• Hymne national “La Marseillaise”, un hymne qui rassemble et divise

     

    Emmanuel Macron : «  Je suis totalement favorable à ce qu’on apprenne la Marseillaise au primaire, totalement, c’est même indispensable, c’est ce qui nous unis, c’est notre histoire »

    Hymne national  “La Marseillaise”, un hymne qui rassemble et divise

    Cette proposition m’a rappelé un article que j’avais mis en ligne en 2016, je vous propose  de le lire et visionner une vidéo, mais avant cliquez sur le lien ci-dessous et ouvrez le son : 

    https://youtube.com/shorts/0w4Y1fiiIMM?si=e1DF3e0wquQAVvLX 

    Michel Dandelot 

    Aujourd’hui nous allons parler de « La Marseillaise »… Cet hymne que « l'on ressort de derrière les fagots », selon une formule «cynique» du général Bugeaud connu pour Les «Enfumades» un crime contre l’humanité dans l’Algérie française en 1845 mais en ce 5 décembre 2016, en plus de « La Marseillaise » les participants à la commémoration en hommage aux victimes de la guerre d’Algérie entonneront « Le Chant des Africains » que certains appellent « Le chant de l’OAS », c’est une différence supplémentaire et importante par rapport à la commémoration du 19 Mars 1962 où l’on ne chante et joue que l’hymne national « La Marseillaise »

     

    “La Marseillaise”

    un hymne national qui rassemble et divise

    Hymne national  “La Marseillaise”, un hymne qui rassemble et divise

    Au lendemain des attentats du 13 novembre, des millions de personnes entonnaient “La Marseillaise”. Pourtant, ce chant n'a jamais fait l'unanimité.

    La France, meurtrie par les attentats de janvier et de novembre 2015, a retrouvé avec passion les couplets écrits par Joseph Rouget de Lisle en 1792. De New York à Melbourne et Tel Aviv, en passant par l'Irak, La Marseillaise a été reprise dans les stades de football, les salles de concert, un camp de réfugiés ou les rues, par des milliers de personnes qui, souvent, n'en connaissaient que l'air. Comment un chant vieux de deux siècles peut-il rassembler au-delà des frontières et des langues ? « La Marseillaise est un hymne très puissant. Elle porte l'image de la France. Sa musique est formidable, entraînante. C'est devenu un chant global pour dire non, un moyen de clamer que l'on ne sera pas défait », explique Peter McPhee, historien de la Révolution française à l'université de Melbourne. « Ce chant révolutionnaire a retrouvé sa fonction de rassembleur », confirme Mathieu Schwartz, auteur de La Marseillaise, l'éternel chant de bataille, un documentaire instructif et bienvenu.

    Cet hymne que « l'on ressort de derrière les fagots », selon une formule «cynique» du général Bugeaud, a pourtant mis du temps à s'imposer. Ecrit pour encourager les combattants de l'armée du Rhin face aux monarchies européennes qui attaquent la République naissante, La Marseillaise est ensuite bannie par les régimes autoritaires. Napoléon lui préfère Veillons au salut de l'Empire. La Restauration et la monarchie de Juillet la jugent subversive mais pas le peuple qui l'entonne, sur les barricades, lors des révolutions de 1830 et de 1848. Napoléon III l'écarte au profit de Partant pour la Syrie, et c'est finalement la IIIe République qui lui redonne son statut d'hymne national.

