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« Guerre d’Algérie, l’année du 60e anniversaire »
« Guerre d’Algérie, l’année du 60e
anniversaire »
François FENETEAU,
Loire Authion
« 19 mars 2022, 60e anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie. Cérémonie à l’Arc de Triomphe en l’absence du président de la République ! Le président a alors promis une grande commémoration aux Invalides, le 18 octobre 2022, pour le 23e anniversaire de la reconnaissance de « Guerre d’Algérie » en lieu et place de « maintien de l’ordre » titre officiel et édulcoré employé jusqu’alors.
« 18 octobre 2022, reportages sur les chaînes d’information, rien ! Silence assourdissant dans les médias ou presque. Pourquoi ce service ultra-minimum pour un 60e anniversaire ?
« C’est que, les mots qui dominent en cette année 2022, ne sont pas commémoration, devoir, reconnaissance, mais inflation, grèves, pétrole, gaz. Hélas, nous n’avons ni pétrole, ni gaz, mais les Algériens en ont. Alors le gouvernement fait profil bas. M. Macron va faire la quête à Alger en avalant quelques couleuvres, et dix jours plus tard, c’est la première ministre qui fait le même pèlerinage, pour du gaz, on n’est pas à une humiliation près, donc on met en sourdine les commémorations pour faire plaisir à Alger qui jubile ! Vous les 1 500 000 appelés du contingent, qu’on a si bien su trouver et expédier de l’autre côté de la Méditerranée, quand on avait un besoin urgent de vous, et qui avez répondu présent, vous qui n’avez pas eu d’enfance dans la France occupée, ni de jeunesse qu’on a gâchée avec 27 mois de crapahute dans les djebels algériens, vous les 23 000 soldats morts là-bas à 20 ans pour la plupart, vous êtes des laissés-pour-compte que l’on méprise.
« De compromissions en bassesses, gageons que l’on finira pour ne pas fâcher Alger, de nous imposer la vision algérienne de l’histoire de la guerre d’Algérie et puisque le cynique et à l’ordre du jour, nous nous rendons compte que nous les anciens combattants gênons dans le paysage politique, nous sommes la mauvaise conscience de tous les gouvernements successifs, heureusement pour eux que nous sommes âgés pour l’immense majorité entre 80 et 90 ans et que nous sommes des dinosaures en voie d’extinction.
« Chers Angevins, le 18 octobre le préfet de Maine-et-Loire et le Maire d’Angers ont dévoilé une plaque à la mémoire, entre autres, les plus de 250 jeunes angevins tombés au combat en Algérie (Eugène Cochet 1er soldat tué de la guerre d’Algérie à Batna le 1er novembre 1954 au dernier au printemps 1963) Cette plaque est apposée à Angers au pied de la tour Saint-Aubin là où les cercueils des jeunes Angevins tués en Algérie étaient exposés avant d’être rendus à leurs familles.
« Il serait bon que toutes générations confondues vous vous y rendiez pour en lire le texte et vous y recueillir c’est le plus bel et sincère hommage que vous puissiez leur rendre. Merci ! »
Joseph Estoup : ancien légionnaire
en Algérie, putschiste et décoré
Régulièrement, lorsque le sujet de la guerre d’Algérie est abordé, les médias et la droite répètent qu’il ne faut pas faire de «repentance» : ce serait de l’histoire ancienne, et la France n’aurait pas à s’excuser pour la colonisation. Une façon d’occulter toute l’histoire du conflit et de ses crimes. Dans le même temps, le pouvoir vient de réhabiliter et de décorer un ancien légionnaire, partisan de l’Algérie française et putschiste.
Avril 1961. La Guerre d’Algérie touche à sa fin, après un véritable bain de sang. L’extrême droite refuse d’abandonner l’Algérie française. Un groupe terroriste, l’OAS, multiplie les attentats et tue des milliers de personnes. En Algérie, le 21 avril 1961, des généraux organisent un coup d’État contre la République. Ils veulent imposer par la force un régime colonial proche du fascisme. Le putsch est un échec, car l’armée ne suit pas en métropole. De Gaulle reste au pouvoir, mais la situation est très tendue.
Parmi les fers de lance du coup d’État, le 1er Régiment Étranger de Parachutistes – REP. Une branche de la Légion dans laquelle se trouve le capitaine Joseph Estoup. Le capitaine est arrêté pour «rébellion», dégradé, condamné à de la prison avec sursis et perd le droit de vote. Il sort de l’armée. Une peine relativement clémente pour un artisans d’un coup d’État militaire.
