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Guerre d’Algérie : La France assouplit un nouvelle fois l’accès à ses archives, mais certaines restent classifiées
Guerre d’Algérie : La France assouplit
une nouvelle fois l’accès à ses archives
mais certaines restent classifiées
Le président français Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d'une cérémonie de signature pour un partenariat renouvelé entre la France et l'Algérie, à Alger, le 27 août 2022.© JACQUES WITT/SIPA
Une décision prise dans le cadre de la politique d’apaisement décidée par Emmanuel Macron, après la publication d’un rapport sur le conflit mémoriel entre l’Algérie et la France sur le passé colonial.
C’est une nouvelle étape majeure dans les relations entre la France et l’Algérie. D’après un arrêté publié au Journal officiel, ce dimanche, la France va assouplir davantage l’accès à ses archives sur la guerre d’Algérie, en autorisant la consultation des dossiers impliquant des mineurs. En décembre 2021 déjà, la France avait ouvert, avec quinze ans d’avance sur le délai légal, ses archives judiciaires liées à la guerre sur la période entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966.
Mais en pratique, l’accès à ces documents restait « toujours aussi difficile » pour les familles et les chercheurs, avait regretté dans une tribune dans Le Monde l’historien Marc André en novembre 2022. L’un des principaux obstacles était l’exclusion des dossiers impliquant des mineurs - les moins de 21 ans, en raison de la législation de l’époque –, toujours soumis au délai de classification de 100 ans. En raison de cette limitation, couplée à plusieurs autres, « la majorité des dossiers se referment », relevait l’historien.
« Suffisamment mineur pour voir son dossier soustrait »
« Cette gestion bureaucratique conduit à ignorer la réalité d’une guerre menée par des jeunes. Cela est vrai tant dans l’immigration algérienne en France que dans les maquis, les réseaux urbains et les prisons où les indépendantistes, leurs soutiens, les réfractaires, les appelés avaient pour nombre d’entre eux autour de vingt ans lors de leur engagement », explique-t-il encore.
Et Marc André de s'indigner : « Suffisamment majeur à l’époque pour avoir la tête tranchée, il est aujourd’hui suffisamment mineur pour voir son dossier soustrait de la dérogation générale ».
Des dossiers toujours classifiés
Le nouvel arrêté, paru dimanche et daté du 25 août 2023, supprime l’exclusion de consultation pour les dossiers impliquant un mineur. Restent classifiés en revanche ceux dont la communication « porte atteinte à l’intimité de la vie sexuelle des personnes » ou à « la sécurité de personnes nommément désignées ou facilement identifiables impliquées dans des activités de renseignement ». Ce qui, soulignait Marc André, referme également de nombreux dossiers.
Ce nouvel assouplissement s’inscrit dans la politique d’apaisement décidée par Emmanuel Macron durant son premier quinquennat, après les recommandations du rapport de Benjamin Stora sur le conflit mémoriel entre l’Algérie et la France sur le passé colonial. Mais la relation entre la France et l’Algérie reste difficile et empreinte de malentendus et de non-dits.
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