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Hommage posthume à Jean-François Gavoury mais aussi à toutes les victimes de l'OAS
Hommage posthume
à Jean-François Gavoury
mais aussi à toutes les victimes
de l'OAS
***
6 octobre 20116 octobre 2023
La boucle est hélas définitivement bouclée
pour Jean-François Gavoury
D’une victoire judiciaire
à une désillusion mémorielle
telle a été la vie militante du regretté
Jean-François Gavoury
sans oublier ses innombrables
combats victorieux ou perdus
avant, entre et après ces deux périodes
Parmi les combats menés par Jean-François Gavoury
je rappellerai celui-ci qui a été perdu, le Tribunal
Administratif de Montpellier a donné raison
au nostalgérique extrémiste, maire de Béziers, Ménard
qui a changé le nom d’une rue en lui attribuant le nom
d'un putschiste, condamné à dix ans de réclusion
criminelle. Eliminant le nom d'une rue de Béziers portant
le nom d'une date de Paix : celle du 19-Mars-1962
en particulier à Jean-François Gavoury
ainsi qu'à l’association "Les Amis de Max Marchand
de Mouloud Feraoun et leurs Compagnons" pour avoir
essayé, judiciairement, de faire rétablir le nom de la rue
du 19-Mars-1962 à Béziers
Béziers : Rue Denoix-de-Saint-Marc
un baptême bientôt annulé ?
Des contestataires irrecevables...
Au cours de sa démonstration, le rapporteur public a donc estimé en premier lieu qu'aucune des cinq parties contestataires - trois particuliers, un collectif, deux associations - n'avait "intérêt à agir". Pas plus le conseiller municipal Aimé Couquet, en raison de la tardiveté de son recours, que David Garcia, résidant biterrois mais éloigné de la rue de Saint-Marc, anciennement rue du 19-Mars-1962. "L'intérêt moral doit être fondé sur un intérêt réel" a indiqué le magistrat, qui a également écarté les arguments de Jean-François Gavoury, venu défendre à la barre la mémoire de son père, Roger Gavoury, commissaire central d'Alger, abattu en 1961 par un commando de l'OAS à laquelle appartenait le commandant Denoix de Saint-Marc. "Il n'y a aucun lien avec l'assassinat de son père, il n'est pas recevable à contester la délibération" a poursuivi le rapporteur public qui n'a pas trouvé non plus dans les trois recours associatifs "un intérêt pour agir".
... mais "aucun intérêt public local"
Toutefois, il y aurait bien, à ses yeux, matière à annulation et donc à débaptiser la rue de Saint-Marc. D'abord parce que la décision ne revêt "aucun intérêt public local" et s'attache à "des considérations exclusivement politiques" exprimées d'ailleurs par Robert Ménard lui-même. Le caractère illégal de la délibération s'exprimerait aussi à travers la contestation qu'elle a immédiatement soulevée. "En heurtant de nombreuses personnes, elle a généré des troubles à l'ordre public" a indiqué le magistrat. Pour les cinq requérants, Me Sophie Mazas a contesté l'éventuelle "irrecevabilité" liée à l'absence d'intérêt à agir.
"Je suis Biterrois, c'est la qualité d'où vient l'intérêt à agir", a-t-elle indiqué rappelant une jurisprudence du Conseil d'État dans laquelle les noms de deux rues privées avaient déjà été contestés. "Faut-il qu'il y ait deux rues ou une seule suffit ?". Pour la Ville, Me Raphaëlle Hiault-Spitzer s'est dit surprise par l'argument sur "l'intérêt local", faisant référence, aux nombreuses places et rues "François-Mitterrand ou Charles-de-Gaulle" dans toutes les villes de France. Et d'inviter les juges à ne pas "avoir une vision manichéenne de l'Histoire" en censurant la rue Denoix-de-Saint-Marc.
VICTOIRE JUDICIaiRE
De fortes amendes pour des nostalgiques
de l’OAS
Encore une bonne nouvelle !
