• Décidément la ville de Belfort se fait remarquer avec ses noms de rues, de places, etc... et continue avec ses polémiques...

    Décidément la ville de Belfort se fait remarquer avec ses noms de rues, de places, etc... et continue avec ses polémiques... Rappelons-nous d'abord de celle-ci qui datent de 2013, mais il y en a  une autre aujourd'hui, en 2016... 

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    SOURCE : http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/06/15/heros-ou-tortionnaire

    UN JOUR, UNE HISTOIRE - Belfort - La rue du colonel Jeanpierre, inaugurée par Jean-Pierre Chevènement, fait polémique : Héros ou tortionnaire ?

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    La plaque a été inaugurée le 29 mai 2009 à Belfort.

     Photo Xavier GORAU

    LES STACCATOS des marteaux-pilons et les grondements des bétonnières qui transforment actuellement Belfort en champ de mines suffiront-ils à étouffer les polémiques autour de noms de rue, place et parking ?

    Après la place parking Robespierre dont l’arche d’entrée évoque à s’y méprendre la guillotine, le projet de place Yasser-Arafat dont la communauté israélite se serait bien passée, voilà que certains esprits chagrins reviennent sur la rue du colonel Jeanpierre (né à Belfort en 1912, mort en 1958 en Algérie) inaugurée le 29 mai 2009 par Jean-Pierre Chevènement. Pendant le mandat du présent maire, Etienne Butzbach. Qui n’avait pas cru bon se déplacer ce jour-là à la cérémonie.

    « Comme la Gestapo »

    La raison de cette absence ? Le maire ne tient pas à l’exprimer. Et botte en touche. Direction son « prédécesseur ». Enfer et damnation, mais d’où viendrait cette gêne ?

    N’était-il pas juste d’honorer cet enfant de la ville ? « Un officier brillant, un meneur d’hommes exceptionnel », clamait ce jour-là l’ex-ministre de la Défense de Michel Rocard (1988-1991), « résistant, déporté à Mauthausen, à nouveau sur le front en Indochine d’abord, puis en Algérie, plusieurs fois blessé. Il avait l’étoffe d’un héros et il est mort en héros ».

    Pour Henri Pouillot, historien du MRAP, la vérité est ailleurs. Bien cachée dans les Aurès et le djebel algérien où le lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre dirigeait le1er REP (Régiment étranger de parachutistes). « Le 1er REP », dit-il, « a la très lourde responsabilité d’avoir généralisé la torture et les exactions ».

    Il précise que dans l’ouvrage « La Légion étrangère – 1831/1962 » (Editions Fayard), le chercheur américain Douglas Porch raconte (p 670) : Au 1er REP, le colonel Jeanpierre, survivant de Mauthausen sous l’occupation allemande, rejette la remarque d’un vieux camarade selon qui les paras jouent le même rôle que naguère la Gestapo en France ; il insiste sur l’importance de sa mission : empêcher le terrorisme par tous les moyens, et propose à tout officier désapprouvant la torture de quitter le régiment, ce qu’aucun ne fait ».

    Et plus loin dans le même ouvrage (p 692) : « Je vous donne huit jours pour me sortir quelque chose », dit le colonel Jeanpierre à ses commandants de compagnie rassemblés. Dont Paul Aussaresses. « […]Je considère cela comme une mission comme une autre […] Chaque officier doit être soucieux d’obtenir des renseignements. S’il en est autrement, je dois considérer que certains n’ont pas leur place dans mon régiment ».

    De la même façon que Jean-Pierre Chevènement ne pouvait ignorer ce « détail » de la vie du héros, ce dernier ne pouvait ignorer qu’il comptait dans ses rangs d’anciens Waffen SS. D’après Michael Meiers, Bernois d’origine allemande et né à Belfort, qui a eu accès aux minutes de procès de Suisses ayant combattu aux côtés des nazis, « il est temps que l’on s’occupe de cette affaire de rue du colonel Jeanpierre ».

    « En Algérie », dit-il, « les légionnaires étaient au nombre de 30.000. Les deux tiers étaient allemands et les Waffen SS portaient tous le tatouage de leur groupe sanguin. Les recruteurs ne pouvaient ignorer l’origine des recrues ». Le commandant du 1er REP avait donc sous ses ordres des hommes qu’il trouvait autrefois haïssables…

    Jean-Pierre Chevènement pouvait-il l’ignorer ? On en doute. Ne disait-il pas à l’inauguration de la plaque : « Les gouvernements décident, les militaires accomplissent ». Par tous les moyens ? Henri Pouillot, Michael Meiers, la Ligue des droits de l’Homme, le PCF lui ont réclamé la création d’une commission indépendante pour confirmer ou invalider ce choix.

    Sans aucune réponse de sa part.

