• François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

    Ce site était à l’origine celui de la section locale de la Ligue des droits de l’homme de Toulon. Il avait comme rédacteur en chef, un membre de la section : François Nadiras. Depuis 2010 j’y ai puisé de nombreuses informations concernant la guerre d’Algérie, en particulier et le colonialisme, en général, avec l’accord, bien sûr de François Nadiras qui est devenu un ami talentueux et important, mais au début de cette année, une mise au point m’intrigua, d’autant plus qu’un autre ami m’informa de la santé fragile de François Nadiras…C’est donc avec un grand plaisir que j’ai trouvé sur le quotidien « La Marseillaise » un remarquable article intitulé  « François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre ». 

     

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

    Mise au point du 19 février 2017 

    Le site LDH Toulon est en cours de modification.

    Compte tenu de différents paramètres il est apparu nécessaire de le "couper en deux" :

    1. la partie la plus développée regroupe tout ce qui dans l’ancien site concernait l’Histoire, plus particulièrement les colonisations et les racismes ;

    ces articles sont actuellement dans un certain désordre, mais la réorganisation est en cours

    pour y accéder : www.ldh-toulon.net 

    2. tous les autres articles de l’ancien site qui n’ont pas subi le regroupement précédent se trouvent maintenant à l’adresse www.section-ldh-toulon.net 

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

     

    François Nadiras : « On ne pouvait pas

    rester les bras ballants face

     au Front national »

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

    « Le temps passant, j’ai pensé que ce serait intéressant que le site Internet ne meure pas avec moi. J’ai donc lancé un appel qui vient dernièrement de rencontrer un écho favorable. »

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.

    Pas une cause, pas un combat au service de la défense des droits de l’Homme, des sans-droits, contre les discriminations, le racisme... dans lequel on l’ait vu faire défection. Par sa présence, sa plume et son témoignage, il est depuis de longues décennies un personnage central dans la vie démocratique et citoyenne du département du Var. Alors, même si l’intéressé, de par sa pudeur et sa discrétion, répugne quelque peu à se mettre avant, nous l’avons convaincu de livrer une part de son parcours d’homme, de militant et de dire au travers de son engagement ses espoirs et ses craintes concernant les années à venir.

    François Nadiras est né en 1941 en région parisienne. Et lorsque la République décide d’enrôler sa jeunesse dans une guerre qui ne dit pas son nom pour réprimer la lutte pour l’indépendance des Algériens, le jeune homme est en train de terminer ses études de mathématiques dans la capitale. « J’ai vécu pendant cette période dans l’angoisse d’être appelé », explique-t-il. Des « événements », comme on continuera longtemps à les appeler, qui vont forger chez lui la conviction que l’on peut, que l’on doit refuser l’injustice et rechercher la vérité.

    Le concours en poche, le professeur de maths, qui est passé au travers de cette conscription qu’il redoutait tant, est nommé comme coopérant à Pointe-à-Pitre où il passera ainsi deux ans avant de rentrer en métropole. Nommé à Toulon en 1967, il effectue ensuite toute sa carrière au lycée Dumont d’Urville, enseignant aux élèves des classes préparatoires maths sup’ et maths spé’.

    A Amnesty international pour commencer

    C’est dans le Port du Levant aussi que se précise son engagement militant au service de la défense des droits humains, combat qu’il poursuit encore aujourd’hui malgré la fatigue et la maladie.

    Il adhère donc avec son épouse Elisabeth, avec laquelle il partage les mêmes valeurs, à Amnesty international, pour commencer.

    « Il y a une chose qui m’a toujours perturbé, c’est la prévalence, le développement des idées d’extrême droite, le racisme entretenu par un certain nombre de politiques. Et pas seulement, hélas, à l’extrême droite », précise François Nadiras.

    Puis avec l’arrivée en 1995 du Front national à la tête de la municipalité toulonnaise, c’est le choc. Et le couple éprouve la nécessité d’agir d’urgence plus concrètement sur le terrain de la politique locale.

    « On ne pouvait pas rester les bras ballants », explique-t-il. C’est comme ça qu’ils se retrouvent tous deux très vite pas mal impliqués au sein de la section toulonnaise de la Ligue des droits de l’homme. Qu’ils présideront tour à tour pendant de nombreuses années avant d’en redevenir de simples mais fervents militants.

    « Lorsque mes responsabilités se sont terminées, je me suis dit qu’il manquait quelque chose à Toulon, qu’on ne parvenait toujours pas à dire la vérité sur bien des sujets, comme celui de la guerre d’Algérie », reprend François Nadiras.

    Une ville dans laquelle il est encore difficile de dire que « l’Algérie était une colonie et que le combat d’émancipation mené par les Algériens est sur bien des points tout à fait comparable à celui des résistants français ».