Jean-François Gavoury continue de lutter
contre les assassins de son père
Lundi 9 novembre 2009, par Webmestre , Hubert Rouaud
Jean-François Gavoury, fils du commissaire Roger Gavoury assassiné à Alger le 31 mai 1961 par un commando de l’OAS, nous fait part des lourdes condamnations prononcées par le tribunal correctionnel de Créteil, le 6 novembre 2009, pour diffamation envers son père.
Espérons que ces sanctions mettront un terme aux injures faites à la mémoire de victimes de l’OAS, et aux initiatives visant à l’apologie de l’organisation terroriste.
Jean-François Gavoury se propose d’utiliser le produit des dommages et intérêts auxquels les prévenus ont été condamnés au développement de projets liés au combat que mène l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS – ANPROMEVO – dont il est le président-fondateur.
( Introduction rédigée par la LDH de Toulon)
Lettre de Jean-François Gavoury
Paris, le 6 novembre 2009
L’OAS (Organisation armée secrète) a été à l’origine, en Algérie et en France, au cours des années 1961 et 1962, de milliers d’attentats terroristes et de quelque 2.700 assassinats, individuels et collectifs, ayant visé notamment des civils, des magistrats, des militaires, des représentants des forces de l’ordre, des fonctionnaires de l’éducation nationale restés fidèles aux institutions de la République à une période de leur histoire où elles étaient les plus menacées.
Manifestation contre la stèle de Marignane
Les crimes commis par cette organisation séditieuse font désormais l’objet d’apologie publique. Leurs auteurs sont héroïsés, y compris et surtout ceux qui, en 1962 et 1963, en raison du nombre et de la gravité de leurs forfaits, ont été condamnés à mort et exécutés : leurs anciens compagnons de désertion et thuriféraires leur rendent en effet hommage en les qualifiant de combattants, de résistants, de patriotes, de martyrs, tombés pour que vive l’Algérie française. Leur délire révisionniste les conduit même à regarder rétrospectivement les victimes de l’OAS comme des collaborateurs et des traîtres à la patrie.
L’Etat n’intervient ni dans la prévention ni dans la dénonciation des atteintes portées à la mémoire de ses anciens serviteurs parmi les plus loyaux et les plus courageux. C’est par conséquent aux descendants de ces derniers qu’il appartient de défendre leur souvenir et, à cet effet, d’en appeler à la justice le cas échéant.
Jean-François Gavoury
Ce vendredi 6 novembre 2009, la 11e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) s’est prononcée sur des propos concernant la première victime causée par l’OAS au sein de la fonction publique de l’Etat en Algérie en la personne d’un contrôleur général de la sûreté nationale, Roger Gavoury, mon père, assassiné, le 31 mai 1961, dans l’exercice de ses fonctions de commissaire central du grand Alger, cité à l’ordre de la Nation et reconnu “Mort pour la France”.
Dans le contexte d’un forum, sur un site Internet s’adressant aux nostalgiques de la présence française en Algérie, M. Jean-Claude Thiodet, demeurant à Orange, était intervenu le 4 novembre 2008 pour commenter une décision rendue, sur requête de ma part, par le tribunal administratif de Marseille le 7 juillet 2008. Le jugement avait ordonné le démantèlement d’une stèle érigée, sur le domaine public de la commune de Marignane, à la gloire des quatre condamnés à mort de l’OAS, et la perspective de son exécution avait fait intervenir M. Thiodet en ces termes : « M. Gavoury fils, s’il était un homme d’honneur, ferait mieux de rester dans l’ombre et de laisser oublier qu’il est le fils d’un traître à la patrie ! ».
Le monument de Marignane, avant d’être démantelé…
Dans le prolongement de ma plainte transmise le 7 décembre 2008 à M. Jean-Jacques Bosc, procureur de la République, M. Thiodet a comparu devant le tribunal correctionnel de Créteil le 29 septembre 2009, au côté du webmestre et responsable éditorial du site Internet en question, M. Marc Mora, domicilié à Champigny-sur-Marne.
