• En 2022 Emmanuel Macron participera-t-il vraiment à la commémoration du 19 mars 1962 ? 2022 c'est aussi l'année de l'élection présidentielle !!!

     

     

    Le 19 mars 2016 François Hollande a été le

    premier président a assisté à la commémoration

    du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie,

    Emmanuel Macron osera-t-il en faire autant ? Il

    l’a promis pour 2022 !!!

    En 2022 Emmanuel Macron participera-t-il vraiment à la commémoration du 19 mars 1962 ? 2022 c'est aussi l'année de l'élection présidentielle !!!

    Le Président Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de commenter le rapport Stora. Ce travail qui doit faciliter les relations bilatérales entre la France et l’Algérie serait un moyen pour Macron de faire oublier ses promesses de campagne sur les excuses au peuple algérien, estime Naoufel Brahimi El Mili, spécialiste des relations franco-algériennes.

    Interrogé à propos du rapport sur «les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie», le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a lancé que «les Algériens ne renonceront jamais à leur mémoire

    Visant pourtant à favoriser «la réconciliation entre les peuples français et algérien», le rapport Stora n’a pas donc tardé à être critiqué de l’autre côté de la Méditerranée. Remis en mains propres à Emmanuel Macron le 20 janvier dernier, il devait énoncer le point de vue français sur l’histoire commune aux deux pays. En parallèle, Abdelmadjid Tebboune avait annoncé avoir nommé le docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur général du centre national des archives algériennes, pour connaître le point de vue algérien sur cette question historique. Ce rapport n’a à ce jour pas encore été publié.

    Le rapport Stora, un document «purement politique auquel il manque l’essentiel»?

    Dans ce qui ressemble à une thérapie de couple pour recoller les morceaux entre Alger et Paris, seul ce dernier a donc pris la parole. En l’absence de point de vue officiel de leurs autorités sur la question, les Algériens commentent et critiquent le document français. Il est perçu comme étant un «rapport franco-français». Un document «purement politique auquel il manque l’essentiel,» estime Naoufel Brahimi El Mili.

    L’ancien professeur de Sciences Po Paris précise que «dans ce rapport Stora, il y a des recommandations d’ouverture et d’avenir, mais on n’aura retenu que le manque d’excuse», avant de rappeler que «sans excuse, il n’y a pas de reconnaissance des crimes.»

    Dans la presse arabophone algérienne, très virulente à l’égard du rapport Stora, l’absence d’excuse du gouvernement français revient de manière lancinante. La déception algérienne est liée aux attentes qu’avait suscitées le candidat Emmanuel Macron lors de son voyage à Alger, le 15 février 2017. Pour le spécialiste des relations franco-algérienne, ce déplacement avait été accueilli avec «beaucoup d’enthousiasme et d’espoir».

    Après les excuses, les réparations financières ?

    Lors de ce fameux déplacement à Alger, Emmanuel Macron avait créé la polémique en qualifiant la guerre d’Algérie de «crime contre l’humanité» et ajoutant que «ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. ». Le mot était lâché, et Emmanuel Macron venait de mettre le doigt dans l’engrenage de la rhétorique algérienne officielle. Après les excuses, les réparations financières? En tout, c’est ce que semble vouloir une partie de la société algérienne.

    Faisant fi des espoirs algériens et fidèle à sa stratégie du «en même temps», le locataire de l’Élysée a fait savoir le 20 janvier qu’il n’y aurait «ni repentance ni excuses». Un changement de paradigme qui surprend, voire indigne, la population algérienne.

    «Maintenant qu’il est Président, Emmanuel Macron change son fusil d’épaule. Ce qui m’interpelle: pourquoi Stora offre-t-il une sortie de crise à Macron? Avec ce rapport, il n’est plus question d’excuses, mais de gestes d’apaisement. C’est une habileté politique, c’est son ADN, c’est son kit de survie.»

    Le rapport de Benjamin Stora propose en effet de construire à Ambroise une stèle à l’effigie de l’émir Abdelkader [le résistant à la conquête française au XIXe siècle, ndlr ;], des facilités de déplacement avec l’obtention de visas, un accès aux archives françaises pour les chercheurs algériens. Mais comme le précise le journaliste algérien Akram Belkaïd, «il est évident qu’il y a un fantasme absolu en Algérie à propos des archives. Certains pensent encore que la France détient des secrets inavouables.

    Parmi ces derniers, suivant en cela l’une des recommandations du rapport Stora, Emmanuel Macron a reconnu le 2 mars que l’avocat et militant indépendantiste Ali Boumendjel avait été torturé et assassiné en 1957. Mais Naoufel Brahimi El Mili n’en démord pas, les excuses sont la seule voie vers un apaisement des relations bilatérales entre Paris et Alger.

    «Dans son rapport, Stora fait un parallèle entre le Japon avec la Chine et la Corée et la France avec l’Algérie pour justifier que les excuses ne servent à rien. Or, cet exemple ne peut pas être transposable, car 10% de la population en France est d’origine algérienne.»

    Quand on lui pose la question de savoir comment il caractériserait les relations franco-algériennes, l’auteur des deux tomes de France Algérie: 50 ans d’histoires secrètes (Éd. Fayard), répond par cette formule un tantinet provocatrice: «l’Algérie s’est libérée de la France, mais la France ne s’est pas libérée de l’Algérie.»

    Les Algériens obtiendront ce qu’ils demandent

    Est-ce aussi simple ? La rhétorique des officiels algériens surfe toujours sur la période révolutionnaire et la guerre d’indépendance contre le colonisateur français. Les dirigeants algériens utilisent cette période comme un outil, un prétexte de légitimation de leur pouvoir. Et pourquoi insistent-ils tant à recevoir des excuses de la France si ce n’est pas un sujet de préoccupation en interne?

    Néanmoins, on ne peut pas nier que l’Algérie soit également un sujet de campagne électorale récurrent en France. Naoufel Brahimi El Mili rappelle à ce titre le nombre important de déplacements d’officiels français en Algérie:

    «Bien évidemment, quand Macron parlait de crimes contre l’humanité, c’était dans une démarche électorale. Et ce n’est pas le premier: François Hollande est parti en Algérie, Juppé, Montebourg, la liste est longue. C’est évident qu’il l’a fait dans une démarche électoraliste, mais une fois Président, a-t-il besoin d’une caution universitaire pour oublier un de ses engagements?»

    À droite comme à gauche, on ne peut ignorer le sujet de l’Algérie. Nombreux sont les candidats à essayer de glaner le vote de la communauté algérienne et cela passe généralement par l’expression d’un sentiment de culpabilité vis-à-vis du peuple algérien. Ces postures politiciennes ne datent pas d’hier. Chirac avait signé le traité d’amitié franco-algérien en 2003, Nicolas Sarkozy avait tenu un discours à Constantine dans lequel il avait vanté la résistance d’Abdelkader, François Hollande avait reconnu le massacre d’Algériens du 17 octobre 1961 à Paris.

    Finalement, à force de «petits gestes», les Algériens finiront bien par obtenir ce qu’ils demandent.

    La France devra tôt ou tard battre sa coulpe et passer à la caisse. Ce n'est qu'une question de temps.

    Déjà la présidence de la République française a annoncé

    qu’en 2022 le chef de l’Etat participera à 3 journées

     de commémoration

    Le chef de l'État participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962 : la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 et les accords d'Évian du 19 mars 1962.

     

    « Guerre d’Algérie : Emmanuel Macron reconnaît l’assassinat du militant Ali Boumendjel par l’armée françaiseChoisir à 20 ans : ces soldats qui ont refusé de participer à la guerre d’Algérie »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 4 Mars 2021 à 10:49

    J'estime qu'il faut rendre justice au travail de Benjamin Stora qui a permis  cette avancée avec la reconnaissance officielle que l'armée française a assassiné Ali Boumendjel  

    D'autres éléments doivent suivre : le libre accès aux archives notamment, le bilan des essais nucléaires effectués au Sahara également.

    Juger de manière positive cette évolution de notre regard sue le colonialisme et la guerre menée pour tenter de le perpétuer n'est en rien une approbation de la politique antisociale que conduit le chef de l'Etat. Ceci est un autre problème.

    A ce propos on ne saurait réduire les échéances électorales de 2022 à un duel Macron / Le Pen. L'orientation qui est suivie avec les conséquences insupportables qui en résultent nourrit le courant raciste et xénophobe contre lequel on voudrait nous faire croire qu'on érige un rempart. Pas du tout, on ouvre un boulevard au RN !

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