• À quand la restitution des crânes des résistants algériens ?

    À quand la restitution des crânes

     des résistants algériens ?

    Des crânes de résistants algériens détenus au musée de l’Homme, à Paris. © D.R.

     

    Les autorités françaises estiment que le dossier doit être traité dans le cadre d’un règlement général des questions mémorielles. La mobilisation autour de cette affaire n’a, pour l’heure, pas donné de résultats. 

    Le corps d’un soldat français, dont les restes ont été rapatriés en juin dernier d’Algérie, a reçu les honneurs militaires au cours d’obsèques officielles organisées hier dans sa région natale des Pyrénées-Orientales. Les autorités algériennes ont autorisé le transfert de sa dépouille, à la demande de ses proches. En France, on s’attend à ce que de nombreuses autres familles de soldats engagés pendant la guerre d’Algérie et enterrés sur place (plusieurs centaines) expriment la même revendication.
    Quelle sera dans ce cas la réponse du gouvernement algérien, surtout qu’il a lui-même entrepris une démarche similaire pour la restitution des crânes de résistants algériens de la révolte des Zaâtchas, encore détenus au musée de l’Homme, à Paris ?
    Le ministre des Moudjahidine a réitéré cette exigence le 5 juillet à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’Indépendance, estimant que la France doit passer des paroles aux actes concernant le règlement des dossiers qui relèvent du contentieux mémoriel avec l’Algérie. Tayeb Zitouni avait espéré que l’élection d’Emmanuel Macron, qui a fait, selon lui, des déclarations “audacieuses” sur la colonisation, apporte des réponses claires aux demandes algériennes. Pour le moment, le président français, qui doit se rendre bientôt en Algérie en visite officielle, préfère garder le silence. Après avoir qualifié, lorsqu’il était candidat à l’Élysée, la colonisation de crime contre l’humanité, Macron semble avoir pris du recul sur la question en affirmant dans une lettre envoyée a Bouteflika récemment qu’il faut “assumer la mémoire commune dans sa vérité et son intégrité” et l’“héritage partagé dans un esprit de lucidité et d’apaisement”.  
    En somme, le locataire du palais de l’Élysée, qui, comme ses prédécesseurs, ne veut pas entendre parler de repentance, estime que la solution de tous les points d’achoppement qui polluent les relations bilatérales depuis la fin de la guerre d’Algérie doit emprunter une voie pragmatique qui arrange les affaires des deux pays.
    Cette façon de voir les choses était aussi celle de son prédécesseur, François Hollande, qui, durant son mandat, a autorisé l’ouverture de pourparlers sur certaines questions litigieuses, comme les archives de l’armée française sur la guerre d’Algérie, les disparus et les victimes des essais nucléaires.
    Le dossier de la restitution des crânes des résistants a également été pris en compte. Le quai d’Orsay avait indiqué, toutefois, que cette question devait être traitée dans un cadre global, qui énumère l’ensemble des sujets de conflit mémoriel, dont ceux défendus par la France, comme par exemple le rapatriement des dépouilles de ses soldats enterrés en Algérie. Alerté par le premier transfert opéré en juin, Brahim Senouci, enseignant à l’université de Cergy-Pontoise, craint l’existence d’un deal. En clair, l’Algérie aurait peut-être accepté une espèce de troc : les ossements de ses martyrs contre ceux des soldats français inhumés sur son sol. “Si deal il y a, ce serait contraire à l'intérêt de notre pays qui doit faire de cette restitution une exigence absolue”, s’élève-t-il.
    En 2016, l’enseignant avait lancé une pétition en ligne demandant à ce que les crânes des martyrs des Zaâtchas soient rapatriés en Algérie afin de leur offrir une sépulture.
    Cette pétition a recueilli presque 3 000 signatures. Elle a été relayée par de nombreux intellectuels dont Benjamin Stora, Gilles Manceron et Olivier Le Cour Granmaison. Une copie a été envoyée à l’Élysée. Mais il n’y a jamais eu de réponse.
    De son côté, le président du Muséum national d’histoire naturelle, Bruno David, a déclaré en décembre dernier que “le processus de restitution des crânes en question est très complexe”.

    S. L.

    SOURCE : http://www.liberte-algerie.com/actualite/a-quand-la-restitution-des-cranes-des-resistants-algeriens-274933 

     

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