-
ET POUR MOI CE SONT QUOI MES 14 JUILLET ?
ET POUR MOI CE SONT QUOI
MES 14 JUILLET ?
POUR COMMENCER
JE SUIS D'ACCORD
AVEC THEODORE MONOD
DEUX SOUVENIRS SEULEMENT
Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra...
" le dernier 14 juillet de l'Algérie française "
au 14 juillet 2014
Aïn Sefra : 14 juillet 1961
"J'étais dans ce défilé contre ma volonté "
Nous aussi nous avions eu droit à notre défilé aérienNous aussi nous avions des cavaliers
(pas ceux de la Garde Républicaine)
mais les harkis...Merci de ne pas rire !!!
En guise de feux d'artifice
nous faisions brûler de la poudre à canon
Alors nous nous préparions à faire la "fête
du 14 juillet 1961" pendant qu'ailleurs
et au même moment, en Algérie
des tragédies se produisaient
mais nous ne le savions pas encore...
C'étaient mes meilleurs copainssi par hasard vous vous reconnaissez
faites-moi signes !!!
Rappelez-vous, ce 14 juillet 1961
nous avions eu droit à quelques bouteilles
en provenance des Coteaux de Mascara
Remarquez... je suis, en regardant la photo
le premier à droite... (ATTENTION NE PAS
CONFONDRE AVEC LE PREMIER DE DROITE)
Derrière moi la ligne de chemin de fer Oran - Colomb-Béchar… Combien d’heures, de semaines, de mois j’ai rêvé à ce train qui me ramènerait d’abord à Oran, puis la France, mon pays, mon vrai pays, mon seul pays, car ici j’étais dans un beau pays, c’est vrai, Serge Lama l'a si bien chanté... mais un pays martyrisé par 132 années de colonialisme et terminé par une guerre de près de 8 années avec ses crimes d’Etat, de guerre, contre l’humanité…
On m'avait dit " Tu verras la palmeraie de Tiout (Algérie) c'est très beau ", alors du 8 mai 1961 au 5 janvier 1963 je n'ai vu qu'un camp où on montait la garde... ou on se "tapait" la corvée de pluche ou de vaisselle... ou on effectuait des kilomètres dans des camions traînant des canons sur des pistes bosselées... ou on écrivait des lettres pour dire qu'on allait bien même si on allait mal, car l'ennui était là, toujours pesant et laminant le moral, mais finalement c'était mieux que de tuer ou se faire tuer... car ma plus grande chance "je n'ai pas tué"... En fait je n'ai rien connu des drames de la guerre d'Algérie, en particulier et du colonialisme, en général, pour l'heureuse raison que là où j'étais, il ne s'est absolument rien passé, j'ai donc tout appris de nombreuses années après être rentré dans mon cher pays, la France et surtout depuis que je gère ce blog... en fait regardez ce que je faisais en opération dans la région d'Aïn Sefra : "je notais le nombre de tirs de canons" sans savoir, d'ailleurs pour qui étaient destinés ces tirs, plus précisément je ne voulais pas savoir et je me suis toujours refusé de poser la question tout en ayant la "tête ailleurs... car là où j'étais ce n'était pas mon pays la France... " comme vous pouvez le voir je n'avais pas de "kalachnikov pour employer un terme d'aujourd'hui" dans les mains... heureusement je n'aurais peut-être pas su ou pas voulu m'en servir... sauf, avec un instinct de survie... pour me sauver la vie...
Pendant "ma guerre d'Algérie" je ne me suis jamais servi d'une arme individuelle, d'ailleurs regardez-moi ci-dessus (regardez le gringalet que j'étais avec mes 55 kg tout mouillé, aujourd'hui je fais 30 kg de plus... dans ce moment là j'aurai préféré avoir l'âge de mon père et faire la guerre aux nazis, mais en aucun cas à mes frères algériens...) j'avais un crayon à côté de la main et j'étais chargé d’enregistrer les coups de canon qui étaient tirés sans savoir sur qui ni pourquoi.
La guerre d'Algérie était terminée depuis 52 ans et l'Algérie nation souveraine avait toute sa place le 14 juillet 2014 au même titre que tous les autres pays belligérants de la Grande Guerre... Pour la première fois de ma vie j'ai regardé une partie de ce défilé avec beaucoup d'attention en raison de cette présence... et je les ai vu ces 3 militaires algériens avec leur drapeau et je n'ai pas vu tous ces extrémistes de tous poils qui ont tellement hurlé, insulté, envoyé des lettres tout azimut pour empêcher cette présence... Lorsqu'à la fin du défilé j'ai vu les 3 jeunes de chaque pays belligérant de la Grande Guerre 14-18 lâcher les colombes de la paix je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ce n'était qu'un voeu pieux au regard de toutes ces atrocités que nous voyons, hélas, chaque jour... dans un monde de plus en plus dangereux...