    Elle l'a conservé depuis avec plus ou moins d'éclat, selon les époques. Au début du XXe siècle, son aura révolutionnaire pâlit auprès de la classe ouvrière, qui préfère L'Internationale à ce chant adoubé par les institutions. Le Front populaire la réhabilite mais, quelques années après, elle fait les frais de l'occupation allemande. Pétain s'en méfie et l'ampute de son premier couplet, au ton trop insurrectionnel, tandis qu'elle devient un symbole pour les résistants qui l'adoptent en même temps que Le Chant des partisans. Sous la IVe et la Ve République, La Marseillaise est négligée par les mouvements internationalistes et pacifistes, mais sert de ralliement à une droite nationale qui en offre une vision étriquée et excluante, antinomique du souffle originel des républicains de 1792.
    Plus près de nous, les Français issus de l'immigration maghrébine ont parfois eu du mal à entonner un chant longtemps synonyme des violences du colonialisme. « Nous ne pouvions le faire sans trahir nos parents, leur douleur de la guerre d'Algérie qu'ils nous ont inoculée », raconte Magyd Cherfi, du groupe
    Zebda. Les attaques perpétrées cet automne à Paris en changent la perception. « Il y a des jours où on aime la France, où on a envie de chanter La Marseillaise, envie d'être tricolore comme un supporter insupportable », écrit-il dans une tribune parue dans Libération au lendemain du 13 novembre. Pour autant, l'image d'une France ouverte et généreuse incarnée dans la 5e strophe de Rouget de Lisle par « des guerriers magnanimes » prêts à accueillir ceux qui ne sont pas libérés de l'oppresseur, peut-elle résister à la dureté des temps et au flot d'immigrés qui fuient les zones de conflit ? « Elle est un miroir tendu qui provoque un malaise car nous sommes conscients du décalage entre les idéaux révolutionnaires et la réalité », estime l'historien Guillaume Mazeau.

    Au terme de son enquête, Mathieu Schwartz offre, lui, d'assumer ce texte dans toute sa complexité et d'accepter son universalité, son caractère belliciste et ses mots écrits dans la tourmente d'une république menacée, qui, de tout temps, ont choqué. De Lamartine à Lambert Wilson en passant par l'abbé Pierre, nombreux sont ceux qui ont voulu en changer les strophes. Le « sang impur » évoqué dans le refrain étant ce qui fait actuellement le plus ­débat. Des mots que l'on assimile à « la race » mais qui renvoyaient, à l'origine, au sang des aristocrates, ennemis de la république. La notion de race n'existait pas comme on l'entend actuellement, rappelle le sociologue Edgar Morin. Aujourd'hui, on peut aimer La Marseillaise sans être un nationaliste ­farouche, on peut aussi la refuser sans être un mauvais citoyen. « Questionner les symboles, les garder vivants fait de nous une communauté de choix et pas d'identité », plaide Guillaume Mazeau. Le danger serait de la sacraliser pour se complaire dans l'illusion d'une république acceptée par tous. Une tendance que porte en germe la création en 2003 d'un délit d'outrage aux emblèmes. « Un nouveau blasphème ? » ironise l'historien Jean-Noël Jeanneney.

    L'élan de solidarité qui a suivi les attentats de novembre et a vu des millions de Français entonner à l'unisson La Marseillaise peut-il durablement se prolonger ? Rien de moins sûr. Il ne pourrait être qu'« une écume mensongère », craint Magyd Cherfi. A l'image de cette France black, blanc, beur tant saluée en 1998 et qui se dessinait sur la joue le drapeau tricolore. A moins que les Français ne répondent cette fois vraiment à l'appel de l'hymne qu'ils entonnent et qui les enjoint de s'engager pour défendre une république ­attaquée. Comme citoyen, suggère Guillaume Mazeau, et non plus militairement, tels les soldats de Valmy.

    SOURCE : http://television.telerama.fr/television/sur-france-5-la-marseillaise-un-hymne-qui-rassemble-et-divise,136303.php 

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 21 Janvier à 07:56

    Un texte qui développe la complexité de l'usage de La Marseillaise

    Je ne la chante pas. D'abord parce que je chante faux et ensuite parce qu'elle est source de confusion.

    En 14-18 elle a servi, avec le drapeau tricolor0,e à justifier les massacres de la chair à canon qu'exigeait l'horrible boucherie. Mon grand-père paternel, ancien combattant, a fini sa vie en 1956 sans avoir compris le rôle qu'on lui avait fait jouer.

    Je n'ai guère eu l'occasion de l'entendre pendant la guerre d'Algérie mais la levée des couleurs, que d'aucuns appelaient "la comédie de la serpillière" palliait sa carence.

    Ceci étant la problématique est ici bien cernée.

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