• Insoumissions, refus d'obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d'Algérie : 1954-1962

     

    Macron, Bouteflika même combat

    Insoumissions, refus d'obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d'Algérie : 1954-1962

    Et si dans l'art de gouverner Emmanuel Macron avait pris pour modèle Aldelaziz Bouteflika ? Le renvoi de l'ancien colonisé à l'ancien colonisateur, l'arroseur arrosé.

    Depuis quelques jours le pouvoir qui gouverne l'Algérie a été pris au dépourvu face à un mouvement de contestation du peuple algérien à l'annonce de la candidature du président Bouteflika pour un 5ème mandat après avoir été à la tête de l'Etat depuis 1999. La première réaction face à ce vent de révolte à été le silence tant de la part des autorités que des médias. Puis, devant la poursuite des manifestations dans une vingtaine de villes, de la Méditerranée aux portes du désert, il y eu une tentative de minimiser l’événement en annonçant que quelques centaines de milliers de manifestants ne faisaient pas une élection, rappelant que la population algérienne s'élevait à 40 millions d'habitants. Nous en sommes là à quelques semaine de l'élection présidentielle.

    En France, Macron et son gouvernement ont été totalement surpris et décontenancé par le soulèvement des gilets jaunes revendiquant le raz le bol des prélèvements fiscaux couplé avec l'injustice sociale et la faiblesse du pouvoir d'achat. Pris de peur, Macron et son gouvernement ont tenté de pacifier cette jacquerie frisant l'émeute après l'avoir réprimée sans ménagement en équipant les forces de l'ordre d'armes offensives condamnées par la commission européenne. Répression qui s'est soldée par des milliers de blessés, des mains arrachées et des visages éborgnés du coté des gilets jaunes. Répression dont n'a pas fait usage jusqu'ici l'autorité algérienne. Aujourd'hui, se ressaisissant Macron et son gouvernement comme Bouteflika où plutôt ses faire valoir minimisent l'ampleur du mouvement des gilets jaunes qui après 14 samedis de suite de défilés dans les rues des principales villes du pays ne rassemble plus que 50 000 manifestants, ce noyau dur ne pouvant représenter une population de 67 millions. Macron renvoie les gilets jaunes à son grand débat et au verdict des urnes à commencer par celui des élections européennes en mai prochain.

    Macron n'a pas renoncé à son ambition de réformer la France en s'attaquant aux conquêtes sociales et aux institutions de la 5ème République. Il veut la peau du Sénat après celle des gilets jaunes, puis réduire la représentation parlementaire, lui laissant ainsi les mains libres pour s'installer durablement à la tête de l'Etat en révisant la Constitution afin de lui laisser le champ libre pour renouveler son élection à la présidence de la République à l'image des 4 et peut-être 5 mandats de Bouteflika. A nous de crier le moment venu comme les Algériens "la République n'est pas un royaume". Comprenez que je plaisante mais à moitié !

    Louis Bulidon

    Insoumissions, refus d'obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d'Algérie : 1954-1962

    Pendant ce temps : Ceux qui ont dit non

    à la guerre d’Algérie étaient à Paris

    le 21 février 2019

    Insoumis, réfractaires, soldats du refus, déserteurs, objecteurs de conscience, ils ont été nombreux de 1955 à 1962 à manifester leur opposition à la guerre d’Algérie. Leurs raisons étaient différentes, morales, religieuses, éthiques, mais l’objectif similaire : ne pas participer à une guerre menée contre un pays colonisé. 

    Aujourd’hui militants à l’ACCA (agir contre le colonialisme aujourd’hui), chez les Réfractaires non-violents à la guerre d’Algérie, ou à la 4ACG, un certain nombre d’entre eux ont répondu le 21 février au Centre culturel algérien de Paris à l’invitation de Nils Andersson, écrivain, historien, et ancien éditeur, notamment de La Question, d’Henri Alleg.

    Le public était venu en nombre, Algériens et Français mêlés, pour revivre avec eux et partager le combat de ces hommes.
    Au fil de leurs témoignages, on s’aperçoit que s’ils ont souffert d’une répression sévère de la part du pouvoir de l’époque, ils ne regrettent rien. Au contraire, on sent à la conviction dont ils font preuve qu’ils n’ont rien perdu de leurs motivations et du désir de les faire partager. Les années d’emprisonnement qu’ils ont subies n’ont en rien affaibli leur idéal de paix et de solidarité. Souvent trimballés de camps d’internement en prisons, interdits de communiquer avec leur famille ou leurs amis, humiliés, montrés du doigt, ils ont tenu, mus par une capacité de résistance qui aujourd’hui, leur paraît toute naturelle. Ils l’ont fait « parce qu’il fallait le faire ». Tout simplement.
    Leurs témoignages ont été suivis d’un long échange avec la salle, amenant à préciser certains faits, à éclairer le contexte historique ou à lever quelques ambiguïtés sur des positions ou déclarations de personnes ou de groupes politiques de ces années-là.