Prévenus de l’infraction de diffamation à l’égard de la mémoire des morts, délit prévu par l’article 34 de la loi du 29 juillet 1881 modifiée sur la liberté de la presse, les intéressés avaient refusé d’exprimer, face à leurs juges, le moindre regret de cette déclaration.
Ce 6 novembre, confirmant la validité de la citation dont ils avaient fait l’objet à la diligence du Parquet, et rejetant l’ensemble des éléments présentés par leurs avocats pour en contester la recevabilité en la forme, le tribunal a reconnu M. Marc Mora coupable du délit de diffamation et l’a condamné à la peine de 5.000 euros d’amende. Seule la complicité a été retenue à l’encontre de M. Jean-Claude Thiodet, condamné pour sa part à la peine de 4.000 euros d’amende.
…glorifiait les assassins.
Au titre des dommages-intérêts, prenant acte de ma constitution de partie civile préalablement à l’audience du 29 septembre, le tribunal a mis à la charge de MM. Mora et Thiodet le versement à mon profit de la somme de 5.000 euros.
Celle-ci servira au financement des projets entrant dans le cadre des activités définies dans les statuts de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS.
Jean-François Gavoury
(Photos tirées du film
« Les parfums de ma terre »
de Mehdi Lallaoui)
Jean-François Gavoury s'exprime dans ce film si vous voulez le visualiser merci de cliquer sur le lien ci-dessous :
Merci à Jean-François Gavoury
et à la ville de Paris !
Les nostalgiques de l’Algérie française
et de l’OAS ont pris des coups…
Dimanche 6 mars 2011, par Webmestre
Beaucoup d’anciens appelés ont connu de près les crimes des assassins de l’OAS et ont montré leur détermination en faisant obstacle au putsch des généraux.
Aujourd’hui ils se réjouissent en apprenant que JF Gavoury a gagné son procès en appel contre ceux qui avaient diffamé la mémoire de son père et que le Conseil de Paris a décidé à l’unanimité d’honorer les victimes de l’OAS.
Mais la perspective d’une manifestation prochaine, à Nice, en l’honneur des putschistes d’avril 1961, avec le soutien d’anciens combattants revanchards, leur rappelle aussi que la sinistre organisation survit encore à travers les souvenirs de nostalgiques impénitents.
Une condamnation méritée
Dans un article de ce site daté du 9 novembre 2009, nous avions salué la décision du tribunal de Créteil condamnant deux nostalgiques de l’Algérie française et de l’OAS à de lourdes peines pour avoir insulté la mémoire du père de notre ami Jean-François Gavoury, le commissaire Roger Gavoury, sauvagement assassiné par les hommes de main de l’OAS. Les deux condamnés avaient osé qualifier ce haut fonctionnaire scrupuleux de « traître à la patrie ».
Tous les détails sont dans cet article qui fut apprécié comme « un sommet de l’ignominie » par le site national du FN, Nation Presse Info, avant que des commentaires déversent sur nous une haine coutumière assortie de promesses de vengeance. Venant d’une officine du Front National, rien de surprenant. Nous l’avons souvent dit : l’insulte est une denrée précieuse dans le fond de commerce de ces perdants de l’histoire. Et leurs derniers héros sont des ignobles assassins et ceux qui armèrent leurs mains.
Aujourd’hui, nous n’allons pas bouder notre satisfaction en apprenant que le 16 février la Cour d’appel de Paris a confirmé les peines, pour un montant total de 15.500 €. Jean-François Gavoury a attendu 27 mois cet heureux épilogue, qualifié de « baffe sérieuse » par les condamnés eux-mêmes qui reconnaissent « que les mots utilisés représentent une faute » avant de lancer un appel unitaire « pour défendre la vraie histoire, pas celle falsifiée par les engagés politiques et doctrinaires » rejetant plus loin « passions et haine ». Bref, l’Algérie française n’a pas produit que des méchants sectaires à l’image de celle que nous connaissons bien et qui éructera jusqu’à son dernier soupir : l’illustre Claudine Dupont Tingaud !
Bien que nous soyons pour eux ces prétendus « doctrinaires », alors que nos certitudes s’appuient sur notre vécu, nous saluons ce qui est presque un acte de contrition, et si la haine cesse de transpirer dans leurs propos, ce n’est pas nous qui la rallumerons !
Une décision qui honore la ville de Paris
Quelques jours avant ce verdict, le 8 février, la ville de Paris avait décidé d’apposer une stèle dans le cimetière du Père Lachaise afin d’honorer les victimes de l’OAS.
Espérons que les villes qui ont également souffert des assassins de la sinistre organisation suivront ce premier exemple.
Jean-Francois Gavoury
Dans l’exposé des motifs et la délibération, votée à l’unanimité, la ville de Paris rappelle les crimes infâmes de l’ « Organisation de l’Armée Secrète » qui frappait avec une telle rage inconsciente qu’elle atteignait parfois des personnes non visées. Mais elle indique aussi qu’elle a, de diverses manières, honoré aussi toutes les victimes de la guerre d’Algérie : soldats, harkis, rapatriés et algériens combattant pour leur indépendance. Car c’est bien la seule voie qui conduit à une véritable réconciliation.
A cet égard il faut signaler et saluer l’ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS) qui, sous l’impulsion de Jean-François Gavoury et du docteur Ould Aoudia, est à l’origine de cette démarche.
DéSILLUSION MéMORIELLE
Dernier hommage aux Victimes de l'OAS
en présence de Jean-François Gavoury
le 6 octobre 2021
Chaville, 7 octobre 2021.
Répondant à l'appel lancé conjointement par l'association "Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons" et de l'Association nationale pour la protection de la mémoire des Victimes de l'OAS (ANPROMEVO), des élus, des présidents, dirigeants et membres d'associations mémorielles et du monde combattant, au nombre de 35 à 40, se sont réunis le 6 octobre 2021, de 11h à midi, au cimetière parisien du Père-Lachaise, afin de célébrer, dans la dignité et le recueillement, le 10e anniversaire de la stèle dédiée par la Ville de Paris à l'ensemble des victimes civiles et militaires de l'OAS en Algérie et en France.
L’émotion était palpable au rappel de la cérémonie du 6 octobre 2011 en conclusion de laquelle M. Bertrand Delanoë a dévoilé ce monument en hommage aux CIVILS, MILITAIRES, ÉLUS, MAGISTRATS, FONCTIONNAIRES, DÉFENSEURS DES INSTITUTIONS ET DES VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE.
Puis le moment est venu des interrogations concernant l’origine de l’offense faite à la mémoire de ces morts par le chef de l’État qui, non seulement s’est refusé à en honorer le souvenir, mais a ostensiblement reçu les descendants de leurs assassins le 30 septembre.
Je sais gré à M. Pascal Joseph, conseiller du 20e arrondissement de Paris, des mots qu’il a prononcés, évoquant le contexte local dans lequel le projet de cette stèle a été porté et approuvé alors même que les sépultures les plus fleuries et les mieux entretenues du proche cimetière de Charonne sont celles du collaborationniste Robert Brasillach et du négationniste Maurice Bardèche.
Je le remercie d’avoir par ailleurs rappelé l’horreur de l’assassinat collectif de Château-Royal le 15 mars 1962 et d’avoir souligné combien la relation fraternelle de Max Marchand et de Mouloud Feraoun avaient, aujourd’hui comme hier, valeur d’exemple, en France comme en Algérie.
La cérémonie s’est conclue selon les séquences suivantes :
- dépôts de cinq gerbes ;
- Minute de silence ;
- La Marseillaise ;
- Salut au porte-drapeau départemental de la FNACA de Paris.La Présidence de la République est destinataire du présent compte rendu.
Jean-François Gavoury
Pupille de la Nation
Orphelin de guerre
Président de l'ANPROMEVO6-X-2021 - 10e anniversaire de la Stèle dédiée par la Ville de Paris aux Victimes de l’OAS.
