• GAUCHE. DES PISTES POUR TORDRE LE COU AUX VIOLENCES POLICIÈRES

     

     

    GAUCHE. DES PISTES POUR TORDRE LE COU AUX VIOLENCES POLICIÈRES

     

    GAUCHE. DES PISTES POUR TORDRE LE COU AUX VIOLENCES POLICIÈRES

     

    Les partis politiques de gauche formulent des propositions pour bâtir une véritable police républicaine, alors que les manifestations se poursuivent en France pour dénoncer son fonctionnement actuel.
    Grâce aux mobilisations citoyennes, les questions liées aux violences policières et au racisme policier secouent le débat public français. De l’affaire emblématique d’Adama Traoré, du nom du jeune homme mort en 2016 après une violente interpellation, aux contrôles arbitraires lors du confinement, l’exigence d’une meilleure police s’impose aux yeux des manifestants. Dans ce sillage, une mobilisation s’est déroulée mardi, à Paris, à l’appel notamment de partis politiques (PCF, EELV, FI et PS) pour «combattre le racisme dans la police» et les brutalités. Comment sortir de cette spirale de violence ? Les formations de gauche proposent des mesures pour rendre à la police sa mission de service public.

     

    Le récépissé de contrôle d’identité contre les délits

     de faciès

    Parce que les pratiques discriminatoires pourrissent le quotidien des banlieues, le PCF appelle à la mise en place du récépissé remis après chaque contrôle d’identité pour limiter les contrôles abusifs. S’appuyant notamment sur une étude du Défenseur des droits, indiquant que 80 % des jeunes hommes noirs et perçus comme arabes disent avoir été contrôlés, le porte-parole du PCF, Ian Brossat, estime que « le contrôle au faciès est malheureusement une réalité, cela mérite d’être combattu ». Ancien professeur à Sarcelles, il témoigne : « Mes élèves étaient tout le temps contrôlés dans le bus, je n’ai pas été contrôlé une seule fois. » D’où la solution du récépissé afin de lutter contre les contrôles au faciès. « Il n’est pas acceptable que des jeunes soient contrôlés à outrance, palpés, insultés, humiliés, stigmatisés, mutilés ou tués en raison de leur origine réelle ou supposée, de leur tenue vestimentaire, de leur lieu de résidence », a également lancé, le 4 juin, la sénatrice communiste Laurence Cohen, lors des questions au gouvernement. Le récépissé revêt aussi une symbolique d’importance. Promesse de campagne du candidat François Hollande, son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, l’avait enterré dès août 2012. Trop complexe à mettre en place selon lui, et surtout vivement critiqué par les syndicats policiers, classés très à droite.
    « Christophe Castaner a admis, c’est une première, qu’il y a un problème de racisme et de violences au sein de la police. Mais, maintenant, nous voulons des actes. Il faut une grande refonte de l’institution. » Ian Brossat, porte-parole du PCF

    Si l’actuel hôte de Beauvau, Christophe Castaner, a fait des annonces visant à réduire certaines pratiques policières violentes, dont les étranglements, « nous observons qu’il n’y a rien sur le récépissé de contrôle d’identité, dénonce Éric Coquerel, député FI. Ce qu’il a annoncé sur la formation est très vague alors que c’est le nœud du problème, la formation actuelle date de la loi Joxe de 1983… » Toutefois, note l’élu, « Christophe Castaner a admis, c’est une première, qu’il y a un problème de racisme et de violences au sein de la police. Mais, maintenant, nous voulons des actes. Il faut une grande refonte de l’institution ». Le communiste Ian Brossat propose en ce sens qu’une « suspension immédiate à titre conservatoire du policier, pouvant aller jusqu’à la révocation », soit prononcée en cas de violence ou de discrimination.