Le 14 juillet 2014
Un message de paix
Mais un voeu pieux
Une chorégraphie de José Montalvo rassemblant 250 jeunes gens des pays invités, a mis un point final aux cérémonies sur un message de paix. Agés de 18 à 25 ans, ces jeunes vêtus de noir et blanc, ont procédé à un lâcher de colombes, symbole de paix et de réconciliation. Toutes les nations représentées ont alors partagé ce moment de fraternité, à Paris, en fin de matinée.
Vu par un ancien mobilisé, 55 ans après
Nous avions tous vingt ans, et un peu plus peut-être,
Et nous ne savions rien des choses de la vie.
Nous étions des moutons que l’on amenait paître,
Nos bergers politiques étaient bien assoupis.
Ne sachant trop quoi faire, ils étaient tiraillés,
Conduisant au désastre, les yeux sur le bâton.
Gouverner c’est prévoir, ce n’est pas louvoyer
Et nos beaux officiers, ne rêvant qu’aux… ratons!
Pour devenir plus tard les cocus de l’Histoire.
Nous les pauvres couillons, on croyait (ou pas) à la guerre,
Victimes inconscients de nos esprits grégaires,
Car on nous demandait de nous battre, sans savoir trop pour qui,
Pour les colons bien sûr, leurs privilèges acquis,
Ils voulaient tout garder, en imposant leurs lois
Attisant les querelles, entre arabes et gaulois.
A Paris, à Alger, on faisait des patrouilles
Mais ailleurs se tramaient de vilaines magouilles,
Qu’importe le gâchis, et le sang et les larmes,
On ne faisait parler que la haine et les armes.
Le sort de l’Algérie se jouait à Wall Street
Au Caire et à Moscou, et non dans les guérites.
Oh ! Que de temps perdu, que de vies sacrifiées,
Pour aucun bénéfice, que l’honneur humilié.
Telle est la tragédie dont nous fûmes acteurs.
Reste le souvenir d’une immense rancœur.
Il nous reste encore de beaux jours à vivre,
Même si Thanatos, avec sa grande faux
Rôde ici et là, et par monts et par vaux.
Disons-lui “halte là !”. Je termine mon livre.
Simon Garrigue, juin 2017
Regardez la photo ci-dessus c’était le Hirak une manifestation hebdomadaire de mes amis Algériens qui avait lieu entre 2019 et 2021, ils souhaitent une deuxième République, alors qu’il y a aujourd’hui en Algérie une politique dictatoriale dirigée par les militaires.
Nous y voilà : comme nous le craignions au lendemain de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron, la France est bien devenue ingouvernable.
Alors nous aussi nous aimerions une nouvelle République (la 6e) mais cela n’est, pour le moment, qu’un vœu pieux.
Pauvre France qu’es-tu devenue !!!
Tu as raison Simon Garrigue terminons notre livre... demandons à Thanatos de nous laisser vivre encore un peu pour que l'on puisse voir en Algérie naître la seconde République après l'indépendance de 1962 confisquée par des dirigeants corrompus.
Et, peut-être que si nous avons un peu de chance nous verrons, en France, mourir la Ve République née pendant la sale guerre d'Algérie et la naissance d'une République du XXIe siècle espérons meilleure...
Michel Dandelot
Militant anti colonialisme
Militant anti racisme
J'ai refusé la croix du Combattant
Vive l'amitié entre les peuples algérien et français
C’est vrai qu’à bientôt 83 ans j’ai beaucoup changé
Parce qu’ici j’avais à peine 20 ans
14 juillet 2024
NON le Jour de Gloire n’est pas arrivé
« Ni LFI, ni EELV au gouvernement : à gauche, bientôt tous "terroristes" ? Justice antisocialeDominique Sopo écrit sur sa page Facebook : « Dirigeants du Nouveau Front populaire soyez à la hauteur des espoirs et des attentes de la population » »
-
Commentaires
J'ai vécu deux14 juillet sous les drapeau : en 1960 et en 1961.
Je n'ai pas de souvenir de la fete nationale de 1960.J'étais cantonné près de Saïda.
Le 14 juillet 1961 j'étais à Bou-Ktoub et j'étais de garde. Ce que j'étais beau avec ma ceinture de flanelle autour de la taille ! Ça devait impressionner les populations autochtones. Je ne comprends pas comment on n'a pas réussi à gagner cette guerre !