• Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

     

    Alençon. En présence de l'historien

     Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol

    assassiné par l'OAS

      Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

    Une quarantaine de personnes s’est réunie devant la stèle en hommage à Alfred Locussol à Alençon, samedi 8 janvier. (©L’Orne hebdo)

    La presse de l’époque avait largement relayé l’information : Alfred Locussol, fonctionnaire et militant au sein du parti communiste, était assassiné devant la porte de son domicile, avenue Wilson à Alençon, le 3 janvier 1962.

    Les deux assassins ont été jugés et reconnus coupables par le tribunal d’Alençon (Orne), en juillet de la même année. Ils s’agissaient de membres de l’OAS, l’organisation armée secrète opposée à l’indépendance de l’Algérie.

    60 ans plus tard, le souvenir est toujours présent. Vendredi 7 janvier 2022, une exposition et une conférence étaient organisées salle des Tilleuls à Saint-Germain-du-Corbéis (Orne).

      Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

    Alain Ruscio (au centre sur la photo) était à Alençon afin de donner une conférence sur l’histoire de l’OAS et assister à l’hommage rendu à Alfred Locussol.

    Une cinquantaine de personnes était venue écouter Alain Ruscio, historien ayant travaillé sur l’histoire de la colonisation et des luttes pour l’indépendance, du Vietnam à l’Algérie.

    Cette conférence évoque le parcours de l'OAS, de 1961 à 1964 mais surtout les racines profondes en Europe qui ont permis son éclosion, du fait de la colonisation.

    Alain Ruscio n’a pas hésité à parler de « folie meurtière ».

    L'OAS a fait payer le prix fort, à ses opposants mais aussi à sa propre communauté.

    Si c’est la première fois qu’il venait à Alençon, il connaît bien l’histoire d’Alfred Locussol « un crime parmi les nombreux commis par l’OAS ».

    Le lendemain, une quarantaine de personnes s’est réunie devant la stèle érigée sur le parvis de la gare en hommage à l’Alençonnais tombé sous les balles des agents de l’OAS.

    En présence du maire de la ville, Joaquim Pueyo, de Jean-François Gavoury, le président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS, de Françoise Nordmann, la présidente de l’association des amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons et de Pierre Frenée, ancien combattant en Algérie et militant communiste, des gerbes ont été déposées en souvenir d’Alfred Locussol.

    Les discours ont rappelé combien honorer les victimes de l’OAS « est un enjeu mémoriel ». Un enjeu d’actualité même « face aux dangers qu’engendrent les haines, les injustices et les replis communautaires », a indiqué pour sa part François Tollot.

      Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

    La stèle est installée sur le parvis de la gare depuis 2019, après avoir été dégradée à plusieurs reprises avenue Wilson. (©L’Orne hebdo)

    SOURCE : https://actu.fr/societe/alencon-ils-rendent-hommage-a-alfred-locussol-assassine-par-l-oas-en-1962_47779629.html 

     

     

    Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons

      Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

    Allocution de Françoise Nordmann

    Chaque année voit à Alençon se renouveler l’hommage à Pierre Locussol, instauré, entretenu, enrichi par ses amis lointains.  Ceux-ci furent touchés, des années après, par la brutalité de son assassinat et curieux de mieux connaître l’homme aussi lâchement abattu.

    Venue ici pour témoigner de la solidarité d’autres héritiers de la violence ignoble et imbécile réunis dans l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, autres ‘activistes’ de la mémoire honnête, je voudrais limiter mon intervention à l’expression d’un très grand respect.

    Alençon peut s’honorer et se réjouir d’avoir en son sein des ‘cœurs vaillants’ qui savent en émouvoir et motiver d’autres encore, jusqu’aux élus locaux et départementaux ici présents, qui les soutiennent officiellement. Grâce à eux tous cette mémoire a bel et bien été au fil du temps documentée, augmentée, vivifiée. Elle s’actualise chaque année.  – L’érection, la restauration, le déplacement de la stèle en espace sécurisé ne sont pas moins à saluer.

