• Reviens, Jean Moulin, ils sont devenus fous furieux !

    Reviens, Jean Moulin, ils sont devenus fous furieux !

    Le 27 mai 1943, le Conseil National de la Résistance (CNR) se réunissait pour la première fois pour établir un programme qui paraîtra en mars 1944 et dont la Libération permettra un début de mise en œuvre.

    Opportun dans une France où tant de travailleurs sont morts, tant de maisons, immeubles, usines, routes, voies de chemin de fer, ponts sont détruits, ce programme généreux et fraternel sera soumis, sept décennies après, par l’action conjuguée de Sarkozy, de Hollande, puis de Macron, à un détricotage méthodique selon le vœu de Denis Kessler, vice-président du MEDEF (Magazine Challenge 2003).

    Niveau de vie, droits syndicaux, sécurité sociale, libertés individuelles, retraites, sécurité de l’emploi, réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement étaient au programme. Comme aujourd’hui ! Mais là, à présent, c’est pour « réformer » tout ça.

    La France riche de 2019, la 6ème puissance mondiale, attend des réformes. Des réformes audacieuses. Des réformes qui feront fondre ou disparaître ce que la France en ruine avait donné à son peuple.

    Ne vous attendez pas à de grands débats sur ce paradoxe. Car il y a longtemps qu’a été piétinée cette autre ambition du CNR : assurer « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ».

    Neuf milliardaires, patrons de médias, ont dit aux Français quel président choisir, ils disent à présent quels députés il leur faut.

    Jean Moulin fut l’un des héros de la Résistance à l’occupation nazie en France en prônant et en défendant les valeurs de la Résistance telles le courage, la défense de la République ou la justice. Honoré par André Malraux lors de la célèbre cérémonie du transfert de ses cendres au Panthéon, il est devenu le symbole de la résistance française. 

    Jean Moulin, né le 20 juin 1899 à Béziers et mort le 8 juillet 1943 près de Metz, est un haut fonctionnaire (préfet d’Eure-et-Loir) et résistant français. Refusant l’occupation nazie, il rejoint en septembre 1941, l’organisation de résistance la France libre à Londres en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par Charles de Gaulle à qui il fait un compte rendu de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.

    À l’issue de quelques entretiens, il est envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943. Son décès est enregistré en gare de Metz.

    Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Il est souvent considéré comme l’un des principaux héros de la Résistance. Il est nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération, puis général de division en novembre 1946. 

     

    Décombres politiques. Et après ?

    ·       PAR OLIVIER LE COUR GRANDMAISON

    L’heure est à l’urgence économique, sociale, écologique et politique, et à la résistance dans un contexte dégradé comme rarement. Contrairement aux analyses de certains, la crise est sans doute beaucoup moins celle du politique que celle des organisations existantes, et elle affecte aussi les syndicats de salariés et d’étudiants... Aussi les résistances à venir devront être unitaires, indépendantes, pluralistes et démocratiques ou elles ne seront pas.

     

    « Je crois que nous devrons faire face, dans les années à venir, à des épreuves très difficiles : renforcement considérable du contrôle social (...), immigrés traités comme du bétail, espaces de liberté réduits comme une peau de chagrin. Voilà ce qu’on nous prépare. » Félix Guattari, 1980.

    Refondation, rassemblement, multiples appels à l’unité ! A droite comme du côté de certaines gauches, ces grands mots vagues, supposément pleins de promesses d’avenir qui n’engagent que ceux qui y croient, font désormais florès parmi les naufragés des élections européennes. Au lendemain d’une campagne marquée par le triomphe d’un esprit boutiquier, où nombre de candidat-e-s, de ce côté-là du spectre politique, ont géré leur capital électoral, personnel et médiatique en espérant, dans le meilleur des cas, le faire fructifier au détriment de leurs concurrents immédiats, au pire le sauver d’une banqueroute redoutée, la décomposition de l’ancien système partisan se poursuit. Nul doute, elle n’a pas encore produit tous ses effets et les municipales à venir seront une nouvelle occasion de mesurer l’ampleur des bouleversements à l’œuvre. Un monde s’écroule, un autre s’établit ; l’entre-deux est crépusculaire et il risque de durer. Cette situation n’est pas sans présenter quelques analogies avec celle qui prévalait au début des années 1960, lorsque la SFIO s’est effondrée, emportée par les sordides compromissions et orientations de sa direction pendant la guerre d’Algérie. Ombre d’elle-même, elle perdait alors 80% de ses adhérents et 50% de ses électeurs cependant que se multipliaient scissions et clubs de réflexions divers. A ceci près qu’à l’époque le Parti communiste était encore une force militante et politique significative, bien implantée au niveau local et national, et disposant de relais puissants dans le monde syndical et associatif. Inutile de poursuivre la comparaison avec les temps présents.

    La petite hirondelle Raphaël Glucksmann n’a pas fait le printemps socialiste, contrairement aux affirmations péremptoires de certains qui osent se féliciter du score obtenu par la liste qu’il a conduite. A ces fiers stratèges, qui se croient fins politiques et qui tremblent déjà en songeant à leur siège de conseiller municipal ou de maire, rappelons quelques faits puisqu’ils feignent de les oublier pour mieux occulter un bilan depuis longtemps accablant. En 2010, autant écrire un siècle, le Parti socialiste dirigeait 20 régions sur 22 en métropole, 2 sur 4 en outremer et l’écrasante majorité des grandes villes de ce pays. En septembre 2011, pour la première fois sous la Cinquième République, cette même formation et ses alliés devenaient majoritaires au Sénat. Le 6 mai 2012, François Hollande était élu président de la République et aux législatives de juin, la majorité qui le soutenait obtenait 331 députés.

    Cinq ans plus tard et aujourd’hui de même, ce qui fut, depuis 1981, le principal parti de gouvernement de la gauche n’est plus qu’une petite formation en déroute, laquelle navigue à vue entre un renouveau de façade et un appel aux fossoyeurs d’hier ; Bernard Cazeneuve, entre autres, accompagné de l’oublié Lionel Jospin, auteur de l’exploit politico-électoral que l’on sait en 2002. Celui-là même qui fut réitéré, que dis-je, amélioré en 2017 par Benoit Hamon dans un contexte fort différent. Curieuse pratique qui consiste à recycler presque fin de vieilles huiles – politiquement s’entend - socialistes alors que dans d’autres pays les responsables d’un tel bilan auraient été contraints de vaquer à de nouvelles occupations. Avec de pareils Diafoirus à son chevet, l’état du malade socialiste nécessitera bientôt l’extrême-onction.

    Quant aux dirigeants de la France insoumise, enivrés par leurs succès aux dernières élections présidentielles et législatives, ils ont engagé leur parti dans une voie solitaire, sectaire et autoritaire. Ces deux dernières caractéristiques allant souvent de pair ce qu’ils ont confirmé avec constance sous la houlette de celui qui a cru que son charisme en faisait un homme providentiel, capable de sauver le « peuple », de s’imposer comme le seul adversaire légitime et efficace d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, et de fonder une Sixième République. De telles prétentions feraient sourire, si leurs effets étaient négligeables mais ils sont catastrophiques, à tous points de vue.

    Voilà qui confirme qu’en politique aussi l’orgueil, qui consiste à faire de soi-même « plus de cas qu’il n’est juste », est une passion mauvaise qui perturbe le libre exercice de la raison et altère les relations avec les autres. En effet, « l’orgueilleux » fuit ceux qui ne s’en laissent pas compter – les « généreux » écrit Spinoza - et recherche la « présence des parasites ou des flatteurs » qui, en le confortant dans son amour excessif de lui-même, renforce sa passion et son aveuglement. Actualité remarquable de cette analyse que confirment cet exemple et beaucoup d’autres encore. De plus, et ceci découle de cela, celui qui est affecté par cette même passion, qui le conduit à se croire « supérieur », fait des « autres moins de cas qu’il n’est juste ». De là, mésestime et mépris à l’endroit des femmes et des hommes qui refusent de se joindre au concert de louanges organisé par les fidèles du chef. Insoumis, selon eux, mais vrais soumis à sa personne que ce dernier disait « sacrée » lors d’une perquisition menée en octobre 2018. Acmé des dérives précitées et risible mise en scène de soi.

    Terrible dynamique passionnelle. Terrible dynamique politique aussi. Elle est favorisée par la première et toutes deux nuisent également aux rapports que l’orgueilleux entretient avec le monde puisqu’il surestime ses capacités d’action et de mobilisation, et sous-estime les obstacles qui se dressent devant lui en croyant qu’il pourra d’autant plus aisément les surmonter qu’il est également affecté par « la vaine Gloire. » Cette « opinion de la foule » qu’il recherche avec avidité parce qu’il y puise renom, prestige, rétributions narcissiques et symboliques, et pouvoirs divers. Voilà qui éclaire bien des comportements et des errements qui ont conduit les membres du petit cercle dirigeant de la France insoumise aux résultats que l’on sait. Tous se voyaient en haut de l’affiche, comme on dit, qu’elle soit électorale et/ou sociale, ils se découvrent bien bas après avoir souvent daubé certains de leurs anciens alliés qu’ils pensaient terrasser. Tel est pris qui croyait prendre. Depuis La Fontaine, on sait que les histoires de grenouilles et de bœufs finissent mal, en général, pour les batraciens qui s’enflent plus que de raison. Mais déjà ce travers, fort courant dans la vie publique et qui a déjà fait de nombreuses victimes, semble gagner ceux qui croient être les grands vainqueurs du jour : Europe Écologie Les Verts dont le porte-parole, Julien Bayou, déclare doctement : il n’y a plus que « trois forces en France : l’extrême-droite, les conservateurs et nous. » Même ivresse, mêmes affirmations péremptoires et mêmes prétentions exorbitantes qui ravalent les autres formations politiques au rang de piétaille. Tous derrière comme supplétifs dociles et eux devant ? A la bonne heure.

    Aux critiques des méthodes, des orientations et des folles ambitions hégémoniques de Jean-Luc Mélenchon, ses zélotes ont opposé et opposent encore morgue, railleries et accusations diverses au motif que leurs auteur-e-s feraient le jeu de leurs adversaires et nuiraient à l’unité du mouvement. Classique mais pitoyable argumentaire dont la formule : « qui n’est pas avec moi est contre moi » a beaucoup servi, et desservi celles et ceux qui ont eu la faiblesse d’en user et d’en abuser en imputant systématiquement les fautes qu’ils avaient commises aux autres. Encore un effet de l’orgueil, devenu passion politique, qui permet d’entretenir le mythe du dirigeant infaillible et d’éviter toute discussion de fond. Au-delà des mots creux employés pour caractériser la France insoumise, cette machine électorale prétendument « gazeuse » et novatrice, prospèrent de vieilles recettes : présidentialisation, culte du chef, servilité, opacité, concentration des pouvoirs, absence de démocratie interne et donc impossibilité structurelle d’organiser de véritables délibérations collectives, libres et pluralistes. Autant de pratiques qui, ajoutées aux orientations précitées, n’ont pas peu contribué à décourager voire à dégoûter nombre de militants, de sympathisants et d’électeurs, jeunes notamment.

    En avril, inquiet peut-être d’une déroute un moment entrevue, Jean-Luc Mélenchon en appelait à la mise en place d’une fédération populaire. A ce stade, cette dernière demeure pour le moins nébuleuse car, faute de précision, liée sans doute à son impréparation, nul ne sait rien de la méthode, du programme, des objectifs et des forces appelées à constituer la dite fédération, laquelle semble n’être, pour le moment, qu’un vœu pieux ou qu’un coup politique – un de plus - destiné à sauver la France insoumise du naufrage. Eu égard aux pratiques précitées, on est en droit d’objecter : « je ne crois pas un mot de ce que vous dites car je n’oublie ni vos agissements, ni ceux de vos lieutenants qui prennent leurs vociférations pour de fortes réparties. » L’agressivité et les anathèmes, comme masque dérisoire de l’impuissance, ne font pas un projet. Pis encore, c’est la réaction classique des faibles et des désorientés qui, après s’être crus plus forts et plus habiles que les autres, sont tétanisés par l’échec et la peur.

    L’heure est à l’urgence économique, sociale, écologique et politique, et à la résistance dans un contexte dégradé comme rarement. Contrairement aux analyses de certains, la crise est sans doute beaucoup moins celle du politique que celle des organisations existantes, et elle affecte aussi les syndicats de salariés et d’étudiants, lesquels ont perdu toutes les batailles engagées ces dernières années ce qui ne les empêche pas de continuer comme si de rien n’était. C’est ainsi qu’aux journées d’action succèdent de nouvelles journées d’action sans autre lendemain que le désenchantement, la lassitude et la désespérance. Classique conservatisme de directions plus occupées à défendre leurs maigres positions qu’à construire patiemment des ripostes unitaires et efficaces.

    Ils font de la politique les héritier-e-s de l’immigration coloniale et postcoloniale qui, depuis des dizaines d’années et dans des conditions particulièrement difficiles, luttent dans les quartiers populaires contre les discriminations systémiques et les violences policières. Ils font de la politique celles et ceux qui, parfois au risque de condamnations multiples, viennent en aide aux migrants et aux réfugiés. Ils font de la politique celles et ceux qui ont organisé diverses ZAD et qui persévèrent pour s’opposer à des projets pharaoniques et destructeurs. Ils font de la politiques celles et ceux qui combattent l’islamophobie et la romanophobie si bien portées en haut lieu, comme on dit, à droite bien sûr mais aussi du côté d’une certaine gauche qui se croit courageusement laïque et républicaine. Ils font de la politique celles et ceux qui protestent contre les disparitions d’écoles, d’hôpitaux et de nombreux services publics. Elles font de la politique celles qui se sont élevées contre le sexisme et ses conséquences délétères sur le plan personnel, salarial et professionnel. De même les Gilets Jaunes bien sûr qui, malgré leur hétérogénéité ou peut-être grâce à elle, ont été capables de faire reculer le chef de l’Etat et son gouvernement là où partis et syndicats traditionnels ont échoué lamentablement.

    En dépit de leur diversité, celles et ceux qui viennent d’être cités sont désormais confrontés à une répression peu commune et à des attaques réitérées contre les libertés publiques favorisées par l’autoritarisme grandissant du pouvoir. A gauche, nombre de dirigeants plaident, disent-ils, pour l’unité et la convergence des luttes. Qu’ils passent de la parole aux actes en organisant, sans préalable ni exclusive, avec les collectifs des quartiers populaires et ceux qui se sont constitués récemment, une grande manifestation nationale contre toutes les violences policières le 17 novembre 2019, date anniversaire de la fin des émeutes de novembre 2005 et de l’émergence des Gilets jaunes en 2018. Les résistances à venir devront être unitaires, indépendantes, pluralistes et démocratiques ou elles ne seront pas. 

     


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    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 
    au cimetière du Père-Lachaise 
    rassemblement en hommage 
    à Maurice et Josette Audin

    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    Le 11 juin 1957, des militaires français ont enlevé à son domicile d’Alger le jeune mathématicien Maurice Audin, militant du parti communiste algérien. Ce parti avait rejoint la lutte armée d’indépendance du peuple algérien. Il a été torturé puis tué par les militaires qui le détenaient. Son épouse, Josette Audin, qui a lutté toute sa vie pour savoir la vérité, est décédée le 2 février 2019. Pierre Mansat, président de l’Association Maurice Audin, a demandé de diffuser largement l’appel à leur rendre hommage, le 11 juin 2019, au cimetière

    Hommage à Josette et Maurice Audin, le 11 juin 2019 

    Le 11 juin 2019, jour anniversaire de l’enlèvement en 1957 de Maurice Audin par les parachutistes français, suivi de sa torture et de son assassinat, un hommage sera rendu à Josette et Maurice Audin au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.

