• « De nos frères blessés » sera diffusé le lundi 18 mars à 22h47 sur FR3. Durée : 1h32mn

     

     

    «  De nos frères blessés »

    Sera diffusé le lundi 18 mars à 22h47

    Sur FR3. Durée : 1h32mn

    Algérie-France : une fiction sur le militant anticolonialiste Fernand Iveton en préparation

    Résumé

    A la fin de l'année 1956, Fernand Iveton est incarcéré dans la prison de Barberousse, à Alger, après avoir été arrêté par la police. Militant pour l'indépendance de l'Algérie, il venait de poser une bombe quelques heures plus tôt dans l'usine où il travaillait. Deux ans plus tôt, en région parisienne, Fernand fait la connaissance d'Hélène Ksiazek au cours d'une soirée dansante. Un couple se forme très rapidement. Et Fernand, qui a des origines algériennes, propose à Hélène, et à son fils Jean-Claude, de quitter la France pour partir vivre à Alger avec lui. 

    Lorsque je mis en ligne en 2020 un article concernant Fernand Iveton et son épouse sur mon blog ce documentaire était en préparation.

    Dommage qu’il soit programmé à une heure tardive sur FR3, lundi 18 mars. Mais je voudrais souligner ce passage :

    Au terme d'un procès vite expédié, où il n'aura pour le défendre que deux avocats commis d'office, lui qui n'a ni tué, ni blessé personne, le jeune militant de 31 ans est condamné à mort. C'est alors que va se jouer la dernière scène d'un crime d'État où le président René Coty, après avoir longuement hésité, a refusé la grâce sur les injonctions du ministre d'Etat, garde des Sceaux, chargé de la justice, François Mitterrand, comme celui-ci a refusé celle de 45 autres condamnés à mort algériens. En 1965, François Mitterrand devenait candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle. Le silence s'étendait sur son action durant la guerre d'Algérie, comme ministre de l'Intérieur, puis comme ministre de la Justice.

    Oui Mitterrand a fait couper des têtes et donc la tête de Fernand Iveton, mais il a sans doute regretté avec une promesse, selon l’ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, l’exécution du militant communiste Fernand Iveton pendant la guerre d'Algérie, serait, entre autres, à l’origine de l’engagement de François Mitterrand  pour l’abolition la peine de mort.

    En 1981, quelques semaines après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République française, la peine de mort est officiellement abolie. Il s'agit là, unanimement, d'un progrès humaniste sans précédent dans l'histoire de France.

    En tant que ministre de la Justice, Robert Badinter présente à l'Assemblé nationale le 17 septembre 1981 — au nom du gouvernement —, le projet de loi abolissant la peine de mort. La loi est promulguée le 9 octobre 1981. 

    «  De nos frères blessés » sera diffusé le lundi 18 mars à 22h47 sur FR3. Durée : 1h32mn

    «  De nos frères blessés » sera diffusé le lundi 18 mars à 22h47 sur FR3. Durée : 1h32mn

    « Emmanuel Roblès, haute figure des Libéraux en Algérie, a écrit une superbe pièce de théâtre "Plaidoyer pour un rebelle". C'est l'histoire d'Iveton mais transposée en Indonésie, encore hollandaise. Emmanuel Roblès avait commencé à l'écrire en 1959, l'avait envoyée fin 1959 à Camus pour commentaires. Celui-ci lui avait répondu, il y avait eu un échange de lettres jusqu'à fin décembre 1959. Camus s'est tué le 4 janvier 1960. Emmanuel Roblès avait alors rangé la pièce dans un tiroir et ne l'avait plus ressortie jusqu'en - je crois - 1966. Elle a été pour la première fois jouée à Bruxelles, au Théâtre royal du Parc (1782,  très  beau  théâtre  au  centre  de  Bruxelles). L’auteur avait situé l'histoire en Indonésie parce qu'Iveton avait encore de la famille là-bas ».

    Jean-Philippe Ould Aoudia

      

    ELLE RESTA FIDÈLE AU COMBAT

     DE SON ÉPOUX FERNAND

    Roses rouges pour Hélène Iveton

    Algérie-France : une fiction sur le militant anticolonialiste Fernand Iveton en préparation

    © D. R. 

    Malgré les avanies et la dureté de sa vie, elle qui méritait bien autre chose, modeste et d'un courage hors du commun, Hélène Iveton fut une véritable héroïne qui mérite de garder dans notre mémoire et dans nos cœurs une place privilégiée. 

    Au petit matin, dans le froid aigre de ce 11 février 1957, vers 7 heures, quand Hélène entendit que l'on frappait à sa porte. Elle ouvrit. C'était Pascal, le père de Fernand Iveton. Il pleurait. Hélène comprit le malheur qui venait de s'abattre sur eux. Ensemble, ils partirent pour lire l'annonce affichée sur la porte de la prison. Puis ils allèrent au cimetière d'El Alia. Trois tombes étaient encore fraîches. Les démarches qu'ils effectuèrent pour que Fernand repose auprès de sa mère se heurtèrent à un refus.

    C'est là l'épilogue d'un drame noué le 14 novembre 1956, lorsque Fernand Iveton, membre du PCA, ouvrier tourneur dans l'usine à gaz du Hamma appelé aussi “le Ruisseau” passe à l'action afin de mettre en accord ses actes avec ses convictions. Pour aider ses frères algériens dans la lutte qu'ils ont engagée pour l'indépendance, il décide de placer une bombe près du gazomètre à une heure où l'usine serait déserte, évitant ainsi de faire des victimes. Mais l'engin explosif placé dans un placard est découvert par les petits chefs Oriol et Carrio, trop heureux de dénoncer le délégué CGT. Iveton est aussitôt arrêté, emmené au commissariat, torturé, il en sort noir de coups et des brûlures à l'électricité.

    Au terme d'un procès vite expédié, où il n'aura pour le défendre que deux avocats commis d'office, lui qui n'a ni tué, ni blessé personne, le jeune militant de 31 ans est condamné à mort. C'est alors que va se jouer la dernière scène d'un crime d'État où le président René Coty, après avoir longuement hésité, a refusé la grâce sur les injonctions du ministre d'Etat, garde des Sceaux, chargé de la justice, François Mitterrand, comme celui-ci a refusé celle de 45 autres condamnés à mort algériens. En 1965, François Mitterrand devenait candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle. Le silence s'étendait sur son action durant la guerre d'Algérie, comme ministre de l'Intérieur, puis comme ministre de la Justice.

    Cette histoire-là reste à écrire
    Ce 14 novembre 1956 dans l'après-midi, Hélène voit arriver trois tractions. Dans chacune il y a trois hommes, la fine fleur de la police colonialiste. Ils entrent, et saccagent la maison. La perquisition terminée, ils emmènent Hélène au commissariat de la rue Carnot où elle est enfermée dans une petite cellule, malmenée avant d'être relâchée, faute de preuves. Dans la soirée, Hélène est remise en liberté. Il est vingt heures. Il fait nuit. Elle va jusqu'à la station de taxis. Il y a là un chauffeur musulman. En cours de route, ils bavardent. Elle lui dit qu'elle est la femme d'Iveton. Arrivés à son domicile 73, rue des Coquelicots, il ne veut pas qu'elle le paie. C'est la première marque d'une solidarité que de nombreux Algériens ont voulu lui témoigner.

    Le procès 
    La nouvelle est officielle : Fernand va être jugé par un tribunal militaire en flagrant délit. Le procès est fixé au 24 novembre. Le jour du procès, Hélène s'est fait couper les cheveux. Quand elle arrive avec les parents de Fernand, les photographes s'en donnent à cœur joie. Elle dit à sa belle-mère : “Il ne faudra surtout pas pleurer, simplement écouter”, afin de ne pas se montrer à ce public de colons hostiles et menaçants. La petite salle d'audience est archi-comble. Hélène pense à une salle de théâtre. Autour de la salle sur une sorte de balcon, il y a une vingtaine de militaires en armes. Les juges entrent. Ils sont sept, en tenue militaire. Le président est Roynard, un magistrat volontaire, rappelé pour juger sous l'uniforme. Paul Teitgen, haut-commissaire du gouvernement n'hésitait pas à dire : “Les juges rappelés étaient de véritables voyous.” Le tribunal se retire pour délibérer.

    Il est 16h45. Le président Roynard rend le verdict. Fernand est condamné à mort. Dans le public, des individus crient : “Bravo ! Bravo ! Ces gens-là formeront le gros des troupes de la criminelle OAS qui précipitera la fin de l'Algérie française, quelques années après.  “Ne pleure pas !, ne pleure pas ! Ils seraient trop heureux de te voir pleurer”, se répète Hélène. Elle serre le bras de sa belle-mère pour qu'elle aussi ne pleure pas. Tout d'un coup, elle ne peut plus marcher. Elle s'accroche au bras de Pascal. “Je ne peux plus avancer, lui dit-elle, tirez-moi !” Son beau-père d'un côté, sa belle-mère de l'autre, elle sort du tribunal. “On pleurera à la maison, mais pas ici”, répète-t-elle. Dans la rue, ils attendent, espérant voir Fernand. Le fourgon cellulaire démarre. 

