• Cérémonie pour la mémoire « des fusillés de la clairière de Belle Beille »

     

    Cérémonie pour la mémoire

    «  des fusillés de la clairière

    de Belle Beille »

    Cérémonie pour la mémoire « des fusillés de la clairière  de Belle Beille »

    Puissante émotion collective perçue dans la sobriété du message du Mouvement de la Paix, l'article de Ouest-France et surtout dans le discours d'Hélène Cabrillac prononcé d'une voix claire, bien ancrée dans les valeurs transmises. Hélène, fille de résistant réécrit son allocution tous les ans. A un degré moindre je vous retransmets les distractions du mauvais élève que je suis resté, mauvais élève indélébilement puni d'avoir fait la guerre aux Algériens.

    Cérémonie pour la mémoire « des fusillés de la clairière  de Belle Beille »

    Émouvante cérémonie d'autant plus pour moi qui je suis en train de lire : La résistance et ses poètes de Pierre Seghers, j'en ai corné tant de pages aux citations remarquables que ce pavé en a presque doublé de volume. Dans cette ambiance de résistance "le sang noir qui séchera sur les routes, ou abreuvera nos sillons" prend une autre dimension, car haine de la haine est infiniment préférable à une lâche indifférence. Malgré tout, je n'ai pas apprécié les enfants aux esprits, heureusement pour eux, hors contexte, chanter "Qu'un sang impur abreuve nos sillons".

    Pas très concentré moi-même, à l'égrenage du nom de ces 45 fusillés, mon esprit incontrôlé s'est évadé à la recherche des mots d'un poème, poème que je vous livre maintenant en entier.

    "Ce matin ils ont osé / Ils ont osé vous assassiner / C'était un matin clair / Aussi doux que les autres / Où vous aviez envie de vivre et de chanter / Vivre était votre droit / Vous l'avez refusé / Pour que par votre sang d'autres soient libérés. / Ce matin ils ont osé vous assassiner / En nos corps fortifiés / Que vive notre idéal / Et vos sangs entremêlés / Pour que demain ils n'osent plus / Ils n'osent plus nous assassiner."

    Poème écrit le 11/02/1957 par Annie Fiorio-Steiner elle-même emprisonnée à Barberousse, écriture ponctuée de trois lugubres Splatch ! Ce matin-là ils avaient osé. Trois résistants algériens guillotinés dans cette sinistre prison d'Alger.

    Tous les résistants aux sangs entremêlés sont de la même Patrie. Cette universelle Patrie que Paul Eluard affirmait être né pour la connaître pour la nommer "Liberté".

    Avant de vous quitter, un souvenir de cette guerre de 39/45. J'avais environ six ans alors, et exception à ma nature rebelle, je respectais alors la consigne donnée par mes parents : "Tu ne parles pas aux soldats allemands et même tu ne réponds pas s'ils te parlent". Mais cette recommandation était plus ou moins comprise et applicable à mon jeune frère âgé de trois ans.

    Voyant un soldat allemand passer devant la maison, il s'exclame "T'as vu le zallemand", alors le soldat se retourne et dit : "On ne dit pas un zallemand, on dit un boche !"   

    Qui était ce soldat qui tenait à ce qu'on se moque de lui ? A l’instant même, par hasard, je trouve une réponse dans le fameux pavé de Pierre Seghers. Donc voici quelques extraits de "Au paradis noir" poème de Jean Marcenac :

    "Les fils de Lohengrin chantaient dans la forêt / ..../ Les plus tristes sont morts les armes à la main / ..../ J'en ai vu qui pleuraient pour qu'on se moque d'eux / Les fils de Lohengrin chantaient dans la forêt / C'était un chant de pierre un chant d'écume / C’était un chant qui cassait les paroles / Un chant dans la forêt des mots comme une hache / Les meilleurs ont jeté leurs armes / Ce n'est pas à vous qu'ils se sont rendus Soldats verts / Mais c'est à l'évidence".