Intervention de Jean-François Gavoury
président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des Victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
Je me souviens de la genèse de cette stèle, dont le premier acte a consisté en la remise d’un dossier de demande le 14 février 2007 entre les mains de
Madame Odette Christienne
Adjointe au Maire de Paris chargée de la mémoire et du monde combattant, en présence de Monsieur Philippe Lamy, membre du cabinet et conseiller de Monsieur Bertrand Delanoë.
Je n’ai pas oublié l’acte II, essentiel, le 8 février 2011, avec l’approbation par le Conseil de Paris, par un vote unanime, du projet de délibération, porté par
Madame Catherine Vieu-Charier
intitulé « Apposition d’une stèle en hommage aux victimes de l’OAS dans le cimetière du Père Lachaise ».
Je me rappelle qu’il y a dix ans jour pour jour, heure pour heure, alors que se déroulaient en la Cathédrale Saint-Louis-des-Invalides les obsèques de Monsieur Wladyslas Marek, président national de la FNACA, ici même, le maire de la capitale, avant de dévoiler cette stèle, déclarait « Pourquoi est-il si long, pourquoi est-il si dur de poser ces actes évidents? Je le dis avec émotion, gravité : je suis en même temps fier que Paris soit la première commune, la première institution française, à oser le faire, mais avec le regret que cela n’ait pas été fait plus tôt. »
Merci, merci encore et merci pour toujours, Monsieur le Maire honoraire de Paris, d’avoir su parachever le dispositif que la capitale avait progressivement déployé pour honorer les diverses catégories de victimes de la guerre d’Algérie.
Merci d’avoir, en inaugurant en ce si bel endroit, un monument sobre comme le Sidobre, apporté cette éminente contribution à la mémoire plurielle de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie : cette Tunisie qui vous a vu naître et a fait de vous un pied-noir !
Ce 6 octobre 2011, évoquant une OAS « idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare », vous auriez été légitime à préciser que, neuf ans plus tôt, vous aviez vous-même subi, sur le lieu d’exercice de vos fonctions électives, l’épreuve du poignard : par pudeur, vous vous êtes abstenu de le faire.
Cette première Nuit
blanche parisienne, à défaut de virer au bleu de 1961-1962 en Algérie, s’est
tachée du rouge de votre sang.
À l’instar des victimes des plus lâches attentats de l’OAS ayant survécu à leurs blessures, vous avez donné l’exemple du courage.
« Mourir peut attendre », avez-vous dû penser en quittant la Pitié-Salpêtrière douze jours plus tard.
à Maryse Gavoury de m'avoir fait parvenir cette photo
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Maryse Gavoury précise : " Le vœu qu'avait mon époux de faire éditer un ouvrage retraçant les activités phares de l'ANPROMEVO semble en bonne voie ". Je viens de le commander.
Michel Dandelot
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Le passé interroge le présent
Que donne à penser le Président de la République, le 26 mars 2021, en honorant, à l’occasion du 59e anniversaire de ce tragique évènement, les participants à une manifestation appelée par l’OAS, tombés sous la mitraille rue d’Isly à Alger ?
Que donne à penser le Président de la République en ne répondant pas à un courrier de l’ANPROMEVO du 1er mai lui proposant de nous rejoindre le 31, à l’occasion du 60e anniversaire du premier assassinat d’un fonctionnaire de l’État par l’OAS ?
Que donne à penser le Président de la République, le 30 septembre 2021, en recevant :
les « petits-enfants » de la guerre d’Algérie
- descendants de combattants du FLN et membres de l’OAS, de militaires français et d’appelés, de harkis et de rapatriés pieds-noirs et juifs - à l’exception remarquée de nos propres enfants et petits-enfants ?
Que donne à penser le Président de la République lorsque, le 1er octobre 2021, il décline l’invitation qui lui a été adressée le 23 août de se joindre à nous, ici et maintenant, dans une perspective de rétablissement de l’équilibre mémoriel ?
Le Président de la République se sentirait-il lié par les préconisations présentées le 20 janvier par l’historien, auteur d’un rapport pour la conciliation des mémoires de la guerre d’Algérie, au point d’occulter celle de l’OAS ?
Monsieur Emmanuel Macron est par conséquent libre, heureusement, de réaliser un acte concret de vraie concorde en recevant les victimes survivantes de l’entrée en belligérance de l’OAS et les représentants des familles de victimes tombées sous les coups de cette organisation responsable de 2.700 morts tant en Algérie qu’en France métropolitaine ?
Nous ne lui demandons pas de condamner l’OAS : la justice l’a fait, sinon pour lui, du moins avant lui, non seulement à l’époque, mais aussi ces dernières années, à ma requête.
Nous ne lui demandons pas de réparation pécuniaire :
nous nous situons en dehors de ces contingences.
Nous ne sollicitons auprès de lui que l’expression de la reconnaissance due ànotre mémoire si singulière et nous le prions de bien vouloir donner instruction aux services concernés de faire apparaître le nom des victimes civiles de l’OAS sur la colonne centrale du Mémorial national du quai Branly à Paris.
Certes, l’OAS est encore active, par voie successorale, jusqu’au cœur de la République aux destinées de laquelle vous présidez, mais, de grâce :
n’en ayez pas peur, Monsieur Macron.
Nous le savons maintenant le sursaut espéré par Jean-François Gavoury ne se produisit pas et il nous quitta avec cette immense désillusion, cela a peut-être contribué à accélérer la fin de sa vie.
Michel Dandelot
En conclusion le président Macron finira par reconnaître 6 victimes de l’OAS sur 2700 :
Marcel Basset - Ali Hammoutene - Salah Ould Aoudia - Mouloud Feraoun - Max Marchand - Robert Eymard
6 octobre 2011 au 6 octobre 2023
La boucle est hélas définitivement bouclée
pour Jean-François Gavoury
6 octobre 2011
6 octobre 2023
Déroulé et discours
(cliquez sur le nom en gras pour découvrir chaque prise de
parole)
Lecture du message de Mme Maryse GAVOURY, par Mme Geneviève PILHION, membre de l’ANPROMEVO
Lecture du messages de Mme Mathilde GAVOURY, par Mme Geneviève PILHION, membre de l’ANPROMEVO
Hommage au combat conduit par M. Jean-François GAVOURY, en tant que président de l’ANPROMEVO, par M. Jean-Pierre LOUVEL, président de l’Espace Parisien Histoire Mémoire Guerre d’Algérie et vice-président du comité départemental FNACA de Paris, membre de l’ANPROMEVO
Hommage de M. Alain RUSCIO, historien, spécialiste d’histoire coloniale
Regards sur l’homme Jean-François GAVOURY par Mme Françoise NORDMANN, membre de l’Association des amis de Max MARCHAND, de Mouloud FERAOUN et de leurs compagnons et adhérente à l’ANPROMEVO
Hommage de M. François TOLLOT, représentant le groupe alençonnais ayant permis l’érection d’une stèle à Alençon en hommage à M. Alfred LOCUSSOL, première victime de l’OAS en France métropolitaine
Hommage du Comité Vérité et Justice pour Charonne, par M. Henri CUKIERMAN, président d’honneur
Témoignages libres des membres de l’ANPROMEVO et lecture de quelques témoignages par M. Roger Pilhion, secrétaire général de l’ANPROMEVO
Dépôt de la gerbe de l’ANPROMEVO en hommage à son président
La cérémonie se poursuivra par l’hommage aux victimes de l’OAS que l’ANPROMEVO et l’Association des Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs compagnons (AMMMF) organisent traditionnellement le 6 octobre.
Intervention de M. Jean-Philippe OULD AOUDIA, président de l’AMMMF
Intervention de M. Pascal JOSEPH, adjoint au maire du XXe arrondissement
Dépôts de gerbes
La gerbe de la FNACA sera déposée par M. Jean LE SAOUT, vice-président national.