    Le rendez vous est à 16h15 précises à l’entrée du cimetière, rue des Rondeaux, Paris XXème (Métro Gambetta, bus 60, 61, 64, 69 et 26), où un cortège se formera pour accompagner leurs enfants, Michèle et Pierre Audin.

    A 16h30 : dispersion des cendres de Josette Audin

     au jardin du souvenir. 

    Les participants se dirigeront ensuite vers le cénotaphe en mémoire de Maurice Audin (un cénotaphe est un monument funéraire qui ne contient pas le corps du défunt) qui sera érigé au cimetière du Père-Lachaise, près du Mur des Fédérés, où il sera procédé à son inauguration.

    A 17h : inauguration du monument et prises de parole. 

    Le détail de cette inauguration sera précisé prochainement. 

    Pierre Mansat, président de l’Association Maurice Audin.

    Voir : https://www.facebook.com/events/416364445856206/ 

    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    Emplacement du cénotaphe en mémoire de Maurice Audin.


    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    Le texte qui y sera gravé 

    « A la mémoire de Maurice AUDIN (14 février 1932 - 21 juin 1957),
    Mathématicien, militant du parti communiste algérien, engagé dans la lutte politique pour l’indépendance de l’Algérie.

    Le 11 juin 1957, l’armée française arrêta Maurice AUDIN à son domicile, avant de le torturer, l’assassiner et faire disparaître son corps.

    Le 13 septembre 2018, 61 ans plus tard, ces faits étaient reconnus par le Président de la République française qui a également reconnu que la mort de Maurice AUDIN avait été rendue possible par un système légalement institué d’ « arrestation-détention » mis en place grâce au vote par l’Assemblée nationale des pouvoirs spéciaux qui confièrent à l’armée tous les pouvoirs de police à Alger.

    Des milliers d’Algériens ont connu le même sort.
    Le souvenir de Maurice AUDIN et des autres victimes de cette terrible répression ne peut que renforcer la détermination de toutes celles et tous ceux qui luttent pour que les crimes d’État, les arrestations arbitraires, la torture et les disparitions forcées qui ont cours partout dans le monde, soient reconnus, punis et ne puissent plus se reproduire. »

    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin


    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    Le 14 février 2018, à l’Assemblée nationale, Josette Audin demandait une nouvelle fois que la France « condamne la torture, ceux qui l’ont utilisée et ceux qui l’ont autorisée », aux côtés des députés Sébastien Jumel (PCF) et Cédéric Villani (LREM).


    Maurice Audin, un symbole en 2019

     pour les manifestations démocratiques en Algérie

    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    En mars 2019, à Alger, la céramique présente en l’honneur de Maurice Audin, à la place qui porte son nom, sur laquelle les manifestants étudiants ont posé des post-it.

    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    Le vendredi 15 mars 2019 place Maurice Audin à Alger.

    Portraits arborés par des manifestants à Alger, le vendredi 10 mai 2019, place Maurice Audin.

    62 ans après l’enlèvement de ce communiste algérien indépendantiste le 11 juin 2019 au cimetière du Père-Lachaise  rassemblement en hommage à Maurice et Josette Audin

    SOURCE : https://histoirecoloniale.net/Le-11-juin-2019-au-cimetiere-du-Pere-Lachaise-rassemblement-en-hommage-a.html 

     


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    Elle a gagné les élections européennes en France…

    L’Europe qu’elle voudrait  n’est pas mon Europe !!!

    La France qu’elle voudrait n’est pas ma France !!!

    Alors qu’elle n’est pas responsable du drame ci-dessous… Mais pour elle ce n'est qu'un détail... Tout est détail dans cette famille d'extrémistes...

    Ça serait pire si elle était au pouvoir…

    Le campement installé parc du Glacis à Strasbourg endeuillé ce samedi 25 mai. 

     

    Strasbourg : un migrant de 27 ans se suicide

    dans le parc du Glacis

    Un homme âgé de 27 ans, d’origine afghane, a mis fin à ses jours ce samedi 25 mai au matin, parc du Glacis à Strasbourg. Il y avait rejoint un camp de sans domicile fixe depuis un mois.
     

    Il s’appelait Habib. Débarqué en France il y a six mois, avant de rejoindre Strasbourg et un camp de sans domicile fixe installé parc du Glacis. A 27 ans, ce migrant afghan s’est donné la mort ce samedi 25 mai peu avant 8h du matin, à côté de la tente dans laquelle il avait dormi. "Je me suis levé pour uriner, et c’est là que je l’ai découvert, pendu à un arbre", raconte Lahcen, l’un de ses compagnons de fortune, choqué, des sanglots dans la voix.
    C’est quelqu’un que tout le monde connaissait, que tout le monde aimait. Il était simplement désespéré -Un ami-

    Sur le campement, qui regroupe une cinquantaine de personnes françaises, guinéennes, maliennes ou encore roumaines, le drame attise la détresse et la colère. "Habib est passé devant une dizaine d’assistantes sociales qui n’ont pas détecté qu’il était vulnérable. Nous même qui sommes dans la rue et qui n’avons aucune expérience du social, on l’a aidé, on lui a donné à manger, on lui a offert une place sous nos tentes, tout ce que l’Etat n’a pas fait", martèle Edson Laffaiteur, 33 ans, un habitant du campement qui a créé l’association La Roue tourne 67.

    "C’est l’Etat qui l’a tué"

    Selon lui, avant de commettre son geste, le jeune migrant avait passé la soirée à téléphoner au 115 pour trouver un hébergement d’urgence, sans succès. "Il voulait vivre, il a traversé des frontières pour arriver ici et avoir une meilleure vie. Et aujourd’hui il est mort. A force d’entendre "non", lui-même s’est dit non, ce n’est plus possible".
    Sur des banderoles étalées au sol, les bombes de peintures expriment, dans l’urgence, l’exaspération. Aujourd’hui, Habib, que "personne n’a en photo ici", a pourtant le visage de tous. "On perd un frère. C’est l’Etat qui l’a tué. Ce n’est pas un martyr, ce n’est pas un exemple, mais on ne veut pas que cette mort passe inaperçue".
    Des chiffres sont brandis. 200 tentes seraient installées dans la capitale alsacienne, "je les ai compté moi-même" affirme Edson Laffaiteur. trois tentatives de suicide auraient également été dénombrées ces deux derniers mois dans les campements. "Les aides matérielles et financières sont de moins en moins garanties, il n’existe aucune prise en charge médicale et psychologique. Il y a trois semaines encore une femme enceinte de 9 mois a failli accoucher sous sa tente complétement livrée à elle-même", dénonce à son tour Gabriel, membre du collectif.  
    D'ailleurs nous sommes d'ici 67.

    Un manque de réponses concrètes

    Jointe par téléphone, l’adjointe au maire en charge de l’action sociale territoriale, Marie-Dominique Dreyssé, qui s’est rendue sur place ce matin, dit avoir conscience de la situation, mais se retranche derrière l’Etat. "Nous avons alerté les services de l’Etat et entrepris la fermeture de plusieurs sites. Il y a des situations critiques, celle de ce camp en fait partie" reconnaît l’élue qui rappelle que la ville a ouvert cent places pour sans-abris en 2018 et qu’elle s’apprête à en créer encore 80. "Nous sommes dans une organisation insuffisante en terme de réponses. Il y a une inadéquation entre le système d’hébergement par rapport aux besoins. La Ville s’affiche comme volontariste mais le chef d’orchestre, l’Etat, ne donne pas la bonne partition".
    Des réponses, des explications jugées insuffisantes et décevantes par les membres du camp du Glacis, résolus à se faire entendre. En fin d’après-midi, ils ont manifesté devant la gare de Strasbourg. "Les gens ont traversé des mers, des fleuves, des océans avec des histoires de dingue, et quand ils demandent de l’aide et qu’on leur dit non, ce n’est pas possible. Faut arrêter les conneries. On est comme vous. On est Français, ou on veut le devenir parce qu’on respecte ce pays, on veut l’aimer et pas en profiter. C’est ça que personne ne veut comprendre", exulte Edson, le regard noir, perçant, chargé de dépit, avant de conclure : "des personnes vulnérables, il y en a d’autres. Des morts, il y en aura d’autres. Demain, ça sera peut-être moi".

    SOURCE : https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-migrant-27-ans-se-suicide-parc-du-glacis-1675387.html?fbclid=IwAR2lFLgzw7e1YW0brfpO_6M8QcClUzumIuXl-teUPpztObteUUAxvrrzM-w

     

    La ville de Strasbourg ouvre 100 places d'hébergement pour les migrants et les plus vulnérables

    Il s’appelait Habib.

    © T. Gachon / Maxppp

    Face à l'urgence sociale des flux migratoires, la ville de Strasbourg a annoncé lundi l'ouverture de cent places d'hébergement d'ici l'été pour les personnes les plus vulnérables, notamment les familles et les migrants déboutés du droit d'asile.

    Répondant à l'urgence imposée par le "phénomène des migrations", la Ville ouvrira ses premières places d'hébergement la semaine prochaine et 100 places "d'ici à l'été", a indiqué le maire socialiste Roland Ries lors d'une conférence de presse le lundi 12 février. Il s'agit d'une trentaine de logements conventionnés, situés majoritairement dans le parc privé et sur le territoire de l'Eurométropole de Strasbourg. 
    La Ville prendra en charge les loyers mais aussi les besoins alimentaires, de formation en langue, de scolarisation des enfants et d'accompagnement administratif. Le coût estimé d'une mise à l'abri d'une personne vivant dans la rue est estimé à 14 euros par jour et par personne, selon la ville. La prise en charge des bénéficiaires sera assortie d'un "accompagnement bienveillant" et "adapté au parcours de chacun", a précisé Roland Ries.
    La municipalité consacrera 100.000 euros chaque année à ce dispositif voué à s'inscrire dans la durée. Ces places seront mises à disposition par l'association catholique Caritas Alsace (70 places), et l'association "Accueil sans frontières 67" (30 places). Les logements pourront être occupés à l'année, pour des périodes de six mois à un an.
    Cette initiative locale fait écho à une
    tribune publiée dans Le Monde, mi-décembre par les maires de sept grandes villes. Dans ce texte cosigné par le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), Bordeaux (Alain Juppé, LR), Toulouse (Jean-Luc Moudenc, LR), Grenoble (Eric Piolle, EELV), Lille (Martine Aubry, PS) et Nantes (Johanna Rolland,PS), les édiles se disaient "au pied du mur" face aux flux migratoires. Ils annonçaient vouloir "réfléchir sans délai", à la "mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France".
    Le maire strasbourgeois a rappelé la vocation de Strasbourg qui durant la période allemande avait usé de ce principe "en matière de solidarité, de secours aux personnes qui sont en grandes difficultés". "Toute personne en situation de détresse, de danger mérite qu'on s'intéresse d'abord à sa survie", a souligné l'édile. "Le phénomène des migrations n'est pas derrière nous. Il est aujourd'hui et demain, et il ne s'éteindra pas en construisant des murs, des frontières", a-t-il ajouté.
    Les bénéficiaires seront orientés par le SIAO (Service intégré de l'accueil et de l'orientation) du Bas-Rhin, chargé d'établir les profils des bénéficiaires.

     

     

     


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    Pour en finir avec l’obsession des racines

    Par Philippe Douroux 
    Le 23/05/2019

     

    Pour en finir avec l’obsession des racines

    La campagne des européennes n'aura pas fait exception. Le discours politique fait la part belle aux sacro-saintes racines judéo-chrétiennes de la France. Pour Philippe Douroux, il serait temps de cesser de nous confondre avec des plantes nées quelque part. L'intellectuel italien Maurizio Bettini propose une autre métaphore pour nous définir, celle des fleuves. Nous serions alors le fruit de mélanges et de confluences.

    Une étrange habitude s’est installée dans le débat politique. Il s’agit de prendre les femmes et les hommes pour des plantes ou des arbres en invoquant chaque jour leurs racines. Nous serions définis par nos « racines ». Matteo Salvini en Italie, Marine Le Pen, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez et d’autres en France, Viktor Orban en Hongrie, les dirigeants conservateurs en Pologne, ou en Autriche, évoquent nos « racines chrétiennes » et la menace supposée de leurs disparitions. Par parenthèse, il faudrait parler de racines judéo-chrétiennes si le texte central du christianisme est la Bible avec l’Ancien et le Nouveau Testament, il semble difficile de réduire ces racines supposées à la seule chrétienté.

    En mai 2016, dans FigaroVox, le site de réflexion du Figaro, Maxime Tandonnet, haut fonctionnaire et essayiste, auteur d’une quinzaine d’ouvrages, donnait une définition de cette métaphore arboricole : « D’un point de vue historique, la négation des racines chrétiennes de l’Europe est une contre-vérité. L’Europe est née sur les ruines de l’Empire romain dont le christianisme était devenu la religion officielle à la suite de la conversion de Constantin en 312. » Suivaient Clovis, Charlemagne et la Reconquista en Espagne… Nous serions donc des végétaux déterminés par le terreau dans lequel nous sommes nés, incapables d’en bouger. Il y a moins de deux ans, en septembre 2017, Maurizio Bettini, s’emparait de cette idée pour la démonter pièce par pièce jusqu’à ce qu’il n’en reste rien.

    Dans son ouvrage au titre explicite Contre les racines, le professeur de philologie classique à l’Université de Sienne, propose d’abandonner cette image, cette expression qui nous entraîne du mauvais côté de la réflexion. Si nous avons des racines alors nous sommes définis par notre passé, par ce qui nous a précédé, par la tradition. Cette vision des choses est évidemment satisfaisante quand elle est appliquée à une société figée, une société sans histoires, ou le présent serait la reproduction du passé. Les choses sont comme elles sont et « c’était mieux avant », justifiant ainsi une vision conservatrice ou réactionnaire de l’action publique.

    La Ligue du Nord et la bêtise des menus typiquement italiens…

    Pour Maurizio Bettini, la métaphore des racines fonctionne comme les œillères posées aux chevaux en limitant notre champ de réflexion. Son efficacité est évidente puisque les racines évoquent la puissance rassurante de l’éternité quand précisément la tradition n’existe pas ou pas comme on le croit généralement. « Ce qui fait la solidité d’une tradition, c’est la structure qui la maintient en vie dans le présent, qui ne cesse de redire et d’enseigner la tradition », écrit l’auteur pour qui la mémoire se fabrique au présent et reconstruit le passé pour justifier une proposition politique. Un exemple ? « En 2009, la Ligue du Nord avait lancé une campagne contre les restaurants étrangers dans les centres-villes : seuls les menus typiquement italiens seraient autorisés. » En clair, il fallait fermer les kebabs pour préserver les racines de la cuisine italienne.

