• 60e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE ROGER GAVOURY : Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS

     

    60e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT

    DE ROGER GAVOURY :

    Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS

    60e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE ROGER GAVOURY : Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS

    Immeuble 4, rue du docteur Trolard à Alger.

    Vue extérieure du studio n° 515 (côté impasse du docteur Trolard)

    occupé par une voisine de M. Roger Gavoury,

    commissaire central adjoint, locataire de l’appartement n° 513,

    après l’explosion, survenue le 14 avril 1961

    [l’attentat, revendiqué par l’OAS, a été commis à l’aide

    d’une charge de plastic déposée devant la porte du logement

    faisant face à celui du commissaire Gavoury,

    dévastant les deux appartements].

     

    [Source : https://www.elwatan.com/edition/contributions/60e-anniversaire-de-lassassinat-de-roger-gavoury-le-premier-fonctionnaire-francais-tue-pHYPERLINK "https://www.elwatan.com/edition/contributions/60e-anniversaire-de-lassassinat-de-roger-gavoury-le-premier-fonctionnaire-francais-tue-par-loas-31-05-2021"aHYPERLINK "https://www.elwatan.com/edition/contributions/60e-anniversaire-de-lassassinat-de-roger-gavoury-le-premier-fonctionnaire-francais-tue-par-loas-31-05-2021"r-loas-31-05HYPERLINK "https://www.elwatan.com/edition/contributions/60e-anniversaire-de-lassassinat-de-roger-gavoury-le-premier-fonctionnaire-francais-tue-par-loas-31-05-2021"-2021]

     

    C O N T R I B U T I O N

     

    JEAN-FRANÇOIS GAVOURY  31 MAI 2021

    EXCLUSIF


    Je vous le rappelle au nom du droit des morts à la parole et à la mémoire : l’OAS m’a tué !

    C’était il y a soixante ans, jour pour jour.

    C’était surtout quarante jours après le putsch d’Alger : Alger, où j’avais la charge du maintien de l’ordre et de la sécurité publique.

    Sur le moment, les autorités civiles, militaires et judiciaires ont fait les choses en grand :

    - j’ai bénéficié d’une cérémonie d’obsèques solennelle en l’École de police d’Hussein-Dey ;

    - on a déposé sur mon cercueil, outre la croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent qui m’avait été attribuée à la date du 21 avril 1961 (!), la médaille de chevalier de la Légion d’honneur et la médaille d’honneur de la police, décernées ces dernières à titre posthume ;

    - j’ai été cité à l’ordre de la Nation ;

    - on m’a promu contrôleur général de la sûreté nationale ;

    - une fois ma dépouille transférée en métropole, le ministre de l’intérieur, Roger Frey, s’est rendu sur le lieu de ma sépulture et a assisté à mon inhumation ;

     - les participants à mon assassinat ont été identifiés, recherchés, interpelés, traduits en justice et, pour trois d’entre eux, condamnés à mort et exécutés ;

    - mon nom est inscrit sur une stèle présente depuis juin 2005 dans l’enceinte de l’institution qui forme les commissaires de police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or ;

    - il est également gravé sur deux monuments aux morts, car mon acte de décès a été revêtu en novembre 1961 d’une mention marginale : « Mort pour la France ».

    Nombre de mes collègues, de hauts fonctionnaires, de journalistes, d’historiens m’ont consacré quelques pages de leurs ouvrages, contribuant ainsi à l’entretien de mon souvenir, au détriment cependant de la considération due à tant d’autres policiers de tous grades et membres des forces de l’ordre abattus par l’OAS et soumis à la loi de l’oubli.

    Le sort particulier qui m’a été réservé, je le dois à la date de mon assassinat davantage qu’à l’émotion suscitée par les circonstances dans lesquelles il a été commis.

    J’ai en effet été la première victime causée par cette organisation dans les rangs de la fonction publique de l’État.

    Mais que reste-t-il, aujourd’hui, de tout cela ?

    Je laisse au plus jeune de mes fils, devenu orphelin de guerre à l’âge de onze ans, le soin de vous l’exposer, investi qu’il est depuis une quinzaine d’années dans la défense, contre vents mauvais et marées brunes, de la mémoire de l’ensemble des victimes de l’OAS.

    Roger Gavoury

    60e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE ROGER GAVOURY : Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS

    Il y a soixante ans jour pour jour, deux des membres du "quarteron de généraux en retraite", Maurice Challe et André Zeller, étaient condamnés par le Haut Tribunal militaire à quinze ans de détention criminelle pour s’être rendus « coupables l'un et l'autre d'avoir en avril 1961, et notamment les 21 avril et jours suivants, en tout cas depuis temps non prescrit, sciemment dirigé et organisé un mouvement insurrectionnel ».

    Il y a soixante ans jour pour jour, l’OAS assassinait à coups de poignard de parachutiste le commissaire central d’Alger, Roger Gavoury, faisant de mon père le premier fonctionnaire de l’État tué par cette organisation. Celle-ci s’était signalée quatre mois auparavant en poignardant dans le dos un avocat libéral algérois, Me Pierre Popie : c’était le 25 janvier 1961, quelques jours avant l'acte de naissance officiel de ce groupe armé qui ne tardera pas à s’ériger en authentique partie belligérante dans le cadre de ce conflit entre la France et sa colonie algérienne.

    Dans les quarante-huit heures suivant la mort de mon père, Le Monde écrira : « Commissaire central à Casablanca et, après l'indépendance marocaine, principal conseiller français du gouvernement chérifien pour les questions concernant la police, M. Roger Gavoury avait pu attirer sur lui, au Maroc ou à Paris, la haine d'éléments extrémistes. »

    En poste au Maroc d’août 1955 à février 1959, il aura connu, en effet, le changement de statut de ce pays et en aura techniquement assisté les responsables pour ce qui concerne l’organisation de la direction générale de la sûreté nationale (fondée le 16 mai 1956 et confiée à M. Mohammed Laghzaoui) ainsi et surtout que pour la mise en place de la relève des fonctionnaires de police français (3822 au 2 mars 1956) par des personnels marocains (1774 à la même date).

    Mais il ne connaîtra pas l’indépendance de l’Algérie alors même qu’en prenant ses fonctions de commissaire central le 23 mai 1961, il s’était adressé à ses collaborateurs en ces termes : « L’horizon commence à blanchir et bientôt, je l’espère, luira sur l’Algérie l’aube de la paix. Je voudrais, de toute mon âme, être le Central de la pacification, la vraie cette fois, celle des esprits. Je rêve d’une Alger où les hommes s’entr’aiment enfin, sans plus être séparés par des races, des religions ou des mers. »

    Survivant à une blessure contractée lors d’une opération de maintien de l’ordre au Maroc grâce à l’un de ses collaborateurs secouriste, payant de sa personne en se portant constamment aux endroits où la violence des manifestations algéroises de décembre 1960 prenait la forme la plus dangereuse, afin de limiter les heurts entre les communautés, visé par un attentat au plastic commis dans son studio le 14 avril 1961, mon père se croyait protégé par le sort. Mais la baraka ne vaut pas assurance contre la mort.

    Privé dès l'enfance du droit à la vie ou à la vue, privé d'un bras, d'une jambe ou du membre le plus proche de leur famille, tel a été le sort des victimes de la guerre d'Algérie.

    Respectueux de leur devoir filial de mémoire, les descendants de victimes civiles et militaires de l'OAS ont dû assister, impuissants, à l'absence de devoir de mémoire de l'État et se résoudre à se passer de la reconnaissance officielle par la Nation de leur souffrance si singulière.

    C’est en vain que j’ai attendu, quatre longues semaines durant, l’annonce par le Président de la République d’un geste à l’occasion du 60e anniversaire de l’assassinat de mon père : cf. infra le texte de la correspondance dont je l’ai rendu destinataire le 1er mai (extraits).

    Pour l'honneur retrouvé de l'État face aux nostalgiques du putsch d'Alger.

    Dans le cadre d'une cérémonie associative encadrée par des partisans du putsch des généraux et d'anciens jusqu'au-boutistes de l'Algérie française, Madame la ministre Geneviève Darrieussecq a déposé en votre nom, le vendredi 26 mars, une gerbe de fleurs devant le Mémorial national des "Morts pour la France" en AFN, quai Branly à Paris.

    Dans le prolongement immédiat de ce geste en leur direction, un ancien officier de gendarmerie ayant appartenu au "SO" du Front national et un général radié des cadres de l'armée à titre disciplinaire par décret du 23 août 2016 se sont attelés à la rédaction d'un pronunciamiento, puis à la recherche de soutiens y compris parmi les militaires d'active, et ils ont fait publier leur texte dans un hebdomadaire le jour même du 60e anniversaire du putsch d'Alger le 21 avril 1961.

    Dans l'exercice de ses fonctions à la tête des services de maintien de l'ordre républicain dans le Grand Alger, mon père, Roger Gavoury, commissaire central adjoint puis commissaire central, a dirigé la lutte contre l'OAS, dont il a été la première victime dans les rangs de l'État, le 31 mai 1961 : il a été cité à l’ordre de la Nation et la mention "Mort pour la France" a été apposée sur son acte de décès. Trois des dix participants à son assassinat ont été condamnés à mort et exécutés.

    Il me paraît y avoir lieu de lever toute ambiguïté sur le sens à donner à votre contribution à la commémoration de la manifestation algéroise du 26 mars 1962 intervenue sur appel de l'OAS à l’insurrection ; il importe également d’exprimer votre désapprobation à l'égard de ceux qui, aujourd'hui, déshonorent la République en rompant ce pacte de neutralité et de loyauté auquel ils sont légalement tenus.

    C’est dans cette double perspective que je vous propose de bien vouloir vous recueillir avec moi, le 31 mai, devant la première stèle érigée par une collectivité publique « EN HOMMAGE À TOUTES LES VICTIMES DE L'OAS EN ALGÉRIE ET EN FRANCE, CIVILS, MILITAIRES, ÉLUS, MAGISTRATS, FONCTIONNAIRES, DÉFENSEURS DES INSTITUTIONS ET DES VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE » : elle a été dévoilée le 6 octobre 2011, au cimetière du Père-Lachaise, par M. Bertrand Delanoë, alors maire de la capitale.

    Rien n’est venu, alors même que sa présence en ce lieu et à cette date aurait pu consacrer sa conception conciliatrice des mémoires de la guerre d’Algérie en en élargissant le champ.

    La proposition que je m’étais permis de lui soumettre ne tendait pas à obtenir un geste compensatoire ou de réparation de l'erreur ayant consisté à honorer le souvenir d'alliés objectifs de l'OAS sans s'être soucié au préalable des quelque 2.700 victimes de cette partie belligérante dans le conflit entre la France et l'Algérie.

    Il s'agissait, en effet, d'une demande positive, visant à ce que soit posé un acte ayant valeur de symbole d'un sursaut mémoriel au bénéfice des serviteurs loyaux des institutions de la République à l'époque où celle-ci vacillait.

    Bien entendu, l’intervention entendait également montrer à Monsieur Emmanuel Macron l’état de vigilance et le niveau d’exigence des familles de victimes de l'OAS au regard du respect du principe de pluralité dans la gestion de la politique publique de mémoire concernant la guerre d’Algérie.

    Que M. Benjamin Stora reçoive ici l’expression de ma vive gratitude, puisqu’il était disposé à prendre part à cet hommage aux côtés du chef de l’État et de représentants de deux associations de victimes.

