• Guerre d'Algérie : à Rouen se souvenir des disparus

    Guerre d'Algérie : à Rouen

    se souvenir des disparus

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Pour Jean-Pierre et Nadine Marchand, le mémorial représente

    10 000 heures de recherches

    Inauguration. Tant attendu, le mémorial départemental Algérie-Maroc-Tunisie 1952-1962 sera inauguré demain à 16 h, place Carnot, à Rouen.

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Célèbre sculpteur, reconnu pour ses bronzes expressifs, Jean-Marc de Pas a réalisé l’œuvre-symbole du mémorial. Encore touché par cette commande, l’artiste explique, dans son atelier de Bois-Guilbert, les options qu’il a prises.

    Comment avez-vous été choisi ? 

    Jean-Marc de Pas : « Suite à un appel d’offres en équipe avec le cabinet d’architecture de l’Atelier de la Corderie qui s’occupe de la partie urbanisme. J’ai ensuite rencontré Mme et M. Marchand pour comprendre l’importance du mémorial, prendre conscience de l’émotion et de l’importance humaine. »

    Vous l’avez imaginé seul ? 

    « On s’est concerté. En France, il doit en exister environ soixante-dix de formes et tailles différentes. Ici, rien ne m’était imposé. Aucun cahier des charges. Une totale liberté. Après, ce fut une intuition. Celle d’évoquer les disparus à travers ceux qui restent. J’ai pris de la terre et l’idée est arrivée assez vite. J’ai montré l’esquisse et tous les interlocuteurs ont validé. »

    « La douleur, dans sa forme universelle »

    Qu’avez-vous voulu symboliser ? 

    « L’idée du mémorial est d’avoir une pensée pour tous les soldats morts là-bas. Ce sont un peu les oubliés de l’Histoire. C’est réparer un manque pour les familles. Après tout le monde a son idée sur cette tragédie. On peut se poser beaucoup de questions. Sans jugement de ma part, j’ai voulu créer une mère qui perd son fils et une fiancée, son amoureux. Une douleur qui restera gravée toute leur vie. J’ai souhaité la traiter sous une forme universelle à travers le sentiment de l’absence. Après, j’ai imaginé leur recueillement. Pour le banc, c’est l’espace de douleur laissé entre ces deux femmes, ces deux générations. Elles posent leurs mains sur ce souvenir avec un air grave. Le disparu est là comme un négatif. En même temps, ce n’est pas quelque chose d’ostentatoire. Ne plus y voir qu’un monument aux Morts, car la vie continue. J’espère seulement que cela va amener à une certaine réflexion. »

    Ce fut un travail facile ? 

    « J’étais dans le sujet, dans mon émotion ! Pour un artiste, c’est une chance de travailler sur des personnages grandeur nature avec un thème aussi profond. J’ai fait une seule esquisse et après, ce fut une longue aventure introspective. »

    Vous avez fait des recherches ? 

    « J’ai fait pas mal de portraits historiques. Actuellement, je réalise deux Sainte-Thérèse de Lisieux. Dans ces cas-là, je travaille dans une iconographie précise et je fais beaucoup de recherches. Je me plonge dans le personnage comme un acteur. C’est important d’être dans une cohérence. Pour le mémorial, je n’avais aucune référence. Je pouvais inventer les visages et les corps. Pour la jeune femme, j’ai réalisé une séance de pose avec un modèle et pour la maman, j’ai travaillé dans mon imaginaire. J’ai aussi conçu les vêtements et les coiffures afin d’éviter les anachronismes. Cependant, je ne voulais pas une vision idéalisée. Ce sont de vraies personnes qui ont vécu cet événement. »

    Et techniquement ? 

    « Classique ! Une armature, puis de la terre. Quand, j’ai terminé, avec les assistant(e)s nous faisons une empreinte en caoutchouc et ça part à la fonderie. Après l’application de la cire, il y a dix jours de cuisson et on coule le bronze. Il faut de vrais professionnels car c’est hyper technique. »

    Après, cela ne vous appartient plus ? 

