• Alban Liechti, l'insoumis mais aussi Joyeux anniversaire à Vincent son fils, sans oublier Yolande sa maman

     

    Alban Liechti, l'insoumis mais aussi Joyeux anniversaire à Vincent son fils, sans oublier Yolande sa maman

    Vincent Liechti mon ami, quel courage de te dénoncer comme radicalisé...

    Alban Liechti, l'insoumis mais aussi Joyeux anniversaire à Vincent son fils, sans oublier Yolande sa maman

    Tu écris : 

     

    « Devenu barbu l'année des attentats, partisans des repas sans viande à l'école et du port du poil intégral, en plus on a vu souvent son épouse porter le foulard ces derniers temps. Vincent Liechti ne se serait-il pas dangereusement radicalisé ? »

     

    Vincent Liechti mon ami : Ton humour qui se moque de M. Macron et de sa bande de godillots m’a fait retrouver un article de mon blog, daté de 2017 où je vois que tu as eu 1 an de plus le 13 octobre, je renouvelle ici cette date, je l'ai déjà fait sur Facebook...

     

    Alban Liechti, l'insoumis mais aussi Joyeux anniversaire à Vincent son fils, sans oublier Yolande sa maman

     

    Mais cela me permet de remettre en ligne cet article qui date donc de 2017 parlant aussi de ton papa et de ta maman. Peux-tu m’informer, en public ou en privé, si tes parents sont encore de ce monde. Merci d’avance. 

     

    Alban Liechti, l'insoumis mais aussi Joyeux anniversaire à Vincent son fils, sans oublier Yolande sa maman

     

     

    Alban Liechti, l'insoumis

    Alban Liechti, l'insoumis

    C’était le 6 octobre 2013 lors de la commémoration en hommage aux victimes de l’OAS au cimetière du Père-Lachaise à Paris, de gauche à droite nous reconnaissons : (2e) Jean-Philippe Ould Aoudia (Marchand-Feraoun), Alban Liechti (ACCA), Gilles Manceron (LDH) et Georges Morin (Coup de Soleil) 

    Le documentaire «  le Refus » retrace le combat anticolonial d’Alban Liechti qui refusa en juin 1956 de prendre les armes contre le peuple algérien. Alban Liechti fut incorporé dans l’armée le 5 mars 1956 comme jeune soldat du contingent. Lorsque son contingent est envoyé en Algérie à l’automne 1956, il écrit au président de la république qu’il refuse de faire la guerre au peuple algérien. Il sera condamné à la prison. 

    Après 4 années passées dans les prisons d’Algérie et de France, le 17 mars 1961, il est envoyé de force en Algérie dans un commando de Chasse d’un régiment de tirailleurs algériens. Dans le Djebel, de la région de Blida, il patrouille, tout en refusant de mettre les balles dans son arme. Son refus déterminé était celui d’un jeune qui reconnaissait au peuple algérien le droit à l’indépendance. Et ce n’est qu’avec la fin de la Guerre d’Algérie qu’il est libéré, le 8 mars 1962. 

     

    Quatre ans de prison et deux ans d'armée, le prix d'un refus, celui de participer à la répression colonialiste. Rencontre.

    Début 1956, les premiers appelés partent pour l'Algérie. Quelques mois après les manifestations qui avaient ponctué le départ des rappelés (dans une ville comme Limoges, il fallut trois jours de charges de police pour dégager la gare et permettre le départ du train). Parmi les jeunes de vingt ans ainsi expédiés outre-Méditerranée, un certain Alban Liechti.

    Né le 24 avril 1935, celui-ci est incorporé le 1er mars 1956 dans le cinquième régiment du génie, et, après ses quatre mois de classes, affecté en Algérie. Le 2 juillet, il cosigne avec une trentaine de soldats de son unité une pétition adressée au président du Conseil, le socialiste Guy Mollet, et appelant au cessez-le-feu. Le même jour, il rédige une lettre au président René Coty pour signifier son refus de prendre part à la guerre d'Algérie. Le 19 novembre, il est condamné à deux ans de prison par le tribunal militaire d'Alger. Il purge sa peine au centre pénitentiaire d'Alger, au centre de Berrouaghia, à la prison de Carcassonne (où il restera treize mois au régime cellulaire : pas de contact avec les autres détenus et interdiction aux gardiens de lui adresser la parole).