    Il faut donc examiner ces fameuses « racines ». Maurizio Bettini s’empare de la tomate, de la pomme de terre, du poivron et du piment, autant d’ingrédients précieux pour la cuisine italienne, qui tous viennent de l’autre côté de l’Atlantique. Les aubergines, elles ont été importées par les Arabes qui étaient allés la chercher en Inde. Enfin, il faut s’arrêter un moment sur la question de la polenta qui fait la fierté des Lombards. Elle est aujourd’hui une farine de maïs, mais elle était autrefois faite à partir d’épeautre, d’orge ou de blé et pourrait donc s’appeler avec justesse… couscous.

    Voilà donc l’image des racines bien malmenées pour raconter un monde fait de mouvements de militaires et d’échanges marchands qui se croisent et s’entrecroisent. Il devient alors difficile de proposer l’arbre pour illustrer l’homme et la femme d’hier, d’aujourd’hui ou de demain. Les racines renvoient évidemment à la notion de pureté et à l’absence de mélanges. Alors se pose une question : par quelle expression remplacer le monde végétal pour dire d’où nous venons ? Maurizio Bettini propose l’image des fleuves qui a l’avantage du mouvement et de la multiplicité des sources.

    La Seine a certes une source, mais elle se nourrit de l’apport de multiples affluents nés dans de multiples endroits et qui, chacun, apportent une histoire, un parcours, des caractéristiques différentes. L’identitaire devient multiple et fondé sur la confluence et les mélanges. François Mitterrand, en mai 1987, à la Sorbonne, s’amusait à souligner : « Nous sommes Français, nos ancêtres les Gaulois, un peu romains, un peu germains, un peu juifs, un peu italiens, un petit peu espagnols, de plus en plus portugais, peut-être – qui sait ? – polonais, je me demande si nous ne sommes pas déjà un peu arabes… Je reconnais que voici une phrase imprudente. »

    SOURCE : https://www.bondyblog.fr/opinions/billet-dhumeur/pour-en-finir-avec-lobsession-des-racines/ 

     


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    Eh ! hop ! une de moins…

    Renaud Camus, "théoricien" du Grand remplacement

     retire sa liste aux élections européennes 

    J’ai souvent lu cette phrase : « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie française auront un jour la France algérienne » *** Il se trouve que Raymond Aron avait un avis différent

    Renaud Camus, chantre de la thèse du Grand remplacement, a annoncé ce mercredi 22 mai qu'il retirait sa liste "La Ligne Claire" de la course aux élections européennes. Selon les premières informations, il s'agirait d'un problème lié à des déclarations récentes d'un de ses colistiers. 

     

    Mais le vrai

     Grand remplacement

     aurait été plutôt celui-ci : 

    J’ai souvent lu cette phrase : « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie française auront un jour la France algérienne » a écrit dans son livre, « d’une Résistance à l’autre », Georges Bidault, l’ancien chef du Conseil National de la Résistance. Il reprenait là, en quelque sorte, cette déclaration du redoutable chef du FLN qu’était Larbi ben M’Hidi, déclaration lancée à la face des parachutistes français venus l’arrêter en 1957 lors de la « bataille d’Alger » : « Vous voulez la France de Dunkerque à Tamanrasset ? Je vous prédis, moi, que vous aurez l’Algérie de Tamanrasset à Dunkerque ». Il se trouve que raymond aron avait un avis different *** qui dit la verite ?

    J’ai souvent lu cette phrase : « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie française auront un jour la France algérienne » *** Il se trouve que Raymond Aron avait un avis différent

     

    Georges Bidault était aussi cela :

    En 1958, il vote l’investiture du gouvernement du général de Gaulle. Il se sépare du MRP et crée la Démocratie chrétienne de France qui n’aura qu’un succès électoral limité.

    Par la suite, il constate que le général de Gaulle s'oriente vers le retrait de la France en Algérie et se rallie aux extrémistes de l'OAS. Après le cessez-le-feu (18 mars), avec Jacques SoustelleAntoine Argoud et Pierre Sergent, il constitue le 20 mai 1962 à Rome, le comité exécutif du Conseil national de la Résistance, visant à défendre l’Algérie française. Bidault est désigné comme président de cet organisme.

    En juillet 1962 au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, son immunité parlementaire est levée en raison de ces activités subversives.

    Il quitte la France en 1963. Menant une vie clandestine, et apprenant l’enlèvement du colonel Antoine Argoud à Munich par des hommes des services spéciaux français, Bidault publie un article virulent et est expulsé d’Allemagne ; le Portugal l’expulse à son tour vers le Brésil, où il passera, avec son épouse, plus de quatre ans.

    Il revient en Belgique en 1967, et, à la suite de l'amnistie des anciens responsables de l'OAS (conséquence inattendue des événements de mai 1968) rentre en France en juin 1968. Il crée le Mouvement pour la justice et la liberté, qui soutient Alain Poher lors de l’élection présidentielle de 1969. 

    J’ai souvent lu cette phrase : « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie française auront un jour la France algérienne » *** Il se trouve que Raymond Aron avait un avis différent

     

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    Si l'Algérie était restée française aujourd'hui il y aurait 40 millions de Musulmans en plus.

    Si l'Algérie était restée française l'Assemblée nationale serait composée de 40 à 50% de Musulmans.

     

      


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    Un officier putschiste honoré à Orange

     

    Jusqu’où ira en France cette flatterie des criminels ?

     

    Orange va rendre hommage au putschiste le lieutenant-colonel de La Chapelle

     

    Il y a quelques semaines, Bollène (Vaucluse), gérée par l’extrême droite, avait débaptisé la rue du 19 mars 1962 pour lui donner le nom de l’officier putschiste Denoix de Saint-Marc. Cette décision avait scandalisé les anciens combattants des associations ARAC, FNACA, ANACR, qui voient d’un œil inquiet la réécriture des combats coloniaux auxquels ils ont participé malgré eux.

    Ils ont envoyé un courrier à la maire, estimant que «le débat stérile autour de telle ou telle date effective n’autorise pas à nier l’importance de ces accords qui furent un soulagement pour tous les appelés et leurs familles qui voyaient enfin une issue. Cette plaque est la preuve que la ville n’oublie pas l’atrocité de cette guerre et que seule la paix et l’amitié entre les peuples doivent nous guider».

    Ces soldats, dont la bravoure avait fait échouer le putsch d’avril 1961, ne sont pas au bout de leur émoi.

    La commune voisine d’Orange a en effet suivi le pas. La semaine dernière, la municipalité a entériné le choix de donner le nom du lieutenant-colonel Charles-Gilbert de La Chapelle à un rond-point, a rapporté le quotidien Vaucluse Matin.

    Malgré l’opposition de gauche et de droite qui ont fustigé devant le conseil le choix d’honorer «un officier factieux», «un militaire qui a trahi la France, le maire, Jacques Bompard, (ex-Front national, aujourd’hui Ligue du Sud), par ailleurs époux de la maire de Bollène Marie-Claude Bompard, a maintenu sa décision. L’officier, ainsi mis en avant alors qu’il est un illustre inconnu, avait participé au putsch des généraux d’Alger en avril 1961 à la tête du 1er régiment étranger de cavalerie (REC) plus connu sous le nom de Légion étrangère. Au même titre que les parachutistes, ce régiment s’était illustré par sa férocité durant la guerre d’Algérie, après l’avoir auparavant largement démontrée en Indochine. Les Légionnaires auront ainsi été en Algérie parmi les pires tortionnaires pour empêcher l’inéluctable libération.

     

    Jusqu’où ira en France cette flatterie des criminels ? 

     

    A l’indépendance, le 1er REC a été basé à Mers El Kébir, avant son départ en 1964. Il avait ensuite été établi à Orange en 1967. Le régiment a quitté en 2014 la cité romaine pour s’installer à Carpiagne (Bouches-du-Rhône). Pour le maire d’extrême droite d’Orange, c’est une façon de maintenir le souvenir du REC dans une ville que cette présence a marquée durablement.

    Une façon pas anodine de rouvrir les plaies de l’Algérie française, dont le maire est un féru contempteur.

    En juin 1961, De la Chapelle avait été condamné à sept ans de réclusion criminelle. Comme tous les officiers supérieurs qui avaient attenté à la sécurité de l’Etat, il n’avait jamais regretté, disant même lors de son procès avoir «suivi la voie de l’honneur, cette voie passe aujourd’hui par les prisons». Jusqu’où ira en France cette flatterie des criminels. «La vigilance s’érode», nous dit Henri Pouillot, militant anticolonialiste : «On a l’impression qu’il n’y a plus d’anticorps.

    Avant 2000, on comptait quinze stèles à la gloire des assassins de l’OAS, on en dénombre aujourd’hui 90, qu’elles soient pro-OAS ou pro-Algérie française avec des rassemblements qui s’y tiennent les 26 mars pour commémorer la tuerie de la rue d’Isly, lorsque l’armée française avait tiré sur la foule pro-Algérie française, ou le 5 juillet pour rappeler les morts d’Oran.» 

    SOURCE : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/un-officier-putschiste-honore-a-orange-21-05-2019

    Les prisonniers de Tulle : adossés au mur, de gauche à droite, général Salan, colonel de Sèze, général Jouhaud, commandant Camelin, lieutenant de vaisseau Guillaume, colonel de La Chapelle et au premier rang, Hélie de Saint-Marc et le commandant Robin.

     


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  • L’hommage au Général de Bollardière

    L’hommage au Général de Bollardière le 19 mars 2019 à Carhaix

    Nouvelle addition au Panthéon des Bretons populaires, la statue du Général de Bollardière a été dévoilée, mardi matin, en présence des trois filles du militaire. (Jean-Noël Potin) 

    À l’occasion des cérémonies du 19 mars, une toute nouvelle statue a été dévoilée, place du 19-Mars-1962, celle du Général de Bollardière, ancien combattant et figure de la non-violence.

    Plusieurs dizaines de personnes étaient réunies, place du 19-Mars-1962, pour assister au dévoilement de la statue du Général de Bollardière, une œuvre réalisée par le sculpteur Emmanuel Sellier, artiste fondeur de bronze installé à Langeais, qui vient enrichir le Panthéon carhaisien des plus populaires des Bretons. « Je voudrais exprimer mon très grand remerciement à ceux qui m’ont donné la chance de réaliser cette œuvre, a indiqué le sculpteur ; c’est un privilège d’incarner ainsi de hautes valeurs : le courage, et aussi une grande foi dans l’humanité ». « Le Général de Bollardière avait déjà sa rue à Carhaix, il a désormais sa statue au Panthéon », a aussi lancé le maire, Christian Troadec. La cérémonie s’est déroulée en présence, notamment, des trois filles du militaire : Marion de Haynin, Soizik Paulet et Armelle Bothorel. « Je tiens à excuser Mme Simone de Bollardière, épouse du Général, de ne pouvoir être présente parmi nous du fait de son grand âge », a précisé le premier magistrat.

     


    Figure de la non-violence


    Jacques Pâris de Bollardière (appelé Jacques de Bollardière par convenance), était né le 16 décembre 1907, à l’âge de 78 ans, à Châteaubriant, dans la Loire Inférieure. Il est mort le 22 février 1986 à Guidel (56). Cet officier général de l’armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie, est une des figures de la non-violence en France.

    Le général s’était insurgé contre les actes de torture commis durant la guerre d’Algérie en démissionnant de l’armée, en 1956. Âgé de 49 ans, il était alors « le plus jeune général de France », comme l’a rappelé Marcel Ollivier, président du comité Fnaca de Carhaix. Dès le début des « événements », il avait œuvré au rétablissement du dialogue avec la population et était parvenu à imposer le respect des Algériens sur le secteur qu’il commandait, ce en interdisant toute violence physique sur les prisonniers. « Il avait sous ses ordres le lieutenant Jean-Jacques Servan-Shreiber qui, tout comme le général, préférait développer des relations de confiance avec les Algériens. Jean-Jacques Servan-Shreiber qui devint, en 1958, le premier président du comité national de la Fnaca », ajoutait Marcel Ollivier.

    Force de conviction

    Fils de militaire, le jeune Jacques avait rejoint le Prytanée national militaire à La Flèche, dans la Sarthe, avant d’être admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, en 1927. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a pris une part active dans la Résistance. Il compte d’ailleurs parmi les Français les plus décorés de ce conflit : compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d'honneur, deux fois décoré du Distinguished Service Order (DSO), etc. Christian Troadec a salué « un homme libre, dont la force de conviction lui a valu trois condamnations : « La première, une condamnation par le gouvernement de Vichy pour avoir rejoint la Résistance ; la seconde, en 1957, une condamnation à 60 jours de forteresse pour s’être élevé contre la torture en Algérie ; la troisième, en 1973, une mise à la retraite prématurée de l’armée pour avoir dénoncé les essais nucléaires dans le Pacifique ».

    Héritage

    Gérard Chevalier, membre du comité directeur national de l’Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture, a pour sa part rendu hommage « au seul officier supérieur à avoir condamné officiellement la torture, une pratique malheureusement toujours pratiquée sur les cinq continents ». Armelle Bothorel, fille du général, a conclu les prises de parole en rappelant l’héritage laissé par son père : « Ses combats sont toujours d’une brûlante actualité », a-t-elle insisté.

    À l’issue de la cérémonie, les personnes présentes se sont rendues en cortège jusqu’à la place de Verdun où s’est tenue ensuite la cérémonie traditionnelle du 19 mars.

    SOURCE : https://www.letelegramme.fr/finistere/carhaix/histoire-l-hommage-au-general-de-bollardiere-19-03-2019-12236521.php

    Hommage

     au Général Jacques de Bollardière

     à Carhaix 

    L’hommage au Général de Bollardière le 19 mars 2019 à Carhaix

    Christian Troadec et Armelle Bothorel

    Depuis quelques années, la ville de Carhaix rend hommage, sous forme de statues, à des Bretonnes et Bretons célèbres comme les Sœurs Goadec, Anatole Le Braz ou plus récemment 4 champions cyclistes dont Le Peuple breton a parlé en 2018 (la prochaine statue sera Angela Duval). En ce 19 mars 2019, commémoration de l’armistice signé à la fin de la Guerre d’Algérie, c’est à l’Histoire que la ville a rendu hommage avec l’inauguration de la statue du Général de Bollardière. Le Peuple breton y ajoute son épouse Simone. 

    Et justement, Simone aurait voulu être présente. Mais à 97 ans, elle n’a pas pu faire le déplacement. La cérémonie s’est en revanche déroulée en présence des 3 filles du couple, dont Armelle Bothorel, maire de La Méogon (22). Celle-ci a lu devant ses sœurs Soisik et Marion un très beau témoignage sur la vie de leur père, ou plutôt de leurs parents qui ont toute leur vie œuvré dans le même sens.

    Dans son discours, elle nous disait ceci : « Cet hommage nous le partageons avec tous ceux qui ont combattu aux côtés de mon père, dans les sombres heures de notre pays, avec toutes les personnes sur les deux rives de la Méditerranée pour lesquelles l’engagement de mon père a été une lumière d’espérance, avec tous ceux qui, avec lui, ont ouvert les voies d’une résolution non-violente des conflits, avec tous ceux qui œuvrent pour que la Bretagne soit belle, vivante, libre, solidaire et dynamique et à laquelle mon père était si attaché. »

    Jacques Pâris de Bollardière était né en 1907 à Chateaubriand, alors en Loire-Inférieure, donc en Bretagne comme il l’affirmait lui-même avec force. Il fit ses études au collège de Redon puis au Prytanée militaire de La Flèche avant d’intégrer St Cyr. Déjà très indépendant d’esprit, il écopa de nombreux jours d’arrêt de rigueur et en sorti sergent au lieu de sous-lieutenant. Ce qui ne l’empêchera pas en 1956 de devenir le plus jeune général de l’armée française ! Militaire de carrière, il participa activement à la 2ème Guerre mondiale, rejoignant Londres dès le 17 juin 1940, ce qui lui valu d’être condamné à mort par Vichy ! Brillant combattant, Compagnon de la Libération, il termina la guerre avec de nombreuses décorations. Il épousa Simone fin 1945 avant de partir en 1946 en Indochine. Il y fit deux séjours, en 1945-48 et en 1950-53, et pu constater déjà le début de l’emploi de la torture par certains militaires. Il acquit là-bas la conviction qu’une armée n’est pas faite pour combattre un peuple, conviction qui ne fera que grandir en Algérie.

