• Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015 *** *** Et l’homme à la mèche évocatrice mettra aujourd’hui 19 mars 2015 les drapeaux en berne

     

    Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015 *** *** Et l’homme à la mèche évocatrice mettra aujourd’hui 19 mars 2015 les drapeaux en berne

    Et l’homme à la mèche évocatrice mettra aujourd’hui 19 mars 2015 les drapeaux en berne bafouant la loi du 6 décembre 2012 (Mais c’est à l’Etat de réagir)

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    Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015 *** *** Et l’homme à la mèche évocatrice mettra aujourd’hui 19 mars 2015 les drapeaux en berne

    Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015 *** *** Et l’homme à la mèche évocatrice mettra aujourd’hui 19 mars 2015 les drapeaux en berne

    Concernant la suppression du nom de la rue du 19-Mars-1962 remplacé par celui d'un putschiste du 21 avril 1961, Jean-François Gavoury président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)  répond :

    La bataille juridique reste évidemment d’actualité  et il existe des précédents pour faire retirer ces plaques d’hommage citant Marignane dans les Bouches-du-Rhône en 2011 sur décision du Conseil d’Etat… Deux recours ont été déposés au Tribunal Administratif de Montpellier… Le plus ancien de ces recours date de dépôt 30 décembre 2014 devrait très bientôt être étudié. 

     

    Béziers : Retour sur la journée du 14 mars 2015 *** *** Et l’homme à la mèche évocatrice mettra aujourd’hui 19 mars 2015 les drapeaux en berne

      Béziers : la mémoire de la guerre d’Algérie pour opposer

    Un soleil printanier, à quelques mètres d’un marché populaire de la ville, fait office de cadre à cette journée particulière dans la ville de Béziers. La présence policière se fait de plus en plus nombreuse en ce début d’après-midi du 14 mars à proximité d’une rue : celle du 19 mars 1962. 

    Des personnes âgées affluent, un peu perdues dans le quartier, majoritairement vêtues de bérets verts et de drapeaux : ce sont des anciens combattants, anciens parachutistes de la guerre d’Algérie. Beaucoup se trompent et rejoignent un cortège qui n’est pas le leur : car en ce 14 mars, deux rendez-vous se font face, séparés par une présence policière.

    La cérémonie officielle organisée par la mairie pour débaptiser la dite rue pour la renommer au profit du commandant Hélie De Noix de Saint-Marc. Cet ancien militaire, décédé en 2013, a été un membre actif de l’Organisation Armée Secrète(OAS) [1], organisation terroriste d’extrême-droite, farouchement opposée à l’indépendance de l’Algérie. Il participa à la tentative de coup d’État de 1961, dit putsch des généraux, et justifia la torture qui fut une pratique courante de la répression coloniale.

    En face, à cent mètres, séparés par des barrières et un cordon policier, la contre-manifestation citoyenne aux slogans beaucoup plus jeune et variée dans sa composition : « OAS assassin, Ménard complice », « Il est fini le temps des colonies ».

    C’est donc, entouré de centaines de « nostalgériques » [2], venus de toute la côte méditerranéenne (où résident l’écrasante majorité de ce qu’on a appelé les rapatriés) anciens de l’OAS et quelques jeunes de la ligue du Midi (organisation de la mouvance identitaire) que le maire organisait une cérémonie pour installer la nouvelle plaque. Prétextant que la date du 19 mars ne marque pas l’arrêt des combats, le maire apparenté FN veut ainsi rétablir une justice. Son discours fut assez révélateur de ses intentions : la France aurait oublié ses compatriotes, ses Harkis.

    Réécrivant allégrement l’histoire, il évoque une Algérie française pacifiée, régie par des rapports banals entre colons et Musulmans du temps de l’administration française. Dépolitisant à souhait l’histoire, il ne dit pas un mot sur les conditions des anciens colonisés si ce n’est pour évoquer les exactions du FLN. Par contre, il ne se prive pas de construire un lien avec notre présent.

    L’ancien président de l’association Reporters sans Frontières parle d’une France assiégée depuis par l’immigration avec une décolonisation qui serait à la source de tous les désordres actuels:

    « Alors qu’on obligeait un million de Français à quitter leur Algérie natale, on ouvrait la France – quasi simultanément – à des millions d’immigrés bien décidés pour certains à ne jamais se sentir, à ne jamais devenir des Français à part entière.

    Colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement. Un chassé-croisé dont l’histoire a le tragique secret et dont je redoute que nous ne cessions de mesurer les funestes, les dramatiques conséquences. Je voudrais me tromper. Je crains d’avoir raison. »

    Une stratégie de la gestion de la ville derrière cet acte 

    Le choix du commandant Saint-Marc n’a rien d’anecdotique et révèle comment ce geste participe d’une stratégie du nouvel édile. Fidèle à sa tradition maurassienne [3], il met au cœur de sa démarche l’idée d’une France éternelle mythifiée autour de son armée et de l’Église dixit le conseiller municipal  communiste d’opposition Aimé Couquet. Il s’agit de mener des coups d’éclat, d’inscrire des marqueurs dans la vie politique locale comme la promotion de la crèche de Noël, de l’armement de la police municipale.

    C’est une politique de l’ordre, de la force qui cherche à alimenter des affrontements. Le magazine municipal en est un des relais fondamental: la réhabilitation d’un passé médiéval, chrétien face aux désordres (à mater) des populations des quartiers, issues de l’immigration. Dans la 3e ville la plus pauvre de France, et 1ere sur les assujettis à l’Impôt sur la Fortune (ISF) dans le département, c’est l’affrontement qui prévaut.

    D’ailleurs, les habitants du quartier populaire de la Deveze, mitoyen de la rue du 19 mars 1962, n’ont pas été conviés à l’initiative municipale alors que la mairie avait fait une promotion grandiloquente… Ces habitants sont davantage » dans le cortège  des traitres, porteurs de valise (sic) » qui reçoivent ces qualificatifs du maire, gêné par les huées du contre-rassemblement.

    A l’initiative d’un « appel des 100″ lancé par les structures locales de la Ligue des droits de l’homme et du Mouvement de la paix, des centaines de bitterrois rejoints par des militants progressistes des départements alentours ont fait entendre un autre son de cloche. Rappelant que la date du 19 mars 1962 entame le processus d’indépendance algérien, ces citoyens ne sont pas dupes du jeu du maire.

    Parmi ces manifestants, Yamina et Viviane, deux membres de l’association biterroise France-Algérie qui œuvre à mener des actions culturelles entre les deux pays, des projets de coopération pour construire des liens sur des bases de solidarité.

    Elles sont présentes pour rappeler leurs initiatives, le vrai lien entre les deux peuples. Elles sont convaincues que cette initiative ne représente pas l’opinion majoritaire dans la ville. « Pourquoi parler d’une guerre finie, qui a existé ? Il y a comme un sentiment de revanche » ajoutent-elles. Avant Robert Ménard, il existe dans la vie politique locale un jeu pour flatter la population issue des rapatriés, très organisés comme l’atteste la présence de nombreux sympathisants, parachutistes issus des départements voisins. Ils travaillent à faire apposer des stèles de l’OAS, à réhabiliter leur mémoire.

    Après ce rassemblement, c’est au siège de la section locale du PCF que se poursuivent les débats ; car il s’agit de ne pas lâcher le morceau pour ces militants. Toutes les forces rappellent la nécessité de poursuivre le combat : le lien avec le climat islamophobe, de chasse aux pauvres et le mouvement de solidarité avec la Palestine (pour déconstruire le colonialisme d’hier et d’aujourd’hui) permettent d’ouvrir des suites à ce contre-rassemblement. La bataille juridique reste évidemment d’actualité comme le rappelle Jean-François Gavoury, président de l’association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (AMPROMEVO), et il existe des précédents pour faire retirer ces plaques d’hommage [4].

    La bataille politique reste nécessaire pour faire agir les pouvoirs publics : si le premier ministre Manuel Valls a déploré le matin même ce genre d’initiatives, les interpellations des différents ministères sont restées sans réponses…Tous les acteurs évoquent le besoin de réaffirmer une culture de paix, de rappeler la mémoire de ce conflit, y compris parce que les attentats de l’OAS ont frappé la ville… Cette mémoire ne peut vivre que si on donne les moyens de l’exprimer. Un lien avec une actualité de crise brûlante dans cette ville ravagée et qui montre que la mémoire résonne au travers du quotidien.

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    [1] Organisation politique et militaire créée en 1961 regroupant essentiellement des militaires qui refusent la décolonisation. Ils mèneront plus de 1000 actions terroristes en Algérie et en France, tuant des militaires, des policiers et plus de 1000 civils.

    [2] C’est ainsi que sont nommés couramment les partisans nostalgiques de l’Algérie française

    [3] Ecrivain et théoricien d’extrême-droite de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, ultranationaliste et royaliste, foncièrement antisémite.

    [4] A Marignane dans la Bouches-du-Rhône en 2011 sur décision du Conseil d’Etat

    SOURCE : http://www.lavantgarde.org/beziers-la-memoire-de-la-guerre-dalgerie-pour-opposer/#_ftn1

     

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