• Il y a 60 ans, ce Jurassien était assassiné pendant la guerre d'Algérie par l'OAS

    Il y a 60 ans, ce Jurassien était assassiné

    pendant la guerre d'Algérie par l'OAS

    Il y a 60 ans, ce Jurassien était assassiné pendant la guerre d'Algérie par l'OAS

    13 janvier 1962… Une date qui restera à jamais gravée dans les mémoires de la famille Cornet. Ce jour-là, André Cornet, un Selliérois de 47 ans, géologue et hydrologue renommé, pionnier de l’hydrologie saharienne, était assassiné par l’OAS, à Alger. Soixante ans plus tard, les membres et les amis de la famille vont se retrouver au cimetière de Sellières pour lui rendre hommage.

    Le nom d’André Cornet ne parle sans doute pas spontanément au commun des Jurassiens. À tort sans doute. Pourtant, c’est à Sellières qu’il est né, en 1915. Son père, Émile Armand, et sa mère, Madeline Paris, une jeune femme de Sellières, se sont vite installés à Lons-le-Saunier. Ils y ont tenu un négoce d’objets en bois et autres objets de tournerie, route de Montaigu.

    Leur fils, André, fera ses études primaires à Lons-le-Saunier, avant de rejoindre les bancs de l’École Normale…

    Engagé dans la 2e DB de Leclerc

    Très vite, passionné par l’Algérie et le Sahara, il sera nommé « instituteur de l’enseignement des indigènes » et rejoindra l’Algérie à seulement 19 ans. Il est également professeur adjoint de lycée et, en parallèle, obtiendra une licence de géologie… Et un titre de géologue hydrologue…

    La guerre éclate et André Cornet est mobilisé comme officier. Alors qu’il est affecté dans un service de Santé, il demande à rejoindre une unité de combat, dans les chars. Ce qui lui sera accordé. Démobilisé en août, il regagne alors l’Algérie et sera à nouveau mobilisé en 1943, comme officier des Affaires indigènes. Affecté à nouveau, et à sa demande, dans un régiment de chars, il devient lieutenant. En 1944, il rejoint les rangs de la deuxième DB du général Leclerc, au sein de laquelle il fera toute la campagne de France. Son comportement et son adresse comme commandant de char lui vaudront la Croix de Guerre et la Presidential unit citation, distinction attribuée par les États-Unis d’Amérique.

    Après sa démobilisation, il rejoindra l’Algérie où il se mariera avec Suzanne Huet, une Alsacienne qui lui donnera cinq enfants.

    Détaché par l’Éducation nationale, en 1941, en qualité de géologue au réseau de chemin de fer de la Méditerranée au Niger, puis au service de la colonisation et de l’hydraulique de l’Algérie, il exercera des fonctions de chef de service, jusqu’à son décès.

    Rechercher l’eau au Sahara

    Toutes ces années, il les passera à parcourir le Sahara. Dans tous les sens et par tous les moyens. Pendant longtemps à dos de chameau, puis aux commandes d’un avion. Il a fait partie de plusieurs missions de recherche. Au Tchad, en 1953, au Guatemala, en 1956, et au Ténéré, en 1960, avec la mission Berliet, dont l’alpiniste et explorateur Roger Frison-Roche rendra compte dans son livre Mission Ténéré.

    Ses recherches seront à l’origine de la découverte et de l’exploitation de la nappe phréatique aquifère souterraine du Sahara du nord-est. Il avait même commencé à préparer une thèse sur le Continental intercalaire et le Continental terminal, qu’il n’a malheureusement pas pu terminer ni présenter. Aujourd’hui, soixante ans plus tard, ses travaux et les cartes géologiques qu’il a établies font encore référence et sont souvent citées dans de récentes thèses d’étudiants en géologie, tant en France qu’en Afrique du Nord.

    Très attaché à l’Algérie

    « André Cornet était très attaché à l’Algérie et à l’Afrique du Nord, en général, où il avait espéré voir se mettre en place une politique d’intégration sincère et lucide, confie son fils, Louis Cornet. Il était un humaniste et s’efforçait, dans le chaos des derniers mois de l’Algérie française, de lutter contre les haines entre les deux communautés et de préserver les intérêts de la France dans l’Algérie à venir… » Ce qui, de la bouche même de son fils, le désigna comme cible des tueurs de l’OAS.

    Le matin du 13 janvier 1962, ils sonnèrent à sa porte et l’abattirent froidement. Dix jours plus tard, un jeune géologue, tout juste arrivé de France, était assassiné à son tour. Les cinq enfants d’André Cornet sont alors rentrés en France. Avec le temps, et dans l’intimité familiale, ils ont « mis le boisseau » sur cette histoire. Ce n’est que cinquante ans plus tard, en 2012, avec l’aide de gens de Sellières, où ils ont toujours des attaches, qu’ils ont souhaité rendre un hommage posthume à leur père. À leur ami…

    Ce jeudi 13 janvier, ceux qui gardent un souvenir de cet homme remarquable que fut d’André Cornet, ne manqueront pas de se retrouver, à 15 heures, sur le cimetière de Sellières, où un hommage anniversaire lui sera rendu.

    SOURCE : https://www.leprogres.fr/societe/2022/01/13/il-y-a-60-ans-ce-jurassien-etait-assassine-par-l-organisation-de-l-armee-secrete

    Il y a 60 ans, ce Jurassien était assassiné pendant la guerre d'Algérie par l'OAS

      

     

    « Présidentielle Guerre d’Algérie : en 2022, Macron veut être le président de toutes les mémoires ? Pour le moment les victimes de l’OAS sont oubliées, humiliées !!!Présidentielle 2022 : Les pieds-noirs fâchés contre Emmanuel Macron »

  • Commentaires

    3
    Ponsot danièle
    Dimanche 16 Janvier 2022 à 09:17

    On ne dénoncera jamais assez les crimes de l'OAS! Je n'avais pas entendu parler d'André Cornet, moi non plus mais Bravo à ceux qui lui ont rendu hommage!

    2
    Vendredi 14 Janvier 2022 à 08:11

    Cher Jacques Cros, j'ai pour le moment un problème technique avec la parution des commentaires sur mon blog c'est pourquoi je me permets de mettre en ligne celui que tu m'as envoyé mais que je ne peux pas valider, j'espère que je trouverai une solution :

     

    Adresse e-mail : cros.jacques2@orange.fr

    Je n'avais jamais entendu parler de cette victime de l'OAS  ! Mais il faut dire qu'il y a en a tant !

     

    1
    Jeudi 13 Janvier 2022 à 17:00

    Je n'avais jamais entendu parler de cette victime de l'OAS  ! Mais il faut dire qu'il y a=en a tant !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :