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Evocation littéraire. Questions mémorielles de la colonisation : Vers « une relative paix des mémoires « ?
Evocation littéraire. Questions mémorielles
de la colonisation : Vers " une relative paix
des mémoires " ?
Voici les «bienfaits» de la colonisation !
D.R
S’il importe que la mémoire de la colonisation française et de la guerre d’Algérie soit vraiment connue et regardée avec lucidité de part et d’autre de la Méditerranée, comment approcher au plus près possible une histoire qui soit celle des faits eux-mêmes et qui ne soit pas une histoire idéologisée ou instrumentalisée en permanence ?
C’est la mission qu’est appelée à accomplir la Commission mixte algéro-française sur les questions mémorielles de la colonisation récemment mise sur pied. En attendant, voici un bref rappel ci-après de quelques éléments-clés de cette mémoire :
Juillet 1962. La France coloniale a perdu la guerre. L'Algérie a gagné son indépendance et recouvré sa souveraineté. Tout était à reconstruire dans un pays dévasté, ruiné par 132 ans de colonisation, et les circonstances historiques après 1945 n'ont pas favorisé le cheminement de l'Algérie vers l'avènement d'un Etat indépendant démocratique.
Or tout est à (re)construire à présent car en France, depuis, une autre guerre est en train de sourdre : les émigrés, leurs enfants, leurs petits-enfants -deuxième, troisième générations- français pourtant, sont, presque 58 ans après l'indépendance, toujours considérés comme des «indigènes» ; et, en Algérie, les traces sournoises du colonialisme se cristallisent souvent en des violences intestines. «La reconnaissance lucide et juste, de part et d'autre, de ce passé aiderait peut-être à avancer», suggère l'historienne Sylvie Thénaud. Cette reconnaissance mutuelle ne devrait pas poser tant de difficultés car les uns -tel Jules Ferry dans son «Discours sur la colonisation»- et les autres -tel Aimé Césaire, dans son «Discours sur le colonialisme»- décrivent bien les mêmes choses. Et lorsque les choses sont dites, les mémoires peuvent être partagées et l'Histoire écrite. En replongeant dans l'histoire de la colonisation française de l'Algérie, on trouve d'étranges similitudes entre cette conquête et les interventions de l'OTAN, bras armé des Etats-Unis, en pays musulmans. Mission civilisatrice hier, démocratie et droits de l'homme aujourd'hui, crimes et pillages sans fard hier, mainmise arrogante sur des pays stratégiques aujourd'hui, derrière l'épouvantail usé (et ab-usé) de la paix mondiale menacée.
Voici les «bienfaits» de la colonisation !
Pourtant, «quel mal les Musulmans ont-ils fait au monde durant ce temps ?» C'est la question posée par le Dr Jurgen Todenhofer, magistrat et ancien député chrétien-démocrate, lors d'un entretien à la télévision allemande. Sa réponse est cinglante : «Les Musulmans n'ont causé aucun mal à l'humanité et au monde ces deux cents dernières années. Au contraire...». Et son réquisitoire est sans appel : Les Européens de l'Ouest (…) ont brutalement colonisé et massacré des millions de musulmans». «Inutile de commencer par les Croisades», poursuit-il, pour voir «combien, nous, Européens de l'Ouest, sommes beaucoup plus violents que ne l'ont jamais été les Musulmans».
«La Première et la Seconde Guerre mondiale ont fait 70 millions de morts. Qui a commis cela ? Pas les Musulmans. Qui a tué 6 millions de juifs ? Pas les musulmans. Le communisme soviétique a tué 30 millions de personnes, le communisme chinois près de 40 millions. Ce ne sont pas des Européens de l'Ouest mais pas non plus les Musulmans.» Le magistrat député analyse alors : la base du conflit avec les Musulmans repose sur le fait que les Européens de l'Ouest voient les Musulmans et particulièrement les Arabes, ainsi que l'écrivait Jean-Paul Sartre, comme des demi-singes : «Nous ne les prenons pas au sérieux. Nous les considérons comme des animaux (...). Et de telles actions ont engendré un grand ressentiment.» Voici les «bienfaits» de la colonisation ! La France est le seul Etat dit démocratique et la seule ancienne puissance impériale européenne où des dispositions législatives qualifient de façon positive cette période de l'histoire.
Cette colonisation, volonté d'un pouvoir politique et civil, d'une justice aux ordres, et dont l'idéologie dominante -les hommes, les peuples ne sont pas tous égaux- perdure sournoisement.
Lors d'un colloque au Sénat français, l’historien Olivier Le Cour Grand-maison a conclu son intervention par un appel solennel : «Les nouvelles autorités politiques de la France s'honoreraient à reconnaître que la France, ses autorités, ses militaires, son pouvoir politique, ont commis, justifié et légitimé des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité entre 1830 et 1962.» Les peuples occidentaux condamnent unanimement le colonialisme déclaré. Pour l'Histoire, il va sans dire aussi que les journalistes et les intellectuels de la rive nord de la Méditerranée s'honoreraient assurément à rompre le silence sur la victoire du colonisé et à cesser de maquiller le colonialisme. De la sorte, peut-être parviendra-t-on, de part et d’autre de la Méditerranée, à atteindre cette relative paix des mémoires tant souhaitée ?
SOURCE : https://elmoudjahid.com/fr/actualites/159002« Jeunesse perdue...Georges Azenstarck, le photographe qui a témoigné contre Maurice Papon vient de mourir »
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Commentaires
Les Musulmans sont présentement en France les parias du système car ils sont majoritairement au bas de l'échelle sociale. Quand ils sont mieux placés dans la hiérarchie, comme en Arabie saoudite ou dans les Emirats on oublie sans difficulté que leur religion est l'islam. De même qu'en Algérie le Bachaga Boualam n'était pas l'objet du mépris de la France.
Pour ce qui est des victimes du communisme en URSS il faut faire la part de l'histoire et rappeler ce qu'était la Russie sous les tsars. Les moujiks n'avaient certainement pas envie de revivre ce qu'ils avaient connu sous un tel régime que voulaient rétablir l'Armée blanche, aidée par les puissances occidentales.
Quant à la Chine elle ne voulait sûrement pas revenir ni au temps d'une quelconque dynastie impériale ni sous le joug des Japonais.
Ceci étant je suis pour la démocratie, ce dont je n'ai pas bénéficié jusqu'ici sous le capitalisme, et notamment au temps de la guerre d'Algérie pour laquelle on m'avait enrôlé, à mon corps défendant.