    Redonnons la parole à sa fille Armelle : « Qu’un brillant officier Général, l’un des soldats le plus décorés de la France Libre, dénonce la torture pratiquée en Algérie par l’Armée Française au nom de la France, provoque un choc dans l’opinion. Deux conceptions d’une guerre qui ne dit pas son nom s’affrontent. Le Général Jacques Pâris de Bollardière refuse de subordonner l’action pacificatrice au préalable policier selon la méthode utilisée lors de la Bataille d’Alger. Pourtant, le travail de pacification qu’il a engagé avec les commandos noirs du Lieutenant Jean-Jacques Servan-Schreiber, et du Colonel Roger Barberot, renoue les liens de confiance avec les habitants, générant une baisse considérable des attentats. (…) L’Algérie sera la pierre de touche sur laquelle se brisera sa vie de soldat. Le putsch militaire d’Alger (1961) le détermine à quitter une armée dont une partie de ses cadres se dresse contre le Pays. »

    Dès 1957, il avait rencontré le général Massu pour s’opposer à la torture justifiée par son interlocuteur. Il avait reçu l’ordre de fouiller les mosquées, il avait refusé d’obéir. En 1977, il avouait : « Ce jour-là, j’ai été obligé de rompre avec l’armée pour me préserver moi-même, pour ne pas me détruire. »

    Ayant quitté l’armée, il ne resta pas bien sûr inactif, s’engageant dans l’opposition au nucléaire, ou prenant position contre l’occupation militaire du camp du Larzac. Il prit aussi position contre Plogoff. Avant cela, il avait pris part à ce que l’on peut appeler une « expédition » : en 1973, un vieux voilier danois, le « Fri », était parti de Nouvelle-Zélande pour la zone de Mururoa, cela afin d’essayer, par sa présence sur zone, d’empêcher la France de procéder à de nouveau essais nucléaires. En cours de route, Jacques de Bollardière et d’autres personnalités lui avait apporté leur soutien. Mais la présence de ces personnalités n’empêcha pas la Marine française de les arraisonner et la France continua ses essais !

    Armelle Bothorel rajoute à propos de son père un témoignage : « Il est appelé à témoigner au procès de onze autonomistes bretons devant la cour de sûreté de l’État, en 1972. Sans partager le choix de la violence du FLB, il n’en défend pas moins le combat pour une réappropriation de son destin collectif par le peuple breton. Il est bien difficile d’être exhaustive sur un parcours de vie si dense, aussi, pour conclure, je citerai encore la mobilisation du « Nann Trugarez » contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Plogoff, sa présidence d’honneur au comité de soutien à Diwan, sa participation à la belle aventure d’« Eaux et Rivière » ou encore la sauvegarde de la desserte ferroviaire de Quimperlé, en soutien à son épouse qui pendant pas loin de vingt ans, fut la présidente du comité de défense. »

    Il est impossible de se pencher sur la vie de Jacques de Bollardière sans y associer son épouse Simone, qui l’a soutenu toute sa vie, en particulier dans les moments où il était mis sinon au ban de la société du moins au ban de l’armée. Après son décès en 1986, elle a non seulement continué à entretenir le souvenir de ses actions, mais elle a surtout continué à agir.

    Au début des années 2000, elle signa l’appel des Douze, appelant l’État à condamner la torture pratiquée par la France en Algérie. Simone de Bollardière n’a pas hésité à témoigner lors du procès du général Paul Aussaresses. Elle a par ailleurs encouragé dès sa création, l’association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG) dont elle est la présidente d’honneur. De tous les combats, elle a continué de militer bien après le décès de son époux en 1986 et jusqu’à aujourd’hui.

    Jacques de Bollardière, dans le dernier paragraphe de son livre «  Bataille d’Alger, bataille de l’Homme », écrivait : « Ma vie prend tout son sens d’un coup à l’idée que l’un d’entre vous peut-être aura besoin de mon témoignage, que cela l’aidera à vivre, que nous serons devenus quelque chose de plus, davantage homme, ensemble. » Il est certain qu’avec des personnes Comme Simone et Jacques de la Bollardière, la société grandit.

    SOURCE : http://lepeuplebreton.bzh/2019/03/25/hommage-general-bollardiere/

     


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    Que se passe-t-il en algérie ?

    L'analyse de Benjamin Stora, président de la Cité de l'immigration sur ce qui se passe en Algérie aujourd’hui 

     


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    Désolé Manu, désolé Valérie, l’Algérie ne veut plus

    entendre parler de l’ancienne puissance coloniale

    et elle a raison !!!

    Algérie : la rénovation de la Casbah retirée à la France et confiée à Cuba

     Abdelkader Zoukh, Valérie Pécresse et l’architecte Jean Nouvel lors d’une visite de la Casbah d’Alger, le 16 décembre. Alvaro Canovas / Paris Match

    Algérie : la rénovation de la Casbah retirée à la France et confiée à Cuba

    Algérie : la rénovation de la Casbah retirée

     à la France et confiée à Cuba

    Algérie : la rénovation de la Casbah retirée à la France et confiée à Cuba

    La rénovation de la Casbah d’Alger sera retirée aux Français et confiée aux Cubains. La ministre de la Culture, Meriem Merdaci, et l’ambassadeur de Cuba à Alger, Pulido Escodelle, se sont mis d’accord, aujourd’hui 15 mai, pour conclure l’accord de la restauration de ce quartier historique de la capitale.

    Dans le cadre de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines culturels entre Cuba et l’Algérie, il a été convenu de conclure, dans les semaines à venir, un accord avec Cuba concernant la restauration de la Casbah d’Alger. À cette occasion la ministre de la Culture avait salué le «majestueux travail de restauration menée à Cuba».

    Meriem Merdaci avait ainsi déclaré que « l’expérience de Cuba en matière de restauration du patrimoine est pionnière ». La ministre a évoqué « les quartiers séculaires de La Havane ». « LaHabana Vieja (fr. la vieille Havane) est l’exemple même de la ville antique qui a préservé sa cohérence urbaine, sa cohésion sociale et son cachet culturel », avait soutenu la ministre.

    Le gouvernement est bien décidé à clôturer le dossier de la Casbah d’Alger, une ville qui a été inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1992. Ce même dossier avait suscité de nombreuses polémiques, surtout quand le projet a été remis aux experts français, chapeauté par l’architecte contemporain français de renommée internationale Jean Nouvel.

    Une lettre regroupant 400 signatures d’architectes, d’historiens, d’universitaires et d’artistes avait été envoyée à Jean Nouvel afin de l’inciter à renoncer à ce projet. Dans cet écrit, nous avons pu lire : « les Français ont déjà partiellement détruit la Casbah trois fois. N’acceptez pas d’être complice d’une quatrième vague de transformation brutale française de la Casbah. Tout architecte se doit d’être complètement responsable des conditions et conséquences politiques des projets qu’il accepte ». 

     


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    Ce mercredi dans La Provence :

     à Marseille, on répare les grands blessés

     de guerre

    En avril 2018, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était rendue à l’hôpital Lavéran. Par S.M.

    Ils sont frères d’armes, et ce n’est pas un vain mot. Ce mardi, dans toutes les casernes, les régiments, les États-Majors de France, c’est une famille, celle de l’armée française, qui a pleuré et rendu hommage à deux de ses enfants. Il en va ainsi chaque fois qu’un camarade meurt en mission - que le drame soit médiatisé ou pas -, chez ces militaires unis par les liens du sang. Ce sang que tous les soldats savent qu’ils devront peut-être verser un jour, "parce que cela fait partie du métier", explique l’adjudant-chef David, chargé de la cellule d’aide aux blessés de l’État-Major de la zone de défense sud, basée à Marseille.

    Depuis la fin de la guerre d’Algérie, 638 soldats français ont été tués en opérations extérieures. Fin 2017, la revue annuelle du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire dénombrait 141 militaires français, principalement de l’armée de Terre, qui ont perdu la vie entre 2008 et 2017 au cours d’une mission en Afghanistan, au Sahel, en Centre Afrique, au Mali. Avec l’intensification de la présence française, notamment pour lutter contre le terrorisme, ce sont chaque année des cohortes de blessés qui sont rapatriés en métropole.

    https://www.laprovence.com/actu/en-direct/5500580/demain-dans-la-provence-a-marseille-on-repare-les-grands-blesses-de-guerre.html

     

    Hélas si M. Macron continue de refuser de changer de stratégie politico-militaire Il y aura d’autres héros Comme ces deux là :

     

     

    mais nous rappelons que la vie d’un homme n’a pas de prix.

    Et la guerre contre le terrorisme la france ne doit pas être seule en europe pour mener cette guerre...

     

    Merci de prendre connaissance de ce dossier

    En Afghanistan, une guerre sans fin

    CLIQUEZ SUR CE LIEN : https://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/En-Afghanistan-guerre-sans-fin

     

    Sahel : cette guerre dont on ne sort pas vainqueur

     

    Par Jean-Dominique Merchet 

     

    La France refuse d’envisager de changer de stratégie politico-militaire, même si elle ne fonctionne pas, comme le montre l’extension de la menace.

    Emmanuel Macron présidait ce mardi 14 mai aux Invalides une cérémonie d’hommage national pour les deux officiers mariniers du commando Hubert, tués lors de la libération d’otages au Burkina Faso. Lundi, les honneurs militaires leur ont été rendus dans la plus stricte intimité, en présence du chef d’état-major de la marine, l’amiral Praszuck.

    Comme un signe d’agacement… Au ministère des Armées, on se gausse des formules journalistiques sur l’opération Barkhane : « L’année dernière, nous étions “enlisés” au Sahel. Cette année, c’est “embourbés”. Et l’an prochain, ce sera “ensablés”...» A l’Hôtel de Brienne comme à Balard, on reste droit dans ses rangers. Pas question de changer une stratégie qui ne fonctionne pourtant pas.

    L’enlèvement de deux Français dans un parc naturel au nord du Bénin – un pays qui jusqu’à présent n’était pas touché par le terrorisme – illustre le fait que, loin d’être contenue, la menace se répand dans toute la région. A l’origine, c’est-à-dire en janvier 2013, elle était essentiellement localisée dans le nord du Mali et l’armée française a détruit ce sanctuaire en quelques semaines d’une Blitzkrieg dans les sables (Opération Serval). Mais plutôt que de partir rapidement, en laissant aux autorités maliennes et aux différents groupes locaux le soin de gérer la situation – quitte à revenir si besoin – Paris a décidé de s’installer dans la durée et d’élargir son intervention à toute la région, sous le nom de Barkhane.

    Nous sommes six ans plus tard. 27 militaires français ont été tués, des dizaines d’autres grièvement blessés, qui resteront invalides. Le coût pour le budget français dépasse les 4 milliards d’euros. Et personne ne voit la porte de sortie : auditionné par les députés en 2018, le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, affirmait : « Je ne pense pas qu’il soit possible de régler le problème au Mali en moins de 10 à 15 ans, si tant est que nous le puissions ». Sage remarque, même si elle heurte la doxa qui règne dans les milieux officiels, où « la lutte contre le terrorisme » et « le rôle particulier de la France dans le monde » sont des articles de foi qu’on ne discute pas.

    Trois générations après les indépendances de ses ex-colonies, la France n’a plus qu’une influence marginale sur les dynamiques sociales et politiques en cours dans la région. Un exemple : que peut faire Paris, ses militaires, ses diplomates, ses «développeurs» pour régler les conflits d’usage entre éleveurs et agriculteurs au Sahel, sur lesquels viennent se greffer les groupes djihadistes ? De quel véritable levier dispose l’Elysée pour convaincre les autorités maliennes de rétablir quelques services publics dans le nord du pays ? Sauf à y envoyer la gendarmerie nationale, qui a les moyens de lutter contre les trafiquants, alliés tant aux pouvoirs locaux qu’aux combattants terroristes ? Le diplomate français Gérard Araud résume la difficulté d’une formule : « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif » alors que Jean-Marie Guéhenno, ancien président d’International Crisis Group constate « la faible mobilisation des autorités [locales] pour les réformes dès lors que leur sécurité immédiate est assurée » par la France.

    Cette situation n’est pas propre au Mali. Le spécialiste des conflits Gérard Chaliand remarque que désormais « l’Occident ne gagne plus les guerres » dans le reste du monde. Grâce à la puissance de sa machine militaire, il remporte certes des succès tactiques, mais ne parvient pas à s’extraire des conflits en vainqueur. L’Afghanistan est, à cet égard, un cas d’école. Dix-huit ans après l’intervention américaine en 2001, les talibans sont toujours là et il faut se résoudre à négocier avec eux. Au passage, 89 militaires français sont morts là-bas et un grand chef militaire reconnaît combien il est difficile d’expliquer aux orphelins – qui ont grandi – pourquoi leurs pères sont tombés au fond d’une vallée afghane.

    En Irak et en Syrie, la puissance américaine, appuyant les forces locales, a mis quatre ans pour détruire le Califat territorial de l’Etat Islamique. Mais le 29 avril, son chef Abou Bakr al-Baghadadi s’est rappelé aux bons souvenirs de ses contemporains et l’EI a montré qu’il gardait sa puissance d’action avec les attentats coordonnés au Sri Lanka. En Libye, où l’intervention occidentale de 2011 a fait exploser ce qui restait des structures étatiques, la France a soutenu le maréchal Haftar contre les groupes djihadistes, mais désormais celui-ci menace militairement le gouvernement reconnu par la communauté internationale, et la diplomatie française se retrouve Grosjean comme devant…

    Sauf à adapter le niveau de ses ambitions à la réalité de ses capacités d’action, la France se retrouvera « enlisée », « ensablée » ou « embourbée » dans des conflits sans issue. N’en déplaise aux stratèges parisiens.

     Mali, une guerre sans fin

    CLIQUEZ SUR CE LIEN : http://www.leparisien.fr/international/mali-une-guerre-sans-fin-30-04-2018-7691247.php

     

     

     


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    La vie d'un homme n'a pas de prix

     

    La vie d'un homme n'a pas de prix

    Des militaires, capables de donner leur vie pour les autres. Respect pour ça. Mission réussie.

    La vie d’un homme n’a pas de prix.

    Où est l’Europe ? La France est bien seule !

    "J'ai perdu l'amour de ma vie": l'émotion de la compagne du soldat Cédric de Pierrepont

     

    Bravo Madame pour votre dignité je vous souhaite sur votre chemin un courage immense avec un soutien sans faille autour de vous pour vous avec à l'issue une Paix en harmonie avec lui.