HOMMAGE AUX VICTIMES DE L’OAS
Cimetière du Père-Lachaise
6 octobre 2023
Jean-Philippe Ould Aoudia
Messieurs les représentants, les vice-présidents et les présidents d’associations, monsieur Pascal Joseph représentant le maire du 20è arrondissement, messieurs les porte-drapeaux, mesdames et messieurs, chers amis,
Le moment est venu d’honorer, la mémoire de toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France, civiles, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République, ce qui est la vocation de ce monument.
Lors de son inauguration le 6 octobre 2011, Jean-François Gavoury déclarait :
« …Sans doute, aussi, cette stèle ne serait-elle pas née sur ce remarquable emplacement du cimetière du Père Lachaise si un éditeur n’avait pas — le premier et le seul — sorti de l’oubli et de l’ombre les victimes de l’OAS en faisant se rencontrer leurs descendants et, surtout, en leur donnant la parole et la plume :
merci, par conséquent, aux Éditions Tirésias et à Michel Reynaud, pour qui le livre est mémoire… ».
Dans une Tribune publiée dans le quotidien Le Monde du samedi 16 septembre dernier, le ministre de l’Éducation nationale dit :
« L’écrit, c’est ce qui situe, et ce qui reste…Je crois aux forces de l’écrit… ».
Pour Jean-François et moi, notre premier combat pour la défense de la mémoire de toutes les victimes de l’OAS, a été notre farouche opposition à l’élévation, dans le cimetière de Marignane, d’un monument honteusement dédié à la gloire de tueurs multi récidivistes, assassins, entre autres, de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, et parmi eux mon père, et du père de Jean-François.
La bataille de Marignane, c’est le titre donné au livre publié aux éditions Tirésias. Merci encore à son directeur, Michel Reynaud, ici présent.
Ce sera le premier des violents affrontements contre ceux que Germaine Tillion a qualifiés de singes sanglants qui ont fait la loi à Alger. Confutatis ! Maledictis ! Flammis acribus addictis !
Pierre Joxe, ancien Président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Intérieur, écrit dans la préface de La Bataille de Marignane :
« Il y a pourtant un devoir de mémoire à l’égard des hommes et des femmes qui, après avoir passé leur vie au service de la collectivité, dans l’enseignement, dans l’administration publique ou dans la police nationale, ont été tués par des traitres. »
Mais alors pourquoi est-ce si dur de rendre hommage aux victimes de cette organisation terroriste et criminelle qui a voulu renverser la République, comme s’est interrogé ici même Bertrand Delanoë, maire de la capitale de la France ?
Alors oui, le Chef de l’État a rendu hommage aux familles Audin et Boumendjel.
Il a aussi rendu hommage aux harkis et à leurs familles. Avec l’engagement du versement d’une indemnité dérisoire en comparaison aux 1295€ par trimestre, versés aux terroristes durant leur passage dans l’OAS grâce à une loi votée en février 2005.
Le chef de l’Etat a même déploré la mort des manifestants européens le 26 mars 1962 rue d’Isly. Ils obéissaient pourtant à un mot d’ordre insurrectionnel de l’OAS. Ils ont trouvé la mort à la suite de la riposte des forces de l’ordre à des tirs hostiles visant à tuer nos soldats.
Faudrait-il alors se contenter de l’hommage rendu aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs par notre ambassadeur à Alger le 15 mars 2022, et le 19 mars 2022 par le Président de la République lui-même à l’Elysée ?
En quoi est-il gênant d’honorer les six p’tits gars du contingent abattus à bout portant pour avoir refusé de livrer les armes que la France leur avait confiées pour la défendre ? Ces jeunes appelés sont un exemple de fidélité à la République jusqu’à la mort, même sous la menace des fusils pointés contre eux.
