• Conférence de l’historien Gilles Manceron : «Après le cas Maurice Audin, d'autres dossiers historiques à régler»

     

    Conférence de l’historien Gilles Manceron : «Après le cas Maurice Audin, d'autres dossiers historiques à régler»

    Conférence de l’historien Gilles Manceron : «Après le cas Maurice Audin, d'autres dossiers historiques à régler»

     Les principaux dossiers liés à la guerre d'Algérie doivent «être pris en charge sérieusement et rapidement», a estimé dimanche, à Alger, l'historien français Gilles Manceron, insistant sur le rôle «important» que doivent jouer les sociétés civiles algériennes et françaises dans le travail de mémoire. Invité par le 23e Salon international du livre d'Alger (Sila), ouvert mardi, l'historien a animé une rencontre intitulée «Maurice Audin... et les autres?» au cours de laquelle il est revenu sur le travail de mémoire mené par la société civile, en France, pour aboutir à la reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 et de la responsabilité de l'Etat français dans la disparition de Maurice Audin, mort sous la torture, en juin 1957.En septembre 2018, le gouvernement français avait reconnu officiellement que Maurice Audin, jeune universitaire, militant de la cause algérienne, était «mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France». Les autorités politiques françaises avaient également annoncé l'ouverture des archives sur les disparus civils et militaires, français (comme) algériens.
     

    À ce propos, l'historien a appelé les sociétés civiles, algérienne et française, à continuer le travail de mémoire pour faire connaître «les massacres de masse commis par le système coloniale» et les porter à la connaissance de l'opinion publique.
    L'auteur de La triple occultation d'un massacre (ouvrage dédié aux massacres d'Algériens, le 17 octobre 1961 à Paris, a indiqué que ce travail de mémoire doit se focaliser, après l'affaire Maurice Audin, sur les quatre principaux dossiers, selon lui, de cette période : «Les disparus civils et militaires, français et algériens, la restitution des archives, la pleine reconnaissance des essais nucléaires et la restitution des crânes et restes humains des résistants algériens conservés en France».
    Pour lui, ce travail peut également éclairer l'opinion publique française qui, dit-il, «vit à l'isolement de ce qui se fait dans ce domaine et ignore tout» des quatre principaux dossiers, si ce n'est les «déclarations d'officiels algériens», rapportées par la presse.
    Il a également appelé à une plus grande transparence dans le traitement «des dossiers liés à l’histoire de la guerre pour l’indépendance de l'Algérie : ce travail «ne doit pas rester dans le secret des commissions mixtes» algéro-françaises, a-t-il insisté.
    Inauguré mardi, le 23e Sila se poursuit jusqu'au 10 novembre, avec des rencontres thématiques sur le livre et l'édition ainsi que sur l'histoire, coïncidant avec la célébration du soixantenaire de la création du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne).

    SOURCE : http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/130319

     

    Gilles Manceron appelle la France à lire l’histoire

    de son passé colonial 

    L’Historien français Gilles Manceron a appelé une nouvelle fois la France à regarder son histoire en face pour les exactions et les “crimes de guerre”, qu’elle a commis durant les 132 années de domination de l’Algérie.

    Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il estime que “pour tourner la page” il faudrait que la France lise l’histoire de son passé colonial “afin de régler ce contentieux historique avec l’Algérie” et d’autres pays à avoir été dominés par elle.

    Pour lui, cette reconnaissance devrait permettre “une ère nouvelle, une normalisation” des relations, chose, dit-il, qui ne pourrait véritablement se faire, “tant qu’il n’y a pas une reconnaissance complète du crime qu’a été la colonisation”.

    Parmi les crimes de guerre commis en Algérie “par la République Française”, Gilles Manceron mentionne la “pratique organisée de la torture”, de même que les disparitions et assassinats “dissimulés”, laissant des familles dans l’ignorance de ce qui est arrivé à leurs proches.

    De la récente reconnaissance du meurtre, par l’Armée Française, du militant anticolonialiste, Maurice Audin, l’intervenant la considère comme un premier pas, “très tardif”, mettant fin à 61 ans de “mensonges d’Etat”, en même temps qu’une reconnaissance de la “pratique organisée de la torture” en Algérie.

    Commentant, par ailleurs, le “décompte” fait par l’ancien préfet d’Alger, Paul Teidjen, à propos de la disparition “brutale” de plus de 3.000 Algériens, durant la seule Bataille d’Alger, il souligne que ces derniers attendent qu’on mette enfin des noms sur leur visage. Il signale, à cet effet, qu’un site internet dénommé 1000autres.org, reçoit régulièrement des quantités de témoignages et de photographies qu’il met en ligne.

    Pour cet l’historien, il y a nécessité pour les chercheurs, Français et Algériens, d’avoir accès aux archives, aux fonds, ainsi qu’aux témoignages de soldats, auxquels l’Armée Française a imposé une “consigne de silence”. “Il y a, dit-il, des appelés qui ont découvert des choses qu’ils ne soupçonnaient pas” et dont les Français sont encore ignorants.

    Pour ce militant de défense des Droits de l’Homme, la colonisation comme ”œuvre civilisatrice” et de diffusion de la “civilisation” a été un mensonge, un discours “falsifié”. La belle devise de la Révolution Française, “Liberté, égalité, fraternité”  n’a, signale-t-il, pas été mise en pratique dans les colonies, notamment pour ce qui concerne l’Algérie.     

    SOURCE : https://www.huffpostmaghreb.com/entry/gilles-manceron-appelle-la-france-a-lire-lhistoire-de-son-passe-colonial_mg_5be15f8fe4b01ffb1d05c6e9?utm_hp_ref=mg-politique-algerie 

     

    « Lorsque l’Eglise catholique et la Grande Muette sont « kif kif bourricot » dans les actes de pédo-criminalité et de violences sexuellesAlgérie. La mémoire de Maurice Audin miroir d’une identité plurielle »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Novembre 2018 à 11:06

    En matière de torture je n'ai pas assisté à une quelconque séance. Par contre on m'a donné à garder des Algériens qui avaient été tabassés la nuit précédente. Ils avaient été arrêtés parce qu'ils habitaient un douar près duquel avaient été sciées les poteaux téléphoniques de la ligne qui reliait la première batterie du 1/66ème RA à la batterie de commandement et de service.

    Par la suite a été construit en dehors du cantonnement un local destiné aux interrogatoires.

    J'ai par ailleurs su qu'un chibani victime d'une balle lors d'un accrochage avait été laissé sans soins et était mort le lendemain.

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