    J'espère sincèrement que les familles de ces 2 militaires pourront se reconstruire après un tel drame. 

    J’aimerai que l’on réponde à cette question :

    Où est l’Europe ? La France est bien seule ! Pourquoi ? 


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    Les relation troubles d’Emmanuel Macron

    avec l’Algérie

     

    Dans son livre fort documenté « le grand manipulateur », Marc Endeweld revient sur les liens que le président français, Emmanuel Macron, aidé par Emmanuel Benalla, a tissés avec deux oligarques algériens, Ali Haddad et Issad Rebrab.

    La diplomatie française, qui redoutait par-dessus tout une transition politique algérienne dominée par Gaïd Salah, ce chef d’état major proche de la Russie et fort éloigné des intérêts français, a tout mis en oeuvre pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika en fin de course. De façon plus surprenante, le président français, Emmanuel Macron, a mis les bouchées doubles pour soutenir un régime à l’agonie. La lecture du livre de Marc Enselweld sur les réseaux opaques du président français avec de riches hommes d’affaires algériens fournit quelques clés d’explication de cette posture surprenante de l’Elysée face à la transition démocratique algérienne.

    Un tweet à contre-temps

    On se souvient du tweet ahurissant envoyé par le président français, le 12 mars dernier alors qu’il se trouvait en voyage officiel à Djibouti. La veille, le clan Bouteflika, à l’agonie, avait proposé une dérisoire feuille de route appelant, après vingt ans de règne, à des réformes fondamentales et à une nouvelle constitution. Depuis trois semaines, la rue algérienne dénonçait l’incurie du régime et demande le départ des principaux dirigeants politiques liés à ce régime honni. Et bien Emmanuel Macron ne trouva rien de mieux à faire que de soutenir, par un tweet, le régime finissant. 

    « La jeunesse algérienne, expliquait-il, a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect ». L’association des valeurs démocratiques et du nom de Bouteflika était à l’évidence d’une totale maladresse. 

    Cette prise de position aura pour seul effet de renforcer la mobilisation populaire et la détestation du régime en place. 

    Pourquoi le président français affichait-il une position aussi peu pertinente? Comment pouvait-il prendre le risque de se faire huer dans les manifestations qui se multiplient en Algérie? Pour quelle raison montrait-il une telle précipitation en se substituant par les réseaux sociaux aux canaux diplomatiques habituels ?

    Des cadavres dans le placard

    L’essai fort instructif du journaliste Marc Endeweld explique ce soutien par les liens étroits qu’Emmanuel Macron a tissés avec les hommes d’affaires les plus influents du régime algérien. A savoir Ali Haddad, l’ex patron des patrons et Issad rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie. Le premier est la tirelire du clan Bouteflika dont il a servi les pires turpitudes ; Le second est l’homme d’affaires soutenu par l’ex DRS, cette police politique qui fut la colonne vertébrale du système algérien ? 

    Plus grave, le profil des intermédiaires franc–algériens à l’oeuvre dans ces relations suspectes, Alexandre Benalla en tète, laissent entrevoir des arrangements que la morale politique réprouve. 

    A la lecture du livre de Marc Endeweld, on a le sentiment en effet que les relations entre Emmanuel Macron et l’Algérie dissimulent quelques cadavres dans les placards. 

    L’échappée belle vers Alger 

    Lorsqu’au coeur de sa campagne électorale en vue de la dernière Présidentielle, Emmanuel Macron se rendit à Alger, les 13 et 14 février 2017, le candidat d’En Marche se trouvait dans une situation financière très périlleuse. » L’argent manque terriblement pour poursuivre sa campagne, note Marc Endeweld, le budget est très entamé ». 

    Reçu comme un chef d’état par le pouvoir algérien qui misait beaucoup sur son élection, Emmanuel Macron se montrera très favorablement impressionné par Ramtane Lamamra, ministre alors des Affaires Etrangères, et Abdeslam Bouchouareb, ex ministre de l’Industrie et propriétaire d’un bel appartement à Paris, dont la réputation affairiste n’est plus à faire. Depuis, ces deux hommes sont régulièrement consultés par l’Elysée sur le dossier algérien. 

    Durant le même voyage, Emmanuel Macron qualifia la colonisation, dans une interview à la chaine de télévision Echorouk News, de « crime contre l’humanité ». Des propos surprenants dans le cadre d’une campagne qui se veut consensuelle et provenant d’un homme qui en 2016, expliquait au « Point », que l’occupation de l’Algérie s’était accompagnée d' « éléments de civilisation ». Une telle audace fut payante auprès des dirigeants algériens qui, dès lors, virent en Emmanuel Macron un interlocuteur privilégié. 

    Mais durant ce même voyage, plusieurs « rencontres discrètes » furent organisées, apprend-on dans le livre « le grand manipulateur ». Deux hommes y assistèrent: Alexandre Benalla, le fidèle garde du corps, et François Touazi, un haut cadre du groupe Ardian (ex Axa), les deux principaux organisateurs du voyage. 

    Ali Haddad courtisé

    «  Le 14 février, en fin de matinée, explique Marc Endeweld, un petit déjeuner est organisé sur la terrasse de l’hôtel El Aurassi avec les représentants du FCE, le forum des chefs d’entreprise, l’équivalent du Medef ». Le patron des patrons algérien et intime du clan Bouteflika, Ai Haddad, était « tout sourire », face à un Emmanuel Macron qui prend des engagements vis-à-vis de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables. 

    Quelques heures plus tôt dans le même hôtel, le même Haddad prenait un autre petit déjeuner, celui-ci très discret, avec Emmanuel Macron et François Touazi. De cette rencontre, il ne filtrera rien.

    A l’époque, Alexandre Djouhri, dit Alex, un intermédiaire flamboyant qui est proche à la fois de Dominique de Villepin, l’ancien Premier ministre de Chirac et de Maurice Gourdault-Montagne, l’actuel secrétaire général du Quai d’Orsay, séjournait fréquemment en Algérie. Cet habitué de l’hôtel Aurassi entretenait des relations étroites avec Ali Haddad. « Selon trois sources différentes, affirme l’auteur du « Grand Manipulateur », l’homme d’affaires algérien a bien rencontré à cette occasion le futur président ». Ce que Djouhri dément. 

    Symbole de la corruption qui règna sous Abdelaziz Bouteflika, Ali Haddad n’est certainement pas un modèle de vertu ni de modernité. Pourquoi Emmanuel Macron prend-il le risque de le rencontrer à deux reprises? Quel profit en retirer ? Autant de questions que pose, entre les lignes, l’ouvrage de Marc Endeweld. De là à imaginer des sources de financement algérien dans la campagne d’Emmanuel Macron, il y a un pas que plusieurs sources à Alger franchissent en privé, mais sans preuves pour l‘instant.

    La veille de ces deux petits déjeuners avec Ali Haddad, le candidat Macron dinait avec Issad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie qui fit fortune grâce à sa proximité avec les services algériens dirigés pendant un quart de siècle par le fameux général Mohamed Mediène L’homme d’affaires est au plus mal à l’époque avec le clan Bouteflika qui cherche à lui tondre la laine sur le dos et à le marginaliser. L’homme d’affaires kabyle est parfois même présenté comme un opposant au pouvoir en place. 

    Pourtant Emmanuel Macron, au risque de mécontenter le clan Bouteflika, accepte l’invitation à diner de Rebrab. Première raison de cette visite peu protocolaire, le candidat connaissait bien l’industriel kabyle qui investissait massivement en Franc alors qu’il était secrétaire général adjoint à l’Elysée puis ministre de l’industrie durant la mandature François Hollande. 

    Deuxième raison de cette rencontre, les liens sont très nombreux entre les entourages du candidat et de l’oligarque. Rebrab est en effet un intime de François Touazi depuis fort longtemps. Le groupe Cevital qu’il a créé – a fait travailler Alexandre Benalla à l’époque où ce dernier avait fondé la société de sécurité « Velours ». Enfin il s’est fait aider dans ses investissements en France par un ancien trader Franco-Algérien du nom de Farid Belkacemi qui participa également à la préparation du voyage d’Emmanuel Macron durant la campagne des Présidentielles. Cerise sur le gâteau, Farid Belkacem est un proche ami d’Alexandre Benalla qu’il aida à se reconvertir lorsqu’il dut quitter l’Elysée au mois de juillet dernier.

    Depuis son élection comme Président de la République, Emmanuel Macron n’a cessé de témoigner de son amitié pour l’industriel kabyle qu’il a reçu à plusieurs reprises, notamment au Château de Versailles en janvier 2019 lors du sommet « Choose France ». Une amitié est née dont on ne connait pas vraiment tous les ressorts.

    Des interpellations spectaculaires 

    Est ce un hasard ? Ali Haddad et Issad Rebrab ont été placés, ces dernières semaines, en détention par le pouvoir militaire algérien. Qu’ils soient l’un et l’autre des amis de la France n’arrange pas leurs affaires. Le chef d’état major, Gaïd Salah, au mieux avec les Russes et apprécié par les Américains, entretient en effet des relations très tendues avec la diplomatie française. Leurs bonnes relations avec Emmanuel Macron ont pu même aggraver leur situation. 

    Haddad et Rebrab ont été interpellés l’un et l’autre au prix de mises en scène savamment orchestrées. Les caméras ont été autorisées à filmer le premier d’entre eux alors qu’il était hué par la foule et, contre tout usage, alors qu’il se trouvait dans l’enceinte du tribunal. 

    Depuis, la diplomatie française est bien silencieuse et Emmanuel Macron a renoncé à commenter la situation algérienne par tweets. 

    L’avertissement du pouvoir militaire algérien aurait-il été entendu ?

    Nicolas Beau

    Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi) 

    SOURCE : https://mondafrique.com/les-relation-troubles-demmanuel-macron-avec-lalgerie/

     

    Les relation troubles d’Emmanuel Macron avec l’Algérie

     



     


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  • A Bollène comme à Béziers

    Un article de Jacques Cros

     

     

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6573141-a-bollene-comme-a-beziers?fbclid=IwAR3Wi0Ebb_AXaOHlSxoRKJ5-IpocBBTDHmvkZc9SdNJiX8e7pq5qvS8NdjI 

     

    Photo Gilbert Soulet 

    Mme Bompard, maire d’extrême droite de Bollène, a pris modèle sur son collègue de Béziers et a décidé de débaptiser la rue du 19 mars 1962 pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, un officier putschiste. Certes il avait été un Résistant mais ce n’est certainement pas ce qui a guidé ce choix.. 

    Evidemment l’initiative est lourde de signification. Il s’agit de redorer le blason d’une idéologie qui était celle du colonialisme. On y retrouve les éléments classiques du racisme et de la xénophobie que la crise socio-économique que nous subissons fait renaître.

     

    Le débat qui a eu lieu au sein du conseil municipal de Bollène suite à la proposition de son maire n’a vu parmi les conseillers d’opposition qu’une position cohérente, celle de Serge Fiori, élu communiste. Les autres ont eu des considérations au terme desquelles ils ont déclaré ne pas vouloir se prononcer sur un domaine qui appartient aux historiens. Eh oui, il faut attendre d’avoir les mains dedans pour pouvoir dire avec certitude « Ça en est ! » 

    Les consciences ne sont visiblement pas acquises sur ce qu’était la guerre d’Algérie, une guerre coloniale pour laquelle on avait enrôlé les jeunes Français qui ont eu le malheur d’avoir 20 ans à cette époque. 

    Et les idées ne sont pas plus claires sur les causes de la crise que nous connaissons aujourd’hui, à savoir la logique du profit et ses conséquences désastreuses pour l’immense majorité des gens. 

    Dans ces conditions peut se déployer sans trop de difficulté une analyse qui nie ce qu’a été la réalité de la guerre d’Algérie faite de violences et d’exactions comme le sont les guerres en général. Cela alimente les conceptions belliqueuses qui ont cours dans les relations internationales aujourd’hui. Nous voilà revenus au temps de la politique de la canonnière et du règlement par la force armée des différends. 

    A Bollène les associations d’anciens combattants regroupés dans la FNACA, l’ARAC, l’ANACR et l’ANCAC ont organisé une manifestation de protestation contre cette volonté d’effacer l’aspiration à la paix qui s’était soldée par les Accords d’Evian dont l’application était le cessez-le-feu qui est intervenu le 19 mars 1962 à midi. 

    Contrarié par le vent et la pluie l’initiative a vu la participation d’une centaine de personnes. Ce sont ces citoyens qui avaient la justice et le droit avec eux

    Jacques CROS

    Hélas votre manifestation de protestation à Bollène n'a servi à rien la rue du 19-Mars-1962 a bien été débaptisée remplacée par le nom du putschiste Elie Denoix de Saint-Marc

    Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, Hélie Denoix de Saint Marc a pris part à la tête de son régiment au putsch des généraux en Algérie en avril 1961.  Cela lui a valu d’être condamné à dix ans de réclusion criminelle. Gracié en 1966 par De Gaulle, il a été  réhabilité dans ses droits en 1978 par Valéry Giscard-d’Estain, il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur le 28 novembre 2011, par Nicolas Sarkozy. 

     

    Hélas votre manifestation de protestation à Bollène n'a servi à rien la rue du 19-Mars-1962 a bien été débaptisée remplacée par le nom du putschiste Elie Denoix de Saint-Marc

     

     

    POLÉMIQUE

    Bollène :

     La rue Commandant Denoix de Saint-Marc inaugurée

    Hélas votre manifestation de protestation à Bollène n'a servi à rien la rue du 19-Mars-1962 a bien été débaptisée remplacée par le nom du putschiste Elie Denoix de Saint-Marc

    Hélas votre manifestation de protestation à Bollène n'a servi à rien la rue du 19-Mars-1962 a bien été débaptisée remplacée par le nom du putschiste Elie Denoix de Saint-Marc

    La manifestation contre la débaptisation de la « rue du 19 mars 1962 » quelques semaines plus tôt n’aura rien changé. En effet, malgré l’appel de l’ANACR, la FNACA et de l’ARAC, la municipalité a inauguré ce samedi 11 mai l’artère nouvellement baptisée « rue Commandant Denoix de Saint-Marc ». Résistant, déporté, officier parachutiste de la Légion étrangère décoré des plus hautes distinctions militaires mais aussi, l'un des principaux acteurs du putsch des Généraux en 1961 lors de la guerre d’Algérie. Condamné par la France à dix ans de réclusion criminelle, Hélie Denoix de Saint-Marc sera réhabilité dans ses droits en 1978.

    « L’histoire officielle tire des enseignements sur la guerre d’Algérie qui ne correspondent pas à la vérité vécue par des centaines de milliers de français. Par cette dénomination nous rendons justice à ces français anonymes ignorés par l’histoire, harkis et pieds noirs abandonnés puis rejetés par la nation qu’ils ont tant aimé », a déclaré Marie-Claude Bompard.

    Face à des centaines de personnes, élus, représentants d’associations patriotiques, anciens combattants, et de Blandine Bellecombe, fille d’Hélie de St Marc, la maire a réaffirmé par cet acte sa volonté de «  faire perdurer ce souvenir pour les générations à venir » quand « la France a mis du  temps à reconnaitre l’héroïsme d’Hélie de Saint-Marc ».

    L’hommage aura été grand. Lecture du texte « Que dire à un jeune de 20 ans » d’Hélie de Saint-Marc, succession de discours et dévoilement de la plaque, sous les yeux larmoyants de bon nombre de présents. Tous saluant « plus que l’homme, les valeurs qui ont été les siennes toute sa vie : courage, fidélité, honneur ». 

