• Après Maurice Audin et la torture la France va-t-elle enfin reconnaître les crimes d’octobre 1961 ?

     

    Après Maurice Audin et la torture

     la France va-t-elle enfin reconnaître

     les crimes d’octobre 1961 ?

    57 ans après, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les massacres du 17 octobre 1961, pas plus qu’elle ne l’a fait pour les guerres coloniales et les multiples crimes qu’elles ont générés.

    Ce 17 octobre 1961, c’est bien d’un crime d’Etat dont s’est rendue coupable la France à travers ses responsables politiques de l’époque. On connaît le rôle qu’y a tenu le Préfet de police Maurice Papon. On sait peut-être un peu moins que son supérieur d’alors, Michel Debré, alors Premier ministre, a tout fait pour enrayer la recherche d’une solution négociée, que privilégiait le Général de Gaulle. Debré voulait que l’Algérie restât française, et c’est son aveuglement qui a mené aux massacres de centaines de manifestants algériens à Paris et dans sa banlieue. Dans un livre à paraître, Voyage intime au milieu des mémoires à vif, le 17 octobre 1961, Marie-Odile Terrenoire la fille de l’ancien porte-parole de De Gaulle, Louis Terrenoire, s’appuie sur les carnets de son père pour démontrer que, comme le souligne Gilles Manceron, « c’est bien le Premier ministre qui, pour tenter d’empêcher une issue rapide des négociations, et essayer de provoquer une partition de l’Algérie, a décidé (…) de déclencher une guerre à outrance contre le FLN et les Algériens de France ».

    Le 17 octobre 2012, le Président François Hollande a reconnu officiellement que « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. »
    Aujourd’hui, il est urgent d’aller plus loin.

    Le 17 octobre 2018 nous serons sur le Pont Saint-Michel à Paris en compagnie de très nombreuses associations, pour demander aux plus hautes autorités de l’Etat de reconnaître explicitement et complètement la terrible répression de 1961 et tous les crimes commis pendant la période de la colonisation.

    Les lieux de rendez-vous à Paris et banlieue

    Pont Saint-Michel à Paris, à 18h 
    Pont de Bezons à Colombes 12h30 
    Pont de Bezons à Bezons, 18h30 
    Pont d’Argenteuil, 19h 
    Pont de Clichy à Asnières, 14/15h 
    Pont de Clichy à Clichy-la-Garenne, 19h 
    Place du 17 octobre à Gennevilliers, 18h 
    Place des Droits de l’Homme à Nanterre, 18h30.

    Autres rassemblements en régions

    Grenoble - Place Edmond Arnaud, Quartier Très-Cloîtres, à 18h, suivi d’une marche vers la Passerelle Saint-Laurent d’où sera jetée une fleur dans l’Isère
    Béziers - rassemblement sur le Pont-Vieux à 15h

     

    17 octobre 1961 -

    17 octobre 2018 

    57ème

    Anniversaire -

    Vérité et Justice 

     

     

     

    Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

    57 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n'est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n'est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l'OAS.

    Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :  

    - Que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.

    - Que la création d'un lieu de mémoire voué à cet évènement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en oeuvre par les autorités de l'Etat, de la Ville de Paris et la Région Ile-de-France.

    - Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens

    - La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, comme au sein de la droite et extrême droite politique veulent la réhabiliter.

     Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l'islamophobie dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.  

    On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d'un demi-siècle, il est temps :  

    - Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d'Etat. Comme il vient de le faire pour l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.100autres.org)

    - Que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'internement arbitraire, pendant la Guerre d'Algérie, d'Algériens dans des camps ;

    - Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;

    - Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

    A l'occasion de ce 57ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.  