    Précisions

    A l’époque de l’inauguration de la rue, Henri Pouillot et Michael Meiers ne disposaient pas de témoignages des exactions du 1er REP sous le commandement de Jeanpierre. Or depuis 2012, Meiers a pu se procurer les archives générales suisses, interdites depuis 50 ans. Il a pu faire copie des témoignages judiciaires des anciens légionnaires helvètes (encore en vie, mais dont les noms ont été noircis) ayant servi au 1er REP sous les ordres du Belfortain.

    Elisabeth BECKER

     

    Décidément la ville de Belfort se fait remarquer avec ses noms de rues, de places, etc... et continue avec ses polémiques...

    Alors nous voici arrivé en 2016 avec une nouvelle

    polémique...

    Belfort : donner le nom d'un ancien milicien à une rue était attaqué devant le tribunal administratif

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    Parmi les requérants, le Belfortain Michel Blum (à droite) dont sept membres de sa famille sont morts en déportation après avoir été arrêtés par la Milice à Limoges, pendant la période où André Tisserand en faisait partie. Photo Arnaud CASTAGNE

    La santé de Jean Borgo, 92 ans, de Giromagny ne lui a pas permis de faire le voyage à Besançon, hier. L’ancien déporté avait été arrêté à Belfort pendant la guerre par la milice. L’autre requérant, Michel Blum, était, lui, présent sur les bancs de la salle d’audience. L’ancien commerçant belfortain a perdu seize membres de sa famille dans les camps nazis. Sept ont été arrêtés par la milice à Limoges même. « La plus jeune avait à peine deux ans », glisse-t-il en précisant bien que les faits se sont produits à une époque où le futur député UDR de Belfort (1968-1973), André Tisserand, était milicien à Limoges.

    MM. Borgo et Blum ont saisi le tribunal administratif de Besançon, selon la procédure du référé, pour lui demander de suspendre la décision du conseil municipal de Belfort du 30 juin dernier, qui a décidé de donner un nom de rue à André Tisserand.

    Le président Philippe Nicolet présente l’affaire et souligne que la Ville de Belfort lui demande de prononcer une amende de 3 000 € pour « recours abusif » à l’encontre de chacun d’eux.

    « Ce sont des faits »

    Me Bruno Kern, qui évoque un trouble conséquent « à l’ordre public », reprend toutes les péripéties de ces dernières semaines. « Le maire parle d’allégations, je vous présente des faits avérés » lance-t-il, évoquant la trajectoire d’un jeune homme, idéologiquement engagé, qui s’est retrouvé dans la milice « et au côté des Allemands jusqu’au bout de la guerre ».

    Il rapporte notamment les propos de Paul Weil, 92 ans, qui a connu le jeune homme lorsqu’il était milicien à Limoges et affirme que Tisserand lui a confié après-guerre avoir suivi jusqu’à Sigmaringen le Maréchal Pétain (lequel était protégé par la milice de Limoges, en 1944, lors de son séjour de quelques semaines dans le Territoire de Belfort, avant de passer le Rhin avec l’armée allemande qui refluait).

    André Tisserand a évité la mort civile, en 1946, lorsque la Cour civique de Pau, tout en reconnaissant qu’il avait été milicien, a levé son indignité nationale pour une aide apportée à trois Juifs de Limoges. Il a alors pu reprendre son travail d’avocat en s’inscrivant au barreau de Belfort, où se trouvait la famille de la jeune femme qu’il venait d’épouser.

    « Pas de cas de milicien qui était aussi résistant »

    Devant le tribunal, Nadia Hoffnung, de l’association Judaïque Culture, explique ses recherches, en France et en Israël ces dernières semaines. Selon elle, les témoignages de 1946 en faveur d’André Tisserand ne correspondent pas aux faits rapportés par d’autres témoins. Elle a retrouvé la famille juive de l’immeuble Tisserand, dont l’appartement avait été réquisitionné pour qu’André Tisserand y installe des bureaux de la milice. La famille pensant être à l’abri au dernier étage y a finalement été arrêtée, toujours par la milice. Elle n’a dû son salut qu’à l’avancée des maquisards.

    Mme Hoffnung relève les cas où André Tisserand a été sollicité pour des Juifs, via son père, en raison de son appartenance à la milice de Limoges, où il était responsable de la propagande. S’ils ont été libérés, « c’est grâce à l’intervention d’autres » insiste-t-elle. Elle présente aussi un témoignage désignant André Tisserand comme un des fondateurs des Corps francs, des groupes militaires de garçons de son âge, qui viendront ensuite aider la Gestapo dans leurs exactions. « J’en suis arrivé à la conclusion que le témoignage en sa faveur en 1946 était de complaisance. Il y a trop de faits qui ne vont pas » dit-elle avant de déclarer : « Et il n’y a aucun cas à Limoges de milicien qui était aussi résistant ».

