce pays que les jeunes  appelés français ont découvert en guerre


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    C’est en Algérie aujourd’hui…

    La police emploie les mêmes humiliations

    qu’ont employé les tortionnaires français

    entre 1954 et 1962

    La sénatrice et moudjahida Louisa Ighilahriz a claqué la porte du Sénat deux ans

    après son entrée en signe de protestation contre un cinquième mandat

    de Bouteflika.

    Djamila Boupacha, héroïne de la guerre de Libération.

     Femme sans peur, dame de cœur.

    L’humiliation de trop…

    Ce qui s’est passé hier, au commissariat de Baraki, ne doit en aucun cas rester sans suite. Sans paroles. Sans enquêtes. Sans poursuites. Sans sanctions. 
    Déshabiller des militantes dans un commissariat est un acte d’une violence impardonnable. Inqualifiable. Innommable. Vous n’êtes pas seulement la main de l’étranger, vous êtes les derniers fantômes de la colonisation. Les survivances de nos cauchemars… Vous êtes les enfants de Massu, de Bigeard… En déshabillant des jeunes filles de 20 ans, vous avez déshabillé une nouvelle fois Louise Ighilahriz. Vous déshabillez une dernière fois… Djamila Boupacha.

    Des Algériennes déshabillées dans un commissariat à Alger. Le but est d'humilier, écraser, faire peur. C'est un scandale que des décennies de répression et d’État policier ont banalisé dans les mentalités. La police algérienne, même s'il ne faut jamais généraliser à toutes ses recrues, est "formée" pour traiter les civils comme une menace, un désordre, une plèbe. Ce corps, comme d'autres, reproduit, sans en prendre conscience parfois, le mépris du Régime pour les algériens et surtout pour ses élites. L'usage de la matraque, de la violence, sont normalisés depuis toujours. Un policier trouve normal de reproduire ce comportement de Colons qu'a le Régime envers les "indigènes". Ce policier croit même que c'est le seul schéma de comportement possible. Quand un Algérien a une arme et une casquette, il reproduit, souvent le comportement de celui qui l'a écrasé pendant des siècles. Il y a la Houkouma et il y a Echa3b, les civils. Aujourd'hui, on déshabille des algériennes dans un commissariat à Alger parce que c'est ainsi qu'ont été traité nos ancêtres. Dès l'aéroport, ce jeu de rôle est visible: le policier, sans sourire de bienvenue, s'y comporte comme à l'entrée d'une vaste caserne. C'est tout juste si on ne vous demande pas de vider vos poches et d'ôter les lacets de vos chaussures. Cette mentalité doit changer. Un policier est un employé qui doit assurer l'ordre, pas la domination. C'est un algérien qui doit respecter les autres algériens. Sinon, ce n'est plus un policier, mais un milicien avec une tenue et une arme.

    Embarquer, humilier, déshabiller des militantes dans les commissariats, l’objectif est clair : en finir avec l’implication massive des femmes. Parce que c’est la grande force de ce mouvement populaire, l’une des clés de son élargissement, de sa détermination tranquille, de son caractère pacifique. Semer la peur pour chasser les femmes des manifestations, des rassemblements, c’est créer les conditions de la confrontation violente que recherche le système. La dernière ruse, le dernier piège d’un pouvoir aux abois. 

    Donc ce système en est à faire déshabiller des militantes et des militants par les flics dans les commissariats. Les sales méthodes de Bigeard et Massu. Il ne manque plus que la gégène. Le peuple algérien finira par les sortir à leur tour. 

     

     


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  • Ce soir à 21 h sur la chaîne Public Sénat : La Bleuite, l'autre guerre d'Algérie

    Le documentaire est passé sur la chaîne Public Sénat

    La Bleuite, l'autre guerre d'Algérie

    Pour ceux qui ne l'ont pas vu

    le voici dans son intégralité

     

    Résumé 

    En 1957, au coeur des ruelles obscures de la casbah d'Alger s'est déroulée la plus vaste opération jamais montée par les services français contre le FLN algérien. Son nom : la «Bleuite». Cette opération complexe a été conçue et organisée par un seul homme : le capitaine Paul-Alain Léger. Ni la France qui a gagné cette guerre de l'ombre, ni l'Algérie qui en a payé le prix fort, n'aiment évoquer cette intervention. 

    Si vous avez manqué le début : 

    Retour sur la plus vaste opération jamais montée par les services français contre le FLN algérien : la «Bleuite», qui s'est déroulée en 1957 à Alger.  

     

     

     

    "La Bleuite, mal mortel du FLN"

    La plus grande opération de désinformation, d’infiltration et d’intoxication des Services français pendant la Guerre d’Algérie… Début 1957, une vague d’attentats frappe Alger et ses alentours. Pour y mettre fin, un subordonné de Massu va employer une méthode peu orthodoxe, qui fera des ravages dans les rangs des indépendantistes...

    Ce dimanche 13 mai à 22h25  SUR FRANCE 5  "La Bleuite, mal mortel du FLN"

    Ce dimanche 13 mai à 22h25  SUR FRANCE 5  "La Bleuite, mal mortel du FLN"

    “La Bleuite, l’autre guerre d’Algérie”, de Jean-Paul Mari

    Ce dimanche 13 mai à 22h25  SUR FRANCE 5  "La Bleuite, mal mortel du FLN"

    Pan méconnu de la guerre d’Algérie, car occulté de part et d’autre de la Méditerranée, la bleuite constitua la plus vaste opération jamais montée par les services secrets français contre le FLN. Son objectif : infilter, noyauter, intoxiquer… pour détruire, de l’intérieur, le mouvement de libération. De la Casbah d’Alger aux maquis de l’ALN, la manipulation sophistiquée, imaginée par un ancien d’Indochine spécialiste de la guerre révolutionnaire, se solda par des purges délirantes au sein du FLN. Toute une génération de cadres et d’intellectuels (on parle de quatre mille victimes) éradiquée et qui fera défaut au pays à l’aube de son indépendance. Reposant essentiellement sur le commentaire expert de Jean-Paul Mari et les témoignages des « rescapés » de ce terrifiant enfumage, le documentaire pointe la prégnance toujours vivace de ce poison dans la société algérienne, les déchirures fratricides non refermées.

    Ce dimanche 13 mai à 22h25  SUR FRANCE 5  "La Bleuite, mal mortel du FLN"

    « La Bleuite, l’autre guerre d’Algérie » de Jean-Paul Mari par Pauline Casabianca, étudiante en Master professionnel « Les métiers du film documentaire » à l’université d’Aix-Marseille

    Biarritz, 23 janvier, beau temps. Nous sommes arrivés en car depuis Marseille. À notre arrivée à Biarritz, nous découvrons les lieux du festival, les salles de cinéma, de cérémonie. Nous récupérons nos accréditations ainsi que la programmation des films. Commence alors la chasse : chacun épluche le programme à la recherche du, ou des films qui vont le transcender. Nous avons tous notre petit planning de films à voir avant la fin du festival. Ce planning bouge au cours de la semaine avec le bouche à oreille. Lors de mon épluchage personnel du programme, je tombe sur un sujet qui m’attire : « la Guerre d’Algérie ». Petite-fille et fille de Pied-Noir, depuis mon enfance j’entends parler de l’Algérie. J’ai su en grandissant qu’il y avait eu une guerre. Mais les souvenirs que me racontaient mes grands- parents et mon père étaient généralement heureux, nostalgiques d’un pays perdu. Puis, au fil des années, j’ai compris que la guerre avait laissé des marques indélébiles et qu’il était difficile d’en parler hors du cercle familial.

    24 janvier, pluie. C’est le grand jour, le jour du film sur la guerre d’Algérie. Jean-Paul Mari est là. Il présente brièvement le film et remercie ses partenaires pour leurs soutiens ainsi que tous ceux ayant participé à la création du film. La première chose qu’il dit est qu’il a été difficile de faire ce film puisque que personne ne voulait parler de cet évènement, la Bleuite. Cela fait 15 ans qu’il a ce projet de film en tête et il nous le présente aujourd’hui, le 24 janvier 2018. Il explique qu’à l’époque, il a essuyé de nombreux refus mais le projet a finalement pu voir le jour. La séance commence dans la grande salle Atalaya de la Gare du Midi. Le film est composé d’images d’archives, de quelques photos, de dessins qui viennent compléter les trous de l’archive ainsi que des entretiens d’anciens combattants ayant connus la Bleuite. L’élément le plus présent du film est la voix-off de Jean-Paul Mari qui explique ce qui s’est passé, c’est un commentaire historique appuyé par tous les autres éléments du film. Dès le début du film, la voix off annonce que la Bleuite n’est pas présente dans les archives, il faut donc la mettre en scène de toute pièce pour essayer de retracer ce qui s’est passé. À la tête de l’opération Bleuite, on retrouve le capitaine Léger, personnage central du film puisqu’il est à l’origine de l’opération. Ce grand stratège militaire apparaît dans le film comme un pervers narcissique. Ses capacités mentales, ses facultés de manipulation ne sont pas discutables et l’opération Bleuite est une réussite pour l’armée française. Les entretiens avec des anciens maquisards montrent à quelle point cet évènement demeure traumatisant dans les esprits. La méfiance et les tueries entraînées par la Bleuite sont encore présentes dans les esprits. Jean-Paul Mari a voulu mettre en lumière cette histoire et les rescapés qui sont près à en parler.

    Ce n’est pas la première fois que Jean-Paul Mari parle de la Bleuite. Le 05 juillet 2012, à l’occasion des 50 ans de la fin de la Guerre d’Algérie, il publie un article dans l’OBS : Guerre d’Algérie : le poison de la « bleuite ». L’article portait déjà en lui la structure actuelle du film. 

    Jean-Paul Mari est un conteur. Dans l’article comme dans le film, c’est lui qui narre les évènements. Pourquoi alors ne pas s’arrêter à l’article de journal ? Selon moi, le film permet d’ancrer le discours dans un paysage, d’ancrer cette histoire dans un manque grâce au dispositif d’animation. Il montre qu’il manque des images, à l’image de cette mémoire à trou qui refuse de se souvenir. C’est aussi un moyen de donner la parole à quelqu’un d’autre que le journaliste, et permettre ainsi au spectateur de se placer à travers cette histoire.

    J’ai été attiré par ce film parce que j’ai écrit un projet de documentaire en première année de Master. Je voulais faire un film d’animation témoin de l’histoire de mes grands-parents, une sorte de conte de leur vie avant de revenir en France. Le fait même de parler de ce projet était très compliqué pour moi. Mon père me disait que cette histoire était encore tabou, que je ne devais pas en parler si je ne voulais pas avoir de problème. Je ne le croyais pas. On était en 2017 quand même ! Je voulais parler de l’Algérie sans parler des blessures. Je voulais aborder ces deux pays en esquivant au maximum le conflit. Mais il n’est pas possible d’enlever l’ombre de la guerre sur les rapports entre France et Algérie puisque tout n’a pas encore été dit, les blessures ne sont pas refermées.

    Le discours de Jean-Paul Mari m’a donné envie de m’intéresser encore plus à cette histoire et de ne pas lâcher un projet qui pourra peut-être aboutir plus tard.

    13 janvier 2018

    Par Jean-Paul Mari

    Le documentaire "La Bleuite" dans son intégralité

     


     

     


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    Violences policières : la vie d’après

    des Gilets jaunes éborgnés

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    Ça se passe en France... et c'est profondément révoltant.

    Ce n’était absolument pas des « casseurs » mais des vrais manifestants, principalement celles et ceux qui disent ne pas « pouvoir joindre les deux bouts ».

    Mais l'avenir nous le dira, il semble que les Gilets jaunes "ont fait bouger les lignes"... Mais si ce n'est pas le cas... Si de grandes et puissantes décisions ne sont pas prises à la suite "du grand débat" qui ne serait qu'un "grand blabla" et surtout après toutes ces manifestations qui durent depuis bientôt 5 mois... Alors il faudra, coûte que coûte, se débarasser de cette 5e République qui ne serait plus que "bananière "... Comme les Algériens nous crieront : dégageons le système !!!

     

     

    Quelques exemples

     

    Paul, 66 ans, retraité, Romilly-sur-Seine

     

    « Je suis là car je suis à la retraite depuis 2013. J’ai été mécanicien. J’avais près de 1 000 € par mois et, depuis 2015, le gouvernement a décidé que les retraités qui vivent seuls, 800 €, ça leur suffisait. Quand j’ai tout payé, il me reste 100 € pour vivre. Heureusement qu’il y a des locataires de mon immeuble qui me donnent à manger. C’est du riz, des pâtes tous les jours et un seul repas par jour, pas trois comme tout le monde. On survit. »

     

    Monique, 53 ans, monitrice auto-école

     Soligny-les-Étangs

     

    « Je suis là pour revendiquer le droits des Français de vivre décemment. Payer des impôts, oui, car il faut entretenir les écoles, les hôpitaux, les services publics, la police, les pompiers... tout ce qui nous sert à fonctionner au quotidien. Mais essayons d’équilibrer les charges de chacun. Quelqu’un qui touche 1 400 € par mois, on ne peut pas lui demander d’avoir les mêmes charges qu’une personne qui en touche 3 000. Et, avant d’enlever l’ISF, il faudrait réfléchir ! »

    Daniel, 75 ans, retraité, Vosnon

     


    « Ce pays laisse les gens crever. Ça fait vingt ans que ça dure. Le peuple souffre sans se plaindre depuis toutes ces années. Ça couvait. Mais la révolte est là. Personnellement, je gagne correctement ma vie. Mais c’est insoutenable de voir à quel point les gens sont dans la misère aujourd’hui. Toutes ces taxes qui augmentent, les impôts qui étouffent, et les politiques, ils sont où ? Pas un élu n’est venu nous voir sur les ronds-points ! »

     

    Émilie, 38 ans, demandeuse d’emploi

     Romilly-sur-Seine

     

    « J’en ai marre de galérer. J’ai eu un contrat en insertion mais cela n’a pas débouché sur un contrat pérenne. Je sors du RSA et je suis au chômage. Depuis l’âge de 17 ans que j’ai quitté l’école, Pôle emploi ne me trouve rien. J’ai un CAP vente. J’ai été dans la restauration, à l’école maternelle. À chaque fois, je repars à la case départ. C’est toujours pareil. Je suis fatiguée. On ne me propose rien, rien, rien ! Tout le monde a le droit de travailler. Je ne vois même plus ma conseillère. L’intérim, c’est pareil, ils ne me proposent rien. »

    Benjamin, 16 ans, lycéen, Troyes

     

    « Mon père est au RSA, mon petit frère et moi, on vit seuls avec lui. Il galère, on ne peut acheter que le minimum vital. On se sent privés. De tout. Je veux me battre pour mon avenir. Alors tous les jours je me rends au rond-point de Bricorama, à Saint-André-les-Vergers et le samedi je vais à Paris pour manifester. Il faut faire bouger les lignes. Mon père sait que je fais partie des gilets jaunes. Il faut qu’on continue. »

    Jean-Michel, 58 ans, retraité, Nogent-sur-Seine

     

    « Je suis retraité depuis peu. J’étais agent EDF et la hausse de la CSG pour moi, c’est 90 € en moins par mois de pouvoir d’achat. Je gagne 1 300 € de retraite après avoir travaillé 40 ans. Je suis là pour ça mais aussi pour les 80 km/h, toute la répression et dire qu’ici, on est obligé d’avoir une voiture. À Paris, ils pourraient tripler le gazole, je m’en foutrais, je n’aurais pas besoin de voiture. Je ne manifeste pas souvent mais, là, c’est le ras-le-bol. »

     

    Laurence, 57 ans, ouvrière, Fontaine

     

    « Si le gouvernement veut calmer les gens, il faut rétablir l’ISF. Et ne pas demander aux pauvres de payer pour les riches. Ce qui attise la colère, c’est cette fracture entre les gens d’en haut et les gens d’en bas. Le fossé se creuse de plus en plus. Moi, j’en ai marre que les riches s’en mettent plein les poches, ce sont eux qui nous ont mis “dedans” en 2009 avec les banques et compagnie. Par contre, les banques continuent à engranger des milliards… »

