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HAYANGE *** La FNACA dissoute : ils ne parlent toujours pas de l’Algérie
MENACES DE SABOURDY !!!
Fais attention, Dandelot !
Quand je t’écris, ce n’est pas la FNACA qui s’exprime !
J’ai aussi une liberté de mouvement qui m’autorise à m’exprimer à titre personnel !!
Sabourdy
HAYANGE
La FNACA dissoute : ils ne parlent toujours pas
de l’Algérie
Il n’y a plus de section de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie, du Maroc et de Tunisie à Hayange. Elle vient d’être dissoute. Les adhérents vont se disperser sans avoir vraiment réussi à transmettre leur expérience. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais parlé de ce qu’ils ont vécu.
Drapeau en berne. La section locale de la FNACA disparaît. Un événement chez les anciens combattants. Photo RL /Philippe NEU
La dissolution de la section de Hayange Marspich de la FNACA marque une fin. Ou plutôt le début de la fin, cruellement, pour les anciens combattants d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Leur effectif se réduit, au point qu’il n’y a pas de successeur pour remplacer le président Paolini. Ils étaient encore dix-huit adhérents lors de la dernière réunion. Mais, comme le constate le secrétaire René Moresco : « On est tous âgés, les plus jeunes ont aujourd’hui 77 ans ». Inéluctable.
La FNACA hayangeoise a été fondée au lendemain de la guerre d’Algérie. « Vers 1964-1965, estime René Moresco. À un moment, nous étions plus de quatre-vingts membres pour rapporter la mémoire de cette guerre, qui a fait 30 000 morts dans l’armée, sans parler des disparus et des blessés. Des disparus, il y en a eu ! Des jeunes dont on n’a plus jamais trouvé de trace… » Cette mémoire risque de se perdre, d’autant plus que la guerre d’Algérie reste très difficile à évoquer. Rares sont eux qui ont réussi à trouver les mots pour témoigner, raconter ce qu’il s’est passé là-bas, comme en Grande Kabylie où René Moresco a été envoyé.
« Nous avions 20 ans »
« On est tous restés muets là-dessus, on ne veut pas dire ce que l’on a fait, reconnaît-il. Moi, je n’ai pas parlé, même pas à ma femme ou à mes enfants. Même entre nous, lors des réunions, personne n’en parle. » Pourtant, il ressent le besoin de s’exprimer. Pourtant aussi, il sait la nécessité de transmettre l’histoire. Mais il n’y parvient pas. En revanche, il explique très bien ce silence : « J’étais sous-officier, quand il est question de torture et de toutes ces horreurs, oui on l’a vu ! Les bombes au napalm larguées dans les forêts de chêne-liège, c’était interdit par les accords de Genève, mais il suffisait d’appeler l’aviation et tout brûlait. Nous avions 20 ans, nous étions jeunes, et on s’est retrouvés là-dedans… » Il se rappelle tout, et surtout de la version officielle de la mission, telle qu’elle avait été exposée au public : « Au début, on nous envoyait pour faire du maintien de l’ordre. Mais en réalité les Algériens étaient de vrais combattants, ils étaient équipés. » Il y a eu ces morts, beaucoup.
Soixante ans plus tard, René Moresco est comme tous les anciens d’Algérie : « On n’arrive pas à oublier la vie qu’on avait là-bas. J’ai dormi dix-neuf mois sous une tente avec une seule permission. Mais maintenant, la seule chose dont on discute, c’est de revendications au niveau des droits. À un moment, nous avions envoyé des représentants dans les écoles pour raconter… Il y a eu aussi beaucoup de livres écrits, mais par qui ? Pas par nous. »
Olivier SIMON
Fin de la FNACA ?
Témoignage de Jacques Cros
Drapeau de la FNACA en berne à Hayange
Notre ami Michel Dandelot dont le blog est précieux pour ceux qui s’intéressent à la guerre d’Algérie et à ses séquelles, a mis en ligne une information concernant la dissolution d’un comité local de la FNACA. Il s’agit de celui d’Hayange, une commune de Moselle.
La FNACA, organisation qui regroupe les anciens combattants d’Algérie, du Maroc et de Tunisie, est atteinte par la limite d’âge de ses adhérents. Les plus jeunes des « anciens d’Algérie », le contingent le plus important de la FNACA, approchent les 80 ans. Comme le dit une célèbre réplique « Et le combat cessa, faute de combattants » !