    Au passage, ils lui font signe. Quand ils arrivent, rue des Lilas, chez ses beaux-parents, Hélène s'effondre à terre, dans la cour de la maison. Maintenant, elle peut pleurer. C'est au matin du 11 février 1957 que Fernand est conduit au supplice avec deux compagnons Mohamed Lakhnèche et Mohamed Ouenouri. Au greffe de la prison Barberousse, il déclare “La vie d'un homme, la mienne compte peu. Ce qui compte c'est l'Algérie, son avenir. Et l'Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l'amitié entre Algériens et Français se ressoudera.” Dans la cour de la prison, la guillotine est dressée. Ses deux compagnons le rejoignent. Les trois condamnés à mort s'embrassent. “Iveton, mon frère”, dit l'un d'eux à Fernand. Face à la guillotine, il crie une dernière fois, d'une voix forte : “L'Algérie libre vivra ! Tahia el-Djazaïr.” Il est 5h10 quand la vie de l'ancien gamin du Clos Salembier est tranchée.

    Le destin
    Ce n'est là que l'épilogue du premier acte du drame vécu par les proches de Fernand Iveton. Pascal, le père de Fernand, quitta l'Algérie. On craignait qu'il soit arrêté et interné. Après l'indépendance, il revint plusieurs fois déposer des fleurs devant le monument élevé  à la mémoire des enfants du Clos Salembier, aujourd'hui appelé El-Madania. On dit qu'il supplia les autorités algériennes de donner le nom de son fils à une rue d'Alger. Ce fut vain. Puis il mourut. Je repris sa requête auprès du Président de la République algérienne, bien des années après, sans plus de succès. Dans la dernière période, on ne doit qu'à la bravoure de quelques militants algériens pour que ne soit pas débaptisée la rue Fernand-Iveton à Oran. Hélène Iveton, interdite de travail, sans ressources, repartit pour la France quelque temps après l'exécution.

    Quand Fernand était en prison, elle avait dû vendre ses meubles. Avant de partir, elle donna ce qui restait à ses voisins. Sa sœur lui envoya de l'argent pour payer le billet d'avion. Lorsque le grand Jean-Luc Einaudi, historien de cette terrible période rencontra Hélène Iveton, elle fut heureuse d'apprendre que quelqu'un allait enfin sortir de l'oubli celui qui fut son mari. Il se posa la question de savoir comment cette femme avait réussi à survivre à tant d'épreuves. C'est que le malheur continua à s'acharner. Le plus terrible des drames pour une mère survint ensuite. Son fils unique, Jean-Claude fut tué en 1974 à l'âge de 35 ans dans un accident de voiture. C'est lui qui déclarait : “S'ils ne nous avaient pas tué Fernand, nous étions bien à Alger, nous y serions restés” et qui lui demanda de garder le nom d'Iveton quoi qu'il advienne dans sa vie.

    Malgré la terrible souffrance indicible, malgré la solitude où elle fut abandonnée, elle trouva la force de survivre, sans doute grâce à ce caractère bien trempé qui la fit aimer de Fernand. Au cours de l'été 1984, avec Jean-Luc Einaudi, qui a rassemblé les documents et les témoignages qui nous permettent aujourd'hui d'en parler, brisant ainsi l'omerta bien française qui pèse toujours sur ce crime d'État, Hélène se rend à Alger pour la première fois depuis 1957. Ils allèrent ensemble au cimetière européen de Saint-Eugène où le corps de Fernand fut transféré en 1957. Après bien des difficultés, ils trouvèrent la tombe de Fernand Iveton. Elle n'était plus entretenue depuis longtemps. Sur une plaque, une photo, un visage. Un sourire toujours présent pour Hélène. 

    De retour en France, elle survécut encore quelques années dans la commune d'Arcueil, dans cette banlieue ouvrière au sud de Paris où elle exerça le travail de serveuse dans des restaurants d'entreprise, ce qui lui permit de rester au contact des autres. Malgré les avanies et la dureté de sa vie, elle qui méritait bien autre chose, modeste et d'un courage hors du commun, Hélène Iveton fut une véritable héroïne qui mérite de garder dans notre mémoire et dans nos cœurs une place privilégiée. Le dimanche 10 mai 1998, une vieille dame de 77 ans est morte à Arcueil.  

    Selon ses volontés, elle a emporté avec elle les lettres et la photo de l'homme qui fut l'amour de sa vie. Elle s'appelait Hélène Iveton. Elle repose aujourd'hui au cimetière d'Annet S/Marne. Le 15 décembre 2011, au CCA de  Paris, Jean-Luc Einaudi, ce chercheur de vérité infatigable, déclarait que lors des obsèques d'Hélène, il était l'une des rares personnes à l'accompagner dans sa dernière demeure. L'oubli !

    La promesse 
    Pour tenir une promesse formulée quelques mois auparavant après la pièce tirée du beau livre de Joseph Andras “De nos frères blessés”, au Centre culturel algérien, c'est ainsi qu'avec quelques camarades, nous nous sommes rendus sur la tombe où est inhumée Hélène avec son fils Jean-Claude.  C'était à l'occasion du solstice d'été, le premier jour de la belle saison. Le soleil brillait haut dans le ciel, illuminant ce coin de campagne où se trouve le cimetière. Nous étions seuls à nous recueillir dans ce vaste espace où repose également le grand artiste contemporain Vasarély, père de l'art optique géométrique. Lui aussi avait dû choisir ce coin de Seine-et-Marne pour la beauté et la sérénité du site. Chacun a déposé des fleurs sur la tombe d'Hélène dont ces roses rouges.

