• André Lajoinie est décédé ** Lui aussi a été gravement blessé par l'OAS

     

    André Lajoinie est décédé

    André Lajoinie est décédé (deux témoignages)

    (Photo prise à notre fête de Lézan en 1987)

    Notre camarade André Lajoinie est décédé ce 26 novembre 2024. Né dans une famille de petits paysans de Corrèze le 26 décembre 1929, d’un père radical-socialiste et d’une mère très pieuse, il avait le bon sens des « fils de la terre ».

    Il fut le député de l’Allier de 1978 à 1993 et de 1997 à 2002. Je l’ai connu à l’Assemblée nationale où nous avions été élus la même année en 1978 et, n’ayant pas été réélu en 1981, je deviendrai à sa demande, son collaborateur parlementaire.

    Il avait adhéré au parti communiste français en 1948, au sortir de la guerre. Militant pour l’indépendance de l’Algérie, il fut grièvement blessé à la tête par des nervis de l’Algérie française en 1958 à Brive.

    C’était un autodidacte. Il n’avait pu poursuivre des études en raison de la modicité des ressources de ses parents, mais il acquit une large culture par la lecture et grâce aux écoles de cadres du PCF et à l’école internationale de Moscou.

    Elu secrétaire départemental (on disait alors, fédéral) de Corrèze en 1957, puis au comité central en 1976, au bureau politique et au secrétariat national du parti, il fut un proche de Georges Marchais.

    Avant d’être député, il avait été le directeur de notre journal La terre. Président de notre groupe à l’Assemblée nationale, j’ai pu apprécier sa modestie et sa profonde humanité. Attentif à l’opinion de chaque camarade, il alliait la tolérance à la fermeté sur les principes qui charpentent notre idéal communiste. Ce fut un grand président de Groupe très respecté de nos adversaires et c’est, tout naturellement, qu’il fut notre candidat à l’élection présidentielle de 1988.

    Lorsque Georges Marchais décida de mettre un terme à sa responsabilité de secrétaire général, nous étions un certain nombre au comité central à penser qu’André Lajoinie était le mieux à même de lui succéder. C’est malheureusement Robert Hue  qui fut élu.

    André avait été mon parrain pour la Légion d’honneur qui me fut décernée en 1999  par le président Jacques Chirac, et que je refuse de porter depuis qu’elle a été décernée à des criminels de l’OAS.

    Nous perdons – je perds - en André Lajoinie, un exemple de dévouement désintéressé à la cause du communisme. Nous sommes ce soir très tristes.

    Bernard DESCHAMPS

    SOURCE : ANDRE LAJOINIE EST DECEDE.

     

    Vincent Liechti a bien connu André Lajoinie

    André Lajoinie est décédé (deux témoignages)

    André Lajoinie nous a quitté. 20 ans député de l’Allier mais originaire de Corrèze – cela s’entendait à un accent qui ne l’a jamais quitté - enfant de paysans puis paysan lui-même, il avait été candidat du PCF à l’élection présidentielle de 1988. Je me souviens qu’il avait été le premier homme politique de gauche à faire le choix d’affronter en duel télévisé Le Pen père alors que ce dernier était devenu depuis 4 ans déjà, un invité régulier des grands médias friands de ses petite phrases sans vraiment lui apporter la contradiction. André Lajoinie en avait dénoncé à la fois la supercherie sociale et les accointances avec tout ce que le pays comptait alors de nostalgiques du régime de Vichy et du terrorisme OAS.

    Avec la jeunesse communiste, populaire dans ses lieux d’implantation par les nombreuses actions menées pour les droits des jeunes ou la libération de Mandela, nous avions alors mené une belle mais difficile campagne. La jeunesse, l’électorat de gauche préférant voter « utile » pour le président sortant après deux ans de gouvernement de droite, bien que Mitterrand se préparait à mener une politique plus favorable au Capital encore qu’après le tournant de la « rigueur » de 1984.

    Les 6,7% qu’il obtenait après les 15% de Marchais en 1981, ne reflétaient pourtant pas un recul aussi abyssal du PCF puisqu’ aux législatives qui ont suivi ce parti obtenait un score près de deux fois plus élevé.

    Je me souviens de la marche de la «jeunesse avec Lajoinie» sur la Bastille et de la venue du candidat communiste à Trappes pour un grand banquet républicain remplissant un gymnase entier. Nous avions une très grand tablée de jeunes et avions particulièrement mis à l’honneur une jeune ivoirienne expulsable aux termes de la loi Pasqua mais dont nous venions de fêter l’annulation de l’expulsion et sa régularisation.

    Un dirigeant communiste dévoué à notre peuple et à son parti qui s’en va, un bout de mon histoire militante qui continue de lui fait tourner ses pages.

    SOURCE : Vincent Liechti

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  • Commentaires

    1
    Mardi 26 Novembre à 20:13

    1988 j'ai collé des affiches pour André Lajoinie !

    J'ignorais qu'il avait été blessé par l'OAS !

    Tout un monde, toute une  époque.

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