François Nadiras tu me manques !!!
Toi qui as mis en ligne une centaine d’articles concernant le grand historien anti colonialiste Gilbert Meynier qui vient de nous quitter… Tu me manques vraiment car si tu avais été là je suis convaincu que tu n’aurais pas oublié de nous commenter la disparition de Gilbert Meynier quelques semaines seulement après son épouse… Et là je suis extrêmement surpris car le premier à nous avoir alerté fut Benjamin Stora, triste information aussitôt relayée par plusieurs quotidiens algériens, puis par l’un de ses amis l’ecclésiastique Christian Delorme, hommage à Gilbert Meynier, au début de l'émission "La Fabrique de l'histoire", sur France Culture et enfin l’ancien député Bernard Deschamps… Mais pas une ligne dans la presse française ne signale la disparition du grand historien, pas une ligne sur des sites et des blogs se considérant anti colonialistes, amis du peuple algérien, aucun commentaire d’autres historiens ou personnalités anti colonialistes… Pourquoi ?
Comme me l’a dit Jean-François Gavoury président de l’ANPROMEVO qui s’étonne aussi « IN-COM-PRE-HEN-SI-BLE ! On n’est vraiment peu de chose »
Merci François Nadiras de nous avoir tant parlé de Gilbert Meynier avant ta regrettable disparition et la sienne.
Michel Dandelot
Histoire coloniale et postcoloniale
Depuis le début des années 2000, le site internet « ldh-toulon.net » a été animé, jusqu’à son décès le 28 août 2017, par François Nadiras, militant de la Ligue des droits de l’Homme dans cette ville. Ce site traitait à la fois de l’actualité des droits de l’Homme et de la connaissance de l’histoire coloniale, car son animateur pensait que la méconnaissance et les mythes de ce passé étaient l’une des bases majeures des idéologies d’extrême droite influentes dans la région, et, au-delà, une question générale importante. Désormais, deux sites poursuivent son action : le présent site histoirecoloniale.net - dont la version actuelle est provisoire, ses responsables en préparent une autre, plus fonctionnelle - et le site section-ldh-toulon.net.
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« Gilbert Meynier »
Articles (157)
Ci-dessous les premiers articles mis en ligne par françois nadiras :
France-Algérie : histoire et enjeux politiques, par Gilbert Meynier et Eric Savarèse.
Benjamin Stora nous apprend le décès
de Gilbert Meynier
aujourd’hui 13 décembre 2017
Voici son message
" Le décès aujourd'hui de Gilbert Meynier, grand historien de l'Algérie, est une terrible et cruelle nouvelle. Nous nous sommes vus pour la dernière fois à Vaulx-en-Velin en octobre 2017, pour la journée d'hommage du 17 octobre 1961. Je l'aimais beaucoup. "
Benjamin Stora
Gilbert Meynier est un historien français né en 1942 à Lyon , professeur émérite à l’Université Nancy II depuis 2002. C'est un spécialiste de l'histoire de l'Algérie.
Gilbert Meynier milite contre la guerre coloniale dès 1957. Après l’indépendance, il est moniteur d’alphabétisation, puis coopérant à l’université de Constantine pendant trois ans.
Nous devrions avoir plus d’informations demain.
Le courage d'informer – Site d'informations en Algérie
Gilbert Meynier, l’historien spécialiste
de l’histoire d’Algérie, nous quitte.
L’historien et spécialiste de l’histoire d’Algérie, Gilbert Meynier, est décédé aujourd’hui à l’âge de 75 ans.
Cette triste nouvelle a été annoncée, via les réseaux sociaux, par ses amis, à l’instar de l’historien Benjamin Stora.
Professeur émérite à l’université Nancy II depuis 2002 et spécialiste de l’histoire de l’Algérie., Gilbert Meynier, est un historien français né en 1942 à Lyon.
Gilbert rejoint son épouse Pierrette, grande militante des droits de l’homme, disparue il y a seulement quelques semaines.
En réaction à cette triste nouvelle, l’historien Benjamin Stora a publié en fin d’après midi sur son compte facebook ce message; « Le décès aujourd’hui de Gilbert Meynier, grand historien de l’Algérie, est une terrible, et cruelle, nouvelle. Nous nous sommes vus pour la dernière fois à Vaulx en Velin en octobre 2017, pour la journée d’hommage du 17 octobre 1961. Je l’aimais beaucoup. Benjamin Stora »
Parmi les ouvrages de Gilbert Meynier consacrés pour l’Algérie;
L’Algérie révélée, la première guerre mondiale et le premier quart du XXe siècle, Genève, Droz, 1981.
L’Algérie contemporaine. Bilans et solutions pour sortir de la crise, G. Meynier (dir.), Paris, L’Harmattan/Le Forum IRTS de Lorraine, 2000
Histoire intérieure du FLN, Paris, Fayard, 2002.
En collaboration avec Mohammed Harbi, Le FLN, documents et histoire 1954-1962, Paris, Fayard, 2004.
Algérie dans l’histoire pour ceux de là-bas et d’ici, du Néolithique à nos jours, vol. 1 : Du Néolithique à l’avènement de l’Islam, Paris, Éditions Bouchène (à paraître).
L’Algérie des origines :De la préhistoire à l’avènement de l’Islam, Paris, La Découverte, 2007
En co-direction avec Frédéric Abécassis, Pour une histoire franco-algérienne. En finir avec les pressions officielles et les lobbies de mémoire, Paris, La Découverte, 2008
L’Algérie, cœur du Maghreb classique. De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, 2010.
La rédaction de la Voix d’Algérie présente ses sincères condoléances à sa famille et ses proches.
La rédaction.
Puisque pour le moment seul Benjamin Stora et la presse algérienne ont réagi à la disparition de Gilbert Meynier voici l’hommage rendu par un ami algérien à son épouse
Hommage à Pierrette Meynier
Mon cher Gilbert Meynier, c'est avec une immense tristesse que j'apprends le décès de Pierrette, votre compagne, paix à son âme. En ces instants de profonde douleur, je me souviens de ces instants passés ensemble dans le Dahra, chez les descendants de la tribu des Ouled Riah. Me reviennent ces mots prononcés avec douceur sur les migrations, face un parterre de la société civile mostaganémoise et devant un parterre d'étudiants venus de toutes parts s'abreuver à son immense savoir de la terrible condition humaine. Je me souviens également de cette escapade réparatrice dans une ancienne cave du Dahra, là où des crus du terroir nous furent proposés par un de mes anciens et brillants élèves en agronomie. Me reviennent aussi à l'esprit ses interminables discussions avec les jeunes candidats à la migration clandestine...Ce furent des instants de complicité feutrée dont on garde à jamais les vivifiants souvenirs. Mon Très Cher Gilbert, mes singulières prières, empruntées à une religion en devenir, vous accompagnent ainsi que votre honorable et éplorée famille. Avec ma plus profonde compassion et mon incommensurable tristesse, Aziz Mouats.
Depuis le passage du géographe Felix Gautier, à la fin du 19ème siècle, c’est la première fois depuis les enfumades ordonnées par Bugeaud et exécutées par Pelissier – entre le 19 et le 21 juin 1845, que la grotte de Ghar El Frachih - lieu du terrible drame -, reçoit un citoyen français. C’est également la première fois qu’un historien ose s’engouffrer dans l’étroite ouverture de la grotte où reposent, dans un indécent désordre, les restes d’hommes, de femmes et d’enfants, enchevêtrés les uns dans les autres pour l’éternité. Après avoir parcouru le sentier à chèvres qui mène au fond de l’oued El Frachih, le groupe parmi lesquels il y avait le vieux Hammoudi, ancien travailleur émigré revenu au pays, son fils Mohammed, Ahmed le gardien du patrimoine immatériel de la région, ainsi que l’agronome Farid Ouali qui a tenu à faire ce pèlerinage sur ce lieu symbolique et douloureux de la résistance d’un peuple et de l’acharnement d’un autre. La descente à travers les bosquets de chênes Kermès rabougris par la nature du sol, n’aura pas été aisée, en raison des fortes pluies qui avaient rendu le sol glissant. Nous sommes parvenus au niveau du lit de l’oued sans aucun dégât, ce qui est une gageure. Sur les berges, accrochées aux branches de Pistachia lentiscus, les débris végétaux ramenés par le flot sont la preuve d’une crue importante.
MONSIEUR LE PROFESSEUR, CHER AMI...
Gilbert Meynier nous a quittés hier 13 décembre. Je perds un maître et un ami auquel je dois beaucoup. Il était né en 1942 à Lyon.
Ancien maître de conférences à l’université de Constantine (Algérie), professeur émérite de l’université de Nancy. Agrégé d’histoire (1966) - son directeur de thèse était André Nouschi - il a profondément marqué la recherche historique et notamment celle concernant l’Algérie.
Ses ouvrages font référence. Je citerai notamment ceux qui sont pour moi des livres de chevet : sa thèse de doctorat d’État (version complète) : L’Algérie révélée, la première guerre mondiale et le premier quart du XXe siècle (Editions Bouchène, 2015). Histoire intérieure du FLN, 1954-1962, (Fayard, Paris, 2002 et 2004; Casbah, Alger, 2003). Co-auteur avec Mohammed Harbi de Le FLN, documents et histoire 1954-1962, (Fayard, Paris, 2004 et Casbah, Alger, 2004). L’Algérie des origines. De la préhistoire à l’avènement de l’Islam, (La Découverte, Paris, 2007 et Barzakh, Alger, 2007; réédité en poche en 2010 par La Découverte)
Il avait enseigné dans les lycées d’Ussel (Corrèze); Alain Fournier à Bourges (Cher); Georges Clemenceau à Reims (Marne) et au lycée français d’Oran (lycée Pasteur) (1967-68) puis deux ans (1968-70) à l’université de Constantine. Il avait ensuite intégré l’université de Nancy 2 de 1971 à 2002.
Je n’étais pas historien de formation. Je n’avais comme bagage que celui rudimentaire que l’Ecole normale mettait alors à notre disposition conformément aux directives des fondateurs de l’Ecole publique qui recommandaient aux instituteurs – les hussards noirs de la République – d’étudier l’histoire locale des communes où ils enseignaient et où, souvent, ils remplissaient les fonctions de secrétaires de mairie.
Lorsque j’entrepris, à la retraite, des recherches sur l’histoire de la guerre d’Algérie telle qu'elle fut vécue dans le Gard, c’est Claude Mazauric, lui-même historien, professeur émérite des Universités qui me mit en contact avec le Professeur Gilbert Meynier dont il avait été le condisciple à la Faculté de Nancy. Celui-ci accepta d’emblée de me guider et j’ai depuis lors continué à bénéficier de ses conseils et de son érudition qui était considérable. Certains évoquaient son esprit caustique. C'était pour lui une façon de se protéger. Je n’en ai jamais été la cible. Il avait une disponibilité et une patience infinies. Je pouvais lui téléphoner à n’importe quelle heure, il répondait immédiatement à mes sollicitations et il était intarissable. Cette relation de maître à élève devint peu à peu une relation d’amitié empreinte de respect de ma part. La déférence que je lui témoignais en l’appelant « Monsieur le Professeur » l’énervait prodigieusement.
Lorsqu’il organisa avec Frédéric Abécassis, en 2006 à Lyon, le colloque qui se tint à l’École normale supérieure - Lettres et sciences humaines, sur le thème « pour une histoire critique et citoyenne au-delà des pressions officielles et des lobbies de mémoire, le cas de l’histoire franco-algérienne », auquel participèrent une centaine de chercheurs algériens et français, il me demanda de présenter une communication sur les soldats français du contingent à partir de l’exemple du jeune ouvrier communiste insoumis d’Aigues-Mortes Marc Sagnier.
Je ferai par la suite la connaissance de Pierrette son épouse elle-même disparue le 03 novembre dernier. Pierrette, parallèlement à sa carrière d’enseignante était une militante de la CIMADE au sein de laquelle elle assuma d’importantes responsabilités en Rhône-Alpes.
Gilbert Meynier vint à plusieurs reprises dans le Gard. Il accepta notamment de piloter le comité scientifique et de conclure le colloque franco-algérien que France-El Djazaïr organisa en 2012 à Nîmes sur l’histoire de La fédération de France du FLN (1954-1962). Nous l’avions également invité pour une signature et une conférence à la fac Vauban sur L’Algérie révélée en 2015. Gilbert et Pierrette étaient tous les deux de culture protestante et je leur fis découvrir le Rassemblement du Désert à Mialet en 2007.
Fin octobre, je téléphonai à Lyon pour prendre de leurs nouvelles. C’est Pierrette qui me répondit. Elle m’indiqua que Gilbert était à Paris pour une conférence bien qu’il portât une poche à la suite de son opération de la vessie. Nous avons longuement parlé des migrants subsahariens en Algérie dont elle suivait de près la situation. En fond sonore, j’entendais des voix joyeuses, celles de ses petits-enfants. Elle était, me dit-elle, en parfaite santé. Quatre jours plus tard j’apprenais son décès, victime d’un AVC. Gilbert ne lui aura survécu que 40 jours.
En ces heures cruelles, je pense très fort à leurs enfants et petits-enfants.
Bernard DESCHAMPS
Ancien député
14/12/2017
SOURCE : http://www.bernard-deschamps.net/2017/12/monsieur-le-professeur-cher-ami.html
Hommage de Christian Delorme
L’historien Gilbert Meynier n’est plus
L’historien français et un des spécialistes de l’histoire de l’Algérie, Gilbert Meynier n’est plus. Il est décédé, ce mercredi 13 décembre, à l’âge de 75 ans. C’est ce qu’a annoncé l’un de ses amis, le prêtre français de l’archidiocèse de Lyon, Christian Delorme, dans un message adressé à toutes les connaissances de l’historien et sa famille.
« Quelle nouvelle, en effet, qui surgit dans nos univers personnels comme une décharge de foudre ! Nous sommes comme pétrifiés. Nous n’avons pas eu le temps de réaliser que nous étions amputés de la présence de Pierrette, et Gilbert nous fausse compagnie à son tour ! », écrit le religieux, en rappelant que l’historien avait perdu, il y a seulement quelques jours (au début du mois de novembre dernier) sa femme Pierrette.
« Ses enfants et petits-enfants, ses amis les plus proches ne peuvent qu’être abasourdis et accablés. On pense à eux évidemment très forts. (…) Nous étions cependant nombreux à nous demander : « Comment va-t-il pouvoir vivre maintenant ? Peut-on imaginer Gilbert sans Pierrette ? ». Or voilà que Gilbert a suivi Pierrette. Mort d’amour davantage que du cancer… Désirait-il autre chose ? Pouvions-nous désirer autre chose pour lui ? Impossible de répondre, bien entendu ! », ajoute-t-il encore, en décrivant Gilbert Meynier comme étant « un homme également infiniment généreux, un homme de bien qui tire sa révérence ».
« Un grand historien, dont l’œuvre consacrée aux Algériens et à l’Algérie s’avère d’une richesse immense, unique, inégalée. Les hommes et femmes d’Algérie et de France n’ont pas encore pris toute la mesure de cette œuvre, mais je suis convaincu que viendra le temps où ils lui en seront infiniment gré, et de façon durable », enchaine Christian Delorme.
Né en 1942 à Lyon, en France, Gilbert Meynier était un infatigable chercheur en histoire contemporaine. Il est connu en Algérie, d’abord par son enseignement à l’université de Constantine (1968-1970) et ensuite par ses travaux sur l’histoire de la guerre de libération. Parmi ses ouvrages les plus importants sur l’histoire de l’Algérie, il y a « Le FLN, document et histoire 1954-1962 (Fayard 2004) », réalisé en collaboration avec l’historien Mohammed Harbi et « Algérie dans l’histoire pour ceux de là-bas et d’ici, du Néolithique à nos jours ».
Emouvant hommage du prêtre Delorme à l’ami de l’Algérie Gilbert Meynier
Christian Delorme. D. R.
Par Christian Delorme – Quelle nouvelle, qui surgit dans nos univers personnels comme une décharge de foudre ! Nous sommes comme pétrifiés. Nous n’avons pas eu le temps de réaliser que nous étions amputés de la présence de Pierrette, et Gilbert nous fausse compagnie à son tour ! Ses enfants et petits-enfants, ses amis les plus proches ne peuvent qu’être abasourdis et accablés. On pense à eux évidemment très forts. Et nous reviennent en cascade les souvenirs – tous heureux – partagés avec Pierrette et Gilbert au long des années et tout récemment encore.
Les funérailles de Pierrette, c’était il y a seulement quelques jours. Gilbert, malgré le chagrin, avait été lumineux, presque irréel, guidant en partie la cérémonie au temple de la rue Lanterne, aux côtés de Jacques Walter, manifestement comblé par toutes les marques d’affection, les témoignages d’amitié. Nous étions cependant nombreux à nous demander : «Comment va-t-il pouvoir vivre maintenant ? Peut-on imaginer Gilbert sans Pierrette ?» Or, voilà que Gilbert a suivi Pierrette. Mort d’amour davantage que du cancer… Désirait-il autre chose ? Pouvions-nous désirer autre chose pour lui ? Impossible de répondre, bien entendu !
A la suite d’une femme au grand cœur, c’est un homme également infiniment généreux, un homme de bien qui tire sa révérence. Un grand historien, dont l’œuvre consacrée aux Algériens et à l’Algérie s’avère d’une richesse immense, unique, inégalée. Les hommes et femmes d’Algérie et de France n’ont pas encore pris toute la mesure de cette œuvre, mais je suis convaincu que viendra le temps où ils lui en seront infiniment gré, et de façon durable.
Cela ne cesse de se vérifier : le bien ne fait pas de bruit ! Pierrette et Gilbert, tout au long de leurs existences particulières et de leur existence commune, ont agi dans une grande discrétion, avec une admirable humilité. Mais grande aura été leur fécondité. Ils ont été des semeurs de vie, des artisans de paix, des hérauts de la justice.
Nous sommes en deuil. Et, en même temps, formidablement fiers de les avoir connus, d’avoir bénéficié de leur amitié, d’avoir été aimés par eux et de les avoir aimés. Comment pourraient-ils, dès lors, ne pas rester pour nous des vivants ?
C. D.
Christian Delorme est un prêtre français très impliqué dans le dialogue interreligieux, particulièrement avec les musulmans
Merci à Fabrice Riceputi qui nous a signalé cette émission
Hommage à Gilbert Meynier, au début de l'émission "La Fabrique de l'histoire", sur France Culture. Ecoutez les 5 premières minutes par Benjamin Stora.