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Emmanuel Macron veut une Légion d'honneur plus sélective... Après avoir vu certaines horreurs dans des attributions honteuses, sur ce point précis on ne peut qu'être d'accord...
La France a engagé lundi 16 avril 2018 une procédure de retrait de la Légion d'honneur attribuée au président syrien Bachar al-Assad. Avant lui, d'autres personnalités se sont vu retirer cette décoration… Mais aussi d’autres l’ont carrément refusée…
Créée en 1802 par Napoléon Bonaparte, la Légion d'honneur est la plus haute distinction française. La procédure de retrait appartient au Grand maître de la Légion d'honneur, à savoir le président de la République en exercice.
© AFP, JACK GUEZ
Bachar al-Assad
La France a engagé lundi 16 avril 2018 une procédure de retrait de la Légion d'honneur attribuée au président syrien qu'elle tient pour responsable d'une attaque chimique dans la Ghouta orientale, près de Damas.
(Ici Bachar al-Assad en 2001 avec le président français Jacques Chirac à l'Élysée)© AFP, YANN COATSALIOU
Harvey Weinstein
En octobre dernier, Emmanuel Macron a affirmé avoir "engagé les démarches" afin que la Légion d'Honneur soit retirée au producteur américain de cinéma, accusé de viols, agressions ou harcèlement sexuels.
(Ici le 23 mai 2017 à Antibes, sur la Côte d'Azur)© AFP, STEPHANE DE SAKUTIN
Lance Armstrong
L'ancien champion cycliste américain, qui avait avoué début 2013 s'être dopé, a été privé définitivement de sa Légion d'honneur en avril 2014.
(Ici le 16 juillet 2015 à Rodez)© AFP, -, GETTY IMAGES NORTH AMERICA
John Galliano
La Légion d'honneur du couturier britannique et ancien directeur artistique chez Dior, condamné en septembre 2011 pour injures antisémites, lui a été retirée en août 2012.
(Ici le 8 décembre 2010 à New York)© AFP, STR, Historial de Péronne
Le Maréchal Pétain
Héros de la Première guerre mondiale, Philippe Pétain est nommé Grand'croix, grade le plus prestigieux de la Légion d'honneur, en 1917. Condamné à mort et à la dégradation nationale, le 15 août 1945 pour intelligence avec l'ennemi et trahison pour son rôle durant la Seconde guerre mondiale, le Maréchal Pétain perd par la même occasion sa décoration.
(Un portrait datant de la Première guerre mondiale)© AFP, FRANCOIS GUILLOT
Maurice Papon
La Légion d'honneur est automatiquement retirée à tous Français condamné à au moins un an de prison ferme. C'est ainsi que l'ancien fonctionnaire du régime de Vichy, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité, en a été privé. En 2007, il a pourtant été inhumé avec, ce qui a soulevé une vaste polémique.
(Ici le 12 novembre 1997 à Bordeaux)© AFP, MEHDI FEDOUACH
Patrice de Maistre
L'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, condamné pour abus de faiblesse sur la milliardaire à dix-huit mois de prison ferme, s'est vu retirer sa Légion d'honneur en 2016.
M. de Maistre, tout comme Éric Woerth, a également été poursuivi pour avoir conclu un arrangement selon lequel l'ex-ministre lui aurait remis la Légion d'honneur en échange d'un emploi pour son épouse. Ils ont été relaxés.
(Ici le 23 mars 2015 à Bordeaux)© AFP, JACK GUEZ
Paul Aussaresses
Le président Jacques Chirac a enclenché la procédure de retrait de la Légion d'honneur du général Paul Aussaresses en 2001, après que ce dernier a confessé dans un livre avoir pratiqué la torture en Algérie.
(Ici le 25 janvier 2002 à Paris)© AFP, GABRIEL BOUYS
Claude Gubler
En 1999, l'ancien médecin personnel de François Mitterrand a été déchu de la Légion d'honneur après avoir révélé dans un livre que le président défunt souffrait d'un cancer et le cachait. Une publication qui lui a également valu une condamnation à quatre mois de prison avec sursis et sa radiation de l'Ordre des médecins.
(Ici le 7 février 2005 à Paris)Bardot, Sartre, Brassens, De Fontenay : ils ont aussi
refusé la Légion d'honneur
Brigitte Bardot, Jean-Paul Sartre, Georges Brassens ou encore Geneviève De Fontenay... les refus de la Légion d'honneur ne sont pas rares.
Nombreuses sont les personnalités qui, à l'instar de l'économiste Thomas Piketty, se sont prononcées contre leur promotion à l'Ordre de la Légion d'honneur. Tour d'horizon.
