• Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte

     

    Hauts-de-Seine : Victime

    de menaces racistes, la députée

    Sabrina Sebaihi dépose plainte

      Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte

    La députée écologiste Sabrina Sebaihi, le 16 février 2023. — Geoffroy Van der Hasselt

    ENQUÊTE : Rapporteuse d’une proposition de résolution visant à faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, l’élue écologiste a reçu un courrier insultant et menaçant.

    • La députée écologiste Sabrina Sebaihi a reçu un courrier menaçant le 4 avril dernier. L’élue des Hauts-de-Seine a déposé plainte trois jours plus tard au commissariat de Nanterre.
    • Les auteurs de ce courrier, qui se présentent comme des « patriotes déterminés », reprochent à Sabrina Sebaihi de porter une proposition de résolution visant à faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.
    • Mais devant les faibles chances de voir le texte adopté, le groupe écolo a décidé de le retirer pour « gagner du temps » sur sa niche, laquelle ne dure qu’une seule journée.

    La députée Sabrina Sebaihi a déposé plainte, le 7 avril dernier, en début d’après-midi, au commissariat de Nanterre, après avoir reçu un courrier insultant et menaçant, apprend 20 Minutes de source proche du dossier. L’élue écologiste des Hauts-de-Seine a reçu cette lettre le 4 avril dernier à son bureau de l’Assemblée nationale. Elle aurait été rédigée par un groupe nommé Comité 732, une référence à la bataille de Poitiers, composé de « patriotes déterminés ». Elle contenait des insultes. Mais aussi des menaces de « représailles » contre elle et tous les députés qui auraient voté sa proposition de résolution visant à faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.

    « Nous avons la faculté de pister un ou deux parlementaires de l’Assemblée jusqu’à chez eux ou sur leurs lieux de rendez-vous », écrivent les auteurs du courrier qui qualifient le texte de « saloperie ». Une enquête a été ouverte, confiée au commissariat de Nanterre. La victime a indiqué aux policiers n’avoir aucun soupçon sur les auteurs de la missive dont elle dit avoir été la seule destinatrice.

    « Je ne me laisserai pas intimider

     par l’extrême droite »

    Quant à la proposition de résolution, dont elle était la rapporteure, le groupe écologiste a finalement décidé de la retirer… le 4 avril. Une décision justifiée en interne par les faibles chances de voir le texte adopté. La réception de ce courrier menaçant n’aurait pas influencé la décision du groupe. « Je tiens à réaffirmer que jamais je ne me laisserai intimider par l’extrême droite. Quoi qu’il arrive, peu importent les insultes et les menaces, je continuerai toujours de lutter contre les discriminations et pour la reconnaissance des crimes commis lors de la colonisation », a indiqué la parlementaire dans un communiqué.

     

    SOURCE : Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte (20minutes.fr)

     

      Hauts-de-Seine : Victime de menaces racistes, la députée Sabrina Sebaihi dépose plainte

    17 octobre 1961 : la déclaration

    d’Emmanuel Macron critiquée

    de toute part • FRANCE 24

    Pour beaucoup d’historiens, la déclaration d'Emmanuel Macron, samedi 16 octobre 2021, est une déception. Le chef de l’État  n’a finalement pas qualifié les évènements survenus il y a 60 ans de "crimes d’État". En France la droite et l’extrême droite ont, elles, dénoncé une déclaration perçue comme un nouvel acte de repentance, tandis qu’en Algérie, le président Tebboune a fustigé le colonialisme "chronique" de la France. 

     

    « Approche intime des Français qui ont combattu pendant la guerre d’Algérie et qui peinent à témoigner France – Algérie : le musée de la discorde »

  • Commentaires

    3
    Vendredi 14 Avril 2023 à 15:31

    Réponse à Jean-François Gavoury.

    Je lis que Sabrina Sebaihi s'est insurgée contre la décision de son groupe parlementaire de retirer leur résolution et c'est bien elle et elle seule qui est menacée par l'extrême droite, ce n'est quand même pas elle qui doit être blâmée.

    Michel Dandelot

    Assemblée nationale : Les écologistes ont retiré leur résolution sur le « crime d’Etat » du 17 octobre 1961

    INFO « 20 MINUTES » Lors de sa « niche parlementaire » de jeudi, le groupe écologiste proposait de faire reconnaître comme « crime d’Etat » la répression des Algériens à Paris le 17 octobre 1961

    Assemblée nationale : Les écologistes ont retiré leur résolution sur le « crime d’Etat » du 17 octobre 1961

    • Lors de leur niche parlementaire du 6 avril, les écologistes prévoyaient de proposer une résolution reconnaissant le « crime d’Etat » qu’est, d’après eux, la répression des manifestations d’Algériens du 17 octobre 1961.
    • Mais devant les faibles chances de voir le texte adopté, le groupe écolo a, selon nos informations, décidé de le retirer pour « gagner du temps » sur sa niche, laquelle ne dure qu’une seule journée.
    • Sabrina Sebaihi, la rapporteuse de la proposition de résolution, s’insurge de telles considérations.

