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Décès de Jean-Claude Pérez dernier survivant des chefs de l'OAS
Je viens de recevoir ce commentaire sur le dernier article concernant le décès de Jean-François Gavoury, je vais donc répondre à ce M. X.Michel Dandelot
Monsieur X
Jean-Claude Pérez
Un décès est toujours triste quel que soit celui qui part.
J'ai lu sur votre blog une intolérance concernant le décès de M. PEREZ.
Il faut toujours rester humble devant ce destin qui nous concernent tous.
S’appeler M. X c’est pour moi un manque de courage.
Non je ne suis pas triste concernant le décès de Pérez ancien de l’OAS.
Benjamin Stora cite les propos de Jean-Claude Pérez à TF1 : « Nous avons fait quelques opérations, effectivement. 5000 morts, 6000 morts peut-être. C’est horrible, mais tout est horrible dans une guerre ».
Les toujours partisans de la colonisation et de l’OAS ont la douleur d’avoir perdu l’un de ceux que Germaine Tillion avait appelés « …Les singes sanglants qui font la loi à Alger »
Décès de Jean-Claude Pérez dernier
survivant des chefs de l'OAS
INFO L'ESSOR - Le docteur Jean-Claude Pérez, l'un des organisateurs de la manifestation du 24 janvier 1960 à Alger et le dernier des chefs historiques de l'OAS encore en vie, est décédé à l'âge de 95 ans.
Alger, 1er janvier 1962 : explosion d'une bombe de l'OAS dans le quartier de Bab El Oued.
Le décès - le 8 mars 2023 - de Jean-Claude Pérez, haut responsable de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), une organisation clandestine opposée à l'indépendance de l'Algérie, a été annoncé très discrètement et sans aucune référence à son passé par sa famille dans le carnet du Figaro, daté du 22 mars. Selon "la volonté du défunt, ses obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité", précise l'avis de décès. Il vivait à Six-Fours-les-Plages (Var).
Son décès été confirmé à L'Essor par l'historien Francis Mézières, spécialiste de la Guerre d'Algérie et auteur du livre "Alger, 24 janvier 1960" (Editions d'Alésia, 2018) qui relate cette manifestation d'opposants à l'indépendance au cours de laquelle 14 gendarmes mobiles avaient été tués par balles par des partisans de l'Algérie française. Selon Francis Mézières, Jean-Claude Pérez avait été l'un des organisateurs de cette manifestation mais n'avait pas participé à la fusillade.
Né le 17 janvier 1928 à Bougie (aujourd'hui Béjaïa), Jean-Claude Pérez avait exercé la médecine dans le quartier de Bab-El-Oued à Alger et avait très vite rejoint les rangs des partisans de l'Algérie française à la fin des années 1950. Il avait mené à Alger la manifestation du 24 janvier 1960, premier jour de la "semaine des barricades" marquée par sept jours de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les Européens d’Algérie.
Condamné à mort puis amnistié
Au procès des barricades, Jean-Claude Pérez avait été acquitté et avait rejoint l'OAS, créée en février 1961. il y était devenu le responsable de l'Organisation du renseignement et des opérations (ORO). L'un de ses adjoints était le lieutenant Roger Degueldre, chef des commandos Delta, au sein du bureau d'action opérationnel (BAO) de l'ORO. Les commandos Delta commirent des centaines d'assassinats et d'attentats à l'explosif en Algérie et en métropole, visant des opposants à la cause de l'Algérie française, des Algériens du FLN, des policiers et des gendarmes.
En juin 1962, le docteur Pérez avait été condamné à mort par contumace et s'était installé en Espagne. Revenu en France en 1969 après l'amnistie, il s'était installé à Paris où il avait ouvert un cabinet de médecin généraliste dans le XVe arrondissement. Il avait publié de nombreuses études dans lesquelles il justifiait son action pour l'Algérie française et son rôle au sein de l'OAS.
Pierre-Marie GIRAUD
Pierre-Marie Giraud journaliste à l'AFP pendant 40 ans, est aujourd'hui journaliste et conseiller de la rédaction du mensuel L'Essor de la Gendarmerie.
SOURCE : Décès de Jean-Claude Pérez, dernier survivant des chefs de l'OAS (lessor.org)
Jean-Philippe Ould Aoudia
fils de victime de l’OAS écrit :
Jean-Claude Perez (photo ci-dessus) mérite mieux que les quelques lignes qui lui sont consacrées dans l’article ci-dessus.
Dès 1955, Pérez est un contre terroriste, terme que les historiens n’apprécient pas mais que le docteur décrit lui-même[1]: […] on ne devient pas contre-terroriste du jour au lendemain ; on ne prend pas un flingue pour aller dans la rue après ses visites à la poursuite…d’un agent qui soutient le FLN…ou d’un porteur d’armes…ou d’un agent de renseignement comme on va organiser un camp scout […]. Les noms des personnes que l’ORAF va assassiner « clandestinement » sont fournis par la police locale et les services spéciaux.
En 1956, Pérez est membre de l’ORAF-organisation de résistance pour l’Algérie française- dont François Mitterrand, déposant le 18 mai 1962 au procès Salan, définira ainsi : « L’ORAF disons que c’était la première mouture de l’OAS. C’était un organisme de combat, le plus brut, le plus simple et, je n’hésite pas à le dire, le plus criminel à mes yeux ». Des membres de l’ORAF seront accusés d’avoir jeté une grenade défensive le 26 septembre 1956 contre la porte du domicile du délégué à l’Assemblée algérienne Boudjema Benjamin Ould Aoudia, ne provoquant que des dégâts matériels.
Arrêté le 6 février 1956 avec un comparse pour reconstitution d’un groupement non reconnu, il passe deux mois à la prison de Barberousse dans des conditions singulières décrites par Henri Alleg lorsque ce dernier s’y trouve emprisonné[2]: […] Des policiers d’Alger, ils avaient la morgue et la désinvolture fanfaronne…C’étaient des locataires de luxe, deux ultras de la bande des bazookistes de Kovacs…ces messieurs confortablement installés dans un quartier du centre de la prison, jouissent d’un régime spécial. Rasés tous les jours, frais et roses, ils ne garderont pas de Barberousse les souvenirs amers qu’en auront les patriotes algériens […].
Le chef d’œuvre dans la vie de ce terroriste restera l’épisode sanglant des Barricades le 24 janvier 1960 qu’il décrit longuement à TF1: […] Je vais sur les lieux, ça avait l’air mou ; alors je dis bon, je vais chercher ceux de Bab el Oued et là je trouve un bataillon d’Unités Territoriales en tenue et casque lourd […] Moi j’avais par exemple un 7,65 armé et un Herstal 9 mm de 14 coups, 13 dans le chargeur et la quatorzième dans le canon. Tout ça c’était sur moi. […]. La suite est hélas bien connue : 14 morts et 125 blessés par balles dans les rangs des gendarmes mobiles, certains mourront de leurs blessures mais le nombre ne sera jamais révélé. L’attirail que Pérez portait sur lui n’a probablement pas servi ?
Assigné à résidence au camp de Téfeschoun, Pérez en sort le 22 avril 1961 sur l’intervention du colonel Godard à l’occasion du putsch, pour entrer dans l’OAS après l’échec du coup de force. Le petit docteur de Bab el Oued connait une belle promotion : lui qui obéissait à la police locale anti républicaine et aux services spéciaux corrompus devient le chef de l’Organisation Renseignement Opération, aux côtés des dignitaires du terrorisme.
Toutefois il n’est guère apprécié par Salan, le chef suprême de l’OAS, et il ne fait pas l’unanimité dans son entourage « […] le mépris dont l’accablait ses collègues ou la discrétion qu’ils manifestaient à son égard m’étonna [3][…]». Anne Loesch dans son livre La valise et le cercueil écrit : […] Le gros Pérez, timoré, hésitant, éclatant d’orgueil, violent en paroles. Sa grossièreté dessert sa qualité de médecin : « Salut la compagnie ! Après l’orage tout va bien. Moral de fer et couilles d’airain ».
Benjamin Stora cite les propos de Jean-Claude Pérez à TF1[4] : « Nous avons fait quelques opérations, effectivement. 5000 morts, 6000 morts peut-être. C’est horrible, mais tout est horrible dans une guerre ».
Comme beaucoup de ces grands patriotes dont le courage commençait à la vue d’un passant arabe pour vite finir en apercevant un gendarme, Pérez fuit en Espagne pour échapper à la justice et attendra qu’une des nombreuses lois d’amnistie concerne les fuyards pour revenir en France. Invité par un Cercle algérianiste, Pérez confirmera que l’ORAF avait recruté le nommé Bud Abott, qui appartenait à la pègre algéroise, pour assassiner maître Boudjema Benjamin Oud Aoudia dans son étude rue de Tanger. Le tueur à gages avait finalement renoncé.
Les toujours partisans de la colonisation et de l’OAS ont la douleur d’avoir perdu l’un de ceux que Germaine Tillion avait appelés « …Les singes sanglants qui font la loi à Alger [5]»
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1 OAS contre de Gaulle, TF1, documentaire de Pierre Abramovici. 2 janvier 1991.
2 Henri Alleg, Prisonniers de guerre, p. 104.
3 Paul Hennissart, Les combattants du crépuscule, Grasset, 1970
4 Benjamin Stora, La gangrène et l’oubli, La Découverte, 2022, p.91
5 Le Monde, 18 mars 1962, p. 1
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Pour de plus amples informations voir Jean-Philippe Ould Aoudia, L’assassinat de Château royal. Alger 15 mars 1962, éd. Tirésias, 1992, pp 135-143.
Jean-Philippe Ould Aoudia
Fils de victime de l’OAS
« Le site " Histoire Coloniale et Post-Coloniale " parle du décès de Jean-François GavouryFrance - Algérie, une affaire de famille - Un jour, une histoire »
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Commentaires
2BenVendredi 11 Août 2023 à 18:41Excuse-moi, je te trouve trop tolérant à l'égard du Dr Pérez, pour ce qui me concerne j'irai cracher sur s tombe et c'est peu dire.Aspirant avec ma section j'étais en fonction au sein de la Force locale créée en vertu des accords d'Évian et composée uniquement d'appelés algériens -FCNA-. Les régiments entrés au port derrière mon dos aves des camions le plus souvent bâchés et les peignoirs devant moi. J'vais pour ordre de récupérer leurs armes s'ils n'étaient pas munis d'un permis spécial de transfert d'arme vers la France, ce que peu de gens avaient. LE SIMPLE PERMIS DE PORT D'ARME ÉTAIT REFUSÉ. RépondreOui, j'avais connaissance du rôle de ce Jean-Claude Pérez, docteur de son état, lors de la semaine des barricades à Alger et de la fonction qui était la sienne au sein de l'OAS. J'avais des échos de ce qu'était sa personnalité de "M'as-tu-vu ?" alors qu'il n'y avait pas grand chose à voir de reluisant !
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