    A Alençon le temps n’est pas figé, l’année s’ouvre par un vigoureux rappel. C’est à la nécessité pour un citoyen de s’instruire à tout moment, en toute occasion, de connaître entre autres son histoire, celle de son pays, celle de sa région ; - un rappel à l’importance d’en faire une entreprise collective, - aux retombées utiles pour le plus grand nombre. Enfin, à chacun là où il est, de ne pas craindre s’assumer et de défendre des valeurs légitimes encore à ce jour, inscrites au fronton de nos écoles. Et ce, pacifiquement, malgré l’adversité sans cesse renaissante.

    Merci pour la belle leçon d’humanité donnée à vivre au présent, en mémoire de Pierre Locussol, à Alençon.

    Frances Savarin Nordmann pour Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons : Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène, Salah Ould Aoudia.

    Alençon, le 8 janvier 2022.

     

     

      Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

     

    - à l’attention de Mesdames et Messieurs les adhérents,
    amis et correspondants de l’Association nationale
    pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
    -
     

    Alençon, 8 janvier 2022.

    Chère Madame,
    Cher Monsieur,

    Ce samedi, à 11h00, dans le cadre de la cérémonie d’hommage à la mémoire du directeur-adjoint des services de l’Enregistrement d’Alençon Alfred Locussol, assassiné il y soixante ans, j’ai eu l’honneur de formuler les vœux pour 2022 de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO).

    Étaient notamment présents, outre sa petite-nièce, Alexandrine Brisson, le maire et conseiller départemental Joaquim Pueyo, l’historien Alain Ruscio, des représentants de l’ANPROMEVO et de l’association "Marchand-Feraoun" ainsi qu’un aréopage composé d’une quarantaine d’élus ou anciens élus et de militants syndicaux (CGT) ou associatifs (Ligue des droits de l’Homme, …) de l’agglomération alençonnaise.

    Était excusée Mme Chantal Jourdan, députée de la 1re circonscription de l’Orne.

    J’ai le plaisir de partager avec vous le message dont j’étais porteur à l’occasion de ce premier rendez-vous mémoriel de l’année du soixantenaire de la fin de la guerre d’Algérie (cf. première pièce jointe).

    Dans son allocution, le maire d’Alençon a très chaleureusement remercié l’ANPROMEVO pour son travail de vérité accompli sur la guerre d’Algérie et les leçons à en tirer. Il a salué la présence à Alençon de l’historien Alain Ruscio, venu d’Ile-de-France pour donner, hier en fin d’après-midi, une conférence sur l’Algérie française et l’OAS. Enfin et surtout, il a dit combien sa ville devait à ce collectif de cherchants qui se sont dévoués à l’établissement du parcours d’Alfred Locussol et du contexte dans lequel il a été si lâchement assassiné à son domicile, situé à quelques dizaines de mètres du site, désormais protégé, de la stèle érigée à sa mémoire.

    Il a tenu à préciser, non sans émotion, que, s’il quittait la cérémonie immédiatement après mon intervention, c’était pour célébrer, en l’Hôtel de Ville, un mariage entre deux personnes, l’une d’origine afghane et l’autre d’origine polonaise : il y a vu une forme de conjonction dans la promotion des valeurs de la République.

    L’une des adjointes au maire a assisté à la suite de la cérémonie, marquée par des messages des représentants du collectif précité, de l’association Marchand-Feraoun et de la Ligue des droits de l’Homme.

    L’hommage à Alfred Locussol s’est conclu sur une minute de silence, autour de la stèle et des gerbes déposées pour en honorer le souvenir.

    La presse écrite du département de l’Orne et certaines stations de radio locales ont couvert l’événement.

    Recevez, chère Madame, cher Monsieur, avec mes souhaits pour une année responsable, citoyenne et fraternelle, l’expression de mes sentiments sincèrement les meilleurs.