    Rouge comme le drapeau et sa foi dans les luttes pour un monde meilleur et plus juste, toujours à conquérir. Sur la pierre tombale, où son nom est inscrit, ne figure que son année de naissance : 1921. Rien pour la date de son décès, sans doute, était-elle la dernière de sa lignée. Mais c'est bien ainsi, car si nous en parlons encore aujourd'hui, c'est qu'elle continue de vivre dans nos cœurs. Elle n'est pas morte à tout jamais. La force du symbole est là pour nous rappeler que si nous ne savons pas le faire, qui donc le dira aux générations futures, l'immense courage de ces Femmes et de ces Hommes qui sacrifièrent tout à leur idéal pour arracher l'indépendance de l'Algérie.

    René FAGNONI
    (*) Auteur de Chronique des Aurès


    Algérie-France : une fiction sur le militant anticolonialiste Fernand Iveton en préparation

     

     

    Algérie-France : une fiction sur le militant anticolonialiste Fernand Iveton en préparation

    Au petit matin du 11 février 1957, Fernand Iveton est guillotiné, exécuté à la prison Barberousse à Alger, en même temps que les deux autres patriotes algériens Mohamed Ounnouri et Ahmed Lakhnache.

    "Fernand Iveton est né à Alger le 12 juin 1926. Il a un peu plus de trente ans quand il est guillotiné le 11 février 1957 à la prison de Barberousse d’Alger.

    Le père, Pascal, enfant recueilli par l’Assistance Publique avait reçu le nom patronymique d’Iveton. Pascal vécut dans un quartier populaire d’Alger, le Clos Salembier (aujourd’hui El Madania). Communiste et syndicaliste, Pascal Iveton fut révoqué sous le régime de Vichy de son emploi à Électricité et Gaz d’Algérie (EG.A.).

    Fernand, son fils, suivit son exemple en devenant employé de l’usine à gaz d’El-Hamma au Ruisseau. En 1943, il adhère à la section de la Redoute (un quartier proche du Clos Salembier) des jeunesses communistes. Il milite aux côtés d’Henri Maillot et Ahmed Akkache au sein de cette section. Quand L’Union de la Jeunesse Communiste Algérienne est dissoute pour faire place à l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne qui rassemblera dans ses rangs des jeunes communistes et nationalistes et d’autres patriotes, Fernand Iveton rejoindra le cercle de la redoute de l’UJDA. Il militera également au sein des syndicats d’Algérie affiliés à la CGT de France (Confédération Générale du Travail) puis à l’UGSA (Union Générale des Syndicats Algériens) organisation syndicale algérienne qui demeurera affiliée à la CGT. Il sera désigné par les travailleurs de l’usine à gaz du Hamma comme délégué syndical.

    En 1953, il épouse Hélène Ksiazek, une Polonaise émigrée en France, qu’il connut lors de l’un de ses séjours en région Parisienne. Son épouse le rejoint et ils s’installeront au Clos Salembier.

    En juin 1955 il s’intègre dans les groupes armés des Combattants de la Libération au côté de Abdelkader Guerroudj, Félix Collosi, Mohamed Hachelaf, Yahia Briki, Georges Accampora et d’autres camarades communistes.

    Après l’Accord FLN-PCA les Combattants de la Libération sont intégrés dans l’ALN-FLN, il fera partie du commando du Grand Alger. Après avoir participé à plusieurs actions (sabotages de wagons sur le port, incendie des Bouchonneries Internationales) il sera chargé de placer une bombe à l’usine à gaz du Hamma. Elle est déposée le 14 novembre 1956. Mais tout prouve qu’il a pris toutes ses précautions pour que la bombe ne cause que des dommages matériels. À ce propos Pierre Vidal-Naquet écrit dans sa préface à l’ouvrage de jean Luc-Einaudi « Pour l’exemple. L’affaire Fernand Iveton. Enquête » ce qui suit : « Iveton ne voulait pas d’une explosion-meurtre. Il voulait une explosion témoignage. »

    Dans son ouvrage « Des douars et des Prisons » Jacqueline Guerroudj qui lui a apporté la bombe fabriquée par Abderahmane Taleb et Daniel Timsit raconte qu’elle était chargée de lui donner deux bombes. Le 25 novembre 1956, onze jours seulement après son arrestation il est passé devant le tribunal. « Dans une atmosphère de pogrom » est-il écrit dans « La guerre d’Algérie » tome 2, page 364 (ouvrage sous la direction d’Henri Alleg). Il est condamné à mort au cours d’une parodie de procès « dans un prétoire où montaient des cris de haine et de mort ».

    Le ministre français de la Justice de l’époque, François Mitterrand, et le président de la République Française refuseront de le gracier après la demande introduite par ses avocats. Le 11 février 1957 au petit matin il sera guillotiné en même temps que deux autres patriotes algériens. « Fernand Iveton, Mohammed Ouennouri et Ahmed Lakhnèche marchent courageusement au supplice. Les 3 hommes s’embrassent et clament « Vive l’Algérie libre ! » au pied de la guillotine tandis que, de la prison tout entière, s’élève un grand cri de solidarité, de colère, d’espérance. Les détenus politiques pleurent, entonnent des chants patriotiques, ébranlent de leurs poings les portes des cellules. »

    Dans sa dernière lettre à son avocat Joe Nordmann, Iveton déclare : « Pour moi, seuls la lutte de notre peuple et l’appui désintéressé du peuple Français sont les gages de notre libération. »

    William Sportisse 

    Algérie-France: une fiction sur le militant

    anticolonialiste Fernand Iveton

     en préparation

    Algérie-France : une fiction sur le militant anticolonialiste Fernand Iveton en préparation

    Un long métrage de fiction sur le parcours de Fernand Iveton, militant anticolonialiste guillotiné à Alger en 1957, est actuellement en préparation, a-t-on appris mercredi auprès du réalisateur français Hélier Cisterne.
    Cette coproduction franco-algérienne est une adaptation du roman “De nos frères blessés”, de l’écrivain français Joseph Andras, paru en 2016, et qui s’intéresse particulièrement “aux dernières années de la vie de Fernand Iveton, à sa rencontre avec sa femme Hélène, ou encore son procès “, devant un tribunal militaire a indiqué à l’APS le réalisateur.

    Le choix de Hélier Cisterne s’est porté sur l’acteur français Vincent Lacoste et l’actrice luxembourgeoise Vicky Krieps pour incarner à l’écran le couple Iveton.
    Le premier tour de manivelle de ce film, coproduit par l’Algérien “Leith Média”, se fera au mois d’octobre prochain. Le tournage est prévu entre Alger et quelques villes françaises, a précisé le réalisateur, actuellement en repérage à Alger.
    Né en 1926 au Clos-Salembier (actuellement El Madania, Alger), Fernand Iveton était ouvrier tourneur à l’usine de gaz d’El Hamma à Alger. Il a été délégué syndical affilié à la Confédération générale des travailleurs (Cgt), avant d’adhérer à l’Union générale des syndicats algériens (Ugsa).
    Militant du Parti communiste Algérien (Pca), il intègre la lutte armée après les accords politiques entre ce dernier et le Front de libération national (Fln) en en 1956.
    A ce titre il est chargé de saboter l’usine à gaz où il dépose, le 14 novembre 1956, une bombe fabriquée par Taleb Abderrahmane qui n’explosera pas.
    Arrêté le jour même, il sera atrocement torturé pendant plusieurs jours dans les locaux du commissariat central d’Alger.
    Fernand Iveton est jugé par un tribunal militaire qui prononcera sa condamnation dix jours après son arrestation, le 24 novembre 1956.
    Après le refus de son recours par le Président français René Coty, il est guillotiné le 11 février 1957 dans la cour de la prison Barberousse.
    Fernand Iveton deviendra le 6e martyr guillotiné depuis le début de l’année 1957 et le seul algérien d’origine européenne a être exécuté par la guillotine.

    APS


     

     

    Il donna une leçon d’humanité

     de fraternité et de tolérance

    Fernand Iveton, mort pour raison d’Etat

    "Il a été guillotiné pour l'exemple"


     

    Il donna une leçon d’humanité   de fraternité et de tolérance  Fernand Iveton, mort pour raison d’Etat

    Fernand Iveton, Français d’Algérie, militant...

     

    En novembre 1956, Fernand Iveton, Français d’Algérie et ouvrier indépendantiste, né le 12 juin 1926 à Clos Salembier, pose une bombe dans un local vide de son usine EGA du Hamma (ex-Ruisseau) avec pour objectif de couper l’électricité dans la ville d’Alger.

    L’explosion était prévue après la fin du travail, à 19h30, pour ne blesser personne. Le sort en avait décidé autrement, un contremaître avait vu Iveton entrer, dans l’après-midi, dans le local avec un sac et en ressortir les mains vides.

    Il s’empressa d’avertir la police. Iveton est arrêté, torturé et condamné à la peine capitale le 24 novembre 1956. Raison d’Etat. Fernand Iveton est guillotiné  le 11 février 1957 dans la cour de la prison Serkadji, à Alger, aux côtés de Mohamed Ouenouri et Mohamed Lakhnèche. Il est mort pour l’exemple.

    Avant d'être suppliciés, les trois hommes s'embrassent et Iveton s'écrie: «L'Algérie libre vivra!» Une histoire occultée pendant trente ans. Il a fallu qu’un homme, Jean-Luc Einaudi fasse une première enquête, «Fernand Iveton. Mort pour l’exemple» (Editions L’Harmattan, 1986).

    Trente ans après, Joseph Andras en fait un roman, De nos frères blessés (L’Harmattan, 2016) et en 2018 une pièce de théâtre, créée, jouée et produite par le Collectif  Satori, actuellement au théâtre Les Déchargeurs (Paris 1).

    L’idéalisme d’un homme, Fernand Iveton, qui rêvait de liberté pour tous et qui a payé le prix de la raison d’Etat.

    Quatre acteurs transmettent l’histoire comme un conte, convoquant une assemblée populaire, comme autour d’un arbre à palabre. Comme un rituel. On se réunit, là, dans le noir, pour raconter.

    Les comédiens, François Copin, Clémentine Haro, Vincent Pouderoux, Thomas Rosendes jouent depuis vendredi 20 février jusqu’au 10 mars au théâtre Les déchargeurs (Paris) De nos frères blessés, l’histoire de Fernand Iveton mise en scène par Fabrice Henry. Ils sont jeunes, moins de la trentaine, tout comme l’auteur du roman, Joseph Andras, dont est reprise la pièce de théâtre.

    Ils n’ont pas connu la guerre pour l’indépendance de l’Algérie, mais ils ont voulu se saisir et sortir de l’oubli cette séquence de l’histoire algéro-française. De nos frères blessés, le roman de Joseph Andras retrace l’arrestation d’Iveton et sa condamnation ; sa jeunesse, sa rencontre avec sa femme, Hélène ; la formation de ses convictions politiques.

    La pièce, fidèle au roman reprend l’arrestation de Fernand Iveton, la cure en France pour traiter une tuberculose des années plus tôt, l’interrogatoire et les séances de torture ; la rencontre avec la Polonaise Hélène qu’il épousera ; le procès, les semaines d’emprisonnement à Barberousse en attendant le résultat du pourvoi en cassation interjeté à sa condamnation à la peine capitale ; la guillotine, au petit matin.

    Le récit est construit par couches successives par des comédiens-narrateurs. «La narration casse la chronologie, ce qui donne du rythme à la trame. Le tout aboutissant à l’esquisse d’un portrait multiple, simplement humain d’Iveton : sa vie, ses rêves, ses espoirs, sa foi en l’humanité.

    Sur scène, une communauté, celle des acteurs auxquels se joignent des spectateurs, réunie pour raconter le parcours de Fernand Iveton», précise la note d’intention du metteur en scène.

    «Tu meurs à cause de l'opinion publique» 

    Exemples : 1956 à Alger, en novembre, il pleut. Une pluie chiche, masquée... Fernand attend à deux mètres, sous un arbre. Deux feuillets par bombe, il attend les consignes. Une femme descend d’une voiture, lui remet deux feuillets, les indications… Il glisse les feuillets dans son bleu de travail.

    Il marche vers un local désaffecté qu’il avait repéré trois semaines avant. Pas de morts, surtout pas de morts. Il devait ensuite rejoindre une cache à La Casbah pour partir ensuite au maquis.

    16h, il est interpellé par des flics, quatre ou cinq. Plus loin, le contremaître Auriol sourit… Le corps de Fernand est presqu’entièrement brûlé. La torture continue… Paul Teitgen (ndlr : secrétaire général de la préfecture d’Alger chargé de la Police.

    Dans sa lettre de démission datée du 24 mars 1957, adressée à Robert Lacoste, ministre résidant en Algérie dans laquelle il avertit que «la France risque de perdre son âme», il dénonce la pratique de la torture.

    Dans ce courrier, Paul Teitgen, résistant de la Seconde Guerre mondiale, déporté à Dachau, écrit : «Je ne me permettrais jamais une telle affirmation si je n’avais reconnu sur certains assignés les traces profondes des sévices qu’il y a 14 ans je subissais personnellement dans les caves de la Gestapo à Nancy.»

    Et Paul Teitgen pointe la «confusion des pouvoirs [entre le civil et le militaire] et l’arbitraire qui en découle»), deux heures avant, avait interdit qu’on le touche . Lui le déporté. Il arrivait de métropole trois mois avant.

    Le commissaire : «Faites ce qu’il faut, je vous couvre» 

    Devant les sept juges en tenue militaire, Fernand Iveton soutient : «Oui je suis communiste… J’ai décidé cela, car je me considère comme Algérien… Je ne suis pas indifférent à la lutte du peuple algérien… Oui, j’aime la France mais je n’aime pas les colonialistes… Je voulais prouver que tous les Européens d’Algérie ne sont pas contre les Arabes…On m’a torturé.  J’en porte les traces.»