    À sa première sortie de prison, Alban Liechti est affecté au troisième régiment de chasseurs alpins à Barcelonnette. Nouveau départ en Algérie le 3 mars 1959 ; nouveau refus de combattre et nouvelle lettre au président de la République, Charles de Gaulle. Deux ans de prison (Alger, les Baumettes, Casadianda en Corse). Mars 1961, troisième départ en Algérie. Après deux mois d'opérations durant lesquels il refuse de porter une arme chargée, il est affecté à l'administration et achèvera ses " obligations militaires " en février 1962.

    Alban Liechti a aujourd'hui soixante-cinq ans (c'était en 2001) et une énergie à vivre visiblement intacte. Quel regard porte-t-il sur cette époque et comment analyse-t-il ses motivations ?

    " J'avais des parents communistes, épris d'internationalisme et très anticolonialistes ", commence Alban Liechti. " J'avais participé avec eux à la campagne pour la libération d'Henri Martin, qui, soldat, avait refusé la guerre d'Indochine. Avec ces idées, je me refusais de tirer sur des gens en lutte pour leur droit à l'indépendance. Mon initiative a été individuelle, mais j'en avais parlé à mes parents, aux camarades du Parti, à Yolande qui deviendra ma femme. Je savais que, le moment venu, je serais soutenu "...

    Durant cette " guerre sans nom ", pour reprendre le titre du film de Tavernier, ils furent une trentaine de soldats à choisir l'insoumission et son corollaire, la prison. Quelques dizaines d'autres désertèrent pour les mêmes motifs. Un nombre peu élevé, mais qu'Alban Liechti relie à d'autres formes de combat pour la paix en Algérie. " Chaque refus en nourrissait d'autres. Sur place, les refus de partir en opérations, la révolte contre la torture, le napalm, les corvées de bois " (terme désignant les exécutions sommaires camouflées en tentatives d'évasion). " En fait, chacun de ces refus contribuait à la convergence de toutes les actions pour la paix. Celles-ci furent de plus en plus nombreuses, jusqu'au combat d'une large partie du contingent contre les putschistes de l'OAS. "

    Alban explique de cette façon son changement de comportement début 1961. " Je voulais alors témoigner sur la guerre elle-même, prévenant que je refusais de combattre. Et puis le contexte était devenu très différent : nous n'étions pas loin du putsch et de l'OAS. Tout un état d'esprit qui se radicalisait des deux côtés. "

    Affecté à un régiment disciplinaire de tirailleurs algériens (à ne pas confondre avec les harkis, supplétifs volontaires des forces de répression françaises), Alban est, pendant deux mois, placé systématiquement en avant-garde des patrouilles. " Bien qu'ayant un fusil je n'ai jamais tiré un coup de feu. Il n'en reste pas moins que, pour les Algériens, je portais l'uniforme de l'armée française et qu'il n'était pas écrit sur mon front que je ne tirerais pas "... La solidarité des autres militaires de base et les dénonciations en France de cette ultime tentative pour le briser (ou le liquider ?) contraignent finalement la hiérarchie à le retirer de la zone d'opérations.

    Lorsqu'on lui demande quel sens il donnait à son insoumission, Alban Liechti cite sa lettre de 1956 au président Coty : " C'est l'amitié entre Français et Algériens que je veux défendre. C'est aussi la Constitution française que je respecte puisqu'il est dit dans son préambule : "La République française n'entreprendra aucune guerre de conquête et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple"... Et plus loin : "Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s'administrer et de gérer démocratiquement leurs propres affaires"... C'est pour ces deux raisons que je ne peux prendre les armes contre le peuple algérien en lutte pour son indépendance. "

    Une autre citation pour conclure. Extraite de sa lettre au général de Gaulle de mars 1959 : " Dans les prisons d'Algérie, j'ai vu les victimes de la répression ; j'ai senti son arbitraire, sa sauvagerie, son inutilité. Malgré toutes les souffrances que cette guerre inflige aux Algériens, j'ai compris que des possibilités d'amitiés demeurent, surtout quand nous savons leur prouver la nôtre. "

    censure

    Sorti de la prison de Carcassonne, Alban Liechti met à profit sa (brève) liberté pour épouser Yolande Toublanc (avec qui il n'a cessé de correspondre les deux années précédentes), en octobre 1958. " Ce fut l'occasion d'une grande manifestation de solidarité du PCF ", se souvient-il. Le lendemain, l'Humanité est saisie par les autorités. Motif : avoir publié des photos du mariage...

