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Cet après-midi 4 juin 2020 à 14 h 30 dernier hommage à Guy Bedos
C’est dans ce village de Lumio en Corse que sera enterré Guy Bedos le 8 juin prochain mais aujourd’hui un dernier hommage lui sera rendu à l’église Saint-Germain à Paris. Baigné de lumière comme son nom l’indique, le village perché de Lumio, recouvert de bougainvilliers magnifiques qui fleurissent même en hiver, offre un belvédère sur le golfe de Calvi. Il fait partie de ce groupe de charmants villages que l’on peut admirer dans l’arrière-pays de la Balagne.
Dans une lettre de Nicolas Bedos lue par Augustin Trapenard sur France Inter, on a appris que Guy Bedos, décédé jeudi 28 mai 2020, sera enterré en Corse lundi 8 juin. L'humoriste reposera à Lumio, un petit village qu'il aimait tant et dans lequel il avait ses habitudes.
Jeudi 28 mai 2020, Guy Bedos est mort à l'âge de 85 ans, comme annoncé par son fils Nicolas Bedos sur les réseaux sociaux. Celui-ci a raconté ses derniers instants à ses côtés dans une lettre lue par Augustin Trapenard ce dimanche 1er juin sur France Inter dans le programme Lettres d'intérieur, l'occasion d'apprendre au passage qu'un hommage sera rendu à l'humoriste à l'église Saint-Germain jeudi 4 juin avant qu'il ne soit enterré en Corse lundi 8 juin, comme il le souhaitait.
"On va t'emmener où tu voulais, c'est toi qui dictes le programme, c'est toi qui conduis sans permis. D'abord à l'église Saint-Germain, tu n'étais pas très pote avec les religions, mais les églises, ça t'emballait," a noté Nicolas Bedos dans sa magnifique lettre. "Puis on t'envole en Corse, dans ce village qui te rendait un peu ta Méditerranée d'Alger."
Guy Bedos était un habitué de la Corse où il aimait passer ses étés et où il avait ses petites habitudes avec sa famille.
Nicolas Bedos a annoncé sur Twitter qu'une cérémonie à la mémoire de son père Guy Bedos, mort le 28 mai, était prévue à Paris le jeudi 4 juin à 14h30.Un dernier hommage sera bientôt rendu à Guy Bedos, décédé le jeudi 28 mai à l'âge de 85 ans. Son fils, Nicolas Bedos, qui avait également officialisé sa disparition, a annoncé sur Twitter qu'une cérémonie religieuse était prévue le jeudi 4 juin à l'église Saint-Germain-des-Prés. "Il n'était pas très pote avec la religion mais très ému par les églises", a écrit Nicolas Bedos, concluant son tweet par un "à jeudi", comme pour donner rendez-vous à ceux qui aimaient et admiraient son père.
Après cette cérémonie hommage, la dépouille de Guy Bedos sera acheminée vers la Haute-Corse. L'humoriste et comédien avait acquis une concession dans le cimetière de Lumio, en Balagne. Il disait que c'était son "Algérie de rechange" (il est né à Alger et y a vécu jusqu'à ses 16 ans).
Guy Bedos rêvait d'une "foule immense"
pour ses obsèques
La toute dernière photo de Guy Bedos le 25 décembre 2019.
Photo de son fils Nicolas
Guy Bedos, qui était un fervent défenseur de l'euthanasie, savait ce qu'il voulait pour la fin de sa vie comme pour ses obsèques. Il avait confié à Serge Moati en 2016 qu'il souhaitait que l'épitaphe "il dort enfin" soit inscrite sur sa tombe. Il voulait aussi qu'une "foule immense" vienne lui dire adieu. Les restrictions sanitaires liées au coronavirus ne devraient malheureusement pas permettre de réaliser ce dernier souhait.
En guise de conclusion rappelons le Guy Bedos de sa jeunesse
Guy Bedos en 1955
Guy Bedos, l’Algérien
Né le 15 juin 1934 à Alger, mort le 28 mai 2020, Guy Bedos grandit dans la ville de Souk Ahras, « la protégée des Lions », dans l’Algérie coloniale. Il se construit en opposition avec sa famille pied-noir qui tente de l’élever dans la haine de l’Arabe et du Juif.
Celui qui se revendiquait Algérien s’estimait « rescapé de sa jeunesse".
« Je me suis construit absolument contre ce que j’ai subi, confiait-il dans A Voix Nue sur France Culture. Dans son livre Mémoire d’outre-mère, en 2005, il faisait en effet le récit d’une enfance difficile dès l’incipit : « Je n’ai pas rêvé. J’ai bien vu ma mère frapper mon père avec un marteau. Je dois avoir entre deux et trois ans… », écrivait-il alors.
A 16 ans, il quitte avec sa mère et ses deux sœurs jumelles l’Algérie, à laquelle il vouera toujours un profond attachement : « C’est mon pays pour toujours, je suis attaché à ce pays. […] Moi, j’étais un Algérien mais mes parents ne l’étaient pas. Je n’avais pas le droit de recevoir mes amis algériens chez moi. On ne mangeait pas de couscous, on mangeait de la daube. On était raciste jusque dans les menus. J’ai découvert le couscous et certains plats algériens lorsque enfin on a décidé de me mettre en pension au lycée de Bône (Annaba) ».Le refus de la guerre d’Algérie
Quand la guerre d’Algérie rattrape le jeune comédien, à vingt ans, il refuse de faire son service militaire. « Plutôt crever que d’aller tirer sur mes copains », clame-t-il. Il évite de peu la prison et se fait réformer pour maladie mentale, accomplissant là son premier acte de désobéissance politique. « Je me suis servi de mes petits talents d’acteur et aussi d’une extraordinaire conviction : je ne voulais pas faire cette guerre, je ne voulais pas rester dans cette caserne, je ne voulais pas être militaire ».
Celui qui n’acceptait pour seule définition du rire que celle du philosophe Kierkegaard, « L’humour est la politesse du désespoir », a toujours défendu ses convictions propres, antiracisme en tête, en militant auprès de nombreuses organisations, de la Ligue des Droits de l’Homme à Droit au logement ou pour le Droit de mourir dans la dignité.Retour au pays, entre nostalgie et colère
En 1988, le pied-noir revient chez lui, dans un pays qu’il n’a jamais connu indépendant. Entre nostalgie et colère face aux nouveaux intégrismes. Il fait un constat : « Il y a une sorte de dualité en moi, j’étais pour l’indépendance de l’Algérie, mais je n’étais pas pour qu’elle finisse comme ça. Mais en même temps, leur excuse, c’est ça : dictature religieuse ou dictature militaire. Si les militaires n’étaient pas là, ce seraient les religieux, donc c’est la peste ou le choléra ».
« Il m’arrive de souhaiter la mort parfois, pas des autres, pas tout le temps, pas avec n’importe qui… de souhaiter ma mort, comme une délivrance de tout ce qui me choque, de ce qui me blesse dans la vie, dans la société. La mort, telle que je la vois, c’est le sommeil », confiait-il en 2014 dans l’émission A Voix nue sur France-Culture.Salut l'artiste ! Tu resteras pour beaucoup d'entre nous
dans nos coeurs
« Daniel Balavoine : « L’Aziza » ou le plaidoyer anti-raciste *** Il doit se retourner dans sa tombe en voyant la France d'aujourd'hui !!!"Bougnoules", "fils de putes de juifs" : un policier porte plainte contre ses collègues »
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