    Et sans attendre de réponse, il déboutonne son pantalon . Albert Smadja, avocat (stagiaire de troisième année commis d’office, ndlr) : «Le bâtonnier pense que vous allez vous en sortir avec une peine de prison.» «Tout le monde la veut, votre tête»… «Ce climat délétère n’est pas propice au procès».

    Sa femme, Hélène (qu’il avait rencontrée en 1953 à Paris alors qu’il se soignait d’une tuberculose, ndlr), a du mal à le reconnaître : «Dans quel état ils l’ont mis.» Visage osseux, bouche déformée.

    Le procureur : «tuer ou pas, le crime est le même» 

    Une semaine après son arrestation, on lui apprend qu’il sera jugé par un tribunal militaire dans quatre jours. Il est transféré à Barberousse (aujourd’hui Serkadji, ndlr) sous le numéro d’écrou 6101. Fernand Iveton est condamné à la peine capitale. Le 3 décembre 1956, le pourvoi en cassation est rejeté.

    L’avocat Joe Nordmann est envoyé de Paris par la CGT pour le défendre. Smadja au condamné : «Il faut que l’opinion en France se saisisse de votre sort... Le problème c’est que les communistes sont divisés.» Hélène reçoit une lettre anonyme : «Sœur, tu peux aller où tu veux, tu es protégée. Lis cette lettre et déchire-là.»

    Fernand apprend en prison la mort de son frère Maillot

     Il est écrasé de douleur 

    L’aube. Il est bientôt cinq heures. Il est tiré de sa cellule. Mitterrand et les autres ont refusé sa grâce. «Tahia El Djazaïr !» Des voix et des chants lui répondent.

    Le greffier lui demande s’il a quelque chose à dire : «Ce qui compte c’est l’Algérie, l’avenir, l’Algérie sera libre demain, et l’amitié franco-algérienne.» Les femmes hurlent à leurs fenêtres, soutenant les détenus. Youyous, chants patriotiques. Les avocats sont là : «Tu meurs à cause de l’opinion publique», lui dit l’avocat Lainné. Il est 5h10, ce 11 février 1957, lorsque la tête de Fernand Iveton, n° d’écrou 6101, 30 ans, tombe.

    Fabrice Henry : «Iveton était en avance sur son temps» 

    «On a découvert le roman de Joseph Andras et l’histoire de Fernand Iveton alors qu’on travaillait sur une autre pièce. Jusque-là on ignorait tout de l’affaire Iveton. On est entré dans la guerre d’Algérie par le roman de Joseph Andras.

    A l’école, on ne nous a pas parlé de cette guerre ou si peu», nous a affirmé le jeune metteur en scène. Et d’ajouter : «J’ai 28 ans, à peu près l’âge de Joseph Andras et de Fernand Iveton au moment où il est exécuté, un homme qui portait un idéal, cette idée qu’Européens et musulmans puissent vivre ensemble sur une même terre.

    Pour lui, qui était né dans un quartier populaire d’Alger, c’était normal. Iveton était en avance sur son temps. Aujourd’hui, un fossé se creuse en France mais aussi en Algérie.» Et aussi : «Cette histoire nous pose un questionnement sur ce qu’on peut faire pour changer la société. Quel moyen nous reste-t-il ? Les moyens d’action se réduisent.

    On est dans une mentalité où c’est chacun pour soi.» Fabrice Henry reprend une phrase de Fernand Iveton qui le «marque beaucoup», celle par laquelle il dit que la mort c’est une chose, l’humiliation entre profondément sous la peau. «Cela raconte toute l’histoire des peuples opprimés là où ils se trouvent.

    Les humiliations sont présentes au quotidien en France.» Et de nous dire aussi que «par notre théâtre, nous voulons dire que nous ne devons pas oublier ces gens qui ont lutté pour un idéal d’humanisme, de tolérance et de fraternité». «Nous aspirons à lever les clichés, les préjugés, les méfiances et les cloisonnements».

    Le collectif Satori, créé il y a trois ans, travaille en effet à ce que son théâtre puisse se jouer partout, être vu, entendu de tous. C’est en ce sens que ses membres souhaitent de tout cœur pouvoir jouer la pièce en Algérie. Et nous aussi. Elle raconte aussi l’histoire des Algériens.

    Les Algériens, particulièrement les jeunes, sauront ainsi que le combat pour l’indépendance de l’Algérie était aussi porté, bien qu’en minorité, par des Européens et des juifs d’Algérie — à l’exemple de Daniel Timsit, pour ne citer que cet Algérien, mort avec l’Algérie chevillée au corps et au cœur —, qui, tous rêvaient d’une Algérie plurielle fraternelle.

    L’affaire Iveton est une leçon d’humanité, d’ouverture sur l’autre et de tolérance. Un exemple.