    Me Simon Burkatski, pour la Ligue contre le Racisme et l’Antisémisme (LICRA) de Paris, ne comprend pas pourquoi il est là : « Une fois qu’il a été dit qu’il a été milicien, la question de lui donner un nom de rue ne devrait même plus se poser. Ne pas le comprendre est un affront à l’honneur des déportés et des victimes », dit-il en se disant « effaré » de lire les conclusions de la Ville évoquant l’émotion suscitée « auprès de certaines personnes ». « Oui, le maire a raison. Comme disait le regretté Pierre Desproges, ne tombons pas dans l’antinazisme primaire… », lâche Me Burkatski.

    « Une enquête uniquement à charge »

    Aussi bien Me Kern que Mme Hoffung insistent sur l’absence de ressentiment personnel à l’encontre d’André Tisserand : « Le droit au pardon existe face à ce qui apparaît comme des erreurs de jeunesse », avance l’avocat. « Le droit à l’oubli doit être respecté mais il ne donne pas le droit d’effacer et de réécrire l’histoire par ce type de décision. C’est du révisionnisme », lance Nadia Hoffnung.

    Pour Me Richer, l’avocat de la Ville de Belfort, cette affaire est instrumentalisée par ceux « qui veulent faire de la petite politique locale ». Evoquant une « polémique malsaine » relayée « par une campagne de presse », il estime que le procès fait à la mémoire d’André Tisserand, depuis plusieurs semaines, est « uniquement à charge, sans qu’il soit défendu ». Il appelle à de la sérénité et à une étude, à charge et à décharge, dans le calme. Face aux éléments présentés, il se déclare « extrêmement troublé » mais voit « trop de contradictions pour pouvoir se faire une opinion ». L’avocat estime que ce passage devant le tribunal administratif n’était pas utile : la rue qui est en train de sortir de terre n’aura pas de nom avant plusieurs mois, et il n’y a pas d’urgence à agir. Par ailleurs, comme le maire s’y est engagé publiquement au début du mois, le point reviendra devant le conseil municipal du 29 septembre. Me Richer affirme qu’un projet de délibération, annulant celle du 30 juin pour choisir à la place d’André Tisserand le nom d’une infirmière héroïne de la première guerre mondiale, a été écrit et qu’il le fournira au tribunal avant qu’il ne rende sa décision.

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    Après le délibéré du Tribunal Administratif

     

    André Tisserand, ancien milicien, n'aura pas de rue à son nom à Belfort

    Le maire de Belfort  a choisi, dans un souci d'apaisement, de choisir le nom d'Edith Cavell.

    Décidément la ville de Belfort se fait remarquer avec ses noms de rues, de places, etc... et continue avec ses polémiques...

     

    © Assemblée Nationale André Tisserand.

    Le tribunal administratif de Besançon a rendu sa décision. Avant l'été, le conseil municipal de Belfort avait voté l’attribution d’un nom de rue à André Tisserand, sur la seule présentation de sa qualité de parlementaire belfortain entre 1968 et 1973. La municipalité de Belfort pourra légalement donner le nom d'André Tisserand à l'une de ses rues. Mais, elle a choisi, dans un souci d'apaisement, de finalement baptiser la rue du nom d'Edith Cavell, ancienne résistante. 

    Damien Meslot, maire de Belfort, nous a confié : "La décision du tribunal est assez logique, c'était un recours très politicien. On a des billets et des élucubrations mais il n'y avait aucun fait concret à l'encontre d'André Tisserand. De toute manière, j'ai décidé de retirer la délibération sur André Tisserand le 29 septembre."

    Considérant que cela peut réveiller de douloureux souvenirs chez les familles de déportés, la rue prendra le nom d'Edith Cavell. On verra bien à l'avenir si André Tisserand est lavé de tout soupçon, on lui mettra un nom de rue. Sinon on ne lui donnera pas. La Ville de Belfort est quoi qu'il en soit confortée dans sa position. Damien Meslot, maire de Belfort

    Devant le tribunal administratif, les avocats des plaignants ont évoqué la trajectoire d'un jeune homme idéologiquement engagé dans la Milice et qui s'est retrouvé aux côtés des allemands jusqu'au bout de la guerre. À Limoges, il aurait aussi été l'un des fondateurs des "Corps Francs", des groupes para-militaires qui aideront la Gestapo dans ses exactions. En 1946, tout en reconnaissant qu'il avait été milicien, André Tisserand a fait annuler sa peine d'indignité nationale par la Cour Civique de Pau en affirmant qu'il avait sauvé trois juifs à Limoges. "Le général de Gaulle l’a choisi comme candidat en 1968.

    SOURCE : http://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/territoire-de-belfort/belfort/la-ville-de-belfort-pourra-donner-le-nom-d-un-ancien-milicien-l-une-de-ses-rues-1093139.html

     

     

    « "Je ne me résous pas à la haine, je ne me résous pas à la bêtise du désespoir". Lettre inédite de Jean FerratLa guerre, encore la guerre, toujours la guerre... c'est nul ! »

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