    Jean-François Gavoury
    Président de l’ANPROMEVO

     


     

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          Le président

     

    VŒUX POUR 2022 PRONONCÉS

     À ALENÇON LE SAMEDI 8 JANVIER 2022 À 11 H 00

    DEVANT LA STÈLE DÉDIÉE

     À ALFRED LOCUSSOL, VICTIME

     DE L’OAS.

     

    Préambule :

    Mon propos étant bref, je me permets de l'accompagner d'un avertissement à destination de l'auditoire. 

    Mon intervention se décline en : 

    - un complément, pardon, un compliment circonstanciel ; 

    - une charge quelque peu musclée ; 

    - une note d'espérance qui pourrait conduire à une conclusion telle que « Vive la République et, surtout, vive la République ». 

     * 

    Monsieur le Maire d’Alençon,

    C’est à vous que je m’adresse en premier lieu afin de vous renouveler publiquement les respectueuses félicitations que je vous ai adressées le 3 janvier, jour du soixantième anniversaire du lâche homicide commis par deux tueurs à gages sur la personne d’Alfred Locussol.

    C’est au titre du ministère en charge de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales que vous avez été promu au grade d’officier dans l’ordre national de la Légion d'honneur aux termes d’un décret publié au Journal officiel du 1er janvier.

    Je vous l’ai écrit : dans la mesure où c’est l’élu du département de l’Orne et de son chef-lieu qui a vu ses éminents mérites ainsi distingués, je ne puis résister à la tentation de voir là reconnue, entre autres engagements dignes de considération, l’implication courageusement assumée qui a été la vôtre, en 2012, dans la mise à l’honneur du premier fonctionnaire de l’État victime de l’OAS sur le territoire métropolitain.

    Mesdames et Messieurs, chers amis ici présents autour de cette stèle qui attire l’œil, interpelle et éveille les consciences, pourquoi et aux ordres de quel sabreur ont-ils tué le pied-noir Alfred Locussol, dont l’activité militante au service d’une Algérie libre et pacifiée était suspendue depuis son affectation en métropole au cours de l’année 1956 ?

    Pour Paul Stephani et Robert Artaud, la réponse est simple : pour l’argent (200 000 francs de l’époque, soit 290 000 euros de 2022). Pour les commanditaires, cette initiative obéissait moins à une menace ou à un besoin de vengeance qu’à une volonté de démontrer avec éclat la capacité des "groupes d'action" de l'OAS en métropole, pilotés depuis Alger par le sous-préfet dévoyé Jacques Achard, à frapper aussi efficacement qu’en Algérie. En tout cas, le colonel félon Jean Gardes verra dans cette action un glorieux fait d'armes et exprimera le regret que ses auteurs aient été arrêtés.

    Aux yeux de l’association représentative de l’ensemble des victimes survivantes et familles de victimes de l’OAS, le ministère français des Armées, de la Mémoire et des Anciens combattants présente les apparences d’un monstre :

    …/

    - un monstre froid qui ne s’est pas satisfait du temps de la paix ouvert par le cessez-le-feu en Algérie et qui, sous le couvert de mandats internationaux ou d’appels au secours de ses anciennes colonies, s’est érigé en belligérant dans le cadre d’opérations militaires à l’extérieur du territoire national ;

    - un monstre d’opportunisme qui, soutenu par certaines associations, voit dans cette relève des anciens d’Algérie, une forme d’aubaine puisqu’à défaut le monde combattant serait voué à disparaître ;

    - un monstre qui entretient sa propre croissance non seulement en étendant sa liste des « Morts pour la France » mais aussi en créant de nouvelles bases de données telles que celle des « Militaires décédés en Opérations extérieures » et en leur dédiant un « haut lieu de la mémoire nationale », dixième du nom derrière le Mémorial national des Morts pour la France en Afrique du Nord ;

    - un monstre qui se repaît, à rythme hélas régulier, de brillants panégyriques lors de cérémonies laïques à fonction psychopompe ;

    - un monstre à deux têtes : l’une que l’on dit gestionnaire rigoureuse ; l’autre que l’on sait mal faisante.