    « Si l’œuvre a trouvé sa place et que l’émotion est là, l’énergie se met sur la suivante [création, NDLR]. À chaque réalisation, je capitalise de l’expérience pour la suivante afin que cela ne devienne pas une recette. »

    Ils ont l’espoir que le mémorial vive

    Le mémorial, qui sera inauguré demain, rend hommage aux disparus de la guerre d’Algérie. Une longue bataille menée par une association.

    « Il est né d’une colère interne » 

    Il en existe plus de 90 en France, mais le département de Seine-Maritime fera partie des derniers à rendre hommage à ses victimes lors de la guerre d’Algérie, Maroc et Tunisie. Ce sera officiellement réparé ce jeudi lors de l’inauguration du mémorial départemental Algérie-Maroc-Tunisie 1952-1962. Une réalisation rendue possible grâce à Jean-Pierre et Nadine Marchand, installés à Quévreville-la-Poterie, fondateurs de l’Association départementale d’anciens combattants ou du souvenir.

    Dès 2007 et après plus de 10 000 heures de recherches pour recenser les 413 tués et 3 disparus, le couple s’est lancé dans la quête aux subventions afin de récolter les 140 000 € nécessaires.

    Place Carnot, sur un emplacement offert par la Ville de Rouen, le site sera décomposé en trois parties : un lutrin pour relater les événements, des barrettes de granit gravées des noms des soldats réalisées par le marbrier d’Abbeville, Guillaume Fiérain, et deux statues grandeur nature en bronze, œuvres du sculpteur Jean-Marc de Pas (lire ci-dessus), le tout sous le contrôle de l’architecte Caroline Camillerapp, de l’Atelier de la Corderie.

    « Le mémorial n’est pas l’histoire, mais la mémoire des disparus. Il est né d’une colère interne. Celle de mes copains égorgés dans l’indifférence et des mères perdues dans leur peine. Comme un exorcisme. Il était devenu incontournable pour les familles et les anciens combattants. Malgré les difficultés, maintenant, je suis très surpris de l’engouement pour cet événement. On devait bien cela à ces héros qui ont été oubliés. Nous avons la satisfaction d’avoir fait quelque chose d’utile », déclare le mémorialiste. Après les cérémonies de ce jeudi 1er février qui débuteront à 16 h sur la place Carnot par le dévoilement de la plaque et des statues, suivi à 17 h des prises de paroles de tous les officiels, Jean-Pierre et Nadine Marchand espèrent « que le mémorial vivra. Pour les commémorations, mais aussi pour apprendre l’histoire aux jeunes et organiser des conférences. Maintenant, on cède ce symbole au Département et à la Ville pour qu’ils ne perdent pas la mémoire. »

    « C’est toujours une plaie ouverte »

    Le mémorial départemental Algérie-Maroc-Tunisie inauguré ce jeudi à Rouen est perçue comme une reconnaissance pour les familles et notamment pour Françoise Kérivel née Colinet, originaire de Sainte-Adresse (76).

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Françoise Kérivel, 80 ans, a perdu son fiancé en 1958

    Le 19 mars 1958 à l’âge de 21 ans, son fiancé, le caporal Gérard Requier, est tué lors d’une opération héliportée dans la région de Tébessa (Algérie) dans le massif de l’Aurès, après dix-huit mois de combat. « Je l’ai connu au cinéma. Nous avions 16 ans et c’était mon premier amour. Pendant son absence, on s’est écrit tous les jours. J’ai toujours toutes des lettres ! Je me faisais beaucoup de souci. J’écoutais les nouvelles et j’avais peur. J’ai appris son décès trois jours après. Le ciel m’est tombé sur la tête. Je n’ai comme souvenir que son départ à la gare », se souvient la fiancée aujourd’hui âgée de 80 ans.