30 avril 2022. 61 ans plus tard, Joseph Estoup est fait commandeur de Légion d’honneur. Un putschiste décoré par l’armée avec l’approbation du gouvernement Macron. Lors de la cérémonie, il a déclaré à la Légion : «je veux vous dire ma reconnaissance, mon affection et ma fidélité». Il est désormais pleinement pardonné. Le soldat à la retraite occupait la place d’honneur lors de la célébration la plus importante de la Légion étrangère, la fête de Camerone.
Non seulement les crimes d’État commis en Algérie n’ont jamais été punis, mais un ancien partisan de l’Algérie Française est décoré. N’oublions pas ce que ces soldats ont fait de l’autre côté de la Méditerranée. En particulier les «paras», dont faisait partie ce capitaine.
Joseph Estoup était venu témoigner lors du procès du lieutenant Godot, qui avait participé au putsch avant de rejoindre l’OAS : «Monsieur le président, en langage militaire on dit “faire du renseignement”, en langage du monde on dit “presser de questions”, en français on dit “torturer”. Je déclare sous la foi du serment, et personne en arrière de cette barre n’osera me contredire, que le lieutenant Godot, comme des centaines de ses camarades, a reçu l’ordre de torturer pour obtenir des renseignements !» Il avait aussi déclaré : «C’était la croisade et les croisades de tous les temps se ressemblent». Une façon de justifier les crimes des militaires.
En 2022, le pouvoir décore un soldat qui a tenté de renverser la République, et proclame dans le même temps que la religion musulmane serait une menace pour la démocratie, et dissout des associations pour de simples propos ou appels à manifester, au nom de la lutte contre le «séparatisme» et de la «protection de la République». Double discours ahurissant.
Histoire : Les derniers résidus
de l’Algérie française
L’Histoire bégaie : un ancien légionnaire, capitaine lors du putsch de 1961, élevé dans l’Ordre de la légion d’honneur en avril dernier, 61 ans après avoir fomenté contre l’Etat. à Perpignan, les anciens de l’OAS, regroupés au sein de l’Adimad ont honoré leurs criminels de guerre.
En avril dernier, le sujet avait été traité sous forme presque émouvante par la chaîne privée TF1 : «Le capitaine Joseph Estoup avait été condamné en 1961 pour rébellion.
Son unité participait alors à un coup d’Etat contre le président de Gaulle. 61 ans plus tard, il a été fait commandeur de Légion d’honneur. 73 ans après avoir endossé pour la première fois l’uniforme militaire, le capitaine à la retraite Joseph Estoup (…) occupait la place d’honneur lors de la célébration la plus importante de la Légion étrangère, la fête de Camerone.
Et à l’officier de s’exprimer sans le moindre regret sur sa participation au coup d’Etat contre le pouvoir français incarné alors par le général de Gaulle. Aucun remord, aucune remise en cause de s’être laissé entraîner dans une action profondément anti-républicaine avec son unité - le 1er régiment étranger de parachutistes (REP).
Au journaliste, il dit : «On était arrivé à un point de saturation qui fait que personne n’a eu envie de dire non». Dégradé et perdant son ruban de la Légion d’honneur, suspendu de ses droits civiques, emprisonné, il avait été réhabilité en 1982. Et c’est le président Chirac qui l’avait élevé comme officier de la Légion d’honneur.
«Un scandale pour la république»
Pour Henri Pouillot de l’Association républicaine et anciens combattants (ARAC), cette remise de la légion d’honneur à un ancien militaire putschiste de l’armée coloniale pendant la guerre d’Algérie est un «scandale» : «Donc, aujourd’hui, un homme qui a tenté de renverser la République, se voit promu au plus haut grade de la Légion d’honneur, après en avoir été déchu il y a 61 ans de celui de chevalier de cette Légion d’Honneur.
Quel exemple, quel scandale !!! pour les valeurs de notre République. Appelé à cette époque à l’armée, (j’étais affecté en Algérie juste quelques mois plus tard), c’est pour une bonne part grâce à la résistance des appelés du contingent que ce putsch a échoué.
