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Avant qu'il ne soit trop tard *** Nouvel appel à témoigner sur la guerre d’Algérie *** Nouveau projet de documentaire
Avant qu'il ne soit trop tard...
Nouvel appel à témoigner sur la guerre d’Algérie
Nouveau projet de documentaire
Deux professionnels (l’une photographe et l’autre réalisateur) nous font part de leur projet de recueillir des témoignages, en vue éventuellement de la réalisation d’un documentaire sur la guerre d’Algérie, au nom du devoir de mémoire.
Vous trouverez ci-après l’exposé de leurs motivations et de leur projet.
Nous saluons cette initiative militante qui s’inscrit aussi dans notre souci de conserver la mémoire de l’action de la 4acg. Nous souhaitons que beaucoup d’entre vous répondent à leur appel à témoigner.
N’hésitez pas à en parler aux copains de votre région qui ne sont pas reliés à Internet.
Départ des soldats français de la 7e division mécanique rapide (7e DMR) à Marseille sur le paquebot "Ville d'Alger" à destination de l'Algérie, 30 mars 1956, en renfort pendant la guerre Rue des Archives/AGIP.
Bonjour à tous,
Pour vous situer qui nous sommes et pourquoi nous entreprenons ce projet, voici en résumé comment nous en sommes arrivés là et nos motivations, en espérant que nous arriverons à vous convaincre d'y participer.
J'ai 38 ans et je suis photographe indépendant depuis plus de quinze ans.
Denis Dommel a 50 ans et il est réalisateur de documentaires depuis plus de vingt ans.
C'est moi qui ai eu l'envie de faire ce travail sur les adhérents de la 4ACG et qui ai proposé à Denis Dommel de m'accompagner dans sa réalisation.
Je n'ai aucun lien ou rapport familial ou autre avec la guerre d'indépendance d'Algérie. Nous ne sommes ni pieds-noirs, ni d'origine algérienne.
Mon père était trop jeune pour y participer, et mes grands-pères trop âgés. Je n'ai entendu parler de la guerre d'indépendance d'Algérie qu'au lycée dans les années 1990, où le sujet n'a été que survolé très rapidement. Mais déjà la question du tabou avait été soulevée par notre professeur d'histoire, comme pour justifier la brièveté de son enseignement sur ce sujet.
Mon seul rapport concret avec ce conflit fut que quand j'étais enfant, il arrivait que mon voisin raciste lorsqu'il était ivre, sorte devant sa maison et parle tout seul de la "guerre d'Algérie" qu'il avait faite, et "de ce qu'il leur avait mis aux bougnoules pendant la guerre", ce qui me faisait très peur et me choquait beaucoup.
Je suis, j'espère du moins, ou plutôt je tends à être pacifiste, antiraciste et humaniste.
Ce projet est né de ma rencontre avec Jean-Jacques Gastebois. Jean-Jacques est le père de mon compagnon. Jean-Jacques est la première personne directement concernée par ce sujet que j'ai entendu en parler en d'autres termes que les propos racistes que j'avais pu entendre avant.
J'ai été profondément émue de découvrir votre association.
Je pense que c'est une nécessité, et j'insiste sur ce mot, que votre démarche soit connue.
Cela peut être une nécessité pour vous d'en parler, mais cela est surtout une nécessité pour nous, de savoir.
Pour L'Histoire, et pour la fraternité, et pour le devoir de mémoire, qui est une forme de respect et qui a pour conséquence la réconciliation.
Pour nos enfants, pour nos amis, pour les Français en général, d'origine algérienne ou non. Pour la cohésion nationale, et pour la Justice.
Ce sont celles-là nos seules et uniques motivations.
Vous êtes les seuls qui soyez légitimes pour en parler.
Ne laissez pas l'Histoire se faire confisquer par le Front National.
Parce que c'est ce qui est en train de se passer.
Ce sont eux, et uniquement eux, que l'on entend s'exprimer sur ce sujet.
La parole de ceux qui ont participé à ce conflit, qui savent de quoi il en retourne vraiment et qui le regrettent, c'est vous et on ne vous entend pas.
Je pense que c'est vital qu'on vous entende. Et que votre parole et votre mémoire soit conservées.
C'est ce travail d'enregistrement et de conservation mémorielle historique que nous vous proposons de faire.
Parce que c'est notre devoir. Et nous, en tant que citoyens, avons besoin de vous.
Et le temps passe... et hélas très malheureusement d'ici quelques années ce travail deviendra impossible à faire à cause de la disparition des témoins.
Nous n'avons aucun intérêt financier à vous proposer de faire cela.
Nous n'avons aucun financement, aucune commande de qui que ce soit, aucune perspective de rentabilité.
Nous sommes des professionnels et travaillons par ailleurs pour gagner nos vies sur des sujets beaucoup plus mercantiles, mais c'est mener à bien ce genre de projets qui donne du sens à nos existences.
C'est une initiative personnelle militante.
J'ai bien conscience de toutes les difficultés que cela peut représenter pour vous. Nous n'attendons pas de vous un discours convenu.
Quoi que vous disiez cela sera pris et gardé.
Vous pourrez rester anonyme si vous le préférez.
Tout ce qui compte c'est ce que vous avez à dire. Nous espérons que nous pourrons diffuser ce travail, et le plus largement possible, mais nous ne savons pas quand cela arrivera, peut-être que cela n'arrivera que dans plusieurs années, nous n'en savons rien : tout ce que nous voulons c'est avant tout conserver votre mémoire.
Quand le moment sera venu, et nous travaillerons aussi à ce que ce moment arrive le plus vite possible, ce que vous avez à dire pourra être dit parce que nous l'aurons conservé.
Si vous êtes volontaires pour contribuer à l'élaboration de ce projet par l'apport de votre témoignage vous pouvez nous transmettre vos coordonnées afin de convenir d'un rendez-vous.
Merci à tous par avance.
Maud CHAZEAU
PHOTOGRAPHE
5 Cité du Midi
75018 Paris
06 03 18 23 62
Denis DOMMELREALISATEUR
7 rue de Kabylie
75019 Paris
06 72 00 45 82
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Commentaires
1GermanicusJeudi 28 Septembre 2017 à 19:13Sur 29 mois de service , j'ai fait 26 mois dans la 7ème DMR puis 7ème DLB, en 1960, 61 et 62...Pour moi, sorti d'Alger, j'ai bien vu que n'étais pas en France !RépondreSuivre le flux RSS des commentaires
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