    Oui, Geneviève Darrieussecq fait mal.

    Elle fait mal aux victimes de l’OAS, à l’égard desquelles elle ressent une véritable allergie qui, selon toute vraisemblance, ne date pas de son accès à des responsabilités de niveau gouvernemental.

    Elle fait mal au Premier ministre et au Président de la République en affichant sa proximité physique et sa complicité idéologique avec les anciens membres et sympathisants de l’OAS. S’inscrivant ainsi dans la lignée d’un Hubert Falco inspirant son maître Hervé Morin, elle entraîne sa supérieure, Mme Florence Parly, sur le terrain de la rupture avec le pacte républicain au nom duquel Messieurs Jean Castex et Emmanuel Macron affirment qu’une mémoire objectivée - autrement dit, plurielle - est seule de nature à ouvrir la voie à une réconciliation des peuples.

    Le Gouvernement ne saurait porter la marque de l’idéologie coloniale et de l’OAS : pas plus que le colonialisme à prétention émancipatrice, le néocolonialisme à vocation pacificatrice ne peut se prétendre compatible avec les libertés démocratiques ; moins que quiconque Geneviève Darrieussecq n’est habilitée à porter la parole de la mémoire de la guerre d’Algérie et de sa douleur si elle occulte et insulte celles des victimes de l’OAS, comme elle fait par ailleurs à l’égard des membres des forces de l’ordre qu’elle ignore et méprise, quels qu’aient été leurs assassins !

    J’exhorte le chef de l’État à mettre de l’ordre dans les rangs de ses collaborateurs et à accomplir d’ici au 19 mars prochain le geste auquel je l’ai invité en dernier lieu le 15 novembre dernier : un geste d’apaisement d’une blessure mémorielle cruellement ravivée par Geneviève Darrieussecq les 26 mars et 5 décembre 2021 ; un geste qu’apprécieront celles et ceux qui, dans tout juste un mois, à Paris, célèbreront le souvenir des Morts de Charonne ; un geste qui sera salué de part et d’autre de la Méditerranée ; un geste que Madame Brigitte Macron ne désavouera pas, je crois pouvoir l’indiquer ici.

    À toutes et tous, bonne année du soixantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, et grand merci tant aux médias locaux qu’au quotidien El Watan d’avoir annoncé, dans leurs colonnes ou sur leurs ondes, ce rendez-vous exceptionnel du 8 janvier.

     Jean-François Gavoury

     

      Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

       Alençon. En présence de l'historien Alain Ruscio, ils rendent hommage à Alfred Locussol, assassiné par l'OAS

    La clôture de la cérémonie avec " La minute de silence "

    « Lettre ouverte à Valérie Pécresse envoyée le 5 janvier 2022 par Henri POUILLOT Présidentielle Guerre d’Algérie : en 2022, Macron veut être le président de toutes les mémoires ? Pour le moment les victimes de l’OAS sont oubliées, humiliées !!! »

  • Commentaires

    2
    Ponsot danièle
    Lundi 10 Janvier 2022 à 16:59

    Je m'associe pleinement à la publication de Michel et aux propos de Jacques!

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    1
    Samedi 8 Janvier 2022 à 20:56

    Eh bien merci Michel de nous avoir permis de prendre connaissance de ce qui s'est dit ces jours-ci à Alençon.

    Situation on ne peut plus complexe que celle qui caractérise le travail de mémoire sur le colonialisme et la guerre d'Algérie menée pour tenter de le perpétuer.

    Confusion aussi avec cette pléthore de dates de commémorations.

    Ambiguïté aussi dans les déclarations cet les initiatives contradictoires que l'on relève du côté du pouvoir.

    Mais je ne crois pas que Mme Darrieussecq agisse de son propre chef !

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