    Par Jean-François Gavoury, sur procuration paternelle 

     

    60e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE ROGER GAVOURY : Le premier fonctionnaire français tué par l’OAS

    Roger Gavoury et ses trois fils - Royan - 1955

     

     

    Jean-François Gavoury nous a écrit

     

     

    Madame, Monsieur, 

     

    En même temps, à titre associatif, que celui de l’ensemble des victimes civiles et militaires de l’OAS en Algérie et en France, je porte avec fierté le souvenir de mon père, Roger Gavoury, assassiné le 31 mai 1961 dans l’exercice de ses fonctions de commissaire central d’Alger.
    Alger a pu compter sur mon père de février 1960 à mai 1961, parfois dans des circonstances d'extrême tension, en particulier lors des manifestations musulmanes du 11 décembre 1960 au cours desquelles il s’est physiquement interposé pour éviter que leur répression par des parachutistes désireux d’en découdre ne se solde par un véritable carnage.
    Soixante ans après, l'Algérie, au travers de son quotidien "El Watan", a tenu à rendre hommage à sa mémoire en lui donnant et en me donnant la parole.
    La France n'en fera pas autant, dont j'ai sollicité en vain le chef d'État à cette fin.
    Entre victimes et partisans de l’OAS, il a fait le choix d’honorer ostensiblement ces derniers le 26 mars : deux mois après, ses conseillers le lui font assumer.
    En d’autres termes, l’Algérie reconnaît les victimes de l’OAS cependant que la France les ignore.
    Vous trouverez l’article dont il s’agit en page 10 de l’édition papier du journal en première pièce jointe ainsi que la reproduction de sa teneur (version en ligne) en seconde pièce jointe.
    Je vous remercie de votre attention,
    Et vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma parfaite considération. 
     

    Jean-François Gavoury
    Pupille de la Nation
    Orphelin de guerre
    Officier ONM
     

     

     

     Rappelons-nous la raison pour laquelle

    Jean-François Gavoury a écrit cette phrase :

     

    "Entre victimes et partisans de l’OAS, le président Macron a fait le choix d’honorer ostensiblement ces derniers le 26 mars 2021"

     

    Ils ont osé… Ils ont occulté l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Aucuns présidents de la République avant M. Macron avaient osé envoyer (son, sa ministre) en l'occurrence pour le 26 mars 2021 la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq participer à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly, c’est une honte !!!

     

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Auprès de Geneviève Darrieussecq et Arnaud Ngatcha, Hugues Renson commémorait le 26 mars dernier la fusillade de la rue d’Isly.

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

    Ils ont osé… Ils ont oublié l’OAS !!!

     

     

    SOURCE : https://huguesrenson.fr/commemoration-de-la-fusillade-de-la-rue-disly-au-memorial-du-quai-branly/ 


    **************************************************************

    Chaque année, le 26 mars, des groupuscules extrémistes organisent des commémorations pour les victimes de la fusillade rue d'Isly à Alger qui ne sont pas « Mortes pour la France », mais tombées pour soutenir l’OAS qui les a manipulées et les noms de ces victimes n’auraient jamais dû avoir leur place au Mémorial National du Quai Branly à Paris, qui devait demeurer le lieu d’hommage aux militaires français « Morts pour la France » durant la guerre d’Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, sans oublier les victimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française agissant au sein des commandos de la mort de l’OAS : c’est-à-dire les civils, les représentants des forces de l’ordre, les magistrats, les fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles à la République jusqu’au sacrifice de leur vie.

    La présence de la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly a occasionné l'envoie de 2 lettres (sans réponses pour le moment) de présidents d'associations des victimes de l'OAS, avec leur autorisation les voici :

    Le président Macron à une part de responsabilité concernant la lettre des généraux : un texte séditieux qui menace la République

    " L'autre 21 avril 2021 ", la lettre

    de l'ANPROMEVO au Président

    de la République

     

    Le président
     

    Chaville, 21 avril 2021.

     

     

    Monsieur le Président de la République

    Cabinet Palais de l'Elysée  

    55, rue du Faubourg Saint Honoré 

    75008 Paris 


    Monsieur le Président de la République,

    Les sites Internet du ministère des Armées et de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) ont gardé le silence sur un événement exceptionnel.
    Pour leur part, l’ensemble des blogs de la mouvance OAS (anciens activistes, sympathisants, revanchards de l’Algérie française) l’ont annoncé en ces termes : « En mémoire des victimes de la fusillade rue d’Isly à Alger, vendredi 26 mars 2021, au Mémorial national de la guerre d'Algérie, Mme Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, déposera une gerbe du Président de la République lors de la cérémonie qui demeure associative ».