    La dépouille dans un cercueil plombé est revenue le 28 mai déposée par une camionnette au cimetière : « C’est un mystère ! Je ne sais toujours pas ce qui s’est passé pendant ces trois mois. Maintenant, il repose dans le cimetière de la ville et j’entretiens toujours la sépulture. Elle est à moi depuis la disparition de ses parents. »

    À la suite de ce traumatisme, la jeune femme fait une dépression. Un an et demi plus tard, elle rencontre son futur mari. « Ce ne furent pas les mêmes sentiments. Il est au courant et n’en prend pas ombrage. Je pense encore chaque jour à Gérard », déclare Françoise Kérivel, membre de la Fnaca et du Souvenir Français, médaille de bronze de la Jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.

    « Qu’on ne les oublie pas » 

    Présente lors de l’inauguration du mémorial, elle a toujours comme sentiment que « le général de Gaulle aurait dû déclarer l’indépendance avant tous ces morts. Aujourd’hui, la guerre d’Algérie, les gens s’en fichent et on a demandé aux anciens de se taire ».

    Demain, en souvenir à son amour défunt, Françoise Kérivel espère « rendre hommage aux disparus. Cela représente beaucoup pour moi. Qu’on ne les oublie pas. Mon fiancé va avoir pour la postérité son nom sur le mémorial. C’est une reconnaissance que j’espère du public. Après, cet emplacement doit servir pour les commémorations et les jeunes. C’est une belle réussite, une façon de ne pas oublier ! »

    Source : http://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/algerie--a-rouen-se-souvenir-des-disparus-EC12103337

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Le 11 janvier 2018 je mettais en ligne cet article

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Guerre d’Algérie. Un mémorial

     pour les disparus de Seine-Maritime

    inauguré en 2018, à Rouen

    Le Mémorial départemental de Seine-Maritime, Algérie Maroc Tunisie, sera inauguré le 1er février 2018. Un projet voulu initialement par Jean-Pierre Marchand et son épouse Nadine.

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Après des mois de travail, les protagonistes de cette aventure de la mémoire pour les soldats de Seine-Maritime lors de la guerre d’Algérie ont pu annoncer qu’un Mémorial sera inauguré à Rouen, en 2018. (©Isabelle Villy) 

    Après des mois de travail, les protagonistes de cette aventure de la mémoire pour les soldats de Seine-Maritime lors de la guerre d’Algérie ont pu annoncer qu’un Mémorial sera inauguré à Rouen, en 2018. (©Isabelle Villy)

    « C’est émouvant quand une date est arrêtée, ça nous tombe dessus, comme ça », confie Jean-Pierre Marchand, président fondateur de l’association du Mémorial départemental de la Seine-Maritime « Algérie Maroc Tunisie 1952-1962 ». La date, c’est celle, désormais arrêtée, de l’inauguration du Mémorial, à Rouen (Seine-Maritime), après des années de recherches, à se pencher sur des noms, des histoires, des registres… des années passées à convaincre… des années passées à dépasser aussi, les embûches qui se sont inévitablement dressées sur leur route.

    Inauguration le 1er février 2018

    Car Jean-Pierre Marchand et son épouse Nadine se sont donnés avec passion, avec cœur, avec toujours en eux l’ambition de redonner leur place aux disparus, pour mener à bien ce projet et ont fini par rassembler autour d’eux des personnes d’horizons et de sensibilités divers. Et ce n’est pas là la moindre de leur réussite… C’est donc le 1er février 2018, à 16h, que toutes ces bonnes volontés se retrouveront autour des autorités, à Rouen, pour inaugurer une stèle, cours Carnot, devant l’Hôtel du Département de Seine-Maritime. Un emplacement concédé par la Ville de Rouen.

    Ils pourront alors, là, une fois encore, mesurer le chemin parcouru et se dire que les disparus de ces temps troublés que fut notamment la guerre d’Algérie, auront à jamais leur nom gravé dans la pierre, au vu et au su de tous. Espérant que chacun prendra un peu de son temps pour s’arrêter, se recueillir et tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer durant toutes ces années, regroupées dans les manuels sous le vocable de décolonisation.