    La réhabilitation d’une police de proximité

     est « fondamentale »

    Pour rétablir la confiance abîmée entre la population et la police, la réhabilitation d’une police de proximité est « fondamentale », analyse également Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat. « Les relations entre jeunes et policiers se dégradent notamment parce qu’il n’y a plus de contacts quotidiens, l’époque où ils jouaient au foot est révolue. Cette distance peut entraîner de la violence d’un côté comme de l’autre. On a besoin de policiers nombreux, formés, avec des moyens », insiste la parlementaire de Seine-Saint-Denis. Les sénateurs PCF vont d’ailleurs redéposer plusieurs propositions de loi sur la police de proximité, les contrôles abusifs, ainsi que sur l’interdiction du lanceur de balles de défense 40.
    « Les relations entre jeunes et policiers se dégradent notamment parce qu’il n’y a plus de contacts quotidiens. » Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat

    Partant lui aussi du constat que le « malaise est profond », le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a annoncé lundi que les députés socialistes vont demander une commission d’enquête sur les violences policières pour « prendre la dimension réelle du sujet », et « réconcilier les Français avec leur police ». Avec le même objectif en tête, Claire Monod, coordinatrice nationale de Génération.s, propose un « Grenelle de la police », afin de mettre tout le monde autour de la table pour « travailler à une réforme en profondeur, réorganiser la police » et « retrouver de vrais gardiens de la paix ».
    « La transparence doit être totale. L’IGPN et l’IGGN ne trouveront leur pleine crédibilité qu’en s’affranchissant de la tutelle du ministre de l’Intérieur. » Olivier Faure, député PS

    Du PS à EELV, en passant par le PCF, les gauches prônent la création d’une autorité indépendante de la police. Loin, très loin, de l’actuelle Inspection générale de la police nationale (IGPN), rattachée juridiquement au ministère de l’Intérieur, qui est souvent mise en cause pour sa partialité et sa volonté de protéger les policiers. « La transparence doit être totale, insiste le député PS Olivier Faure. L’IGPN et l’IGGN ne trouveront leur pleine crédibilité qu’en s’affranchissant de la tutelle du ministre de l’Intérieur. La légitimité de toute institution se fonde sur l’accord entre les valeurs, les buts et les comportements. » Même son de cloche du côté de la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui pointe la nécessité de détacher ces instances de Beauvau, car « on ne peut pas être à la fois juge et partie ».
    « Christophe Castaner a montré sa méconnaissance du dossier, en proposant des choses qui sont déjà censées être appliquées, comme le fait de rendre visible son numéro d’immatriculation. » Danièle Obono, députée FI

    Concernant les techniques d’immobilisation décriées, la FI avait déposé une loi dès février 2019 – puis en février 2020 suite au décès de Cédric Chouviat – afin de proscrire deux méthodes d’interpellation jugées dangereuses : le plaquage ventral et le pliage. Si le ministre de l’Intérieur a annoncé bannir la clé d’étranglement et le fait de s’appuyer avec son genou sur le cou de l’interpellé, il n’a rien dit sur le maintien de l’usage de deux autres techniques pointées. « Christophe Castaner a montré sa méconnaissance du dossier, en proposant des choses qui sont déjà censées être appliquées, comme le fait de rendre visible son numéro d’immatriculation, fustige la députée FI Danièle Obono. Il devrait plutôt s’interroger sur pourquoi cette doctrine n’est pas respectée. » Et de poursuivre : « Quand le ministre indique que le plaquage avec étranglement n’est pas une technique enseignée, il ignore qu’il n’y a pas d’encadrement clair au sein de la formation. Ou alors c’est une énième tentative d’enfumage.»

    SOURCE : Gauche. Des pistes pour tordre le cou aux violences policières 


     

     

    « « Nègres », « pédés » : à 14 ans, 4 jeunes interpellés pour rien et insultés par la police Le journaliste et reporter de guerre Christian Bousquet, ex-rédacteur en chef du 13H de TF1, est décédé à l'âge de 80 ans des conséquences du Covid-19 »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Juin 2020 à 13:56

    Oui mais l'action contre le racisme nécessite une lutte sans concession contre le système social qui le nourrit. On ne réglera rien si on n'agit pas pour une rupture avec le fonctionnement de notre société. Un fonctionnement fondée sur la logique du profit et l'exploitation  des travailleurs qui en est la conséquence et qui est arrivée au terme de ce qui est supportable.

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