• Aix-en-Provence : journée de mémoire et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants

    Aix-en-Provence : journée de mémoire

     et d'avenir au camp des Milles

    Aix-en-Provence : journée de mémoire   et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants

    C'est au wagon du souvenir que s'est déroulée

    la cérémonie de commémoration 

    Aix-en-Provence : journée de mémoire   et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants

    Une cérémonie chargée d'émotion à laquelle participaient notamment de nombreuses autorités politiques, militaires et religieuses. Photo M.D.

    Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers, nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants. Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent." C'est par la chanson Nuit et Brouillard de Jean Ferrat que s'est ouverte cette cérémonie chargée d'émotion à laquelle participaient, entre autres, de nombreuses autorités politiques, militaires, religieuses.

    Après un hommage à Louis Monguilan et Simone Veil, tous deux déportés, Alain Chouraqui, président de la fondation du camp des Milles, a expliqué : "Cette journée, on l'appelle journée Vel d'Hiv, mais la rafle du Vel d'Hiv est un symbole et n'est qu'un symbole. Personne ne s'était imaginé que le gouvernement de Vichy allait prêter la main à cette abomination de la rafle de plus de 13000 juifs, pour la plupart des femmes et des enfants, les 16 et 17 juillet 1942", dont la plupart ont été assassinés dès l'arrivée au camp d'Auschwitz. Ce camp d'extermination a également été la destination finale de quelque 2000 juifs déportés en août et septembre 1942 du camp des Milles, alors en zone non occupée, toujours par le gouvernement de Vichy.

    Soixante-quinze ans plus tard, cette journée est aussi l'occasion de rendre un hommage à toutes les victimes de persécution et aux plus de 4 000 Justes de France, un titre de reconnaissance réservé aux non juifs qui ont aidé des juifs pendant la guerre et à tous ceux qui ont pâti des pratiques racistes et antisémites du régime de Vichy. Alain Chouraqui a rappelé que ces "déportés ont souffert, ont eu peur, ont subi des brutalités". Il a insisté sur "les suicides, les désespoirs et les résistances, lesimpuissances, les exclusions des instances en raison de leur étoile jaune".

    Créer une mémoire de référence au présent

    Aix-en-Provence : journée de mémoire   et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants


     

    "Personne ne s'était imaginé que le gouvernement de Vichy allait prêter la main à cette abomination", Alain Chouraqui.

    "Que faire de cette mémoire aujourd'hui ? Comment faire pour que ça ne se reproduise pas?" Sa réponse est de transformer une mémoire de référence au passé en une mémoire de référence au présent en analysant les mécanismes humains fondamentaux et permanents qui ont mené au pire dans l'ensemble des (grandes) tragédies. Et de citer l'attentat de Nice, signe de la République bafouée dans ses valeurs, "de l'extrémisme identitaire qui transforme une société en champ de bataille entre eux et nous, eux ou nous, puis eux contre nous", avant de mettre en avant les actes de courage et de dévouement que l'on retrouve dans les plus grandes tragédies. "Aujourd'hui, je suis fier de mon pays. Fier que la France regarde son passé, non pas pour se culpabiliser, mais pour faire en sorte que l'humanité soit éclairée par les fautes et horreurs commises afin que ces tragédies ne se reproduisent pas", a terminé Alain Chouraqui.

    A la fin des différentes interventions, place a été donnée à La Marseillaise, ainsi qu'une minute de silence en mémoire de Simone Veil, qui a toujours soutenu ce projet du camp des Milles, et Louis Monguilan.

    Martine Debette

    SOURCE : http://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/4542147/journee-de-memoire-et-davenir-au-camp-des-milles.html 

    Commémoration dans les Alpes : Oraison honore ses résistants

    Les grands du Comité départemental de libération (CDL) se sont réunis au café de France, à Oraison, pour se souvenir de la guerre de 1944 


     Aix-en-Provence : journée de mémoire   et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants

     

    C’est notamment grâce au témoignage de la résistante Denise Lessmann qu’une partie de l’histoire a pu être bouclée. Aujourd’hui, pas loin de ses 90 ans, elle vit à Paris, entourée de l’amour de ses enfants et ses petits-enfants. 

    En cette journée du 16 juillet 1944, l'atmosphère est tendue. Cela fait plus d'un mois que les alliés ont débarqué en Normandie. Le sud survit mais s'impatiente. "Les résistants écoutent tous les soirs la radio et attendent le message d'un débarquement dans le Sud", explique Thérèse Dumont, fondatrice de l'association "Basses-Alpes Alpes 39-45, une mémoire vivante", elle-même résistante. Les réunions se font plus nombreuses. La fin est proche. C'est peut-être le manque de patience qui aura conduit certains résistants à commettre une erreur. Fatale.

    Depuis 8h, les grands du Comité départemental de libération (CDL) sont réunis au café de France, à Oraison. Dans la matinée, la ville est envahie par des résistants qui clament leur engagement à différents groupes. Le gérant du café de France, alors surpris, prévient les chefs, mais ils décident de continuer leurs discussions peu inquiets de ce qui se passe. "Ils sont restés là, à planifier et finaliser certains papiers", s'étonne Mme Dumont. Occupés, ils restent planqués et coupés du monde. Personne ne semble soucieux de voir des résistants en plein jour, se vantant de leurs exploits. À ce même moment, des barrages sont créés sur certaines routes qui mènent au bourg. Le piège se referme. La souricière se met en place. "Les maquisards qui faisaient les fiers dans la rue étaient des membres de la compagnie de Brandebourg", raconte Thérèse. Cette milice avait été créée, par le régime de Vichy, pour réprimer la résistance. Connue pour ses méthodes violentes, elle semait surtout la terreur dans les maquis du sud.