Napoléon Bonaparte assurait que "c'est avec les hochets qu'on mène les hommes", mais plus d'un a refusé le ruban rouge du prestigieux Ordre de la Légion d'honneur qu'il avait créé en 1802, à l'instar de l'économiste français Thomas Piketty.
Auteur de l'ouvrage "Le Capital au XXIème siècle" qui connaît un immense retentissement international, l'économiste a déclaré: "Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable".
Avant lui, le célèbre auteur de bandes dessinées Jacques Tardi l'avait refusée en 2013, affirmant vouloir "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit".
Pour protester contre le pouvoir
Et les refus de la Légion d'honneur ne sont pas rares. De La Fayette à Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, de Marie Curie à Brigitte Bardot, de Louis Aragon à Albert Camus ou à Claude Monet, des dizaines d'hommes ou femmes de lettres, scientifiques, politiciens, artistes, ou "anars" ont considéré cette "breloque" avec indifférence ou dédain.
Marcel Aymé : ils peuvent "se la carrer dans le train"
Certains s'en sont estimés indignes, plusieurs ont voulu protester contre le pouvoir, d'autres ont affirmé leur opposition de principe ou s'en sont moqué. Georges Brassens en a même fait une chanson. Léo Ferré fustigeait "ce ruban malheureux et rouge comme la honte".
A ceux qui la lui proposaient, l'écrivain Marcel Aymé répondit en 1949, dans un article, qu'ils pouvaient "se la carrer dans le train".
Le compositeur Hector Berlioz, auquel l'Etat voulait payer une messe de Requiem avec le ruban rouge, au lieu de lui verser les 3.000 francs promis, s'écria : "Je me fous de votre croix. Donnez-moi mon argent!" Le comédien et humoriste Coluche avait prévenu: "Si on voulait me donner la Légion d'honneur, j'irais la chercher en slip pour qu'ils ne sachent pas où la mettre".
Car ils ne s'en estimaient pas dignes
D'autres s'indignent de la "désacralisation" d'une distinction, injustement refusée ou distribuée "comme des médailles en chocolat", selon Geneviève de Fontenay, qui présida longtemps le comité des Miss France.
Philippe Séguin, premier Président de la Cour des Comptes, décédé en janvier 2010, ne voulut pas la recevoir, jugeant qu'elle aurait dû revenir à son père, mort en 1944 pour la France.
L'écrivain Bernard Clavel s'estimant indigne de "porter le même ruban que (son) oncle qui avait versé son sang pour son pays", préféra rester "dans le clan de ceux qui l'ont refusée, où, disait-il, je côtoie Berlioz, George Sand, Littré, Courbet, Daumier, Maupassant, Eugène Le Roy et Marcel Aymé".
En 2012, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, avait refusé cette décoration pour dénoncer l'"indifférence" qui touche la santé au travail et l'impunité des "crimes industriels".
"Promus malgré-eux"
Deux "promus malgré eux" du 14-Juillet 2010, Jacques Bouveresse, titulaire d'une chaire de philosophie au Collège de France, et l'organiste et compositeur Jean Guillou ont décliné sèchement la distinction.
Peu sensibles à cet "accessoire honorifique", ils ont fait savoir qu'ils l'auraient d'autant moins accepté qu'ils ne souhaitaient pas cautionner la politique du gouvernement en matière d'éducation et de culture.
En janvier 2009, les journalistes politiques Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie-Eve Malouines (France Info) refusaient la décoration, arguant que "rien dans (leur) parcours professionnel ne justifiait pareille distinction".
la catégorie « fachosphère »
à la française sera ma conclusion
Voici la honte la plus absolue
" Il se voit remettre
la Légion d’honneur
qu’on lui retire 2 ans après "
Un ancien de l'OAS décoré
de la Légion d'honneur
Publié le mercredi 02 novembre 2011
SOURCE : http://www.laprovence.com/article/marignane/un-ancien-de-loas-decore-de-la-legion-dhonneur
Entouré de nostalgiques de l'Algérie française, Jean-François Collin a officiellement reçu, au cimetière, la distinction lors d'une cérémonie devant la stèle des fusillés de l'OAS.
J-F Collin a reçu la Légion d'honneur, des mains d'un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit "capitaine Jean". Photo M.S.