Quelle insulte à ces jeunes d’alors, qui ont perdu plus de deux ans de leur jeunesse, pour cette guerre injuste, qui ont évité que la République Française bascule dans une dictature militaire». Jean-François Gavoury, fils du commissaire Gavoury assassiné par l’OAS à Alger, s’est insurgé contre cette distinction imméritée : Jusqu’à sa mort, «mon père se portait bien de n’être titulaire d’aucune décoration à titre civil ou militaire. (…) Par lettre du 22 juin 1961, Louis Joxe, alors ministre d’Etat chargé des affaires algériennes, a soumis au général Georges Catroux, grand chancelier, un projet de décret de nomination dans l’Ordre national de la Légion d’honneur à titre posthume le concernant : le texte sera signé le 4 août 1961 (…) L’envie me prend de saisir le chef de l’Etat d’une demande tendant au retrait du décret précité du 4 août 1961.
Au-delà de ces considérations, une réflexion s’impose sur la juxtaposition des termes ‘‘Ordre’’, ‘‘Légion’’ et ‘‘Honneur’’». En effet, ajoute M. Gavoury, «l’on ne saurait soutenir que la Légion s’est honorée, avec M. Estoup (et - hélas - tant d’autres), en bravant l’autorité de la loi et l’ordre démocratique».
Perpignan, la stèle de l’OAS
Jeudi 2 juin, le préfet des Pyrénées-Orientales a pris un arrêté interdisant toute réunion dans et autour d’un cimetière de Perpignan prévu mardi 7 juin.
C’est ce que rapporte le journal régional L’Indépendant : «Compte tenu de la sensibilité du contexte local et la détermination des protagonistes, tout rassemblement, quels qu’en soient les organisateurs, aux abords ou à l’intérieur du cimetière du Haut-Vernet, à Perpignan, présente un risque sérieux et grave de troubles à l’ordre public», détaille le quotidien qui raconte le «duel à distance entre partisans et opposants de l’Algérie Française».
L’expression du journaliste paraissant tellement désuète soixante ans après la sanction d’un long combat qui a rendu son indépendance à l’Algérie : «Partisans et opposants de l’Algérie française se sont affrontés au jeu du chat et de la souris pour défendre leur vision de l’Histoire, malgré la présence des forces de l’ordre».
«Une poignée de personnes ont répondu à l’appel de l’Adimad-Mraf pour déposer une gerbe au pied d’une stèle controversée marquant la date anniversaire de l’exécution de deux membres de l’OAS, condamnés à mort par la justice française pour l’assassinat d’un fonctionnaire».
Comme sur l’air célèbre du ‘‘On ne regrette rien’’ des soldats regagnant leur casernes en avril 1961 ; un des responsables de l’ex-OAS a réitéré : «On n’a fait que défendre un patrimoine français et ce que nos pères avaient créé en Algérie.
Si c’est un crime, alors nous sommes des criminels». Le journaliste de L’Indépendant estimant que le discours était «teinté de remarques racistes ou homophobes».
Des opposants à ce rassemblement, menés par l’Association nationale des Pieds noirs progressistes, ont protesté par des banderoles pour manifester leur hostilité à une initiative qu’ils considèrent être «une apologie de crime de guerre». Ils militent depuis plusieurs mois pour que la «stèle érigée en 2003 dans le cimetière perpignanais soit déplacée dans un lieu privé et remplacée par un monument rendant hommage à tous les disparus de la Guerre d’Algérie».
SOURCE : https://elwatan-dz.com/index.php/histoire-les-derniers-residus-de-lalgerie-francaise
" Cliquez sur ce lien pour voir une vidéo concernant la remise de la Légion d'honneur à l’ancien putschiste et membre de l’OAS ESTOUP ce sera ma conclusion. Vous devrez attendre la fin d'une pub, mettre le son et aussi vous mettre en plein écran et lorsque vous aurez visualisué la vidéo vous devrez tout arrêter car des vidéos, sans rapport suivent. Je vous souhaite une bonne lecture de cette HONTE française parmi des milliers d'autres."
Michel Dandelot
Légion étrangère : l'émotion d'un officier pardonné par l'Armée | TF1 INFO
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Commentaires
Ce François Feneteau eet fâché avec les Algériens ? Moi pas du tout ! Après les dirigeants français qui m'ont fait perdre 26 mois de ma jeunesse dans ce conflit injuste et anachronique oui. Avec un pouvoir actuel qui joue dans le registre de l'ambiguïté dans la reconnaissance de la nocivité du colonialisme et les atrocités de la guerre menée pour le perpétuer aussi !
Je n'ai pas l'impression que ce François Feneteau est fâché avec les Algériens ? Par contre je suis sûr qu'il est fâché avec Macron et la macronie.