    140 000 euros pour le projet

    140 000 euros : c’est la somme qu’il leur fallait réunir pour boucler ce projet et finalement, nombreux auront été ceux qui ont « mis la main à la poche », sentant évidemment combien cet acte du souvenir était important. Ministère de la Défense, ministère de la Culture, députés, sénateurs, Région Normandie, Département de Seine-Maritime, communes, quelques mécènes et autres particuliers se sont ainsi impliqués financièrement, chacun à son niveau.

    « Plus de 400 militaires seinomarins sont morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962 », rappelle pour sa part Jean-Pierre Marchand, pour expliquer pourquoi, à l’origine, il a créé cette association visant à ériger ce Mémorial, ajoutant aussitôt que le résultat est « un travail d’équipe ».

    Un travail qui va se traduire par cette stèle confiée au sculpteur Jean-Marc de Pas, qui a choisi de représenter deux femmes : la mère, ou la grand-mère, l’épouse, la sœur ou la fiancée… Entre elles, un espace vide qui symbolisera la douleur de l’absence alors que tout près, sur des barrettes de granit, seront gravés les noms des disparus.

    « Il a fallu passer par-delà des écueils, des remarques,

     des envies, de la jalousie »

    « Même s’il est passionnant, c’était un projet lourd et exigeant. Il a fallu passer par-delà des écueils, des remarques, des envies, de la jalousie. On sent aussi le poids des responsabilités qu’on endosse quand on se lance dans ce genre de projet », conclut Jean-Pierre Marchand qui n’avait dans toute cette aventure qu’une ambition : transmettre son histoire et celle de nombreux autres soldats qui avaient 20 ans, quand ils ont été envoyés en Algérie. Des enfants de la guerre en somme, qui n’ont pas toujours pu ou su raconter ce qu’ils ont vécu.

    Source : https://actu.fr/normandie/rouen_76540/guerre-dalgerie-memorial-sera-inaugure-2018-rouen-disparus-seine-maritime_13527190.html 

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    En 2015 j’avais mis en ligne

    l’article ci-dessous

     sur l’un de mes blogs :

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    411 morts en Seine-Maritime. 

     Enfin un Mémorial, à Rouen 

     pour les disparus de la guerre d'Algérie 

    Jean-Pierre Marchand et son épouse, Nadine, travaillent à un projet de Mémorial, à Rouen, pour ne pas oublier les 411 tués de la guerre d'Algérie, parmi lesquels neuf disparus. 

    Guerre d’Algérie. Un mémorial  pour les disparus de Seine-Maritime  inauguré en 2018, à Rouen

    Jean-Pierre Marchand et son épouse, Nadine, travaillent depuis de nombreux mois à l'élaboration d'un Mémorial pour les disparus de la Guerre d'Algérie, en Seine-Maritime (Photo © Isabelle Villy) 

    Il s’appelait André Alexandre. Enfant de l’Assistance publique, il résidait à Quévreville-la-Poterie, près de Rouen (Seine-Maritime), où il travaillait. Puis une peine de cœur le décidera à s’engager… sauf qu’à cette époque, c’était la guerre d’Algérie… ou plutôt ce qu’il convenait à l’époque d’appeler « Les événements d’Algérie », formulation qui rappelle combien cette guerre a longtemps refusé de dire son nom. Voici donc André Alexandre en Algérie, mais, en 1956, il écrit à ses patrons pour leur raconter ce qu’il vit et il annonce qu’il veut rentrer en France à la fin de son engagement. Son rêve, tel qu’il l’a exprimé ? «Envoyez-moi un poulet ! Je rêve de manger du poulet»… Enlevé avec deux de ses amis par les partisans, André Alexandre sera “trimballé” de village en village et trouvera une mort atroce, massacré par la population… 

    Des heures de recherches 

    Pendant quelque temps, il a fait partie des « disparus » en Algérie, ceux dont on n’avait aucune dépouille à rapatrier. Puis, un de ses amis se trouvant dans le secteur où il avait disparu, a recueilli les confidences du père d’un partisan, qui lui a révélé l’endroit où se trouvait Alexandre. Il a ainsi été retrouvé, quatre mètres sous terre, égorgé et les mains attachées dans le dos avec du fil barbelé… Aujourd’hui, André Alexandre repose au cimetière de Quévreville-la-Poterie. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune. Cette histoire, ce sont Nadine et Jean-Pierre Marchand, qui l’on, peu à peu, reconstruite, à force de recherches, d’heures de veille, penchés sur des registres d’état-civil, sur des documents en tous genres. 