    Daniel, 67 ans, retraité du milieu ouvrier

     Bar-sur-Aube

     

    « Le gouvernement m’a piqué 30 € sur ma retraite. Alors moi je veux bien être solidaire, mais les 30 €, ils sont partis où ? Si on les donne à des gens nécessiteux et qu’on me le prouve, je veux bien être solidaire, mais à partir du moment où je ne sais pas où est passé cet argent, je veux le récupérer. Par exemple, là je ne donnerai pas aux Restos du cœur ni à aucune association tant que je n’aurai pas récupéré mes 30 €. »

    Celik, 22 ans, au chômage, Troyes

     

    « J’ai arrêté de travailler, vous savez pourquoi ? Parce que je faisais chaque jour le trajet Troyes-Dienville pour aller au travail et ça me coûtait 300 € par mois, ou un salaire de 1 140 €. Sans aucune aide. Je touche actuellement 900 € au chômage, pour une durée de deux ans. C’est plus ! Vous trouvez ça normal ? Tant que les Gilets jaunes se mobiliseront, je serai auprès d’eux. Il n’est pas normal de gagner moins en travaillant qu’en restant chez soi ! S’il faut aller à Paris, j’irai. »

     


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    57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie

    - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise -

    Communiqué de Jean-François Gavoury 

    Ce 19 mars 2019 en début de matinée, au cimetière parisien du Père-Lachaise, le préfet de région d’Île-de-France était représenté à la cérémonie commémorative du cessez-le-feu en Algérie par M. François Ravier, préfet, secrétaire général de la préfecture. 

    En ce qui le concerne, le préfet de police l’était par M. Matthieu Garrigue-Guyonnaud, directeur adjoint du cabinet. 

    Au moment du fleurissement de la stèle dédiée aux victimes civiles et militaires de l’OAS, j’ai pris l’initiative d’une entorse - de nature circonstancielle - au rituel en prenant très brièvement la parole avant le dépôt de gerbe de l’ANPROMEVO. 

    J’ai rappelé que le terrorisme de l’OAS (à Alger) avait été un terrorisme de rue, dirigé par des Français contre d’autres Français, et contre lequel la police républicaine avait lutté sous l’autorité d’un préfet de police républicain. 

    J’ai souligné que, si le préfet de police Michel Delpuech avait été présent ce matin, je lui aurais proposé de bien vouloir, à titre exceptionnel, m'accompagner dans ce geste. 

    À l’issue de la cérémonie, le représentant de la préfecture de police m'a précisé qu'il se ferait l'écho de ce message. 

     

    Jean-François Gavoury

     

    57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise -  Communiqué de Jean-François Gavoury

    Pour les amis qui ne connaissent pas

    Jean-François Gavoury

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    57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise -  Communiqué de Jean-François Gavoury

    Il y a cinquante-huit ans : c’était hier, ce sera encore le 31 mai 2019

    Le 31 mai 2019 invitera à réfléchir sur la liberté, la justice, la fraternité : des valeurs que le terrorisme ignore et que la politique et l’Histoire s’emploient parfois à réviser. 

    Il y a cinquante-huit ans, des légionnaires déserteurs, aidés de jeunes Algérois, assassinaient le contrôleur général de la sûreté nationale Roger Gavoury, commissaire central du Grand Alger, chargé de la répression des menées activistes. 

     

    Il y a cinquante-cinq ans : c’était hier, c’est encore aujourd’hui

    Roger Gavoury 

     

    Il y a bientôt cinquante-huit ans, le 31 mai 1961 le commissaire d’Alger était le premier fonctionnaire victime de l’organisation. Un événement marqueur.

    À quoi servent les commémorations ? À l’heure où, un peu partout en France, l’activisme des nostalgiques de l’Algérie française – et plus largement de la colonisation – retrouve du souffle, les cinquante-huit ans de l’assassinat de Roger Gavoury prendront un relief particulier dans la construction de l’histoire collective. Le 31 mai 1961, le commissaire central d’Alger était le premier fonctionnaire tué par l’OAS. Roger Gavoury est assassiné à coups de poignard dans son studio, alors qu’il dirigeait l’enquête sur les attentats au plastic et sur les complices civils du « quarteron » de généraux à l’origine du putsch d’avril 1961.

    Dès le 3 juin, la police judiciaire avertit : « Le crime a été commis en raison de l’attitude ferme manifestée par ce fonctionnaire, pour maintenir l’ordre à Alger et réprimer les troubles provoqués par les organisations subversives activistes. On peut donc estimer que cet homicide est le fait d’une bande armée en relation avec les insurgés d’avril 1961. » Le lendemain, l’OAS distribue un tract dans les boîtes aux lettres afin de justifier son meurtre : le commissaire Gavoury a été « jugé » pour « crime de haute trahison » et « complicité avec le régime ». Ancien commissaire des renseignements généraux en Algérie, Roger Le Doussal considère que Roger Gavoury avait permis d’éviter que la répression des « émeutes musulmanes (…) par des militaires ne tourne au carnage ».

    De son côté, l’historienne Anne-Marie Duranton-Crabol, spécialiste de l’extrême droite, note que cet assassinat constitue un « événement marqueur » dans l’histoire naissante de l’OAS ; « le meurtre servait d’avertissement pour tous ceux qui tenteraient de contrer le mouvement clandestin ». Traduits devant un tribunal militaire, ses assassins ont été condamnés à mort et trois d’entre eux ont été exécutés. Jean-François Gavoury, son fils, s’oppose depuis de longues années en justice à l’Adimad, association de combat pour l’Algérie française, à l’origine de l’érection de la stèle de Marignane qui honore notamment les assassins du commissaire.

    Comme Olivier Dard l’écrit dans Voyage au cœur de l'OAS (Éd. Perrin, 2005), avec cet acte, l’OAS assume, dès les origines, le choix consistant à "incarner le désordre en s’en prenant directement et physiquement aux symboles et aux institutions de l’État". 

    Dans sa préface du livre de Jean-Philippe Ould Aoudia intitulé La bataille de Marignane. 6 juillet 2005. La République, aujourd’hui, face à l’OAS (Éd. Tirésias, 2006), l’ancien ministre Pierre Joxe fustige «  la félonie de quelques officiers trahissant leur mission pour organiser l’assassinat d’innocents » et dénonce «  le terrorisme qui frappa des femmes et des enfants au nom de l’organisation armée secrète ». Et d’ajouter « Quelles que soient à présent les conséquences juridiques des lois d’amnistie, ces crimes-là sont aussi ineffaçables que l’honneur des serviteurs de l’État dont ils ont provoqué la mort et auxquels il est juste de rendre hommage. » 

    Oui, il est juste de célébrer publiquement le souvenir des victimes du terrorisme de l’OAS, comme l’ont fait et continueront à le faire les élus de la seule France qui vaille : de ceux de la République et non de ceux d’une autre France, qui en piétinent les fondements en collaborant avec des faussaires de la mémoire et des réviseurs d’Histoire sans prendre nécessairement conscience qu’ils favorisent ainsi la résurgence intérieure et extérieure des fascismes.

     

    19 Mars 2019 – Dépôt de gerbes

     devant la stèle des victimes de l’OAS 

     


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    Paul Hairault

    Des regrets

    1955, 1956, 1957, sans rond-point, manifestations des rappelés et des appelés du contingent.

    En 1955, le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique nous inquiétait déjà mais ce n’était rien, comparé à ce qui attendait ma génération, les jeunes d’une vingtaine d’années.

    L’événement, c’est la guerre d’Algérie : 30000 jeunes métropolitains vont mourir, des millions de familles vont souffrir dans leur corps et dans leur âme.

    Toutes les conditions étaient réunies pour un soulèvement de la population. Un mouvement tel que celui des gilets jaunes, aurait pu, aurait dû naître dès août 1955, il avait tout pour réussir.

    Les ronds-points, les gilets jaunes n’existaient pas, mais on pouvait trouver d’autres mots clefs, d’autres points de rassemblement.