Si par miracle tu réussis à l'obtenir, cela rendrait fou de rage les Gavoury". C'est cet argument de son ami Jean-Pierre Carrio, président de l'Union des parachutistes de Hyères, qui a convaincu Jean-François Collin d'accepter d'engager les démarches pour obtenir la Légion d'honneur; lui qui prétend avoir jeté à la figure des juges "ses autres décorations et son béret rouge", lui l'ardent défenseur de l'Algérie française, l'ancien conseiller municipal FN à Hyères et président de "l'Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française" (ADIMAD).
Lui qui a obtenu, finalement, le grade de chevalier de la Légion d'honneur, pour ses états de service dans l'armée, en tant que mutilé de guerre. Cette distinction honorifique, qu'il "ne portera jamais, tant qu'un gaulliste ou un ami du FLN sera à l'Élysée", il l'a reçue officiellement, hier, des mains d'un condamné à mort par contumace, Jean Bireau, dit "capitaine Jean", lui-même, officier de la légion d'honneur, figure de l'OAS pendant la guerre d'Algérie et exilé, un temps, en Amérique Latine pour échapper à la justice française. Dans un lieu symbolique pour l'occasion : le cimetière Laurent-Imbert où a été réinstallée la stèle en hommage aux fusillés de l'organisation de l'armée secrète (OAS)."Triste époque"
Ils étaient nombreux, au milieu des drapeaux, des bérets rouges et de la bannière "N'oublie jamais l'Algérie" - flanquée de blasons monarchistes et d'une fleur de lys - à assister à cette cérémonie : plus de 150 personnes, rose rouge ou blanche à la main, venues saluer la mémoire de ces "soldats qui ont donné leur vie pour défendre leur sol, ces morts glorieux, comme l'a scandé Jean-Pierre Papadacci (ADIMAD), crachant son fiel sur la république actuelle : "Triste époque. D'une triste république, car les traîtres et les porteurs de valises sont encensés et les patriotes vilipendés, alors qu'ils ont donné leur vie pour leur patrie."
Pas de Marseillaise, mais la sonnerie aux morts, et le chant des Africains repris en choeur par toute l'assemblée, après la succession de dépôts de gerbes. La Légion d'honneur ? "Une croix dédiée à tous les combattants de l'OAS fusillés par le plus grand traître de l'Histoire de France", a déclaré le récipiendaire. Jean-François Collin, qui s'est senti davantage honoré par Napoléon Bonaparte -qui a institué ce premier ordre national français en 1802 - que par le président de la République.Jean-François Gavoury :
"une provocation"
Des honneurs pour les uns, qui ont un goût d’offense pour d’autres, notamment l’un des principaux opposant à la stèle, Jean-François Gavoury, fils du commissaire central d’Alger, assassiné par l’OAS, et qualifié, hier, par Jean-Pierre Papadacci de "misérable". Pour J.F. Gavoury, ce qui s’est déroulé, hier, à Marignane est un "simulacre de cérémonie qui constitue une véritable provocation à l’égard non seulement de l’ordre mais aussi des autorités administratives et juridictionnelles."
Et soulève des interrogations: "Comment admettre qu’une blessure de guerre justifie une distinction honorifique, alors que c’est cette même blessure dont le traitement au Val de Grâce a été l’occasion pour Jean-François Collin de préparer et diriger un attentat (manqué, mais meurtrier) contre Yves Le Tac ?", s’interroge Jean-François Gavoury. Quant aux déclarations du récipiendaire à l’encontre de la République, elles "justifieraient, à elles seules, la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire".
"Une insulte à la mémoire
des victimes de la guerre
d’Algérie et à la République"
Dans un communiqué cinglant, l’Association nationale des Pieds Noirs progressistes et leurs amis, (ANPNPA "dénonce l’attribution de la Légion d’honneur à Jean-François Collin." Elle rappelle que "M. Collin, en qualité de président de l’ADIMAD, a comme objectif la réhabilitation des assassins de l’OAS qui tant en France qu’en Algérie sont responsables de nombreux attentats contre la République et ses représentants.
"M. Collin et son association, nostalgiques de la colonisation en Algérie, tentent d’exploiter, cultivant la haine et les rancœurs, les drames humains vécus par les Pieds Noirs et les harkis pendant la guerre d’Algérie et leur exode massif du en grande partie aux exactions de l’OAS dans les derniers mois précédant l’indépendance. La distinction dont va bénéficier M. Collin est une insulte à la mémoire de toutes les victimes de la guerre d’Algérie, de toutes les victimes de l’OAS comme le commissaire Gavoury en Algérie, les victimes d’attentats en France, une insulte à la République elle-même ; l’ADIMAD glorifiant les auteurs de la tentative d’assassinat au Petit Clamart du Général De Gaulle alors président de la République."Narjasse KERBOUA et Julien DANIELIDES
Paris, 24 août 2013.
Le Conseil d’État s’est penché il y a deux mois, le 26 juin 2013, sur le recours de Jean-François Collin tendant à l’annulation du décret du 2 janvier 2013 relatif à la discipline des membres de la Légion d'honneur par lequel le Président de la République l’avait exclu de l’Ordre.
C’est par décret du 5 mai 2011 que Jean-François Collin, né le 26 juin 1939 à Alger (Algérie), avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire (en qualité d'ancien sous-lieutenant).
Il s’était vu remettre les insignes le 1er novembre 2011, à Marignane, dans le cadre d’un simulacre de cérémonie devant la stèle érigée à la gloire de l’OAS dans l’enceinte du cimetière Saint Laurent Imbert.
Le délégué du Grand Chancelier avait détourné les paroles prévues à l‘intention du récipiendaire par le code de la légion d’honneur en déclarant : « Au nom de l’État français et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais chevalier de la Légion d'honneur. ».
Quant à Jean-François Collin, il s’était livré, dans son discours, à l’apologie du terrorisme de l’OAS et à la proclamation de sa défiance à l’égard des institutions de la Ve République : portant atteinte au crédit et à la dignité de l’Ordre, ces agissements avaient été signalés au Grand Chancelier, le général d'armée Jean-Louis Georgelin.
On trouvera ci-après la teneur de la décision du Conseil d’État telle que parue, anonymisée, sur le site Internet de la haute juridiction administrative.
L’un des considérants doit plus particulièrement retenir l’attention : « … il ressort des pièces du dossier que, lors de la manifestation publique organisée le 1er novembre 2011 pour sa réception dans l'ordre de la Légion d'honneur, M. A...a tenu des propos outrageants envers le Président de la République alors en fonctions et envers un ancien grand maître de l'ordre et a dédié la distinction aux membres d'une organisation factieuse ; que l'auteur du décret attaqué a pu, sans commettre d'erreur de droit, ni d'erreur manifeste d'appréciation, estimer qu'un tel comportement à l'occasion de la réception des insignes de chevalier de la Légion d'honneur, pouvait, eu égard notamment aux dispositions citées ci-dessus de l'article R. 54, constituer "un acte contraire à l'honneur", de nature à entraîner une sanction disciplinaire …».
Par ailleurs, et pour l’anecdote, il convient de souligner que le délai dans lequel la 7e sous-section a statué (cinq mois) a été deux fois plus court que pour l’examen de la requête dirigée le 25 mai 2010 par le général d'armée Raymond Germanos contre le décret ayant prononcé son exclusion de l'ordre de la Légion d'honneur.
Jean-François Gavoury
Président de l’Association nationale
pour la protection de la mémoire
des victimes de l'OAS
La fête était belle pour les nostalgériques extrémistes mais heureusement elle n’a durée que 2 petites années !!!
La décoration de l'ex patron du 1er REP, c'est une
forme aussi curieuse qu'insupportable de la fée
électricité qui va côtoyer Rouget de Lisle.
Ici à Béziers le 15 mars 2015 l'extrémiste sans frontière Ménard avait supprimé le nom de la rue du 19-Mars-1962 par le nom d'un putschiste spécialiste professionnel de la gégène...
29 Novembre 2011
(Photo : LEXPRESS.fr)
Nicolas Sarkozy a décoré douze militaires à l'occasion, ce lundi, de la cérémonie de prise d'armes d'automne aux Invalides, parmi lesquels Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans, ancien déporté et officier putschiste en 1961 en Algérie.
Après un ancien responsable OAS Collin, voici donc un ancien putschiste Hélie Denoix de Saint-Marc.
Alors arrêtons l’hypocrisie, si nous en sommes là c’est en raison des lois d’amnisties de la Droite mais aussi de la Gauche.
"La levée des sanctions à l’égard de responsables d’atrocités commises pendant la guerre d’Algérie interdit de vider l’abcès, puisqu’il y a effacement des repères qui distinguent entre ce qui est crime et ce qui ne l’est pas. Les simples exécutants ne seront jamais déchargés d’une partie de leur culpabilité, ou de leur honte. Les responsables, jamais identifiés. Les Français ne feront donc jamais ce que les Américains ont fait pour le Vietnam : juger leurs criminels de guerre. Et, bien vite, cette loi de 1982 qui avait pour justification le pardon commencera, d’abord, par réveiller l’ardeur des nostalgiques de l’OAS. Les leaders d’une extrême droite à 0,8 % des voix, au moment de l’élection présidentielle de 1981, “réintègrent” la vie politique."