    Pour en revenir à Belle Beille, ma mémoire défaillante, ne sait plus d’où elle tient cette information : La différence entre 45 ou 46 fusillés  proviendrait de l'exécution d'un déserteur allemand. Car selon les sources ce nombre oscille entre 45 et 46 mais sans explication. Est-ce légende ou réalité, sans chercher plus loin la légende me sied car dans toute légende il est une part de vérité.  Et je me plais à imaginer le soldat zallemand de mon enfance, résistant, car caricaturant l'uniforme de la race soi-disant supérieure en un uniforme boche, uniforme moche, un déguisement de triste guignol, guenille de bouffon servile des SS. Mais ce "pour de rire" se nomme blasphème  par ceux qui s'y croient. Blasphème injure suprême à leur suffisance totalitaire. Alors lui ou un autre, en cette clairière ou ailleurs, ils l'ont fusillé en "pour de vrai". Je m'arrête là, car il me semble hélas que ce n'est plus légende.

    Jacques Lambour

    Pour ne pas oublier les 45 fusillés

    de la clairière de Belle-Beille à Angers

    Un hommage a été rendu, ce dimanche matin 16 octobre, à Angers (Maine-et-Loire), aux 45 fusillés de la clairière de Belle-Beille. Ces résistants ont tous été exécutés entre le 21 février 1942 et le 7 juin 1944.

    Cérémonie pour la mémoire « des fusillés de la clairière  de Belle Beille »

    Adjointe au maire d’Angers en charge de la citoyenneté et des anciens combattants, Karine Engel a rendu hommage, dimanche matin, aux 45 fusillés de la clairière de Belle-Beille durant la Seconde Guerre mondiale. | OUEST-FRANCE 

    Ils y ont été exécutés entre le 21 février 1942 et le 7 juin 1944. Ils s’appelaient Raoul Mandoul, Adrien Tigeot, Alfred Clément, André Moine ou Olivier Giran… La très grande majorité des 45 d’entre eux étaient jeunes, une vingtaine année.

    Un hommage émouvant

    Comme chaque troisième dimanche d’octobre, les autorités civiles et militaires, des enfants des écoles, des anciens combattants, des membres de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD), des Angevins leur ont rendu un hommage particulièrement émouvant dans la clairière de Belle-Beille, où ils ont été fusillés.

    « Donner du sens à ces martyrs »

    « Ils avaient rêvé d’un monde harmonieux et fraternel, a dit Hélène Cabrillac, pour l’AFMD. Nous sommes venus ici pour donner du sens à ces martyrs.» Des martyrs qui, pour nombre d’entre eux, avaient été torturés avant d’être assassinés.

    Au pasteur qui vient le voir peu de temps avant son exécution, Olivier Giran, 22 ans seulement, souffle : « Le pas que je fais vers la mort n’est qu’un pas dans cette immensité, dans la vraie liberté. Ce que je perds est peu de chose comparé à cette certitude que j’acquiers par ma mort. »

    SOURCE : Pour ne pas oublier les 45 fusillés de la clairière de Belle-Beille à Angers (ouest-france.fr) 

     

    Le discours d'Hélène Cabrillac 

    Cérémonie pour la mémoire « des fusillés de la clairière  de Belle Beille »

    Voir la vidéo depuis 1 mn 06’’ à 4 mn 47’’ 

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  • Commentaires

    1
    Cros Jacques
    Vendredi 21 Octobre 2022 à 03:40

    Ah il était rigolo ce Zallemand qui voulait être un Boche !

    Moi par contre je n'ai pas été marqué de manière indélébile par le mal que l''on me demandait de faire aux Algériens Mais je dois dire que je n'ai pas manifesté de zèle excessif dans l'accomplissement de ce qui m'était commandé Et pour tout avouer j'ai eu la chance de ne pas avoir à refuser d'exécuter un ordre qui m'aurait marqué de manière indélébile Mais c'est vrai que je portais l'uniforme de l'armée coloniale capable de toutes les exactions !

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