    SOURCE : https://www.ledauphine.com/vaucluse/2019/05/11/bollene-la-rue-commandant-denoix-de-saint-marc-inauguree 

     


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    Rennes. « L’autre 8-Mai » commémoré, square

    de Sétif

    Rennes. « L’autre 8-Mai » commémoré, square de Sétif

    L’autre 8-Mai a été commémoré, square de Sétif, ce mercredi après-midi. | OUEST-FRANCE

    Le 8 mai 1945, dans l’Algérie française, des manifestations avaient été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre, faisant plusieurs milliers de morts. Chaque année, à Rennes, le 8 mai, un collectif d’associations commémore ces massacres en déposant une gerbe, square de Sétif.

    Ce mercredi, un collectif d’associations s’est rassemblé, square de Sétif dans le quartier Francisco-Ferrer, à Rennes, pour rendre hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945, en Algérie. Les manifestations pacifiques de Sétif (ville jumelée avec Rennes), Guelma, Kherrata avaient été réprimées dans le sang, faisant plusieurs milliers de morts.

    « Cette répression constitue le point de départ de la guerre d’Algérie », a rappelé Roland Nivet, du mouvement de la Paix au nom du collectif. « Reconnaître ce crime d’État dans l’histoire commune de la France et de l’Algérie, ne peut que permettre à la France d’en finir avec la page coloniale de son histoire, et de favoriser le plein épanouissement des partenariats entre nos deux peuples et nos deux États. »

    « Le combat pour la paix »

    Après les prises de paroles d’associations et d’élus, un jeune Algérien, originaire de Sétif, qui étudie à Rennes, a tenu à « rendre hommage aussi aux Algériens d’aujourd’hui qui manifestent, de manière pacifique, pour qu’on libère leur pays, pris en otage depuis des années ».

    Le collectif local Algérie 2019 a conclu ainsi : « Le combat pour la paix et les libertés est un combat incessant, qui interpelle tous les peuples pour œuvrer ensemble à la construction d’une paix durable et fraternelle. »

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-l-autre-8-mai-commemore-square-de-setif-6341540

    Ces Maghrébins, héros de la Résistance française

    Il y avait aussi des Maghrébins, héros de la Résistance française… Cela n’a pas empêché les massacres de Sétif (ville jumelée avec Rennes), Guelma, Kherrata car la France les a oublié.

     

     

     Nous reviendrons sur le rassemblement place du Châtelet à Paris pour commémorer les massacres de Sétif le 8 mai 1945 et exiger la reconnaissance des crimes d'État… 

     

     


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  • DÉCLARATION : LE 8 MAI 2019 SE SOUVENIR DU 8 MAI 1945 POUR MIEUX AGIR POUR LA PAIX DANS LA JUSTICE ET LA FRATERNITÉ

    DÉCLARATION : LE 8 MAI 2019 SE SOUVENIR DU 8 MAI 1945 POUR MIEUX AGIR POUR LA PAIX DANS LA JUSTICE ET LA FRATERNITÉ

    "Je m'appelle Geneviève Legay, grièvement blessée lors de l'Acte XIX des gilets jaunes à Nice samedi 23 mars 2019... Je suis fière que le Mouvement de la Paix m'ait choisi comme photo de couverture sur Facebook" 

     

    DÉCLARATION : LE 8 MAI 2019

     SE SOUVENIR DU 8 MAI 1945

     POUR MIEUX AGIR POUR LA PAIX DANS LA JUSTICE ET LA FRATERNITÉ

    Le 8 mai 1945 a vu la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie.
    Cette date consacre la fin de la guerre en Europe et la victoire sur le nazisme qui annonçait la fin de la deuxième guerre mondiale.
    Le Mouvement de la paix, 71 ans après sa création à l’instigation de nombreux résistants se doit de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui ont agi et se sont battus pour la liberté dans les mouvements de résistance, dans les forces françaises de l’intérieur, dans les armées ou mouvements de résistance de tous les pays qui combattaient le fascisme et le nazisme ainsi qu’à toutes les victimes civiles. Nous devons penser à toutes celles et ceux qui ont péri dans les camps de concentration et d’extermination nazis. Nous devons nous rappeler de tous les morts du fait de l’intolérance raciste et xénophobe (incluant les discriminations religieuses et culturelles) qui malheureusement tend à resurgir en Europe dans cette période de crise.

    Mais le Mouvement de la Paix entend aussi se souvenir que le 8 mai 45 a été marqué par le début d’une répression sauvage en Algérie. Cette répression a causé plusieurs dizaines de milliers de morts en quelques jours dans la région de Sétif. Cette répression a été menée dans le cadre d’un colonialisme féroce qui n’entendait pas faire bénéficier les algériens et algériennes des libertés que permettait d’entrevoir la victoire contre le nazisme. Cette victoire pourtant, le peuple algérien, comme tous les autres peuples colonisés de Tunisie, du Maroc, d’Afrique etc qui souffraient sous le joug du colonialisme français, avaient largement contribué à la gagner contre les forces du nazisme. Cette répression constitue le point de départ de la guerre d’Algérie à l’issue de laquelle le peuple algérien a acquis son indépendance et sa souveraineté. Cette indépendance et cette souveraineté lui permettent encore aujourd’hui même d’écrire une nouvelle page de son histoire qui nous l’espérons permettra au peuple Algérien de construire démocratiquement et pacifiquement l’Algérie de ses rêves.

    Alors qu’aujourd’hui les acquis sociaux et démocratiques obtenus dans la période qui a suivi la victoire sur le nazisme sont remis en cause, ce moment annuel de mémoire est important pour construire le futur. Il doit permettre à chacun de prendre conscience que la construction d’un monde et d’une Europe de justice, de solidarité, de fraternité et de paix nécessite l’action individuelle et collective tant pour la justice sociale, la prévention des conflits et la diminution des dépenses d’armement (qui ont atteint la somme inacceptable de 1820 milliards de dollars en 2018) comme  nous y convie la Charte des Nations unies.

    La lutte pour la paix, pour la justice sociale, pour les droits, pour la justice, contre le racisme et la xénophobie, pour l’élimination des armes nucléaires, contre le commerce des armes et contre le dérèglement climatique, ainsi que les efforts pour faire émerger une culture de la paix et de la non-violence, font partie du combat pour la liberté, pour un monde enfin humain, fraternel et juste. Ces combats solidaires et actuels, sont constitutifs du chemin vers la paix.

    Le 8 Mai 2019 à Paris

    Le Mouvement de la Paix

    DÉCLARATION : LE 8 MAI 2019 SE SOUVENIR DU 8 MAI 1945 POUR MIEUX AGIR POUR LA PAIX DANS LA JUSTICE ET LA FRATERNITÉ

    Paris 

    DÉCLARATION : LE 8 MAI 2019 SE SOUVENIR DU 8 MAI 1945 POUR MIEUX AGIR POUR LA PAIX DANS LA JUSTICE ET LA FRATERNITÉ

    Sétif

     

     
     
     

     


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    OYONNAX – ÉDUCATION

    Ils ont rencontré des témoins

     de la guerre d’Algérie

     

    OYONNAX – ÉDUCATION  Ils ont rencontré des témoins de la guerre d’Algérie

    Les 70 lycéens ont accueilli leurs hôtes dans la cour de Painlevé.  Photo Progrès /Simone PILLARD

     

    Vendredi, 75 collégiens de 3e à Lumière et 70 lycéens de Painlevé en terminales baccalauréats professionnels et technologiques sont venus, le matin pour les uns et l’après-midi pour les autres, à la rencontre de témoins de la guerre d’Algérie.

    Initiée pour la troisième année consécutive par Mounira Cherraben, documentaliste au collège, elle s’inscrivait dans le cadre d’un projet autour des relations France-Algérie au XXe siècle et de la question “Comment passe-t-on d’un héritage conflictuel à une situation d’apaisement ?”. En présence de Michel Wilson, président de l’association Coup de soleil, partenaire de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onac), les jeunes sont restés suspendus aux propos de leurs hôtes.

     

    De nombreuses questions posées

     

    « Comment vivaient les communautés entre elles ? Avez-vous été victime de racisme ? » Telle a été la question posée à Nacer Hamzaoui, enfant de la casbah d’Alger pendant la guerre. « Comment vivez-vous le fait d’être fils de harki ? », ont-ils demandé à Saïd Merabti, impliqué dans le monde associatif lié à la culture et aux droits civiques. « Comment se passaient les opérations ? », ont-ils interrogé Bernard Gerland, appelé à vingt ans au service militaire obligatoire. « Je viens d’écrire Ma guerre d’Algérie, pièce de théâtre dans laquelle j’évoque le formatage qui, dans un contexte de guerre, m’a entraîné à participer à des exactions, explique le témoin. Je reverse d’ailleurs ma pension aux victimes de cette guerre et à la reconstruction de villages détruits. C’est en affrontant le passé qu’on guérit de ses blessures. » 

    « C’est en affrontant le passé qu’on guérit de ses blessures » 

    Bernard Gerland, ancien combattan

    SOURCE : https://www.leprogres.fr/ain-01-edition-oyonnax-et-haut-bugey/2019/05/06/ils-ont-rencontre-des-temoins-de-la-guerre-d-algerie

     

     

    Le témoignage

     

    de Bernard Gerland

     

    en 2015

     

    Un spectacle, Ma guerre d’Algérie "Ce qui se ressemble chez les appelés et rappelés de la guerre d'Algérie "Le silence du retour"

     

     

    On a vite fait de basculer 

    Bernard Gerland, 21 ans à Foudouk, 75 ans à Lyon 

    Instituteur avant la guerre puis conducteur de travaux, Bernard est un militant de gauche. Il est envoyé deux ans en Algérie entre janvier 1960 et janvier 1962.  

    Pendant les premières années de la guerre, il contribue à la diffusion sous le manteau de “La question” d’Henri Alleg. Il est persuadé d’échapper à l’Algérie, persuadé que “les choses vont s’arranger” jusqu’à son appel sous les drapeaux. Bernard n’adhère pas aux valeurs de l’armée. Progressivement, il entre dans le jeu, subit la propagande quotidienne de ses supérieurs et finit sa guerre en bon “petit chef de guerre”. Depuis 2001, Bernard milite dans l’association “Parlons-en” et donne des représentations publiques de son spectacle “Ma guerre d’Algérie”.  

    Dans "Instantanés d'Algérie, les gusses témoignent", Bernard raconte son voyage d’un mois à travers l’Algérie pendant une permission, l’exécution d’un prisonnier qu’il a regrettée toute sa vie et ses relations amicales avec les harkis qu’il a dirigés pendant plusieurs mois.   

    Un spectacle, Ma guerre d’Algérie

    Bernard Gerland raconte comment il en est arrivé à se porter volontaire pour une « corvée de bois » en Algérie, puis comment il s’en est libéré trente ans après.

     Qui suis-je et qui étais-je avant l’armée ?

    Je suis né le 16 Août 1939 à Villefranche-s/Saône  (Rhône), où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 11 ans, puis ensuite à Lyon. J’ai été élevé dans une famille de tradition catholique, le second de ma fratrie (trois sœurs). Bien que n’aimant pas l’école à partir de la classe de sixième (j’étais plutôt un esprit rebelle et avais horreur des activités sédentaires), je suis allé jusqu’au baccalauréat, ce qui m’a permis à 19 ans d’être instituteur public remplaçant, avant d’être, à 20 ans,  incorporé dans l’armée comme appelé.

    J’étais peu politisé, mais malgré tout hostile à la guerre et particulièrement à celle d’Algérie dont je suivais l’évolution depuis l’âge de 15 ans. Je lisais Témoignage Chrétien , parfois  France Observateur . Je connaissais  La Question  d’Henri Alleg, j’avais lu Germaine Tillion sur l’Algérie. Je ne voulais pas devenir gradé,  avec néanmoins une contradiction : j’avais suivi la  préparation militaire, mais plus pour le sport que pour l’aspect militaire.

    Double jeu de la « pacification »

    Je suis incorporé en août 1959 (classe 59 2A) à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) au 92ème R.I.  Quatre mois de classes de biffin (l’aspect sportif ne me déplaisait pas) au cours desquels je subis une très forte pression pour suivre le peloton et devenir caporal puis sous-officier. Devant mon refus, réitéré à maintes reprises, on finit par m’expédier en Algérie : départ janvier 1960. J’y resterai deux ans.

    Je suis affecté au 117ème R.I., région de Blida. On tente de suite de m’intéresser à des affectations du genre instituteur. Je ne manifeste pas d’intérêt, et me retrouve affecté dans un poste  de montagne,  « Poitiers », poste en protection du village regroupé d’Aguitoune, au-dessus de Fondouk (aujourd’hui Khemiz el Khechna) d’un côté et du barrage du Hamiz de l’autre.

    Là,  je fais de la « pacification ». Je m’occupe de l’état civil instauré par l’armée, je fais le secrétariat de l’infirmier. J’en profite pour passer de longs moments à bavarder avec les chefs du regroupement, dans le village, ou au café maure avec les habitués du lieu. J’ai un excellent contact avec la population. J’en découvre le dénuement.

    Je suis chargé de recueillir des renseignements, de « jouer » la protection, de mettre en garde contre tout agissement qui porterait tort à la « pacification » et amènerait l’armée à procéder à représailles.

    Je retiens, de l’exercice de cette fonction, l’amitié liée avec l’un des chefs, la liberté que je me permettais dans mes déplacements dans le village, les contacts et discussions avec la population, mais aussi le désagréable double jeu qu’était la « pacification ».

    Je participe, en tant que grenadier-voltigeur, à des opération d’envergure où nous effectuons surtout des bouclages et  ratissages  dans la montagne, souvent loin du poste, à des embuscades de nuit dans le village ou dans la région, aux gardes évidemment, aux escortes de ravitaillement du poste et des autres postes plus éloignés dans la montagne, aux contrôles de la population.

    Installation dans la guerre

    Quelques jours après mon arrivée, premier accrochage, dans les rochers de Rivet. Le sergent Carrot est blessé, je ne le revis plus ; c’était un bon copain, un gars très apprécié de tous, une référence pour moi à cause de ses positions sur cette guerre et sur la vie en général – positions qui correspondaient aux miennes -, à cause aussi de son rayonnement humain et chrétien.

    Je me retrouve ainsi seul, sans en avoir toutefois claire conscience. Et peu à peu, sans m’en rendre compte, je m’installe dans la guerre, je fais mon boulot de soldat.  J’abandonne la prière, les quelques lectures qui auraient pu me tenir éveillé ;  je ne me nourris plus ni spirituellement, ni intellectuellement, ni politiquement.

    Seul le courrier, notamment à mes parents, me tient ; j’écris beaucoup.  Je cafarde aussi beaucoup. L’alcool (le vin au bromure, la bière et l’anisette) devient un bon compagnon, comme pour ceux qui m’entourent.

    Le capitaine du poste, en qui j’ai confiance, me propose le peloton de sous officier, après qu’on m’ait nommé caporal, grade dont je n’ai jamais voulu porter le galon – ce qui ne m’empêchait pas,  en opération, d’assurer la fonction de chef de pièce FM. Et me voilà au centre de formation de sous officiers de Dellys  (petite Kabylie), après avoir cette fois accepté de devenir gradé.

    Installation dans l’armée

    Je m’installe dans l’armée, après m’être installé dans la « pacification », le maintien de l’ordre et la guerre. Je commence aussi à entrevoir l’intérêt que peuvent représenter, pour un sous officier, la paye, un peu plus de confort, la considération, les responsabilités – notamment de conduite d’hommes (je savais faire ça, pour l’avoir fait dans le civil : éducation populaire, colos, enseignement). Là, l’instruction, quelques opérations, embuscades, escortes, gardes, patrouilles ; la vie de garnison en petite ville au bord de la mer ; quelques rares bons amis.

    Retour au poste de « Poitiers ». Je suis nommé sergent. J’ai en opérations  la responsabilité d’un groupe. Je  suis rapidement affecté dans une harka dont la base arrière se trouve tout près de Fondouk : une bonne cinquantaine de harkis, souvent très jeunes (à partir de 16 ans), recrutés sur le secteur ; un encadrement mixte d’ « active » et d’appelés ; dirigée un temps par un lieutenant appelé dont je garde un excellent souvenir : chef brillant, discret, sûr de lui sur le terrain, inspirant et méritant confiance. Je fais mon boulot de chef de groupe, au mieux, soucieux de « mes hommes » ; je crois avoir acquis et mérité leur confiance. Je noue une grande amitié avec mon adjoint, un sous officier harki ; il m’apprend l’arabe que j’arrive à bien parler.

    La « corvée de bois »

    Je m’installe dans l’Algérie, j’envisage même sérieusement d’y rester après « la Quille ».

    Quelques accrochages en opérations et en embuscades. Deux passages à l’hôpital Maillot d’Alger, pour un ressort de PM  qui m’a sauté dans un œil (aie !…) et le coccyx cassé par l’explosion d’une grenade OF (lancée par moi !).

    Lors du « putsch des généraux » d’avril 1961, le Bataillon – fidèle au Général de Gaulle – se replie dans la montagne. Mon groupe accroche une petite bande de l’A.L.N. conduite par le chef historique du secteur ; celui-ci est mis hors de combat, fait prisonnier, puis soumis aussitôt  au « renseignement» au P.C. du Bataillon. Il s’ensuit une série d’opérations dont je ne me souviens pas qu’elles aient été fructueuses pour l’armée française. Jusqu’au jour où le prisonnier est amené à la harka pour être exécuté façon « corvée de bois ». Je me porte volontaire pour prendre le commandement de cette corvée, qui finit par  m’incomber avec un petit groupe de harkis.  Comme il était de coutume, je la « déguise » ensuite, dans une déclaration au commissariat de police de Fondouk, en une tentative d’évasion du prisonnier.

    Je termine mon temps d’armée au centre de formation de sous officiers de Dellys, où j’exerce surtout des tâches administratives auprès d’un capitaine de compagnie. Pour la conduite de « mes harkis » au cours de l’accrochage d’avril 1961, il m’est demandé de leur proposer une citation, ce que je fais.  Je suis également cité à l’ordre du Régiment ;  je reçois la décoration au cours d’une prise d’armes à Dellys, au grand étonnement des élèves sous-officiers qui me connaissent comme instructeur et administratif  plutôt pacifique et non comme « petit chef de guerre » ; je suis fier de cette décoration, je la porte sur mon uniforme de sortie en Algérie et à mon retour en France – ce qui me vaut les félicitations de mon père. Après avoir été fier du galon de sous-officier, me voilà fier de la décoration.

    J’avais utilisé ma « permission  longue durée »  pour faire un voyage d’un mois, en stop,  au Sahara.  J’avais pris aussi à deux reprises quelques jours de permission pour visiter l’Oranais et le Constantinois (je connaissais déjà bien l’Algérois, pour y « guerroyer »). Ce qui m’a amené à connaître des Algériens,  quelques Pieds-Noirs, et  ce magnifique pays où j’envisageais de rester après l’armée.

    Le silence au retour

    En janvier 1962, sans transition je retrouve la vie civile. Au cours de ma permission libérable effectuée en Algérie, je cherche et trouve du boulot là-bas. Revenu en France, avec ma lettre d’embauche en poche, je décide finalement,  pour raisons affectives, d’y rester.  Je retrouve assez vite du travail, dans le Bâtiment comme conducteur de travaux,  je dois investir beaucoup dans la vie professionnelle pour « faire mon trou ». Je me marie quelques mois après.

    Bien que ma pratique en Algérie ait été contraire à mes idées et à mes valeurs initiales, je n’avais néanmoins pas perdu complètement celles-ci, toujours présentes dans ma tête. Sans tarder, je m’engage syndicalement et politiquement.

    A part à mon épouse et peut être à quelques très proches (dont je ne me souviens pas,) je fais le silence sur ces deux années en Algérie,  je crois surtout par  honte de ce que j’avais fait et de ce dont j’avais été témoin, et par peur de représailles ; je préfère me faire « oublier ».  Plus ça va, plus j’enferme en moi, dans l’impossibilité de l’avouer – même à des amis intimes –,  la « corvée de bois » pour laquelle j’avais été volontaire.

    L’envie d’en parler

    Et puis … quelques trente ans après, m’est revenue de plus en plus fortement et de plus en plus souvent l’image de ce prisonnier, de cet acte, accompagnée du « mauvais goût » de ma lâcheté. L’envie d’en parler à mes enfants et à quelques amis intimes devient de plus en plus forte. Le film de Bertrand Tavernier  La guerre sans nom  est un déclencheur : au-delà de la guerre d’Algérie, il me montre tout simplement la nature humaine et sa fragilité, il renforce mon besoin de parler, et de parler avec d’autres anciens appelés – ce que je fais.  Je réalise alors combien nous portons tous au fond de nous une grande souffrance, difficilement partageable. 

    C’est alors que, en 1995, participant à un atelier sur le travail d’acteur avec des amis comédiens, l’occasion m’est donnée, dans le cadre du travail, de leur faire la confidence de l’exécution du prisonnier. Ce fut ma première expression publique : confidence difficile à dire de ma part, difficile à entendre de la leur. Ils me suggèrent de travailler à rendre cette confidence audible, partageable, présumant qu’un tel « travail» pourrait être salvateur pour moi et utile à d’autres.

    Un spectacle,  Ma guerre d’Algérie

    C’est de là qu’est né un spectacle, Ma guerre d’Algérie, après ce travail de plusieurs mois sur ma mémoire, sur la structuration de cette mémoire et son « appréciation » ;  je chemine  peu à peu avec mes amis dans l’écriture et la manière de la partager.

    Ma guerre d’Algérie  est un témoignage sous forme d’un grand poème sur l’Algérie, sur la guerre, sur les gens que j’ai côtoyés là-bas, sur la conscience, la fragilité de l’homme, sa « capacité » d’être lâche ; et par contre coup, sur la « résistance ». Le fil rouge du spectacle tient dans la phrase que je remets à chaque spectateur à la fin du récit de ma guerre d’Algérie, et qui ouvre sur la parole : « La guerre d’Algérie n’est pas terminée, elle se poursuit dans cet énorme silence qu’elle a creusé en nous. Comment ne pas voir que la honte peut entrainer la haine ; et que, sans une démarche de réconciliation avec soi-même et avec autrui, tout peut recommencer demain » (Bernard Sigg,  Le silence et la honte).

     

     
    Ma guerre d'Algérie - spectacle témoignage par... par clunytv

     


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    Massacres du 8 Mai 1945 : la responsabilité historique hante l'Etat français

    L'Algérie commémore, ce mercredi, le 74e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, qui ont fait plus de 45 000 martyrs, victimes de crimes contre l'humanité dont la responsabilité historique hante l'Etat français qui a annoncé, sous la pression de la rue, l'ouverture du dossier de ses crimes coloniaux.   

    Ces crimes commis par l'armée française durant la colonisation de l'Algérie se sont invités dans le «grand débat national» lancé par le président Emmanuel Macron dans le but de résoudre la crise sociale devenue politique.

    L'opportunité de ce débat a été l'occasion de mettre à nu la face hideuse du colonialisme français que les autorités de la France se sont attelées, quelques années auparavant, à en consacrer la glorification à travers un texte de loi avant de se trouver, à présent, contraintes de dévoiler son côté sombre.

    Massacres du 8 Mai 1945 : la responsabilité historique hante l'Etat français

    Henri Pouillot (Photo ajoutée)

    C'est dans ce cadre que l'anticolonialiste Henri Pouillot a adressé, en tant que témoin de la Guerre de libération nationale, une lettre au chef d'Etat français soulignant le besoin impérieux pour «leur génération d’anciens combattants que les crimes contre l’humanité (tortures, viols, crevettes Bigeard et corvées de bois), les crimes de guerre (600 à 800 villages rasés au napalm et utilisation du gaz VX et Sarin...) et les crimes d’Etat (massacres de Sétif/Guelma/Kherrata en mai 1945 et massacres du 17 octobre 1961 à Paris) soient reconnus comme tels et condamnés et qu’ils ne soient plus considérés comme ayant été les responsables de leur exécution.

    La pression de la rue sur les autorités françaises s'est illustrée, fin avril, par un appel lancé, à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, par un Collectif composé de 31 associations, un syndicat (l'Union syndicale Solidaires) et 6 partis politiques à des «gestes forts» des plus hautes autorités de l'Etat français, à l’ouverture de toutes les archives et à l’inscription dans la mémoire nationale de ces événements et un soutien à la diffusion de documentaires relatifs aux évènements dans l’Education nationale comme dans les médias publics.

    Le même collectif, qui appelle à un rassemblement le 8 mai à la place du Chatelet à Paris, a estimé «impossible» de célébrer l’anniversaire de la victoire contre le fascisme «sans vouloir arracher à l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 mai 1945 et les jours suivants».

    Dans une tribune publiée par le site électronique Médiapart, les intellectuels François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio ont estimé que «L’+aventure coloniale de la France+ a produit des conquêtes et des répressions de masse criminelles qui violèrent gravement les valeurs que la France proclamait par ailleurs et auxquelles elle continue à se référer. C’est son crédit qui est en cause».

    Pour ces intellectuels, il reste pour les plus hautes autorités de l’Etat français «bien des choses» à dire pour «reconnaître par exemple les massacres de mai-juin 1945 en Algérie.

    Ils considèrent que si le président Macron ne décide pas de s’engager «résolument» dans la voie d’une reconnaissance «pleine et entière» de ce que furent les «errements et les crimes» de la République française dans ses colonies, il «s’expose au risque de rester dans l’histoire comme celui qui aura simplement cherché à instrumentaliser, à des fins électorales, la +question coloniale+».

    Lors de sa visite en Algérie dans le cadre de sa campagne électorale en date du 5 février 2017, le président français, Emmanuel Macron, alors candidat, avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité».

    En réponse à une question du journal électronique «Médiapart», le 5 mai 2017, le président français avait déclaré qu'«il prendra des actes forts» sur cette période de notre histoire.

    Le président Macron a admis, le 19 mars dernier, que le système colonial en Algérie était «injuste» et «niait les aspirations des peuples à décider d’eux-mêmes», avait reconnu que la France reconnaissait le crime d'Etat à travers l'affaire de Maurice Audin, et était prête pour restituer à l'Algérie les crânes des dirigeants de la résistance populaire conservés au Musée de l'homme de Paris et lui livrer des copies des archives concernant l'Algérie de 1830 à 1962.

    Un crime d'Etat imprescriptible
    Les massacres commis par la France contre le peuple Algérien le 8 mai 1945 sont imprescriptibles, en vertu des dispositions du droit international relatives aux crimes de guerre, comme «il ne subsiste aucune restriction juridique», selon les juristes, pour engager des poursuites judiciaires à l'encontre la France, même s'il est impossible «d'appliquer la responsabilité personnelle, vu que les auteurs de ces crimes ne sont plus en vie». Cependant, l'Algérie est en droit «d'exiger des institutions au sein desquelles ces personnes exerçaient leurs fonctions de réparer le préjudice par des mesures juridiques et diplomatiques».

    Des acteurs du mouvement associatif, à leur tête l'Association du 8 mai 1945, comptent prendre les mesures nécessaires en vue de demander la classification des massacres du 8 mai «crimes de génocide contre l'humanité» et leur enregistrement au niveau de l'Onu pour réclamer des excuses et l'indemnisation des victimes.

    A cet effet, les juristes ont évoqué la possibilité d'engager une action judiciaire près la Cour internationale de justice (CIJ) pour les différents crimes commis par la France coloniale ayant fait des millions de victimes, entre autres répercussions, à l'instar de leurs effets négatifs sur l'environnement.

    Les massacres du 8 mai 1945 furent un tournant décisif dans la maturation de la pensée de la résistance algérienne, en jetant les fondements d'une nouvelle orientation basée sur la règle «ce qui a été pris par la force ne doit être repris que par la force», et en mettant à nu les fausses promesses données par la France coloniale au peuple algérien pour le mobiliser lors de la 2e guerre mondiale.

    Perpétrés dans plusieurs régions du pays où des dizaines de milliers d'Algériens avaient été victimes de la répression française, ces massacres furent une autre face du visage horrible de la France coloniale.

    Alors que les Français célébraient la victoire des alliés contre l'Allemagne nazie marquant la fin de la seconde guerre mondiale, des dizaines de milliers d'Algériens sont sortis dans les rues à Sétif, Guelma et Kherrata ainsi que dans d'autres villes du pays, répondant à l'appel lancé pour l'organisation d'une marche pacifique en faveur de l'indépendance de l'Algérie.

    Mais la réaction de l'administration française fut violente et brutale, lançant une vague de répression sanglante contre les manifestants sans défense. Durant plusieurs semaines, les forces coloniales et leurs milices ont eu recours à tous types de violences, avec des tueries en masse, n'épargnant ni enfants, ni femmes, ni personnes âgées.

    Des personnes désarmées abattues à bout portant, d'autres transportées dans des camions pour être jetées dans des ravins, alors que d'autres sont emmenées en dehors des villes pour être exécutées. Leurs corps brûlés sont ensuite ensevelis dans des fosses communes.

    Des fours à chaux étaient également utilisés par l'armée française pour se débarrasser des cadavres des victimes, un acte qui témoigne des plus ignobles crimes de l'histoire contemporaine.

    APS 

    SOURCE : http://radioalgerie.dz/news/fr/article/20190507/169073.html

     


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    Rassemblement « L'autre 8 mai 1945 »

    Pour la reconnaissance par le Président de la République du crime d'Etat en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata)

    Rassemblement : 8 mai 2019 à 18h00 Place du Châtelet à Paris

    Collectif unitaire pour la reconnaissance des crimes d'Etat en Algérie : Sétif, Guelma, Kherrata

    Rassemblement « L'autre 8 mai 1945 »

    Il est impossible de célébrer l'anniversaire de la victoire contre le fascisme sans vouloir arracher à l'oubli ce qui s'est passé en Algérie ce même 8 Mai 1945 et les jours suivants.

    Des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma Kherrata et la région ont été réprimées dans le sang, des dizaines de milliers de civils Algériens ont été massacrés par la police, la gendarmerie, des milices armées par les autorités locales et l'Armée Française aux ordres de l'exécutif.

    C'est après le déclenchement de cette répression que l'on a déploré à Sétif et aux alentours une centaine de victimes européennes.

    Amputer notre histoire commune par l'occultation de ce crime d'Etat ne permet pas à la France d'en finir avec la page coloniale de son histoire.

    En 2015, le Conseil Municipal de Paris a demandé, à l'unanimité, au Président de la République de reconnaître ces massacres comme crimes d'Etat.

    Des vœux dans ce sens ont été adoptés par des villes : Rennes, Nanterre, Ivry sur Seine... Avant de devenir président de la République, le 5 février 2017, à l'occasion d'un déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a affirmé que la "colonisation est un crime contre l'humanité", et, interrogé par Mediapart, le 5 mai suivant, a répondu : "je prendrai des actes forts".

    En ce 8 mai 2019, il est indispensable de passer enfin des paroles aux actes.

    Nous demandons : l'ouverture de toutes les archives, l'inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l'Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux évènements dans les programmes de l'Education Nationale comme dans les médias publics.

     

    Rappelons-nous c'était en 2018

     

     

     

     


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    Histoire d’une chanson :

     « Le Temps des Cerises »

    C'est le destin et l’histoire d’une chanson qui, plus de 150 ans après sa création, reste dans l’idéal collectif la fusion de l’amour et de la révolution. La chanson de Jean-Baptiste Clément " Le Temps des Cerises " est liée à la Commune libre et autogérée de Paris en 1871. C’est aussi une chanson d’amour. Pour les millions de personnes qui l’ont fredonnée,  Le Temps des Cerises  c’est peut-être l’alliance de l’amour et de la révolution.

     

    Le contexte historique 

    La défaite de Napoléon III en 1870 provoque l’encerclement de Paris et laisse les Parisiens se défendre seuls contre les armées prussiennes. Napoléon III a abdiqué et un gouvernement provisoire a abandonné la capitale pour se réfugier à Bordeaux et plus tard à Versailles. Le siège et l’encerclement de Paris par les Prussiens durent 5 longs mois, entre septembre 1870 et janvier 1871,cinq mois de combats et de famine où Paris ne capitule pas.

    Dès la signature de l’armistice Thiers et son gouvernement multiplient les mesures vexatoires contre la population parisienne qui a résisté seule contre l’envahisseur. Le 18 mars 1871 l’insurrection éclate c’est le début de la Commune de Paris. Pendant plus de deux mois une commune libre et autogérée va résister aux assauts des 130.000 soldats déployés par Thiers pour reprendre la ville. La Commune de Paris s’achève dans le sang le 28 mai 1871 mais cette répression n’efface pas le souvenir de cette merveilleuse parenthèse que fut la Commune.

    La chanson de Jean Baptiste-Clément perpétue ce souvenir depuis plus de 150 ans.

    L’auteur 

    Jean-Baptiste Clément connaît très tôt la prison sous Napoléon ; c’est un républicain qui va évoluer vers le socialisme. Son engagement est passionné, radical et poétique, puisqu’il compose de nombreuses chansons et comptines. La chanson "Le Temps des Cerises" est publiée sans le visa de la censure, depuis la Belgique, où Clément s’est réfugié. Militant pour la commune de Paris dés le 18 mars 1871 (il a été maire de Montmartre) Clément participe aux dernières barricades. Exilé à Londres à la fin de la commune, il est condamné à mort par contumace. Amnistié en 1879, il rentre à Paris en 1880 et participe à tous les combats de la gauche révolutionnaire. Il meurt le 23 juin 1903 à l’Age de 66 ans. Plusieurs milliers de personnes participent à son enterrement au cimetière du Père Lachaise à Paris.

    La chanson 

    Bien qu’écrite 5 ans avant la commune de Paris, la chanson "Le Temps des Cerises " restera à jamais assimilée à la commune et aux révolutions. Cette assimilation s’explique par des paroles qui parlent "d’une plaie ouverte", "d’un souvenir que je garde au cœur ", "de cerises d’amour qui tombent en gouttes de sang", paroles qui peuvent tout aussi bien évoquer une révolution qui a échoué qu’un amour perdu. On peut facilement y voir une métaphore poétique où les cerises représentent les impacts de balles, balles auxquelles il est fait allusion sous l’image des belles qu’il vaut mieux éviter. La coïncidence chronologique fait aussi que la semaine sanglante qui marque la fin de la commune se déroule fin mai au moment du temps des cerises. C’est sans doute tous ces signifiants doublés de la personnalité de l’auteur et son engagement qui ont été investis à posteriori par tous les anonymes qui avaient lutté pour une commune libre et autogérée pour perpétuer un souvenir et une expérience si durement réprimée.

    Chanter  Le Temps des Cerises, c’est leur rendre hommage en chantant l’amour et la révolution. 

    Il existe un nombre incalculable de versions chantées du Temps des Cerises, mes préférées sont celles de Mouloudji, Francesca Solleville et Noir Désir. 

     

    Histoire d’une chanson : « Le Temps des Cerises »

     

     


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  • Je ne suis pas sûr que l'on puisse pardonner… oublier trop d'horreurs, de meurtres gratuits, d'assassinats, de tortures, et choses qu'on ne PEUT oublier…

    De même il est impossible de célébrer l'anniversaire de la victoire contre le fascisme sans vouloir arracher à l'oubli ce qui s'est passé en Algérie ce même 8 Mai 1945 et les jours suivants. 

    Des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma Kherrata et la région ont été réprimées dans le sang, des dizaines de milliers de civils Algériens ont été massacrés par la police, la gendarmerie, des milices armées par les autorités locales et l'Armée Française aux ordres de l'exécutif.

    C’est pourquoi nous reviendrons sur le 8 mai 1945 et la victoire contre le nazisme mais aussi sur l’Autre 8 mai 1945 que beaucoup voudraient voir effacer de l’histoire honteuse de la France coloniale…

    En attendant voici le témoignage historique d’aujourd’hui.

    Michel Dandelot

     

    HAUTE-LOIRE

    Joseph Nonnenmacher, le déporté

     des camps de l’horreur qui a pardonné 

    A 94 ans, il témoigne de l'enfer quotidien des camps de Buchenwald et de Dora, où il a été enfermé de 1943 à 1945.

    Joseph Nonnenmacher témoigne des dix-huit mois de sa vie où il a vécu la peur, la faim et la mort, vidant son être de sa condition d'humain.

    « Un gradé SS m’a proposé de prendre la nationalité allemande en échange de ma liberté. J’ai répondu que j’étais né Français et que je resterais Français », déclare-t-il avec fermeté.

    Il raconte « la montagne de cadavres, les corps raidis par le froid, prêts pour le four crématoire », ses douze heures quotidiennes de travail à la carrière de pierre pour construire des voies ferrées, les SS qui mitraillaient ceux qui tentaient de se cacher…

    Avec cette conclusion qui force le respect : « Je n’ai pas de haine. Je pense qu’il faut pardonner. La haine ne sert à rien. »

     

     

    Vous pouvez arrêter la vidéo après le reportage concerné car de nombreux autres reportages suivent…

     

    SOURCE : https://www.leprogres.fr/haute-loire-43/2019/05/05/joseph-nonnenmacher-le-deporte-des-camps-de-l-horreur-qui-a-pardonne-(video)#commentaires 


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  • Dans la rue où il a été assassiné

    Une plaque a été apposée 
    à Paris 
    à la mémoire d’Henri Curiel

     

    Dans la rue où il a été assassiné  Une plaque a été apposée  à Paris  à la mémoire d’Henri Curiel

    Le 25 avril 2019, à l’entrée de la rue Rollin, dans le 5e arrondissement de Paris, où Henri Curiel a été assassiné, une plaque a été apposée à sa mémoire. Son meurtre, le 4 mai 1978, a fait suite à une campagne de presse déclenchée par l’hebdomadaire "Le Point" sur le thème : "Henri Curiel, le patron des terroristes". Ci-dessous l’intervention de son fils, Alain Gresh, lors de cette inauguration, et une émission de "France inter" de 2015 faisant état de la volonté de la famille de voir aboutir l’enquête, qui a été réouverte en janvier 2018.

    L’inauguration de la plaque où on peut lire : « A la mémoire de Henri Curiel, né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), assassiné à Paris, 4 rue Rollin, le 4 mai 1978, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix ».

     

    L’intervention de son fils, Alain Gresh, à l’occasion
    de la pose de la plaque 

    à la mémoire d’Henri Curiel. 



    La plaque n’a pas encore été scellée. Il est clair que son emplacement doit être, conformément à la délibération adoptée le 16 novembre 2018 par le Conseil de Paris, au dessus de la fontaine, en bas de l’escalier de la rue Rollin, là où l’inauguration a eu lieu, et non en haut de l’escalier, dans la partie de la rue où il y a très peu de passants. C’est le seul emplacement possible pour qu’elle soit réellement visible des Parisiens. 


    Extrait d’une émission de France Inter diffusée en 2015 




    Un juge d’instruction a été nommé en janvier 2018 et l’avocat William Bourdon poursuit désormais les efforts, longtemps menés par Me Linda Weil-Curiel, pour établir la vérité. En dehors de ce témoignage nouveau publié en 2015, selon la famille et les chercheurs qui ont travaillé sur cet assassinat (1), nous savons de quel côté chercher les commanditaires. Il faut regarder vers les bonnes relations des autorités françaises de l’époque avec l’Afrique du sud de l’apartheid, et vers le président de la République à ce moment, 


    Dans la rue où il a été assassiné  Une plaque a été apposée  à Paris  à la mémoire d’Henri Curiel

    Valéry Giscard d’Estaing, qui était seul en mesure de donner le "feu vert" aux services secrets français pour organiser, avec des tueurs recrutés pour l’occasion, quels qu’ils soient, un tel assassinat (2)


    Dans la rue où il a été assassiné  Une plaque a été apposée  à Paris  à la mémoire d’Henri Curiel

    (1) Lire en particulier : René Gallissot, Henri Curiel : le mythe mesuré à l’histoire, Riveneuve, 2009.

    (2) Dans leur livre, « Un président ne devrait pas dire ça… ». Les secrets d’un quinquennat(Stock, 2016), Gérard Davet et Fabrice Lhomme rapportent leur conversation avec un autre président de la République, François Hollande : « Les morts, ce ne sont pas seulement celles qu’un chef d’Etat subit, il y a aussi celles qu’il décrète. On appelle cela les "opérations Homo", un autre grand tabou de la République. Homo pour "homicide". Ou comment, dans la plus parfaite illégalité internationale, les services spéciaux exécutent des "cibles" désignées par leur hiérarchie et/ou le pouvoir politique. […] Le chef de l’Etat a l’art de ne pas dire les choses, parfois. En clair, il faut comprendre qu’il a autorisé les services secrets à assassiner des "ennemis d’Etat". […] "J’en ai décidé quatre au moins", avoue-t-il le 9 octobre 2015, lorsqu’on lui demande combien d’opérations "Homo" il a autorisées. "Mais d’autres présidents en ont fait davantage", précise-t-il aussitôt. » (p. 485-486). Dans le cas d’Henri Curiel, ce qui est particulièrement grave, c’est qu’il a été qualifié de « patron des terroristes », puis assassiné, alors qu’il était un militant contre l’injustice coloniale et pour la paix.

    SOURCE : https://histoirecoloniale.net/Une-plaque-a-ete-apposee-a-Paris-a-la-memoire-d-Henri-Curiel.html


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    Dans l’Eure, un admirateur de Pétain

    préside la cérémonie en mémoire

     des déportés 

    Dans l’Eure, un admirateur de Pétain  préside la cérémonie en mémoire des déportés... il en est de même pour la commémoration du 19 Mars 1962

    Philippe Marche, à l’arrière-plan avec un cahier noir roulé dans les mains, lors d’un hommage à Yvonne Bonn, née Kahn, institutrice juive déportée à Auschwitz et décédée en novembre 1943, à l’école Jean-Moulin au Neubourg. | GILLES MOTTEAU

     

    Au Neubourg, près d’Évreux, le maître de cérémonie local ne cache pas sa sympathie pour Philippe Pétain. Le secrétaire fédéral du PS parle «d’insulte insupportable à la vérité historique».

     

    Au Neubourg, comme partout en France, dimanche 28 avril 2019, on a commémoré les victimes de la Déportation du régime nazi et de ses zélateurs français. Mais dans cette bourgade, dont la maire Marie-Noëlle Chevalier est aussi conseillère régionale et secrétaire départementale LR de l’Eure, un admirateur revendiqué et assumé de Pétain a présidé la cérémonie. Interrogé sur sa présence en cette qualité, Philippe Marche ne voit pas de problème à sa présence à ce genre de commémoration. Quant à savoir s’il admire Pétain, le maître de cérémonie local l’affirme sans ambiguïté : « Oui bien sûr. C’est le chef de la Première Guerre mondiale. » Mais l’homme reconnaît aussi posséder et afficher chez lui des portraits du maréchal de l’époque vichyste. 

     

    « Insulte insupportable à la vérité historique »

     

    Si la maire du Neubourg était absente le 28 avril, ce n’était pas le cas le 19 mars 2019. Comme chaque fois depuis des années, Philippe Marche était maître de cérémonie pour la commémoration des accords d’Evian et de la fin de la guerre d’Algérie. Il aurait entonné a capella Le Chant des Africains, dans sa version Chantiers de jeunesse que le régime vichyste du maréchal Pétain avait instauré. Une version qui glorifie le régime de Vichy et l’empire français. 

    Dans l’Eure, les premières réactions ne se sont pas fait attendre. Timour Veyri, le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, a souligné : « Ce choix de M. Marche par la secrétaire générale du Parti Les Républicains de l’Eure pour présider dans sa ville une cérémonie en l’honneur des victimes de la déportation est une insulte insupportable à la vérité historique comme à toutes celles et à tous ceux qui chérissent la mémoire des disparus. » Isabelle Vauquelin, deuxième adjointe au maire, a assumé le choix de Philippe Marche, avant de murmurer du bout des lèvres : « Je ne connaissais pas cette admiration… » Et d’ajouter : "On réfléchira entre élus par rapport à la position à tenir pour l’année prochaine". 

     

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/normandie/evreux-27000/dans-l-eure-un-admirateur-de-petain-preside-la-ceremonie-en-memoire-des-deportes-6332483

     

     

     

    Concernant la commémoration du 19 Mars 1962, comment les Associations d’Anciens Combattants peuvent-elles accepter un « tel maître de cérémonie », qui entonne a capella Le Chant des Africains, dans sa version Chantiers de jeunesse que le régime vichyste du maréchal Pétain avait instauré. Une version qui glorifie le régime de Vichy et l’empire français ?

    L’article ne le précisant pas… si quelqu’un à la réponse merci de me le faire savoir…

     

     

     


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    Photo d'archive d'Alain Larchier

     

    Alain LARCHIER, né en 1939 refuse d’effectuer son service militaire lorsque son sursis prend fin, à l’automne 1961. Soutenu par l’Action Civique Non Violente, il est arrêté,  rapidement emprisonné à Montluc et condamné. Il ne recouvre la liberté qu’après la fin de la guerre d’Algérie. Il doit attendre 1966 pour bénéficier d’une amnistie.

    Alain Larchier évoque devant une classe de lycée les convictions non-violentes qui l’amènent à refuser d’effectuer un service militaire pendant la guerre d’indépendance algérienne, malgré les lourdes peines encourues.

    SOURCE : http://grandensemble-media.fr/temoins/alain-larchier/ 

     


     


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