    Seine-Maritime : 411 tués dont 9 disparus 

    La guerre d’Algérie, c’est une période inoubliable pour Jean-Pierre Marchand. Il l’a lui-même vécue et en est revenu comme nombre des jeunes hommes de son époque, marqué et meurtri. Des blessures qu’il tente toujours d’exorciser au travers d’écrits, secondé avec patience par son épouse, Nadine, qui met à sa disposition toute l’étendue de sa compétence. Leur dernier projet ? Un Mémorial pour les disparus d’Algérie. Une idée qui a germé peu à peu et dont les contours ont commencé à se dessiner jusqu’à jeter les bases du travail (immense) à accomplir. Le processus est désormais bien engagé, les démarches effectuées auprès des décideurs qui peuvent financer le projet, qui s’inscrit dans le cadre de l’association du Mémorial départemental de la Seine-Maritime, Algérie-Maroc-Tunisie 1952-1962. 

    Notre département a payé un lourd tribut à cette guerre, avec un chiffre, non exhaustif, de 411 tués, dont 9 disparus. Près de 200 communes ont été touchées. Ces 411 Seinomarins méritent que leurs noms soient rassemblés et gravés dans la pierre », plaide Jean-Pierre Marchand, qui a d’ores et déjà, avec son épouse, commencé à travailler sur une liste de 200 noms et 30 actes d’état-civil.  

    Un travail fastidieux confirme l’épouse du président, car sur tous les noms, « certains sont mal orthographiés, certains n’ont pas pris part à ce conflit ». Un travail de fourmi au cours duquel il convient de lever toutes les ambiguïtés ou confusions qui peuvent apparaître au sujet de certains noms. Un travail d’historien enfin, qui exige beaucoup de rigueur, en l’occurrence nourrie par la quête de Jean-Pierre et Nadine Marchand, qui ne s’écartent pas de la mission fixée au départ. 

    Un Mémorial cours Carnot, à Rouen 

    Au terme de 10 000 heures de recherches, entrecoupées de moments de découragement, ils peuvent aujourd’hui se dire qu’ils sont sur la bonne voie : la Ville de Rouen a d’ores et déjà accordé l’emprise de terrain qui accueillera (pour 2016 ?) le Mémorial des disparus de la Guerre d’Algérie : il se trouvera cours Carnot, devant les bâtiments du Département, près du monument de la Victoire et de la stèle des tués en Indochine. Un lieu ayant donc clairement vocation à créer une place du souvenir. Les disparus retrouveront une identité, plus de 50 ans après la signature des accords d’Évian, en 1962, qui mirent fin à des années de guerre. 

    Aller plus loin que la « mémoire officialisée » 

    " Nous aimerions que ce Mémorial permette d’aller plus loin que la mémoire officialisée. La vocation de ce lieu est qu’il soit un lieu vivant, fréquenté, animé, où devra se mettre en pratique une véritable pédagogie d’animation culturelle ", insiste Nadine Marchand, qui n’emploie pas, pour sa part, le terme de devoir de mémoire : non qu’elle en réfute le sens, bien au contraire, elle l’estime indispensable. Mais elle constate également que l’expression est devenue galvaudée, quelque peu vidée de son sens, tant elle est utilisée… 

    SOURCE : http://www.normandie-actu.fr/411-morts-en-seine-maritime-enfin-un-memorial-a-rouen-pour-les-disparus-de-la-guerre-d-algerie_169877/ 

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Janvier 2018 à 18:45

    L'insupportable litanie des jeunes, et des moins jeunes, tués en Algérie...Chaque mémorial rappelle la stupidité et la cruauté de la guerre...Que ce monument serve à rappeler que la Paix est un bien à préserver !

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