• Ceci c’est le contraire d’une police républicaine

     

    Ceci c’est le contraire

    d’une police républicaine

    Ceci c’est le contraire d’une police républicaine


    Hedi raconte avoir été violemment frappé par des policiers de la BAC à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier.© Fournis par Le Huffington Post

    Hedi, blessé par des policiers

    à Marseille, livre un témoignage

    bouleversant : « Une partie de moi n’y croit

    toujours pas »

     

    Un témoignage bouleversant. Touché par un tir de LBD à Marseille puis violemment frappé par des policiers dans la nuit du 1er au 2 juillet, Hedi, 21 ans, se retrouve aujourd’hui défiguré. Alors que quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de la cité phocéenne ont été mis en examen pour violences en réunion pour ces faits – l’un d’entre eux a été placé en détention provisoire, provoquant par la même occasion un mouvement de fronde au sein de la police –, le jeune homme s’est exprimé sur son traumatisme dans une interview diffusée par Konbini ce mercredi 26 juillet.

    Lorsque Hedi fait la rencontre de ses agresseurs, il participe à la « fête des terrasses » à Marseille. Mais ce même soir, les émeutes liées à la mort du jeune Nahel à Nanterre battent leur plein. Des émeutes auxquelles il assure ne pas avoir participé. Au cours de la soirée, il raconte avoir croisé un équipage de la BAC et avoir été la cible d’un tir de LBD. « J’ai reçu un impact dans la tête, au début je savais pas ce que c’était, narre-t-il. Je suis tombé au sol et quand j’ai voulu me relever, on m’a traîné dans un petit coin où il faisait tout noir et de là on a commencé à me frapper ».

    Un morceau de crâne en moins

    Immobilisé, il est alors roué de coups de poing et de matraques et se fait « casser la mâchoire »« À aucun moment on ne m’a demandé mes papiers, ni ce que je faisais là. J’essayais de leur dire qu’ils pouvaient me fouiller, que je n’avais rien de dangereux. Mais ils ne voulaient rien savoir », assure Hedi. Lorsqu’il parvient à se relever, le jeune homme se réfugie dans une épicerie. « J’ai voulu me toucher la tête mais je n’ai pas senti mon crâne. » Il est transporté à l’hôpital, où il restera « dans le coma jusqu’au lendemain, 17-18 heures ».

    Victime d’un trauma crânien, Hedi passe alors une semaine en réanimation, puis deux dans un service de neurochirurgie. Après deux opérations, les médecins lui retirent un morceau de crâne, qu’ils referment ensuite à l’aide de « 65 agrafes ».

    « Je sais que je n’aurai plus la même vie qu’avant » 

    À son réveil, son visage n’est plus le même : « Des fois, je me dis que je vais me réveiller, mais en fait je me réveille toujours avec la tête déformée, avec ces migraines, avec cet œil flou », raconte-t-il à Konbini. « Je me suis regardé une fois à l’hôpital par curiosité mais c’était trop, quand tu vois que ton crâne il est plus comme avant, c’est super dur à supporter », ajoute Hedi, qui indique se déplacer et s’exprimer plus lentement qu’auparavant.

    « Je sais que je n’aurai plus la même vie qu’avant, mais ma vie d’avant elle était bien, par rapport à celle-ci », regrette-t-il. Le jeune homme espère pouvoir être opéré dans les semaines à venir pour voir son « volet crânien » restauré.

    Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités politiques, principalement issues de la gauche, ont réagi au témoignage d’Hedi. « Le président n’avait plus assez d’émotion pour Nahel ou Hedi. Pourtant son visage et son témoignage ne devraient laisser personne indifférent », a ainsi dénoncé le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. « Comment un Président, un ministre, un responsable de la police républicaine, peut rester indifférent à ce que dit Hedi, à ce qu’il a subi ? », s’est interrogé quant à lui le sénateur socialiste David Assouline. « Sidération. Consternation. Courage Hedi », a pour sa part écrit le député Insoumis François Ruffin, s’étonnant que le jeune homme n’ait reçu aucune excuse de l’État.

    Les quatre fonctionnaires soupçonnés de l’agression, deux membres de la BAC sud et deux de la BAC centre, ont été mis en examen en fin de semaine dernière pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours. La mise en examen de ces quatre policiers marseillais, mais surtout le placement en détention provisoire de l’un d’eux, comme le policier qui avait tué Nahel à Nanterre le 27 juin, a suscité l’ire des syndicats et provoqué un mouvement de fronde au sein de la police nationale. 

     

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