Sauf que le président du comité dissous reproche à sa fédération de ne pas avoir centré son activité sur l’Algérie. C’est un fait que la nature de cette guerre n’a jamais été analysée par la FNACA. Il aurait fallu qu’elle dise clairement qu’elle avait été menée pour tenter de maintenir un système social injuste et anachronique, le colonialisme.
L’ex-président du comité FNACA d’Hayange regrette le silence des anciens d’Algérie sur ce qu’ils ont vécu. Ce vécu a été très différent selon les dates, les lieux, les affectations. Plusieurs témoignages ont toutefois été produits. C’est vrai qu’ils l’ont été sur le tard de la vie de ces soldats du contingent.
S’ils font état de la diversité de ce qu’ils ont connu, tous rendent compte de l’absurdité de cette sale guerre dont l’issue était prévisible. Tous regrettent les longs mois de leur jeunesse qu’ils ont ainsi perdus, quand ce n’est pas plus !
La FNACA, ce n’est pas sur ce point que nous la critiquerons, a mené une action revendicative concernant les dédommagements qu’il faut que l’Etat accorde à ceux qui ont été victimes de la guerre d’Algérie. De ce point de vue on ne peut demander la reconnaissance de services rendus à la France. Mener cette guerre avec son cortège d’exactions n’était sûrement pas l’intérêt national. Restent les souffrances inutiles que les soldats du contingent ont endurées.
Nous avons appris qu’ici ou là les comités locaux de la FNACA distribuent des cartes « d’amis de la FNACA ». Nous nous sommes interrogés : s’agit-il d’exploiter le filon de l’idéologie colonialiste, avec le racisme et la xénophobie, que certains avaient entretenue y compris au sein de la FNACA ? Une idéologie qui refait surface avec la crise socio-économique que nous subissons.
La FNACA avait à notre connaissance été fondée sur des valeurs de paix. Elle a un peu perdu de ce qu’elle avait acquis sur les fonts baptismaux même si quelques aspects perdurent comme son ralliement constant à la date du 19 mars pour la journée de recueillement de la guerre d’Algérie.
Il reste d’autres éléments qui ne sont pas à son crédit comme son absence es qualité à la contre-manifestation organisée à Béziers lors du changement de nom de la rue du 19 mars 1962 qui a bénéficié à un officier putschiste. C’est que, les dernières élections le confirment, le courant d’extrême droite qui était partisan du maintien de l’Algérie française et qui distille aujourd’hui l’islamophobie, est très fort dans notre pays, dans le Biterrois notamment.
Jacques Cros
« Benjamin Stora : " Les Français ignorent qu'on décapitait les Algériens pendant la conquête colonialeCette histoire vraie se passe dans le Midi… et le soleil brûle les cerveaux… Gilbert Collard accepté dans les Comités départementaux de la FNACA, ah oui c’est vrai la FNACA est apolitique ? »
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Commentaires
Je crois que ce qui a manqué à la FNACA c'est une analyse de la nature de la guerre d'Algérie. Elle était destinée à maintenir un système social injuste et anachronique, le colonialisme.
Tous les appelés n'ont pas vécu la même histoire, Cela a varié en fonction des dates d'incorporation, des endroits où l'on était, , du service dans lequel on avait été affecté.
Il existe divers témoignages rédigés par des anciens d'Algérie. Ils sont de qualité variable mais en règle générale traduisent assez bien leur jugement négatif sur l'objectif qui leur était implicitement désigné.
Oui, la FNACA devrait disparaître avec les derniers anciens d'Algérie même si on a vu distribuer ici ou là des cartes "d'amis de la FNACA". Peut-être s'agit-il d'exploiter autant que faire se peut l'idéologie colonialiste que certains ont entretenue. Par ces temps de crise socio-économique elle refait surface avec son cortège de racisme et de xénophobie.
Reste l'action revendicative de la FNACA qu'on peut considérer comme étant juste. Avoir perdu de longs mois de sa jeunesse, et quelquefois plus, dans cette sale guerre, au demeurant sans espoir tant elle était vaine, mérite dédommagement ! Evidemment personnellement je ne revendique pas le moins du monde reconnaissance de service rendu à la France. On ne défendait pas ses intérêts quand on faisait la guerre aux Algériens qui se battaient pour leur indépendance.