Mesdames et messieurs : 140 policiers dont 90 officiers de police ont été assassinés par des terroristes de l’OAS et ils ne sont toujours pas honorés. Quelle indécence d’exiger aujourd’hui que des jeunes respectent la police, lorsque l’État lui-même méprisent ceux qui ont payé de leur vie le maintien de l’ordre républicain lorsqu’il fut menacé de disparaitre au profit du fascisme.
Et le maire d’Évian, et tant et tant d’autres. Refuser d’honorer leur mémoire, c’est refuser de condamner leurs assassins.
Les membres de l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons continueront, seuls, inlassablement, à perpétuer ici cette cérémonie commémorative et à tenter d’obtenir du Chef de l’Etat l’hommage que doit rendre la République à toutes celles et à tous ceux qui furent son dernier rempart face à ceux qui ont voulu la renverser par la force.
Sur la quatrième de couverture de La bataille de Marignane, l’éditeur écrit ces lignes à l’intention de Jean-François et de moi-même, mais je les adresse aujourd’hui à toutes mes soeurs et à tous mes frères dans l’inexpiable.
Les pages que rédigent ici des fils d’assassinés par l’OAS sont plus encore qu’une mémoire, un livre de notre Histoire escamotée. Car le silence fourbit l’injustice, et la forfaiture élève les sanglants exécuteurs, ces héros de pacotille, en des martyrs de mensonge. Notre République ré assassine les innocentes victimes et nihilise la grandeur de leurs serviteurs.
L’honneur de ces hommes qui servirent l’État avec une loyauté, une éthique, est piétiné. Les six Inspecteurs des Centres sociaux “exterminés“, tout comme le commissaire Gavoury massacré sont les victimes d’un crime imprescriptible.
Si les deux fils de ces exécuteurs ne s’étaient pas indignés, nul sinon peu, n’aurait conçu d’annihiler l’hommage à l’insupportable et à l’injustice.
…Notre patrie s’implique dans son avenir et sa jeunesse sera à l’image de la volonté d’État que justice, vérité et honneur soient de son Histoire. C’est le pari de cet ouvrage et l’engagement de ses fils de notre République.
Mesdames et messieurs, je vous remercie.
Jean-Philippe Ould Aoudia
Président de l’association
Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun
et de leurs Compagnons
« Amnesty International m'écrit. MERCI !Palestine : Un voyage. Une prison. Témoignage bouleversant d'un militant engagé *** Article écrit en 2005… en 2023 c’est l’enfer qui continue pour les Palestiniens »
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Commentaires
Eh bien merci Michel pour cette rétrospective. A Béziers le 14 mars 2015 j'étais avec Jean-François Gavoury, Jean-Philippe Aoudia et de nombreux progressistes qui sont pour la pais et l'amitié entre les peuples, présent parmi les contremanifestants qui contestaient le changement de nom de la rue du19mars 1962 au bénéfice d'un officier putschiste. Que n'a-t-on entendu de particulièrement anachronique dans l'allocution prononcée par Ménard. Il y a même eu une tentative de faire reprendre le slogan ringard "Algérie française" !
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Merci Michel de ce fidèle compte rendu de la cérémonie qui s'est déroulée hier matin au Père-Lachaise. Elle a commencé par un hommage rendu à Jean-François Gavoury. Depuis six ans, le président de l’Anpromevo s’est maintenu debout, malgré l’évolution de sa maladie, avec une inflexible volonté, pour poursuivre son combat contre les nostalgiques de l’OAS et la remontée du fascisme en France.
La mémoire de toutes les victimes de l'OAS a ensuite été honorée devant la stèle qui leur est dédiée. Mon intervention a été suivie de celle de monsieur Pascal Joseph, adjoint au maire du XX e arrondissement chargé de la mémoire et de l'histoire.
Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons continueront à se recueillir chaque année, le 6 octobre, pour rappeler le souvenir des 2700 victimes de singes sanglants (Germaine Tillion) et de traitres (Pierre Joxe) qui ont voulu renverser la République.
Jean-Philippe Ould Aoudia Président de l'association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons