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Ernée. Récits de Kabylie, un livre de Jacques Bouvier
Ernée. Récits de Kabylie, un livre
de Jacques Bouvier
Jacques Bouvier présente son livre « Récits de Kabylie, ou le quotidien d’appelé au service militaire en 1960 et 1961 Nord-Constantinois ». | OUEST-FRANCE
Il a pris beaucoup de notes et de photos pendant ses deux années de conscrit en Algérie. Aujourd’hui, le retraité de l’industrie de la chaussure de 79 ans en a écrit son premier livre.
En 1960 et 1961, Jacques Bouvier était soldat appelé en Algérie. « J’y ai passé presque deux années, après six mois de formation comme radio en France métropolitaine. Là-bas, j’ai fait six postes différents. » Pendant tout son service militaire en Algérie, l’Ernéen prend beaucoup de notes, beaucoup de photos. « J’accompagnais les gradés. Cela m’a permis de vivre beaucoup de choses à différents endroits, notamment à Bousaaba. C’est là, sur les Aures, à 1000 mètres d’altitude, qu’a commencée la guerre d’Algérie. »
Un éclairage sur une période encore mal connue
Pourquoi écrire un livre seulement près de 60 ans après avoir vécu comme conscrit cette guerre d’Algérie ? « J’ai été hospitalisé en avril à Angers. J’ai demandé à des proches de m’apporter mes notes que j’avais écrites là-bas, pour occuper mes journées dans ma chambre d’hôpital. Ils m’ont dit : pourquoi tu n’en fais pas un livre ? Alors je me suis mis à l’écriture ! Ce sera plus dur d’en faire un deuxième. »
En attendant, Jacques Bouvier livre dans chacun des douze chapitres de son premier ouvrage un éclairage très intéressant sur cette période encore mal connue, voire tabou de l’histoire de France, vue par un appelé du contingent. « Je ne suis pas forcément tendre avec les militaires français » , dit-il au sujet du chapitre intitulé Des armes et des larmes.
« Intéresser les jeunes à cette période »
Des 54 photos publiées, 50 ont été prises par l’ancien industriel de la chaussure. « J’en ai beaucoup d’autres, on ne peut pas toutes les mettre. Mais en publiant ce livre, je voulais intéresser les gens, leur raconter la vie d’un militaire avec les Algériens, les Kabyles, sur place. J’espère intéresser les jeunes à cette période de notre histoire. Mais on ne peut pas tout raconter. »
Le caporal Bouvier, chef radio, évoque quand même la désertion de deux militaires algériens dans l’Armée française. « Ils se sont échappés, on leur a tiré dessus. Un a été abattu. Il s’appelait Sahli. Ils étaient enfermés dans des camps de regroupement, on pourrait dire des camps de concentration. »
Ou encore, le sort de certaines femmes algériennes faites prisonnières. « Des femmes ramassées et mises au trou. L’une d’elle était enceinte. » Une photo de ces femmes est en tête de ce chapitre intitulé La punition.
Dans le suivant, Jacques Bouvier aborde un autre sujet tout aussi grave. « L’officier me lance, nous sommes conviés à une circoncision. Il n’y a que toi qui puisses faire cela, tu prends ta trousse de secours et aussi un cadeau pour l’usage ».
Récits de Kabylie, ou le quotidien d’appelé au service militaire en 1960 et 1961 Nord-Constantinois , publié aux Éditions Guillote (9 €). En vente chez Culture et Guillote à Laval, ainsi que dans quelques commerces d’Ernée.
« Suite de ma lettre ouverte à Michel Sabourdy Rédacteur en chef de l’Ancien d’AlgériePierre Vidal-Naquet : "Dans la guerre d'Algérie la torture n'était pas un accident, il s’agissait d'un système dans lequel l'état tout entier s'était trouvé engagé" »
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Commentaires
Je ne comprends pas pourquoi la même erreur resurgit à chaque fois chez nos amis Français écrivent sur l'Algérie
L'auteur écrit :
C’est là, sur les Aures, à 1000 mètres d’altitude, qu’a commencée la guerre d’Algérie. »
L'auteur ignore que dans la nuit du 31/10/1954 au 01/11/1954 , à minuit exacte , 30 opérations armées visaient,30 sur l'étendue du territoire national, 30 campements militaire Français . Donc , au même instant, et avec un parfaite synchronisation, ce qui donna à réfléchir sur ce qui se décidait depuis fort longtemps (allusion au 08/05/1945) . Objectif : calmer les esprits de ceux qui considéraient les autochtones comme étant des sous-hommes.
je voulais intéresser les gens, leur raconter la vie d’un militaire avec les Algériens, les Kabyles, sur place.
Que l'auteur nous explique ce qu'il entend par Kabyles et par Algériens. Un kabyle est forcément un Algérien mais un Algérien n'est pas forcément Kabyle. A titre de comparaison, prenons le cas d'un Breton et le cas d'un Français . Tout Français est-il forcément Breton ?
Le_Canari_de_Retour
Blida le 15*10*2018