• Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

    Message de vœux pour 2020.

    Madame, Monsieur,

    Dans sa dernière scène, le film de guerre fantastique russe intitulé "White Tiger" - dont l’action se situe à l’été 1943 - prête à Hitler le propos suivant :
    « Tant que la terre tournera autour du soleil, tant qu’existeront le froid et la chaleur, l’ombre et la lumière, il y aura toujours un combat. Et un combat entre les hommes et le peuple. Si les hommes vivaient au paradis, ils y moisiraient. C’est grâce au combat que l’humanité est devenue ce qu’elle est. La guerre est une chose normale et naturelle : elle est présente partout, en permanence. Elle n’a ni début ni fin : elle est éternelle ! La guerre est l'essence même de la vie. La guerre, c’est le point de départ ! »

    Voilà qui prend une résonance particulière avec l’actualité internationale du jour ainsi qu’avec l’histoire (franco-française, celle-ci) de ce 3 janvier, qui vit, il y a cinquante-huit ans, un responsable des services de l’Enregistrement en poste à Alençon, M. Alfred Pierre Locussol, tomber, à son domicile, sous les coups mortels d’un mercenaire de l’OAS et de son complice, tous deux venus d’Alger.

    Une victime parmi quelque 2.700 autres, dont le souvenir a été solennellement honoré par deux fois : le 6 octobre 2012, par le député-maire d’Alençon puis, le 6 octobre 2019, par son successeur à la tête de la municipalité. Soyez une fois de plus chaleureusement remerciés, Messieurs Joaquim Pueyo et Emmanuel Darcissac, et que le comité informel de la mémoire d’Alfred Locussol trouve ici le témoignage de notre amicale gratitude à l’égard de ses cherchants, passionnés par l’histoire de cette personnalité.

    Une personnalité qui nous invite à réfléchir sur la communauté de destin que forment les victimes de l’OAS : une communauté de destin d’où est née, en 2006, avec l’ANPROMEVO, une communauté d’actions contre l’oubli officiel, celui de l’État ; un État dont les administrations centrales et établissements publics en charge de la mémoire et du monde combattant s’obstinent à ignorer les ayants droit à la qualité de Mort pour la France, mais un État qui s’emploie à distinguer, dans les grades les plus élevés, tel frère, neveu ou nièce du putschiste Denoix de Saint Marc (Marie, Joseph, Elie), comme cela vient d’être le cas au titre du contingent du 1er janvier 2020 de la Légion d’honneur avec la promotion de Marie-Josèphe Denoix de Saint Marc, épouse Beccaria.

    L‘expression "devoir de mémoire" traverse des allocutions de haut niveau, volontiers sentencieuses, et s’étend aux déclarations les plus modestes. Elle se banalise au point de perdre sens et essence.

    Pour nous, le devoir de mémoire est recherche, combat, quête, espoir de livrer des personnes à une juste postérité, bien loin de la valorisation d’actes criminels et d'attentats terroristes que les cours et tribunaux français surent sanctionner à l’époque.
    « Leur rêve n'allait pas au-delà de leur vie », écrit Anatole France dans Le lys rouge, ceux qui, « ne connaissant point le passé, ne concevaient point l'avenir ».

    J’ai du respect pour le symbole commémoratif de la Première Guerre mondiale, le Bleuet de France, arboré lors des cérémonies du souvenir de la guerre d’Algérie et d’hommage à certaines de ses victimes civiles et militaires : je ne le porte pas pour le moment, lui préférant le lys rouge.

    Agissons ensemble pour que 2020 ne soit pas une année vaine.
    Que les politiques mémorielles de l’État central s’inspirent des initiatives de collectivités territoriales aussi diverses que Paris, Alençon, Le Touvet et cessent d’ostraciser les victimes de l’OAS.

    Que la paix - la paix en mouvement - prospère !

    Recevez, Madame, Monsieur, et acceptez mes vœux les plus fraternels.