    Rassemblement le 17 Octobre 2018 à 18 heures au Pont Saint-Michel à PARIS  

    Signataires au 10 octobre 2018

    Associations, Organisations Syndicales : 17 octobre contre l’Oubli, 4ACG (Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), AFASPA (Association Française d’Amitié et Solidarité avec les Peuples d’Afrique), ANPROMEVO (Association Nationale de Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), Amis de l’Algérie à Rennes, APCV (Association pour la Promotion de la Culture et du Voyage), ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), Au Nom de la Mémoire, Association Maurice Audin, Emancipation – Tendance intersyndicale, Comité Vérité et Justice pour Charonne, FARR (Franco-Algériens Républicains Rassemblés), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), CAPJPO-EuroPalestine, CEDETIM/IPAM, Fondation Frantz Fanon, Fondation Copernic, Le 93 au Coeur de la République, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Les Amis de Max Marchand - Mouloud Feraoun et leurs Compagnons, Les Oranges, MRAP (Mouvement Contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Mouvement de la Paix, SNES-FSU, Solidaires, Sortir du Colonialisme,

    Partis Politiques : EELV (Europe Ecologie les Verts), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Parti de Gauche, PCF (Parti Communiste Français)

    SOURCE : http://www.4acg.org/Apres-Maurice-Audin-et-la-torture-la-France-va-t-elle-enfin-reconnaitre-les

     

    Après Maurice Audin et la torture la France va-t-elle enfin reconnaître   les crimes d’octobre 1961 ?

    Rappelons-nous de ce remarquable

    discours du maire de grenoble

     le 17 octobre 2016 

     

    « Pierre Vidal-Naquet : "Dans la guerre d'Algérie la torture n'était pas un accident, il s’agissait d'un système dans lequel l'état tout entier s'était trouvé engagé"Lettre de Jacques CROS au rédacteur en chef de L'Ancien d'Algérie »

  • Commentaires

    2
    Mercredi 17 Octobre 2018 à 00:20

    Une seule phrase du 1° magistrat de la France sur les méfaits du colonialisme Français en Algérie, pourra apaiser les esprits. S'agissant des esprits auxquels je fais allusion, il ne s'agit pas des PN qui ""vivotaient"" quand ils étaient ici .         Mais il s'agit des meneurs (les maires et les scribouillards)  qui ne veulent  pas avouer avoir joué et perdu et qui s'arrogent le droit de parler au nom des 800.000 PN qui regrettent maintenant d'avoir été abusés par des sans scrupule . 

    Pour calmer les esprits, c'est l'état Français qui doit décider et dire tout haut  les paroles de sagesse , les paroles qui rapprochent les peuples  Français et Algériens , qui rapprochent les communautés PN et Arabes d'Algérie.                           Un effort.... un courage est à espérer de nos amis et voisins d'enfance pour écarter ceux qui sont à l'origine de leur malheur. Et ceci est très important pour pouvoir vivre en paix pour le peu de temps qui nous reste à vivre.

    Sans reconnaissance officielle, la marmite Française restera toujours sur le feu et les PN demeureront les éternelles victimes  puisqu'ils se sentiront toujours visés.            

    Quant à la marmite Algérienne  , et les PN sont témoins... ils le savent , que l'Algérien ne parle plus du passé... Ce qu'il a subi était le prix à payer. La rancune est totalement absente dans notre langage . L'Algérien regarde l'avenir et se refuse d'évoquer le passé.

    Nota : en parlant de rapprochement entre les PN et les Arabes d'Algérie, la plupart des PN n'ont pas attendu un quelconque responsable pour les pousser à effectuer des pèlerinages dans leur pays d'enfance.                                         Les PN viennent et reviennent au BLED .                                                                                                                                 Combien de fois n'ont-ils pas entendu , lors de leur séjour ici, "VOUS ETES CHEZ VOUS !!!                  

    Je ne pourrai conclure sans rappeler ce que m'avait dit un papy PN : Les Algériens et les PN ont eu des problèmes  tout comme les problèmes qui existent au sein des couples. 

    Amis et frères PN , vous qui me lisez  à travers ce commentaire , vous qui me lisez à travers les mails que je vous adresse , il est temps pour vous de relever la tête et, le mieux à faire est de refuser ceux qui parlent en votre nom.

    Le_Canari_de_retour

    Blida le : 16*10*2018  (^¨^00h19)

     

      

    1
    Vendredi 12 Octobre 2018 à 09:13

    Sans oublier la responsabilité de Roger Frey  ministre de l'Intérieur au moment de ces événements sanglants. 

    Il l'était aussi lors du drame de Charonne.

     

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