    Traquenard

    Aix-en-Provence : journée de mémoire   et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants

    À 11 heures, les arrestations commencent, à l'abri des regards. Par une mise en scène bien préparée, ils arrêtent en premier lieu, les personnes susceptibles de venir en aide aux résistants. "Ils crient que certains d'entre eux ont été blessés par les Allemands et qu'ils ont besoin d'aide, toujours en se faisant passer pour des partisans de la France libre !", s'indigne la résistante. Inquiets, deux docteurs rappliquent : c'est comme ça qu'André Daumas et Léon Dulcy sont arrêtés.

    Grâce aux barrages, d'autres personnes sont stoppées : Léon Agnel, Émile Astier, César Ayguesier, Jean Galloy, Anne-Marie Fouille et Émile Latil. Certains sont attrapés chez eux : Terce Rossi et Robert Salom. Une jeune femme, Denise Lesmann, agent de liaison pour le mouvement armé des Francs-tireurs et partisans, est aussi emmenée par la brigade alors qu'elle rédigeait les ordres de mission. Les représentants du CDL ne sont pas alertés de ce qui se passe. À la fin de leur réunion, ils partent chacun de leur côté, confiants. Tapis dans l'ombre, les miliciens, qui ont été bien renseignés, les arrêtent un par un. C'est comme ça que Louis Martin-Bret, Marcel André, François Cuzin, Maurice Favier et Jean Piquemal, sont capturés.

    Rassembler les témoignages

    Aix-en-Provence : journée de mémoire   et d'avenir au camp des Milles *** Oraison honore ses résistants

    Cette supercherie, organisée depuis longtemps par les miliciens de la "Brandebourg" et la Gestapo de Marseille, a un goût de trahison. Trois personnages auraient donné des informations. Cependant, l'existence de l'un d'entre eux est mise en doute. Une femme aurait été envoyée pour infiltrer les maquis des environs d'Oraison, en se faisant passer pour une résistante. "J'ai rencontré des personnes qui l'ont vue, mais elle était discrète, il n'y a aucune photo. Après les arrestations, elle s'est volatilisée", affirme Thérèse navrée. À l'arrivée de cette étrangère, un membre du CDL se renseigne sur elle, mais elle ne fait partie d'aucun réseau. Alors Londres envoit un télégramme : "Inconnue des divers mouvement-à éliminer-urgence". Mais il n'est reçu que le 16 juillet et les chefs ne prirent jamais connaissance du message. Il était déjà trop tard.

    Les chefs de la résistance sont emmenés avec les autres, à Marseille. Certains sont transférés à la prison des Baumettes et d'autres sont gardés au siège de la Gestapo. 11 des personnes arrêtées ce jour-là furent fusillées, à Signes (83). Le 18 juillet 1944, Louis Martin-Bret, Marcel André, François Cuzin, Maurice Favier, Jean Piquemal, Roger Chaudon, le Dr André Daumas, le Dr Léon Dulcy, Terce Rossi, Robert Salom et Émile Latil tombent.

    Leur histoire ne fut connue qu'après le rassemblement des témoignages reçus, notamment celui d'un berger. Placé en haut d'une colline, ce dernier s'occupait de ses bêtes lorsque résonna la Marseillaise. Curieux, il se rapprocha, mais fut stoppé par un Allemand qui lui commanda de s'en aller rapidement. Quelques secondes plus tard, il entend le bruit des fusils. Et comprend. 38 cadavres sont découverts dans le "Vallon Marseillais", sur la route de Signe.

    Denise Lessmann

    Au début de ses 16 ans, cette jeune juive quitte la capitale, là où ses parents ont été arrêtés. Elle trouve refuge à Sigonce, dans une petite ferme. Un jour, elle est surprise par la venue d’un résistant. Sachant taper à la machine, une capacité rare en ce temps-là, elle est enrôlée. À partir de cet instant, elle commence à écrire les ordres de missions et autres papiers importants. Ce 16 juillet, elle s’en va à ses obligations et se fait attraper en train de taper à la machine. Elle est alors arrêtée et emprisonnée aux Baumettes. Comme tous les autres, elle réussit à s’évader. Quelque temps après, elle rentre à Digne voir ses référents. Elle raconte donc son histoire. Méfiant, ses supérieurs sont surpris de la voir vivante alors que les chefs du CDL sont toujours disparus. Sa parole mise en doute, elle ne sera pas conviée au défilé de la libération à Digne.

    De nombreuses années plus tard, en vacances sur la Côte d’Azur, Denise aperçoit le livre de Jean Garcin sur la résistance dans les Basses-Alpes. Curieuse, elle l’achète mais voit que personne la mentionne. Elle contacte l’auteur et lui raconte son histoire. C’est notamment grâce à son témoignage qu’une partie de l’Histoire pu être bouclée.
    Aujourd’hui, pas loin de ses 90 ans, elle vit à Paris, entourée de l’amour de ses enfants et ses petits-enfants

    Perrine Aubert

    SOURCE :http://www.laprovence.com/article/societe/4541234/commemoration-dans-les-alpes-oraison-honore-ses-resistants.html 

     

     

     

    « Voici l’histoire très émouvante de la famille du célèbre animateur de télévision Jean-Pierre Foucault : son père assassiné à Alger en 1962 célébré parmi les JustesCOLLOQUE « LA GUERRE D’ALGÉRIE AU CINÉMA » Mise à jour : une vidéo à la fin »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :