• Accès aux archives publiques : lettre ouverte aux parlementaires

     

    Accès aux archives publiques : lettre ouverte

    aux parlementaires

    Accès aux archives publiques : lettre ouverte aux parlementaires

    « Les archives n'appartiennent pas aux seules administrations qui les produisent. Elles sont le bien commun de la nation. Leur accès ne peut pas être gouverné par la défiance ou la peur ». À l'initiative du collectif « Accès aux archives publiques », historiens et personnalités, dont Pierre Audin, Patrick Boucheron, Henri Leclerc, Isabelle Neuschwander, Michèle Perrot, Robert O.Paxton, Nicole Questiaux, Benjamin Stora, Patrick Weil, Annette Wieworka, interpellent les parlementaires qui examineront le projet de loi : « C'est l'honneur de la République que de défendre le droit d'accès aux archives publiques ».

    L’arrêt du Conseil d’État du 2 juillet 2021 a déclaré illégale et annulé la procédure de déclassification des archives « secret-défense » de plus de cinquante ans.

    Ces archives redeviennent donc communicables de plein droit, permettant aux historiens de reprendre leur indispensable travail sur la seconde guerre mondiale, la IVème république ou la guerre d’Algérie.

    Après cette décision, il n'est pas possible de poursuivre l'examen de l'article 19 du projet de loi relatif à la prévention d'actes de terrorisme et au renseignement comme si de rien n’était.

    La décision du Conseil d’État donne, en effet, une tout autre perspective à cet article. Nul ne peut plus nier qu'il a pour seul et unique objet d'allonger les délais actuels de communication des archives publiques et qu'il n'est pas la mise en œuvre d'une politique d'ouverture pourtant revendiquée.

    À la lueur de la décision du Conseil d’État, il serait incompréhensible, pour la crédibilité de la parole publique, qu’aucune conséquence n’en soit tirée.

    Maintenant, et maintenant seulement, ce que le gouvernement demande au Parlement apparaît clairement : la fermeture sans limite de durée de la majeure part des archives des services de renseignement, dès lors que toutes les archives qui gardent trace des actions de ces services révèlent dune manière ou d'une autre leurs procédures opérationnelles ou leurs capacités techniques.

    Les archives n'appartiennent pas aux seules administrations qui les produisent. Elles sont le bien commun de la nation. Leur accès ne peut pas être gouverné par la défiance ou la peur.

    Certaines archives doivent rester inaccessibles pendant longtemps, c'est certain. Au-delà même, parfois, des délais des 50 ou 100 ans actuellement applicables. Mais ces cas sont rarissimes. Ils doivent rester tout-à-fait exceptionnels et doivent être très étroitement encadrés. Bien mieux encadrés qu'en l’état actuel de la rédaction de l'article 19.

    C'est l'honneur de la République que de défendre le droit d'accès aux archives publiques.

    Signataires :

    Pierre Audin,
    Patrick Boucheron,
    Sylvie Braibant,
    Julian Jackson,
    Henri Leclerc,
    Isabelle Neuschwander,
    Michèle Perrot,
    Robert O.Paxton,
    Denis Peschanski,
    Nicole Questiaux,
    Frederic Rolin,
    Benjamin Stora,
    Noé Wagener,
    Patrick Weil,
    Annette Wieworka

    & Raphaëlle Branche, Association des his­to­riens contem­po­ra­néis­tes de l’ensei­gne­ment Supérieur et de la recher­che 
    Céline Guyon, Association des archi­vis­tes fran­çais
    Pierre Mansat, Association Josette et Maurice Audin
     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 8 Juillet 2021 à 10:33

    Eh bien oui, il faut permettre aux historiens d'avoir les moyens de pouvoir effectuer leur travail correctement. Si les archives sont un bien public les résultats des études de ces spécialistes le sont également

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