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     

     

     

     

     

    Jean-François Gavoury
    Président de l’Association nationale pour la protection
    de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
     

     

     

     

    Alençon. La stèle en hommage

     à Alfred Locussol déplacée devant la gare

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

    Le maire d'Alençon, Emmanuel Darcissac et le député Joaquim Pueyo, étaient notamment présents ce dimanche 6 octobre / OUEST-FRANCE 

    Le 3 janvier 1962Alfred-Pierre Locussol fonctionnaire, est assassiné par l’OAS, au 27 de l’avenue Wilson, à Alençon. Ses meurtriers prennent la fuite par le train. Ils seront arrêtés au Mans. Il a été le premier fonctionnaire d’État assassiné par l’OAS sur  le sol français.

    La stèle, érigée en 2012 à la mémoire d’Alfred Locussol, et située avenue Wilson à Alençon, a été vandalisée à de nombreuses reprises.

    Dimanche 6 octobre, une nouvelle stèle a été inaugurée sur le parvis de la gare, situé à quelques mètres du lieu de l’assassinat. « Ici, on est sur la place de la Résistance, explique François Tollot. Et puis la gare est illuminée la nuit… ». Ce qui devrait, l’espère-t-il, dissuader d’éventuels vandales.

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     La nouvelle stèle en hommage à Alfred Locussol a été inaugurée dimanche 6 octobre, devant la gare. | OUEST-FRANCE

    « Il est émouvant de constater à quel point chaque nouvelle découverte augmente la stature du personnage de Locussol, dont la modestie et la discrétion avaient tenu les Alençonnais dans l’ignorance. Les commanditaires des assassins, eux, devaient savoir et leur haine s’est poursuivie jusqu’à vouloir effacer son nom inscrit dans la pierre. La restauration de cette stèle est la meilleure réponse qui puisse être apportée», a déclaré Pierre Frénée dans son discours, lui qui a mené de nombreuses recherches sur Alfred Locussol.

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/normandie/alencon-61000/alencon-la-stele-en-hommage-alfred-locussol-deplacee-devant-la-gare-6552231

     

     

    A suivre les interventions de Jean-François Gavoury

    Président de l’ANPROMEVO

     

     

    et de Françoise Nordmann

     

    (au nom des Amis de Max Marchand,

     

    de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons)

     

     

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     MOTS POUR ALFRED PIERRE LOCUSSOL

     

    ET LES VICTIMES

     

    DU TERRORISME DE L’OAS

     

    LE 6 OCTOBRE 2019 À ALENÇON

     

    Mesdames et Messieurs qui représentez :

    ·      la Ville d’Alençon et sa communauté urbaine,

    ·      la Nation et sa démocratie,

    ·      la République et ses principes,

    ·      le département, la région, l’État et leurs services,

    ·      la société civile et sa sphère associative,

    ·      le monde combattant et sa mémoire,

    ·      la presse départementale et régionale,

    soyez remercié(e)s de votre participation à cette manifestation du souvenir, et sachez  qu’en cet instant-même débute, au cimetière parisien du Père-Lachaise, un moment de recueillement devant la stèle au dévoilement de laquelle j’ai eu l’honneur de participer au côté de M. Bertrand Delanoë, maire de la capitale, il y a huit ans jour pour jour, heure pour heure !

    Il est des pierres que l’on dit actives sur la mémoire : la fluorite, qui favoriserait la concentration en restaurant les connexions perdues ; la pyrite, qui solliciterait le travail intellectuel ; le sélénite, qui aiderait au contrôle de soi en toute circonstance et stimulerait la solidarité.

    Au regard de telles propriétés, je crois - ou veux croire - qu’elles sont entrées dans la composition de la stèle autour de laquelle nous sommes réunis pour rendre hommage à Alfred Locussol : Alfred Pierre, devrais-je dire, sans pour autant forcer le trait du symbole.

    Rendre hommage, c’est reconnaître qu'on a une dette morale à l’égard de la personne concernée.

