• Algérie : aller-retour "L'Algérie c'est beau comme l'Amérique"

    Algérie : aller-retour

    Algérie : aller-retour

    |  Par Antoine Perraud

    Olivia Burton raconte dans un roman graphique, L'Algérie c'est beau comme l'Amérique (Ed. Steinkis), comment elle retourna sur les lieux de mémoire de sa famille “pied-noir”. Dans un entretien vidéo, elle revient sur cette expérience, avec celui qui l'accompagna dans les Aurès : Djaffar Lesbet.

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    ·  Voici un livre qui surprend, harponne et empoigne. Même sans être fan de roman graphique, à mille lieues de la nostalgie propre aux rapatriés d’Algérie, on lit avec un délice acidulé L’Algérie c’est beau comme l’Amérique (Ed. Steinkis). Mahi Grand a signé les dessins de ce récit écrit par Olivia Burton. Le roman graphique offre une liberté, une fluidité, un pouvoir d’évocation : les illustrations ne cadenassent pas l’imaginaire mais le suscitent. Nous voilà transportés, entre journal intime et roman de la route, dans l’Algérie tragi-comique d’aujourd’hui, hantée par un hier ambivalent.

    Olivia, fille et petite-fille de “pieds-noirs”, gorgée d’histoires, de réminiscences, de douleurs et de non-dits, décide de franchir la Méditerranée pour en avoir le cœur, la conscience et la mémoire nets. Après Alger, direction les Aurès, histoire de retrouver l'empreinte de sa famille à Corneille (devenu Merouana) et Bernelle (désormais Oued El-Ma).

    La « décennie noire » des années 1990 a elle aussi laissé des traces. Impossible de se rendre seule dans les Aurès. Il faut un ange gardien. Ce chaperon tutélaire, Djaffar, prend une importance fabuleuse dans L’Algérie c’est beau comme l’Amérique. Son père, militant de l’indépendance, a été torturé dans les années 1950. Lui-même, né en 1943, a été arrêté par les autorités coloniales à la fin de la guerre d’Algérie. Autodidacte oscillant entre les deux rives de la Méditerranée, Djaffar Lesbet, sociologue et architecte, a été intellectuellement fécondé par des femmes – dont une psychanalyste – rencontrées en Allemagne ou en France.

    Le temps d’une discussion à Mediapart, nous avons reconstitué l’étrange attelage formé par Olivia et Djaffar, dans le but d'approcher la mémoire zébrée, kaléidoscopique, de l’Algérie contemporaine.

    Dans la vidéo, il est question, entre autres, de l’écrivain Kateb Yacine (1929-1989), qui estimait que la langue française était un « butin de guerre » pour les Algériens. Ou encore du combattant pour l’indépendance Abdelkadder (surnommé Djillali) Gerroudj (né en 1928), ainsi que de sa femme, Jacqueline Gerroudj née Netter (1919-2015).

    Algérie : aller-retour

    Commentaire de Pierre Daum 

    Plus d’un demi-siècle après l’indépendance, la guerre d’Algérie est-elle vraiment finie ? Rien n’est moins sûr, à voir le poids des souffrances qui continuent de peser sur les acteurs de l’époque (Algériens, pieds-noirs, harkis, appelés, immigrés, etc.) et sur leurs descendants. Comme beaucoup d’enfants ou de petits-enfants de pieds-noirs, Olivia Burton a grandi bercée par les récits de l’Algérie perdue de ses parents. Une Algérie mythifiée, entre paradis de fraternité humaine  Avec les Arabes, on était comme des frères ! ») et enfer de la guerre et de l’expulsion  C’était la valise ou le cercueil ! »). A 40 ans, elle décide d’aller voir ce pays, seule, au grand dam de sa famille  Mais tu es folle ! Tu vas te faire tuer ! »). Entre roman graphique (joliment illustré par Mahi Grand), voyage thérapeutique et découverte d’un pays réel, Burton tisse de nouveaux liens entre la France et l’Algérie, entre le passé et le présent. Avec des moments très drôles, et d’autres très émouvants. Une façon douce et efficace de terminer enfin la guerre.

    Pierre Daum


    Algérie : aller-retour par Mediapart

    SOURCE :  http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110315/algerie-aller-retour

    « La revue de presse concernant la décision lamentable de suppression du nom de la rue du 19 mars 1962 à Béziers remplacé par le nom d'un ennemi de la République en 1961Ici on profane, là on met des drapeaux en berne le jour d’une commémoration nationale et officielle… La haine, toujours et partout, alors que nous voulons entendre des messages de PAIX »

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