    * De nos frères blessés, tirée du roman de Joseph Andras (2016), mise en scène de Fabrice Henry, production Collectif Satori. 15 dates du 20 février au 10 mars 2018, du mardi au samedi à 19h au théâtre des déchargeurs (Paris).
    Nadjia Bouzeghrane

    Benjamin Stora, historien

    «En 1956, la guerre d’Algérie

    change  de visage»

    L’historien Benjamin Stora, président du Conseil d’orientation de l’Etablissement public du Palais de la Porte Dorée — Musée de l’histoire de l’immigration — Aquarium de la Porte Dorée, a restitué le contexte historique de «l’affaire Iveton», qui a éclaté en pleine Bataille d’Alger.

    Ses premiers mots, lors de cette rencontre publique, à l’initiative du Collectif Satori, sont un hommage à un chercheur aujourd’hui disparu, Jean-Luc Einaudi qui, le premier, a publié en 1986 un livre enquête sous le titre de Pour l'exemple ; l'affaire Fernand Iveton (L’Harmattan) et son combat pour l’ouverture des archives.

    Une enquête que Benjamin Stora a qualifiée de «courageuse» dans la mesure où lorsque le livre de Jean-Luc Einaudi sort en librairies, François Mitterrand est président de la République. Il était alors impensable de le mettre en cause, auréolé du prestige d’avoir aboli la peine de mort en 1981(année de son élection à la tête de l’Etat français), alors que Garde des Sceaux en 1956-57, il avait refusé la grâce de Fernand Iveton, a indiqué l’historien.

    Et il a fallu attendre les années 2000 pour que les archives commencent à s’ouvrir aux chercheurs. Quand François Mitterrand quitte le ministère de la Justice à la fin du mois de mai 1957, 45 condamnés à mort algériens ont été guillotinés en seize mois, précise Benjamin Stora, auteur avec le journaliste François Malye de François Mitterrand et la guerre d’Algérie (éditions Calmann- Levy, octobre 2010). François Mitterrand était en 1956, le n° 2 du gouvernement.

    Avec le roman de Joseph Andras on redécouvre l’affaire Iveton, premier et unique européen à être guillotiné pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, alors qu’il n’avait tué personne (il ne voulait tuer personne) et que la bombe n’a pas explosé.

    Entre le moment de son arrestation, novembre 1956 et celui de son exécution (février 1957), il s’écoule à peine trois mois. L’année 1956 est «une année importante pour la guerre d’Algérie», «en 1956 la guerre d’Algérie change de visage», observe l’historien avec le vote des pouvoirs spéciaux en mars 1956 par lesquels 400 000 appelés vont rejoindre l’Algérie jusqu’à atteindre le nombre de 3 millions à la fin de la guerre. «Avec les pouvoirs spéciaux et la mobilisation du contingent, c’est toute la société française qui va être concernée par la guerre d’Algérie», rappelle Benjamin Stora.

    Et d’ajouter : «Jusque-là, pour la métropole c’était une guerre lointaine.» «C’est aussi en mai 1956 avec l’embuscade de Palestro (voir L’embuscade de Palestro. Algérie 1956, de Raphaëlle Branche aux éditions La Découverte, décembre 2017, ndlr) que des jeunes appelés tombent dans une embuscade du FLN.

    Cet événement suscitera une grande émotion en France.» Jusque-là, c’était le corps expéditionnaire qui était envoyé au front en Indochine ou en Algérie. Un autre événement se produit l’été 1956, c’est l’apparition du «contre-terrorisme d’Européens opposés à l’indépendance de l’Algérie» avec l’attentat de la rue de Thèbes à La Casbah qui fit plusieurs morts civils.
    Nadjia Bouzeghrane

     

    "Il a été guillotiné pour l'exemple "

    « Le 15 mars c'est aussi la Journée internationale de lutte contre l'islamophobieMontpellier : CGT et FSU fêtent la Sécu et annoncent les mobilisations à venir *** FO est traître à Béziers »

  • Commentaires

    2
    ould aoudia
    Samedi 16 Mars à 17:03

    Emmanuel Roblès, haute figure des Libéraux en Algérie, a écrit une superbe pièce de théâtre "Plaidoyer pour un rebelle". C'est l'histoire d'Iveton mais transposée en Indonésie, encore hollandaise. Emmanuel Roblès avait commencé à l'écrire en 1959, l'avait envoyée fin 1959 à Camus pour commentaires. Celui-ci lui avait répondu, il y avait eu un échange de lettres jusqu'à fin décembre 1959. Camus s'est tué le 4 janvier 1960. Emmanuel Roblès avait alors rangé la pièce dans un tiroir et ne l'avait plus ressortie jusqu'en - je crois - 1966. Elle a été pour la première fois jouée à Bruxelles, au Théâtre royal du Parc (1782, très beau théâtre au centre de Bruxelles ). L’auteur avait situé l'histoire en Indonésie parce qu'Iveton avait encore de la famille là-bas ». jean-philippe OuldAoudia

    1
    PERRON
    Vendredi 19 Juin 2020 à 22:55

    Merci pour elle.

     

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