• Danielle Mérian, la militante qui a ému la France *** La torture que son mari a connu pendant la guerre d'Algérie la aussi beaucoup influencé mais pas que...

     

    Danielle Mérian, la militante

    qui a ému la France

    ***

    La torture que son mari a connu

    pendant la guerre d'Algérie

    la aussi beaucoup influencé mais pas que...

    Danielle Mérian, la militante qui a ému la France *** La torture que son mari a connu pendant la guerre d'Algérie la aussi beaucoup influancé mais pas que...

    Danielle Mérian née en 1938 a 85 ans cette année 2023

    Révoltée par les crimes commis pendant la guerre d’Algérie, Danielle Mérian a commencé à militer à l’ACAT en 1975. Cette avocate passionnée par le combat pour les droits de l’homme lutte sur tous les fronts : disparus d’Argentine, abolition de la peine de mort, condition des prisonniers en France… Souvenirs d’une éternelle «Acatienne»

    Attentats à Paris. Danielle Mérian, la dame qui a ému

    le web, se livre

    Elle s’appelle Danielle Mérian. Interviewée devant la salle de spectacles après la tuerie du Bataclan, cette ex-avocate a parlé de fraternité pour repousser la peur. Et a réconforté plein de gens.

    Souvenez-vous. C’était le lundi après le massacre. Comme des milliers de Parisiens, Danielle Mérian qui habite plus bas, sur le boulevard Richard-Lenoir, était venue déposer une brassée de roses. Un micro s’est tendu. BFM TV. « Madame, pourquoi êtes-vous là ? »

    Et les mots ont jailli, magnifiques, de la bouche de cette bourgeoise en apparence collet-monté. Devant le parterre de bougies où flottaient des exemplaires de Paris est une fête, elle a dit : « C’est très important d’apporter des fleurs à nos morts. C’est très important de lire plusieurs fois le livre d’Hemingway qui est une belle réponse à Daech (...) Nous fraterniserons avec les 5 millions de musulmans qui exercent leur religion librement et nous nous battrons contre les 10 000 barbares qui tuent, soi-disant au nom d’Allah. »

    Vingt-huit secondes. Ses paroles ont fait le tour du monde, relayées par d’autres télés, les réseaux sociaux. « C’était mon premier micro-trottoir », fait remarquer la dame qui vous reçoit près d’un an après dans son appartement parisien. À 78 ans : un détonnant mélange de rigueur et d’humour au-dessus du rang de perles.

    " Mon père doit bien rire"

    « Quelle aventure ! », commente-t-elle, au milieu des meubles et tableaux de famille. Depuis plusieurs années, les remerciements, les embrassades, les selfies se sont enchaînés, dans la rue. Émanant « de jeunes, de vieux, de musulmans, de catholiques, de juifs et d’athées… ». Pas de fausse pudeur, Danielle Mérian savoure. Et se dit que « là où il est », son père, le résistant et journaliste Claude Darget, « doit bien rire ». « Il présentait le 20 h du temps où il n’y avait qu’une chaîne de télévision (dans les années 1950-1960). Je détestais me promener avec lui. C'était un don juan et tout le monde le reconnaissait. Je me disais : "Pour vivre heureuse, vivons cachée". » 

    Danielle Mérian, la militante qui a ému la France *** La torture que son mari a connu pendant la guerre d'Algérie la aussi beaucoup influencé mais pas que...

    "Je suis votre soldat"

    Des plateaux télé, sa fille en a fait peu en 2016. Elle a notamment refusé de rencontrer Bernard Cazeneuve dans Des Paroles et des actes. « Je trouve la société civile beaucoup plus brillante que nos politiques ! » Mais sous d’autres projecteurs, le comédien Omar Sy lui a dit qu’elle était « kiffante ». En coulisses, il a ajouté : « Je suis votre soldat ». La promesse est allée droit au cœur de cette combattante, qui n’est pas née des dernières tempêtes de l’histoire. Danielle Mérian milite depuis des années au sein de l’Association des chrétiens contre la torture, Parcours d’exil et SOS Africaines en danger. Mère de deux enfants (qui travaillent l’un auprès des réfugiés, l’autre auprès des handicapés), elle a adopté récemment un réfugié politique camerounais. À Noël, « par solidarité », elle a amené toute la famille réveillonner à La Bonne Bière, l’un des bars meurtris par la fusillade de novembre.

    « Quand on me donne la parole

     je la prends ! »

    Sa vie d’engagements, elle la raconte dans un petit livre écrit en collaboration avec l’écrivaine Tania de Montaigne, à la demande des éditions Grasset. On s’étonne de la démarche : elle y livre beaucoup de son intimité. Elle justifie : « Moi, quand on me donne la parole, je la prends ! » Normal, pour une ancienne avocate (spécialisée en droit de la famille). Un titre qu’elle revendique plus fièrement que le surnom de Mamie Danielle dont on l’a familièrement affublée après le Bataclan. « Grand-mère, je le suis avec bonheur, mais c’est ma vie privée ! » Pendant trois mois, Tania de Montaigne est allée l’enregistrer, chez elle, deux heures par semaine. « Une Badoit et en avant ! » L’auteure de Noire est tombée sous le charme de cette femme « libre et surtout curieuse. Curieuse de la vie et intrigante, car jamais là où on l’attend. » « Féministe convaincue », Danielle Mérian sait, pour être issue de l’aristocratie du côté paternel, de la paysannerie par sa mère, « que les femmes en ont bavé dans tous les milieux ».

    Ennemie du prêt-à-penser

    Au cœur de ses engagements, il y a la découverte, à 7 ans, dans un tiroir secret de son père, des photos des camps de concentration qu’il avait contribué à libérer, avec l’armée canadienne. Et aussi le souvenir de femmes tondues, sur le boulevard, à la Libération. « Voir très tôt ce que l’homme peut faire à l’homme m’a sûrement déterminée à être la voix des sans voix », dit-elle. La guerre d’Algérie a aussi été déterminante. Son défunt mari, l’amour de sa vie, s’y est trouvé impuissant face à la torture. La blessure a marqué tous leurs engagements de couple. « Ennemie du prêt-à-penser », Danielle Mérian ne considère pas son témoignage comme un énième « Engagez-vous » adressé à la jeunesse. Elle aimerait juste qu’il soit « une ombrelle sous laquelle s’abriter quand la terreur frappera à nouveau, quand il paraîtra plus simple de rejeter que d’embrasser. Ensemble, on est plus forts », martèle-t-elle. Et au fait, que pense-t-elle des représentants de la vieillesse, des gens de son âge et un peu plus, qui ont connu la guerre enfants ou adolescents ? La réponse de cette admiratrice de Stéphane Hessel fuse, avec la même véhémence que devant le micro de BFM : « Je ne com-prends-pas que des gens qui ont connu l’exode, qui ont fui devant l’ennemi, qui ont vu brûler leurs maisons, qui avaient faim et soif sur les routes, et qui se faisaient bombarder : je ne com-prends-pas que les mêmes puissent ne pas ouvrir leurs bras aux migrants ! » 

     

     

    « Pourquoi balbutie-t-on autant sur la colonisation ?"J'ai des problèmes physiques" : pourquoi Serge Lama met un terme à sa carrière »

  • Commentaires

    1
    Danièle Ponsot
    Dimanche 17 Septembre 2023 à 18:53

    Une belle personne!

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :