• Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

     

    Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

    Je rentre d’un repas familial et en ouvrant mon ordinateur deux amis m’apprennent qu’une adhérente du Comité Vérité et Justice pour Charonne venait de décéder, il s’agit d’Huguette Azavant. J’ai recherché sur mon blog et son nom apparait dans plusieurs articles, alors j’ai choisi de vous rappeler celui-ci tout en présentant à la famille d’Huguette et ses nombreux amis mes très sincères condoléances.

    Michel Dandelot

     

    À l'époque, l'affaire avait fait grand bruit. Alfred Locussol, fonctionnaire, était assassiné à Alençon par deux membres de l'OAS. Les divers partis de gauche lui rendent hommage le 4 janvier 2012. 

    Le Parti communiste et divers mouvements de gauche rendent hommage à l'un des leurs « afin de matérialiser le souvenir d'Alfred Locussol, commente Pierre Frénée. Nous avons prévu une expo de documents à la salle Baudelaire le 4 janvier, de 14 à 18 h. De 18 à 20 h, nous organisons une table ronde avec historiens, chercheurs et des représentants des organisations qui appelèrent à manifester contre l'OAS après son assassinat. Tous les publics sont invités, bien sûr. Nous souhaitons rencontrer des témoins de cette époque. Qu'ils n'hésitent pas à nous contacter ».

    L'affaire Locussol avait fait grand bruit à Alençon. Le 3 janvier, à l'heure du repas, alors qu'il déjeunait avec sa soeur, Alfred Locussol, fonctionnaire, est assassiné dans sa maison par un jeune homme qu'il vient de faire entrer dans son salon. Une voisine de Locussol a vu un jeune homme brun, très élégant, se diriger vers la gare. Il ne se soucie pas des cris de la soeur. Un indice qui n'échappera pas au commissaire principal René-Louis Quellec, appelé sur les lieux... À l'hôtel de Rouen, face à la gare, deux jeunes gens consomment une boisson avant de monter dans le train pour Le Mans. Le commissaire comprend vite qu'il s'agit très probablement des assassins. 

    Arrêtés dans la gare du Mans 

    Quellec, qui avait lui-même perdu un de ses amis, Roger Gavoury dans un assassinat par « un commando Delta » de l'OAS, prend l'affaire à bras-le-corps. Il alerte ses collègues du Mans. Les deux suspects sont arrêtés à la gare mancelle, moins de deux heures après l'attentat. Il s'agit de Paul Stephani, 25 ans, engagé dans l'OAS « sans condition » pour toucher 70 000 F par mois, à l'époque. C'est lui qui aurait tiré sur Locussol. Son complice, Robert Artaud, fils de bonne famille, intégriste catholique, accompagnait Stéphani. Ils sont armés et possèdent les papiers destinés au contact parisien de l'OAS d'Alger. 

    Les policiers découvrent également une liste de nombreux noms, tous communistes. Probablement des hommes à abattre. Grâce à ces documents, le contact parisien est arrêté : un ancien de l'armée qui a servi en Indochine et en Algérie. On découvre alors sa double identité : « capitaine de Régis » et « Yves Van den Bruke ». 

    La place Foch sous protection policière 

    Les deux hommes sont présentés le 9 janvier au juge d'instruction d'Alençon. Tous deux sont inculpés d'homicide volontaire. La place Foch est mise sous haute protection policière. Ils sont transférés à la maison d'arrêt de Rouen. Ils comparaissent devant la cour d'assises de l'Orne en juillet 1962. Stephani est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, Artaud à 5 ans (ce dernier bénéficie d'une grâce présidentielle en avril 1966). Stephani est libéré en mars 1968. 

    Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

    La maison où fut assassiné Alfred Locussol à Alençon au 13, avenue Wilson, à l'époque, au 27 aujourd'hui, la numérotation ayant évolué. 

     

    HOMMAGE D'HUGUETTE AZAVANT

    A ALFRED LOCUSSOL

    Alençon, 4 janvier 2012 

       

    Hommage à la mémoire de M. Alfred Locussol 

    assassiné par l’OAS le 3 janvier 1962 à Alençon 

      

    * 

      

    Communication du Comité vérité et justice pour Charonne 

    lue, en l’absence de Madame Huguette Azavant, 

    par Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO, 

    lors de la conférence organisée en salle de la Halle aux toiles à Alençon (Orne) 

    le mercredi 4 janvier 2012 (de 18 h 00 à 20 h 00) 

    en présence de M. Joaquim Pueyo, maire, 


     

    « En tant que membre du Comité Vérité et Justice pour Charonne, pour des raisons personnelles, je ne peux participer à l’hommage rendu à Alençon, ce 4 janvier 2012, à Alfred Locussol, lâchement assassiné par les tueurs de l’OAS, il y a cinquante ans. 