    Tel est  particulièrement  le cas  avec  cette   victime trop longtemps  oubliée  d’une  organisation   dont certains Gouvernements ont traqué les tueurs avant de couvrir de décorations peu reluisantes leurs torses bombés et avant, aussi, d’ériger leurs années de clandestinité en plan d’épargne retraite !

    Alfred Pierre Locussol, vous dont le nom évoque étymologiquement le "lieu unique", avez ici et à jamais, votre cénotaphe !

    Et c'est bien un lieu unique que celui-ci puisqu'il est le seul en France à témoigner, sur le domaine public, de la reconnaissance due à une victime civile, nommément citée, de l'OAS. Il existe certes, ici et là, y compris à l’intérieur d’administrations centrales à Paris ou sur le site d’autres institutions - par exemple, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or - des plaques commémoratives et monuments aux morts sur lesquels sont inscrits les noms de victimes du terrorisme de l'OAS, que leur acte de décès porte ou non la mention "Mort pour la France" à titre militaire.

    Mais le chef-lieu de l’Orne, outre qu’il se singularise par sa stèle dédiée à un fonctionnaire désigné à la vindicte de l’OAS, se distingue par sa détermination à la faire renaître des cendres de la profanation.

    Sa reconstruction, se doublant d’un déplacement de quelques mètres vers un site  le  passé est honoré de héros de la Résistance prendrait presque dimension d’allégorie !

    M. Locussol avait cinquante-sept ans lorsqu’il a été assassiné et ce sont cinquante-sept ans qui se sont écoulés depuis lors. 57, c’est aussi l’année de son affectation dans les services de l’Enregistrement à Alençon : quelle image, là aussi !

    Il a payé de sa vie une conviction allant dans le sens de l’Histoire, celle du droit de  l'Algérie à l'indépendance.

    Il se confirme aujourd’hui que les pierres de mémoire sont des témoins et des jalons d'histoire : une mémoire exposée à la souillure dès lors que l’histoire l’est à la réécriture, une mémoire que l'ANPROMEVO a statutairement vocation à protéger et à célébrer !

     

    L'ambition dont l’association est porteuse consiste à faire de M. Locussol l'une des premières victimes civiles admises au bénéfice du statut de "Mort pour la France" : il en est digne, comme il mérite le souvenir et la considération des administrations de l'État qu'il a servies tant en Algérie qu’en métropole.

    Vive Alençon, pour que vivent la mémoire d’Alfred Pierre Locussol et, à travers lui, celle de l’ensemble des victimes de l’OAS, en Algérie et en France: civils, militaires, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République.

    Et merci encore, à chacune et à chacun, d’avoir contribué, par sa présence, à l’enracinement de la date du 6 octobre dans le patrimoine mémoriel entretenu par les associations représentatives du monde combattant et des victimes de guerre.

     

    Jean-François Gavoury

    Président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)

     

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

                                                 Françoise Nordmann

     

    (au nom des Amis de Max Marchand,

    de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons)

     

    Alençon, le 6 octobre 2019

     

    Il me paraissait presque déplacé de prendre la parole en ce jour d’aboutissement du travail historique et militant mené essentiellement par les amis d’Alençon, actifs y compris au sein de la municipalité, et relayé dignement par les élus que vous êtes, messieurs et dames, qui honorez de votre présence l’inauguration de cette nouvelle stèle.

     

    Mais je suis porteuse d’un message tout récemment recueilli à titre amical. Son émetteur, enseignant à la retraite, ancien conseiller pédagogique, et de toujours militant associatif, est une véritable mémoire de sa ville natale en Kabylie et plus généralement un fin connaisseur de la société et de la vie politique algériennes. C’est aussi, bien sûr, un adhérent de l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, de nationalité franco-algérienne.   Il s’est dit heureux de m’autoriser à ce partage avec vous en ce moment particulier.