    Les 25 et 28 août 1955, le gouvernement d’Edgar Faure décida de rappeler les jeunes gens venant de finir leur service militaire. Ces jeunes gens avaient souvent retrouvé un emploi, ils avaient souvent également créé une famille.

    Peu importe, il fallait repartir pour faire du maintien de l’ordre, le mot guerre étant banni.

    Les réactions des jeunes rappelés furent très nombreuses, sur tout le territoire, les manifestations se multiplièrent.

    Quelques dates : gare de Lyon 11 septembre 1955, Rouen les 6, 7 octobre 1955, etc. Courant 1956, les insurrections se propagèrent et le pouvoir politique vivra dans l’inquiétude.

    Le mouvement révolutionnaire des rappelés ne fut pas assez médiatisé, la chanson « Le déserteur » de Boris Vian fut censurée et ce qui aurait pu être, ce qui aurait dû être, une révolte de la population n’aura pas lieu : les Algériens voulaient leur indépendance, il fallait la leur donner.

    Avant Edgar Faure, Guy Mollet avait laissé penser qu’il était favorable à l’indépendance de l’Algérie. Un voyage à Alger et des jets de tomates suffirent à le faire changer d’avis.

    Oui, de 1954 à 1962, le peuple français aurait dû se révolter et ne pas accepter que ses enfants soient sacrifiés pour une cause perdue d’avance. Pour une cause de cette importance, la France n’a pas été en mesure de se mobiliser, j’ai honte pour mon pays.

    L’exemple de la mobilisation des gilets jaunes devrait nous donner des regrets. Oui, en se révoltant, en continuant l’action menée par les premiers rappelés, on pouvait éviter les centaines de milliers de morts (Français et Algériens).

    Paul Hairault

    79230 Aiffres

     
     

    Dans la nuit du 6 au 7 octobre 1955, encerclés par des gendarmes et des CRS, 600 jeunes réservistes de la caserne Richepanse de Rouen refusent d’embarquer à bord de camions, direction l’Afrique du nord. 

    Dès mai 1955, un peu partout en France, le refus des rappelés d’embarquer pour l’Algérie se généralise. À Paris et dans de nombreuses villes du pays, se produisent des manifestations, le plus souvent violemment réprimées, et donnant lieu à des poursuites judiciaires. 

    Il y a tout juste soixante-trois ans, dans la nuit du 6 au 7 octobre 1955, 600 jeunes réservistes rassemblés dans la caserne Richepanse de Rouen refusent de la quitter pour rejoindre l’Algérie. Le point d’orgue d’une série de manifestations, qui, depuis mai, traduisent le mécontentement de nombreux réservistes rappelés pour participer à une sale guerre coloniale. Depuis qu’a éclaté l’insurrection libératrice en novembre 1954 dans les Aurès, les effectifs de l’armée française en Algérie passent de 50 000 hommes à 65 000, fin novembre, et à 80 000 début 1955. Sous le gouvernement d’Edgar Faure, les réservistes sont rappelés à partir de mai 1955. La durée du service militaire est prolongée jusqu’à atteindre trente mois en 1957, sous le gouvernement Guy Mollet. Ainsi, à la fin de 1961, presque un million cent mille hommes seront sous l’uniforme, dont 500 000 en Algérie. 

    Alors que la guerre d’Indochine vient de s’achever, laissant un terrible traumatisme dans l’armée, conséquence de la défaite de Diên Biên Phu, que les gouvernements Mendès France puis Edgar Faure sont contraints de laisser Maroc et Tunisie prendre le chemin de l’indépendance, le pouvoir se raidit en Algérie. Répression, misère, humiliations, élections truquées ont conduit les Algériens à la lutte armée, unique solution pour leur émancipation. En métropole, la dimension que prennent les opérations militaires inquiète. Le fait que, contrairement au corps expéditionnaire d’Indochine, le pouvoir fasse appel aux rappelés provoque, un large mouvement de révolte chez les jeunes qui débutent leur vie familiale et professionnelle. 

    Dès mai 1955, un peu partout dans le pays, le refus des rappelés d’embarquer pour ­l’Algérie se généralise. Gare de Lyon à Paris, à Grenoble, Firminy, Saint-Nazaire, Angers, Port-de-Bouc, Voiron, Brive se produisent des manifestations, le plus souvent violemment réprimées, et donnant lieu à des poursuites judiciaires. 

    La révolte des réservistes du 406e régiment d’artillerie antiaérienne de la caserne Richepanse à Rouen est la plus spectaculaire. Dans un bel article publié dans l’Humanité en octobre 2011, Roland Leroy, en rappelle les faits et le contexte. 600 jeunes Normands viennent de villes et d’entreprises où la lutte anticoloniale est vive. Un meeting entre jeunes chrétiens et jeunes communistes vient de se tenir au Havre pour exiger l’ouverture de négociations. À noter que l’organisation ­départementale de la SFIO alors dirigée par Pierre Bérégovoy exclut tout contact pour une action commune. 

    Les soldats refusent d’embarquer dans les camions. Ouvriers des usines proches et population rouennaise se rassemblent. Roland Leroy prend la parole devant le mur de la caserne, avant une charge violente des forces de police. Les poursuites judiciaires qui suivirent seront dénoncées, et l’amnistie ­réclamée par le député fraîchement élu en janvier 1956. 

    Certains ont le courage de dire non au service, avec toutes les conséquences qui en découlent... 

    Dans le même temps se mettait en place la propagande, forcément clandestine, en plus des journaux Soldats de France et Marins de France, déjà diffusés, une équipe animée par Fredo Gerson édite sur le sol algérien, avec le concours du PCA, la Voix du soldat, dès septembre 1955. Dix-sept numéros seront distribués. Fredo Gerson sera arrêté en 1957 par les parachutistes du 1er REP, torturé, puis condamné et emprisonné. Depuis la métropole, des responsables de la JC, Jacques Grosman, François Hilsum, Claude Lecomte, Georges Troubat et quelques autres, organisent l’action dans le contingent, sous la direction expérimentée de Raymond Guyot. 

    Jeunes communistes, chrétiens, militants de toutes les gauches ou sans engagement avéré constatent les opérations de r­épression, les souffrances des populations civiles, l’arrogance raciste des ultras. Parfois même, comme Henri Pouillot affecté à la villa Susini, les tortures et les assassinats. Ils lient leur aspiration, « la quille », à la fin de cette guerre injuste et sans issue. Selon les situations vécues et les convictions allant jusqu’à l’objection de conscience, certains ont le courage de refuser de servir, avec toutes les conséquences qui en découlent. D’autres manifestent non moins de courage au sein des unités en ­diffusant l’esprit de résistance. 

    Alban Liechti, Léandre Letoquart, Jean ­Vendart, Gilbert Bleiveiss, Marcel Cassan, Serge Magnien, Claude Voisin, Daniel ­Vernhettes et tant d’autres forment cette modeste phalange des jeunes « qui servent l’intérêt de la France » en refusant d’accepter la guerre faite au peuple algérien. 

    Leur activité pèsera quand viendra le temps du combat contre les putschistes d’avril 1961. De Gaulle, qui fut prisonnier, avait pu observer la désintégration de l’armée allemande à l’automne 1918, et voudra aussi en terminer pour cela avec l’affaire algérienne, afin de remettre de l’ordre dans les casernes.

     


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    Hier, Meriam Sadat, journaliste que je remercie de nouveau, m’a demandé de donner mes impressions sur les formidables manifestations, depuis près de deux mois, du peuple algérien, en Algérie mais aussi en  France, c’est avec fierté de voir mon nom apparaître ainsi qu’une partie de mon témoignage sur ce quotidien algérien.

    Michel Dandelot

     

    IMPRESSIONS D'AILLEURS

    Ces étrangers sous le charme

     du soulèvement populaire en Algérie

     

     

    Depuis bientôt deux mois, les Algériennes et les Algériens poursuivent leur soulèvement pour exiger le départ du pouvoir en place. Un soulèvement pacifique qui ne laisse pas indifférent et qui, le moins qu’on puisse dire, suscite l’admiration et la sympathie des masses de par le monde.

