• 57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise - Communiqué de Jean-François Gavoury

     

    57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie

    - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise -

    Communiqué de Jean-François Gavoury 

    Ce 19 mars 2019 en début de matinée, au cimetière parisien du Père-Lachaise, le préfet de région d’Île-de-France était représenté à la cérémonie commémorative du cessez-le-feu en Algérie par M. François Ravier, préfet, secrétaire général de la préfecture. 

    En ce qui le concerne, le préfet de police l’était par M. Matthieu Garrigue-Guyonnaud, directeur adjoint du cabinet. 

    Au moment du fleurissement de la stèle dédiée aux victimes civiles et militaires de l’OAS, j’ai pris l’initiative d’une entorse - de nature circonstancielle - au rituel en prenant très brièvement la parole avant le dépôt de gerbe de l’ANPROMEVO. 

    J’ai rappelé que le terrorisme de l’OAS (à Alger) avait été un terrorisme de rue, dirigé par des Français contre d’autres Français, et contre lequel la police républicaine avait lutté sous l’autorité d’un préfet de police républicain. 

    J’ai souligné que, si le préfet de police Michel Delpuech avait été présent ce matin, je lui aurais proposé de bien vouloir, à titre exceptionnel, m'accompagner dans ce geste. 

    À l’issue de la cérémonie, le représentant de la préfecture de police m'a précisé qu'il se ferait l'écho de ce message. 

     

    Jean-François Gavoury

     

    57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise -  Communiqué de Jean-François Gavoury

    Pour les amis qui ne connaissent pas

    Jean-François Gavoury

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    57e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie - Cérémonie parisienne du Père-Lachaise -  Communiqué de Jean-François Gavoury

    Il y a cinquante-huit ans : c’était hier, ce sera encore le 31 mai 2019

    Le 31 mai 2019 invitera à réfléchir sur la liberté, la justice, la fraternité : des valeurs que le terrorisme ignore et que la politique et l’Histoire s’emploient parfois à réviser. 

    Il y a cinquante-huit ans, des légionnaires déserteurs, aidés de jeunes Algérois, assassinaient le contrôleur général de la sûreté nationale Roger Gavoury, commissaire central du Grand Alger, chargé de la répression des menées activistes. 

     

    Il y a cinquante-cinq ans : c’était hier, c’est encore aujourd’hui

    Roger Gavoury 

     

    Il y a bientôt cinquante-huit ans, le 31 mai 1961 le commissaire d’Alger était le premier fonctionnaire victime de l’organisation. Un événement marqueur.

    À quoi servent les commémorations ? À l’heure où, un peu partout en France, l’activisme des nostalgiques de l’Algérie française – et plus largement de la colonisation – retrouve du souffle, les cinquante-huit ans de l’assassinat de Roger Gavoury prendront un relief particulier dans la construction de l’histoire collective. Le 31 mai 1961, le commissaire central d’Alger était le premier fonctionnaire tué par l’OAS. Roger Gavoury est assassiné à coups de poignard dans son studio, alors qu’il dirigeait l’enquête sur les attentats au plastic et sur les complices civils du « quarteron » de généraux à l’origine du putsch d’avril 1961.

    Dès le 3 juin, la police judiciaire avertit : « Le crime a été commis en raison de l’attitude ferme manifestée par ce fonctionnaire, pour maintenir l’ordre à Alger et réprimer les troubles provoqués par les organisations subversives activistes. On peut donc estimer que cet homicide est le fait d’une bande armée en relation avec les insurgés d’avril 1961. » Le lendemain, l’OAS distribue un tract dans les boîtes aux lettres afin de justifier son meurtre : le commissaire Gavoury a été « jugé » pour « crime de haute trahison » et « complicité avec le régime ». Ancien commissaire des renseignements généraux en Algérie, Roger Le Doussal considère que Roger Gavoury avait permis d’éviter que la répression des « émeutes musulmanes (…) par des militaires ne tourne au carnage ».