     

    Vendredi 4 octobre 2019 - Les vendredis passent et se ressemblent. À travers le hirak - en français, le Soulèvement - l’Algérie gronde depuis le 22 février dernier. À la veille de la célébration de l’émeute du 5 octobre 1988, suivie d’une répression particulièrement meurtrière à Alger le 10 octobre, le hirak, porte-parole du peuple algérien, nous fait vivre des moments historiques qui resteront gravés dans les annales de l’histoire de l’Algérie. Or, le parcours militant d’Alfred Locussol est lié à la libération de l’Algérie, l’Algérie qui est son pays natal. Aller chaque année à Alençon, c’est toujours un acte militant contre l’oubli et pour la vérité historique. Alfred Locussol a été assassiné par l’OAS ; vous êtes fidèles à son humanité, à ses convictions démocratiques, à son aspiration à la justice sociale, lesquelles animent aujourd’hui les revendications du hirak algérien. Cinquante-sept ans après l’indépendance de l’Algérie, son combat continue.

     

    Françoise Nordmann

    (au nom des Amis de Max Marchand,

     de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons)

     

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

    Le maire d'Alençon, Emmanuel Darcissac

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

     

    En mémoire d’Alfred Locussol, première victime de l’OAS, une stèle installée sur le parvis de la gare d’Alençon

    Une stèle en mémoire et en hommage à Alfred Locussol a été inaugurée et installée sur le parvis de la gare d’Alençon, dimanche 6 octobre 2019.

    Alençon. La stèle en hommage à Alfred Locussol déplacée devant la gare

    Vandalisé, le monument a été déplacé du quai Wilson au parvis de la gare d’Alençon (©Orne Hebdo) 

    Initialement installée quai Wilson à Alençon (Orne), là où il a été assassiné, la stèle en hommage à Alfred Locussol a finalement été refaite et déplacée sur le parvis de la gare d’Alençon dimanche 6 octobre 2019. L’ancien monument était victime de trop nombreuses dégradations. Comme l’explique François Tollot, conseiller municipal :

    La stèle était basse, elle a été vandalisée plusieurs fois et piquetée avec des coups de marteaux. On ne pouvait plus lire les inscriptions. »

    Engagé auprès du parti communiste Algérien, Alfred Locussol est né en 1904 près d’Orleansville, il travaillait dans la fonction publique et militait au sein du Parti Communiste Algérien. C’est la première victime de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) en France, un assassinat commandité depuis l’Algérie. Partisan de l’indépendance de l’Algérie, c’est Alfred Locussol qui imprimait le journal clandestin Liberté enchaînée, à Alger et il a été nommé Directeur de l’Enregistrement à Alençon.

    Un homme hors du commun

    Pierre Frénée a réalisé de nombreuses recherches sur ce personnage pour mettre en valeur sa vie. Présent à cette inauguration il a rappelé quel homme d’envergure il était :

    L’image des hommes et des femmes dont les noms sont inscrits sur les monuments aux morts a naturellement tendance à s’estomper avec le temps. Pour Locussol c’est l’inverse : depuis 2012 où la stèle à son nom avait été érigée rue Wilson, des études historiques n’ont pas cessé d’agrandir les dimensions de cet homme hors du commun. »

    Directeur de l’enregistrement

    Désormais le monument sera plus haut, moins exposé, et dans un lieu plus symbolique puisque la place de la gare s’appelle la place de la résistance. Emmanuel Darcissac, maire d’Alençon, poursuit :

    Régulièrement vandalisée, elle se devait d’être mieux protégée et mise en valeur. »

    Désormais sur le parvis de la gare, tous espèrent que la stèle ne sera plus le théâtre de dégradations à venir. Car elle sera mieux visible en plein jour et des lumières de différentes couleurs permettent d’éclairer la gare la nuit.

    SOURCE : https://actu.fr/normandie/alencon_61001/en-memoire-dalfred-locussol-premiere-victime-loas-une-stele-installee-sur-parvis-la-gare-dalencon_28203214.html

     

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