    L’écrivain-historien Rachid Khettab avait fait spécialement le déplacement depuis Alger, pour participer et présenter ses deux ouvrages consacrés à tous ceux qui tout au long de ces huit années de guerre, ont pu d’une manière ou d’une autre, aider le FLN ou son bras armé l’ALN, prenant souvent pour ce faire des risques considérables. Le premier de ces ouvrages, Les Amis des Frères, se présente sous forme d’un dictionnaire biographique des soutiens français et internationaux à la lutte de libération. Sorti en 2012, il vient d’être réédité en septembre 2018, complété par une nouvelle liste de soutiens. Le second ouvrage, Frères et Compagnons, présente les notices biographiques d’Algériens d’origine européenne et juive dans la guerre de Libération.
    Précision importante, soulignée par Nils Andersson : « si de nombreux ouvrages sur des sujets qui touchent à l’histoire algérienne de la guerre d’Algérie ont été écrits par des Français, ces livres sont le travail d’un Algérien sur l’histoire française de la guerre d’Algérie ».

    Les deux ouvrages sont édités par Dar Khettab à Alger. 

    Signalons aussi le dernier ouvrage de Nils Andersson, « Mémoire éclatée. De la décolonisation au déclin de l’Occident », sorti aux Editions d’En-Bas en 2016. 


    Insoumissions, refus d'obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d'Algérie : 1954-1962

    Ils ont eu le courage que je n’ai pas su et pas pu avoir… Ils l’ont payé cher… L’un d’eux, Noël Favrelière, 30 ans après disait être fier de lui et rencontra ses anciens camarades algériens. Ses camarades français ne veulent plus le revoir car honteux de leur inaction…

    L'histoire d'un soldat français, son père résistant contre l'occupation allemande, a préféré déserter que d'assister à des tortures ou à des exécutions sommaires. Il viva quelques mois avec les maquisards algériens et partagea leur joie et leur souffrance.

     

    Tramor Quemeneur fit sa thèse de doctorat sur le sujet : Une guerre sans "non" ? : insoumissions, refus d'obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d'Algérie : 1954-1962.

    Trois périodes de refus se dégagent de la quantification des désertions, des insoumissions et des refus d'obéissance de soldats français pendant la guerre d'Algérie. En 1955 et en 1956, les "manifestations de rappelés" posent la question de la désobéissance, qui se cantonne cependant à un niveau individuel. De 1957 à 1959, les réfractaires contestent dans le cadre militaire, s'organisent en exil pour les insoumis et les déserteurs, ou en prison pour les objecteurs de conscience et les "soldats du refus" communistes. Le débat public explose en 1960 avec la découverte de Jeune Résistance, composée de réfractaires. Des intellectuels les soutiennent en rédigeant la Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie dite "Manifeste des 121". Les réfractaires deviennent de plus en plus nombreux, contre la guerre d'Algérie ou en faveur de "l'Algérie française" avec l'Organisation armée secrète. Enfin, l'Action civique non-violente se mobilise en faveur des objecteurs de conscience. 

     

    « Quotidien el watan : la semaine qui ébranle le pouvoir *** « Il a vécu l’enfer de la guerre d’Algérie » Manifestations en Algérie : quelle attitude adoptera la France ? *** Quelques autres positions... »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 1er Mars 2019 à 15:22

    Que pouvions-nous faire quand nous avons été appelés en Algérie ?

    Personnellement j'avais 20 ans, un peu conscient de l'injustice de cette guerre mais pas suffisamment armé pour déserter ou être insoumis. D'autant que je ne connaissais aucune structure permettant d'assumer un tel choix. Ceux qui se sont engagés dans cette voie ont connu les pires ennuis. Et s'en sortir sans trop de dégâts était un objectif légitime. Par ailleurs je suis parti en mars 1960. A cette date la conscience avait évolué sur la nature de cette guerre et sur ses perspectives. 

    Je n'ai bien sûr pas fait de zèle au service de l'institution militaire qui de toute façon m'avait repéré et ne m'avait pas permis d'avoir une quelconque responsabilité. J'ai donc simplement et en diverses occasions, manifesté mes sentiments sur ce à quoi nous étions confrontés. Cela a été le cas en avril 1961 au moment du putsch des généraux ainsi que le 19 mars 1962 à Géryville, ceci pour ce que j'ai pu faire de plus spectaculaire. Il y a eu d'autres aspects qui l'étaient moins mais qui ont compté quand même.

    Roland Leroy vient de décéder. Bien qu'en désaccord sur la position concernant la mutation à laquelle la direction du PCF avait invité ses adhérents, je lui rends hommage d'avoir soulevé la question de l'erreur du vote par les députés communiste le 12 mars 1956 des pouvoirs spéciaux.  On a le doit de faire une erreur mais on est tenu de le reconnaître quand ses conséquences sont manifestes.

    Je suis finalement sorti de ces vingt-six mois de ma jeunesse qui m'ont été volés sans trop de dégâts. C'était mon but premier. J'ai réussi au moins cette chose. Par la suite, après avoir longtemps évacué de mon esprit cette phase de ma vie, à l'heure où elle prend fin, je m'efforce par mon témoignage et mes diverses interventions d'éclairer cette période de notre histoire. 

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