• Anciens d’Algérie : le voyage pour guérir la mémoire, organisé par la FNACA et son président Guy Darmanin *** MISE A JOUR

    Anciens d’Algérie : le voyage pour guérir la mémoire, organisé par la FNACA et son président Guy Darmanin

    La Casbah d’Alger, 1954-2014 : une guerre commence, une mémoire reste à vif. Photo AFP

    http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/10/31/anciens-d-algerie-le-voyage-pour-guerir-la-memoire

    De 1954 à 1962, la guerre d’Algérie a traumatisé toute une génération. Pourtant, pour pacifier le souvenir, des anciens combattants souhaitent maintenant revenir dans un pays qui, disent-ils, a gâché leur jeunesse.

    Anciens d’Algérie : le voyage pour guérir la mémoire, organisé par la FNACA et son président Guy Darmanin

    Guy Darmanin président national de la FNACA

    Il y a déjà de nombreuses pré-inscriptions pour notre croisière »… Guy Darmanin, le président de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie (FNACA), a planifié des arrêts dans tous les ports algériens où, entre 1954 et 1962, débarquèrent en renfort des militaires de carrière plus d’un million de jeunes Français nés dans les années 1930-1941. Oran, Alger, Bejaïa, Skikda, Annaba…

    Au printemps 2016, si la situation politique le permet, la FNACA projette d’organiser un voyage le long des côtes algériennes. Durant dix jours, à bord d’un navire, de nombreux souvenirs vont se bousculer dans les têtes des anciens appelés du contingent. Car la mémoire est toujours vive. Sensible. « À l’été 1960, à bord du bateau ‘‘Ville d’Alger’’, je débarque à Oran. Je me rappelle très bien cette inscription géante sur la jetée ‘‘Ici, c’est la France’’. Moi, j’avais peur. J’espérais surtout rentrer vivant », se souvient Jean-Claude, 75 ans, qui durant un an a servi dans un bataillon du génie à Mecheria du côté de la frontière marocaine.

    Anciens d’Algérie : le voyage pour guérir la mémoire, organisé par la FNACA et son président Guy Darmanin

    Jeunesses gâchées

    « C’est une sorte de tourisme de la mémoire », résume Guy Darmanin qui profitera de la croisière pour montrer à son épouse le pays d’où ses nombreuses lettres ont été envoyées entre juin 1961 et la fin de la guerre.

    Le voyage pourrait également servir à refermer — définitivement ? — quelques cicatrices. « Croisière thérapeutique ? C’est fort… Mais pourquoi pas. On peut parler de jeunesse gâchée. Nos plus belles années ont été gaspillées. Cela nous permettra, encore, de parler entre nous, de faire sortir des choses », imagine Guy Darmanin. « Nous portons encore aujourd’hui des traumatismes. Nous avions 20 ans. Nous étions déracinés, paumés… Deux ans là-bas, cela laisse des traces. Il y avait la guerre évidemment, mais aussi d’autres chocs. Je découvre la mer pour la première fois. Je n’ai jamais vu de cigognes. En mars 1960, je quitte la France en plein hiver pour me retrouver dans un pays inondé de soleil. Il y a aussi une culture, des odeurs, une religion, une langue, qui me sont inconnues. Et pourtant, on me dit que je suis en France », se rappelle Serge Drouot, secrétaire national de la FNACA.

    Peu d’anciens combattants sont finalement revenus sur place. « En 1966 et 1971, j’ai fait deux visites à mes beaux-parents à Alger. La guerre n’était pas terminée depuis très longtemps, j’avais été militaire, mais j’ai toujours été bien reçu. Très courtoisement », se rappelle Serge Drouot.

    Adversaires d’hier

    En octobre 2010, une autre délégation de la FNACA, plus officielle celle-ci, avait débarqué à Alger. Accompagnant le secrétaire d’État aux anciens combattants Jean-Marie Bockel, elle avait tissé des liens avec la Fondation mémoire de la Wilaya 4 (la préfecture d’Oum El Bouaghi, au sud de Constantine, N.D.L.R.). Les adversaires d’hier avaient ouvert des relations pour tourner la page de la guerre. « Et chercher à écrire une histoire commune en croisant nos deux mémoires. Il s’agissait de constituer l’histoire réelle de la guerre d’Algérie », explique Guy Darmanin. Durant ces échanges, des sujets sensibles avaient été évoqués des deux côtés. « On a ainsi parlé des 20 jeunes soldats du 1er Groupe de Compagnies Nomades d’Algérie enlevés le 1er novembre 1956, dans la région des Abdellys vers la frontière marocaine, et dont les familles réclament toujours les corps », rappelle Serge Drouot. Reste que depuis 2010, les contacts ont été limités, surtout en raison des difficiles relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Si ce n’est plus la tempête sur la Méditerranée, la mer n’est toujours pas calme.

    Par Patrice BARRÈRE  

     

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  • Commentaires

    1
    PREVOST Michel
    Mercredi 12 Février 2020 à 16:18

    Ayant effectué mon service militaire en Algérie (1958-1960)j'aimerai visiter Alger et sa région en voyage organisé par la FNACA.

    Pouvez vous me faire savoir s'il y a une possibilité (date indifférente) 

    En vous remerciant par avance de bien vouloir me prévenir par mail.

    Avec toute ma sympathie 

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