• France : Appels à la haine contre les manifestants algériens

    France : Appels à la haine

     contre les manifestants algériens

    Banderole hostile aux manifestants algériens en France

    La grande mobilisation de la diaspora en France contre le système politique algérien a agité les milieux de l’extrême-droite française. Des militants extrémistes du mouvement Génération Identitaire appellent les Algériens de l’Hexagone à « rentrer chez eux ».

    Les militants du mouvement extrémiste « Génération Identitaire » ont déployé des bannières à Paris et à Nantes pour protester contre les manifestations d’Algériens ou de Français d’origine algérienne organisées en France. Les banderoles portaient la transcription « tu as manifesté pour ton pays, maintenant retournes-y », ou « ici, c’est Nantes, pas l’Algérie ».

    Le porte-parole de Génération Identitaire a déclaré au journal français Boulevard Voltaire que son organisation se mobilise pour empêcher les manifestations d’algériens sur le sol français. « Ici, c’est la France et non pas l’Algérie. Si ces personnes se sentent impliquées dans la vie algérienne, si elles ont envie de manifester et de s’impliquer dans la vie de leur pays, alors qu’elles y retournent et prennent part au débat », a t-il précisé.

    Rappelons que trois militants dudit mouvement ont tenté, dimanche 17 mars, de perturber une manifestation d’Algériens à la place Stanislas de Nancy. Les perturbateurs ont scandé des slogans hostiles aux manifestants algériens et à l’Algérie, comme « One, two, three, retourne en Algérie ».

    Ces messages haineux ont été condamnés par les membres de la communauté algérienne en France, qui dénoncent aussi l’absence d’une réaction ferme de la classe politique française. 

     

    France : Appels à la haine contre les manifestants algériens

    En réponse à ces messages haineux

    lisons le remarquable texte

     de Rosa Moussaoui

    journaliste à l’Humanité

    France : Appels à la haine contre les manifestants algériens

    Citoyens de beauté

    Les révolutions, même trahies, même confisquées, laissent derrière elles d'increvables espérances, capables de creuser le lit d'insoupçonnables ruisseaux souterrains. Quand ces eaux-là confluent et rejaillissent, elles sont capables de tout emporter sur leur passage.

    La jeunesse algérienne n'a rien oublié des promesses de novembre, de l'horizon de liberté, d'égalité, de démocratie et de justice sociale vers lequel regardaient ses aïeux, ceux qui prirent les armes contre un système colonial charpenté par la négation de l'humanité. Au coude à coude, quatre générations occupent les rues d'Alger, d'Oran, d'Annaba ou d'Adrar, unies par le même rêve algérien. Il ne s'agit pas seulement de chasser le clan d'un président impotent : c'est tout le « système » que les protestataires entendent « dégage », qu'il prenne le visage de vieux généraux autoritaires, arrogants et repus, celui de politiciens corrompus s'exprimant dans une langue morte ou celui d'affairistes véreux, gavés à la dilapidation de la rente pétrolière, aux chantiers démesurés, aux marchés publics truqués. Par millions, les Algériens clament leur exigence de dignité. Ils veulent voir les insolentes richesses du pays mises au service du peuple. Ils veulent bâtir un pays guéri du désir généralisé de fuite, un pays qui ne regarderait plus ses enfants prendre les flots sur des embarcations de fortune, en quête de futur mais promis à une mort presque certaine en Méditerranée. Les défilés ces jours-ci, étaient habités par la mémoire des « harragas », ces désespérés qui brûlent leurs papiers avant de tenter la périlleuse aventure de l'exil…

    Tout un peuple s'est levé dans la paix, dans l'allégresse, en toute conscience, tirant les leçons des années noires de guerre intérieure contre les intégristes, instruit des expériences incertaines ou chaotiques des « printemps » voisins. Dans les arcanes d'un pouvoir aussi machiavélique qu'opaque se trament d'obscurs scenarii. Mais quoiqu'il advienne, les Algériennes et les Algériens ont repris voix et leur marche vers une seconde indépendance nous évoque, pour l'heure, ces vers de Jean Sénac : « J'ai vu le peuple le plus beau de la terre / Sourire au fruit et le fruit se donner. » 

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/edition/cerises-la-cooperative/article/180319/editorial-3-citoyens-de-beaute-par-rosa-moussaoui?fbclid=IwAR1JfA1r9eGpZPQ4zS_zvOdI4-eKK0dQ7bFVuJOsC8FDb4ptSRDHedugdXM 

     

    « Anticasseurs, tu perds ton sang-froidAlgérie : les journalistes de TF1 chassés par les manifestants à Alger »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 22 Mars 2019 à 15:45

    Même si à juste titre on met en cause l'état de santé et l'âge de Bouteflika ce n'est pas le fond du problème. Ce qui est en cause en Algérie, comme en France, en Europe et dans le Monde tout entier c'est bien l'impuissance de systèmes sociaux fondés sur la loi du profit et l'exploitation capitaliste que cette logique génère. 

    Macron soutient de tels systèmes, en France, en Algérie, au Venezuela... Concernant l'Algérie cela éclaire sur la duplicité qui a été la sienne à propos du colonialisme. Il doit chercher à appliquer un plan B, le néocolonialisme, pour continuer à faire main basse sur les richesses de pays qu'il espère dominer.

    Cela n'enlève rien à notre jugement qu'il avait porté sur le colonialisme de grand-papa mais nous ne voulons pas qu'il le remplace par cette autre forme d'exploitation.

    Quant à l'extrême droite toujours présente pour brandir l'étendard du racisme, de la xénophobie et de l'islamophobie qui a pris le relais de l'antisémitisme. Quand on ne veut pas de rupture avec un système social à bout de souffle pour la satisfaction des besoins de l'humanité elle utilise ces nouveaux boucs-émissaires que sont les Maghrébins. On dédouane ainsi le capîtalisme en dévoyant les consciences.

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