Benjamin Stora
Le chemin de leur bassesse : "Fait voir qui tu décores et on verra qui tu es"
2 Décembre 2011
"Fait voir qui tu décores et on verra qui tu es"
Nicolas Sarkozy a remis, lundi 28 novembre 2011, aux Invalides, lors de la traditionnelle prise d'armes d'automne, les insignes de grand-croix de la Légion d'honneur à l'ancien commandant Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans.
La décoration de l'ex patron du 1er REP, c'est une forme aussi curieuse qu'insupportable de la fée électricité qui va côtoyer Rouget de Lisle.
Chef de bataillon, de Saint Marc commandait par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes de la Légion, à qui le général Challe avait fait appel pour conduire le putsch d'avril 1961 en Algérie. Ce qu'il fit, c'est lui qui donne le coup d'envoi du Putsch le 21 avril 1961, en marchant de Zéralada sur Alger.L'échec du putsch consommé (grâce au contingent), cela conduisit à la dissolution de ce ramassis de tortionnaires antirépublicains. Les légionnaires quittent leur camp en chantant la chanson de Piaf " Non rien de rien, non je ne regrette rien". Une partie de l'effectif désertera pour passer à l'OAS. Ce sont les hommes du 1er REP, officier en tête dont Erulin qui arrêtèrent et firent disparaître Maurice Audin, le 1er REP était une unité de choc de la 10ème DP qui exerça ses talents sur Henri Alleg (La Question)
Pour info, ce lessiveur des libertés n'hésita pas à engager le feu contre les soldats du contingent qui défendaient la légalité républicaine (c'est rarement rappelé).
Denoix de Saint Marc sera condamné à dix ans de réclusion… et libéré après cinq ans. Il fallait donner des gages à l'extrême droite dans une France ou le mouvement populaire et ouvrier marquait des points et où le capital qu'on n'appelait pas encore marchés exigeait de rassembler toutes les forces disponibles.
Le monde rapporte la phrase du ministre de la défense, Gérard Longuet "C'est un personnage emblématique des hauts et des bas de notre armée", en oubliant de préciser le compagnonnage de Longuet et son parcours personnel avec tout ce qui gravite autour de l'OAS et de l'extrême droite.
Si le geste de M. Sarkozy "n'est pas un acte politique", explique Franck Louvrier, conseiller en communication de l'Elysée, mais " un acte militaire, c'est en tant que chef des armées que le président de la République remet cette décoration." Soyons clair : c'est encore pire puisque consciemment il instrumentalise l'armée de la République à des fins partisanes pour continuer son braconnage sur les terres du FN.
Le Monde rappelle à bon escient que les putschistes d'Alger ont été amnistiés et réintégrés dans les cadres de l'armée par six décrets et lois successifs, de 1963 à 1982. Dont le dernier signé du gouvernement Mauroy qui avait ainsi réintégré les deux derniers généraux vivants, Salan et Jouhaud. Cela sera réalisé à l'issue d'un vif débat et en dépit de l'opposition de Pierre Joxe et de la part communiste du gouvernement qui au bout se couchera.
"Il appartient à la nation, au bout de vingt ans, de pardonner", avait justifié François Mitterrand,
Si la décoration de M. de Saint Marc s'inscrit dans la continuité, justifie M. Louvrier."De Gaulle l'a amnistié en 1968. Il fut rétabli dans ses droits civils et militaires par Valéry Giscard d'Estaing et élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur le 29 mars 2003 par Jacques Chirac", on ne peut manquer de remarquer que la totalité des hochets distribués par notre nouveau Napoléon s'entassent dans des espaces où les idées de progrès, de justices, et de libertés démocratiques et de fraternités, peu présentes dès son intronisation sont une denrée qui va se raréfiant quand on avance dans la durée du mandat.
Va-t-il aller jusqu'à renouer avec la gerbe sur la tombe du maréchal déchu histoire de recoller les morceaux déjà bien rassemblés de toute la droite française ? "Par petites touches, c'est le président rassembleur qui se confirme", juge, expert, Brice Hortefeux. Cela à six mois de la présidentielle.
Mais personne ne s'étonne de cette façon d'enfoncer le clou colonial ségrégatif.
Une sorte de voyage au bout de leur nuit.
Le c@rnet de Canaille le Rouge
« La Légion d’honneur retiré à Bachar el-Assad... mais le prince héritier saoudien a été oublié...Damas rend la Légion d'honneur d'Assad à la France, "esclave" de Washington »
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