    Dans la période actuelle, chargée d’incertitudes et d’inquiétudes, par la montée des populismes, source de tous les dangers, à l’heure où fleurissent les stèles dédiées à la mémoire de sinistres assassins, membres de l’OAS, et dont une partie de l’opinion voudrait faire des héros, où la tentation est grande de réécrire l’histoire, de nous démontrer les aspects positifs de la colonisation, alors que l’on sait que pour les peuples colonisés de l’Indochine à l’Algérie, en passant par l’Afrique, ce fut un long chemin de misère, de spoliations, de terreur, nous devons nous souvenir de toutes celles et ceux qui furent victimes directes ou indirectes de ces activités criminelles. 

    Alfred Locussol fut de ceux-là. 


    Expulsé d’Algérie essentiellement en raison de son appartenance politique, il fut parmi les cibles privilégiées de l’OAS, qui après avoir mis à feu et à sang l’Algérie tentait d’instaurer un climat d’insécurité et de terreur sur le territoire métropolitain, avec à terme l’application de son programme de gouvernement, d’inspiration authentiquement fasciste. 

    Pour l’OAS l’assassinat d’Alfred Locussol devait être un exemple. 

    Cinq semaines plus tard, neuf manifestants trouvaient la mort au métro Charonne à Paris. Ils étaient là pour crier « ASSEZ » suite à une série d’attentats survenus la veille, pour demander la Paix en Algérie et la mise hors d’état de nuire de l’OAS. 

    Le pouvoir en place tenta de se retourner contre eux. 

    Les responsables de ces massacres bénéficièrent des lois d’amnistie pour ceux qui furent arrêtés et condamnés ; d’autres ne furent jamais inquiétés. 

    Aussi dans notre dernier bulletin nous tenions à rendre hommage à Alfred Locussol et rappeler qui il était. 

    En nous associant à celui qui lui est rendu ce soir, à Alençon, nous lui dédions cette phrase de Pierre Paraf, dont nous avons fait notre devise : 

      

    « la pire offense que l’on peut faire aux victimes, c’est l’oubli » 

    Pour le Comité Vérité et Justice pour Charonne

    Huguette AZAVANT

     


     
     

    Hommage à Huguette Azavant, décédée 

    le 23 juin à 86 ans

    Décès d'Huguette Azavant adhérente du Comité Vérité et Justice

    Elle avait vu le jour le 10 décembre 1931, vingt-quatre heures avant la naissance du Commonwealth !

    L’image ci-dessus de notre chère Huguette Azavant au côté de Delphine Renard est représentative du combat qui a été le sien depuis sa participation, le 8 février 1962, à cette manifestation qui s’est si dramatiquement conclue à la station de Métro Charonne et au cours de laquelle elle a été elle-même blessée.

    Elle a animé avec énergie, autorité et efficacité le Comité Vérité et Justice pour Charonne.

    Elle était membre du conseil d’administration de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO), au sein de laquelle son militantisme a eu maintes fois l’occasion de s’exprimer : à Paris certes, mais aussi à Alençon, à Belfort, à Évian et dans le département de l’Hérault.

    À ce titre, elle s’est particulièrement investie dans la défense du souvenir d’Alfred Locussol, haut fonctionnaire assassiné le 3 janvier 1962 à Alençon au sujet duquel nous étions, elle et moi, allés à la rencontre d’Henri Alleg, à son domicile de Palaiseau, un certain 18 novembre 2011 : un grand moment, caractérisé par une leçon d’histoire vécue et de conduite automobile par l’auteur de La Question !

    Elle incarnait la résistance : non seulement au mensonge d’État, au crime d’État, mais aussi à la maladie qu’elle a combattue vaillamment, sans jamais perdre le sourire ni le sens de l’ironie.

    Notre dernier échange, par SMS, remonte au 9 juin : elle m’y faisait part de son hospitalisation à Saint Antoine, non loin de ce 20e arrondissement de la capitale dont elle aimait faire découvrir, à la manière d’un guide-conférencier, l’aspect "campagnard".

    Elle s’est éteinte hier, un 23 juin, comme Odile Versois, la sœur de la manifestante anti-OAS du 8 février 1962 Marina Vlady.

    J’adresse mes condoléances sincèrement émues à la famille d’Huguette et à ses amis qu’elle avait si nombreux.

    Puisse la démarche dans laquelle elle s’était engagée avec tant de ferveur se poursuivre et puisse la criminelle responsabilité de l’État dans la tragédie de Charonne être officiellement reconnue.

    Jean-François Gavoury

    Président de l’ANPROMEVO 

     


     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 26 Juin 2018 à 10:31

    En octobre 2009 j'avais participé à Béziers à une journée qu'avait animée Huguette Azavant sur le thème "La CGT et la guerre d'Algérie". On eut lire sur mon blog le compte-rendu de cette initiative. Lien http://cessenon.centerblog.net/6568795-la-cgt-et-la-guerre-d-algerie

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