    Pour Michel Dandelot qui a participé à la Guerre d’Algérie, de mai 1961 à janvier 1963, à Aïn Sefra, «bien contre ma volonté, car je suis anticolonialiste, antiraciste et j’ai refusé la croix du combattant», ce qui se passe en Algérie est juste «un tsunami pacifique, un peuple qui mérite un prix Nobel de la Paix».

    Agréablement surpris par les images de ces manifestations impressionnantes, il est interpellé par «les jeunes Algériens entraînant les plus âgés qui retrouvent leur dignité en osant s'opposer, alors qu'ils avaient renoncé à cela depuis les années 90». Ces Algériens, hommes, femmes, jeunes et vieux «changent aussi notre regard, à nous les Français. Jusqu'à présent, l'Algérie était vue comme une machine à exporter des migrants, parfois jihadistes. On découvre un peuple instruit, qui a l'humour décapant, créatif, qui rend hommage à ceux qui ont résisté sans relâche et qui l'ont payé parfois de leur vie», explique-t-il, ajoutant, non sans une pointe de fierté, que «c’est le peuple qui l’emporte».

    Michel, pour qui l’Algérie est presque comme une deuxième patrie, les lendemains ne sont pas encore certains, mais «pourquoi, pour une fois, ne pas espérer ?!». Exprimant, sans complexe aucun, son admiration et son soutien pour le peuple algérien, celui qui a toujours été pour l’indépendance de l’Algérie conclut : «Je suis sûr que cette nouvelle Algérie va finir par naître. Déjà, je peux vous dire que nous, Français, comme le monde entier, voyons ce grand peuple avec beaucoup d’admiration… comme un exemple qui doit être donné à d’autres pays à commencer par l’ancien pays colonisateur : la France».

    Mohammed, Marocain établit en France depuis de nombreuses années, estime que «les Algériens sont tout simplement en train de clouer le bec à ceux qui ont toujours douté de son civisme, de sa solidarité et de sa détermination». Pour lui, ses «frères et sœurs algériens» méritent le meilleur car «ils ont tellement souffert». Pour ce sexagénaire qui dit ne pas mâcher ses mots, «les Algériens et les Marocains sont frères, une même famille. Si des frictions existent, ce sont les dirigeants des deux pays qui en sont à l’origine».

    Catherine, elle, abonde dans le même sens : «Je ne connais pas bien l’Algérie, mais je suis impressionnée par ce peuple qui donne des leçons de civisme et de pacifisme. C’est juste une chose merveilleuse». Et merveilleuses sont également les réactions que la révolution pacifique des Algériens suscitent ici et là.

    C’est le cas de  Minh Châu, Vietnamienne vivant en Ile-de-France. «Ici, en France, on a toujours été influencé par les clichés selon lesquels les Algériens sont violents, agressifs, extrémistes. Je sais aujourd’hui que cela n’est que mensonge. Je vais tout le temps sur Youtube pour visionner les vidéos de la révolution algérienne, et tout ce que je vois, c’est un peuple civilisé, éduqué, uni… Je suis sous le charme et ça me donne très envie de visiter l’Algérie».

    Idem pour Régina, étudiante en médecine. Française d’origine russe, elle estime qu’ «un peuple qui prend son destin en main suscite forcément l’admiration», et dit avoir été subjuguée, plus que tout autre chose, par ces femmes jeunes, moins jeunes et même des vieilles qui marchent aux côtés des hommes. «L’image qui me revient à l’esprit, c’est celle où des hommes offraient des roses à des femmes qu’ils ne connaissaient même pas. C’était lors de la marche du 8 mars. Et je n’ai pas vu ça ailleurs, même dans ces pays occidentaux qui se croient les berceaux du civisme», poursuit-elle.

    Christian, lui, est Gilet Jaune de la première heure. Il suit également les évènements en Algérie depuis le début. C’est avec une voix emprunte de respect qu’il témoigne: «En France, nous vivons sous la dictature. Une dictature qui prend des allures de démocratie, mais c’est une dictature. Le mensonge et les préjugés sont devenus un mode de vie. On nous a toujours laissé croire que les Algériens n’étaient que des incultes, des gens agressifs, intolérants. Et pourtant, je connais pas mal d’Algériens ici qui sont médecins, écrivains, ingénieurs. On pensait qu’ils étaient différents des Algériens qui sont là-bas, en Algérie. Mais ce qu’on voit aujourd’hui, c’est tout simplement hallucinant: des dizaines de millions de citoyens dans les rues, et pas le moindre incident, pas la moindre violence. J’ai presque envie de dire que j’aimerai faire partie de ce peuple, qui est entrain de donner des leçons de civisme et de solidarité, tout en reprenant son destin en main».

    Blessé à deux reprises par des tirs de lacrymogène et de flashball, il tient à saluer cette «fraternité entre les Algériens et les forces de l’ordre». Il indique, tristement: «Ce n’est pas demain la veille qu’on verra ce genre de scènes en France», et de conclure: «Les Algériens ne doivent pas lâcher. Je crois que le gouvernement est en train de les pousser à l’essoufflement. Ils doivent résister et, surtout, préserver cette unité qui est, avec leur détermination, leur unique arme… One, two, three, viva l’Algérie!». Quel bel hommage!

    M.S.

    SOURCE : https://www.lematindalgerie.com/ces-etrangers-sous-le-charme-du-soulevement-populaire-en-algerie?fbclid=IwAR3TRZhsL2SLC2uCclFJ7rHooAlbwKpXJnDkXLfIDOrIjPINwg55gnVbWko 

     

     


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    Un amour qui se construit et se lit

     entre les lignes

    L’auteur Isabelle Laurent, nouvellement Buhloise, revient avec Marraine du djebel , un livre qui retrace les parcours croisés d’un jeune Vosgien mobilisé en Algérie et d’une étudiante mosellane qui se destine au métier d’institutrice. L’histoire vraie de ses parents.

    Un amour qui se construit et se lit entre les lignes

    Dans son nouveau livre Marraine du djebel, Isabelle Laurent retrace la rencontre de ses parents, une rencontre par lettres interposées sur fond de guerre d’Algérie. Photo RL /Laurent MAMI

     

    Votre livre raconte comment l’amour est né entre vos parents Pierre et Georgette, une histoire incroyable qui se construit mot à mot après une lettre envoyée comme une bouteille à la mer par un jeune militaire vosgien mobilisé en Algérie à une étudiante mosellane qu’il ne connaissait pas. Comment votre mère est-elle devenue une marraine du djebel ?

    Isabelle LAURENT  : « Par un heureux hasard. Pendant la guerre d’Algérie, les jeunes soldats mobilisés avaient souvent le mal du pays et s’échangeaient des adresses pour pouvoir correspondre avec ceux restés en France. Des jeunes filles de préférence. Ma mère avait un frère en poste en Tunisie et savait à quel point il s’y ennuyait et combien le courrier était important pour lui. Elle était donc prête à s’investir dans ce rôle. Elle a reçu la première lettre de Pierre alors qu’elle était en pensionnat à Metz. Par chance, cette lettre n’avait pas été ouverte par les sœurs qui dirigeaient cette école privée. Et parmi toutes celles que ma mère a reçues, c’est celle-là qui l’a touchée et à laquelle elle a décidé de répondre. L’intuition féminine selon elle. Leur correspondance a duré deux ans, même après le retour de Pierre au pays avant que finalement ils ne se rencontrent. »

    Comment avez-vous eu connaissance de cet épisode de leur vie ?

    « Je cherchais à écrire un livre sur la guerre d’Algérie pour rendre la parole à mon père et à tous ceux qui l’ont vécue, mais sur qui une chape de plomb est tombée une fois revenus. Il a commencé à sortir quelques photos pour que je visualise, pour se rappeler les lieux, les visages et les anecdotes. Il m’a parlé de la dureté de ce qu’on appelait alors « les événements », des injustices dont il avait été témoin là-bas, notamment à l’encontre des fellahs. Toutes ces choses qui ont ancré en lui un humanisme farouche. Puis, ma mère a sorti les fameuses lettres pour voir si on pouvait y trouver d’autres détails. En les lisant, j’ai été bouleversée et j’ai compris que le sujet était là ! La guerre n’est pas seulement une histoire d’hommes, les femmes y ont une part essentielle. »

    Vos parents ont-ils accepté tout de suite de devenir les personnages principaux de votre livre ?

    « Au départ, j’avais changé les prénoms, romancé l’histoire, inséré uniquement quelques extraits des lettres. Mais mon éditeur a vu plus loin dans cet hommage à ces femmes qui, par leurs écrits, ont aidé des jeunes soldats inconnus à tenir le coup. Il a souhaité en faire un véritable témoignage. Mes parents sont des gens généreux, ouverts sur le monde et aux autres. Ils ont tout de suite accepté et j’espère qu’ils sont fiers du résultat. »

    Marraine du djebel , préfacé par Benjamin Stora, aux éditions Michalon.

    Propos recueillis par Stéphanie PAQUET

    SOURCE : https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-sarrebourg-chateau-salins/2019/04/08/un-amour-qui-se-construit-et-se-lit-entre-les-lignes

    Un amour qui se construit et se lit entre les lignes

    Un documentaire de 52 minutes réalisé par Rémy Collignon

    Au cours de la Guerre d'Algérie, pendant plusieurs mois, des jeunes filles ont écrit à de jeunes soldats. On les appelait marraines de guerre ou plus simplement correspondantes. Elles répondaient à une petite annonce ou acceptaient d'écrire au camarade esseulé d'un cousin ou d'un ami, que le plus souvent elles ne connaissent pas. 50 ans après, ces femmes racontent cette intime correspondance. Beaucoup d'entre elles ignoraient encore qu'un mot après l'autre, elles écrivaient leur histoire, tissant, dans le corps d'une guerre, des liens avec celui qui, pour certaines, allait devenir l'homme de leur vie... 

    A mon inconnu que j’aime, cette phrase, écrite au dos d’une photo de famille, vers la fin des années 50 est le point de départ du travail de Rémy Collignon. Les parents des réalisateurs sont tombés amoureux par lettre quand sa mère était marraine de guerre et son père appelé en Algérie. Ces lettres, Rémy Collignon ne les a pas retrouvées... alors il va aller en chercher d’autres, auprès de femmes qui plus de cinquante ans plus tard, les sortent de boites en fer rouillé, de boites en bois poussiéreuses. "A mon inconnu, que j’aime" est un documentaire sensible, délicat, émouvant comme ces femmes aujourd’hui seules, ou ces deux couples, âgés de plus de 70 ans, qui témoignent d’un type de rencontre très particulier. 

    Toutes les marraines de guerre n’ont pas épousé leur soldat du contingent, mais c’est arrivé et aujourd’hui encore, l’émotion fait trembler leurs mains quand elles lisent leur courrier de jeune fille. 

    La guerre était omniprésente dans le souci qu’avaient ces jeunes filles que leur amoureux revienne sain et sauf. Mais il y avait peu d’information, on ne parlait même pas de guerre à l’époque, mais de maintient de l’ordre. Même si l’une des marraines est bien particulière, puisqu’elle soutient en prison un soldat qui a refusé de porter le fusil et avec lequel elle partage toujours sa vie aujourd’hui. Cependant, ces couples n’en auront jamais fini avec la guerre d’Algérie. 

    Les violences qu’ils ont commises viennent hanter les hommes revenus à la vie civile. Leur sommeil est peuplé de cauchemars et leurs femmes en témoignent, jusque 50 ans plus tard. 

    Documentaire de Rémi Collignon, coécrit avec Erell Guillemer (France, 2010). 52 mn. Inédit. 

    En 1960, elles avaient 20 ans, l'âme légère et l'existence devant elles. Au gré de rencontres ou par pur hasard, elles ont accepté de coucher un peu de leur temps, un peu de leur vie sur papier dans de longues lettres envoyées par-delà la ­Méditerranée. Là-bas, dans la fournaise du djebel, sous l'éblouissant soleil d'Alger, les jeunes soldats français attendent leurs missives avec l'impatience des exilés. Le réalisateur est le fruit de cette correspondance de guerre d'où, entre les lignes, l'amour a émergé. Né de l'union entre la « marraine » et le jeune appelé au service, coincé dans ce qu'on appellera plus tard la guerre d'Algérie, il salue ici ces femmes qui réchauffaient le coeur des militaires du bout de leur plume. Certains échanges ont débouché sur un mariage, d'autres ont été engloutis dans l'oubli. 

    Elles ont maintenant 80 ans et elles se souviennent. On suit leur histoire avec une gentille émotion, redoublant d'attention lorsque certaines évoquent le fabuleux témoignage qu'offrent ces lettres sur ces années de guerre. 

    A mon inconnu que j'aime

    C'était un temps à la fois paisible et tempétueux, le temps du modernisme triomphant, du développement de la mode et des cosmétiques, de l'automobile de masse et de la société des loisirs. Un temps, au coeur des Trente Glorieuses, où la vie pouvait paraître douce. Pourtant, de l'autre côté de la Méditerranée, une guerre qui ne voulait pas dire son nom semait le désespoir et la mort. Elles étaient de très jeunes filles à l'époque, au seuil d'une existence qui n'était encore pour elles que promesses. Dans un pays déchiré par ce conflit algérien qui divisait parfois les familles, elles avaient accepté d'être des « marraines de guerre » pour soutenir le moral des combattants. Un devoir patriotique qui, bien souvent, tournera au flirt épistolaire. Les jeunes gens ne se connaissent pas mais ils s'écrivent des mots d'amour. Ils se charment à distance, mais se vouvoient toujours.

    Un demi-siècle a passé. La guerre d'Algérie n'est qu'un lointain souvenir mais ses traces, en elles, demeurent vivaces. Dans un coffret, une malle ou des cartons qui ne les ont jamais quittées sommeillent les enveloppes à l'encre passée, les feuillets froissés d'avoir été tant parcourus, ces lettres en souffrance qui ont éclairé, et parfois modifié, leur destin. « Il y a là tous les courriers écrits entre 1956 et 1958. Sur deux ans, à raison d'une par jour, cela fait près de 600 lettres. Pour lui, et autant pour moi. » Elles relisent avec émotion ces mots écrits dans une autre vie, frémissante, incertaine. « Je vous promets que je serai avec vous pendant ces 34 méchants dimanches qui nous séparent encore. En ce moment il pleut sans cesse sur Vitry. Dany, qui voudrait tant que vous la voyiez coiffée. Mes meilleures pensées. » Dans un cadre doré sur la cheminée, ou accroché au mur du salon, le portrait d'une belle jeune fille en chapeau, souriante, voisine avec celui d'un jeune homme en uniforme, très droit, le regard fier. De ces échanges qui les ont fait tant voyager ne restent que ces ombres figées pour l'éternité.

    La guerre était pour elles une sorte d'abstraction. « D'abord on ne prononçait pas ce mot : c'était les «événements» d'Algérie, et on n'était pas bien au courant. Je n'ai eu conscience de certaines réalités qu'à travers cette correspondance. » « C'est vrai qu'on avait un peu peur, d'abord pour nos frères, nos cousins, et puis pour ces garçons auxquels on écrivait. » Pourtant ils leur en disent peu, ces combattants du djebel arrachés sans ménagement à l'insouciance de leurs 20 ans, et coupés de tout. Ces égarés se raccrochent éperdument à leur lointaine marraine : « Le temps me semble long et mes pensées puissent-elles vous protéger en étant souvent auprès de vous, mon pauvre Guy. Bonsoir avec mes meilleurs baisers. » Au fi l des semaines, insensiblement, le ton change, les mots se font plus caressants. Cinquante ans après, devant la caméra attentive de Rémy Collignon, elles racontent dans un sourire timide ces intimes échanges, et la douce naissance des sentiments. Avec une sorte de réticence embarrassée elles relisent ces mots d'autrefois baignés d'innocence, et leur audace passée les étonne. « J'essayais de lutter car je ne pouvais pas imaginer qu'on puisse s'aimer par correspondance, sans se connaître. Mais maintenant j'en conviens. J'ai parlé à coeur ouvert, et je suis heureuse que de l'autre côté de la Méditerranée il y ait un coeur qui ait compris le mien, et qui batte au rythme du mien. Tu as droit au bonheur, et j'espère te l'apporter. »