    C’était le premier texte au programme de la niche parlementaire du groupe écologiste, ce jeudi : une « proposition de résolution relative à la reconnaissance de la répression des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris et à la commémoration pour la mémoire des victimes ». Un texte symbolique et très politique, auquel les écologistes ont finalement, d’après les informations de 20 Minutes, décidé de renoncer au prix d'un « gros clash » en réunion de groupe ce mardi matin. En cause, d’après plusieurs sources, les faibles chances de voir ce texte adopté par l’Assemblée, la majorité étant opposée à la reconnaissance d’un « crime d’Etat », comme le propose la députée EELV Sabrina Sebaihi, rapporteuse du texte, et de nombreuses associations.

    Mais ça, « on ne le découvre pas aujourd’hui », reconnaissait Benjamin Lucas, chef de file des écologistes sur le texte, avant la réunion de groupe. La semaine dernière, des cadres du groupe insistaient sur la symbolique de cette résolution, affirmant qu’ils refuseraient de la voir dénaturée en retirant la mention du « crime d’Etat ». La motivation des écolos n’est visiblement plus la même : « On a des arbitrages à faire pour voir quel temps on met sur tel sujet. Et on a peu de temps », expliquait la présidente du groupe, Cyrielle Châtelain avant que la décision ne soit prise. La niche parlementaire est la journée octroyée à chacun des groupes, une fois par an, où il a la main sur l’ordre du jour de l’Assemblée. Pour les écologistes, c’est donc ce jeudi. Mais le temps est limité : la séance commence à 9 heures et se termine quoi qu'il arrive à minuit. La question de la gestion du temps, entre des textes symboliques dont on sait qu’ils ont peu de chances de passer et des victoires potentielles, est cruciale.

    Au moins 120 morts

    Ce type de considération révolte Sabrina Sebaihi, interrogée avant la décision du groupe : « C’est quand même compliqué de dire qu’on ne veut même pas prendre le temps de parler de ce sujet car on ''perdrait du temps''. Le sujet du moment, ce sont les violences policières ; imaginez le traitement si à Sainte-Soline, il y avait eu 200 morts à cause des forces de l’ordre ? Est-ce parce que le 17 octobre 1961, c’était des Algériens ? » La députée des Hauts-de-Seine tombe aussi sur la majorité, « qui va voter comme cette résolution avec le RN », croit-elle. « Même Benjamin Stora [historien chargé d’une mission sur la mémoire de la guerre d’Algérie par Emmanuel Macron] reconnaît que le terme de ''crime d’Etat'' s’applique à ce qui s’est passé ce jour-là », affirme la députée.

    Ce jour-là, ou plutôt ce soir-là, le 17 octobre 1961, plusieurs milliers d’Algériens - à l’époque Français puisque l’Algérie était encore une colonie - se sont rassemblés à Paris à l’appel sur FLN. Ils contestaient le couvre-feu qui leur était imposé par le préfet de police de Paris de l’époque, Maurice Papon. Les historiens estiment qu’au moins 120 manifestants auraient été tués ce soir-là et dans les jours suivant par les forces de l’ordre, notamment en étant jetés dans le Seine. Longtemps resté dans l’ombre de la répression de la manifestation de la gauche contre l’OAS au métro Charonne, le 8 février 1962, le 17 octobre 1961 est progressivement revenu dans les mémoires. Emmanuel Macron avait commémoré le 60e anniversaire de l’évènement en 2021, sans discours, dénonçant seulement des « crimes inexcusables (…) commis sous l’autorité de Maurice Papon ».

    Certains membres de la majorité ont proposé aux écologistes d’adopter une résolution plus consensuelle et sous une forme transpartisane dans quelques semaines. Sabrina Sebaihi n’y était pas opposée par principe. « Mais on me propose de remplacer ''crime d’Etat'' par ''évènements atroces''. C’est un manque de respect pour les victimes et leurs familles : c’était un massacre », répète la députée de Nanterre, où une partie des évènements du 17 octobre 1961 se sont déroulés.

     

    2
    Gavoury J-F
    Vendredi 14 Avril 2023 à 13:44
    Qui est le plus à blâmer dans ce dossier : celles ou ceux qui se contentent de la menacer ou bien le groupe parlementaire auquel elle appartient et qui, sans préavis, opèrent un volte-face sur la question de la reconnaissance du 17 octobre 1961 ? Ma religion n'est pas faite !
    1
    Cros Jacques
    Vendredi 14 Avril 2023 à 10:28

    On pensait que la vérité était établie sur les massacres d'Etat du 17 octobre 1961. Oui mais c'était faire l'impasse sur les tenants de l'extrême droite et les partisans de l'Algérie française. Ce sont d'ailleurs souvent les mêmes ! 

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