    Ces mêmes sites ont rendu compte de cette commémoration, lui consacrant un reportage documenté (cf. http://popodoran.canalblog.com/archives/2021/03/24/38883741.html à titre d’exemple).

    L’image de représentants des plus hautes institutions de la République aux côtés de personnes ayant répondu, le 26 mars 1962 après-midi, à un appel à manifester lancé le matin même par l’OAS est des plus malencontreuses :

    cet appel, par tract, se concluait par la formulation d’une volonté « de lutter jusqu’au bout contre l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste » et s’inscrivait dans la stratégie insurrectionnelle développée par l'OAS qui, après s’être opposée par la violence à l’application des Accords signés à Évian le 18 mars 1962, a poussé l'armée française à rompre le cessez-le-feu ;

    la cérémonie du quai Branly peut être regardée comme l’expression d’un désaveu des autorités civiles et militaires en charge, à l’époque, du maintien de l’ordre républicain et/ou une approbation de l’attitude de citoyennes et citoyens, Français d’Algérie, acquis au putsch organisé un an plus tôt ;

    l’initiative du 26 mars 2021 va largement au-delà des préconisations contenues dans le rapport que M. Benjamin Stora vous a remis il y a trois mois, intitulé Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ;

    s’il existe de fait, côté algérien, « quelques résistances » au dessein d’une réconciliation mémorielle « très largement partagée » entre Alger et Paris, l’on peut également soutenir que, côté franco-français, perdurent d’insurmontables antagonismes mémoriels trouvant leur origine dans la radicalité d’un discours invariant des nostalgiques de l’Algérie française ainsi, hélas, que dans la partialité d’administrations centrales qui refusent avec constance d’admettre au bénéfice du statut de "Mort pour la France" des fonctionnaires de police victimes de l’OAS, illégalement privés de cette qualité (cf. Annexe - pages 6 et 7 - en pièce jointe).

    Au nom de l’apaisement et du « en même temps », s’imposent désormais deux engagements prioritaires : la promesse de la régularisation pré-évoquée dans le délai maximal de cinq mois ; l‘annonce d’une représentation, au niveau sommital de l’État, à la cérémonie prévue le 6 octobre prochain, au cimetière parisien du Père-Lachaise, dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire du dévoilement par le maire de la capitale, M. Bertrand Delanoë, de la première stèle dédiée par une collectivité publique à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France.

    Dans l’attente d’une écoute enfin respectueuse du souvenir de celles et de ceux - civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires tombés, sans pouvoir se relever, sous les coups de l’OAS, parce qu’ils respectaient les institutions et valeurs de la République,

    Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de ma très haute considération.

    Jean-François Gavoury
    Président de l’ANPROMEVO

     


    Le président Macron à une part de responsabilité concernant la lettre des généraux : un texte séditieux qui menace la République

    Siège social : Jean-Philippe Ould Aoudia

    191, avenue Victor Hugo 92140 Clamart

    Le Président

     

    23 avril 2021

     

     

    Madame Geneviève Darrieussecq

     

    Ministre déléguée auprès de la       ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants       14, rue Saint-Dominique      

     75700 Paris 07  SP LRAR

     

    Madame la Ministre,

     

    Vous avez représenté l’État, le 26 mars 2021, à la commémoration associative d’une manifestation insurrectionnelle fomentée le 26 mars 1962, à Alger, par l’OAS, érigée dès avant sa création formelle le 11 février 1961 en partie belligérante au conflit algérien.

    Seul le rappel de faits remontant à cinquante-neuf ans permet d’apprécier le sens à donner au dépôt par vos soins, au nom du Président de la République, d’une gerbe de fleurs devant les colonnes du quai Branly à Paris.

