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Découvrez la bande annonce du nouveau film de Lucas Belvaux : "Des hommes" avec Gérard Depardieu
Découvrez la bande annonce du nouveau film
de Lucas Belvaux : "Des hommes"
avec Gérard Depardieu
Lucas Belvaux adapte le roman de Laurent Mauvignier. C’est un film sur la confrontation des destins individuels avec la grande Histoire (en l’occurrence la guerre d'Algérie), les souvenirs, la culpabilité, les blessures secrètes et les marques indélébiles que la guerre laisse dans les consciences.
Catherine Frot, Gérard Depardieu et Jean-Pierre Darroussin dans Des Hommes de Lucas Belvaux © Artemis Production
Ils ont été appelés en Algérie au moment des "événements" en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.
Le choix des comédiens, par Lucas Belvaux
"Gérard Depardieu, J’ai pensé à lui pendant toute l’écriture de l’adaptation. Plus j’avançais plus il s’imposait pour jouer ce personnage à la fois mutique et explosif. Mais c’est un personnage double. On le voit à deux époques de sa vie, distantes de plus de quarante ans. Quand il arrive en Algérie, il a vingt ans et il s’appelle Bernard. Il va y découvrir à la fois la beauté du monde et de l’amour mais aussi l’horreur dont l’humanité est capable. Il ne s’en remettra jamais.
L’histoire de l’Algérie passionne Gérard, il la connaît très bien. Il est trop jeune pour avoir fait la guerre mais, enfant, adolescent, il a connu des appelés, il les a vus revenir, cassés. En plus, c’est un provincial. On peut imaginer qu’il a connu Feu-de-Bois. Il n’a pas eu à l’inventer. Il pouvait faire appel à ses souvenirs et à son talent !
Pour le personnage de Rabut, la recherche a été plus compliquée. Autant Feu-de-Bois est truculent, contrasté, explosif ; autant Rabut est sur la retenue. Il écoute, regarde, commente un peu. Sa dérive est lente, imperceptible, presque. C’est un rôle très ténu et délicat qu’il faut tenir (retenir) sur tout le film. Très complexe, fait d’allers-retours, de paradoxes. Il faut une rigueur absolue et une confiance totale dans le travail, sans pouvoir se dire "je me rattraperai à la prochaine scène". Il faut "être là" tout le temps, à chaque instant et Jean-Pierre Darroussin est un champion dans le genre. "
Jean-Pierre Darroussin et Gérard Depardieu / David Koskas / Synecdoche - Artemis Productions
"Catherine Frot, c’était une évidence dès le départ pour jouer Solange la soeur de Feu-de-Bois. J’entendais sa voix en lisant le roman et j’ai écrit en pensant à elle. D’ailleurs, c’est la première à qui j’ai fait lire le scénario, dès la première version. Et sa lecture a été particulièrement importante parce que les questions qu’elle m’a posées ont été centrales dans la réécriture. C’est une lectrice très affûtée. Elle ne laisse rien passer mais elle est d’une bienveillance extrême. Avec Catherine, on est tout de suite dans le travail. On va à l’essentiel."
Catherine Frot / Synecdoche - Artémis Productions
Les personnages de Depardieu et Darroussin ont 20 ans lorsqu'ils sont appelés à vingt ans en Algérie. Ils sont incarnés par Yohann Zimmer et Edouard Sulpice.
"Yohann et Edouard sont très jeunes. Ils font partie d’une génération de jeunes Français (ou Belges !) qui (heureusement) n’a jamais connu la guerre, pas fait de service militaire et dont la vie est à des années-lumière de celles de Rabut et Bernard. Ils devaient incarner des jeunes qui n’avaient jamais quitté leur canton, jamais pris le bateau ou l’avion. C’était passionnant de les voir découvrir cette réalité-là au fil du travail. Il fallait qu’ils comprennent ce qu’était la vie d’un jeune à cette époque et qu’ils l’intériorisent. "
Yoann Zimmer et Edouard Sulpice / Synecdoche - Artemis Productions
Des Hommes de Lucas Belvaux, au cinéma le 11 novembre 2020
« LE SÉPARATISME, VOILÀ L’ENNEMI. MAIS OÙ SE SITUE-T-IL ?Une avocate avoue vouloir " faire taire Zemmour " lors de son procès... Enfin selon le média d'extrême droite Valeurs Actuelles, donc à prendre avec des pincettes... »
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Commentaires
Mon cher Jacques Cros ce que tu as vécu c'est aussi ce que j'ai connu de la sale guerre d'Algérie, c'est-à-dire rien, en dehors d'avoir perdu 21 mois de ma jeunesse, cependant je m'intéresse vraiment à ce qu'a été la colonisation et ce que mes amis algériens appelle la guerre d'indépendance.
Il est bien rate que je me reconnaisse dans les films sur la guerre d'Algérie. Ce que j'ai personnellement vécu est dans un autre registre, celui de l'absurdité dans laquelle je me trouvais, de l'imbécillité des nombreux aspects de l'institution militaire, celui de l'anachronisme de ce conflit injuste et sans issu prévisible qui conduisait à un gâchis de ma jeunesse, à un décalage insupportable entre le carcan dans lequel j'ai ainsi passé vingt-six mois de mon existence et le monde qui avait continué et par rapport auquel je me trouvais déphasé à mon retour à la vie civile.Un ennui quotidien, un sentiment profond d'inutilité dans un tel contexte, c'est l'essentiel de mes souvenirs de quelque chose de surréaliste que j'ai ainsi vécu.
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Je ne conteste pas que la guerre d'Algérie a eu un autre impact sur des appelés du contingent d'une autre ampleur et d'une autre gravité que ce que j'ai personnellement vécu. Mais les uns et les autres avons été victimes du colonialisme et du conflit pour lequel on nous avait enrôlés. J'ai simplement voulu évoquer en dehors des drames qui ont émaillé le déroulement des diverses phases l'absurdité de la situation douloureuse dans laquelle se sont trouvés l'ensemble des conscrits avec pour le moins le gâchis qu'on a fait de leur jeunesse qui aurait à coup sûr utilisée avec un meilleur bénéfice pour la collectivité comme pour les individus.