    Un amour qui se construit et se lit entre les lignes

     

    Beaucoup de ces correspondants fantômes ne rentreront pas, ou reviendront brisés. « Tous ces garçons partis là-bas ont pris un coup de vieux. Ils ont vu la mort à 20 ans... » Néanmoins, nombreux sont ceux qui épouseront leur marraine. Elles se souviennent de la première rencontre, après des mois de correspondance, sur le quai d'une gare ou à la terrasse d'un café, ce face-à-face où soudain les rêves qui les avaient jusque-là portées s'effacent, où ne subsistent qu'un visage, un regard, et cette première impression, bouleversante, face à l'inconnu tant fantasmé. A ce stade, beaucoup d'entre elles ignoraient qu'un mot après l'autre elles écrivaient leur propre histoire, tissant, dans le corps d'une guerre, des liens avec celui qui allait devenir l'homme de leur vie. Un homme qu'il faudrait soutenir encore : à leur retour, ces soldats perdus auront des insomnies, des angoisses, ils revivront sans cesse ce cauchemar auquel, pour la plupart, ils n'auront rien compris. Mais ils n'en parleront guère. Celles qui les ont épousés ont traversé la vie aux côtés de maris silencieux, hantés par ce passé chaotique et ces images qui leur sautaient sans fi n au visage. Qu'elles se soient mariées avec leur filleul ou avec un autre, elles ont conservé cette correspondance de leurs 20 ans, ces lettres baignées de tendresse envoyées comme autant de messages d'espoir.

    Un amour qui se construit et se lit entre les lignes

    « Moi j'aurais envie de dire qu'il s'agit aussi de lettres d'amour entre la France et l'Algérie. » Une correspondance qui, dans les faits, jetait effectivement un pont entre deux êtres autant qu'entre deux pays déchirés, à l'époque, par un conflit aveugle.

     


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    Je te vois, Bouteflika, et je te demande de voir !!!

      Journaliste, à Journaliste à El Watan

      Habite à Saint-Denis, Ile-De-France, France

      De Tizi Ouzou 

     

     

    Je vois, Bouteflika et je te demande

     de voir !!!

    J’ai vu tes mains qui tremblaient. J’ai perçu ta respiration saccadée, difficile. Tes yeux éteints et ton regard vitreux. Ta mine hagarde. Je t’ai vu dans ton… pyjama, sur une chaise roulante, amoindri, humilié et délaissé par tous. Je ne me réjouis pas de ton état : c’est inhumain. Mais je n’ai aucune compassion pour toi.

    En regardant tes images, d’autres images s’y sont superposées. Plus douloureuses, celles-là. Atroces. Il y a d’abord l’image de ces jeunes qui chantaient toute la misère, toute la hogra et toute l’humiliation qu’ils ont subies sous ton règne, alors que la mer, déchaînée, ballottait leur embarcation de fortune, ultime moyen vers une vie meilleure. Une vie qu’ils n’auront jamais, puisque les vagues tumultueuses se sont faites tes complices et ont achevé ta sinistre œuvre en leur ôtant leurs maigres espoirs, leurs rêves et… la vie.

    Je te regarde, vieux, décrépi, et les cris et les pleurs de ces mères qui ne reverront jamais leurs enfants engloutis par les océans me vrillent les tympans. Je te regarde, et je pense à ces 129 innocents massacrés sous tes ordres parce qu’ils ont osé te défier en demandant de la justice, de la liberté et de la dignité.

    Tu es là, déchu, isolé, décrié par tout un peuple que tu as excellemment méprisé. Ta face hideuse s’estompe pour laisser place à des jeunes, des chômeurs, des pères de familles, des désespérés s’aspergeant d’essence et s’immolant dans un dernier appel à la vie. Une vie qu’ils auraient dû avoir belle, prospère, riche dans une Algérie encore plus riche. Mais tu en as décidé autrement. Fervent admirateur de Franco, Pinochet et Bokassa, tu étais méprisant, hautain, sourd à tout ce qui n’était pas ton intérêt, et ta soif du pouvoir t’a rendu plus aveugle, imperméable à la souffrance et aux malheurs de ce peuple que tu as traité de médiocre. «Si je n’ai pas un soutien franc et massif du peuple algérien, je considère qu’il doit être heureux dans sa médiocrité, et après tout, je ne suis pas chargé de faire son bonheur bien malgré lui».

    Le soutien du peuple, tu ne l’as jamais eu, mais tu as eu El Mouradia grâce au trucage des élections, grâce aux magouilles, grâce aux manœuvres machiavéliques de ta meute et grâce à la violence et à la manipulation que tu as toujours opposées au peuple. Et ce peuple, tu l’as plongé dans la médiocrité en le méprisant, en l’humiliant, en volant et en violant sa terre. Ce peuple s’est soulevé aujourd’hui pour que toi, tu tombes dans la médiocrité… au crépuscule de ta vie. Je te vois donc médiocre, mais je n’oublie pas que tu es un criminel. Je n’oublie pas que tes mains et ta conscience sont entachées de sang... si tant est que tu aies déjà une conscience !!!

    Je te vois, chef de meute blessé et délaissé par ceux-là même qui ne juraient, vilement, que par toi, et je pense à Mohamed Gharbi, ce grand moudjahid condamné à mort pour s’être défendu contre un terroriste qui le menaçait de mort. Un terroriste amnistié par ta bénédiction, comme tu as amnistié, que dis-je, glorifié ceux qui ont massacré 200 000 innocents. Tu as fait des terroristes des personnalités nationales, et tu as réprimé, insulté et diabolisé les familles des victimes.

    Je te vois, et je vois des médecins tabassés, des enseignants et des étudiants lynchés, des anciens gardes communaux et des retraités de l’armée brutalisés. Je te vois, et je vois ces familles entières vivant dans la précarité la plus absolue, ces femmes, ces hommes et ces enfants cherchant un quignon de pain dans les poubelles au pays des 200 milliards de dollars de PIB, alors que toi et tes acolytes n’avez jamais cessé de brader, de piller et de vous gonfler les comptes en banque en Suisse, en France, aux Etats-Unis, aux Maldives, aux Seychelles,…

    Je te vois sur le point de rendre l’âme. Une âme noire. Et je vois ces jeunes à la fleur de l’âge, sauf que la fleur n’a été pour eux qu’une épine lézardant chaque jour une vie de détresse et de souffrance. Des jeunes dont tu as fait des accros à la drogue, à la violence, à la déchéance, les poussant à sombrer dans les profondeurs abyssales du désespoir. Je te vois, et je vois tout le mal que tu m’as fait, tout le mal que tu as fait aux miens et à ma PATRIE. «Je suis l’Algérie. Je suis l’incarnation de l’Algérie toute entière et aucun général, aussi puissant soit-il, ne peut faire de moi une bouchée».

    Je te vois et je vois que finalement, tu n’es rien. Je te vois, Bouteflika, et je te demande de voir. Ouvre grands les yeux. Plus grands encore. Tu vois ? le peuple tant méprisé, tant humilié, tant lésé, t’a finalement donné un coup de pied et t’a poussé vers la poubelle de l’Histoire. Et les généraux n’ont fait de toi qu’une bouchée.
    Incarnation de l’Algérie ??!! Vois, donc : tu n’es que l’incarnation du mal et de la lâcheté.

    Je ne te pardonnerai jamais, mais je continuerai quand même à prier pour toi : que Dieu te maudisse !!

    Meriam SADAT 

     


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    Ceci s’est passé dans l’Algérie (dite française) dans cette France coloniale et raciste que je déteste… surtout qu’à la fin de cet article je lis ceci : « Le concours des centres d’accueil Georges-Guynemer, qui abritent des enfants de familles de réfugiés, permettra de se tourner aussi vers l’Algérie. Non sans vanter les mérites de l’Empire français et du Maréchal Pétain, dont l’épouse est la marraine desdits centres... »

    Mais c’est une belle histoire quand même…

    Michel Dandelot


     

    Après 74 ans, un des enfants du Havre

    évacué vers l’Algérie en 1941

     va retrouver sa famille d’accueil

    Après 74 ans, un des enfants du Havre  évacué vers l’Algérie en 1941   va retrouver sa famille d’accueil

    En 1941, des centaines d’enfants havrais ont été évacués vers l’Algérie pour échapper à la guerre. Jean-Jacques Berne, 83 ans, va enfin retrouver la famille qui l’avait accueilli.

    Soixante-quatorze ans après les avoir quittés, il va retrouver dans quelques jours, le 19 avril, à Toulouse, des membres d’une famille qui l’avaient accueilli « comme leur quatrième enfant », durant plus de quatre ans, en Algérie. Jean-Jacques Berne, enfant du Havre aujourd’hui âgé de 83 ans, a fait partie de ces centaines de gamins évacués de France métropolitaine par leurs parents, pour les préserver des conditions de vie d’une terre en guerre et occupée. Malgré les témoignages qui ont été recueillis, notamment dans nos colonnes, cette histoire reste méconnue. En cette seule année 1941, la ville du Havre, déjà touchée par des bombardements, a envoyé pas moins de 740 de ses enfants vers la neutre Suisse et l’Algérie coloniale. Quatre cent quatre petits Havrais ont traversé la Méditerranée. Certains étaient fils ou filles de prisonniers, de tués ou de personnes disparues, sinistrées, au chômage, veuves ou infirmes. Jean-Jacques Berne, lui, comme des dizaines d’autres petits voyageurs vers cet inconnu, était issu d’une famille nombreuse. Deux de ses sœurs et lui, les trois derniers de la fratrie, ont ainsi quitté la maison de la rue George-Sand (aujourd’hui Henri-Barbusse), située à Sanvic, à l’automne 1941. Lui, le benjamin, avait 6 ans. « Mon père était bloqué au bout du monde et ma mère devait s’occuper de huit enfants toute seule. Elle a pris la sage décision d’accepter cela », raconte aujourd’hui l’octogénaire, fils d’un créole, marin de la marchande.

    Le temps n’a pas effacé tous les souvenirs de cette tranche de vie dans le village de Lavayssière (Sidi-Youssef), près de Tlemcen, au nord-ouest algérien. De cette période où il était éloigné des siens, mais qui fut heureuse, dit-il. Hormis un courrier envoyé par une autre sœur lui annonçant son mariage, Jean-Jacques n’a eu aucun contact avec sa famille jusqu’en 1945. Logés ailleurs, mais dans la même région, ses sœurs Dolly et Monique ne sont restées là qu’une dizaine de mois, l’une étant atteinte par la polio.

    « Ils m’ont raconté ma vie »

    Jean-Jacques vivait chez les Barthe, sur des terres de vignes, dans une cave coopérative. « J’ai tellement d’excellents souvenirs de cette époque... Mais je ne dirais pas que je suis nostalgique. La séparation d’avec mes proches a laissé des traces psychologiques. Je ne me souvenais pas de l’école, des devoirs. Selon Simone [l’une des filles Barthe], je ne voulais pas apprendre... J’ai eu un blocage. » Qui n’allait pas l’empêcher de mener une riche carrière.

    Un beau jour de l’été 1945, de retour, « je n’ai pas reconnu ma mère sur le quai de la gare », raconte-t-il. S’approchant de lui, une femme lui a demandé son nom. Avant de lui dire simplement : « Je suis ta mère. » Il avait 10 ans. Et dans la maison, l’attendaient ses sept frères et sœurs. Une toute nouvelle existence commençait. « Ils m’ont raconté ma vie depuis ma naissance jusqu’à mes 6 ans. Mes frères m’ont expliqué qu’ils m’emmenaient les voir jouer au football sur leurs porte-bagages. Moi, mon premier souvenir, c’était seulement l’arrivée des Allemands devant la porte de chez mes parents. Je les revois me demander la route du fort de Sainte-Adresse. »

    L’émotion au bout du fil

    Il est devenu adulte sans trop repenser aux amis de l’Afrique du nord. Sauf, évidemment, lorsqu’il a quitté l’Allemagne après 14 mois de service, pour rejoindre cette guerre commencée en 1954 à Alger. « En arrivant dans ma compagnie de sécurité routière, j’ai demandé aux gars d’où ils venaient. Ils avaient quitté Lavayssière quelques jours plus tôt ! »

    Puis, les Barthe lui sont parfois revenus à l’esprit. « Je les cherchais sans les chercher. Lorsque je rencontrais un Pied noir, je lui demandais s’il avait connu un dénommé Barthe. J’ai eu contact avec des personnes du même nom, mais ce n’était jamais la même famille. Et puis j’ai proposé à une amie qui avait écrit sa propre histoire d’écrire la mienne. » La naissance de ce livre d’une cinquantaine de pages, intitulé Quatre années de vacance(s) - Mémoire d’un enfant du Havre 1941-1945, et dont nous avions annoncé la sortie en 2017, l’a incité à commencer réellement des recherches. Une autre amie, habitante de Reims, à laquelle il avait offert l’ouvrage, a surfé pour lui sur Internet et découvert le site de Jean-Yves Thorrignac, originaire de ce village algérien où Jean-Jacques a tant galopé. Grâce à cet homme, il a pu voir de nombreuses images de la région, y compris des lieux où il a grandi. Enfin et surtout, il a pu localiser Solange, 89 ans, dans l’Hérault, et Simone, 88 ans, à Toulouse, ces deux femmes qui ont été comme ses sœurs durant plusieurs années. Celui qui vit aujourd’hui en Ile-de-France n’allait pas tarder à acheter un billet de train pour le Sud-Ouest. « Leur frère, Henri, est décédé, mais ses enfants, qui avaient entendu parler de moi, ont hâte de me rencontrer, de parler de leur papa », confie Jean-Jacques.

    Les premiers mots échangés avec Simone, il y a environ deux mois, au téléphone, ont naturellement été prononcés dans l’émotion. « Je lui ai dit mon nom. Il y a eu un blanc... relate-t-il. Je lui ai demandé si elle se rappelait de moi. Elle m’a répondu : ‘‘Ah bah oui, forcément’’, avec son accent du sud. » Depuis ce fameux coup de fil, « on s’appelle toutes les semaines ».

    Avec l’aide des Archives municipales du Havre. 

    Comment ces enfants du Havre ont fui la guerre

    Le Havre « demande qu’on protège ses gosses qui n’ont pas encore l’âge d’entendre le sinistre ricanement des torpilles, ses enfants qui tremblent de peur et de froid dans les caves pendant les nuits d’alerte. » Ces lignes sont signées du maire Pierre Courant, le 7 février 1942. Il remercie là l’Algérie et la Suisse, dans un ouvrage relatant les évacuations, Comment 700 enfants du Havre ont été sauvés en 1941 par la Suisse et l’Algérie, publié par la Ligue des familles nombreuses du Havre. Dès la fin de 1940, le président de cet organisme et conseiller général Robert Le Chevalier sollicite le préfet. De petits Marseillais et Lyonnais ont été placés en Suisse pour quelques mois et il souhaiterait que les enfants du Havre, éprouvés par les bombardements, évacuations et restrictions, bénéficient d’une telle aide. Le gouvernement est alerté. Le Secours suisse aux enfants propose à la Ligue, en janvier 1941, « d’organiser le plus rapidement possible un convoi ». Il y en aura de nombreux, avec le soutien de la mairie. Le 31 janvier, un article du Petit Havre invite les parents intéressés à se manifester. Beaucoup hésitent. Puis la confiance s’installe. Des visites médicales sont organisées, des vêtements distribués. Des infirmières de la Croix-Rouge accompagneront les petits. Les adieux seront douloureux. Le concours des centres d’accueil Georges-Guynemer, qui abritent des enfants de familles de réfugiés, permettra de se tourner aussi vers l’Algérie. Non sans vanter les mérites de l’Empire français et du Maréchal Pétain, dont l’épouse est la marraine desdits centres... Une autre histoire.

    SOURCE : https://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/apres-74-ans-un-des-enfants-du-havre-evacue-vers-l-algerie-en-1941-va-retrouver-sa-famille-d-accueil-GJ14841340

     


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