    Cette manifestation avait fait l’objet de deux interdictions, largement diffusées, émanant l’une du préfet de police d’Alger et l’autre du général commandant le secteur Alger-Sahel : les participants ont fait le choix de désobéir aux autorités civiles et militaires de l’époque.

    Trois jours auparavant, le 23 mars, sept jeunes Français, appelés du contingent -11 autres seront blessés- avaient été abattus par l’OAS qui considérait l’armée française comme une armée d’occupation, et exprimait sa résolution à…lutter jusqu’au bout contre l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste » : motifs formulés sur le tract d’appel à rassemblement distribué au cours de la nuit du 25 au 26 mars.

    Rue d’Isly, se heurtant à des soldats chargés de maintenir l’ordre républicain alors que le cessez-le-feu était en vigueur depuis une semaine, des personnes ont trouvé la mort pour avoir répondu à un mot d’ordre insurrectionnel de l’OAS.

    Cinquante-neuf ans après, le Président de la République et le Gouvernement ont été représentés à une cérémonie initiée par des associations qui révèrent des criminels de l’OAS condamnés par la Justice, et qui célèbrent régulièrement les épisodes au cours desquels la République fut mise en danger : les « Barricades » le 24 janvier 1960 et le coup d’état militaire du 21 avril 1961.

    Pourtant, il y a d’autres Français qui méritent l’attention de l’État et en demeurent les oubliés. Ceux-là sont morts pour s’être opposés à l’OAS. Dans le cadre de leurs missions respectives, ils sont restés à leur poste, au péril de leur vie, pour maintenir la République en ordre de marche.

    L’impartialité de l’État exige l’alignement du statut des six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs assassinés par l’OAS le 15 mars 1962 à Alger, sur celui de l’instituteur Guy Monnerot, abattu par le FLN le 1er novembre 1954, et reconnu "Mort pour la France" le 3 juillet dernier en tant que victime civile de la guerre d’Algérie.  

    L’impartialité de l’État exige que soit attribuée la mention « Mort pour la France » à ceux des militaires et des policiers assassinés par l’OAS, qui en ont été injustement privés et dont les noms sont connus tant de vos services que de l’ONAC-VG.

    Depuis le 6 octobre 2011, une stèle s’élève au cimetière du Père-Lachaise à Paris portant l’inscription :

     

    En hommage à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France

    Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires,

    Défenseurs des institutions et des valeurs de la République

     

    La date du 6 octobre est devenue Journée associative de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de l’OAS.  

    Il vous tiendra à honneur d’être présente, le 6 octobre prochain à 11h00, devant ce monument, au côté, le cas échéant, d’autres membres du Gouvernement.

    L’impartialité de l’État sera ainsi démontrée.

     

    Dans l’attente de vous y rencontrer,

     

    Je vous assure, Madame la ministre, de ma considération choisie.


    Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia 

                                                                             

     

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  • Commentaires

    2
    Mercredi 2 Juin 2021 à 07:44

    Un double merci - tardif, mais appuyé - à l'auteur de cet article et à celui qui, le premier, l'a commenté de façon si sympathique et si juste.
    Une mention particulière à l'égard de l'Algérie et de son quotidien francophone indépendant ("El Watan") : nous leur sommes redevables de cet hommage rendu à la mémoire de mon père et, à travers lui, à l'ensemble des victimes tant civiles que militaires de l'OAS.
    La France et les représentants de ses quatre pouvoirs ont failli les 31 mai et 1er juin.

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    1
    Lundi 31 Mai 2021 à 15:29

    J'ai appris le nom de notre ami Jean-François Gavoury et le drame qui avait endeuillé sa famille en 2009 au cours d'une réunion tenue pour organiser un contre rassemblement de nostalgériques venus le 5 juillet se recueillir devant la stèle portant en médaillon les assassins de son père.

    Nous rendons hommage au courage dont Jean-François fait preuve dans le combat qui est le sien et qui est aussi le hôtre.

    Concernant Macron nous constations des ambiguïtés mais ce 26 mars 2021 Quai de Branly le voile s'est levé ! 

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