    Ma conclusion

    Alban Liechti, l'insoumis

    D’abord je souhaite un heureux anniversaire au fils d’Alban Liechti qui a pris une année de plus aujourd’hui 13 octobre 2017, mon ami sur Facebook Vincent Lietchi, auteur-compositeur-interprète, poète, conteur, slameur, cadre des collectivités locales et militant de la transformation sociale. Eh oui c’est son anniversaire aujourd’hui mais Vincent écrivait le 8 octobre 2017, il y a 5 jours : « 91 ans. Bon anniversaire à ma maman ».

    En octobre 1958 Yolande Toublanc, 33 ans, épousait Alban Lietchi, voici donc Yolande 59 années après, à qui, bien sûr j’avais souhaité un heureux anniversaire.

    Alban Liechti, l'insoumis

    Pour conclure cette histoire passionnante qui finit bien Vincent Lietchi interprète pour son papa et sa maman sans oublier tous ses nombreux amis dont je suis fier de faire partie "Refus d'obéissance".

    Michel Dandelot

     

     

    « Banalisation de l’extrême droite. Nous sonnons l’alerte !Rendre accessibles les archives de la guerre d’Algérie · PAR GILLES MANCERON »

  • Commentaires

    2
    andredu64000
    Mardi 3 Mars 2020 à 10:59

    Bonjour, Monsieur Liechti,

    je vous envoie tous mes respects. Je suis né en 1960, et en 1983 je devais faire le service militaire obligatoire. J'étais à l'époque militant actif et responsable d'un groupe contre la torture et la peine de mort, dans mon groupe d'Amnesty International. 

    J'aurais pu être réformé mais je ne le voulais pas. J'ai voulu prendre la distance avec le ministère des armées, en affirmant ma non-violence et mon pacifisme, j'ai demandé le statut d'objecteur de conscience qui m'a été attribué.S'il avait été refusé j'étais préparé à être emprisonné. j''en aurais été même fier.

    Aujourd'hui mes "héros" de cette sale guerre, sont ces anonymes fusillés, torturés, emprisonnés par l'État français et j'ai toujours en mémoire les objecteurs de conscience, au péril de leur vie qui ont ouvert le chemin de la lutte et de l'espoir, et surtout l'attribution d'un statut, dont moi-même j'ai bénéficié. Et cela n'a pas de prix pour moi, d'où ma reconnaisse éternelle à tous ceux qui nous ont quittés et ceux qui sont encore parmi nous. Fort heureusement vous en faites encore partis.

    Je vous adresse toutes mes pensées respectueuses, longue vie à vous. 

    Bien cordialement.

    andré berbié.

    03/03/2020

     

    1
    Jeudi 17 Octobre 2019 à 19:35
    Germanicus

    Une quarantaine de « soldats du refus » issus des rangs du Parti communiste français se sont distingués par leur refus de combattre pendant la guerre dAlgérie, entre les années 1956 et 1959. Cet acte d’insubordination valut à la plupart d’entre eux deux ans de prison...

    Pour la plupart, les appelés sont partis résignés, découvrant que c'était une guerre sur place...Si on avait participé à des manifestations contre la guerre ou la suppression des sursis pour les étudiants, c'était l'affectation sur un piton, entre autres  dans le sud-constantinois .

    Le documentaire «  le Refus » de Raymond Mourlon, retrace le combat anticolonial d’Alban Liechti qui refusa en juin 1956 de prendre les armes contre le peuple algérien. Alban Liechti fut incorporé dans l’armée le 5 mars 1956 comme jeune soldat du contingent. Lorsque son contingent est envoyé en Algérie à l’automne 1956, il écrit au président de la république qu’il refuse de faire la guerre au peuple algérien. Il sera condamné à la prison.

     

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