    De son côté, l’historienne Anne-Marie Duranton-Crabol, spécialiste de l’extrême droite, note que cet assassinat constitue un « événement marqueur » dans l’histoire naissante de l’OAS ; « le meurtre servait d’avertissement pour tous ceux qui tenteraient de contrer le mouvement clandestin ». Traduits devant un tribunal militaire, ses assassins ont été condamnés à mort et trois d’entre eux ont été exécutés. Jean-François Gavoury, son fils, s’oppose depuis de longues années en justice à l’Adimad, association de combat pour l’Algérie française, à l’origine de l’érection de la stèle de Marignane qui honore notamment les assassins du commissaire.

    Comme Olivier Dard l’écrit dans Voyage au cœur de l'OAS (Éd. Perrin, 2005), avec cet acte, l’OAS assume, dès les origines, le choix consistant à "incarner le désordre en s’en prenant directement et physiquement aux symboles et aux institutions de l’État". 

    Dans sa préface du livre de Jean-Philippe Ould Aoudia intitulé La bataille de Marignane. 6 juillet 2005. La République, aujourd’hui, face à l’OAS (Éd. Tirésias, 2006), l’ancien ministre Pierre Joxe fustige «  la félonie de quelques officiers trahissant leur mission pour organiser l’assassinat d’innocents » et dénonce «  le terrorisme qui frappa des femmes et des enfants au nom de l’organisation armée secrète ». Et d’ajouter « Quelles que soient à présent les conséquences juridiques des lois d’amnistie, ces crimes-là sont aussi ineffaçables que l’honneur des serviteurs de l’État dont ils ont provoqué la mort et auxquels il est juste de rendre hommage. » 

    Oui, il est juste de célébrer publiquement le souvenir des victimes du terrorisme de l’OAS, comme l’ont fait et continueront à le faire les élus de la seule France qui vaille : de ceux de la République et non de ceux d’une autre France, qui en piétinent les fondements en collaborant avec des faussaires de la mémoire et des réviseurs d’Histoire sans prendre nécessairement conscience qu’ils favorisent ainsi la résurgence intérieure et extérieure des fascismes.

     

    19 Mars 2019 – Dépôt de gerbes

     devant la stèle des victimes de l’OAS 

     

    « Paul Hairault "Des regrets"Violences policières : la vie d’après des Gilets jaunes éborgnés »

  • Commentaires

    4
    Mercredi 20 Mars 2019 à 13:20

    Je signale aussi que j'ai mis en ligne (lien ci-dessous) un article concernant le documentaire ILS NE SAVAIENT PAS QUE C'ETAIT UNE GUERRE, avec deux vidéos notamment la bande-annonce et l'interview du réalisateur :

     http://www.micheldandelot1.com/ils-ne-savaient-pas-que-c-etait-une-guerre-a129529420

     

      • Jeudi 21 Mars 2019 à 02:04
        Ce film a donc déjà été projeté et j’ignorais qu’il était si ancien.
        Que se multiplient ces initiatives pour la mémoire !
    3
    Mercredi 20 Mars 2019 à 12:15

    Entièrement d'accord avec Jacques Cros...J'en profite pour signaler aux lecteurs des Bouches du Rhône du blog de Michel, la projection d'un film:

    Vendredi 22 mars au Ciné-Rail à Miramas projection du film ILS NE SAVAIENT PAS QUE C’ÉTAIT UNE GUERRE 

    2
    Mercredi 20 Mars 2019 à 08:44

    Les faussaires de la mémoire et les réviseurs de l'histoire n'ont-ils pas conscience qu'ils favorisent la résurgence des fascismes ? Je n'en suis pas certain, les tenants du système social qui est le nôtre sont probablement disposés à jouer cette carte pour le perpétuer. Et pour commencer à l'utiliser pour rester au pouvoir. Bien sûr c'est un jeu dangereux ! 

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