    Il veut rappeler ce pan de mémoire qui est ici à ce moment-là le plus souvent tu. Pour des raisons électoralistes, déjà, avec une importante communauté de rapatriés qu’il convient de ménager, pour certains. Et un silence aussi qui est censé faire oublier ce qui pourrait raviver des tensions, pour d’autres.

    « Je me suis dit qu’on pouvait faire quelque chose pour lutter contre cette unanimisme... » Le militant de la LDH va donc mettre à profit ses connaissances en informatique pour réaliser le premier site Internet de la Ligue des droits de l’Homme de la section en 2001 : « Je voulais que soit dite une parole qui corresponde à la vérité. » Le coup d’essai est déjà une réussite mais ne correspond pas encore tout à fait aux attentes du défenseur des droits humains.

    Il crée donc en 2004 une deuxième mouture plus aboutie. Un site qui atteint vite les 3 000 visites jour. Un succès qui s’opère au prix d’un travail colossal qu’il assume tout seul, en l’enrichissant de toujours plus de documents, d’articles, de témoignages. Si bien que la place commence à manquer et le webmaster à fatiguer.

    « Le temps passant, j’ai pensé que ce serait intéressant que le site ne meure pas avec moi. J’ai donc lancé un appel qui vient dernièrement de rencontrer un écho favorable », lâche-t-il avec soulagement.

    C’est l’historien Gilles Manceron qui vient en effet de relever le défi, mais en partie seulement.

    L’idée est donc de scinder le site actuel en deux parties. Avec tout ce qui concerne l’histoire de la colonisation et le racisme qui est désormais abrité sur un nouveau portail Internet (ldh-toulon.net) et géré par un collectif d’historiens, le reste demeurant sur l’adresse historique : section-ldh-toulon.net.

    « Rien n’est désespéré quand on voit des villages accueillir des migrants »

    Lorsqu’on interroge le militant sur son sentiment concernant les années à venir, le propos se fait nettement moins enjoué. Un avenir plus sombre dans le lequel l’émotion continuerait à prendre plus de place que la raison, avec les conséquences que l’on voit déjà à l’œuvre. Il pointe également « cette hostilité qui se développe entre communautés ou plutôt entre personnes qui se considèrent plus comme appartenant à une communauté qu’à une nation ».

    La montée du communautarisme donc, mais aussi celle du racisme avec une parole et des passages à l’acte plus qu’inquiétants. Il nous rappelle d’ailleurs l’histoire de ce Français d’origine sénégalaise éjecté d’un train en gare de Toulon. Pour mémoire, un travailleur social confronté à un contrôle de billet musclé qui se rebelle et réclame des explications. Mal lui en prend puisque les passagers se lieront en se basant sur des a priori pour l’expulser du wagon. « L’affaire est toujours en attente de jugement deux ans après », déplore-t-il. « En même temps, rien n’est jamais complètement désespéré quand on voit des villages qui accueillent des migrants », conclut François Nadiras.

    Grave mais pas désespéré, en effet. Du moins tant que le monde associatif et militant comptera des vigies de sa trempe. Merci François.

    Thierry Turpin

    SOURCE : http://www.lamarseillaise.fr/var/societe/58868-francois-nadiras-on-ne-pouvait-pas-rester-les-bras-ballants-face-au-front-national 

     

    François Nadiras, un homme, une vie, une œuvre et un engagement sans faille dans la défense des droits humains. Rencontre.


     

    Les commentaires

     

    Gavoury Jean-François 

         

     

    Bel hommage que celui rendu à François Nadiras par le journal "La Marseillaise".

    Félicitations à Michel Dandelot d'en avoir découvert la publication et relayé la teneur.

    Le site Internet de la section de Toulon de la Ligue des droits de l'Homme recèle des informations d'une richesse et d'une diversité incomparables.

    La rédaction des innombrables articles dont il est le support est aussi rigoureuse que devaient l'être les cours dispensés par ce professeur (agrégé) de mathématiques.

    Ma rencontre avec cet authentique personnage - accueillant, à l'écoute, d'une humilité et d'une modération désarmantes - remonte à 2005. Elle m'a marqué, et les victimes de l'OAS lui savent - et lui sauront longtemps - gré de les avoir accompagnées, y compris physiquement, dans leur combat pour la sortie de l'oubli.

    Je profite de ce commentaire pour lui dire toute mon estime et lui demander de me pardonner d'avoir adhéré tardivement à la Ligue des droits de l'Homme (2012) et de l'avoir fait à la section de Nice (pour des raisons circonstancielles qu'il connaît).

    Très cordialement,

    Jean-François Gavoury


     

                                                 

     François Nadiras 

         

     

    Je suis ému de ces hommages,

    prononcés par des amis militants

    qui ne sont pas restés non plus "les bras ballants".

    Je les associe à ces évocations.

    On continue !

    François Nadiras

     

     

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